Marée noire en Chine, photos truquées de BP, photos terribles du Golfe du Mexique…

Les nouvelles de la marée noire sont, une nouvelle fois, tristes.

Déjà parce qu’il y a une nouvelle marée noire en fait, cette fois en Chine. Le scénario est le même que dans le Golfe du Mexique : le business roi fait que les conditions minimales de sécurité ne sont pas remplies.

C’est en fait un pipeline qui a explosé, dans le port de Dalian, au nord-est du pays, déversant officiellement 1500 tonnes de pétrole dans l’océan, soit 1,5 millions de litres.

La nappe s’étend sur 90 km le long de la côte et fait 946 km2 pour l’instant… Et la Chine étant très relativement développée, sauf dans la mesure où elle est une vaste usine infernale pour les pays occidentaux, les moyens initiaux pour y faire face sont dérisoires : utilisation de simples seaux d’eau manipulés par des gens aux mains nues…

Même si l’État chinois s’est mobilisé et s’il y a désormais 800 bateaux de pêche, une quarantaine de bateaux de nettoyage, 2000 soldats et des centaines de pêcheurs, les moyens sont clairement inadaptés. En fait un tel événement n’est, bien entendu jamais prévu…

Nous avons justement décidé d’ouvrir une catégorie marée noire sur LTD : malheureusement, ce thème va être récurrent au 21ème siècle tellement le profit assassine Gaïa.

Autre histoire du même type : le barrage des Trois Gorges, toujours en Chine. Ce barrage est un projet mégalomane typique de la Chine lancée dans le capitalisme à grande échelle dans les années 1980.

Commencé en 1994 et fini l’année dernière, il a coûté 30 milliards d’euros et a nécessité le déplacement de quasiment deux millions de personnes, ainsi que l’inondation de 600 km2 de terres agricoles et de forêts.

Il doit désormais affronter une vague d’inondations et de pluies torrentielles à venir, posant la question de sa capacité réelle du plus grand barrage hydraulique et du plus grand générateur d’électricité au monde, qui était prévu pour produire 10% de l’électricité chinoise, et qui n’en produit que trois…

En 2003, l’État chinois expliquait que ce barrage était capable d’affronter les « pires inondations depuis 100.000 ans. » En 2007, il était parlé des «des pires inondations en 10.000 ans». Désormais le directeur du barrage parle d’une capacité à affronter les pires inondations depuis… cent ans.

Mensonge, mensonge et mensonge, comme on le voit. Un nouveau scandale a touché BP justement, comme en témoignent les photos suivantes, qui sont officielles, mais… retouchées.

Sur cette photo, on voit en fait les pilotes consulter le document juste avant l’envol. D’ailleurs en haut à gauche vous pouvez voir la tour de contrôle… De plus, les freins de l’hélicoptère sont engagés. Et les gros plans montrent que l’image de l’océan et des bateaux a été ajoutée…

Cela a été prétexte sur internet à un concours de retouches pour se moquer de BP :

Blague à part, il ne s’agit pas de la seule photo retouchée par BP… En voici une seconde :

Cette photo date en réalité… de 2001. Des personnages ont été rajoutés, ainsi que des images sur les écrans…Voici l’original :

Cette pratique est courante chez BP, en voici une troisième, où les personnages au fond ont été rajoutés.

A titre indicatif, BP a reconnu toutes ces retouches et un site montre désormais les photos originales et celles retouchées. Sauf que les différences ne sont par contre pas tout à fait les mêmes que celles que nous présentons…

En effet, on dirait que les copies sont des originaux améliorés alors qu’en réalité il y a des différences notables (les images de fond ont clairement été collées dans l’image, alors que là elles feraient partie de l’original ?!). Que ce soit BP qui ait ouvert ce site de comparaison des photos ne peut que laisser perplexe…

Cela magouille vraiment, absolument et totalement et dans le même ordre d’idée il faut savoir aussi que les contrats de BP avec les chercheurs interdisent à ceux-ci de divulguer leurs résultats pour les trois prochaines années.

En attendant, la situation est bloquée dans le Golfe du Mexique en raison du passage de la tempête tropicale Bonnie : les opérations de vérification de la fermeture du puits sont bloquées pour au moins 48 heures.

Voici d’autres photos du Golfe du Mexique. A titre indicatif, l’oiseau sur la première photo est mort quelques heures après la photo.

La situation dans le Golfe du Mexique…

Il y a quelques jours nous expliquions que BP menait une nouvelle opération pour tenter d’intercepter le pétrole s’écoulant, mais nous n’avions pas précisé les résultats de celle-ci.

Et pour cause : nous n’avons pas voulu faire confiance à BP. L’ingénieur en chef de BP, Doug Suttles, avait expliqué que la très grande majorité du pétrole était désormais interceptée quotidiennement. Puis, « comme par hasard » BP a reculé et donné d’autres chiffres.

Environ 1/3 seulement du pétrole serait intercepté, mais là aussi il faut être prudent : ce n’est pas pour rien que BP mène une grande campagne en achetant des mots-clefs sur les moteurs de recherche Google et Yahoo.

On s’aperçoit pareillement que de nombreuses informations données par BP sont carrément fausses.

Tel professeur de la faculté de Miami cité comme expert pour BP est en réalité mort il y a plusieurs années, et n’était plus à Miami depuis plus de vingt ans…

Parmi les animaux menacés dans le Golfe du Mexique, on retrouve cités par BP… les morses, les otaries, les lions de mer, les phoques… Des animaux qui évidemment ne sont pas du tout présents dans cette zone géographique.

De la même manière, les noms et les téléphones de nombreux spécialistes sont faux : du dilettantisme dans toute sa splendeur, alors qu’on peut être certain que dès qu’il s’agit du business, la discipline règne en maître et la motivation est là chez BP…

De manière encore plus délirante, dans le plan de BP en cas de catastrophe, il était expliqué que la nature resterait intacte… alors que la marée noire prévue dans ce plan était dix fois plus grande que la marée noire actuelle!

BP donnait même un lien vers une entreprise pour le nettoyage du pétrole – Marine Spill Response Corp. – qui n’aboutit qu’à une page internet japonaise expliquant que le site n’existe plus…

Encore plus fou : rien n’a été prévu pour nettoyer les oiseaux mazoutés. Toutefois BP a vite réagi sur ce plan: début mai, et les médias n’en ont bien entendu pas parlé, ce sont au moins 80 prisonniers qui ont été « entraînés » à nettoyer les oiseaux mazoutés par une présentation et une vidéo…

La raison de tout cela est simple : BP a déjà dépensé 1,25 milliards de dollars, et la fuite n’est pas pas encore colmatée. Selon Kim Fustier, analyste chez Crédit suisse, dans une analyse publiée il y a quelques jours, le coût sera pour l’instant d’au moins 37 milliards de dollars…

BP doit donc maintenir la pression et continuer à tout prix de présenter les problèmes comme en passe d’être résolus. Surtout que l’opinion publique découvre l’ampleur du drame, même si très peu d’informations circulent à ce sujet, et encore uniquement concernant les côtes.

Il est ainsi considéré que 400 oiseaux ont été nettoyés, alors que de l’autre côté au moins 200 tortues sont mortes, ainsi que de nombreux dauphins.

Et la colère monte aux États-Unis. Au point que si d’un côté BP continue de mettre en avant son optimisme (quitte à réduire à chaque fois dans un second temps son triomphalisme), le contre-amiral des garde-côtes des Etats-Unis a envoyé hier ce message à BP:

BP doit faire état de ses plans concernant ses initiatives parallèles, continues et alternatives de récupération du pétrole, et notamment mettre en place un échéancier dans les 72 heures après la réception de ce courrier.

La pression est énorme sur le gouvernement Obama, et on a pu entendre Obama parler de « botter des culs »… Pourtant il est net qu’Obama est une partie du problème, pas de la solution. Car, comme le constate Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du FMI et professeur d’économie et de sciences politiques à Harvard:

Il est très embarrassant pour le président Obama d’avoir proposé – il est vrai sous la pression de l’opposition républicaine -d’accroître fortement les forages offshore peu avant la catastrophe de la plate-forme de BP.

Mais savoir tout cela ne changera rien s’il n’y a pas une action pour changer les choses en profondeur. Ainsi, les actionnaires de BP vont toucher 2,6 milliards de dollars de dividendes pour le premier trimestre 2010.

Et cet été aura lieu en Louisiane le 75ème Festival de la crevette et du pétrole de Louisiane… dont le tournoi de golf, sport anti-écologique s’il en est, sponsorisé par les industriels du pétrole américains regroupés dans l’American Petroleum Institute…

Gigantesques nappes de pétrole sous-marines dans le Golfe du Mexique

Depuis notre dernier article « Crise annoncée dans le Golfe du Mexique », il y a deux jours, une nouvelle « révélation » a été diffusée dans les médias.

Comme nous le disions, l’objectif de BP et du gouvernement américain était d’éviter que la marée noire n’atteigne la côte, la vie marine en plein océan leur important peu: ce qui compte c’est l’industrie de la pêche en Louisiane et le fait de pouvoir continuer l’exploitation pétrolière de manière traditionnelle – business as usual.

Par conséquent, le plan anti-marée noire de BP comprend depuis le départ, et avec l’assentiment du gouvernement américain, des campagnes de pulvérisation de dispersants, afin de… faire couler le pétrole, pour l’empêcher de dériver vers les côtes.

Un demi million de gallon du dispersant Corexit 9500 a été diffusé (un gallon étant équivalent à 3.785 litres)…

Comme nous le disions dans l’article « Echec et mensonges au sujet du Deepwater Horizon », la conséquence en est que « la nappe se transforme en une multitude de toutes petites gouttes, contaminant la mer et terminant au fond de l’océan, sous la forme d’une couche gluante et mortelle… »

Les médias parlaient auparavant des dispersants comme si de rien n’était, mais désormais il y a eu une prise de conscience.

Samantha Joye, chercheuse de l’université de Géorgie, explique ainsi dans le New York Times:

« Il y a une quantité abominable de pétrole dans les profondeurs en comparaison avec ce vous voyez à la surface. Il y a une énorme quantité de pétrole sur plusieurs couches, qui s’étagent sur trois, quatre ou cinq niveaux. »

Ont été ainsi constatées plusieurs grandes nappes de pétrole, sous-marines, dont une faisant… 16 kilomètres de long et 1,6 kilomètre de large, avec une centaine de mètres de profondeur!

Et certaines nappes vont jusqu’à 1.200 mètres de profondeur, allant assassiner des milliers et des milliers d’êtres vivants… Des centaines de milliers d’êtres…

Comme par exemple les bathynomes géants, de la famille des crustacés (on apprendra d’ailleurs, avec dépit, que l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’Ifremer, n’a eu rien d’autre à faire que produire en rapport en 1993 expliquant que les bathynomes géants étaient comestibles, avec une chair « de bonne qualité » et « des qualités gustatives intéressantes »!).

A côté de cela, il semble bien que la marée noire soit d’une telle ampleur, qu’elle va bien atteindre les côtes. Hans Graber, expert de l’université de Miami (Floride), a expliqué que « C’est juste une question de temps et on va bientôt voir apparaître le premier niveau important de pétrole [sur les côtes]. »

C’est donc bien une terrible catastrophe qui est en train de se dérouler, un assassinat dont il faut absolument comprendre la dimension, alors qu’à côté de cela BP refuse toujours d’évaluer la fuite et se permet systématiquement des commentaires optimistes.

Ainsi, hier un tube géant d’1,6km de long a été placé sur le puits de pétrole, et BP espère intercepter la grande majorité du pétrole, d’ici une semaine.

Tel n’est pas le point de vue du gouvernement américain, qui a publié un communiqué signé par la secrétaire d’Etat à la Sécurité intérieure Janet Napolitano et le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Ken Salazar, et disant : « Cette technique n’est pas la solution au problème et on ignore dans quelle mesure cela peut réussir. »

D’ailleurs, il ne s’agissait pour l’instant que d’un test, le tube s’étant déplacé!

Dans le même ordre d’idées, on a appris également qu’une dizaine d’heures avant la catastrophe sur la plate-forme Deepwater Horizon, un véritable clash avait eu lieu entre le responsable de BP et celui de Transocean (la société suisse possédant la plate-forme et travaillant pour BP).

Apparemment, il y a eu une énorme confusion concernant la gestion de la mise en place d’un bouchon de ciment après que la boue ait été retiré.

Tout cela montre bien qu’il ne s’agit pas d’une tragédie, de la faute à pas de chance, ou au « destin. » Non, il y a des responsables, des coupables!

Crise annoncée dans le Golfe du Mexique

Ce qui devait arriver est arrivé : il est maintenant quasi officiel que la fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique est bien plus importante qu’annoncée.

Ainsi, selon la radio publique américaine, la National Public Radio, il faut considérer qu’il n’y a pas 800.000 litres de pétrole passant dans la mer chaque jour, mais… 11 millions de litres !

La radio se fonde sur une enquête faite à sa demande et réalisée par Steven Wereley, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Purdue. Celui-ci a analysé les images des vidéos fournies par BP et montrant la fuite au fond de la mer.

Voici quelques vidéos de cette fuite, vidéos très impressionnantes :

Vidéo 1

Vidéo 2

Même si les calculs de Steven Wereley ont une marge d’erreur de 20% (en moins comme en plus!), et que BP réfute ces chiffres (tout en proposant aucune évaluation officiellement), il est évident que le message commence à être passer à l’opinion publique.

Alors qu’évidemment, les choses étaient relativement claires dès le départ, comme nous l’avions dit. Mais c’est une crise qui s’annonce terrible, et les médias lâchent du lest.

On a pu ainsi savoir que Timothy Crone de l’Université de Columbia, et Eugene Chiang, professeur d’astrophysique à l’Université de Californie, ont obtenu les mêmes résultats que Steven Wereley, avec une méthode différente.

On a également pu entendre dans les médias américains Ian R. MacDonald, spécialiste en océanographie à l’université de Floride, expliquant qu’il fallait multiplier les estimations officielles de la fuite facilement par quatre ou cinq !

Inversement, les experts Richard Camilli et Andy Bowen, de la Woods Hole Oceanographic Institution du Massachusetts, avaient été invités par BP pour évaluer la fuite au moyen de machines sous-marines ultra perfectionnées, puis finalement « décommandés » sans explication.

Il faut dire, les images satellites les plus récentes sont très parlantes…

Pour sa défense, BP explique que sa priorité est le colmatage, pas l’évaluation de la fuite… Le directeur général Tony Hayward a même expliqué au quotidien anglais le Guardian que

« Le Golfe du Mexique est un très vaste océan. Le volume de pétrole et de dispersant que nous y déversons est minuscule par rapport au volume total d’eau. »

Cette phrase restera certainement dans l’histoire. Malheureusement!

Et Obama lui-même a soutenu cette ligne de défense, tout en critiquant les compagnies pétrolières parce qu’il y est obligé devant la pression de l’opinion publique.

Surtout que le débat entre BP (locataire de la plateforme), Transocean (propriétaire de la plateforme), et Halliburton (qui a cimenté la base de la plateforme) a tourné au ridicule, chaque entreprise accusant l’autre d’être responsable de la catastrophe.

Obama a donc fait semblant de s’énerver, en bon showman, tout en cherchant à profiter de la situation pour préparer l’opinion publique. Il a ainsi expliqué « qu’il y a eu des informations différentes ces derniers jours sur l’importance de la fuite », tout en disant que « ce qui est vraiment important, c’est qu’il y a du pétrole qui fuit, et il faut le stopper, le stopper le plus vite possible. »

Comme on le voit bien, il s’agit d’en dire un peu, mais pas trop. Il s’agit de préparer au choc, tout en cherchant à éviter une prise de conscience ! Car justement, au Congrès américain, BP donne des chiffres.

Et ceux-ci sont impressionnants : dans le pire des cas, l’équivalent de la catastrophe de l’Exxon Valdez se réaliserait tous les quatre jours!

Et les réserves de la nappe pétrolière dont part la fuite sont… de l’équivalent de 50 millions de barils de pétrole.

C’est une terrible catastrophe à laquelle nous assistons.

Tout cela montre la vanité de ceux qui prétendent ne s’intéresser qu’à leur entourage, ou à leur propre pays. Il faut avoir une vision globale, à l’échelle de Gaïa!

Il faut un mouvement sans compromis luttant pour la libération de la Terre!

Notons aussi que la catastrophe du Deepwater horizon permet donc paradoxalement une critique auparavant étouffée. Ainsi, le Centre pour la diversité biologique a porté plainte contre le Service de gestion minier (MMS), qui dépend du ministère américain des affaires étrangères.

Le Centre pour la diversité biologique critique l’administration Bush qui a vendu l’autorisation à BP, ainsi que l’administration Obama qui l’a approuvé en avril 2009.

Il accuse l’État américain d’avoir « traité le golfe du Mexique comme une zone sacrifiée », en « oubliant » les autorisations nécessaires sur la protection des mammifères marins, ou bien carrément en faussant les rapports : « Si vous découvrez que les risques sont élevés ou que certaines espèces seront touchées, votre rapport finit dans un tiroir, et ils trouvent quelqu’un d’autre pour le refaire. »

Et le Centre pour la diversité biologique de constater : que se passera-t-il lorsqu’une telle catastrophe arrivera dans l’arctique ? Dans une zone éloignée de tout port, dans une eau glacée, en pleine nuit arctique, dans des conditions donc bien plus dures que dans le Golfe du Mexique?

Echec et mensonges au sujet du Deepwater Horizon

La terrible catastrophe de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, qui est survenue mi-avril fait encore parler d’elle, même si le tapage médiatique à ce sujet est plutôt passé de mode, le peu d’informations fournies restant très partiel, voire faux.

Nous avons ainsi affirmé sur LTD le 3 mai dernier que La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Depuis cette date, les médias ont informé la plupart du temps comme quoi la catastrophe du Deepwater Horizon dépasserait celle de l’Exxon Valdez… dans deux mois.

Il faut dire qu’à partir du 1er mai, il y a eu l’arrêt de toute évaluation officielle du côté américain : l’amiral Thad Allen explique désormais que « tout estimation exacte est sans doute impossible en ce moment. »

Les évaluations sont pourtant possible, notamment grâce aux images satellites ! Voici justement une image prise par un satellite canadien, Radarsat 2.

La fuite provient de la tâche la plus grande, tout à droite (et se situe tout en haut à gauche de cette nappe).

En fait, si les médias continuent de parler de l’équivalent 5.000 de barils de pétrole pénétrant chaque jour dans la mer (utilisant le terme de « baril » pour montrer le « gâchis »), les scientifiques les plus impliqués estiment que la fuite correspond en réalité à 26.500 barils de pétrole par jour !

De la même manière, les médias reprennent systématiquement les opérations de propagande de BP.

La pose d’un un dôme de contention par exemple n’a jamais eu lieu à cette profondeur, et tous les experts restaient très sceptiques. Cela n’a pas empêché les médias télé d’affirmer à chaque fois que le dôme pourrait être posé, sans mentionner jamais la difficulté véritablement extrême de l’opération.

Et quand là l’échec est patent, à cause de la formation de cristaux similaires à de la glace, cela apparaît comme un « coup du sort », ou bien un simple échec temporaire.

Le responsable de BP chargé de cette opération, Doug Suttles, dit d’ailleurs de la même manière : « Je ne dirais pas que nous avons échoué, en fait. Ce que je dirais est que ce que nous avons essayé la nuit dernière n’a pas marché. »

Or, cela n’est que de la pure propagande, parce qu’en réalité BP et l’Etat nord-américain sont totalement dépassés.

La nappe fait 200 kilomètres de long sur 110 de large et rien ne peut être fait à court terme, car rien n’a été prévu. Même pour le cas où le dôme serait mis en place, le fuite continuerait d’ailleurs en petite partie (15%).

Les informations sur l’impact de la marée noire sont par contre, quant à elles, repoussées à l’avenir. On entend la plupart du temps parler de trois tortues mortes, et parfois de 21.

On peut malheureusement être sûr que les chiffres sont catastrophiques : cette marée noire a atteint les îles Chandeleur de la Louisiane, et ce malgré les 274 km de protections flottantes…

Exactement dans la même idée, les informations des médias concernant l’utilisation des dispersants est terrible.

En effet, ces dispersants ne font que disperser : la nappe se transforme en une multitude de toutes petites gouttes, contaminant la mer et terminant au fond de l’océan, sous la forme d’une couche gluante et mortelle…

Force est de constater que les moyens sont toujours présents lorsqu’il s’agit d’exploiter toujours plus, mais lorsqu’il s’agit de protéger et de réparer les moyens sont, comme par hasard, totalement inefficaces….

En attendant qu’une autre solution soit trouvée d’ici quelques jours, le pétrole continue de vomir sa dangerosité, sa toxicité, dans les eaux du Golfe du Mexique.

A la fin de l’année, une plate-forme sera construite pour la première fois au Ghana. Et les plate-formes vont pulluler sur la côte ouest-africaine, l’Arctique, le Golfe du Mexique et les côtes australiennes, en attendant la Chine et l’Inde…

Ixtoc-1 et la plus grande marée noire du 20ème siècle

Ixtoc-1 était un puit situé à 3,2 kilomètres de profondeur, géré par la plate-forme pétrolière SEDCO 135 dans la baie de Campêche, située dans le golfe du Mexique.

La plate-forme était située à 80 km au large de la ville de Carmen et à 950 kilomètres au large du Texas, et travaillait pour la société Perforaciones Marinas del Golfo, alors au service de Petroleos Mexicanos (Pemex).

Cette marée noire est quasi totalement inconnue de l’opinion publique, et pourtant il s’agit de la plus grande marée noire du 20ème siècle ; en fait, les autorités tant américaines que mexicaines ont tout fait pour que cette catastrophe ne soit pas mise en avant.

Il n’y a d’ailleurs aucun bilan scientifique, ou même financier ! Même la marée noire ne dispose pas de statistiques officielles : 470.000 tonnes de pétrole étant passées dans la mer suivant les estimations les plus basses, mais il s’agirait bien plus vraisemblablement de 1.500.000 tonnes !

De plus, une partie importante du pétrole a brûlé (entre le tiers et la moitié), provoquant une pollution atmosphérique massive.

Car cette catastrophe s’est étalée dans le temps : la destruction de la plate-forme pétrolière en raison de l’éruption de pétrole, suite à des erreurs techniques, a eu lieu le 3 juin 1979.

Et ce n’est que le 23 mars 1980 que l’intervention des équipes de secours parviendra à stopper le flux pétrolier, soit 295 jours après.

La marée noire est allée jusqu’au littoral autour de Vera Cruz, Tampico, Campêche, Laguna Madre du côté mexicain, et jusqu’au Texas du côté américain (le Mexique a toujours refusé de payer aux USA quoi que ce soit comme dédommagement).

La mousse produite par la marée noire a parcouru parfois entre 750 et 1000 kilomètres. Cette mousse est de couleur brune orangée, évidemment totalement toxique pour tous les êtres vivants, y compris bien entendu les plus petits organismes (anéantis à 90% dans la zone de la marée noire de l’Ixtoc-1).

Le fait que cette marée noire provoquée par l’Ixtoc-1 soit quasi totalement inconnue ne provient pas seulement du fait que les gouvernants des USA et du Mexique ont tout fait pour mettre de côté cet événement.

En effet, tant que les côtes ne sont pas directement affectées, les attaques contre Gaïa ne sont même pas considérées comme étant réellement « existantes. » Tant que les activités humaines ne sont pas menacées, la destruction de la planète est considérée comme relevant de la « normalité »…

Aucune valeur n’est donc attribuée aux animaux et aux végétaux ; la catastrophe provoquée par l’Ixtoc-1 n’est donc pas qu’un symbole de destruction, elle est aussi un symbole de par le silence entourant cette attaque d’une des brutalités contre Gaïa les plus terribles du 20ème siècle.

Il n’y a aucun procès pour cette marée noire, il n’y a eu aucun condamné. Cette catastrophe a été un « non – événement » du 20ème siècle et il est évident que tel ne doit pas être le cas au 21ème siècle : il faut comprendre la portée d’une telle catastrophe provoquée par l’humanité.

Surtout quand on sait que dans la même région, le 1 novembre 1979, une collision eut lieu entre le Burmah Agate et le Minosa, amenant 22 000 tonnes de pétrole brut à se déverser dans l’océan, et 65 000 tonnes à brûler à bord!

Lors de la catastrophe provoquée par le DeepWater Horizon, en 2010 dans la même région, le président américain Obama avait déclaré qu’il s’agissait d’un « désastre environnemental massif et potentiellement sans précèdent. »

Quand on connaît l’histoire, du côté de Gaïa, on voit l’immensité de ce mensonge.

Obama avait, juste avant la catastrophe du « DeepWater Horizon », décidé à la fin mars 2010 d’autoriser de nouveaux des forages, obéissant aux intérêts économiques des grandes entreprises alors qu’il y avait en 2006, dans le Golfe du Mexique du côté américain, déjà 3858 plate-formes pour le pétrole et le gaz.

Connaître la catastrophe de l’Ixtoc-1 est quelque chose de très important, pour comprendre ce que subit Gaïa, et la nécessité de la lutte pour la libération de la Terre!

La catastrophe du Golfe de Mexique dépasse déjà celle de l’Exxon Valdez !

Nous en sommes au onzième jour de la catastrophe du Golfe du Mexique, et un terrible constat se fait déjà.

En effet, à partir du survol effectué le 28 avril par les gardes-côtes aux USA, il a été évalué que 8.9 millions de gallons de pétrole s’étaient déversés dans la mer.

Le gallon est unité américaine représentant 3,785 litres. Il suffit de 0.003 gallon de pétrole pour tuer un petit oiseau, en comptant que même des petites quantités peuvent s’accumuler, empoisonner à long terme.

A partir du constat dans le Golfe du Mexique, on pense donc qu’il y a au moins un million de gallons de pétrole par jour se déversant dans la mer, soit jusqu’à présent 12.2 millions gallons.

Or, la catastrophe de l’Exxon Valdez a elle consisté en 11 millions de gallons… C’est déjà un terrible record qui est battu.

Bien entendu le pire reste à craindre, vu que le déversement continue.

La plus terrible des catastrophes de ce genre a été celle de la plate-forme pétrolière Ixtoc I également dans le golfe du Mexique. Ce sont pendant neuf mois 140 millions de gallons de pétrole qui se sont déversés dans la mer, de juin 1979 à mars 1980.

Vue la prolifération des plate-formes pétrolières, et la course au profit mettant totalement de côté toute sécurité, ce genre de catastrophe était prévisible… et on peut (et doit) en prévoir d’autres.

C’est tout le sens de l’engagement pour la libération de la Terre : être réaliste et faire en sorte de se mettre à son service dans la bataille contre sa destruction.

Et sans compromis, car il suffit de voir les réactions des gouvernants : ce n’est que maintenant que le président des USA va daigner se déplacer.

Et ce alors qu’une tentative d’attentat a eu lieu en plein New York… Que cette tentative soit un coup monté ou bien une vraie tentative d’islamistes radicaux, on voit bien que dans tous les cas Gaïa importe peu!

Au lieu d’être au centre des préoccupations, Gaïa est niée. Tout ce qui compte au mieux, c’est la préservation des côtes afin de préserver l’industrie de la pêche, ou encore la « production » de crustacés !

Il est très impressionnant de voir les positions des pêcheurs, qui se placent dans une contradiction terrible : ils critiquent la mise à mort des poissons, alors qu’eux-même c’est ce qu’ils veulent !

Voilà une parfaite démonstration de la situation intenable de l’humanité, une situation intenable où elle s’est mise elle-même!

La situation empire au Golfe du Mexique

Les nouvelles ne sont pas bonnes du tout concernant l’écoulement de pétrole de la plate-forme « Deep water horizon » qui a sombré le 22 avril.

La situation est désormais bien pire, car 2 nouvelles fuites ont été détectées, aggravant encore bien plus une situation terriblement horrible et dramatique !

L’information est issue du journal The Mobile Press-Register qui cite un rapport confidentiel de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Ce que cela signifie c’est que, selon les garde-côtes américains, la fuite pourrait désormais déverser des millions de litres de pétrole brut chaque jour.

Sachant que ce sont déjà six millions de litres qui se seraient déversés dans la Mer, on peut imaginer la suite!

Ce gigantesque déversement incontrôlé va détruire les populations végétales et animales de l’océan, et si le pétrole envahit les mangroves – entre autres – il sera quasiment impossible de le retirer. Sur le long terme une pollution pétrolière met au moins plusieurs décennies à totalement disparaître.

Sur le court terme, c’est un nombre incalculable de vies qui sont anéanties.

Vendredi 30 avril, les Etats de l’Alabama et du Mississipi ont décrété l’état d’urgence. La Louisiane, dont la nappe de pétrole a commencé à souiller le rivage jeudi soir, puis la Floride, où elle est attendue lundi, avaient déjà proclamé l’état d’urgence.

Cette terrifiante marée noire a été déclarée « catastrophe nationale » par le Président Obama. Mais c’est une initiative qui arrive bien entendu après la catastrophe, rien n’étant fait avant.

C’est exactement comme BP qui «assume toute la responsabilité de la marée noire et la nettoiera», comme l’a déclaré vendredi une porte-parole du groupe pétrolier. Des dommages et intérêts seront donc versés aux victimes de cette catastrophe écologique.

Mais BP a-t-il le choix? Non, BP n’a pas le choix. Mais BP pense, et malheureusement avec raison, qu’il suffit de sortir le carnet de chèque. Sans que rien ne change, jusqu’à la prochaine catastrophe.

D’ailleurs si Barack Obama ne cesse de pointer BP, c’est ce même Président des Etats-Unis qui a autorisé en mars dernier un précédent moratoire qui s’exerçait depuis vingt ans sur ces forages en haute mer. En clair, le profit avait les mains libres pour partir à la conquête de Gaïa.

Alors qu’en 2009, selon le Wall Street Journal, BP s’était opposé au durcissement des normes de sécurité régissant les forages en mer. Et que le rapport de BP de février 2009 au sujet de « Deep water horizon » expliquait qu’il n’y avait aucun risque de diffusion du pétrole en cas de problème…

Résultat: Obama a dû faire volte-face et stopper (temporairement) les nouveaux forages. Cela alors que les manoeuvres de BP pour colmater les fuites ont jusqu’ici toutes lamentablement échouées, malgré l’utilisation de bras robotiques opérant par 1500 mètres de profondeur.

Les incendies des nappes de pétrole se sont aussi révélés être infructueux. Les ingénieurs tentent alors de construire un large couvercle sous-marin destiné à endiguer la fuite, opération pouvant prendre pas moins de 90 jours ! Autant de temps pendant lequel la destruction de Gaïa et de ses habitantEs sera continue. Combien d’animaux et de végétaux vont mourir d’ici là?!

On déverse des millions et des millions de dollars pour inventer des plate-formes pétrolières ultra puissantes, qui vont de plus en plus loin dans les fonds marins (et qui sont donc extrêmement dangereuses) et lorsqu’il s’agit de réparer des erreurs, il n’y a plus personne ni aucune solution immédiate !

Tout cela montre bien les priorités de ces grands groupes capitalistes avides de profit, et la situation ne va pas aller en s’arrangeant car à cause du réchauffement climatique, la banquise Arctique fond, laissant envisager le pire quand les groupes pétroliers iront squatter et piller cette région, jusqu’à présent relativement préservée.

Préservée relativement car cette zone a commencé à être exploitée en 2007, depuis que l’on sait que l’océan glacial Arctique est une zone fertile en pétrole (et en gaz naturel).

C’est la planète entière qui est directement menacée de destruction.

Et ce qui est d’autant plus révoltant avec cette catastrophe, c’est que de la part des associations, et des gens sur les forums qui se disent en faveur des droits des animaux ou de la protection animale, il n’est pas question de ce massacre actuel de la planète.

Les océans sont peuplés de vies animales, alors pourquoi ces « militants » n’en parlent-ils pas? Il n’y aurait que les animaux exploités et torturés qui auraient de la valeur aux yeux de ces personnes? Les animaux sauvages n’auraient donc pas autant d’importance?

Les animaux peuplant les océans et les côtes ne sont-ils pas en train de payer les conséquences de ce drame?