« Les Produits Laitiers » : apprendre des partisans de l’exploitation animale

Ce que les associations comme L214 ne comprennent pas ou plutôt ne veulent pas comprendre, c’est qu’avec l’exploitation animale la contradiction est tellement grande qu’inévitablement cela ne peut qu’aboutir à un conflit total. C’est même là l’identité même de la question de la libération animale.

L’ennemi l’a très bien compris. Il monte la sauce dès qu’il le peut, car lui a compris les enjeux. Son existence même étant en jeu, il voit ce qu’il en ressortirait s’il perd. Voilà pourquoi il forme sa base de sympathisants, pourquoi il veut élargir cette base.

En voici un exemple tout à fait représentatif, qui ne doit rien au hasard. Il a été publié par le compte Twitter de  « Les Produits Laitiers », un site d’information du CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière, « association loi 1901 représentative de l’ensemble des acteurs de la filière laitière française »).

L’occasion a été la bagarre générale à l’aéroport d’Orly des rappeurs Booba et Kaaris, dont le mode de vie ne correspond on s’en doute strictement en rien à la morale vegan straight edge, mais bien entendu totalement dans l’idéologie dominante du superficiel, du spectaculaire sans contenu, du beauf ne pensant qu’aux richesses matérielles inutiles, etc.

Les Produits Laitiers, TwitterL’image est subtile, parce que tout le monde sait très bien que L214 et PETA sont des associations purement pacifistes ne prônant nullement l’affrontement militant.

En fait, pour PETA c’est historiquement faux, car PETA ne s’est jamais historiquement dissociée de l’ALF et est en fait née aux États-Unis pratiquement comme « aire légale » de la « scène » de la libération animale. Mais c’est le passé bien sûr.

Le but de l’image n’est de toutes façons pas de criminaliser L214 ni PETA, mais de préparer au second tour, celui où ces associations débarrasseront heureusement le plancher, pour laisser la place à la nécessaire confrontation.

C’est d’ailleurs le sens du troisième protagoniste en plus de L214 et PETA, le végan, qui est là pour montrer que ces associations se feront dépasser par le véganisme en raison de la nature même des exigences morales qui vont avec.

Il s’agit donc de contribuer tout de suite à préparer l’isolement de la libération animale demain. On voit d’ailleurs que la société française est placée sur le côté, comme témoin passif de ce qui se passe.

Il s’agit de faire passer le message comme quoi la libération animale arrivera inéluctablement à un degré de confrontation tel qu’il en ira d’absolument tout. Il s’agit donc de préparer à séparer la libération animale de la société, afin de l’écraser aisément une fois que cela est réussi.

Il va de soi que pour l’instant c’est bien parti. Il est d’ailleurs intéressant de voir qu’une association comme 269 prétend viser la massification du mouvement, alors qu’elle ne fait que contribuer à son isolement par sa pseudo-radicalité s’appuyant sur un très important turn-over d’activistes.

Alors qu’un mouvement comme celui contre la chasse à courre, dont l’identité en soi n’est pas végane puisqu’il ne s’agit que d’une lutte sectorielle, amène à l’inverse beaucoup plus de passerelles entre le véganisme et les gens.

En ce sens cette image de propagande éduque les gens partisans de l’exploitation animale… À ceux et celles voulant la détruire d’en apprendre autant !

« Il est navrant de constater que des universitaires dénigrent l’antispécisme de manière expéditive »

Une tribune a été publiée dans Le Monde, sous le sobre titre de « Il est navrant de constater que des universitaires dénigrent l’antispécisme de manière expéditive », et c‘est quelque chose qu’on attendait depuis longtemps.

Il est en effet d’une clarté totale sur le point de vue des Cahiers antispéciste, et donc également de L214. Il est dit de manière explicite :

  • que l’être humain ne serait pas un animal comme les autres (absurde ! qu’est-il alors?),
  • il n’en irait pas de l’amour des animaux et de la vie, mais d’une simple possibilité de ne pas faire du mal,
  • il ne faudrait pas considérer les espèces, mais seulement les individus,
  • il ne s’agirait pas de défendre la vie en général et d’ailleurs certains animaux n’éprouveraient aucune sensation !

Rien que ce dernier montre bien que ces gens sont des ennemis. Cela montre que nous avons parfaitement interprété la valeur de cette interprétation, il y a dix ans déjà… Et que heureusement il a été possible maintenir les principes essentiels de la libération animale face à cette vision individualiste anti-Nature !

Tribune. Le spécisme fait de plus en plus débat dans la société. Un spéciste peut estimer, par exemple, que le fait qu’un animal appartient à une espèce particulière peut justifier à lui seul qu’on puisse le tuer pour en consommer les chairs. En France, société spéciste, on mange ainsi du cochon, mais pas du chat et encore moins de l’humain.

Le mot « spécisme » a été inventé dans les années 1970 en analogie avec les termes racisme et sexisme. Un raciste ou un sexiste va en effet ne pas avoir la même considération morale envers des personnes en fonction de leur race (ou supposée race) ou de leur sexe. Ces trois idéologies participent donc de la même logique et fondent des rapports de domination, d’exclusion et de violence à l’encontre d’individus appartenant à des catégories dépréciées.

En revanche, pour l’antispécisme, l’espèce (à l’instar de la « race » et du sexe) ne peut constituer un critère pertinent de considération morale. Seul l’intérêt des individus est à prendre en compte, quelle que soit leur espèce.

Conséquemment, étant donné que l’on peut être en bonne santé sans consommer de produits d’origine animale et que les poissons, vaches, cochons ou poules ont un intérêt à la fois à ne pas souffrir et à ne pas se faire tuer, le mouvement antispéciste conteste la légitimité de l’élevage, de la pêche et des abattoirs.

Cette position bouscule bien sûr des traditions et des façons de penser millénaires. Elle remet aussi en cause le privilège que les humains s’arrogent de maltraiter les autres espèces selon leur bon plaisir. Qu’elle suscite des réactions de rejet n’est donc pas surprenant. Mais il est plus navrant de constater que des chercheurs la dénigrent de manière expéditive, comme en témoignent nombre d’interventions récentes en France.

Par exemple, dans un récent entretien, le philosophe Étienne Bimbenet récuse l’antispécisme parce que cette « idéologie » avancerait la « thèse […] contestable » selon laquelle « nous serions, [nous autres les] humains, des animaux comme les autres ». Ce qui conduit ce philosophe à parler des« outrances » de l’antispécisme et de son « aveuglement […] pernicieux [car] il se présente sous les traits d’un progressisme »tout en niant ce qui fait la spécificité humaine.

Or jamais l’antispécisme n’avance que les humains seraient des animaux comme les autres. Il soutient simplement que, d’un point de vue éthique, c’est la capacité, que possèdent les humains et beaucoup d’animaux, à ressentir des sensations et des émotions qui importe. Cela revient à reprendre le principe de justice selon lequel il faut traiter les cas similaires de manière similaire et donc à attribuer autant de considération à la souffrance d’une vache, d’un cochon ou d’une poule qu’à celle d’un humain.

Dans le même registre, l’anthropologue Jean-Pierre Digard a fraîchement écrit dans « Raisons et déraisons. Des revendications animalitaires. Essai de lecture anthropologique et politique », publié dans la revue Pouvoirs, que les antispécistes réclament « un traitement égal pour toutes les espèces ». À la suite de quoi, il peut ironiser que ce n’est pas « respecter tel ou tel animal que de le considérer et de le traiter pour ce qu’il n’est pas ».

Pourtant, toute personne qui prend la peine d’étudier un minimum l’antispécisme en se tournant vers le livre du philosophe australien Peter Singer, La Libération animale (Payot, 2012), qui a popularisé cette notion, peut lire que « l’égalité de considération morale » ne signifie pas « l’égalité ou l’identité de traitement ». Si le mouvement antispéciste estime en effet qu’il faut attribuer autant de considération à la souffrance des animaux sensibles qu’à celle des humains, il estime tout aussi important de les traiter différemment en fonction de leurs intérêts et capacités. La distinction est d’ailleurs explicitée dans toutes les présentations de l’antispécisme.

Enfin, dans sa récente tribune au Monde« L’argumentation biologique soutenant l’antispécisme est erronée », le biologiste Christophe Robaglia soutient que, selon l’antispécisme, « plus les organismes sont proches de l’homme, plus ils sont susceptibles d’éprouver une souffrance similaire à la sienne, qu’il faut éviter de leur infliger ». Il en déduit que l’antispécisme réintroduit, à l’encontre des enseignements de la biologie moderne, « une hiérarchie dans le monde vivant où les plus dignes d’attention sont évolutivement proches de l’homme, plaçant implicitement celui-ci au sommet de l’arbre du vivant ».

On ne peut pas plus se tromper sur l’antispécisme où il n’est jamais question de privilégier une proximité avec les humains. La souffrance d’un poisson, d’une poule ou d’un cochon compte autant que celle d’un chimpanzé. En outre, il est faux de dire que les organismes sont d’autant plus sensibles à la douleur qu’ils nous sont proches. Par exemple, les tuniciers sont plus proches phylogénétiquement des humains que les abeilles ; ils ne sont pourtant pas sensibles, tandis que les abeilles le sont.

On pourrait ainsi continuer longtemps à citer les erreurs des universitaires français sur l’antispécisme. S’il arrive à tout le monde de se tromper, il est plus problématique de constater à quel point ces chercheurs sont très mal informés sur cette philosophie qu’ils dénigrent. Ils ne lisent pas la littérature spécialisée sur le sujet, ne répondent pas aux critiques qui leur sont adressées et délaissent le dialogue avec les antispécistes.

C’est probablement parce que, pressentant que l’antispécisme conteste leurs privilèges d’humains, maîtres et possesseurs des autres animaux, ils sont pris de panique et réagissent avant même d’avoir mûrement réfléchi à la question. Hélas, cette attitude ne permet pas la mise en place d’un véritable débat sociétal, trop longtemps différé, sur le spécisme…

Les auteurs de cette tribune sont : Yves Bonnardel, cofondateur des « Cahiers antispécistes », Thomas Lepeltier, chercheur indépendant et membre associé au centre d’éthique animale d’Oxford, et Pierre Sigler,rédacteur aux « Cahiers antispécistes » et chargé de recherches documentaires pour l’association suisse « Pour l’égalité animale ». Ils ont publié « La Révolution antispéciste » (PUF, 360 pages, 17 euros).

Collectif

Le 11 juillet 2018

L214 évalue les animaux non pas à la sensibilité, mais au regard humain

Nous avions déjà parlé de la belle chanson de Bruce Cockburn « If a tree falls », qui fait allusion à une phrase de l’évêque George Berkeley, au 18e siècle :

« Si un arbre tombe mais que personne ne l’entend, fait-il du bruit ? »

La chanson renverse la perspective, ce qui est la démarche de base quand on reconnaît une valeur en soir à la Nature.

Les végétaux et les animaux ont une valeur en soi. Ce n’est pas parce qu’on ne voit pas un animal mourir qu’il ne meurt pas, et sa valeur ne dépend en général pas de ce regard.

La Nature existe en soi, la vie a une valeur en soi. La valeur ne dépend pas du choix accordé, l’existence ne dépend pas du choix accordé. Les êtres humains peuvent ne pas aimer les cafards, les rats, les pigeons : la vie des cafards, des rats, des pigeons continuent, car cela relève de la Nature, plus puissante que toutes les vaines tentatives humaines.

Le réchauffement climatique va remettre en place d’ailleurs le décalage de l’humanité par rapport à la réalité, l’ordre naturel. La vie existe, en soi, indépendamment de ce que l’humanité en pense ou pas.

Ce n’est pas le point de vue de L214, qui montre une fois de plus que son principe, c’est un témoignage catholique, une complainte de classe moyenne devant l’horreur du monde, une lamentation d’humain prenant le sort des animaux en otage.

Voici ainsi le message posté hier par L214.

Parler de toutes les choses fausses dans cette image pourrait prendre des heures. Il y a par exemple l’éloge de la domestication avec le chien, car même si le chien est notre ami et le restera, son statut de serviteur de l’être humain date de la même période que la domestication et donc l’élevage des cochons.

Il y a le côté culpabilisation du texte sur le fait de naître sous une bonne étoile, ce qui ne veut d’ailleurs rien dire à moins de croire en la réincarnation et de penser qu’on peut être indifféremment chien, cochon ou être humain, etc.

Il y a d’autres aspects encore (le cochon allongé ou sans doute mort, le cliché de la femme aux cheveux longs sous les étoiles, etc.), mais c’est secondaire par rapport au vrai problème de fond, consistant en cette affirmation absurde :

« Ce qui les distingue le plus n’est pas leur sensibilité ou leur intelligence, mais le regard que nous leur portons. »

On dira déjà peut-être : ce n’est jamais qu’une image. Ce qui n’est pas vrai : L214 a réussi à accumuler de très importantes sources de financement et la personne qui a réalisé cette image a été payée, tout comme celle la mettant en ligne (si ce n’est pas la même).

Cette image relève d’un choix, tant marketing que philosophique. Il est donc juste et nécessaire de voir ce qu’elle vaut, surtout qu’elle montre une chose très simple : le véganisme actuel n’aime pas les animaux, il les prend en otage pour sa complainte.

Les animaux n’ont pas de valeur en soi, pas plus que la Nature, une question d’ailleurs liée. C’est le regard humain sur l’animal qui compte. C’est de l’anthropocentrisme.

On entend déjà ici une voix dire : mais non, c’est le contraire, L214 a voulu dire que les animaux peuvent avoir une sensibilité ou une intelligence similaire, mais que l’être humain fait des distinctions qui n’ont pas lieu d’être.

D’où le cochon et le chien, qui sont considérés comme d’égale intelligence, quoiqu’une telle comparaison puisse avoir de sens (comment évaluer réellement une intelligence? Chaque espèce n’existant que par son milieu, l’être humain y compris).

Mais, justement, c’est cela l’anthropocentrisme.

L’anthropocentrisme, c’est considérer que l’être humain est au centre, que ses distinctions ont une importance. Que l’être humain peut décider, selon sa conscience, en-dehors de la réalité.

C’est là le problème : L214 ne fait en pratique que renverser le système de valeurs anthropocentristes, mais  sur la base de l’anthropocentrisme. Ce qui annule toute la critique.

L214 dit le contraire que le « spécisme », mais le fait en s’appuyant sur l’humanité, non pas les animaux, ni la Nature. C’est de l’anthropocentrisme.

Donnons quelques exemples, parallèles utiles pour saisir cela. Le philosophe allemand Heidegger expliquait que l’existence en général n’avait de sens que parce que l’être humain était le témoin de celle-ci, grâce à la poésie libérée de toute règle.

L’être humain est censé être « le berger de l’être ». C’est son regard particulier qui témoignerait de l’existence dans l’absolu. Sans le regard humain, pas d’histoire, pas de langage, c’est d’ailleurs ce qui est enseigné au lycée en terminale en philosophie.

Les religions monothéistes ne disent pas autre chose, avec l’humanité ayant un statut « à part ». Dieu aurait organisé la création de l’être humain, afin de témoigner de sa création en général.

Tout n’existerait que par l’être humain, voire pour l’être humain. Tout passe par l’être humain.

Notons que parfois les religions sont liées à une reconnaissance au moins partielle de la Nature, comme ici l’Islam qui a sans doute la présentation la plus belle de cette question, avec le verset 72 de la sourate Les coalisés du Coran :

« Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité (de porter les charges de faire le bien et d’éviter le mal). Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l’homme s’en est chargé ; car il est très injuste [envers lui-même] et très ignorant. ».

Cette vision négative et autocritique est malheureusement bien entendu totalement effacée par l’existence d’un prétendu message divin avec des lois « parfaites ». L’Islam dit que l’être humain est ignorant, mais en même temps des lois « divines » (en fait humaines pour nous athées) viennent corriger le tir, et la démesure est alors de nouveau permise.

C’est une critique de l’anthropocentrisme, finalement anthropocentriste. Suivant cette conception, l’être humain décide, il est au centre. C’est sa manière de voir les choses qui déciderait de tout.

L’absurde théorie de « l’antispécisme » ne dit pas autre chose, en prétendant simplement inverser la chose. Il y aurait le spécisme, il faudrait l’antispécisme, alors qu’en réalité s’il y a bien anthropocentrisme, ce dernier est vain.

L’humanité n’est pas « un empire dans un empire », comme l’a bien dit Spinoza, mais un aspect d’un ensemble, la Nature. Il est donc faux de dire que la chute d’un arbre dans un bois n’aurait pas de « sens » si aucun humain ne l’entend…

Tout ce qui se passe est strictement cohérent et ne provient pas d’une « déviation ». L’être humain n’est pas mauvais et il n’a pas fait de « mauvais choix », il a fait ce qu’il a pu, ce qu’il a du, et maintenant justement il doit cesser de faire un fétiche du passé et faire ce qu’il peut, ce qu’il doit.

Le véganisme est ce qu’il peut, ce qu’il doit. Le véganisme n’était pas possible il y a 500 ans, ni il y a 1000 ans. Il est possible aujourd’hui, et nécessaire.

Pourquoi ? Parce qu’aimer les animaux est naturel. La vie appelle la vie, c’est aussi simple que cela. C’est une question de rapport à la Nature dans son ensemble.

Aussi, ce sont les animaux qui doivent être au centre de la question. Mais les animaux, les « vegans » d’aujourd’hui les préfèrent morts ou souffrants, ils utilisent leurs cadavres pour défiler habiller en noir, mettant en valeur… leurs affres, leurs tourments, leur culpabilité.

Et malheureusement, des gens qui aiment vraiment les animaux se font happer par ce pessimisme, ce nihilisme, qui prend les animaux en otage pour ne parler que d’eux-mêmes.

Aussi le critère n’est pas le regard porté, bon ou mauvais, mais les animaux, la Nature, la vie en soi.

Manger des cerveaux à Fort Boyard serait-il subitement justifié?

Fort Boyard est quelque chose que nous connaissons tous et toutes : c’est du divertissement ultra bas de gamme, racoleur comme pas possible, avec l’utilisation massive d’animaux pour jouer sur l’irrationnel, bref c’est insupportable.

C’est tellement odieux que rien que ça c’est une preuve qu’il faut une révolution et se débarrasser d’un certain nombre de barbares appelant aux plus bas instincts, jouant sur les pires préjugés.

Ne suivant donc pas l’actualité de cette horreur, ce qui est une erreur vu que des animaux y sont impliqués et que donc il faut étudier cela et lutter, nous avons raté ce qui s’y est passé au tout début juillet.

Voici un premier aperçu – en fait on peut se passer de visionner cela – avec Gérard Vives et Carinne Teyssandier qui doivent manger des cerveaux d’animaux qui ont été bouillis.

Infâme, mais on dira : LTD découvrirait-il le principe de Fort Boyard ? C’est toute la « culture » de cette émission, rien de nouveau.

Oui, mais ce qu’il y a, c’est que les animateurs Gérard Vives et Carinne Teyssandier appartenaient à une équipe… L214, conduite par Aymeric Caron, aux côtés également de Hélène Gateau (présentatrice d’Hélène et les animaux), Laurent Maistret (vainqueur de Koh-Lanta 2014) et Damien Thévenot (animateur).

12 000 euros y ont été récoltés, 12 000 euros pour ni plus ni moins que vendre son âme.

Participer aux institutions, c’est selon nous erroné, mais cela a un sens. Manifester dans les rues avec des animaux morts c’est selon nous moralement inacceptable, mais on peut penser que cela doit marquer, que c’est une confrontation au réel.

Mais Fort Boyard ? Là c’est carrément insulter les gens, c’est participer aux pires entreprises culturelles qui font de ce monde un enfer. Fort Boyard, c’est par essence quelque chose d’opposé à l’intelligence, au véganisme, à la rationalité…

Encore, à la limite, si c’était une émission « spéciale », mais non, et c’est logique : on est dans la banalité de la vie quotidienne d’une société décadente tournée entièrement vers le profit, où la vie ne compte pas.

Le « soutien » à L214 est ici une démonstration du fait que, en pleine expansion mondiale de l’exploitation animale, des idiots utiles sont savamment utilisés et orchestrés pour donner une image d’ouverture à un système intolérable, inacceptable.

C’est également une démonstration de plus, s’il en fallait une, que le pragmatisme est une horreur, qu’on ne peut pas contourner le peuple, que seul le travail à la base, tourné vers la population, fonctionne. Les initiatives par en haut, jouant sur l’irrationnel, le sensationnel – comme l’a fait PeTA, comme le fait L214 – n’aboutissent qu’à des résultats en surface, sans jamais remuer le fond du peuple, de la jeunesse.

Voici quelques réactions Facebook au sujet de cette sordide affaire de Fort Boyard.

[Voici le communiqué en question]

Du rêve à la réalité
À Fort Boyard, ce qu’on aime, c’est le sport, les énigmes, les casse-têtes, les joueurs qui se donnent à fond et les émotions qui vont avec. Le décor est magique, on se croirait dans nos rêves de gosses, avec ce bâtiment majestueux en plein milieu de l’océan, ces personnages hauts en couleur.
Et puis, il y a les animaux.
Rarement, nous nous posons la question de leur présence : elle va de soi, elle est partie intégrante du décor et du jeu.
Si on peut avoir du mal à appréhender les émotions d’une araignée ou d’un asticot, celles des tigres et autres souris sont à notre portée. Et leurs désirs aussi : le besoin d’espace, l’envie de liberté, l’envie de vivre leur propre vie.
Nous avons de nombreuses pratiques à remettre en question. Celle d’enfermer des animaux pour notre divertissement en est une.



« La condition animale, l’atout estival des politiques pour capitaliser en sympathie »

Le titre choisi par le journal Le Figaro pour son article est on ne peut plus parlant : « La condition animale, l’atout estival des politiques pour capitaliser en sympathie ».

Et l’article ne s’en cache même pas : c’est l’association L214 qui permet ce recyclage.

Car il s’agit de recyclage, de manipulation à grande échelle. Toutes ces personnalités politiques, ces figures institutionnelles sont farouchement contre le véganisme, la libération animale… Elles ont fait de longues études, elles s’y connaissent très bien en gestion des conflits, en manipulations…

Elles sont farouchement pour l’exploitation animale et cela ne leur coûte rien de faire semblant, et cela les aide à être davantage crédible, surtout en pleine crise politique, alors qu’au fond ils sont des notables que la population méprise.

L214, c’est vraiment ici la bourgeoisie et les intellectuels universitaires qui viennent à la rescousse de personnalités politiques complètement carbonisées…

C’est une aide à la modernisation de l’exploitation animale, une tentative d’empêcher le véganisme et la libération animale d’être assumés tels quels, notamment par la jeunesse!

La jeunesse a toutes ses raisons de mépriser les choix de cette société, avec ses valeurs aliénées, son règne de l’éphémère et du commercial, de la superficialité, son mépris pour la Nature.

Inévitablement elle va se saisir de la libération animale et de la libération de la Terre, et tout renverser.

Avec ce que fait L214, on est là dans la récupération, l’insulte au principe de moral, l’attaque contre les valeurs d’intégrité et de probité, et surtout dans le soutien massif à l’exploitation animale, en donnant l’illusion qu’il se passe quelque chose, qu’on peut changer les choses de l’intérieur, etc.

Au lieu d’amener le véganisme dans la population, en donnant sens à un grand mouvement culturel, notamment les jeunes, on a ici un pragmatisme sordide et entièrement contre-productif.

La condition animale, l’atout estival des politiques pour capitaliser en sympathie

LE SCAN POLITIQUE – Lutte contre l’abandon des animaux, mobilisation sur le statut juridique des bêtes et contre le broyage des poussins : l’été s’avère propice à l’engagement des élus sur ces thèmes chers au coeur des électeurs de tous bords.

Europe-écologie et le Front national l’ont compris de longue date, la défense de la cause animale est en train de devenir un sujet porteur pour fédérer l’opinion publique. Force est de constater que ces dernières années, les mobilisations virales pour la défense d’animaux maltraités ou contre des particuliers maltraitants prennent régulièrement la forme de «raz-de-marée» transpartisans sur les réseaux sociaux. Un phénomène qui n’a pas échappé aux diverses formations politiques: des élus de tous bords s’engagent désormais pour la défense de la cause animale et le font savoir.

Une manière efficace d’exister dans le débat public et d’augmenter son capital sympathie sur des thématiques qui sortent du champ habituel de l’actualité politique. Et rien de mieux que la pause estivale pour mettre en avant le sujet sensible de la souffrance animale.

Cet été, pas moins de trois initiatives parlementaires ont porté sur ce thème. Un des derniers exemples en date: la mobilisation de 36 parlementaires de droite et de gauche -dont un certain nombre de néophytes comme Patrick Balkany- contre le broyage des poussins mâles. Une initiative lancée par l’association L 214 et dont le succès a amené le gouvernement à réagir ce mardi.

«Il y a certainement une part d’opportunisme politique sur ce sujet, qui correspond à une véritable évolution sociétale ces dernières années», relève Sébastien Arsac, porte-parle de l’association L 2014.

«Il y a eu une série de livres à succès sur le rapport de nos sociétés à la viande qui ont soulevé le sujet. Il y a eu de nombreuses mobilisations citoyennes, d’abord contre la corrida puis contre les méfaits de l’élevage industriel, comme à la «ferme des 1000 vaches». Il y a certainement un effet lié au boum des vidéos sur Internet qui montrent la souffrance animale. Un grand écart se creuse entre la morale commune et la réalité de la production agro-alimentaire», relève-t-il.
Observatoire de l’engagement des élus pour la cause animale

«C’est étonnant que le calcul n’ait pas été fait plus tôt par la classe politique, mais ils y viennent maintenant que le public se montre très réactif. De fait tous les partis se dotent peu à peu de commissions animaux», note le responsable associatif. «Un fait ne trompe pas: nous avons créé un observatoire «Politique et animaux» qui recense et évalue l’engagement des élus et des partis pour la cause animale. Les politiques et leurs cabinets nous téléphonent désormais pour y figurer en bonne place, c’est devenu un véritable enjeu d’image» raconte Sébastien Arsac.

Un engouement qui pourrait donc à terme profiter aux conditions de vie des 50 millions de poussins broyés chaque année, si l’on en croit la dernière déclaration du ministère de l’Agriculture sur le sujet.

«Nous avons été frappés de voir des signataires de tous les bords, c’est vraiment un sujet transversal. Que l’on soit élu du Front de gauche ou des Républicains, la maltraitance animalière choque désormais tout le monde», indique Sébastien Arsac.

«Longtemps, seuls Europe-Écologie et le FN se faisaient entendre sur ces thématiques peu politisées jusqu’ici. Mais il y a eu une bascule avec l’adoption de la loi reconnaissant les animaux comme des «êtres vivants doués de sensibilité» en janvier dernier à l’Assemblée».

Alors que de nombreux parlementaires, notamment de droite, s’étaient opposés au texte pour défendre les intérêts des chasseurs et des éleveurs, la cause animale a trouvé un de ses plus fervents portes-paroles avec le député LR Frédéric Lefebvre.

Pour ce seul été 2015, en plus des poussins, l’élu a porté une proposition de loi pour «aggraver les sanctions pénales applicables pour l’abandon d’animal, l’exercice de sévices graves et d’actes de cruauté envers les animaux», ainsi qu’un plan de stérilisation des chats errants et domestiques pour endiguer le recours à leur euthanasie.

De bonne intentions mais encore peu de résultats

«Des milliers d’animaux sont lâchement abandonnés depuis le début du mois de juillet. Des vies brisées. Il faut dissuader. Punir. Et protéger pour le futur», explique d’un ton grave le député sur son blog. «On me dit parfois: n’y a-t-il pas plus urgent? Et les violences faites aux femmes? Et le chômage? (…) Si me voici aux côtés des animaux abandonnés, principalement durant les vacances, c’est que je pense qu’une société qui maltraite les animaux est une société qui n’a de respect ni pour les plus faibles, ni pour la vie tout simplement», détaille-t-il.

Une démarche qui se porte au-delà des clivages et qu’il voudrait voir étendue à d’autres sujets: «Je crois que la politique s’honore à traiter des problèmes concrets et à dépasser les oppositions stériles pour additionner les différences sur les sujets qui préoccupent nos compatriotes. Car je crois que voter selon ses convictions y compris quand le projet est proposé par une majorité à laquelle on n’appartient pas, est une preuve d’amour aux Français et à la France». Aimer la vie et la France, protéger les animaux et dépasser les chapelles: difficile en effet de faire plus consensuel.

«C’est facile de déposer des propositions de lois, reste à voir celles qui iront jusqu’au bout. Il reste encore beaucoup de parlementaires rétifs à ces sujets et sensibles au lobbying de la FNSEA ou des chasseurs», déplore la députée EELV Laurence Abeille, engagée de longue date pour la cause animale.

«Pour les autres, il faut admettre qu’il y a une vraie évolution de la société depuis deux ans environ, et que de pétitions en mobilisations réussies, elle gagne la classe politique. On peut y voir une forme d’opportunisme mais au final, l’essentiel est d’aboutir à l’interdiction des pratiques maltraitantes. J’attends de voir si à l’avenir le PS et les Républicains iront jusqu’à inclure ces thèmes dans l’ordre du jour de leurs initiatives parlementaires. Et au-delà du processus législatif, il faut des signes forts du gouvernement. Des lois existent, mais pas les moyens pour les faire appliquer», fait valoir l’élue du Val-de-Marne.

Massacre des poussins mâles et appel aux institutions

A force de jouer avec le feu, on se brûle. On voit mal en effet comment pourraient contribuer réellement à la cause animale des gens comme l’immensément opportuniste d’EELV Jean-Vincent Placé, le Corse actif à Marseille Jean-Noël Guérini au coeur de l’affaire du même nom, Olivier Dassault appartenant à la famille d’entrepreneurs de l’armement du même nom, Patrick Balkany dont les affaires judiciaires occupent l’actualité, ou encore la figure nationaliste « souverainiste » Nicolas Dupont-Aignan…

Pourtant, ce sont de telles figures politiques, parmi plusieurs autres, que l’association L214 est allée rechercher pour combattre le meurtre de 50 millions de poussins mâles chaque année, dans des conditions terrifiantes. Naturellement, les députés et sénateurs en question ne se prononcent contre uniquement dans la mesure où à leurs yeux c’est indigne de la modernité de la filiale « avicole »…

Quand on voit Patrick Balkany parler de « modèle agricole respectueux du bien-être animal », franchement, c’est sordide et pathétique.

Quand on a Jean-Vincent Placé qui rappelle que « le ministère de l’agriculture a précisé travailler sur une remise à plat des normes de mise à mort des animaux et traiter la question de la mise à mort des poussins dans les couvoirs », c’est glaçant.

Peut-on faire progresser la cause animale de cette manière? Il faut vraiment mépriser le peuple pour penser agir ainsi, en contournant les gens, en passant au-dessus de leur tête.

Et d’ailleurs – c’est un point essentiel – la non-mise à mort des poussins mâles passe par une intervention encore plus grande de l’industrie dans la vie des animaux exploités, renforçant encore plus le système.

Faire l’apologie de la méthode spectrométrique pour sauver les poussins mâles, c’est se tirer une balle dans le pied. On est ici clairement dans la modernisation au nom du « bien-être animal », il est impossible de prétendre le contraire, surtout vu les gens à qui on a affaire ici…

Voici par exemple ce que dit François Loncle, député Socialiste, républicain et citoyen de l’Eure :

M. François Loncle attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur le sort funeste réservé à certains poussins dans les couvoirs de poules pondeuses. Dans l’élevage avicole, uniquement les femelles sont conservées pour la production d’œufs. Quant aux poussins mâles, ils sont éliminés dès leur naissance, car ils ne possèdent pas les mêmes caractéristiques que les poulets élevés pour leur chair : ils sont tués de manière particulièrement cruelle, en étant broyés, gazés ou étouffés. Tout en préservant la filière avicole française qui a réalisé depuis plusieurs années de gros efforts de modernisation, il lui demande qu’il lui explique comment rendre plus digne la mise à mort des animaux que l’Assemblée nationale a reconnu, en janvier 2015, comme des « êtres vivants doués de sensibilité ». Il souhaite savoir ce qu’il pense de la méthode spectrométrique allemande de détermination prénatale du sexe des poussins, ce qui permettra, à la fois, un tri précoce dans l’œuf et un abandon de la pratique abominable du broyage des poussins.

Voici ce que dit Nicolas Dupont-Aignan, et on remarquera qu’il cite et salue l’association L214, qui a mobilisé les députés et sénateurs en question. Ce qui signifie pour cette association avoir une véritable reconnaissance institutionnelle.

M. Nicolas Dupont-Aignan appelle l’attention de M. le ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur la pratique du broyage à vif des poussins dans les couvoirs de poules pondeuses. Dans l’élevage avicole, seuls les nouveau-nés femelles sont conservés pour la production d’œufs et les poussins mâles sont détruits : en effet, n’ayant pas les mêmes caractéristiques que les poulets élevés pour leur chair, ils sont considérés comme inutiles par la filière avicole. En France ce sont environ 50 millions de poussins mâles qui sont ainsi éliminés de façon particulièrement cruelle au premier jour de leur vie : déchiquetés vivants à l’aide de broyeuses, gazés ou étouffés. Cette pratique de l’élimination en masse des poussins mâles a été révélée par un ancien employé de couvoir en Bretagne, dont le témoignage filmé a été rendu public par L214 en novembre 2014.

Les images montraient en effet des poussins jetés de façon routinière dans une broyeuse ou étouffés par centaines dans des sacs poubelle. Cette pratique constitue une dérive de l’industrie avicole incompatible avec les principes d’une société qui reconnaît le caractère sensible de l’animal. En novembre 2014, les services de votre ministère ont communiqué à la presse leur intention de remettre à plat les normes de mise à mort des animaux et de traiter la question de la mise à mort des poussins dans les couvoirs. En Allemagne le ministre de l’agriculture Christian Schmidt a annoncé que le procédé de prédétermination du sexe des poussins sera utilisé couramment dès 2016 et que la pratique du broyage devrait être abolie à partir de 2017. L’Université de Leipzig a en effet mis au point une méthode de détermination prénatale du sexe des poussins, permettant un tri précoce des poussins dans l’œuf. Grâce à cette méthode il sera possible de déterminer le sexe des poussins dès le 3ème jour de leur développement par une technique de spectrométrie. La France, ayant adopté la loi d’avenir agricole qui vise à développer un modèle agricole respectueux du bien-être animal, s’honorerait à prendre la même décision que l’Allemagne et ainsi mettre fin à la pratique du broyage des poussins. Aussi il souhaiterait savoir s’il envisage d’instaurer de façon obligatoire en France la méthode de prédétermination du sexe des poussins.

Voici la liste des députés et sénateurs concernés. En cliquant sur leurs noms, on a le texte de leur intervention au parlement ou au sénat.

Dire que maintenant tout ce « beau monde » va se donner une image positive, en faveur des animaux, alors qu’au fond leur base même est fondamentalement anti-végan…

Il va de soi également qu’un tel opportunisme va torpiller la cause animale chez beaucoup de monde. Parce qu’aller chercher les Balkany, Guérini, Placé, ou même les députés et sénateurs traditionnels, en pleine crise politique en France, c’est quelque chose de tellement institutionnel – voire de soumission complète aux « notables » – que cela dégoûte profondément…

Laurence Abeille (EELV, Val de Marne)
Brigitte Allain (EELV, Dordogne)
Laurence Arribagé (LR, Haute Garonne)
Danielle Auroi (EELV, Puy-de-Dôme)
Patrick Balkany (LR, Hauts-de-Seine)
Jean-Jacques Candelier (FG, Nord)
Dominique Chauvel (PS, Seine Maritime)
Olivier Dassault (LR, Oise)
Dominique Dord (LR, Savoie)
Nicolas Dupont-Aignan (DLR, Essonne)
Jean-Paul Dupré (PS, Aude)
Guénahël Huet (LR,Manche)
Jean Lassalle (Modem, Pyrénées-Atlantiques)
Thierry Lazaro (LR, Nord)
Frédéric Lefebvre (LR, Français établis hors de France)
François Loncle (PS, Eure)
Lionnel Luca (LR, Alpes-Maritimes)
Alain Marleix (LR, Cantal)
Philippe Noguès (PS, Morbihan)
Philippe Plisson (PS, Gironde)
Bérengère Poletti (LR, Ardennes)
Christophe Premat (PS, Français établis hors de France)
Gabriel Serville (D&R, Guyane)
Christophe Sirugue (PS, Saône-et-Loire)
Michel Sordi (LR, Haut-Rhin)
Michel Vergnier (PS, Creuse)

Jean-Marie Bockel (UDI, Haut-Rhin)
Roland Courteau (PS, Aude)
Jean-Noël Guérini (LF13, Bouches-du-Rhône)
Chantal Jouanno (UDI, Paris)
Jean-Pierre Masseret (PS, Moselle)
Cyril Pellevat (LR, Haute-savoie)
Marie-Françoise Perol-Dumont (PS, Haute-Vienne)
Jean-Vincent Placé (EELV, Essonne)
Nelly Tocqueville (PS, Seine-Maritime)
Alain Vasselle (LR, Oise)

« Meat Me » ou l’hypocrisie bobo

Voici une initiative, dont on nous a fait part, qui est exemplaire de l’hypocrisie bobo, mais aussi en partie du pseudo-végétarisme, pseudo-véganisme… Cela se passe à Lyon, cela se veut une « réflexion » sur la viande, avec un… « banquet carnivore et végétarien », et un représentant de L214 causant de la « viande » avec un boucher qui est un ancien éleveur.

Bref, les bobos rêvent de « viande » bio et mettent un peu de végétarisme pour faire un peu semblant d’être moderne et moral, et on trouve évidemment L214 à soutenir une horreur pareille en cautionnant, par sa présence, une initiative à vomir, typique de l’apologie de la petite production.

Le coup de proposer de la « viande » bio et à côté un petit peu de végétarisme – même pas de végétalisme, ces gens ne sont même pas capables de faire au moins un peu semblant – voilà bien le rêve bobo…

Meat Me, une journée autour de la viande pour manger et réfléchir

On a sans doute jamais autant parlé de viande que cette année, avec des Unes de quotidiens toutes de boeuf vêtues, à la Lady Gaga, des documentaires et des émissions spéciales diffusés quasiment chaque semaine.

Les images sorties clandestinement d’élevages industriels, de porcs et de poulets notamment, ont de quoi couper la faim.

Les problèmes environnementaux engendrés par ce type d’élevages ne peuvent plus être ignorés.

De plus en plus, l’intérêt nutritionnel de la viande est remis en cause.

La souffrance animale et le traitement des bêtes d’élevage traversent le débat public, recouvrant des questions philosophiques, économiques mais aussi de droit.

Ces constats mis bout à bout aboutissent bien souvent à la conclusion que, si l’on souhaite manger de la viande, il faut en consommer moins et de très bonne qualité.

Rue89Lyon et les Subsistances se sont donc associés pour monter l’événement « Meat me ». Lequel, comme son nom l’indique, doit permettre les échanges et les rencontres, pour nourrir l’estomac et la réflexion.

L’idée est née au lendemain de la première édition à Lyon du Salon des vins naturels, monté en coproduction avec nos grands cousins de Rue89. Notre petite équipe lyonnaise, indépendante du groupe de presse Le Monde, a eu envie de réaliser un nouvel événement dans la ville, qui questionnerait à la fois nos modes de consommation, les méthodes de production, le travail agricole et les impacts sur notre environnement. Des sujets que nous abordons régulièrement dans nos articles.

Ce dimanche 7 juin à Lyon, le site des Subsistances, structure culturelle qui a fourni un soutien indéfectible pour mener à bien ce projet, ouvrira ses portes dès 12h00 (entrée 5 euros, gratuite pour les moins de 10 ans). Une idée du programme ? Il suffit de demander.

Dès 11h30, un banquet carnivore et végétarien

Sur place, six stands vous attendent pour des dégustations (prix des assiettes fixés à 5 euros) de petits plats de viande produite avec soin, cuisinée en plancha ou au barbecue, et d’autres tout à fait végétariens. Il s’agit donc d’une journée ouverte à tous, carnivores ou non.

Ribs marinés, saucisses de boeuf, hamburgers, tout en bio ; légumes grillés et fromages de la ferme ; fruits frais et vins naturels : le banquet carnivore et végétarien s’annonce très séduisant. En voici les auteurs :

Frédéric Bello – Boucherie Bello
Avant de se convertir à la boucherie, Frédéric Bello a été banquier. Ce Jurassien a eu envie de se tourner vers le travail au corps à corps avec le produit et… il a choisi la viande. Il a ouvert en 2010 la première et unique à ce jour boucherie bio de Lyon, dans le quartier d’Ainay (2e). Il travaille notamment avec Sicaba, abattoirs labellisés bio conçus en 1965 par une coopérative d’éleveurs.

Florian Remont – Potager des Halles
Le Potager des Halles est un des bistrots les plus en vue de Lyon. Son chef, Florian Remont, aime cuisiner la viande et la choisit très soigneusement.

Katsumi Ishida – En Mets Fais ce qu’il te Plait
Chef d’origine japonaise qui a une foule de fans à Lyon et au-delà, Katsumi Ishida met en avant le produit. Il le commande superbe et il le reste une fois cuisiné et servi dans l’assiette. Il est également le premier restaurateur lyonnais à avoir proposé une carte de vins naturels -notamment en provenance du Beaujolais, terroir qui fût longtemps boudé par Lyon.

Axel Hernandez – La Cuisine Itinérante
Axel Hernandez a été l’un des cofondateurs du bar-restaurant De l’Autre côté du pont (7è), lieu qui a le premier à Lyon privilégié les produits locaux, l’approvisionnement en circuits courts. Il a monté « La Cuisine itinérante », un camion qui propose un excellent catering (on l’a testé au Salon des vins, avec saucisses au gène et pâte de coing à se damner). Il proposera ses petits plats, végétariens ou pas.

Benoit – Yabio
Yabio est un nouveau spot de burgers à Lyon (1er) où tout est bio, des steaks hachés au ketchup en passant par le pain. Le resto propose aussi un burger végétarien. Parce qu’il n’y est pas uniquement question de protéines, notez que le thé glacé est une gourmandise (fabriqué maison avec des thés spéciaux dénichés spécialement pour Yabio).

Julie Curtet et Alain Blin – La Crémerie de Lili + la Ferme de l’Hermitage
Alain Blin possède un troupeau de 80 chèvres. Il s’est converti en bio en 2009. Ses chèvres sortent tous les jours au pré, il complète leur alimentation avec des céréales locales (Ain et Monts d’Or), elles sont soignées à partir de plantes. Il vend autour de Lyon sur des marchés, au sein d’AMAP, dans des magasins bio.

Julie Curtet est à la tête d’un petit troupeau de 18 vaches depuis 2013. Elle tient à ne pas en avoir plus, le nombre étant suffisant à son échelle pour pouvoir s’en occuper selon ses critères personnels et ses propres choix. Ses vaches sont au pré quasiment tous les jours, nourries au foin avec un complément de céréales produites sur l’exploitation. Julie fait du lait, du fromage, du beurre et de la crème, qu’elle vend pour les deux tiers au marché et dans un magasin de producteurs.

Un débat à 15h30 : la viande sur le grill

Que signifie manger de la viande aujourd’hui ? Quelle est la réalité de la production, de la distribution et de la consommation de viande en France ? Du pré à l’assiette : comment fonctionne la filière boeuf (mais aussi de porcs et volailles) et quels choix existent pour le consommateur ?

Devons-nous cesser de consommer de la viande pour régler l’ensemble des problèmes que le produit fini peut poser ?

Nous invitons des spécialistes de la question qui débattront et apporteront des éléments de réflexion :

Pierre Hinard, ingénieur agronome qui fut directeur qualité dans l’industrie de la viande et auteur du très dérangeant « Omerta sur la viande » ;
Loïc Bienassis, historien à l’Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation (Université de Tours).
Brigitte Gothière, militante de l’association L214 (« éthique et animaux ») ;
Fabien Barnave, ancien éleveur de vaches devenu boucher.
Un stand tenu par la librairie Le Bal des ardents (Lyon 1er) proposera une sélection d’ouvrages sur le sujet.

Le véganisme est-il soluble dans l’exploitation animale et l’anthropocentrisme?

Quand on a envie d’aider les animaux, on se dit logiquement que plus il y a de gens qui font des choses en leur faveur, mieux c’est. C’est cependant trompeur et l’enfer est pavé de bonnes intentions. Il y a mille manières en effet pour faire en sorte qu’une bonne idée se perde dans les marais, se retourne en son contraire, soit freinée, modifiée, abandonnée, etc.

Pour qui a une expérience un minimum sur le long terme du véganisme, ou tout simplement en étant réaliste d’ailleurs, il est évident que la libération animale s’oppose radicalement aux valeurs institutionnelles. Toute une économie est fondée sur l’exploitation animale; l’anthropocentrisme est la norme dominante.

C’est comme lorsque le Vatican prend d’assaut la conférence sur le climat de l’ONU à Paris à la fin de l’année: il faut être naïf pour penser que cela va contribuer à faire avancer les choses… Bien au contraire!

Tout est une question de contenu. Aussi, on ne peut pas croire que soit crédible la dernière affiche de l’association L214, qui prône le véganisme, comme si cette association portait entièrement le véganisme, alors que justement elle se veut un rassemblement large en laissant ouverte la porte au véganisme, voire en le soutenant.

Mais le revendiquer, cela demande un tel niveau d’exigence, qu’il y a forcément un décalage entre ce qui est dit formellement et ce qui est fait à la base. Et là, c’est contradictoire.

L’association organise également à Paris une conférence… sur la libération animale, concept que justement elle ne peut pas et ne veut pas assumer. L214 appartient au courant welfariste, du « bien-être »; elle pourrait parler d’égalité animale, d’antispécisme (et d’ailleurs les « cahiers antispécistes » co-organisent la conférence).

Mais la « libération animale », c’est un concept révolutionnaire, assumé par l’ALF et bien d’autres, et c’est précisément ce que réfute l’association L214… C’est là un hold-up intellectuel et culturel.

Voici la présentation de la conférence, avec notamment la présence de personnes présentées comme des « ténors » de la cause animale.

La libération animale : et après ?
Une conférence unique à ne pas manquer
Samedi 30 mai • de 14h à 18h (ouverture des portes à 13h30, début de la conférence à 14h précises)
Cité des sciences et de l’industrie • Paris 19e

L’association L214 organise, en partenariat avec Les Cahiers antispécistes, une conférence à Paris avec trois invités d’exception : Peter Singer, Aymeric Caron et Matthieu Ricard.

Conférence L214 Les Cahiers antispécistes à Paris

Les trois conférenciers exposeront leurs réflexions sur le thème La libération animale : et après ? Inventer une société sans exploitation des animaux.

Peter Singer : philosophe et professeur de bioéthique. Il est l’auteur du best-seller La libération animale, considéré comme l’ouvrage fondateur du mouvement contemporain des droits des animaux.
Aymeric Caron : journaliste de télévision et de radio. Dans son livre No Steak, il explique pourquoi, un jour, la viande disparaîtra et l’humanité deviendra végétarienne.
Matthieu Ricard : docteur en génétique cellulaire et moine bouddhiste. Dans son récent Plaidoyer pour les animaux, il expose les raisons et l’importance d’étendre notre bienveillance à tous les êtres sensibles.

Ce qui est significatif aussi, c’est la présence de Peter Singer, auteur justement de la « libération animale », mais qui s’oppose historiquement à l’ALF s’étant développé parallèlement à ses activités. Que dire aussi d’un moine bouddhiste ou d’un chroniqueur télé: c’est cela l’utopie?

En vérité, il s’agit simplement là de montrer le caractère « institutionnel », acceptable, non radical, non rupturiste… Il s’agit d’amener les gens sincères vers une voie de garage, gaspillant leurs énergies à coups de réformes alors que, comme on peut le constater aisément, l’exploitation animale s’intensifie et s’élargit sur la planète, dans des proportions gigantesques.

Le « véganisme » ne serait alors qu’un repli intellectuel de gens habillés en noir constatant la « tristesse » du monde, bref rien d’autre qu’une « conscience malheureuse »… Alors qu’en réalité notre devoir est de tout bouleverser de fond en comble!

Le véganisme ne s’imposera pas par en haut

Aimer les animaux, c’est ouvrir ses sens à la Nature, et le véganisme n’est pas la fin d’un processus, mais bien le départ d’une nouvelle approche de la vie.

Malheureusement, l’esprit de capitulation par rapport aux exigences du véganisme est si fort en France que prédomine l’approche menteuse et hypocrite de réformes censées aboutir à quelque chose on ne sait pas trop quand, mais en tout cas dans longtemps.

Les changements administratifs résoudraient tous les problèmes. Pourtant, ces derniers jours témoignent du caractère fondamentalement erroné de la méthode consistant à tenter de faire passer des « réformes » par en haut.

Le seul résultat est la diffusion d’illusions ; dans le concret, cela ne change rien, ou bien les apparences seulement. Prenons par exemple l’amendement Glavany, adopté par l’Assemblée nationale le 15 avril 2014, qui était censé accordé un « statut juridique » aux animaux.

Cela a été considéré comme un triomphe par l’ensemble des réformistes, et parfois présenté comme une sorte de révolution intellectuelle. Or, le sénat vient simplement de le supprimer, aussi simplement que cela.

Pour mémoire, lorsqu’une loi doit passer, elle fait la navette assemblée nationale > sénat > assemblée nationale, et donc l’amendement pourra théoriquement encore passer. Mais déjà que le contenu ne disait pratiquement rien, si en plus le sénat le « retoque », il y a peu de chances, et en tout cas cela casse toute une « dynamique » dont, finalement, personne n’aura rien vu.

Un autre fait concerne la vivisection. Officiellement, l’Union Européenne est censée suivre la direction 3 R – réduction, raffinement, remplacement. En clair, la vivisection est censée être réduite au « strict minimum », selon bien entendu des critères aussi opposés aux animaux que par ailleurs imprécis.

Or, on est en train de s’apercevoir qu’un arrêté préfectoral a autorisé « l’élevage » de primates de Niederhausbergen dans le Bas-Rhin de passer de 800 à 1 600 animaux. Aussi simplement que cela.

C’est dire la tendance actuelle ; en France, la vivisection n’est pas menacée, elle est tout à fait intégrée à l’idéologie dominante. En France, on torture des ouistitis, des macaques…

Regardons encore un autre fait, et citons ici le site de Nantes NALO :

L’association L214 avait fais un petit buzz il y a quelques temps en publiant des images tournées entre autre au sein de l’usine vendéenne Ernest Soulard, qui produit du foie gras donc. Les images sont effectivement insoutenables.

En se basant sur ces images, l’association a porté plainte contre l’entreprise pour «actes de cruauté». Le procès avait lieu la semaine dernière à la Roche-sur-Yon. Sans grande surprise, le procureur de la République a requit la relaxe pour l’entreprise. Il a élégamment requis 10 000€ d’amende… contre L214 ! (pour dégradations)

Que d’énergie gâchée, encore une fois. Comment peut-on se faire d’illusions sur le droit et penser qu’il suffirait de trouver des failles pour changer la réalité des faits ?

Tout le monde sait bien que le droit ne reflète jamais qu’un rapport de force : s’il y a une grande pression populaire ou bien un activisme très large exerçant une pression flagrante, alors là le droit se négocie, n’importe quelle grève le prouve.

Ce n’est pas une question d’avocat ou de faille juridique, c’est une question de rapport de force. Ainsi, l’idée de changer les mentalités par les institutions n’a aucun sens, puisque ces institutions ne sont pas neutres, mais dépendantes et tributaires de forces sociales.

Prenons par exemple l’arrêté préfectoral : c’est le préfet qui décide, comme bon lui semble. Il n’est pas élu. Ce qu’il décide, il le décide selon des critères d’efficacité et d’ordre public. Pareillement, le sénat est élu mais d’une telle manière qu’il est uniquement composé de notables, puisque les sénateurs sont élus par les élus.

N’importe qui observant cela se doute bien que là il n’y a que des situations de blocage de tout qui pourrait provoquer des « soucis » aux institutions… Enfin, pour ce qui concerne le procès de la Roche-sur-Yon, il est évident que ce n’est pas un tribunal local qui va se lancer dans une grande opération de rébellion contre l’ordre public et ses « traditions »…

Il n’y a franchement rien de démocratique à espérer passer par les institutions, et finalement on comprend pourquoi les réformistes usent et abusent d’images glauques et d’approches « spectaculaires » (comme le marquage au fer rouge de « 269 »).

Il ne s’agit pas de convaincre un maximum de gens pour que leur point de vue change et qu’ils se confrontent à l’exploitation animale à tous les animaux. Il s’agit, dans une mentalité très religieuse, d’exiger que le système s’auto-réforme, par en haut, en passant par-dessus la tête des gens.

L’approche des réformistes c’est de dire : changeons le menu de la cantine ici, faisons une loi sur le bien-être animal là-bas, vendons ici des produits « simili-carnés », utilisons là-bas des personnalités notamment du show-biz.

C’est la recherche perpétuelle d’un « truc » pour prétendre faire avancer les choses, sans jamais reconnaître la vérité en face, une vérité très simple : à l’échelle planétaire, l’exploitation animale est en croissance exponentielle.

Télé Loisirs et le végétalisme

Le dernier numéro de l’hebdomadaire Télé Loisirs – qui tire à un peu plus d’un million trois cent mille exemplaires, a consacré une page au végétalisme, et cela dès le début du journal, à la page 20.

Maintenant, il y a deux possibilités : où l’on est naïf et l’on considère que la présentation va être « objective », « neutre »… Ou bien on est adepte de la cohérence, et on se doute bien que cela cache un piège.

Qu’à cela ne tienne, comme d’habitude les gens de l’association L214 se sont précipités dans ce piège justement : à côté de deux colonnes très savamment construites, la porte-parole de l’association L214 développe un discours d’une grande faiblesse et d’une grande incohérence… qui ne fait que servir la propagande anti-végane.

Voici à quoi ressemble déjà la page, le titre annonçant déjà la couleur : « Être végétalien a-t-il des incidences sur la santé ? »

On est dans Télé Loisirs, il est joué ici sur la peur de la « ménagère », l’angoisse des « foules », la méfiance de la « France profonde »…

Voici la présentation par Télé Loisirs. On retrouve ici tous les ingrédients de la presse populaire : fausse actualité, approche racoleuse et voyeuse, sensationnalisme et dramatisation, c’est odieux.

Voici la colonne du milieu, où là on a l’apothéose de la propagande. Il ne faut pas seulement voir que Pascale Modaï est présentée comme « nutritionniste », elle est surtout – on est dans Télé Loisirs – présentée comme chroniqueuse sur France 5.

C’est un gage de « crédibilité » pour les personnes lisant Télé Loisirs, comme l’est certainement pour la chaîne de télévision le fait qu’elle tienne un cabinet au cœur du très chic arrondissement de Passy à Paris…

Pascale Modaï, ici, mélange tout, et pratique une savante propagande anti-végane. Elle présente d’ailleurs les « ovo-lacto-végétariens » comme finalement plus sympas et surtout ayant comme simples motivations la santé ou l’écologie.

C’est une manière, bien entendu, de contourner la question animale. Cependant, ce qui compte ici, c’est son discours ultra-racoleur et faussement moraliste prenant les enfants en otages, et expliquant que les personnes végétaliennes sont des assassins potentiels d’enfants…

Enfin, on a ce que dit la porte-parole de L214. Bien entendu, ses propos ne sont présentés que comme faire-valoir des deux autres colonnes… Et de plus, quelle incohérence !

Ce qui est terrible dans ces propos, c’est que les animaux ne sont toujours présentés que par rapport aux humains. Il est même parlé de « bêtes », ce qui est d’une connerie totale quand on se prétend pour les animaux…

Et passons sur l’absurde « On ne doit pas les maltraiter et les tuer sans nécessité », ce qui en français revient à dire qu’on peut le faire si c’est « nécessaire »…

Mais, et c’est très important : ce qui est mis en avant comme plats ne peut que choquer les personnes non véganes. Il est parlé de couscous de légumes : n’importe qui sachant ce qu’est un couscous pensera qu’il manque quelque chose.

De la même manière, il est parlé de pâtes sans œufs ou de pizzas avec du faux fromage : à croire qu’être végétalien c’est s’abstenir ou bien se nourrir de substituts.

Quant au choix de parler de plats libanais ou indiens, on est là dans le pathétique ; la cuisine mondiale est ici littéralement dégagée : adieu la Chine, adieu l’Amérique latine, adieu l’Afrique, alors qu’historiquement il y a des plats végétaliens très nombreux…

Anecdotique ? Pas du tout : il ne faut absolument pas présenter le végétalisme comme un « repli » ou bien une « abstinence », et là c’est bien le cas.

Avec une telle logique « défensive », et fausse, on tend le bâton pour se faire battre, comme le montre la dernière réponse donnée.

Regardons simplement : la ménagère voit que la justice reproche à des parents d’avoir forcé leurs enfants à être végétaliens (alors qu’en fait ils ont été victimes de malnutrition), puis un médecin dit que c’est dangereux pour les enfants et qu’il ne faut pas laisser les parents végétaliens imposer cela, que c’est immoral…

Puis on a, non pas une affirmation universelle, mais une mère qui parle de ses enfants à elle et dit qu’ils sont végétaliens…

Il est facile de deviner à qui la ménagère accordera sa confiance…

« T’as plus qu’à prendre un fusil pour aller libérer les animaux »

Faudra-t-il une révolution pour la libération animale ? Oui, c’est inévitable, et ceux qui disent que non sont des gens qui se trompent, ou de fieffés menteurs totalement empêtrés dans une société capitaliste immonde.

Il faut une prétention bourgeoise sans commune mesure pour prétendre que les choses « pourraient » changer par la voie de réformes, de lois, alors que tous les faits montrent très exactement le contraire.

Les statistiques sont formelles : l’exploitation animale grandit de jour en jour. Il y a toujours davantage de gens qui ont une alimentation liée à l’exploitation animale industrielle, parce que celle-ci est partie à la conquête de l’Afrique, de l’Amérique latine et de l’Asie.

Ceux et celles qui nient cette réalité sont obligés de masquer ceux et celles qui y font face. Voici un très appréciable commentaire sur un forum où LTD est « dénoncé » pour sa critique de l’intervention du responsable de L214 sur une chaîne de la TNT.

Pour moi, c’est l’exemple type du vegan « tout ou rien »… qui n’a pas la moindre stratégie. Limite aucune réflexion. (« La Nature »… Hum.)
Il se contente de clamer « Je refuse ! ».
Et après ?
– « Ben rien, voilà, je refuse. »
Ça change le monde, les gens, la société ?
– « Non, mais au moins, j’ai refusé. »
OK. T’as plus qu’à prendre un fusil pour aller libérer les animaux. Tandis qu’à côté de ça, il y en a qui REFUSENT (parce que oui, L214 promeut, participe, encourage, etc. le mouvement pour l’Abolition de la Viande) et qui agissent EN PLUS sur tous les autres plans pour enquêter dans les industries, faire évoluer la mentalité de la société, les consommateurs, les producteurs, lutter contre les moyens de propagande des uns et des autres, etc.

« T’as plus qu’à prendre un fusil pour aller libérer les animaux » : et comment aura lieu sinon la libération animale ? En demandant simplement aux grandes entreprises d’arrêter, parce ce qu’elles font n’est pas bien ?

Quant à expliquer que LTD n’a aucune réflexion, alors que nous écrivons un article par jour et abordons une infinité de thèmes, c’est très parlant comme mensonge.

Mais au-delà de LTD, c’est la question de la stratégie qui est ici niée. Les personnes soutenant les « réformes », le wellfarisme, nient tout ce qui peut être radical. L’ALF ? L’ELF ? Walter Bond ? L’action antispéciste en Allemagne ? Les insurrectionnalistes jetant constamment des bombinettes en Amérique latine ? Jamais entendu parler !

Cachez ces vilains radicaux que je ne serais voir !

Si encore la divergence entre réformisme et position « révolutionnaire » était assumée, cela irait. Aux Etats-Unis, PeTA n’a pas de problèmes avec cela. Mais en France, la prétention des réformistes – alors qu’ils n’ont strictement aucun résultat – est sans bornes.

Où sont les résultats de la protection animale en France ? Où sont les résultats du réformisme ? Il n’y a rien, strictement rien, les seules conquêtes sont portées par des individus ici et là d’une abnégation totale.

Les gens en France méprisent la Nature, et d’ailleurs dans le commentaire cité il y a :

Limite aucune réflexion. (« La Nature »… Hum.)

Que signifie ce « hum » ? Rien, à part du mépris, et surtout l’incompréhension totale de la question de la Nature, montrant la soumission complète aux grands enseignements de l’idéologie dominante en France, selon quoi la Nature, c’est le « mal. »

Comme il est facile pour des esprits emprisonnés dans une société absolument dégueulasse de se moquer de ceux et celles qui « refusent. »

Eh bien oui il faut refuser ! Il faut refuser toute cette société, en bloc. Il y a des choses à récupérer, bien entendu, mais le changement doit être complet. Il n’y a pas de compromis culturel à faire avec une société de toutes manières en perdition.

Bien malin est le petit-bourgeois qui prétend changer des mentalités alors qu’il n’est qu’un accident de parcours d’une société hypocrite faisant semblant de tolérer une opposition !

Il ne mérite aucun regard ! Mieux vaut porter son attention sur quelqu’un comme Walter Bond, qui suinte la sincérité par tous ses pores, Walter Bond qui précisément il y a deux ans, allait fièrement en prison, fidèle à son esprit de l’absence de compromis, lançant lors de sa déclaration finale au tribunal:

« Faites ce que vous pouvez faire, faites ce que vous devez, devenez des guerriers vegans et de vrais défenseurs des animaux, et ne faites jamais de compromis avec les meurtriers et les profiteurs. »

« Quand vous quitterez cette salle de tribunal aujourd’hui, ne soyez pas dans le désarroi en raison de mon incarcération. Toute la férocité et l’amour dans mon coeur continuent à vivre.

A chaque fois que quelqu’un libère un animal et détruit ses cages, ils continuent à vivre ! A chaque fois qu’un activiste refuse de se soumettre aux lois qui protègent le meurtre, ils continuent à vivre ! »

Sébastien Arsac et le « propre de l’Homme »

Sébastien Arsac a l’air sympa ! Autant nous ne supportons pas L214, organe wellfariste dont la ligne est d’agrandir les cages pour que finalement, à terme, hypothétiquement, le véganisme triomphe… Autant il avait l’air sympa, dans l’émission Hondelatte Dimanche, « Tous végétariens? »

Seul problème, c’est qu’il faut être fou pour arriver, de manière sympathique et dans un esprit réformiste, dans une émission. Les médias ne veulent que du sensationnel, et surtout pas de contenu.

Venir avec de bonnes idées, c’est se faire briser par des gens à l’esprit populiste et pervers. Il suffit de voir le profil des contradicteurs, comme la pratiquement facho Élisabeth Lévy, pour le comprendre.

Il faut être rôdé, et par exemple Élisabeth Lévy l’est puisqu’elle est responsable d’un important organe de la « réacosphère », Causeurs.fr. Mais surtout il faut être agressif, chercher l’affrontement.

La libération animale, ce n’est pas manger des petits cakes végans à 4 euros pièce dans un quartier chic de Paris, c’est une question révolutionnaire. Il faut savoir dire non et taper du poing et jeter les gens agressifs, moqueurs, mauvais, pleins de mauvaise foi.

Ou alors on considère que ce sont de braves gens qui se trompent, mais alors on ne comprend rien à l’enjeu, à la dimension.

Par exemple, et surtout, Sébastien Arsac a été incapable de répondre à la question centrale, arrivée à la fin de l’émission. Cette question est pourtant la clef : « Y a-t-il un propre de l’Homme ? »

Il n’y a ici pas beaucoup de réponses possibles, et Sébastien Arsac est absurde de botter en touche.

Car, soit on dit : oui, et à ce moment-là c’est fini, on passe dans le camp des religieux, de Descartes, des viandards, des idéalistes, des nietzschéens, des fascistes, des sado-masos, bref de tous ceux qui considèrent que les humains n’ont plus rien à voir avec la Nature et doivent trouver « leur » voie.

Soit on dit non : l’humain est un animal comme un autre, il n’est qu’une pièce du puzzle de la Nature, au côté de pièces de puzzle apparemment éparpillées mais en réalité parfaitement en symbiose, dans un enchevêtrement compliqué qu’il s’agit justement de choisir.

D’un côté, la religion, de l’autre, l’athéisme le plus radical, ou Descartes, ou Spinoza, ou l’humanité indépendante de la Nature, avec un « choix » possible de manger de la « viande », ou l’humanité élément de la Nature et devant se discipliner par rapport à la globalité reconnue.

Peu importe ce qu’on peut penser de L214 quant aux méthodes et à la démarche, ce qui est flagrant c’est qu’ici les limites infranchissables de la société capitaliste ont été touchées. Soit on dit : c’est comme cela, les abattoirs on les ferme, cela suffit maintenant, et la minorité qui profite de l’exploitation animale, on va vous calmer !

Soit on va à la télé pour discuter en costume cravate avec des gens qui ne pensent qu’à se moquer et à banaliser, voire détruire des idées.

D’ailleurs, si l’on prend la question de ce costume cravate, il faut aller au bout de sa logique. Le costume cravate de Sébastien Arsac était ridicule selon les standards sérieux en ce domaine.

Donc soit il ne fallait pas en mettre en disant c’est bourgeois et la cravate ce n’est pas « naturel » (mais donc une émission de télé ne peut qu’être boycottée à moins d’avoir des garanties par écrit quant aux conditions, et encore, etc.).

Soit il fallait assumer le style bourgeois jusqu’au bout et mettre un vrai costume cravate, et même ultra classe et moderne afin de présenter ses idées sous un bon jour.

A nos yeux, il faut refuser la personnalisation et l’apparence, nous ne comprenons pas pourquoi il faudrait d’ailleurs « se justifier » dans une émission, ou raconter sa vie. Libre à Sébastien Arsac de le faire, mais il est évident qu’à part faire découvrir quelque chose « d’anecdotique » à des gens consommant passivement ce que la société capitaliste leur propose, cela ne va rien changer…

Soit on accepte le spectacle, la compromission, l’institutionnalisation, le sensationnel – ce que PeTA a assumé aux Etats-Unis, soit on refuse tout cela en bloc. Mais rester au milieu, cela pouvait être possible en France peut-être, mais aujourd’hui ?

Des « cadavres » exhibés

L’incapacité à assumer la libération animale et sa radicalité font qu’on a droit non seulement parfois à un esprit misanthrope, glauque, mais en plus à un pragmatisme selon lequel « la fin justifie les moyens », comme avec l’utilisation d’images sexistes par PeTA.

L’association L214 vient d’associer les deux dans une initiative d’un rare sordide, où la dignité animale se voit littéralement crucifier au nom d’un esprit chrétien de compassion, lors d’un happening n’enviant en rien la dimension bizarre et morbide à l’art contemporain.

Les animaux n’ont pas besoin de « témoignage » en version chrétienne, et encore moins qu’on assassine leur dignité en les exhibant dans leur dénuement le plus total, alors qu’ils sont décédés. Les animaux ont besoin d’une humanité positive tournée vers des valeurs positives, et donc assumant la libération animale!

Place St Michel [à Paris] , samedi 24 septembre, l’association L214 organisait une mise en scène choc pour questionner la place accordée aux animaux dans notre société. Une quarantaine de militants ont exposé des cadavres d’animaux (lapins, porcelets, poulets, canards, poissons, etc.) collectés dans des élevages et sur un marché à la criée pour les poissons. (Des précautions ont été prises pour prévenir le passage des enfants durant la tenue de l’exposition des cadavres.)

L’émotion était vive, les visages graves aussi bien du côté des manifestants que des passants. Ces vies exposées, montrant l’immense gachis que nous perpétrons chaque jour, ne laissaient pas indifférent.

L’objectif de cette opération consistait à provoquer une réflexion des passants sur l’élevage, la mise à mort et la pêche des animaux pour l’alimentation. Chaque jour, en France, plus de 3 millions sont tués en abattoir et 2 000 tonnes de poissons sont pêchés pour la consommation sans nécessité alimentaire.

« Le terrorisme végétarien » et un étrange droit de réponse…

Il est bien connu qu’il y a une criminalisation certaine de la cause vegan, ce qui est dans l’ordre des choses vu que l’Etat et les médias sont au service de ceux qui font le plus de profits.

Voici un petit exemple que nous avions raté et qui a amené en réaction une chose assez étrange… Cet article est tiré d’un blog lié au Nouvel Observateur et date du 30 mai 2009:

Le terrorisme végétarien

Les végétariens se targuent volontiers de leur non-violence. Ils prétendent que la consommation de produits animaux rend agressif, et affichent en guise de slogan cette phrase de Tolstoï: «Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille».

Pourtant, c’est la nébuleuse des amis des bêtes, ennemis de la viande, et autres antispécistes qu’on soupçonne d’avoir, le 28 mai, ravagé par le feu l’important marché de la viande dit le Cadran d’Ussel, dans la Corrèze. Comprenne qui pourra.

Mais peut-être qu’à défaut de manger du bifteck, ces non-violents apprécient l’odeur du barbecue, finalement. Cela les rapprocherait presque des humains ordinaires, c’est-à-dire omnivores.

D’ailleurs les mêmes, dans un communiqué de presse, nous annoncent: «Le 6 juin, ça va saigner ». Il s’agit de promotionner la «Journée contre le spécisme», qui se déroulera samedi prochain dans une dizaine de villes de France, dont Paris bien sûr.

Clou de ces manifestations, destinées à nous dégoûter de la viande: des «opérations barquette», comme il disent. Des corps humains, nus et ensanglantés (mais avec du faux sang, nous rassure t-on), seront exhibés sous cellophane dans de gigantesques barquettes type supermarché. «De la chair humaine en barquettes!», proclament-ils avec gourmandise. C’est certain, ils vont nous dégoûter de la chair humaine. Promis, je n’en mangerai plus jamais!

En tout cas il y en a une qui apprécie la viande. C’est Madame la Gouverneure générale du Canada, représentante de la reine d’Angleterre en ces terres lointaines, et qui fait donc fonction de chef de l’Etat par délégation. Or cette personne très haut placée, en visite chez les Inuits et partageant de bon cœur l’un de leurs repas festifs traditionnels, a, sous les objectifs et les caméras, dégusté un morceau de cœur de phoque. Cru, et a peine extrait de la bête.

«Après la dégustation, Madame Jean a utilisé un mouchoir pour essuyer le sang sur ses doigts, et a expliqué son geste de solidarité envers les chasseurs inuits de la région», nous apprend l’agence Associated Press. On se demande ce que les végétariens du Canada vont en penser.

Comme on le voit, rien d’exceptionnel dans le ton, l’attitude, la mentalité. Non, si nous le publions c’est pour archiver et faire remarquer quant au « droit de réponse » qui a été fait.

En effet, le journaliste du Nouvel Obs, après avoir parlé de ce qui est en fait une action de l’ALF (dont nous avions parlé d’ailleurs), dit:

D’ailleurs les mêmes, dans un communiqué de presse, nous annoncent: «Le 6 juin, ça va saigner ». Il s’agit de promotionner la «Journée contre le spécisme»…

Normalement, dans ce genre de cas, la moindre des choses est de ne rien dire, ou alors on est condamné à considérer l’ALF comme « terroriste. » C’est d’ailleurs évidemment le but de la manoeuvre du journaliste et de son titre « le terrorisme végétarien » et de son assimilation ridicule entre « végétariens » et « anti-spécistes. »

Et pourtant… il y a une réponse des associations, expliquant justement que l’ALF est terroriste. Nous avons pensé qu’une telle chose méritait d’être mentionnée.

Voici donc le communiqué des « organisateurs » (les associations participantes étant: Droits des Animaux, PeTA France, Association Végétarienne de France, L214, CLEDA, Combactive, VegNord, VegLorraine, Dignité Animale, Croc Blanc, Animal Amnistie, AVIS, Action mutante, CLAM, collectif marseillais pour l’égalité, collectif Diois pour l’égalité, Collectif antispéciste de Besançon, Lausanimaliste, les Artichauts Mécontents, VegRouen).

Droit de réponse

Dans un article du 30 mai 2009, Fabien Gruhier, journaliste au service « Notre Époque » du Nouvel Observateur, assimile les associations participantes à la «Journée contre le spécisme» (discrimination exercée contre les animaux) aux auteurs d’incendies dirigés contre un marché de la viande.

Un tel amalgame est indigne d’un journal d’information, qui ne se serait probablement pas permis une telle assimilation à l’égard d’autres catégories de la population. Les défenseurs des animaux ne méritent-ils pas d’être considérés avec objectivité ?

Ce ne sera que la seconde fois que Le Nouvel Observateur se livre à ce type de caricature à leur sujet. Un premier droit de réponse leur avait été accordé. Nous continuerons à réagir chaque fois que de tels manquements à la déontologie du journalisme seront constatés.

Véhiculer l’amalgame entre végétariens et terroristes n’est pas anodin. C’est empêcher le débat de fond en discréditant aux yeux du public ceux qui remettent en cause la légitimité de la viande. Il est des moyens plus nobles d’exprimer un désaccord dans une démocratie.

A l’heure où les lois antiterroristes sont utilisées en Autriche pour détruire le mouvement des droits des animaux, dans un mépris éclatant de la liberté d’expression et d’association, de la présomption d’innocence et des droits de la défense, il est profondément choquant de voir Le Nouvel Observateur participer à une stigmatisation qui facilite de telles opérations.

C’est pourquoi nous vous adressons cette protestation collective, comme droit de réponse, afin que soit soulignée clairement la distinction entre les auteurs des incendies et les associations engagées dans la remise en cause du spécisme le 6 juin prochain.

Les associations participantes à la Journée contre le spécisme.

En parlant d’assimilation caricaturale, le communiqué explique donc clairement que l’ALF n’a rien à voir avec le mouvement pour les animaux. C’est une position guère tenable, quel que soit le point de vue qu’on puisse avoir sur l’ALF.

Et on peut remarquer d’ailleurs que ce n’est pas du tout le point de vue des gens inculpés en Autriche. L’association VGT, la principale concernée, ne défend pas la libération animale mais le principe de réformes allant au véganisme; cela n’est pas pour autant qu’elle tient ce discours sur les « terroristes. »

Rappelons d’ailleurs comme nous l’avions dit que l’une des personnes passant au procès en Autriche est arrivée habillée d’un t-shirt avec sur le devant la photo d’une personne masquée tenant un chien Beagle, avec inscrit « Smash HLS » et au dos le slogan « I support the ALF. »

Il y a également durant ce même procès des ballons roses placées au niveau de la fenêtre de la salle, avec accroché en dessous un poster de l’extra-terrestre de la célèbre série télévisée ALF.

Bref, ce communiqué raconte absolument n’importe quoi et il est très révélateur que soit dit justement:

« Il est des moyens plus nobles d’exprimer un désaccord dans une démocratie. »

Démocratie? N’est-il pourtant pas clair que les grandes entreprises décident? N’est-il pas clair aussi qu’il ne s’agit en rien d’un « désaccord » mais d’une vision du monde, et que justement les grandes entreprises qui font des bénéfices se moquent bien des « désaccords »?

A l’opposé de tout cela, faisons-nous plaisir en revoyant les belles photos de la traditionnelle manifestation pour les animaux de la mi-mars à Francfort en Allemagne.

L214 contre Charal… mais pas pour la libération animale

« Charal fidèle à ses valeurs d’entreprise responsable, réitère son engagement en faveur du respect des animaux et des règles de protection animale. »

« L’association L214 se sert d’images difficiles pour porter des accusations infondées à l’encontre d’un Groupe qui est réputé pour mettre en œuvre depuis de nombreuses années une véritable politique en faveur du respect des animaux. »

Tels sont les propos littéralement incroyables du groupe industriel Charal dans son communiqué, suite à l’infiltration d’un abattoir de Charal (voir le dossier de l’association L214 et la réponse de l’association à Charal).

Mais ce qui est également fou dans cette histoire, c’est que l’association L214 ne soit pas en faveur de la libération animale, mais prône simplement… l’application de la loi.

« L214 porte plainte contre Charal pour cruauté envers les animaux et dénonce la tromperie de l’entreprise envers les consommateurs. »

Dans cette logique, tuer les animaux après les avoir enfermés… n’est pas de la cruauté!

L’association feint également de s’étonner de la réaction des Services vétérinaires, qui évidement font comme si de rien n’était tout en se la jouant progressiste («L’abattoir de Metz possède un agrément de nos services parce qu’il respecte la réglementation. C’est vrai qu’il y a beaucoup de choses à dénoncer en matière de protection animale, mais pas à l’abattoir de Metz. »)

C’est ridicule! Bien entendu que les Services vétérinaires se moquent des animaux! Sinon ils seraient vegans! Mais l’association L214 préfère parler de végétarisme (voire de végétalisme), elle n’est pas pour la libération animale, elle est simplement l’appendice moralisant de l’industrie de la viande.

On peut remarquer l’hypocrise de l’association avec la campagne au sujet de la chaîne d’hotels Novotel « Les œufs proposés par la chaîne Novotel sont issus de poules élevées en cages de batterie… Avec nous, encouragez Novotel à bannir ces œufs de la carte de leurs petits déjeuners ».

C’est subtile: l’association ne dit pas qu’elle serait l’alternative. Sous-entendu: vive les poules bios… et certainement pas la libération animale!