Ce qui a été décidé à Durban

Le titre de cet article est trompeur, car rien n’a été décidé en fait. Selon les ministres responsables de l’écologie dans les différents pays du monde, il y a eu une grande avancée, mais en réalité, il n’y a rien de tout cela.

Voici donc ce qui s’est passé pour comprendre cela, par l’intermédiaire de plusieurs points car sinon cela reste incompréhensible.

1. Avant : le protocole de Kyoto

Il n’y a qu’un seul traité international sur le climat et le réchauffement climatique, jusqu’à présent. C’est le fameux protocole de Kyoto, décidé en décembre 1997 lors d’une Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et rentré en vigueur depuis 2005.

Ce traité a été ratifié par 168 pays et visait à réduire, entre 2008 et 2012, les émissions de gaz à effet de serre de 5,2% par rapport au niveau de 1990. Les États-Unis l’ont signé, mais non ratifié, ce qui a contribué au torpillage du protocole, et ce d’autant plus que des pays échappent aux exigences (l’Inde, le Brésil, la Chine par exemple).

2. L’idée de base : un Kyoto bis

L’idée mise en avant à la base à Durban était de refaire un protocole, avec donc des objectifs chiffrés. Une sorte de Kyoto 2, donc, intégrant cette fois tous les pays.

Le problème était alors simple : soit on intégrait justement tous les pays, mais les objectifs restaient faibles, soit on fixait de plus hauts objectifs, mais on mettait certains pays de côté.

Au pire des cas était donc prévu de rallonger la date de fin du protocole de Kyoto. Pour donner un exemple de la schizophrénie, c’est ce que la Chine a proposé… alors qu’elle n’a elle-même jamais signé le protocole de Kyoto!

3. Le résultat : pas de décision avant 2015, pour une application à partir de 2020

La réalisation d’un tel protocole s’est avérée impossible, sa réalisation a donc été repoussée. Ce qui va se passer, c’est que « un protocole, un autre instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale » sera signé en… 2015 pour une entrée en vigueur en… 2020.

Il faut ici faire attention aux choix des termes. Il y aura des décisions ayant une force légale, mais elles ne seront pas juridiquement contraignantes! Car ce qui sera mis en place c’est bien une solution concertée, un protocole, bref quelque chose décidé par tout le monde avec un droit de veto.

Cela signifie qu’en 2015 – date lointaine à l’échelle d’une histoire qui va vite, très vite en ce moment – il y aura un refus possible par tel ou tel pays, comme les États-Unis, le Canada, la Russie, l’Inde ou le Japon (pour ne citer que les réfractaires les plus connus, mais cela est vrai pour n’importe qui d’autre).

4. Un hypothétique « Fonds Vert »

Les pays les plus pauvres, surtout en Afrique et en Asie du Sud, sont aux premières loges pour constater le réchauffement climatique.

Pour donner un exemple de comment ces pays sont traités, voici ce que raconte – sans honte aucune – la ministre française de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, dans une interview au Figaro:

« L’accord intervient en effet plus de 30 heures après la date limite. Énormément de délégués étaient partis, dont un grand nombre des représentants d’Afrique qui n’avaient pas les moyens de changer leurs billets d’avion. »

Il s’agit de sauver la planète et l’ONU ne peut même pas modifier les réservations de billets d’avion ! Le gouvernement sud-africain a dû même – sans doute pour maintenir un quorum de votants suffisant – mettre en place un avion spécial pour permettre à des représentants de rester.

Telle est la situation des pays pauvres et de leurs représentants.

Afin de les « neutraliser » a été mis en place une aide à l’adaptation, appelée « fonds vert », qui les aidera à hauteur de 100 milliards de dollars par an, à partir de… 2015. Ce « fonds vert » sera mis en place en 2013.

Reste à décider… qui paiera ! Car cela n’a pas été décidé!

Voici une carte montrant les principaux points géographiques qui seront frappés par le réchauffement climatique, en cas de réchauffement de +4°c d’ici 2100.

5. Ce qui va se passer

Le sommet devait organiser la mise en place de mesures afin de faire en sorte que le réchauffement global de la planète ne dépasse pas +2°C en 2100.

Étant donné que les émissions de gaz à effet de serre continuent et qu’il n’y a aucune opinion publique globale en faveur de Gaïa, opinion publique avec un rapport de force conséquent, il y a à tabler que le réchauffement global de la planète sera d’au moins +3°C en 2100… pour ce qu’on peut en voir aujourd’hui.

La situation pourra être pire, mais chaque jour qui passe rend quasi impossible un ralentissement de la hausse à moins de +2°C.

6. Pourquoi un tel accord ?

Du côté des écologistes liés aux ministères des États, un tel accord est bon à prendre, pensent-ils, car il intègre tous les pays du monde. Si une prise de conscience arrive, alors aucun pays ne pourra échapper à un accord « fort. » Du moins, c’est qu’ils « espèrent. »

Du côté des écologistes institutionnels du côté des associations, des ONG, etc., la déception est énorme ; de par ce qu’ils ont eux-même mit en avant, ils ne peuvent pas dire autre chose que repousser à 2020 est une catastrophe. Leur position est désormais intenable.

A moins d’être aveugle, quand on voit les crises économiques, les tensions entre les pays… impossible de ne pas voir que prévoir un accord en 2020, c’est le rejeter totalement. D’ailleurs, les médias ne considèrent même pas le sommet comme une réelle actualité par rapport à la crise économique, et celle de l’Euro qui va avec.

Construire une écologie radicale, servir Gaïa… n’est que notre actualité à nous, à ceux et celles qui ont conscience des destructions en cours. Les États ne pensent qu’à sauver leurs machines à profit. Et les seules préoccupation du sommet de l’ONU étaient d’ailleurs seulement anthropocentriques : seules les communautés humaines seraient à sauver, à maintenir tel quel.

Agir par rapport à Gaïa et pour Gaïa, tel doit être le mot d’ordre!

Une crise qui s’amplifie, au milieu du black out médiatique

[Ajout en tout début d’après-midi : Les dernières informations sont, comme on pouvait le craindre, catastrophiques.

L’enceinte de confinement du réacteur numéro 2 de la centrale de Fukushima 1 « n’est plus étanche. » Le risque d’un nuage radioactif s’agrandit d’heure en heure. La compagnie Tepco qui gère la centrale considère la situation comme « très mauvaise. »

Les réacteurs 4, 5 et 6 posent maintenant également des problèmes. Il y a deux trous de 8 m² dans le bâtiment autour du réacteur numéro 4.

L’état d’urgence nucléaire a été décrété en tout pour dix réacteurs :

– quatre à Fukushima 1 (Daiichi),

– trois à Fukushima 2 (Daini),

– trois à Onagawa.

Le président de l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, a annoncé qu’il fallait considérer l’accident de Fukushima comme étant de niveau 6 (le 7ème étant équivalent à Tchernobyl) : « Nous sommes maintenant dans une situation différente de celle d’hier. Il est tout à fait clair que nous sommes à un niveau 6, qui est un niveau intermédiaire entre ce qui s’est passé (à la centrale américaine de) Three Mile Island (en 1979) et à Tchernobyl. On est dans une catastrophe tout à fait évidente. »

Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a déclaré que le risque nucléaire est « extrêmement élevé. » Le ministre de l’Industrie Éric Besson a changé son fusil d’épaule et explique : « on est sur le chemin d’une catastrophe nucléaire. »]

 

 

[Ajout en début de matinée : On avait jusqu’à présent pas parlé du réacteur n° 4, qui était à l’arrêt pour maintenance avant le tremblement de terre. Un incendie s’est déclaré dans un bassin de stockage de combustible nucléaire usagé ; au bout de quelques heures il a été éteint, mais selon le premier ministre japonais, dans la zone de la centrale « le niveau de radioactivité a considérablement augmenté. »

On notera que pour éteindre l’incendie, il a été fait appel aux forces d’autodéfense (nom de l’armée japonaise) et à l’armée américaine.

Autre information grave : il y a eu encore une explosion dans la bâtiment du réacteur n° 2, faisant quadrupler la radioactivité dans la zone. Celle-ci monte jusqu’à 11.900 microsieverts.

Il est considéré que le réacteur numéro 2 est possiblement abîmé et qu’il y aura très certainement une fuite radioactive.

Fukushima est évacuée. La panique gagne Tokyo, qui sera atteint d’ici une dizaine d’heures par un nuage faiblement radioactif.

C’est une anecdote, mais révélatrice: la bourse de Tokyo a perdu près de 14% en cours de séance, pour finalement revenir à une perte d’un peu plus de 9%.]

Le black out continue et s’approfondit, surtout après la nouvelle impressionnante explosion d’hier matin. Celle-ci s’est déroulée dans le réacteur numéro 3, faisant sauter le toit de l’enceinte de béton. Mais le coeur reste intact… pour l’instant.

Car contrairement aux démentis multiples, ce qui ressort est très clair : dans trois réacteurs, le coeur est « très vraisemblablement » rentré en fusion. L’autorité de sûreté du nucléaire (ASN), un organisme de l’Etat français, le reconnaît lui-même : « La fusion partielle du cœur est confirmée » pour les réacteurs 2 et 3.

André-Claude Lacoste, président de l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), a même affirmé : « Nous avons le sentiment qu’on est au moins au niveau 5, sinon au niveau 6. »

C’est le réacteur 2 qui apparaît maintenant comme présentant le plus de risques (rappelons par contre que le réacteur 3 contient du MOX, un combustible avec notamment du plutonium). Hier en fin de soirée, il a été rendu officiel que le processus de refroidissement avait échoué et que les barres de combustible étaient de nouveau à l’air libre.

A l’entrée de la centrale, les compteurs de mesure vont jusqu’à 3130 mSV/heure (soit, en une heure, 3130 fois la limite annuelle « normale »).

Expliquons maintenant pourquoi malgré cela, les « experts » peuvent expliquer qu’il ne peut pas, en aucun cas, s’agir d’un second Tchernobyl. Le principe est le suivant : comme l’a expliqué de manière faussement candide Anne Lauvergeon, dirigeante d’AREVA, à Tchernobyl il y avait un réacteur « qui fonctionne et qui explose. »

Comme là au Japon le réacteur s’est arrêté automatiquement avec le tremblement de terre, qu’il n’a pas explosé, alors la formule choc pourrait devoir tomber : rien à voir avec Tchernobyl.

Il y a pourtant un « mais » de taille. En effet, Tchernobyl c’est surtout un nuage radioactif. Or, là, si l’enceinte de confinement cède, on aurait également un nuage radioactif. Cela revient donc au même…

A Tchernobyl il s’agissait notamment d’une erreur de manipulation, à Fukushima l’origine est l’absence répétée et prolongée de refroidissement du coeur du réacteur (d’où une réaction chimique et l’éventuelle fusion du coeur, élevant la pression et risquant de percer la protection, et d’éjecter un nuage radioactif dans le ciel).

La dirigeante d’Areva est donc « gonflée » de prétendre s’étonner de voir qu’il y a « parfois plus d’énervement (en France) que dans l’extraordinaire sang-froid des Japonais » (sic) et d’expliquer que… « Ce n’est pas une catastrophe nucléaire. »

L’argument des pro-nucléaires est qu’en fait, tant que cela ne saute pas, alors ce n’est pas un accident nucléaire !

De la même manière, les pro-nucléaires se moquent de ceux et celles utilisant parfois le terme « fusion nucléaire » car il s’agit en réalité de la fusion du coeur, et non pas d’une fusion nucléaire (en clair, d’une explosion atomique). Ils jouent là-dessus pour dénoncer toute critique, la neutraliser.

Les pro-nucléaires jouent cependant également sur un autre aspect : le temps. Voici le communiqué de l’Observatoire du nucléaire, qui considère sans nul doute justement que si Hulot demande un référendum, alors que sa fondation est sponsorisée notamment par EDF, cela sert en fait les pro-nucléaires, qui disposent de moyens énormes et de relais médiatiques surpuissants:

Observatoire du nucléaire – Communiqué n°2 du lundi 14 mars 2011

Nucléaire : les écologistes qui demandent « un débat » ou « un référendum » n’ont RIEN COMPRIS

La seule chose à revendiquer est la fermeture la plus rapide possible des réacteurs nucléaires

Le gouvernement français n’est pas le seul à ne pas prendre la mesure de l’ampleur du drame nucléaire en cours au Japon : c’est la pire catastrophe nucléaire de tous les temps, au delà même de celle de Tchernobyl, du fait du nombre de réacteurs en perdition.

En effet, de curieux écologistes, tout en reconnaissant la dangerosité extrême du nucléaire, se laissent aller à des revendications d’une incroyable mollesse, en demandant « des débats », ou « un référendum », ou « une sortie du nucléaire en 30 ans ».

La palme est une fois de plus obtenue par Nicolas Hulot, dont la fondation est largement subventionnée par EDF. Cet « écologiste » promu par TF1 se contente de demander… un « grand débat sur le nucléaire ». C’est risible.

De la même manière, des représentants de l’écologie politique demandent une sortie du nucléaire… en 20 ans, 25 ans, ou même 30 ans. Il s’agit d’une véritable forme de négation de la réalité du risque nucléaire puisque cette revendication revient à accepter ce risque pendant encore des décennies.

Par ailleurs, la revendication d’un référendum revient à laisser la main aux pronucléaires qui disposent de moyens gigantesques pour modeler l’opinion publique en agitant le spectre de la pénurie.

Il n’y a pas eu de référendum pour imposer le nucléaire en France, pourquoi en faudrait-il un pour prendre acte de la catastrophe en cours au Japon et décider de sortir du nucléaire ?

Pourtant, les réacteurs nucléaires français arrivent à 30 ans d’âge, la durée de vie prévue à l’origine. EDF se prépare à investir 35 milliards d’euros pour rénover ces réacteurs : il faut d’urgence stopper ce processus et reverser ces sommes dans les programmes alternatifs.

Chacun doit comprendre que tout a changé sur la question du nucléaire : il n’est plus temps de polémiquer sur le prix de l’électricité nucléaire ou sur la supposée indépendance énergétique. Il n’est plus temps de se demander s’il est possible de sortir du nucléaire : c’est possible mais surtout c’est indispensable… et en toute urgence.

C’est à la population de signifier aux dirigeants français, aveugles et sourds, et aux ridicules « écologistes cathodiques » (Hulot, Arthus-Bertrand) qu’ils doivent cesser leurs manoeuvres dilatoires: il faut décider immédiatement de s’engager dans la sortie du nucléaire, fermer dans les jours qui viennent les réacteurs les plus vieux , et programmer la fermeture rapide des autres, par exemple lorsqu’ils arrivent à 30 ans d’âge, c’est à dire leur durée de vie prévue à l’origine.

A vrai dire, on est pas encore arrivé au niveau de Tchernobyl – une telle affirmation reste théorique, justement d’ailleurs parce qu’elle oublie la nature et toutes les personnes humaines mortes des conséquences.

Mais il est vrai qu’il s’agit d’un échec complet pour l’industrie du nucléaire, d’un désaveu plus clair qu’avec Tchernobyl, car là-bas les conditions étaient finalement précaires, alors qu’au Japon c’était sensé être la fine fleur de la technologie.

On voit mal cependant, si les pro-nucléaires ont les moyens de contrer un référendum, pourquoi ils iraient fermer les centrales nucléaires alors qu’ils sont en position de force… Il y a là une contradiction patente.

En fait, les choses sont ainsi : si l’on ne veut pas de nucléaire, alors il faut assumer la libération de la Terre et se confronter à tout le système fondé sur l’exploitation animale. Aucune réforme du nucléaire n’est possible, pas plus qu’aucune réforme de l’exploitation animale, car les intérêts économiques sont bien trop massifs.

Dans la défense de Gaïa, aucune demi-mesure n’est possible… comme on le voit aisément avec l’ampleur de la situation, dans une destruction qui ne cesse de s’accélérer !

Le point de vue d’Edmund Lengfelder

Quelle est la situation au Japon ? Tout le monde aura aisément remarqué qu’il y a une multitude d’analyses, de commentaires, de remarques, voire d’informations… mais qu’elles sont contradictoires, rassurantes d’un côté, inquiétantes de l’autre.

Avec toujours, du côté officiel japonais (et français), la volonté de minimiser les problèmes, voire en fait de gagner du temps en espérant que cela ira mieux.

Pourtant, il n’est pas bien difficile de voir que dans les autres pays, les informations circulent plus facilement qu’en France, et même que dans certains pays les médias donnent la parole aux voix critiques. La raison est simple : les intérêts pro-nucléaires sont plus faibles, voire inexistants, alors qu’en France le nucléaire est une raison d’État.

On a ainsi Edmund Lengfelder, un physicien allemand spécialiste de la catastrophe de Tchernobyl, considère ainsi que ce qui va se passer au Japon sera pire. Son point de vue est ouvertement diffusé dans des grands journaux allemands.

Impossible en France, où l’on se contente de donner la parole à des écologistes se contentant de dire qu’il faut sortir du nucléaire, sans rien proposer comme vision du monde cohérente. Nous reviendrons dessus, mais voyons déjà ce que Lengfelder a à dire.

Il faut dire qu’il s’agit d’un expert mondial des radiations, auteur de plus de 200 publications ; il a voyagé plus de 150 fois à Tchernobyl, entre 1986 et 2006, en tant que médecin et scientifique.

Il constate qu’une centrale d’une capacité de 800 Megawatt a en pratique une capacité allant jusqu’au double, soit de 1600 Megawatt. Or, pour refroidir cela, il faut plusieurs mètres cubes d’eau par seconde. Mettre de l’eau de mer ne suffira pas, et d’ailleurs il faut que cette eau tourne car elle se réchauffe extrêmement vite.

De plus, il considère qu’il y a plus de matières radioactives qu’à Tchernobyl, et qu’il y a une population humaine bien plus grande aux alentours. Il part du principe que cela sera pire que là-bas, par conséquent, et que de toutes manières les autorités cachent autant qu’elles peuvent les informations.

Les jours qui viennent seront donc très importants (rappelons que si le refroidissement réussit, il devra durer… deux années!), le risque le plus grand étant avec le réacteur numéro 3 de Fukushima.

Mais revenons justement sur cette question de la vision du monde, et des limites évidentes de la critique en France du nucléaire.

En fait de ce point de vue, il est évidemment très bien que de nombreuses voix s’élèvent contre le nucléaire. Contrairement à la marée noire en Louisiane, où il y avait peu d’informations, et même en fait très rapidement aucune en France, les incidents au Japon sont donc largement médiatisés et les critiques nombreuses.

Tant mieux d’un côté, car c’est un pas en avant dans la compréhension de la menace qu’est le nucléaire. De l’autre, on reste trop souvent coincé dans une attitude anthropocentriste. En fait, c’est tout le temps qu’on retrouve cette attitude anthropocentriste.

Nous parlions hier de comment l’océan était conçu comme un dépotoir radioactif espéré. Eh bien même Edmund Lengfelder tient le même genre de discours, ne concevant une catastrophe (qu’il considère comme très probable) qu’à partir de l’angle de la population humaine.

Naturellement, c’est une question très importante. Mais elle l’est également si la nature est victime en général des activités humaines!

Ainsi, on a l’impression a posteriori que la marée noire n’intéressait finalement pas, car c’était dans l’océan, et que les victimes étaient animales et végétales. L’impression, on pouvait bien entendu l’avoir à l’époque, surtout que les personnes véganes en France ne se sentaient, dans leur écrasante majorité, même pas concernées.

Cela est vraiment très grave. Une telle mentalité ne peut que conduire l’humanité dans un cul-de-sac, un cul-de-sac où elle est en fait même déjà. Si on ne comprend pas que Gaïa est un tout dont nous sommes une partie, si l’on pense vraiment s’en sortir « tout seul », on est en plein délire.

Et cette tendance continue : il n’y a dans les médias absolument aucun commentaire de l’impact sur la nature, sur les animaux, sur les végétaux.

Encore une fois, la nature est « oubliée », elle n’existe pas. De la part des pro-nucléaires, cela n’est pas étonnant. Mais comment peut-on prétendre sortir du nucléaire si l’on en reste à un repli de l’être humain sur lui-même ?

Voici par exemple ce que dit Nicolas Hulot, les propos étant relatés par l’AFP :

« Je pense que le nucléaire doit faire l’objet, a minima, d’un débat national, d’un référendum », a déclaré l’écologiste, qui réfléchit à une candidature à la présidentielle de 2012, depuis l’Amérique du sud où il est en tournage.

« On voit bien que quand il y a une paille dans le système, on est complètement dépassé par les événements. Il faut sortir de cette arrogance, de penser toujours que la technologie, le génie humain peut tout », a-t-il ajouté.

« Le nucléaire, en l’état, ne peut pas être la réponse à nos besoins énergétiques », a dit l’animateur de télévision.

« On a encore une fois la démonstration, on ne peut pas remettre le sort de l’humanité dans une vulgaire et tragique roulette russe, a-t-il ajouté.

Ce que Nicolas Hulot n’a pas compris, c’est qu’il ne s’agit pas du sort de l’humanité par rapport au nucléaire, mais du sort de l’humanité tout court. De par son attitude générale sur la planète, l’être humain va tout droit à son propre anéantissement.

En se comportant de manière égoïste, à l’échelle individuelle comme à l’échelle des espèces, l’humain ne gère rien et ne veut rien gérer, il considère qu’il n’a aucune responsabilité, et que finalement il n’aura jamais rien à payer comme prix.

Un « événement » comme celui au Japon en ce moment vient bouleverser cette vaine prétention. Mais cela ne sera qu’un avertissement vain si à côté l’humanité continue d’aller dans le sens de l’écocide généralisé, de la destruction des écosystèmes, de l’exploitation animale.

Par exemple, il y a quelques jours les Nations-Unies ont publié un rapport montrant que les abeilles subissent des attaques toujours plus grandes dans le cadre des bouleversements provoqués par les humains. On peut lire ici le rapport, en anglais.

C’est un excellent exemple. La guerre contre Gaïa a lieu tous les jours, et les terribles accidents nucléaires au Japon en sont une partie importante, mais une partie seulement. C’est bien la direction prise par l’humanité qui doit être renversée!

Séisme au Japon et risques nucléaires

[AJOUT : ce matin à 9 heures 30 une puissante explosion a eu lieu à la centrale nucléaire de Fukushima N°1, dans le nord-est du pays. Le toit et les murs se sont effondrés.

Un nuage blanc s’élève au-dessus du site. Le gouvernement japonais confirme l’explosion, ainsi qu’une fuite radioactive. La population a été évacuée dans un rayon de 20 kilomètres.

Fukushima est à 250 kilomètres de Tokyo, et la ville a elle-même 290 000 personnes y vivant. Le nuage nucléaire pourrait atteindre les Etats-Unis et le Canada dans les 10 jours. Le risque actuel est en effet que le refroidissement échoue et qu’on ait la même situation qu’à Tchernobyl.

Ici une photo de l’explosion.

Nous reviendrons dessus au fur et à mesure dans la journée.]

Hier, nous parlions de la campagne pour rappeler la signification de Tchernobyl, et malheureusement le tremblement de terre au Japon vient justement rappeler la précarité terrible des centrales.

Un tremblement de terre d’une grande magnitude a eu lieu au Japon, sur lequel nous reviendrons. Mais l’actualité c’est pour l’instant le risque nucléaire. Voici en effet la carte du Japon, avec les emplacements des centrales nucléaires par rapport au lieu du séisme.

Le Japon est une zone sismique, et théoriquement toutes les possibilités ont été prévues. En pratique, on a frôlé la catastrophe, en fait on frôle encore la catastrophe. Le système de refroidissement de 3 réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est tombé en panne.

Les générateurs de secours se sont alors mis en marche… mais n’ont tenus que 55 minutes ! Résultat, c’est l’US Air Force qui a apporté par avion du liquide de refroidissement, selon les USA. Officiellement, le Japon a refusé la pression.

Et, en tout cas pour relâcher la pression, des rejets radioactifs vont être effectués, ou ont déjà été fait, ici les informations sont contradictoires.

Soulignons les propos très forts de Yukio Edano, Secrétaire général du Cabinet, qui révèlent le fond de cette question:

« Il est possible que des matières radioactives du réacteur fuient à l’extérieur, mais on s’attend à ce que la quantité soit faible, et il faut considérer le vent soufflant vers la mer. »

Quand on ne considère pas Gaïa, on peut comme on le voit ici, de manière « rationnelle », considérer comme une solution que la mer serve de dépotoir nucléaire…

Ne parlons pas non plus de la question démocratique de l’opinion publique!

En tout cas, dans la nuit, la situation était telle que dans l’unité de contrôle centrale de la centrale, le niveau de radioactivité est 1 000 fois supérieur à la normale. La situation était encore tendue.

Voici une image de la centrale.

Il y a également eu le feu pendant huit heures dans le bâtiment abritant la turbine de la centrale d’Onagawa. Un autre feu dans la centrale de Fukushima Daini a duré deux heures.

L’état d’urgence nucléaire a ainsi été décrété. Il va de soi qu’une telle décision montre l’importance du problème, les Etats étant d’une opacité et d’une désinformation sans bornes dans ce domaine (on se souvient du nuage radioactif de Tchernobyl qui se serait… arrêté aux frontières de la France!).

Voici la situation, officiellement:

Centrale Onagawa :
N°1, arrêt automatique
N°2, arrêt automatique
N°3 arrêt automatique

Centrale Fukushima N°1(daiichi)
N°1, arrêt automatique
N°2, arrêt automatique
N°3. arrêt automatique

Centrale Fukushima N°2 (daini)
N°1, arrêt automatique
N°2, arrêt automatique
N°3, arrêt automatique
N°4 arrêt automatique

Centrale Tokai

Concernant la centrale Fukushima Daiichi
15h42(heure japonaise) : Perte de toutes les alimentations électriques (le courant normal extérieur et le générateur diesel d’urgence en panne)
15h45 : A cause du Tsunami, le réservoir d’essence laisse fuir le pétrole.
16h36 : On constate qu’on ne peut plus alimenter le système de refroidissement sur le 1er et le 2e réacteur.

A la piscine de combustibles usés des réacteurs 1, 2, 3, de l’eau déborde et la pompe d’eau de mer ne fonctionne plus. L’incendie a été déclarée à côté du réservoir de pétrole près du 4e réacteur.

Pour l’instant, l’autorité déclare qu’ il n’y a pas de fuite radioactive. Le niveau de l’eau de refroidissement du 2e réacteur est actuellement à 3m au lieu de 5 m.

L’état d’urgence nucléaire a été décrété à 19h03 par le comité d’urgence auprès du cabinet du premier ministre, notamment sur la centrale Fukushima Daiichi (N°1)

Elle a décidé suivant et le premier ministre ordonne à 21h23 de :
-évacuer la population dans le diamètre de 3km autour de la centrale Fukushima.
-solliciter de rester à la maison à la population de 10km de la centrale
-envoyer un camion générateur de haute tension, un autre de basse tension. trois autres camions générateurs de basse tension.

18h25 : Le camion-générateur de la préfecture de police est arrivé à la centrale Trois autres camions sont attendus. (d’après la déclaration de le comité d’urgence auprès du premier ministre 22h35)

Tout cela est malheureusement très révélateur. Même le Japon, préparé à ce genre de situation, a du mal à gérer. Il aurait suffi que la situation soit plus difficile pour que les problèmes soient massifs.

Et quand on voit cela, il faudrait davantage de centrales nucléaires ? Et même des centrales sous-marines, comme celles que la France veut mettre en place d’ici quelques années?

Lampes basse consommation: attention au mercure

Nous avons déjà parlé des ampoules basse consommation, mais puisqu’on a parlé du chocolat (toxique pour les animaux) revenons brièvement dessus, alors qu’en plus une institution semi-indépendante de l’Etat, la Commission de sécurité des consommateurs, publie un communiqué à ce sujet.

Les nouvelles ampoules basse consommation qui remplacent les anciennes consomment en effet moins d’énergie, mais sont potentiellement dangereuses. Non seulement il faut être à plus de 30 centimètres de celles-ci si l’on reste plus que temporairement à côté, mais en plus il y a la question des débris si ces ampoules se cassent.

Elles contiennent en effet du mercure, hautement toxique, pour nous comme pour les animaux. Voici ce que dit la commission dont nous parlions:

Le mercure étant relativement volatil, c’est essentiellement par inhalation qu’il va pénétrer dans l’organisme en cas de bris d’une lampe fluocompacte. Cependant, il peut, dans une moindre mesure, pénétrer par contact ou par ingestion accidentelle.

Si l’ingestion des formes organiques du mercure, notamment par le biais des produits de la mer, sont presque totalement absorbées par l’organisme, l’absorption de mercure élémentaire par ingestion est négligeable, alors que, en revanche, les vapeurs de mercure métallique sont absorbées à plus de 70 % par l’Homme.

Le mercure élémentaire inhalé va diffuser à travers la membrane des alvéoles pulmonaires et, en raison de sa liposolubilité, passer en grande partie dans le sang. Sous cette forme élémentaire, le mercure Hg0 traverse facilement la barrière hémato-encéphalique, qui est le filtre protecteur du système nerveux central pour les agents toxiques.

Le mercure peut ainsi se retrouver dans le cerveau, et notamment dans les cellules participant au développement neuronal et à la plasticité synaptique. Dans ces cellules, le mercure Hg0 peut être oxydé en ions mercureux (Hg+) puis mercurique (Hg++) par le biais de systèmes enzymatiques de type peroxydase. La barrière hémato-encéphalique étant imperméable aux ions mercureux et mercuriques, il peut y avoir ainsi un phénomène d’accumulation de ces éléments toxiques dans le tissu cérébral.

Si une ampoule se brise, il faut alors ramasser les débris avec des gants ou du sopalin humide, et ventiler la pièce. Les débris doivent être mis dans des sacs solides et hermétiques. L’idéal est de quitter la pièce.

Il ne faut pas balayer, ni passer l’aspirateur, car cela diffuserait les particules un peu partout (et contaminerait l’aspirateur).

Et évidemment de telles ampoules – qui contiennent 5 mg de mercure en moyenne – ne doivent pas être jetées n’importe où! Les supermarchés mettent normalement à disposition des bacs spéciaux.

Il est vraiment terrible que la généralisation de ces ampoules n’ait pas été accompagnée d’informations très claires à ce sujet. C’est vraiment représentatif de comment on se moque de Gaïa!

On notera également que la loi a limité la quantité de mercure à 5 mg par ampoule, mais que certaines ampoules n’en ont que 2: ce sont logiquement celles-ci qu’il faut privilégier.

Enfin, pour comprendre les effets du mercure, voici un document « officiel » de l’Etat français puisqu’il provient d’un site du Sénat. Il est consacré à la catastrophe de Minamata.

Minamata est une ville du sud-ouest du Japon, où une usine pétrochimique a versé des résidus de mercure dans l’océan… 400 tonnes de mercure ont été déversées.

L’empoisonnement de la population humaine qui a suivi a produit une onde de choc au Japon, jouant un grand rôle dans la politique de ce pays.

La contamination par le mercure : l’exemple de Minamata

Dans les années 50, une épidémie mystérieuse se déclenche dans la baie de Minamata, au sud du Japon. Les troubles affectent plus particulièrement les familles de pêcheurs (malformation de nouveau-nés, dysfonctionnement du système nerveux) et les animaux domestiques (chats atteints de convulsions, se jetant dans la mer du haut des falaises), tous deux gros consommateurs de poissons.

Les analyses montrent qu’une usine de produits chimiques, fabriquant du plastique (PVC -chlorure de vinyle) utilise le mercure comme catalyseur, rejeté en mer après usage. Bien que le mercure le soit sous forme inorganique (oxyde de mercure), peu biodisponible et peu toxique, la condensation, la salinité et l’activité bactérienne des micro-organismes marins transforment le mercure en une forme organique (méthylmercure), très biodisponible et très toxique.

Des analyses de vase révèlent des concentrations de mercure dans les sédiments pouvant atteindre plus de deux grammes par kilo, en majorité sous forme organique et 0,15 gramme de méthymercure par kilo de poids sec dans les vases. Un phénomène de bioamplification (concentrations successives) a amplifié le risque, puisque les concentrations dans le poisson étaient 100 000 fois plus fortes que la concentration dans l’eau de mer.

Les concentrations maximales de mercure dans les coquillages et les poissons atteignent respectivement 179 mg/kg de poids sec (norme OMS 2,5 mg/kg de poids sec) et 23 mg/kg de poids frais (norme OMS 0,5 mg/kg de poids frais). Les concentrations de mercure dans les cheveux des malades peuvent monter jusqu’à 705 ug/kilo (pour une norme OMS de 10).

Les principaux symptômes et signes de la maladie dite de Minamata sont les suivants (en % des personnes malades):

Restriction du champ visuel 100 %

Trouble de la sensibilité 100 %

Ataxie (manque de coordination des gestes) 93 %

Altération de la parole 88 %

Altération de l’audition 85 %

Altération de la marche 82 %

Tremblement 76 %

Troubles mentaux légers 71 %

Les personnes avec une haute teneur en mercure dans le sang présentent également des anomalies chromosomiques.

Le lien entre l’épidémie et la présence de mercure étant établi, l’activité de la société a été arrêtée, la pêche a été interdite pendant plus de quarante ans, des opérations gigantesques de dragage ont été menées (pour retirer 1,5 million de m3 de sédiments). Les concentrations ont graduellement diminué. L’épidémie a causé au moins 48 morts, 158 invalides, incapables de subvenir seuls à leurs besoins, et 1 742 victimes.

On notera évidemment que les chiffres sont ceux reconnus par l’Etat japonais (25 000 personnes sont en attente de se voir reconnus comme contaminées!).

Et que bien évidemment, les habitants de l’océan ont été « oubliés »: on ne les considère ici que dans la mesure où certains ont été mangés et ont contaminé des humains…

Les macaques se baignent dans des sources d’eau chaude

L’humanité doit se replier, pour que la planète redevienne bleue et verte ; sans espace, comment les animaux pourraient-ils sinon exister ? L’humanité doit être capable d’établir de nouveaux rapports avec la Nature!

On a un exemple écologique très intéressant avec les macaques présents au Japon et leurs baignades dans des sources d’eau chaude. Des humains ont vu en effet, au milieu des années 1960, des macaques se baigner dans des sources de ce type, et 300 mètres plus loin ils ont créé un bassin.

Il faut savoir que les macaques présents au Japon vivent en forêts, mais que celles-ci peuvent être subtropicales ou subalpines, et les macaques ont ainsi la particularité d’être parfois présents dans une zone où il peut faire très froid, jusqu’à moins 15°, à hauteur de jusqu’à 3000 mètres !

Les macaques profitent donc de la chaleur des sources d’eau chaude. Et leurs activités sont très connues au Japon, où l’on a également reconnu leur capacité à faire des batailles de boule de neige, à laver leurs aliments, à les saler en les mettant dans de l’eau de mer, à utiliser des cailloux… Avec chaque expérience assimilée et retransmise aux plus jeunes. Sans parler de l’existence de dialectes selon les régions.

Et depuis les années 1960 donc, les images des macaques dans ce bassin sont très connues…. Et malheureusement également, il s’agit désormais d’un véritable parc d’attraction, avec billets d’entrée, restaurants et hôtels non loin, ainsi d’ailleurs qu’une station de ski, etc.

Toutefois, les choses sont heureusement un peu plus compliquées. En effet, cet endroit est difficile d’accès, car en bas d’un parc naturel. Le « parc d’attraction » s’appelle d’ailleurs le « Jigokudani Monkey Park », Jigokudani voulant dire la « vallée de l’enfer » : en plus de l’eau des sources bouillantes, les falaises très rudes et les forêts très difficiles d’accès.

Durant l’été les macaques vivent ainsi ailleurs, et descendent dans la vallée durant l’hiver. Leur nombre dans le bassin varie donc. La taille moyenne d’un groupe est de 40 macaques, et plusieurs groupes peuvent être présents (en ce moment par exemple, 140 macaques sont présents).

Il y a par conséquent  une sorte de rapport pacifique entre les macaques et les humains. Il est certainement plus sympathique de voir des humains nourrir les macaques qui viennent librement se baigner (malgré les touristes) que de les voir les enfermer pour pratiquer la vivisection…

Sans que cela soit forcément un modèle, cela peut être un exemple de quelque chose de constructif!

L’importance d’avoir des boîtes de transport

Les situations « exceptionnelles » d’animaux se retrouvant perdus dans les villes ne sont pas si exceptionnelles que cela, car les villes empiètent de plus en plus sur la nature. Le monde se bétonne.

Au Japon, 400 ours ont été tués depuis le début de l’année rien que dans l’île de Hokkaido. Dans la région de Fukushima, ce sont plus de 150 ours qui ont été tués !

Hier dans la ville de Hokkaido c’est une ourse et son ourson qui ont été tués. Non pas endormis, et ramenés dans la forêt, mais tués.

Il y a bien eu tentative de les repousser vers la forêt, mais comme on le voit les efforts d’une civilisation bétonnée sont très limités, et l’on ne perd pas son temps.

On se souvient également qu’il y a quelques temps il y avait eu une vidéo circulant sur internet, où l’on voyait une femme de 40 ans jeter une chatte dans une poubelle (en prenant bien soin de refermer le couvercle derrière elle).

Cela se passait en Angleterre et elle a été condamnée il y a quelques jours à… 284 euros d’amende, se justifiant en disant : « C’est juste une chatte », « J’ai voulu faire une blague » et ne comprenant pas « pourquoi cela faisait tant de bruit. »

La chatte a heureusement été sauvé, mais elle a passé une quinzaine d’heures enfermée… On peut se douter de comment la pauvre a été traumatisée.

Sur la vidéo, on peut voir que la pauvre chatte a fait confiance à la femme et que celle-ci feignait de la caresser… Le comble de l’ignominie. On notera d’ailleurs que cette femme a été placée sous la protection de la police en raison des menaces contre elle (c’est également cela qui justifie pour le juge que l’amende ne soit pas trop élevée).

Ce qui nous amène à ce que nous voulons souligner ici : les personnes véganes ne doivent pas seulement adopter, elles doivent disposer de boîtes de transports.

En effet, vouloir la libération animale va de pair avec la défense de la planète comme lieu de vie des êtres vivants. Partant de là il faut être capable d’intervenir contre la situation faite aux animaux, également sur le plan individuel et quotidien.

Si l’on prend l’exemple de la chatte mise dans la poubelle : être végane signifie être prêtE à faire face à ce genre de situation, en sachant comment prendre le chat et en profitant d’une boîte de transport.

Bien entendu cela signifie ici qu’il faille ne pas être loin de chez soi, cela demande en plus de faire vite, etc. Il y a ici beaucoup de paramètres, et ces situations sont toujours difficiles et stressantes pour tout le monde…

Mais il faut construire ici une culture de la compassion, à l’opposé de l’indifférence. Plus du monde a des boîtes de transport, plus on avancera en ce sens.

Il faut également penser, par exemple si on trouve un pigeon – ou un autre oiseau, qu’on peut envelopper celui-ci dans son pull, son blouson ou un foulard etc. Mais dans tous les cas, lorsqu’on trouve un animal en détresse, l’idéal est de disposer de boîtes de transport afin d’organiser un hébergement temporaire et un transport vers une famille d’accueil ou un refuge.

Internet est ici très pratique pour passer le mot : rappelons l’existence de forums comme Rescue, qui est d’une valeur inestimable.

Il ne faut pas hésiter à apprendre les connaissances de base, comme par exemple que pour attraper un chat, ce qui est difficile par ailleurs, il faut le prendre délicatement par la nuque ou plus précisément la peau du cou, tout en soutenant les fesses (sinon avec le poids du chat, on risque de lui déchirer la peau du cou).

Dans tous les cas d’ailleurs, il faut soutenir les fesses de tout animal quand on le prend, afin de ne pas casser sa colonne vertébrale.

Il faut également savoir certaines choses comme le fait que le cochon d’Inde ne synthétise pas la vitamine C et qu’il faut donc lui en proposer systématiquement sous forme de légumes frais, mais aussi par exemple, que le pigeon est exclusivement granivore et qu’il est davantage rassuré quand il fait sombre (d’où la qualité de la photo suivante où un pigeon trouvé blessé se repose dans une boite de transport pour chat).

Toute une culture est à construire, et on peut commencer tout de suite. Il s’agit d’apprendre, d’avoir une pratique conforme à la culture de la libération animale!

Libération de dauphins au Japon (et de truites en Suède)

Les océans sont les victimes les moins apparentes des dégâts provoqués par le mode de vie des humains dominant et le système économique qui va avec.

La pollution, les marées noires, la pêche… les océans sont considérés comme d’inépuisables sources de protéines et en même temps comme de vastes dépotoirs, dont le symbole est la mer de plastique dans le Pacifique, s’étalant sur des milliers de kilomètres…

Mais tout cela ne se déroule pas sous nos yeux, les océans sont des proies d’une folle logique industrielle, et les crimes qui s’y déroulent sont difficiles à constater, sauf quand on voit les choses au moyen de statistiques, d’informations, etc.

C’est vraiment en ce sens qu’il faut voir que si les poissons se voient nier toute émotion et toute intelligence, c’est parce que les océans sont considérés comme une zone totale de pillage.

En fait, les océans seront le juge de nos réussites – ou de nos défaites – pour changer l’orientation et les valeurs dans le monde. La mort des océans – ou leur vie – sera le grand critère, le témoignage de la réussite ou de l’échec de l’humanité (le film de science-fiction « Soleil Vert » part justement de la mort des océans).

C’est en portant notre attention à la signification de cela qu’on peut interpréter à sa juste valeur – dans un sens historique – tant les activités de Sea Shepherd (malgré ses limites), que la libération de poissons et de mammifères marins.

Cet été en Laponie suédoise, 200.000 poissons ont été libérés.

Deux « fermes » de poissons de la société Fiskeman AB ont en effet été sabotés, à Gallejaure en Botnie occidentale, et à Miekojärvi, en Botnie du Nord.

Les truites et truites arc-en-ciel y étaient confinés pendant trois années, et devaient être tuées dans la semaine, à la mi-août 2010. Un bateau à moteur et un tracteur ont également été sabotés.

Soulignons ici que la pêche mondiale prend de plus en plus la forme de l’élevage, cette dernière étant largement mis en avant comme une « solution » industrielle adéquate (notamment par le WWF!).

Il y a également eu une action en faveur des dauphins, cette fois il y a deux jours, au Japon. Dans le village de Taiji, ce sont chaque année 2.000 dauphins qui sont massacrés (sur les 20.000 qui le sont au Japon).

L’association « Black Fish » a envoyé des plongeurs coupé six filets, permettant à des dauphins de s’enfuir. Ceux-ci avaient été sélectionnés et capturés et non tués afin d’être envoyés dans des delphinariums au Japon et dans le monde.

« Black Fish » mène ainsi campagne contre les delphinariums, et souligne le lien entre le massacre des dauphins et les delphinariums, les sanglantes campagnes de pêche alimentant également les delphinariums.

Il est également fait cette intelligente remarque :

« Bien que nous reconnaissons que le changement doit également venir de l’intérieur de la société japonaise, nous entendons continuer à travailler pour la protection de ces dauphins sans défense, et pousser pour qu’appartienne au passé les delphinariums et les chasses organisées qui les alimentent. »

Il faut en effet bien comprendre qu’aucun changement ne peut provenir de l’extérieur d’une chose. Le changement ne peut être qu’interne. Ici, d’ailleurs inévitablement, le « capitaine » responsable de Sea Shepherd s’est encore une fois distingué par ses remarques à la fois personnelles et racistes anti-japonaises…

Les Japonais ne sont pas des « assassins », ni des sadiques où que ce soit du genre. Il est très clairement temps de mettre un terme à ce genre d’opinions nuisant à la cause animale, car empêchant de saisir l’humanité dans son ensemble (dans son rapport aux animaux et à la nature).

Surtout que ce genre de préjugés existe en France, notamment de la part de gens bornés pour qui « protection animale » rime avec préjugés anti-arabes et anti-chinois. Au lieu de critiquer l’exploitation animale en général, ils critiquent tel ou tel phénomène en particulier. C’est ce que fait Brigitte Bardot et c’est totalement contre-productif.

La libération animale ne souffre pas d’étapes. Les océans sont en train d’être assassinés, la tendance doit être renversée de fond en comble… Si on ne comprend pas cela, on ne comprend pas les enjeux colossaux qui sont ceux de notre siècle et des années à venir!

Volonté de liberté au Japon

Il y a quelques jours nous parlions de la conception de l’animal-machine et de la nécessité de la combattre, en prenant l’exemple des cochonnes d’Inde appréciant une bouteille d’eau glacée pour se reposer dessus.

Voici deux exemples tout neufs illustrant bien cette réalité. Tout d’abord une vidéo terrible, d’un dauphin cherchant il y a quelques jours littéralement à se suicider dans le Churaumi Aquarium d’Okinawa, au Japon. On le voit sortir du bassin, après plusieurs tentatives.

Un désir de liberté, ou bien d’en finir, qui est très clair. Il a fallu une grue pour pouvoir le récupérer (voir la vidéo).

Le second exemple date de quelques jours aussi, et lui aussi du Japon. Le fait s’est passé au Primate Research Institute, Kyoto University.

Cet institut de recherche sur les primates dispose d’un enclos relativement grand afin d’étudier les comportements des primates.

Mais ces chercheurs – les plus grands scientifiques du monde à ce niveau, de véritables experts triés sur le volet, de renommée mondiale – ont sous-estimé les grands singes.

Ceux-ci ont utilisé les branches pour se catapulter dehors ! Une quinzaine de ces grands singes se sont ainsi enfuis, mais ne sont pas allés loin, selon les chercheurs car ils voulaient rester en contact avec les autres singes.

Sans nul doute aussi ont-ils été désemparé par l’environnement hostile qui les attendait hors des murs, des murs qu’ils cherchaient à fuir, bien qu’évidemment les chercheurs pensent qu’il s’agissait d’une dispute entre grands singes qui a poussé à cela.

Il faut également penser que les repères des animaux enfermés sont écrasés depuis des générations en raison de l’emprisonnement, et ceci est très certainement valable pour tout autre animal devant passer une sombre vie cloîtré dans une cage de laboratoire.

Cela souligne le fait que dans les cas où l’on a la possibilité d’adopter un animal étant passé par une telle expérience traumatisante, il faut énormément d’attention et de respect.

En l’occurrence, appâtés avec des cacahuètes, les singes ne connaissant que le laboratoire, ils ont été contraints de se laisser attrapés et enfermés de nouveau. Pour qu’une telle initiative ne se reproduise pas, les scientifiques ont coupés les arbres grâce auxquels les singes avaient profité d’un petit moment de liberté.

Il est significatif que même les plus grands chercheurs soient débordés par les animaux, en raison de leur vision du monde. D’ailleurs au Primate Research Institute, Kyoto University (KUPRI) les contradictions sont patentes.

En effet, d’un côté il y a la recherche se présentant comme étant « humaniste. » Cette recherche se veut proche des animaux, comme on peut le voir avec par exemple la photo des «  membres  » ou bien les peintures réalisées par les grands singes (parfois on peut voir des vidéos).

Parallèlement à cela, on trouve également un projet comme SAGA (Support for African/Asian Great Apes), qui s’occupe depuis 1998 de la préservation des grands singes et tente de s’opposer à la vivisection, montant des sanctuaires pour les 79 chimpanzés rescapés.

Ces chercheurs montent des projets en Afrique, pour la préservation de l’environnement des grands singes, ils critiquent la situation des grands singes dans les zoos.

Ces chercheurs qui travaillent avec les grands singes découvrent un nouvel horizon devant une réalité simple : 98,77% des gênes des humains et des chimpanzés sont identiques!

Mais de l’autre côté… dans la même université, les chercheurs torturent les animaux avec la vivisection la plus barbare, afin de davantage connaître le fonctionnement du cerveau…

Et d’ailleurs, les conditions de recherche sur les animaux qui se sont enfuis ne son certainement pas idéales, si jamais elles peuvent l’être: en tant que vegans nous considérons comme inacceptable de séparer un animal de son habitat naturel!

La seule solution, d’ailleurs pratiquée parfois, est l’immersion dans le milieu en question. Cela est difficile, et il ne faut perturber cet environnement et ses habitants, mais c’est moralement la seule démarche correcte.

Car là à l’institut de recherche il y a de nombreuses activités dans les laboratoires, comme on peut le voir ici. Les grands singes doivent affronter des épreuves, et cela n’est pas correct. La base de cette attitude erronée est d’ailleurs que la finalité reste uniquement la progression des connaissances servant les humains…

Même quand les chercheurs veulent étudier l’archéologie des grands singes, ils le font parce que cela pourrait apporter des connaissances nouvelles aux humains, pour progresser techniquement.

On retrouve, quel que soit la position des chercheurs ici, la volonté de domination de l’espèce humaine sur les animaux et la nature. Mettre des animaux dans un enclos artificiel, ne pas comprendre qu’ils veulent être libres, couper des arbres pour les empêcher de s’enfuir…

Brutalité anti-animaux et anti-humains, et le sens d’être vegan straight edge

Souvent on doit entendre le mauvais refrain comme quoi quand on aime les animaux, on aime pas les humains. Voici deux informations toutes récentes permettant d’établir que ce n’est pas du tout vrai.

La première information, ce sont les révélations concernant la corruption au sein de la Commission baleinière internationale. La seconde consiste en une analyse sur le rapport entre la violence contre les animaux et la brutalité sociale.

Le fait qu’il y ait une corruption au sein de la Commission baleinière internationale est très révélateur des mentalités esclavagistes qui règnent dans le camp des anti-animaux. En effet, ont été proposés à des représentants de différents pays de l’argent ainsi que des prostituées.

Selon le Sunday Times du 13 juin, l’Etat japonais a en effet employé ce genre de moyen : des aides d’Etat ont été fournies, ainsi que de l’argent en liquide, ont été donnés à des représentants pour qu’ils soutiennent la non interdiction de la chasse à la baleine, le tout accompagné d’invitations officielles au Japon tout frais payé, avec mise à disposition de prostituées.

Chaque jour que se tenait le congrès de la Commission baleinière internationale, le représentant de la Guinée touchait au minimum 1.000 dollars par jour, avec une voiture de service à disposition…

On ne s’étonnera pas que les représentants corrompus viennent du tiers-monde : les pays riches achètent des gens tentant de joindre les deux bouts, afin de mettre en place leur propre exploitation à l’échelle du monde.

On ne s’étonnera pas non plus que le Japon paie des « scientifiques » pour expliquer que les baleines mangeraient des poissons, et ce d’une quantité phénoménale (soit disant 6 fois plus que la pêche mondiale).

Ces mêmes « scientifiques » expliquent que les baleines meurent rapidement, alors qu’en réalité elles mettent au minimum 14 minutes, mais plutôt plusieurs heures en fonction du harponnage…

Quand on pense que seulement 5% des personnes au Japon mangent de la baleine, on voit bien que ceux qui n’aiment pas les animaux, ici les baleines, n’aiment pas les humains : ils pratiquent la corruption, et ne défendent que leurs intérêts, certainement pas ceux des Japonais « en général. »

Il est important de le dire car défendre Gaïa n’est certainement pas une question « nationale », c’est une question touchant l’humanité entière, dans son rapport avec les animaux.

Son rapport avec les animaux, qui est un rapport social.

Aux États-Unis, où la violence sociale est énorme, on s’aperçoit de plus en plus que la cruauté contre les animaux est une composante culturelle des actes barbares.

Ce qui est logique : quelqu’un de déphasé dans la société, quelqu’un de perdu socialement, a perdu tout contact avec la nature et vit avec les valeurs urbaines de concurrence.

Ainsi Jeffrey Dahmer, le « le cannibale de Milwaukee » nécrophile qui a tué 17 personnes, avait un rapport aliéné aux animaux : ils les « palpait » au lieu de les caressait, puis il disséquait les animaux morts et finalement mettait des têtes de chiens et de chats sur des piques…

Ted Bundy, le « tueur de femmes » ayant fait entre 25 et 35 victimes, regardait enfant comment son grand-père torturait des animaux…

Les victimes de la société, de sa brutalité sociale et de son aliénation par rapport à la nature, basculent dans la barbarie, et l’attitude aux animaux est très révélatrice.

C’est dans le même sens que va une étude publiée dans uns revue de psychiatrie américaine, et intitulée « Une étude sur les incendies volontaires et la cruauté animale chez les enfants : les influences familiales et les résultats sur les adolescents » (A Study of Firesetting and Animal Cruelty in Children: Family Influences and Adolescent Outcomes).

Cette étude montre que les enfants de 6 à 12 ans qui sont cruels avec les animaux basculent dans les violences volontaires – mais ici il faut bien voir que les enfants sont autant victimes que les animaux.

Brutalisés par la société, ces enfants répercutent la brutalité sur les plus faibles. En fait, le rapport aux animaux révèle le degré de culture. Plus une société est barbare, moins les animaux comptent.

Il n’est pas difficile de voir à quelle vitesse on se précipite en ce moment dans la barbarie !

Contrairement à ce que prétendent les associations pour les droits des animaux, la situation empire!

Et cela est tellement vrai qu’aux USA on est en train de le reconnaître. Dans de nombreux Etats dont l’Illinois, la loi oblige les vétérinaires à prévenir la police dans le cas où il y a des suspicions de cruauté contre les animaux.

L’État de Californie forme des officiers de police dans le même sens, afin de reconnaître… la violence pédophile.

Car là où les animaux sont victimes, les enfants le sont aussi.

Et cela est triste à dire, mais il y a ce phénomène social qu’il faut prendre en compte : ce sont souvent dans les familles déstructurées socialement qu’on trouve des animaux de compagnie.

Ceux-ci sont évidemment maltraités et leur vie est souvent un calvaire, mais il faut comprendre en quoi tout cela fait partie d’une sorte de tourbillon social, où les couches sociales les plus pauvres et les animaux vivent un enfer, où l’enfer appelle l’enfer.

Dans une étude relativement connue aux USA, portant en 1997 sur les 48 plus grands refuges pour les femmes victimes de violence domestique et pour les enfants victimes d’abus sexuel, 85% des femmes ont rapporté des cruautés sur les animaux, tout comme 63% des enfants.

Et le ¼ des femmes battues a affirmé avoir repoussé au maximum la fuite au refuge, afin de… protéger l’animal domestique.

Ceci est très lourd d’enseignement, et montre bien le sens de l’engagement vegan : pour les animaux, pour l’intégrité des enfants, pour les droits des femmes… Ce qui va de pair avec le refus des drogues, dans une morale straight edge, contre tout ce qui détruit et empêche de construire sa vie sans exploitation ni rapports d’oppression.

Les films de Miyazaki: entre rétro-futurisme et célébration des esprits de la nature (et non de la nature)

En France, les films du japonais Hayao Miyazaki sont de plus en plus connus et disposent d’un grand prestige, notamment Princesse Mononoké, Mon voisin Totoro, Le Voyage de Chihiro, Porco Rosso, Laputa, le château dans le ciel, Le Château ambulant, etc.

Et ces films sont interprétés quasi unanimement comme étant en quelque sorte des odes à l’écologie, à la nature.

Cela est totalement faux: les films de Hayao Miyazaki ne célèbrent nullement la nature, mais la religion shintoïste, ce qui est bien entendu très différent. Tous ses films débordent de références aux divinités du shintoïsme.

Le shintoïsme est la religion hégémonique au Japon avec le bouddhisme; en fait, à peu près 85% des gens au Japon se revendiquent des deux religions en même temps. Les films de Hayao Miyazaki s’appuient en fait également sur ces deux religions.

Le shintoïsme peut se traduire par « la voie des dieux » ou « la voie du divin », et consiste en la vénération des « kamis. »

Le shintoïsme a beau être la religion officielle du Japon historiquement, et notamment de l’empereur, il s’agit d’un animisme: il ne faut pas oublier que le Japon s’est modernisé par en haut, sous l’impulsion des aristocrates.

Voilà pourquoi le Japon est un pays « ultra-moderne » cultivant en même temps la nostalgie d’un passé totalement idéalisé.

C’est cela que l’on retrouve dans les films de Hayao Miyazaki: une célébration d’un passé idéalisé, et non pas de la nature, mais des kamis.

Ces kamis sont des esprits prenant la formes d’objets sacrés, d’êtres spirituels, d’animaux, de sources, de chutes d’eaux, de montagnes sacrées, de phénomènes naturels, de symboles vénérés, etc.

On les retrouve dans les films de Miyazaki, mais par contre nulle part dans ces films, on ne trouve la célébration des animaux pour eux-mêmes, ou encore de la nature pour elle-même.

A l’opposé, on trouve systématiquement la bataille des « forces magiques » (principalement les kamis) contre le monde moderne.

Ce qui apparaît comme une bataille entre deux mondes vus d’Europe, doit en fait être compris vu du Japon comme la coexistence de ces deux mondes.

Coexistence, de la même manière que dans les films de Miyazaki il n’y a pas de « bons » et de « vilains », les « vilains » pouvant se montrer en partie « bons » et inversement (ce qui évidemment correspond au taoïsme).

Même si au sein de ce taoïsme, on a toujours une figure candide, de type shinto, correspondant au principe du makoto no kokoro (« coeur de vérité ») ou magokoro (« vrai coeur »), et regardant le monde avec bonté, désirant défendre la « pureté » contre la « pollution » (deux principes shintos élémentaires).

Si cette coexistence entre le monde moderne et les kamis prend l’aspect d’une bataille, c’est parce que la religion doit toujours lutter pour rappeler l’existence des divinités qu’elle met en avant: c’est le sens des films de Hayao Miyazaki.

Voilà pourquoi dans ses films on trouve toujours les « forces magiques » en situation de faiblesse, mais représentant un passé glorieux, plein de magie, de force, de vie.

Et cette situation de faiblesse est souvent représentée par la métaphore de la « citadelle assiégée »: un château dans le ciel, un château ambulant, une forêt, etc.

Ainsi, dans Princesse Mononoké par exemple, les animaux ne sont protagonistes que lorsqu’ils sont possédés par les kamis (le dieu cerf, le sanglier géant etc.), la nature n’est mise en avant que parce qu’elle est utile (l’étang qui guérit de tout, etc.).

Le forêt n’est pas mise en avant comme forêt, mais comme habitat des kamis et ceux-ci luttent pour protéger le lieu de leur existence magique.

Mononoké signifie d’ailleurs « chose étrange » en japonais et c’est évidemment une sorte d’esprit avec des pouvoirs magiques… Et tout le scénario se fonde sur l’aventure d’un kami frappé d’un tatari (une malédiction) provoqué par une tsumi (faute).

On peut d’ailleurs voir la même chose dans Pompoko, d’Isao Takahata, produit par le Studio Ghibli dont l’autre grande figure est justement Hayao Miyazaki.

Dans Pompoko, on trouve, de la même manière que dans Princesse Mononoké, des esprits (les « Tanukis ») tentant de sauver leur forêt face à l’agrandissement des villes. A la fin, on voit d’ailleurs une multitude de kamis intervenir en ville pour réclamer leurs droits!

Une telle démarche nostalgique se retrouve dans tous les films de Hayao Miyazaki.

Dans Mon voisin Totoro, le gros « nounours » Totoro n’est pas un animal, mais un esprit sympathique et utile aux enfants car intervenant quand ils en ont besoin; pareillement, le chat géant n’existe qu’en tant que bus.

Et comme par hasard, ces enfants sont à la campagne (soit le lieu le plus proche des kamis) où ils mangent des légumes locaux apportés par la grand-mère, parce que leur mère est malade et dans un hôpital en ville (la ville représentant la modernité).

On trouve donc dans Mon voisin Totoro un Shimenawa, c’est-à-dire une corde en paille de riz entourant un arbre pour dire qu’il est sacré (c’est-à-dire lié à la figure d’un kami), ou encore un temple dédié au kami Inari (kami des céréales, gardien des maisons, etc.), lorsqu’il pleut les deux enfants s’abritent dans un petit sanctuaire Jizo, figure bouddhiste protectrice des chemins…

Dans Laputa, le château dans le ciel, la nature n’existe pas en soi: elle est le décor du château. Et le château est regroupé dans une sorte d’arbre géant, tout comme le shintoïsme vénère certains grands arbres comme lieux des kamis.

Pareillement, les seuls animaux présents sont les oiseaux qui sont là pour représenter la paix, le côté pacifique (ainsi quand le robot repousse le cerf-volant tombé sur un nid), c’est-à-dire bouddhiste.

Et la technologie de Laputa, critiquée dans le film, est censée avoir détruit Sodome et Gomorrhe, l’Atlantide, et être également le « feu d’Indra » dans le Ramayana indien…

Dans le château ambulant, la nature n’existe que sous la forme des Landes ou bien d’une prairie tranquille, alors que le monde est marqué par d’un côté des magiciens, de l’autre la technologie.

Mais quelle forme a la technologie dans les films de Hayao Miyazaki? Celle du rétro-futurisme.

La technologie a l’image de celle du 19ème siècle (importance de la mécanique, tout comme dans Jules Verne) mais avec des moyens dignes du 20ème siècle.

On retrouve ici à la fois la fascination pour la technique, et en même temps la volonté de la refuser au nom d’une vie « saine »: exactement comme les idéologies futuristes, nietzschéennes et fascistes des années 1920-1930.

Il faut ici noter que le film Porco Rosso, avec l’aviateur dont la tête a été transformé de manière magique en cochon, se déroule en Italie dans les années 1920, et si le héros s’oppose aux fascistes, il a le même culte de l’honneur et de l’élitisme, et conduit un hydravion (qui sera largement mis en avant dans l’Italie de Mussolini).

Et le cochon représente donc quelque chose de mauvais, une sorte de décadence. Miyazaki formule de la manière suivante son point de vue:

« Pour les Japonais, le cochon est un animal pour lequel on a de l’affection, mais qu’on ne respecte pas. Pour moi, c’est un animal avare, capricieux et qui n’est pas sociable…

En termes bouddhistes, il a tous les défauts de l’être humain : il est égoïste, fait tout ce qu’il ne faut pas faire, jouit de sa liberté. Il nous ressemble beaucoup ! ».

Comme on le voit, il y a le bouddhisme, mais pas du tout le véganisme.

Il faut bien voir que les films de Miyazaki mettent en avant le culte de l’intuition et l’existence d’un monde parallèle, magique.

Et ce monde est bien entendu « authentiquement » japonais: Miyazaki célèbre non pas la nature, mais le Nihonjinron, le culte de la spécificité japonaise.

Les films de Miyazaki ne sont donc en rien contestataires: à sa sortie Princesse Mononoké a battu tous les records d’audience japonais, avec 12 millions d’entrées, et sera battu par un autre film de Miyazaki, Le Voyage de Chihiro, qui est un film shintoïste de bout en bout et fera 15 millions d’entrées.

Bien entendu, cet article ne préjuge pas de l’intérêt culturel et graphique des films de Miyazaki. Mais force est de reconnaître: les animaux n’ont pas de vie propre et servent de décor ou de moyens pour les humains (comme transport notamment).

Et la nature n’existe qu’en tant que lieu des kamis, comme prétexte à la nostalgie d’un passé japonais idéalisé.

Lavage « automatique » et « fish pedicure »

La société qui s’offre à nous est de plus en plus automatisée, ne laissant ainsi de moins en moins de place à un rapport correct à la vie. L’automatisation prend le pas sur tout, avec des inventions les plus farfelues et inutiles qui voient le jour.

Cette société informatisée et automatisée concerne bien évidemment aussi les animaux, pour leur plus grand malheur une fois de plus.

C’est ainsi qu’au Japon, des machines à laver les chiens et les chats ont vu le jour. Comme pour les voitures!! Le tout sous prétexte de « lutter » contre la crise, ce nettoyage automatique coûterait 3 fois moins cher qu’un nettoyage manuel.

L’article qui présente ces nouveaux systèmes affirme  « En ce qui concerne la sécurité des animaux, c’est sûr à 100% d’après le témoignage du propriétaire d’un magasin de la capitale Nipponne. De plus, il a affirmé que ce n’est pas cruel pour les bêtes même s’il est plus difficile pour les chats d’accepter de se laver dans ces machines. »

Il est évident que cela est pure hypocrisie et qu’un tel « lavage » est totalement traumatisant. Ce système où l’électronique domine n’est peut-être pas « cruel » physiquement, mais la vidéo de démonstration montre bien un chien apeuré qui se demande ce qui lui arrive.

La cruauté est bien ici morale, de laisser un être vivant seul dans une machine qui lui envoie de l’eau, et évidemment psychologique pour l’animal.

Mais ici, l’idéologie dominante: l’animal est un automate, qu’on lave de manière automatique!

Et si d’un côté, nous avons des machines qui nous remplacent, de l’autre ce sont des animaux qui font notre travail.

Comme le montre par exemple l’exploitation des poissons Garra Rufa avec le « fish pedicure ».

Le principe est simple : un bassin accueille entre 150 et 200 « poissons-docteur » (comme ils sont appelés par les personnes qui les exploitent) affamés qui attendent de manger les peaux mortes des pieds.

Mais le principe séduit tellement que le SPA parisien qui fait ce « fish pedicure » proposera bientôt la « fish therapy » qui serait un excellent remède pour traiter quelques maladies de peau comme l’eczéma ou le psoriaris.

Sous couvert de pratique « écologique » et « naturelle », comme c’est l’actuelle grande mode, cette pratique venue d’Asie, utilise encore des animaux pour notre service et notre petit confort.

La devise du SPA parisien est d’ailleurs « Détendez-vous nos poissons s’occupent de vous… »

L’on retrouve constamment la même logique dans l’exploitation de nos amiEs comme par exemple avec les chiens guides d’aveugles.

L’on peut inventer toutes les excuses possibles et inimaginables, tel que « le chien guide d’aveugle est heureux avec son « maître » : ce n’est pas de l’exploitation »,  « les poissons Garra Rufa sont contents de manger les peux mortes, ce n’est pas de l’exploitation » etc etc., il n’en n’est rien car les animaux ne doivent plus être à notre service, ils doivent vivre leur vie tranquillement loin de notre domination et ne doivent pas pallier le manque de main d’œuvre/solidarité humaine.

Être vegan et vouloir la libération de nos amiEs c’est avant tout refuser toutes ces formes sournoises d’exploitation, qu’elles engendrent de la souffrance bien sûr, ou non. Que cette souffrance soit visible ou non, qu’elle soit psychologique ou physique.

Être vegan c’est critiquer l’exploitation animale et donc refuser les valeurs de cette société qui surfe sur la vague (pseudo) écolo utilisant des animaux au nom du « naturel. »

CITES ou police: pas de fausse naïveté face à l’exploitation animale

La Société Nationale de Défense des Animaux a lancé une campagne d’affichage au sujet du trafic d’animaux dans les rues parisiennes. Il y aura 150 affiches dans le métro parisien et six camions avec des panneaux qui circuleront en ville.

Sur les photos on voit des chiens et des chats en situation précaire, et un slogan: « Mais que fait la police? »

Une telle démarche est hautement critiquable. Car il est vrai qu’il est évidemment horrible de voir des très jeunes animaux, simplement mis en vente dans les rues, dans le froid, dans une situation précaire. On peut voir ici une courte vidéo et là un article avec des photos présentant le contexte, et ici une plus longue vidéo de France 3 (sur le site on voit des photos de la campagne du SNDA).

Seulement voilà et justement, il y a un contexte! D’abord il y a le fait que les gens qui les vendent viennent de Roumanie, et s’ils vivent dans des conditions plus que précaires au point de faire du trafic d’animaux, ce n’est pas pour rien!

Ce n’est pas excusable bien sûr en soi, mais mener une campagne coûteuse alors qu’à côté les abattoirs tournent à plein régime et que les animaleries vendent de manière industrielle… il y a quand même ici une fausse naïveté.

Une fausse naïveté qui ne sert pas les animaux, mais par contre les gens ne voulant pas de la libération animale, soucieux d’avoir une « bonne image » en se prétendant les « amis » des animaux.

Ainsi la tête de liste du Front National dans les Hauts de Seine peut-il écrire un article comme celui-là, profitant des grands espaces qui existent dans ce genre de campagne refusant d’affronter l’exploitation animale en général:

Cet ignoble trafic d’animaux en Ile-de-France

Après les faux handicapés, l’exploitation de nouveaux nés, les clandestins de l’Europe de l’est font aujourd’hui du trafic de chiens et de chiots un business en pleine expansion à Paris et maintenant dans notre département. Portées de chiots, chiens volés ou importés illégalement dans des conditions sanitaires ignobles, ces animaux sont mis en vente sur les trottoirs franciliens entre 300 et 900 € selon la race.

Le risque de voir d’ailleurs réapparaître des cas de rage dans notre région n’est bien sûr pas à prendre à la légère puisque ces animaux ne sont même pas vaccinés. De plus, ces vendeurs à la sauvette ne risquent pas grand chose, si ce n’est une simple contravention. Alors, pourquoi se gêner ?

Comme futur conseiller régional mais surtout comme cynophile, je suis bien décidé à mettre un coup d’arrêt à cette pratique en faisant front commun avec les différentes associations de défense des animaux et notamment la Fondation Brigitte Bardot, qui ont interpellé en vain la Dspap (Direction de la sécurité publique de l’agglomération parisienne) et le procureur de la république sur ce trafic abject.

Le Front National dénonce une nouvelle fois le laxisme des pouvoirs publics en matière d’immigration clandestine, de travail au noir ou de protection animale.

Quand on lit cela, on voit bien que l’attaque contre les « clandestins de l’Europe de l’est » est là pour se donner un masque « pro-animaux » alors qu’il n’y a évidemment aucune critique de l’exploitation animale en général… Ce n’est pas la vente d’animaux qui est critiquée, mais la vente « illégale. » C’est très différent!

Constatons alors ici cette simple vérité: il y a le préjugé qui existe comme quoi quand on aime les animaux, on aime pas les humains. Mais là on voit bien que ce sont ceux qui font semblant d’aimer les animaux n’aiment pas les humains.

La véritable compassion serait de chercher à comprendre: comment des gens peuvent en arriver à passer leurs journées dans la rue, dans le froid, pour vivre d’un trafic d’animaux?

Et non pas de lancer des appels populistes contre les « clandestins de l’Est » tout cela pour ne pas critiquer l’industrie et ses profits!

Car la vente dans les rues est la partie immergée (et donc visible) d’un océan de souffrances, par contre bien invisible car masqué par la société et ses valeurs dominantes. C’est en effet le profit qui détermine la condition animale. Le trafic dans les rues de Paris n’est qu’un reflet d’une situation globale.

On en voit la démonstration en ce moment avec la conférence de la CITES (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).

Celle-ci a rejeté, jeudi 18 mars à Doha, une proposition de Monaco visant à suspendre les exportations du thon rouge.

Victime de la mode des sushis, le thon rouge, qui est hautement « surpêché » (80% de population en moins dans l’Atlantique Ouest entre 1970 et 2007, et 74,3% en moins dans l’Atlantique Est entre 1955 et 2007), est au bord de l’extinction.

Ce qui ne compte pas pour l’exploitation animale: sur les 175 pays signataires de la Convention, seuls les Etats-Unis, le Kenya et la Norvège ont appuyé la demande de Monaco qui consistait en l’inscription de cette espèce de thon à l’Annexe I de la CITES afin d’en interdire le commerce international et de protéger ces poissons.

L’Union Européenne, quant à elle, s’est vue « déçue » du refus de la CITES alors qu’elle demandait en fait… que la mise en oeuvre soit repoussée jusqu’en mai 2011!

Tout est question de profit. Le Japon, qui était contre cette interdiction, importe par exemple 80% du thon rouge de l’Atlantique, et a donc prétexté vouloir faire des efforts et aider la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT)…

Car l’ICCAT avait décidé en novembre 2009 de réduire les quotas de pêche de 22 000 tonnes à pas moins de 13 500 tonnes pour l’année 2010 ! L’ICCAT regroupe les pays pêcheurs, l’on se doute bien alors du non respect des quotas et l’on comprend la volonté du Japon à vouloir s’allier avec l’ICCAT.

Il est facile de voir que la Mer et ses habitantEs sont exploitéEs à outrance, que le même sort attend les esturgeons bélugas qui sont tués afin de satisfaire les fans de caviar. Ce n’est pas moins de 18 espèces d’esturgeons qui sont menacés, selon les recherches de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).

On peut même voir que le même sort va en fait concerner tous les êtres vivants. C’est une logique meurtrière, d’exploitation. Une telle logique ne s’arrête pas d’elle-même. Ce n’est pas la CITES ni la police qui va changer le monde!

Ni Greenpeace: dans un communiqué, cette association juge « tout simplement inacceptable » de « faire passer les intérêts à court terme de quelques Etats qui pratiquent un lobbying très actif, tels que le Japon, avant la préservation d’une espèce menacée ».

Mais c’est un point de vue non pas pour les animaux ou la planète: c’est un point de vue visant à pérenniser l’exploitation. La mentalité qu’on a ici, c’est: « si il n’y a plus de thons rouges, il n’y en aura plus à manger. Laissons les « stocks »  (selon leurs propres termes) se renouveler afin de remanger ultérieurement du thon rouge ».

Voilà donc la logique des associations « écologistes » qui sont au final prêtes à attendre des gestes d’industries exploitantes comme l’ICCAT. Il ne s’agit même plus de demander des réformes, mais simplement de vouloir des meurtres à une moindre échelle!

Peter Bethune arrêté à Tokyo

Nous avions parlé de l’association Sea Shepherd, dont tout récemment un bateau ultra moderne (l’Ady Gil) s’était fait couler par un baleinier.

En fait, quelques jours après, le capitaine de l’Ady Gil a réussi à grimper sur le bateau ayant coulé l’Ady Gil. Voici le compte-rendu à ce sujet de l’association Sea Shepherd, publié il y a quelques jours:

Alors que l’Ady Gil naviguait au ralenti, le Shonan Maru 2 a brusquement et délibérément changé de cap pour éperonner le trimaran à pleine vitesse tandis que l’équipage du navire harpon braquait ses canons à eau et ses armes acoustiques à longue portée sur les membres de Sea Shepherd.

Quelques jours après, les chasseurs japonais ont fait prisonnier Peter Bethune, le Capitaine de l’Ady Gil. Dans l’obscurité la plus totale, Peter Bethune a courageusement abordé le Shonan Maru 2 qui naviguait à quinze nœuds. Dans une manœuvre habile, sans se faire repérer, il a réussi à se défaire des dispositifs anti-abordage du navire japonais.

Pendant plus d’une heure et demie, il est resté immobile, caché sur le pont du baleinier à attendre le lever du soleil afin que notre hélicoptère puisse décoller et filmer son intervention. Au lever du jour, il est allé frapper au poste de commandement afin de présenter au Capitaine japonais un mandat d’arrêt et une facture de la valeur de son navire coulé par cet acte criminel et irresponsable.

Le Capitaine Bethune a été arrêté par l’équipage et fait prisonnier. Il est le premier prisonnier néo-zélandais à être transféré de l’Océan Austral au Japon depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. À notre grande surprise, afin de le ramener au plus vite au Japon, le Shonan Maru 2 a quitté le reste de la flotte baleinière et ainsi abandonné les activités de chasse.

Par ce seul acte courageux, Peter Bethune a donc sauvé des dizaines de baleines. Le Shonan Maru 2 doit arriver au Japon mi-Mars. Sea Shepherd Conservation Society met tout en œuvre afin d’assurer la défense du Capitaine de l’Ady Gil.

Le bateau Shonan Maru 2 est justement arrivé à Tokyo hier. Peter Bethune, 44 ans, a immédiatement été arrêté, alors que l’extrême-droite japonaise manifestait dans le port pour protester contre les campagnes du Sea Shepherd et contre celui qu’elle considère comme un « éco-terroriste. »

Malheureusement, quand on lit justement dans le communiqué du Sea Shepherd l’allusion à la seconde guerre mondiale, on ne doit pas être étonné que l’extrême-droite en profite… Quel intérêt pour la mer et les animaux marins, les végétaux marins, de faire comme s’il y avait d’un côté les bons Néo-zélandais et de l’autre les vilains Japonais?

En tout cas, Peter Bethune doit désormais faire face à un procès pour « piraterie » et risque trois années de prison. Et il faut espérer que ce qui comptera dans sa défense, ce n’est pas la critique d’une partie de l’humanité seulement, mais de toute l’humanité dans la guerre qu’elle fait à la Terre, une guerre qui doit cesser!