Encore un oiseau victime dans un stade

Le 27 février dernier, on a encore vu sur un terrain de football un acte de violence contre un oiseau s’étant posé sur le terrain (en novembre 2010, nous parlions d’Un canard littéralement balancé d’un match de football).

Après être KO en raison du ballon lui étant arrivé dessus, il reste sans bouger sur le terrain et un joueur énervé vient alors le dégager d’un grand coup de pied.

On peut voir cette vidéo écoeurante ici (ou encore ici et ).

Maintenant, parlons de l’arrière-plan : cet hibou habitait en quelque sorte le stade, dont il est ainsi devenu la mascotte des fans de l’équipe en question (en Colombie, avec des matchs rassemblant quelques milliers de spectateurs).

La réaction a d’ailleurs été immédiate : le public l’a immédiatement accusé d’être un assassin et le joueur, à la réaction des autres joueurs, a vite compris son « erreur. » Il tentera d’expliquer par la suite qu’il pensait que l’oiseau s’envolerait, puis que « Le coup de pied est le résultat de la tension qui régnait sur le terrain. »

Il s’est fait critiquer par la fédération de football colombienne, a eu une petite amende et deux matchs de suspension, à côté de nombreuses menaces de mort, au point que sa mère est passée à la télévision nationale colombienne pour tenter de calmer le jeu.

Le hibou, lui, est malheureusement mort des suites de ses blessures, ne se remettant notamment pas du stress vécu.

Le joueur panaméen en question, Luis Moreno, a avec son acte acquis une réputation mondiale, les images ayant fait le tour du monde. Visionné des centaines de milliers de fois, elles ont fait le tour du net avec à chaque fois des commentaires appelant à la violence contre lui.

Que faut-il penser de cela ? D’un côté, le fait que cet hibou soit la « mascotte » a joué dans la haine du public, au stade. De l’autre côté, c’est parce qu’il s’agit d’un oiseau s’installant qu’un tel choix a été fait…

Et que dire de ces milliers de personnes insultant le joueur, sans pour autant être vegan ?

On voit facilement qu’il y a là une foule de contradictions, des contradictions vraiment très fortes, et à ce titre lourdes d’enseignements.

Car quand on voit le joueur frapper l’animal, faut-il ainsi penser que l’humanité est stupide car lui le fait, ou bien que l’humanité peut s’améliorer quand on voit la haine que cette action a suscité ?

En tant que vegan, nous savons que ceux et celles éprouvant de la haine ne sont pas vegans, et finalement que cela revient à être aussi assassin que le joueur, de manière indirecte, ou moins violente en apparence.

Mais justement, un tel « fait divers » s’est avéré ne pas en être un ; il existe une conscience, des valeurs, faibles il est vrai, mais tout de même très nettes : il y a des choses qui ne se font pas.

Et pourquoi ? Parce qu’il y a des choses qui ont de la valeur. Les animaux ont de la valeur aux yeux des gens. Leur définition de cette valeur est très largement incomprise, mal comprise, voire fausse, mais cela ne change rien au fait que le véganisme est né dans l’humanité et que chaque jour devient plus pertinent pour beaucoup (à défaut d’être encore « valable » ou un modèle à suivre).

Il y a là un grand paradoxe du véganisme : d’un côté, c’est une vision immédiate, et quand on voit une telle vidéo, on est meurtri, tout de suite. Mais de l’autre, le véganisme est un acte réfléchi, ou mieux : une culture.

Et là on voit les choses avec leur arrière-plan, et là on voit Gaïa, et là on voit que sur la planète il y a un équilibre écologique qui est en train d’être assassiné, et là on comprend tout. Que tout est possible… et que cela ne va pas être facile, mais qu’il n’y a pas le choix !

Un canard littéralement balancé d’un match de football

Voici une vidéo très choquante et très révélatrice de la manière générale dont les oiseaux sont traités, et considérés. Cette vidéo montre le joueur de foot balancer un canard qui se trouvait malencontreusement sur le terrain lors d’un match, en Belgique.

Ce sportif dégage violemment l’animal comme si il n’était qu’un détritus quelconque ! C’est dans la logique de sa culture: les footballeurs sont formés très jeunes, dans une ambiance viriliste, avec des valeurs de dureté, de combat, etc. Bref, tout le contraire de ce qui est nécessaire.

D’ailleurs, si le footballeur a réussi si facilement à attraper le canard, c’est très certainement car celui-ci était malade. A la fin de cette vidéo on voit d’ailleurs bien, qu’à cause du choc reçu, que le canard marche difficilement et est blessé.

Mais, dans une société fondée sur le profit, « malheur au vaincu. » On ne sait d’ailleurs pas trop ce qui est advenu du malheureux canard; il aurait une aile cassée et une patte cassée, il aurait été euthanasié…

Tout cela est bien triste, mais il faut remarquer que quand le joueur a jeté le canard, il subit immédiatement les huées du public. La vidéo a fait un buzz sur le net et le joueur aurait reçu des menaces de mort et malheureusement des injures racistes.

Car il est évident qu’il ne s’agit pas d’une question « ethnique » mais bien d’une question du rapport entre l’humanité dans son ensemble et la nature. Si l’on veut prendre un exemple dans le football et avec des « blonds aux yeux bleus », et d’ailleurs tout à fait récent, on peut prendre cette vidéo de célébration d’un but marqué, en Islande.

Lorsque le but est marqué, le joueur fait semblant… de pêcher à la ligne un autre joueur, qui sautille par terre, puis le « poisson » est porté par plusieurs joueurs, et une photo est « prise. »

Un symbole tout à fait parlant de la question de la domination, de sa culture. Les joueurs islandais s’entraînent d’ailleurs pour cette célébration (une autre consistant par exemple au joueur ayant marqué marchant en faisant semblant de tirer sur les membres de son équipe, qui s’écroulent un par un), qui a même par la suite été repris au Japon.

Pour en revenir au pauvre canard, à la suite de la vidéo, il y a bien entendu eu des commentaires dont voici probablement le plus pathétique :

Mathieu, le 2 novembre 2010 23:09

Quand on connait la valeur d’un canard… 2 magrets à 10€ le kilo, 2 cuisses à 7 € le kilo, un foie (gras, suffit de l’entraîner un peu) et un gésier…

Quant à Gaia [une association belge], ils surveillent s’il n’y a pas d’escargots ou de limaces devant leurs roues ? Ou de grenouilles ? Ils ont déjà fait des actions pour sauver les milliards de mouches, moustiques et autres insectes que nous écrasons lâchement sur nos pare-brise tous les étés ? Quelqu’un leur a déjà parlé du cri que pousse la carotte quand on la sort de terre ?

Ca aurait été un pigeon blessé, on n’aurait pas fait tout ce foin !

Comme on le voit, dès qu’il s’agit d’animaux « communs » ou faisant parti de notre vie quotidienne le mépris prend le dessus comme lorsqu’il s’agit des corbeaux, des rats…

Mais surtout, et c’est l’aspect principal, le canard est dévalorisé en tant que marchandise de simple valeur.

Dans son nihilisme, l’auteur de ce commentaire dévoile le fond du problème: le canard n’est qu’une marchandise dans notre société, sa valeur est seulement celle qu’il a sur le marché.

Tant que ce marché existera, dans la culture et dans l’esprit des gens, les canards ne vaudront rien.

Et tant que ce marché existera, tant que les animaux ne seront que des marchandises, l’animal victime de cette méchanceté gratuite dans la vidéo sera réduit à des morceaux de « viande ». Mais en plus l’auteur de ce texte se sert du sort affreux vécut par les pigeons pour faire admettre sa pensée abjecte.

Avec inévitablement, dans un élan cynique, abject et darwiniste social, une hiérarchisation dans le meurtre des animaux…. histoire de se voiler la face par rapport à ce qu’endurent les animaux et, au final, ne pas se remettre en cause et ne pas abandonner ses habitudes méprisantes et exploitatrices envers eux.