Communiqué d’Exarcheia (2)

Voici la seconde partie du communiqué d’Exarcheia. L’approche qui est présentée dans cette partie du texte rappelle immanquablement ce qui est raconté dans la chanson classique de la culture vegan straight edge, Firestorm d’Earth Crisis.

Et personne ne dit rien parce que la peur et l’indifférence dominent.

Et c’est même pire, car parmi les forces saines du voisinage, la futilité prédomine comme quoi rien ne peut changer. Il est vrai qu’est grand le stock de voyous, d’« anarchistes », de hooligans, de propriétaires de grands magasins, de trafiquants de drogues et de policiers.

Et il est tellement profond qu’il y a besoin d’un tremblement de terre pour les déraciner. Ce tremblement de terre est notre but, et afin de l’accomplir nous devons dès le départ clairement diviser les camps.

Qui nous sommes et qui sont contre nous. Ainsi, nous pouvons mesurer les choses et ainsi cessent la tolérance, les compromis et les hésitations entre les deux.

Nous ne sommes pas simplement tous « un voisinage » et il n’y a pas de place pour tous ceux d’entre nous dans ce voisinage.

Ce serait tragi-comique de la part de la police que de prétendre être dans l’ignorance au sujet des gens et de leurs situations et même pire de prétendre être incapable d’intervenir en raison de leur peur des anarchistes.

Et ce serait tragi-comique, parce que la police mène des raids, torture et arrête les anarchistes avec une grande capacité d’action et de manière particulièrement vicieuse quand il y a des affrontements dans la zone.

Pourquoi est-ce que la même chose ne pourrait pas se produire avec les trafiquants de drogues, les voyons et les hommes de main ? La question est bien sûr de type rhétorique.

Elle l’est, parce que notre position en tant que combattants sociaux fait que nous ne pouvons dénoncer l’inactivité de la police, vu que cela impliquerait que nous avons besoin de leur intervention pour résoudre le problème.

Au contraire, ce que nous prouvons en parlant de cette absence de la police et de sa protection de la situation c’est la fusion flagrante de ses intérêts [avec la mafia], l’existence d’un front para-étatique, à qui ne peut se confronter que le peuple en lutte et que lui.

Ne nous faisons pas d’illusions ici, en attendant le soutien des corps officiels et des institutions. Ils sont tous unis et sont tous contre nous.

Ainsi, le thème d’Exárcheia concerne dans son noyau même l’affrontement avec les mécanismes d’accumulation collatérale du capital, c’est-à-dire que nous parlons d’un para-Etat, de l’autre face de la profitabilité capitaliste.

La prétendue para-économie est un réseau d’une taille inimaginable apportant des milliards.

A côté de cela, le fait qu’aujourd’hui soit accepté que les capitaux « noirs », opaques, sauvent internationalement le système bancaire est particulièrement caractéristique, prouvant ainsi non pas seulement la taille des profits, mais aussi l’agrégation de l’économie capitaliste « illégale » et de celle « légitime ».

C’est pourquoi, de par cette agrégation, il est évident que les mafias sont l’expression organisée de l’économie « au noir », donc l’organisation latérale du mécanisme d’État.

Les juges, les journalistes, les politiciens, les entrepreneurs et la police forment un comité d’entreprise de la para-économie, utilisant des hommes de paille comme idiots utiles pour faire le sale boulot.

Par conséquent, les trafiquants de drogues d’Exárcheia, composés d’éléments lumpen-prolétaires, de « videurs », de petits criminels et de gens aimant devenir gangsters, sont simplement les idiots utiles du commissariat d’Exárcheia et de la GADA (le siège de la police d’Athènes), les centres officiels de contrôle des trafics de drogues.

Ces ordures, qui prétendent être Escobar et sans peur, sont des mouchards standards et les associés de la police, ce sont des petits durs sournois car sans leurs protecteurs ils n’oseraient jamais poser la main, ni même en fait poser leur regard sur ceux qui luttent pour le voisinage d’Exárcheia.

Comprenant le problème à la racine même, nous sommes arrivés à la conclusion que la guerre contre les mafias est une guerre contre le coeur de l’accumulation capitaliste, c’est une guerre anti-capitaliste.

Pour cela, afin de ne pas nous perdre dans des schémas théoriques fantaisistes qui nous amèneraient à ne pas nous confronter avec les mafias car le capitalisme existerait aussi sans elles, nous avons considéré que nous devions bien commencer quelque part.

Parce que le capitalisme n’est pas un rapport abstrait, mais au contraire un rapport tangible, matériel et bien précis.

Cela – la guerre pour conserver le voisinage propre de la boue des déchets capitalistes que la mafia accumule – n’est pas une guerre d’idées, mais une guerre pour faire se basculer la corrélation matérielle du pouvoir.

Communiqué d’Exarcheia (1)

Communiqué d’Exarcheia (2)

Communiqué d’Exarcheia (3)

Communiqué d’Exarcheia (4)

Communiqué d’Exarcheia (5)

Communiqué d’Exarcheia (1)

Le texte que nous publions ici est une partie seulement d’un long communiqué dans le prolongement des événements dans le quartier athénien d’Exarcheia (voir Cortège armé anti-drogues à Exarcheia à Athènes) ; nous le publierons pour cette raison en plusieurs parties.

Nous aurions d’ailleurs préféré le publier simplement pour archivage, comme nous le faisons parfois en second article, car il est très problématique. En fait, il fait même froid dans le dos et on peut craindre qu’il soit mal compris, tellement la situation est différente d’en France… pour l’instant encore.

L’arrière-plan qu’on découvre est d’une brutalité impressionnante et cela en dit long sur la vie quotidienne des gens vivant là-bas. Il faut bien reconnaître également que les gens qui s’y confrontent ont un sacré courage et qu’ils osent intervenir.

Rappelons que le concept de « cannibale » employé en Grèce désigne ici les gens ayant des comportements anti-sociaux et « cannibalisant » socialement d’autres personnes.

Nous prenons la responsabilité de l’exécution du mafieux Habibi, qui pendant des années a été en première ligne dans les violents incidents avec les résidents et les personnes fréquentant le quartier d’Exárcheia, culminant dans l’attaque meurtrière contre trois camarades du centre social occupé VOX, le mois dernier.

Le caractère paranoïaque de cet individu en particulier et la violence impitoyable qu’il infligeait à la moindre provocation a fait de lui un serial killer potentiel, la peur et la terreur du quartier.

Le harcèlement, le vol et les coups de couteaux étaient inclus dans le répertoire de sa présence quotidienne sur la place d’Exárcheia, lui donnant l’espace pour prétendre être le leader de quelque chose que personne ne pourrait, pensait-il, venir lui disputer.

Avec la force d’une bande de cannibales l’entourant, mais également avec l’appui de la mafia et de la police, il agissait sans être dérangé, vendant des drogues et terrorisant le voisinage, qui était sans défense et incapable de lui faire face soumis à son pouvoir et réduit au silence.

La peur causée par son activité criminelle lui a donné toujours davantage d’audace, l’amenant à mener de manière répétée des assauts avec des intentions meurtrières devant les yeux de dizaines de gens, laissant derrière lui des gens en sang, à moitié mort, alors que lui restait tranquille et fier.

Et cela parce que, malgré qu’il ait été dépendant aux drogues et paranoïaque, il savait très bien qu’il n’y aurait aucune conséquence. Parce qu’il savait que personne n’interviendrait, étant donné qu’en tant qu’employé de la mafia, il était essentiellement un employé de la police également.

Cependant, son audace s’est montrée « suicidaire » finalement, quand il a fait l’erreur d’attaquer trois camarades anarchistes du centre social occupé VOX, blessant deux d’entre eux.

Ce fut la goutte d’eau faisant déborder le vase et la mise en œuvre de la justice populaire-révolutionnaire exigeait la sentence de mort.

Cela non seulement dans le cadre de la vengeance pour les camarades blessés, mais également en défense d’un voisinage tellement traumatisé, qui se sentira soulagé, nous en sommes certains, à la nouvelle de l’exécution de cette ordure.

Parce que quelqu’un devait mener une action. Pour la restauration même marginale des rapports de pouvoir dans le voisinage d’Exárcheia, pour le rappel que le bras long du para-Etat [la mafia] doit faire face à l’arme punissante du mouvement.

En parlant du para-Etat, nous devons clairifier ici que pour nous l’exécution de cet individu en particulier ne se limite pas à un simple coup contre le « cannibalisme » qui règne à Exárcheia.

Nous ne percevons pas la violence « cannibale » comme un phénomène social généralisé. Nous ne sommes pas des sociologues ; nous nous positionnons dans la classe qui est en guerre avec le capital et en tant que tel nous entrons dans la bataille pour regagner Exárcheia.

Avec cette orientation, cette exécution spécifique s’étend également avec le conflit physique avec le regroupement para-étatique de la police et de la mafia. C’est-à-dire que cela étend la lutte contre quiconque est l’expression la plus rude du capital.

Et cela parce que Habibi a été recruté par la mafia d’Exárcheia, non seulement en tant que l’un des dizaines de trafiquants de drogues opérant dans cette zone, mais également en tant que gendarme gardant violemment la profitabilité régulière de ses patrons.

Le riche arrière-plan de Habibi, incluant toutes sortes d’activités anti-sociales, a fait de lui le suppôt, le chien de garde enragé de la mafia de la place Exárcheia. Et il était un chien de garde en raison de sa violence, indépendamment de sa nature psychotique et imprudente, de sa fonction comme menace contre quiconque pourrait imaginer perturber le trafic régulier des drogues.

Contre, finalement, quiconque mettrait en cause le règne de la mafia sur la place d’Exárcheia. En exécutant Habibi, nous avons rendu clair que dans les faits nous contestons le règne des trafiquants de drogues.

Que nous aussi nous avons le moyen de leur faire face et que si cela est nécessaire nous nous engagerons dans une confrontation frontale avec ceux.

Une confrontation qui est un impératif historique et politique.

Le regroupement de la mafia et de la police, bien qu’étant un phénomène constaté de très nombreuses fois, ne surprend plus personne ; à Exárcheia cela s’est exprimé de manière manifeste. Ceux qui vivent, travaillent ou fréquentent le quartier savent très bien que les posts de trafics de drogues ne sont pas des zones isolées, mais qu’au contraire occupent les points principaux de la place d’Exárcheia.

Ils savent également qui vend les drogues et quand, étant donné que nous parlons de 3/8 [roulement de huit heures de trois équipes] réalisées par des individus vivant et se déplaçant dans tout Exárcheia.

Ils savent quels magasins servent à blanchir l’argent, qui sont les leaders de la mafia, les endroits fréquentés par eux, visiblement armés.

Ils savent également que le commandant du commissariat d’Exárcheia rencontre certains d’entre eux dans un climat particulièrement amical.

Tout cela se déroule devant nos yeux chaque jour et personne ne dit rien.

Communiqué d’Exarcheia (2)

Communiqué d’Exarcheia (3)

Communiqué d’Exarcheia (4)

Communiqué d’Exarcheia (5)

Cortège armé anti-drogues à Exarcheia à Athènes

Nous parlions brièvement, il y a peu de temps,  de la main-mise de mafias de la drogue sur des lieux de vie dans le Nord-Pas-de-Calais et de la tentative de la part des habitants d’empêcher cela, ainsi que de la manière dont en Irlande du Nord les milices républicaines punissaient militairement les trafiquants.

Voici un autre exemple, qui se situe cette fois en Grèce. Il s’agit d’un cortège anarchiste contre la mafia et les trafiquants, mais pas anarchiste à la française, puisque d’ailleurs il est accompagné d’un groupe muni d’armes à feu, comme on peut le voir.

L’initiative a été portée par « l’Assemblée contre le cannibalisme social ».

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L’arrière-plan de cela, c’est le quartier d’Exarcheia, bastion contestataire d’Athènes. En l’occurrence, ce qui a amené la manifestation est une attaque au couteau perpétré par plusieurs mafieux dans la nuit du 26 au 27 février, contre des gens ayant interrompu leurs remarques sexistes à l’égard d’une femme qui passait. L’un de ces mafieux est connu dans le quartier pour avoir porté des coups de couteaux à vingt personnes, attaqué une femme ayant parlé de cette situation sur Indymédia Athènes, etc.

A la suite de cette attaque de plus, 200 anarchistes ont « nettoyé » le quartiers des individus ayant des « comportements anti-sociaux », selon l’expression employée là-bas, qui choquera beaucoup d’anarchistes ici on s’en doute, mais aussi en Grèce. Les anarchistes de l’assemblée contre le cannibalisme social ont en effet décidé de rompre avec un certain « libéralisme » aboutissant à la tolérance de comportements anti-sociaux, ce qui donne un aspect indéniablement « autoritaire ».

Derrière l’assemblée, il y a également une pratique, polémique chez les anarchistes d’attaques contre les mafias, afin de les chasser de certaines zones, les mafieux n’hésitant pas à attaquer un squat (le Centre Social Occupé Vox) avec des armes à feu, etc.

Le problème est donc saisi, mais tardivement. Cela fait des années qu’il y a plusieurs centaines d’histoires comme cela, qui ont touché la population « normale ». La police a laissé faire afin d’isoler dans une sorte de « ghetto » les contestataires, n’hésitant pas à pousser les trafiquants et consommateurs de drogues à s’installer dans cette zone.

Comme on s’en doute, la police fait tout pour faire en sorte que les drogues se diffusent, servent de vecteur à la dépolitisation, etc. A cela s’ajoutent la corruption directe des forces de police, qui est paraît-il, très grande là-bas et la mentalité de fuite individuelle, de consommation « alternative » de drogues, etc.

L’image du quartier d’Exarcheia s’est donc particulièrement dégradée, n’ayant pas l’air du tout d’être un bastion révolutionnaire, mais plus une zone de non-droit et l’assemblée contre le cannibalisme social tente de renverser la tendance.

La sisa, drogue de l’extermination des pauvres

Nous avons tout à fait conscience que la question straight edge n’apparaît pas nécessairement comme extrêmement importante. Pourtant, elle l’est ; affirmer une utopie positive, en liaison avec la question de la Nature, demande un très grand réalisme social.

Nous avons parlé de la drogue dite « crocodile », ce terrible fléau en Russie. Plus près de nous cette fois, et tout aussi terrifiant, voire encore plus terrible dans ses effets, il y a la « sisa », en Grèce (la Σίσα).

Allusion à la chicha (et se prononçant pareillement), il s’agit d’une drogue terrible, un mélange de crystal meth, soit la métamphétamine, avec… avec justement personne ne sait trop.

Les médias commencent seulement à en parler, car en fait, elle est plus ou moins passée sous silence depuis son apparition en 2010 ; les conditions de cette apparition ne sont pas encore connues.

Ce n’est guère étonnant : elle est un fléau terrible frappant les populations désocialisées.

C’est un meurtre social auquel on assiste, au moyen d’une drogue dont une dose coûte un peu moins de deux euros. La sisa, c’est la drogue de l’extermination des pauvres.

Il ne s’agit pas de faire une théorie du complot, mais de constater les faits : des couches entières de la population sont laissées à l’abandon, laissées à la sisa.

Insomnie allant jusqu’à plusieurs semaines, hallucinations, agressivité massive aboutissant à l’ultraviolence, graves problèmes internes et mêmes effets abrasifs que la drogue « crocodile » en cas de prise en « shoot » : la sisa, c’est de la métamphétamine, dans une version terrible, celle de la crise du capitalisme et de gens se précipitant dans la sisa de manière suicidaire.

On remarquera d’ailleurs, et c’est quelque chose de compliqué qui a dû certainement faire grand débat là-bas, est que les consommateurs de sisa, qui s’avèrent être particulièrement dangereux, ont été chassés dans certaines zones par les mouvements anarchistes.

Il est tout à fait compréhensible que soient protégés les lieux militants, d’autant plus qu’il est une tradition des polices partout dans le monde de faire en sorte que les trafiquants et les personnes consommant des drogues se placent autour des lieux militants, particulièrement les squatts.

C’est une manière de criminaliser et de marginaliser ; une autre tactique est la diffusion massive d’héroïne à bas prix, ce qui est arrivé en 1977 en Italie.

Pour autant, il y a une avalanche de textes anarchistes au sujet des révoltes en Grèce, et rien au sujet de la sisa. Ce n’est pas logique, ni correct. Comment peut-on vouloir la révolution et tout simplement « oublier » le phénomène de la sisa ?

La sisa est une question de santé publique, et on ne peut pas voir les choses de manière individuelle, ou alors on en reste à une simple ligne d’extermination nazie des consommateurs de drogues, ce qui est évidemment la position de l’extrême-droite.

Pourtant, il n’est pas difficile de comprendre qu’avec la sisa, l’Etat grec laisse s’effondrer définitivement les couches les plus pauvres. Rien qu’en 2010, la contamination du SIDA chez les héroïnomanes a augmenté de 1500 %.

C’est un exemple terrible, et nous disons ici simplement : si vous ne l’êtes pas encore, devenez straight edge, assumez un engagement social en refusant de manière nette les solutions destructrices, et en le montrant de manière positive !

50.000 visons libérés en Grèce

26.08.2010 – Heliodendro, Kastoria (Grèce)

Une des plus grandes fermes de visons a été frappée dans notre première nuit d’action. Toutes les cages emprisonnant les animaux dans les 37 hangars de la ferme ont été ouvertes et les machines sabotées.

Afin que les animaux puissent s’échapper le grillage a été coupé et les deux barrières ouvertes en brisant les verrous (en utilisant les outils du fermier).

Deux heures et demi de travail et nous avons pu nous enfuir, aux côtés de milliers de visons (selon les médias, 50.000 ont été libérées).

27.08.2010 – Kaloneri, Siatista (Grèce)

Une autre ferme de visons a été notre cible pour la seconde nuit d’action, cette fois près de la ville de Kaloneri, une route où l’on peut facilement voir 10 fermes. 8 hangars pleins d’animaux ont vu leurs cages ouvertes en seulement dix minutes.

Avant de partir, nous avons ouvert une barrière afin de permettre aux animaux de courir vers la liberté (selon les médias, 2.000 visons ont été libérés).

Dans les deux cas, nous vérifié avec précaution les fermes pour savoir comment organiser une action rapide et plus sûre.

Avec ces actions nous avons décidé de frapper l’industrie de la fourrure et particulièrement les dégoûtantes « villes à fourrure » de Siatista et Kastoria, infesté par des centaines de magasins de fourrures.

Libérer des animaux des cages est une manière de mettre nos idées en pratique.

Sans distinguer les espèces, la race, le genre ou les préférences sexuelles, nous nous opposons à l’oppression, l’exploitation et l’emprisonnement que cette civilisation a créé pour tout être vivant.

Dans ces jours désespérés, nous tendrons toujours vers la liberté. Mange vegan sur les barricades !

A.L.F.

Un chien perdu dans les émeutes

Sur le livre d’or on nous a fait part de photos assez particulières. Voici le message:

Etrange : le chien émeutier http://www.lahaine.org/index.php?p=44086

Le site lahaine.org est très connu dans « l’Etat espagnol », terme employé par l’extrême-gauche de ce pays pour ne pas utiliser celui d’Espagne (en raison de la défaite de la République, des mouvements indépendantistes très nombreux, etc.).

Les photos en question sur ce site proviennent de Grèce, des différentes émeutes révolutionnaires qui ont eu lieu dans ce pays tout au long de ces derniers mois.

On y voit à chaque fois un chien, le même, lors de différentes manifestations et émeutes: le 12 décembre 2008, le 17 décembre 2008, le 18 décembre, le 22, puis en janvier, en mars, en mai, en décembre en 2009, puis en 2010: en février, en mars…

Les photos le montrent au milieu des émeutiers, ou encore alors que la police procède à l’envoi massif de gaz lacrymogène, etc.

De notre point de vue, c’est très choquant et reflète un point de vue vraiment libéral et totalement inadapté aux exigences éthiques qu’il faut avoir.

Car cela signifie qu’à chaque fois, le « maître » de ce chien a placé celui-ci dans une situation extrêmement dangereuse, mettant sa vie en danger, le mettant dans des situations dangereuses également sur le plan psychologique.

Il suffit en effet d’une charge de la police et le chien peut être perdu (et se retrouver à la fourrière, voire être volé etc.). Notons aussi que même s’il est retrouvé cela est traumatisant, sans parler du fait qu’il peut avoir peur, être pris de panique et se perdre. La police peut très bien tuer ce chien également, ou le blesser!

Bref, il s’agit là de quelque chose d’irresponsable! Qui n’est pas sans rappeler les gens qui transportent un rat avec eux dans la rue ou les transports en commun, par exemple.

Et c’est d’autant plus dommage en l’occurence, que les événements de Grèce sont une bonne chose, et non pas une mauvaise chose, comme le montre la photo où l’on voit « Go vegan » inscrit sur le mur. Les émeutes en Grèce ont exprimé un contenu allant dans le sens de la libération.

Seulement quand on veut une société nouvelle, on doit assumer les nouvelles valeurs. Ainsi, dans le cas d’une manifestation par exemple, si l’on héberge des animaux, il faut toujours penser: que se passera-t-il pour lui si je me fais arrêter?

Alors, amener un animal dans une manifestation est quelque chose d’irresponsable en général, et cela encore plus quand on participe à une émeute!

Prétendre lutter contre le règne de la marchandise, et amener un chien dans une telle situation, ce qui le transforme en simple marchandise accompagnant son « maître », n’y a-t-il pas là une contradiction évidente?

Grèce: les forêts et leurs habitants à la merci des assassins

Ici une interview de Constantinos Liarikos qui travaille à la section grecque du Fonds mondial pour la nature (WWF). Il révèle ce que toute personne en Grèce sait: les incendies sont causés par les promoteurs, qui sont de mèche avec un Etat corrompu et totalement au service des capitalistes mafieux.

Et il faut bien noter, mais nous en reparlerons, qu’absolument jamais les médias n’ont parlé des animaux habitant les forêts incendiés. Ce qui est quand même un comble, et montre bien que sans compréhension globale et générale de l’écosystème, on ne comprend rien à notre planète, ni aux animaux, ni donc à la vie.

Certains observateurs accusent les spéculateurs immobiliers de compliquer la lutte contre les incendies. Pourquoi?

La Grèce est l’un des rares pays d’Europe à ne pas disposer de cadastre. On ne peut pas construire n’importe quoi n’importe où, mais légalement, il n’existe aucune délimitation entre forêts, terres agricoles et zones résidentielles. Résultat : lorsqu’un pan de forêt part en fumée, le propriétaire de la zone incendiée peut facilement prétendre qu’il s’agissait de terrains constructibles. Certains propriétaires profitent d’un vide juridique et, compte tenu du prix de la terre, ces opérations de passe-passe sont très avantageuses.

Vous sous-entendez que certains feux sont allumés intentionnellement…

Absolument. La corruption aidant, de nombreuses banlieues se sont développées comme ça, portion par portion. Mais la spéculation immobilière n’est pas le seul problème. Dans le Péloponnèse, par exemple, les forêts sont brûlées pour planter des oliviers. Des zones boisées sont reconverties en terres agricoles, plus rentables.

Le gouvernement de Costas Caramanlis, réélu en septembre 2007 après la vague d’incendies qui avaient causé la mort de 77 personnes, s’était engagé à prendre des mesure pour lutter contre les feux de forêt. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Le premier ministre avait promis de créer un registre des forêts pour combler le vide juridique que je viens d’évoquer. Le problème, c’est que rien n’a été fait. Tous les gouvernements négligent cette question depuis trente ans et rien ne bouge. L’immoblier est l’un des piliers de l’économie grecque.  Je me souviens même d’un ancien premier ministre, Constantinos Mitsotakis je crois, qui avait déclaré que la protection des forêts et l’archéologie étaient les ennemis du développement. Il faut dire que la société grecque en générale n’est pas très sensible aux problématiques environnementales.