Des ultra-nationalistes à la manifestation parisienne contre la fourrure

A LTD, nous avons une ligne très stricte : tout ce qui est aide le fascisme, de quelque manière que ce soit, doit être réfuté. Le véganisme est une cause humaine en général, Gaïa est une réalité planétaire, il n’y a pas de place pour ce qui bloque la prise de conscience globale.

Par conséquent, nous avons toujours boycotté de la manière la plus complète la Fondation Brigitte Bardot, ainsi que tous ceux et toutes celles qui avaient un lien, aussi minime que ce soit, avec elle.

Et nous ne nous sommes pas contentéEs de cela, nous avons également prévenu : il y a une grande offensive sur le mouvement pour les animaux, composée de plein petits éléments, il n’y a pas que Brigitte Bardot. Depuis la « France en action » jusqu’à « ALF le film », il y a une tentative de « faire passer la pilule. »

Et malheureusement, elle passe, cette pilule, car vue la situation pour les animaux, beaucoup de gens s’imaginent qu’en acceptant tout et n’importe quoi, cela ferait avancer les choses.

Nous avons, pour notre refus clair et net, dû subir un contre-boycott que nous n’avons aucun problème à assumer. Tout comme d’autres nous ont soutenu et ont assumé, de leur côté, le refus clair du fascisme.

Et aujourd’hui, les dés sont jetés, les choses sont claires, le processus de phagocytage au service de l’extrême-droite commence de manière ouverte, avec la participation dans la « manifestation contre la fourrure » du 24 novembre 2012 d’un petit cortège ultra nationaliste.

Il s’agit de gens de l’organisation « Troisième Voie », fondée par Serge Ayoub, leader historique des « skinheads » des « jeunesses nationalistes révolutionnaires », qui ont particulièrement défrayé la chronique dans les années 1980 pour leur ultra violence.

Voici une photographie des années 1980 pour illustrer.

Il y a deux réflexions principales à faire ici. Tout d’abord, il faut être clair : il n’y aura personne pour dégager ces gens. La « pilule » de l’union à tout prix sur n’importe quelle base, pour soi-disant aider les animaux, est passée.

Même s’il y avait le rapport de force face aux fascistes, et ce n’est pas un secret qu’il n’est pas là, les choses s’équilibrant peut-être, personne dans la manifestation ne comprendrait. L’extrême-droite peut remercier ici toutes les associations participant à la manifestation contre la fourrure, qui ont objectivement soutenu cette tendance, tous les gens qui ont affirmé que la Fondation Bardot était incontournable, etc.

Il y a une étape de franchie dans l’irruption du fascisme dans le mouvement pour les animaux ! Les gens voulant aider les animaux mais qui ont le moins conscience de la réalité sociale vont être pris au piège, leur bonne volonté va être utilisée pour contribuer à la mobilisation nationaliste!

Pour comprendre cette irruption, on peut faire une seconde réflexion. Cette tentative de former une « section défense animale », au sein de l’extrême-droite, n’a rien de nouveau. Tant à l’étranger, par exemple en Espagne il y a eu les « Patriotas Españoles contra La Tortura animal (P.E.C.T.A.) », qu’en France avec feu la mouvance « hardline. »

Rien de cela n’a duré parce que se prétendre pour les animaux est une chose facile, être végan en est une autre, tout aussi facile mais demandant un véritable engagement. Et nous ne parlons pas du travail de fond, depuis la réflexion jusqu’au soutien aux refuges, de l’adoption jusqu’au militantisme, etc.

Les gens de la mouvance hardline ont prétendu assumer le straight edge, voire le véganisme, cela n’a bien sûr pas duré, car il n’y avait pas de base sérieuse. Aussi, le plus souvent, l’extrême-droite ne tente que de récupérer l’image radicale. Les autres gens d’extrême-droite prétendent défendre les animaux, sans aller au véganisme, ni à la libération animale, comme si c’était une chose secondaire.

C’est exactement là qu’ont un rôle négatif des choses comme « ALF le film » ou des « manifestations » pour « demander » la libération animale, ou encore de « l’apolitisme » des associations. Cela fait le jeu du flou, de l’absence de définitions, de l’opportunisme, de la manipulation, etc. etc.

Cela donne l’illusion que la libération animale est une « affirmation » théorique, non pas une bataille contre l’idéologie dominante et sa société, sur une base « révolutionnaire », avec une pratique réelle.  Cela rejette le contenu, au profit de la forme.

Face à l’extrême-droite et pour faire vraiment avancer la libération animale, c’est le contenu qui compte, ce sont les animaux, reconnus dans toute leur réalité et toute leur dignité.

Cette réalité et cette dignité ne se négocient pas, le véganisme ne se négocie pas, et le véganisme est un appel universel !

Dire non aux fachos, ce n’est pas du « sectarisme », c’est l’affirmation du contenu de la libération animale : la morale universelle, valable quelle que soit la couleur de peau ou la nationalité, quel que soit le sexe, quel que soit l’âge. Le 21ème siècle sera universel ou ne sera pas !

L’affaire Gérald S. de Montpellier

C’est un fait-divers sordide qui peut et doit malheureusement nous intéresser ici. Il ne concerne que des humains, mais il est assez révélateur d’un certain phénomène.

L’histoire est la suivante : le jour de l’an de l’année dernière, une jeune lycéenne a été violée et assassinée dans les bois, de manière atroce, à la suite d’une soirée arrosée dans une maison. Son agonie aura duré six heures.

L’affaire est encore d’actualité dans les médias, car la personne qui aurait commis le crime, l’ayant avoué immédiatement a donné des détails sur un ton très froid, n’a pas profité d’un avocat lors de l’interrogatoire, comme prévu par la justice. Ce qui fait que ses aveux risquent d’être invalidés.

On peut voir ici la page Facebook de soutien à la famille de Léa : Léa : Droit à un procès équitable.

De son côté, il explique désormais son acte par un problème d’érection qui l’aurait énervé, ainsi que la consommation très importante de drogues et d’alcool.

Si cette histoire affreuse nous intéresse ici, c’est en raison du profil du présumé tueur. Il ne s’agit d’ailleurs pas du tout, comme l’extrême-droite le vocifère habituellement à tort et à travers, d’une personne d’origine étrangère.

Non, il s’agit d’un jeune de 24 ans, qui écoute du métal. Il est totalement misanthrope (« l’erreur est humaine, mais l’humanité est une erreur »), et donc fasciné par le nazisme, idéologie dont il a pu se revendiquer. Et en plus de cela, il revendiquait aussi haut et fort son soutien aux animaux.

Sur le net, on retrouve encore aisément divers posts qu’il a pu faire.

Le problème dans tout cela, il est facile de le voir. Le profil de la personne en question est un stéréotype.

Quiconque connaît le mouvement pour les animaux connaît ce profil de jeune périurbain, métalleux, fasciné par les postures misanthropes, assumant des conceptions de l’extrême-droite racialiste.

Si LTD boycotte certaines structures, c’est justement parce que ce genre de profil est toléré, accepté par beaucoup de gens, qui pensent que faire quelque chose pour les animaux justifierait tout.

Alors que, d’habitude, ce genre de personnes n’est pas vegan (et d’ailleurs la personne en question expliquait sur Facebook apprécier la gastronomie française).

Et surtout, et là est le fond du problème, il est évident qu’ici les animaux sont pris en otage pour une misanthropie sordide.

Bien sûr, le monde est terrible et nous ne disons pas qu’il faut être béat. Mais pareillement que tous les métalleux ne sont pas des fachos, loin de là, on peut très bien assumer l’horreur de ce monde sans être misanthrope ou fasciné par le nazisme.

Et là, il n’est pas difficile de comprendre l’impact d’une telle affaire, car en filigrane, on peut lire parmi des articles de journaux au sujet du présumé tueur : « Il militait dans le milieu de la défense des animaux. »

Les partisans des animaux seraient donc, encore et toujours, des gens misanthropes, associaux, morbides, qui n’aiment pas les humains en général, etc.

Tout le contraire d’une idée positive. Car il faut poser la question : comment se fait-il qu’une sorte de nazi de Montpellier puisse se reconnaître dans la défense des animaux ?

Et nous nous répondons : car aucune culture positive n’est mise en avant, car l’antifascisme n’est pas du tout assumé, parce que même finalement c’est l’idéologie misanthrope, pessimiste voire morbide qui ressort.

Nous parlions récemment de l’utilisation des images d’animaux massacrés, en expliquant que cela n’avait pas forcément l’effet escompté. On en a là un exemple. Quand on en appelle au morbide, on récolte du morbide !

Convergence énergétique : mystiques et conspirationnistes au taquet

La planète et les animaux forment des questions vitales du 21ème siècle, aussi ne doit-on pas être étonné de voir des certaines personnes apparaître qui utilisent ces questions afin de rouler les gens. Voici un petit exemple avec des anti-conspirationnistes qui constatent la présence de délirants dans le « mouvement écologiste. »

Les limites de cet article sautent aux yeux: il ne s’agit nullement d’une critique de l’intérieur du « mouvement », mais de l’extérieur; il est d’ailleurs dit que « jamais sans doute les luttes dont ces mouvements sont porteurs n’ont été aussi indispensables à l’avenir de l’humanité »: sauf que justement l’écologie véritable est une rupture avec cet anthropocentrisme…

Ce qui fait qu’il faut rappeler les critères essentiels à nos yeux: la reconnaissance de Gaïa, la reconnaissance de la Nature comme ayant une valeur en soi, la libération animale avec l’ouverture sensible aux animaux…

Convergence énergétique : mystiques et conspirationnistes au taquet

On le sait : le mouvement écologiste, et singulièrement sa frange décroissanciste, n’est pas du tout imperméable aux thèses conspirationnistes, voire aux discours fascisants. Une situation d’autant plus déplorable que jamais sans doute les luttes dont ces mouvements sont porteurs n’ont été aussi indispensables à l’avenir de l’humanité.

Exemple ci-après.

Une équipe de la radio libre parisienne Fréquence Paris Plurielle (FPP, 106.3 FM) est allée couvrir le rassemblement anti-gaz de schiste dit « Convergence citoyenne pour une transition énergétique » qui a eu lieu à Lézan dans le Gard à la fin du mois d’août.

C’est avec un grand étonnement qu’elle a découvert sur place un étrange mélange des genres : à côté des organisations institutionnelles telles que Greenpeace, la Criirad, etc., le groupe des « Guerriers de l’Arc-en-Ciel » (dit aussi « La Marche du Vivant ») occupait un rôle-clé dans la logistique.

Or, les pratiques mystiques new-age et le caractère sectaire du fonctionnement de ce groupe ont tout de suite sauté aux yeux des membres de l’équipe radiophonique, alors que la présence de ces hippies new look ne semblaient pas poser de problème majeur aux militants locaux.

Parallèlement, les reporters de FPP relatent la présence massive d’autocollants du mouvement Zeitgeist, qui avait appelé ses membres à se rendre sur place peu de temps auparavant, lors de ses rencontres d’été. Il ont aussi pu rencontrer l’« ontologue » Frank Hatem, promoteur de l’« hyperscience », d’un moteur à mouvement perpétuel et auteur d’un livre récent sur la nécessité de combattre les « Illuminatis » et les « Reptiliens ». Bien évidemment, de petits médias conspirationnistes couvraient aussi l’événement.

Tout comme chez les « Indignés » et avec les mêmes conséquences, l’apolitisme était revendiqué, à tel point que les ultra-libéraux d’Alternative libérale ont aussi eu tribune libre en lieu et place de Fabrice Nicolino, qui a refusé de participer à la table ronde prévue avec ce petit parti (préférer Alternative libérale à Nicolino, il faut quand même le faire, pour un mouvement qui se veut écologiste).

En toute logique, plusieurs personnes présentes sur place ont exprimé leur ouverture aux représentants de mouvements d’extrême droite et même à ceux des autorités répressives de l’Etat : la cause des gaz de schiste n’étant « pas politique », il n’y a aucune raison de refuser de s’allier avec ce genre d’individus.

Abasourdie par ce qu’elle a vu en l’espace d’un week-end, l’équipe de FPP a donc éprouvé le besoin de consacrer une émission entière à son débriefing, mêlant analyses sérieuses et interviews absurdes. Un moment radiophonique comme on les aime, non dénué d’humour malgré le sérieux du sujet traité. A écouter sur Sons en luttes (attention, le lecteur s’ouvre directement) : FPP – Retour de Lézan

http://sonsenluttes.net/IMG/mp3/retour_de_Lezan_1h18mn.mp3

http://conspishorsdenosvies.wordpress.com/2011/09/19/convergence-energetique-mystiques-et-conspirationnistes-au-taquet/

Le film « 28 jours plus tard »

28 jours plus tard, film sorti en 2002, a eu malheureusement un très grand succès. Malheureusement, parce que ce film est opposé à la libération animale de bout en bout. Un véritable cauchemar !

Voici comment commence ce film, réalisé par Danny Boyle (Trainspotting, La plage, Slumdog Millionnaire, 127 heures…).

Une équipe de l’ALF arrive, masquée, dans un laboratoire universitaire. Ils pénètrent illégalement, enlèvent leurs cagoules (pourquoi? mystère!), se lamentent devant les chimpanzés enfermés et prennent des photographies.

Puis, « l’envie » leur prend de libérer les grands singes. « L’envie », car ces prétendus activistes n’ont aucun équipement ! Ils débarquent les mains dans les poches et se « lamentent » de manière caricaturale.

Puis un jeune scientifique se pointe, et est bloqué par les activistes. Le jeune scientifique les supplie de ne pas libérer les animaux : ils ont été infectés par un virus, « la fureur » ! Un contact avec la salive et le sang suffit à être contaminéE !

Les activistes demandent de quel virus il s’agit, et le jeune scientifique leur répond : « on ne peut pas connaître ce qu’on a pas étudié » – sous-entendu, la vivisection est nécessaire…

Forcément, les activistes « idéalistes » s’énervent « stupidement »! La jeune femme montrée comme « sensible » et « idiote » ouvre la cage, et est sauvagement attaquée par un grand singe !

Les activistes tabassent l’animal, avec une extrême brutalité (sous-entendu, ils sont débordés et finalement n’aiment pas les animaux).

Mais trop tard : tout le pays va être contaminé, toute la population anglaise va se transformer en zombies à cause de la « sensiblerie » de l’ALF !

Cela sous l’oeil des chimpanzés qui s’excitent dans leurs cages, dans une ambiance sordide de film d’horreur jouant sur les pires sentiments humains!

Après donc Trainspotting, qui exprime une fascination morbide pour les drogues, Danny Boyle signe ici un chef d’oeuvre de propagande… dans un film mauvais, mal filmé, caricatural, au scénario ne tenant pas debout etc.

Mais le contenu même est totalement opposé au véganisme. En effet, au début du film on voit un des chimpanzés attaché devant une série d’écrans, diffusant des scènes d’ultra-violences entre humains.

En fait, il s’agit de violences sociales (émeutes, massacres, etc.) mais c’est présenté comme de la « sauvagerie. » Et c’est là le thème du film.

Lorsque des soldats tuent des zombies, le chef affirme que ce n’est pas affreux, c’est juste l’histoire de l’humanité : des humains tuent des humains.

Ces mêmes soldats devant protéger les trois principaux protagonistes, un homme, ainsi qu’une femme et une jeune fille, décideront finalement de violer collectivement ces dernières…

Bref, on ne peut compter sur personne, c’est la guerre de chacun contre chacun, pas le temps pour la compassion, etc. On est toujours seul, comme le héros seul dans Londres au début du film…

Cela d’autant plus que n’importe qui peut être contaminé à tout moment, et qu’il faudra tuer cette personne le plus vite possible, même si c’est une relation amoureuse, unE amiE, unE parentE…

Au pire, on peut se serrer les coudes dans des relations hasardeuses et un peu foireuses, mais « utiles ». L’héroïne du film est d’ailleurs une caricature de femme « macho », même si la fin du film a été changée: la survie de deux femmes seules ayant été considérée comme pas crédible, il fallait qu’un homme soit là…

Cette horreur, interdite au moins de 16 ans et pourtant succès commercial (ayant remporté de nombreux prix), a même eu une suite et en aura une troisième sous peu…

Yvonne, symbole de la libération animale

En Allemagne en ce moment, c’est Yvonne qui est au centre de l’attention de beaucoup de gens. Yvonne est une vache âgée de six ans, qui plutôt que de prendre le chemin de l’abattoir, s’est enfuit dans l’autre direction, et hop! a taillé dans les bois à 16 kilomètres de là, au nord de la Bavière.

Elle n’a alors pas été retrouvée, et ce depuis deux mois. Elle est devenue un véritable symbole, et une mobilisation a lieu pour sauver Yvonne!

 

Mais la situation est très dangereuse pour Yvonne. Car le propriétaire du terrain de 25 hectares n’a rien contre Yvonne, ni même l’agriculteur du coin, dont Yvonne a mangé la pâturage. Mais il y a la police… Elle a rencontré une voiture de police, et la police l’a alors déclaré… dangereuse!

Résultat: deux assassins parcourent la forêt, afin de la trouver et de l’abattre. Toutefois, la vitesse pour les voitures a été limitée à 30 km/h et les chasseurs en question n’ont le droit de tirer qu’en cas de danger de collision.

Ils sont également munis d’un fusil avec un anesthésiant: la pression populaire est telle en Allemagne que même les responsables de l’État au niveau local ont dû affirmer que le but était de la capturer vivante. Ce qui n’est pas une garantie qu’ils tiendront parole.

La situation est dangereuse pour Yvonne, il s’agit donc de la sauver, sauf que ce n’est pas facile.

Une autre vache, dénommée Waltraud, ainsi que le veau Waldi, venant tous deux d’une ferme-refuge pour animaux sauvés, a été placé dans un pré pour l’attirer, en jouant notamment sur son aspect maternel ainsi que son amitié: Waltraud a vécu avec Yvonne.

Si Yvonne est trouvée, elle ira d’ailleurs dans le même refuge.

Mais Yvonne leur a rendu visite, la nuit, en plein brouillard!

Jusqu’à présent, elle a réussi à toujours éviter les gens partis à sa recherche, qui sont une centaine! Mais Yvonne a résisté à la piqûre pour l’endormir, et est repartie.

En tout cas, Waltraud et Waldi sont observéEs 24 heures sur 24 par un groupe de 2-3 personnes, et un filet a été installé pour empêcher Yvonne de se retrouver sur une importante route.

Une tente avec du foin et de l’eau a également été mise en place, en plus d’un « piège » avec de la nourriture pour la capturer.

Avec l’espoir de pouvoir récupérer Yvonne sans que sa santé soit mise en danger. Elle est en tout cas un très beau symbole de révolte naturelle et de la valeur de libération animale!

Le film District 9

Le film « District 9  » sorti en 2009, aurait pu être une grande contribution à la libération animale. A LTD en effet, nous avons comme principe de considérer que les « extra-terrestres » sont surtout une projection des animaux non-humains.

Alors forcément, quand on voit en quoi a consisté la campagne de promotion de District 9…

« Soutenir les droits non-humains » et « chacun a le droit à l’égalité »: voilà qui s’annonçait plutôt pas mal. Ce film, basé sur le scénario d’un court-métrage et produit par Peter Jackson (réalisateur de la superproduction « Le seigneur des anneaux »), raconte en effet comment un engin spatial se place juste au-dessus d’une ville en Afrique du Sud: Johannesbourg.

Ces extra-terrestres, mal en point (leur vaisseau a eu un problème et ils sont en mauvaise santé), sont alors parqués dans de véritables camps, totalement mis à l’écart. Ils sont qualifiés de « crevettes » par les humains, ils sont maltraités, etc.

Une allusion bien entendu à l’Afrique du Sud (le « District 6 » est un quartier blanc du Cap né en 1966 de l’expulsion massive de la population noire). Et là on pouvait espérer une véritable remise en cause des pratiques humaines avec les autres espèces… Comme ces images de promotion pouvaient le faire espérer!

Il y avait même un site – MNUSpreadsLies.com (La MNU répand des mensonges) qui se présentait comme un site défendant les droits des extra-terrestres…

Sauf que, finalement pas du tout. Il y a bien une scène où l’on comprend que cette MNU, qui est un gros trust (« Multi-National United »), pratique la vivisection et traite les extra-terrestres comme aujourd’hui l’humanité traite les animaux.

Mais à part cela, il n’y a rien: le film est un simple thriller de science-fiction avec des extra-terrestres… Il est à la limite de l’excellent sur le plan du contenu, et se retourne en son contraire et devient un simple film d’action, où cela tire partout, avec des effets spéciaux, etc.

Le scénario est très simple (le film commence comme une sorte de reportage). On a un employé qui fait office « d’idiot du village » et doit organiser l’expulsion des extra-terrestres du District 9 pour les amener au District 10. Il doit leur faire signer un papier, tout en étant lourdement protégé par l’armée…

Le film montre alors ses limites: contrairement à sa promotion, on voit des extra-terrestres brutaux, tuant des animaux, faisant de la contre-bande, etc. Même si on comprend qu’ils font cela pour survivre, ils n’en sont pas moins très peu sympathiques…

Le film montre tout le monde comme « méchant »: l’armée, les extra-terrestres, les contrebandiers noirs, la population noire locale, etc.

Pas de chance en tout cas donc pour notre héros (le seul s’avérant sympathique avec un extra-terrestre).

Car il se fait contaminer et devient lui-même une de ces « crevettes » qu’il haïssait tant. Il est obligé alors de combattre la MNU aux côtés d’un extra-terrestre et de son fils, de remettre en cause son égoïsme et de défendre la cause des « crevettes », etc. Il se réfugie dans leur camp, combat à leurs côtés les militaires, tout cela afin de permettre à l’extra-terrestre de repartir chez lui et de revenir plus tard pour le retransformer en humain.

Le film aurait pu être une véritable ode au respect, à la compréhension inter-espèces… c’est un échec. Cependant, qu’un tel film existe montre les énormes questions qui existent en arrière-plan dans la société…

Welfarisme, abolitionnisme, anti-spécisme, libération animale

Quand on a décidé d’assumer le véganisme, on doit choisir sa philosophie, sa sensibilité, car dans le véganisme il existe plusieurs courants, dont voici des définitions.

Ces définitions, nous les donnons ici à notre manière, mais c’est en ce sens que ces termes sont employés, partout dans le monde… même si en France, c’est bien entendu le grand n’importe quoi sur ce plan.

Ces définitions sont au nombre de quatre:

  • le « welfarisme »

  • l’abolitionnisme

  • l’anti-spécisme

  • la libération animale

Quatre définitions, pour des termes exprimant des sensibilités très différentes, voire antagoniques.

Le « welfarisme »

Le terme de « welfare » est le même que dans l’expression anglaise de « welfare state », « l’État – providence. » Il désigne donc le « bien-être » des animaux, ou si l’on veut, les droits des animaux.

Les « welfaristes » sont pour des réformes. Pour eux, la moindre petite réforme en faveur de la situation des animaux – ne serait-ce que des cages plus grandes – est un pas en avant. C’est par la multiplication des réformes que la situation des animaux ira vers une condition « idéale. »

Les +

Permet la multiplication des revendications

Permet d’avoir tout de suite une base plus grande, sans mettre la pression

Peut revendiquer des succès en quelques domaines

Les –

Illusions complètes sur la nature de l’État et sur une économie fondée sur le profit

Effacement de la distinction entre végétarisme, végétalisme et véganisme

Invention du concept élitiste de « végéphobie » pour justifier des limites sociales aux réformes

L’abolitionnisme

Les abolitionnistes ne sont pas d’accord avec les welfaristes, car à leurs yeux, l’oppression des animaux est du même type que l’esclavage. La seule revendication possible est donc l’abolition, car l’esclavage est inacceptable, à quelques degrés que ce soit.

Les abolitionnistes sont donc d’accord avec les welfaristes pour dire que nous vivons dans un Etat de droit, mais ils pensent que les réformes n’ont aucun sens par rapport au caractère esclavagiste du rapport qu’ont les humains avec les animaux.

Les +

Pas d’illusions sur la signification des réformes sur la base de la société

Mise en avant de valeurs morales et recherche d’une « nouvelle éthique »

Affirmation permanente du véganisme

Les –

Absence de perspective concrète à court et moyen termes

Focalisation sur le principal théoricien abolitionniste, l’américain Francione

Illusion sur le caractère démocratique de l’économie

L’anti-spécisme

Le terme d’anti-spécisme désigne en France les personnes s’opposant au « spécisme », désginant l’oppression des espèces non humaines. Cela a comme origine une définition des « Cahiers anti-spécistes », et cela a comme conséquence que n’importe qui, même une personne welfariste, pourrait se dire anti-spéciste.

Mais le terme « anti-spéciste » désigne en réalité bien autre chose. Le terme d’anti-spéciste provient d’Allemagne, où il est associé au mot « action »: de même manière qu’il y a l’action antifasciste comme union des antifasciste, il y a l’action anti-spéciste qui regroupe ceux et celles refusant le spécisme.

L’action antifasciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau rouge (union des anarchistes et des communistes contre les fascistes) et l’action anti-spéciste a comme symbole un drapeau noir et un drapeau vert.

Les anti-spécistes sont en effet uniquement anarchistes, le vert représentant le combat anti-spéciste (les « antispés » ne sont que modérément écologistes),

Les +

Constitution d’une véritable scène avec une vraie culture

Grande radicalité et capacité de propagande

Aucune illusion sur la nature de l’Etat ou de l’économie

Les –

Sectarisme « anti-social »

Pas d’esprit d’ouverture à la Nature, aux animaux

Pas de stratégie sur le long terme

La libération animale

La libération animale rejette tant le welfarisme que l’abolitionnisme, au nom du rejet de l’existence des classes sociales: attendre des réformes est illusoire, attendre une « révolution » pro animaux de la part de l’État ou du capitalisme est tout aussi illusoire.

Il s’agit donc d’une sensibilité proche de l’antispécisme (le logo du Front de Libération Animale – ou des animaux – est d’ailleurs un « A » cerclé, symbole de l’anarchisme). Les deux tendances refusent d’ailleurs de se dissocier de l’ALF, au minimum.

Cependant, la libération animale ne se focalise pas sur la dénonciation de l’État comme le fait l’anti-spécisme. Elle revendique une culture positive, ouverte aux animaux et est depuis quelques années quasi systématiquement associée à la libération de la Terre. Les démarches au sein de la libération animale sont beaucoup plus diverses que dans l’antispécisme (uniquement pratiques, uniquement théoriques, ou bien encore culturelles notamment avec la musique, etc.).

Voilà donc pour les définitions principales.

De fait, aujourd’hui, la quasi totalité des associations dans le mouvement pour les animaux suivent des principes « welfaristes », exigent des réformes, des « droits » pour les animaux. Ces associations sont « apolitiques » en théorie, mais en fait largement ouvertes au pessimisme, à la misanthropie et au racisme d’extrême-droite.

L’abolitionnisme dispose en France d’une structure qui relaie les positions de Francione (vegan.fr).

L’anti-spécisme n’existe plus de manière organisée, alors qu’il y a quelques années encore s’y rattachait une structure importante: les « Furieuses Carottes » (qui seront dénoncées comme « criminelles » notamment par le journal Le Monde).

La libération animale est quant à elle portée par LTD, par une partie significative de la scène historique anarcho-punk, par toute tradition dans les squatts.

Enfin, pour être juste, il faudrait rajouter à ces quatre sensibilités le « vegan business. » Organisé autour du « Paris Vegan Day », le principe est de faire du business avec le véganisme (recettes, alimentation, etc.) en considérant que cela fait avancer la cause.

Mais cela ne sert à rien d’en parler, car un tel phénomène ne saurait durer. La France est le bastion le plus puissant de l’anti-véganisme, et être vegan restera un antagonisme complet jusqu’à ce que les choses changent de fond en comble.

Un capitalisme vegan ne pourra jamais prendre comme il prend de manière significative en Angleterre, aux USA, en Allemagne ou en Autriche (pays où l’opinion publique était déjà à la base et est encore extrêmement sensibilisée à la question animale).

Le welfarisme ne réussira à rien exactement pour mes mêmes raisons: la seule chose que le welfarisme obtiendra, c’est d’accompagner les décisions de l’Union Européenne. Mais jamais elle ne touchera le coeur de la société française…

Car pour cela, il faut une révolution dans notre rapport avec la Nature, mettre un terme à la logique à la Descartes, pour qui les animaux sont des machines et la nature quelque chose de mauvais à dominer.

Et cette révolution ne pourra venir qu’avec les valeurs de la libération animale et de la libération de la Terre…

« Manger les animaux sera une obligation légale » ?!

Quand on lit LTD, on sait à quel point nous ne supportons pas les universitaires qui émettent des théories incompréhensibles sur le véganisme.

Pour nous, ces gens sont de simples bourgeois carriéristes, qui sont végétaliens et veulent grimper les échelons universitaires, en se proposant comme intermédiaires aux institutions (et comme garantie face aux « radicaux », c’est-à-dire la libération animale).

Ces universitaires jouent à faire peur à la base du mouvement pour les animaux, afin de paraître indispensables. Une telle démarche est mensongère et anti-démocratique, comme on peut le voir l’article « Manger les animaux sera une obligation légale. »

Cet article a été mis en ligne en ce mois de juillet sur le site de l’Initiative Citoyenne pour les Droits des Végétariens et sur le site Web des Cahiers antispécistes.

Oui, on lit bien : il s’agit d’un communiqué « commun » de végétariens et d’antispécistes.

Ce qui est un scandale sur le plan moral et intellectuel, car quand on est anti-spéciste, on est contre toute exploitation. Donc quand on est anti-spéciste, on a pas les mêmes valeurs que les végétariens !

Mais nous sommes en France, pays du « à la carte. » Après tout, la Paris Vegan Day n’est-elle pas soutenue par de nombreuses associations végétariennes ?

Et le Collectif pour la Libération Animale de Montpellier (CLAM 34) n’est-il pas justement… pas du tout pour la libération animale, mais pour quelque chose entre « l’abolitionnisme » et le « welfarisme » (réformisme pour le « bien-être » des animaux) ?

Bref, on a encore là de la construction intellectuelle moralement sans principes, où les termes sont à la carte.

Mais ce n’est pas là l’aspect le plus choquant. Car l’article « Manger les animaux sera une obligation légale » est un énorme outil de propagande, une construction totale qui vise à faire peur.

L’article explique, en affirmant avoir envoyé sa plainte à l’ONU, que :

« Manger les animaux a en France le caractère d’une obligation sociale. Bientôt ce sera aussi, pour une large part de la population, une obligation légale.

En effet, la loi n°2010-874 du 27 juillet 2010 dite «loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche»[1] dispose que:

Les gestionnaires, publics et privés, des services de restauration scolaire et universitaire ainsi que des services de restauration des établissements d’accueil des enfants de moins de six ans, des établissements de santé, des établissements sociaux et médico-sociaux et des établissements pénitentiaires sont tenus de respecter des règles, déterminées par décret, relatives à la qualité nutritionnelle des repas qu’ils proposent (…).

Ce texte ne précise pas quelles seront ces règles, laissant au gouvernement le soin de les déterminer par des décrets. Ceux-ci sont actuellement (début juillet 2011) encore en préparation, mais leur parution semble imminente et devrait avoir lieu avant la rentrée. On en connaît déjà la teneur, à quelques éventuels détails près: ils reprendront les recommandations édictées en 2007 par le «Groupe d’Étude des Marchés de Restauration Collective et de Nutrition» (GEMRCN), comme l’indiquait la ministre de la santé dans sa réponse à une question du député Yves Cochet portant sur l’organisation de journées végétariennes dans les cantines scolaires[2]:

Il s’agit d’un document de 69 pages[3] approuvé officiellement le 4 mai 2007 en tant que simple recommandation. Il détaille méthodiquement les caractéristiques des repas qui doivent être servis dans l’ensemble de la restauration collective. Il ne mentionne nulle part le végétarisme[4], se contentant de rendre obligatoire la consommation de viande et de poisson.

Les règles édictées se basent principalement sur des séries de 20 repas servis. Chaque série doit comporter en particulier au moins 4 fois du poisson (§ 4.2.1.4.2), 4 fois de la viande (§ 4.2.1.4.3) et 18 fois du fromage et autres produits laitiers (§ 4.2.1.5.1, 4.2.1.5.2 et 4.2.1.5.3).

En général, chaque repas doit comporter un «plat protidique», ce qui signifie une source de protéines animales, et plus précisément de la viande, du poisson ou des œufs[5].

Il n’est pas prévu de dérogation, sauf dans le cas d’un Plan d’Accueil Individualisé (PAI), réservé aux cas médicaux (allergies, diabète…).

Il sera ainsi possible, comme l’indiquait la ministre de la santé dans la citation ci-dessus, d’organiser occasionnellement dans une cantine des repas végétariens – avec œufs et laitages obligatoires – mais il sera impossible pour les personnes y mangeant régulièrement d’être végétariennes, c’est-à-dire de l’être tous les jours. Quant à être végétalien, ce ne sera pas possible ne serait-ce que le temps d’un seul repas. Une cantine qui accepterait un enfant végétarien sans l’obliger à manger la viande serait dans l’illégalité et risquerait des sanctions.

L’obligation carnée pour une large part de la population

Le végétarisme et le végétalisme restent possibles en France pour qui est adulte, jeune, en bonne santé, économiquement indépendant, seul ou en couple avec une autre personne de mêmes convictions, mais sans enfants.

Le végétarisme et le végétalisme restent donc possibles pour une population limitée, pendant une période limitée de la vie. Par contre, les enfants scolarisés et qui n’ont matériellement d’autre solution que de manger à la cantine ne peuvent pas être végétariens, quelles que soient leurs convictions et sentiments à propos de la consommation des animaux. Il en va de même pour les personnes âgées en hospice, pour les personnes incarcérées, pour les personnes hospitalisées…

Certaines formes de restauration collective, comme la restauration d’entreprise ou les repas distribués aux démunis, semblent échapper à la loi, mais il est à craindre que de fait, elles s’aligneront. »

Ce qui est dit ici est faux, et représente la pensée typique d’universitaires libéraux en panique devant le « totalitarisme. » On est en plein fantasme.

En effet, prenons les adultes, qui seront donc dans un cadre universitaire, ou bien dans des établissements sociaux et médico-sociaux. La police sera-t-elle avec un pistolet pour forcer les adultes à manger de la viande ? Bien sûr que non !

Qui plus est, ces établissements ou les restaurants universitaires ne proposent pas de menus végétariens ou végétaliens. Il faut déjà bricoler, la loi ne fait qu’établir quelque chose qui existe déjà.

Pareil en prison. Dans les établissements pénitentiaires, c’est la même situation, ou plutôt c’était… Car justement la loi vient de changer… mais pas du tout pour les raisons évoquées par l’article. Ni dans le sens négatif tel que cela est expliqué.

L’article fantasme sur la toute-puissance de l’industrie de la viande, conformément à l’idéologie anti-spéciste des Cahiers anti-spécistes (« anti-spécisme » réformiste et intellectuel unique au monde par ailleurs, le terme désignant la frange radicale anarchiste).

Or, déjà l’industrie de la viande n’est pas toute puissante. L’article propose un schéma machiavélique organisé autour du Programme National Nutrition Santé (PNNS), qui relève du fantasme.

 

Pourquoi ? Parce que si les gens ne veulent pas, eh bien tous ces prétendus schémas « machiavéliques » s’effondrent. Il faut vraiment être universitaire pour prendre les gens pour des idiots qui font ce qu’on leur dit de faire.

Bien entendu, l’industrie de la viande fait de la propagande. Mais elle n’est pas toute puissante.  Et surtout parce que ce qui est mis en place ne dépend pas de l’industrie de la viande, mais… d’une circulaire sur la laïcité.

Les décrets dépendent d’une circulaire, elle-même coupée en deux, dont le contenu a été révélé début juillet par Le Figaro.

» DOCUMENT (pdf) – La circulaire sur la laïcité dans les cantines scolaires

» DOCUMENT (pdf) – La circulaire sur la laïcité à l’hôpital

Voici donc ce qu’on peut y lire sur les établissements pénitentiaires :

« En pratique, s’il est parfois délicat pour les établissements pénitentiaires d’offrir une grande diversité alimentaire, l’administration s’efforce néanmoins de proposer un choix entre plusieurs régimes alimentaires permettant de facto une prise en compte des croyances religieuses.

Cela passe également par des aménagements horaires en organisant, par exemple, la distribution d’un repas plus substantiel en fin de journée en période de jeûne.

Pour le reste, les détenus souhaitant se conformer à un régime alimentaire particulièrement contraignant ont la possibilité de le faire en effectuant des achats auprès de la « cantine », ou encore en se coordonnant avec l’aumônier de leur culte sous réserve des autorisations délivrées à ces derniers et des dispositions relatives à la sécurité et au bon ordre des établissements pénitentiaires.  »

Ce qui veut dire qu’on pourra passer en commande en prison, ce qui s’appelle « cantiner », des produits alimentaires que la prison ne propose pas.

Le prix de ces produits est normalement du racket, et on peut se douter également de la non-connaissance des produits végétaliens par les organismes des prisons. Néanmoins, comme on le voit, on ne sera pas obligé de manger de la viande en prison…

Et désormais on pourra même acheter des produits végétaliens. C’est le contraire de ce que dit l’article.

Et dans les hôpitaux ?

La situation ne change pas. Dans les menus végétariens, il est souvent déjà amené du poisson ! Et de toutes manières nous sommes vegans : aucune alimentation fournie par la cantine de l’hôpital n’est possible.

Seule exception : négocier avec la nutritionniste de l’hôpital, mais cela est très difficile et donc on ne peut compter que sur ses amiEs pour se ravitailler.

La situation ne change pas, voici ce que dit la circulaire :

« Certains hôpitaux ont cherché à tenir compte des interdits alimentaires découlant de certaines convictions religieuses. Là où de tels aménagements se sont révélés impossibles, des cantines parallèles ont pu se développer, parfois au mépris des règles sanitaires.

Pourtant, le respect des convictions religieuses et le droit de les exprimer doivent se concilier avec les nécessités relatives à l’hygiène, particulièrement importantes dans le service public hospitalier.

Tout comme dans les établissements pénitentiaires, les patients disposent de la possibilité de se procurer des repas respectant leurs prescriptions alimentaires auprès des cafétérias, ou en se coordonnant avec l’aumônier de leur culte.  »

Pour les vegans, ni aumônier, ni cafétéria ne sont possibles. La situation ne change pas, et donc ne nécessite pas une « plainte » à l’ONU tout à fait symbolique et même grand guignolesque.

Elle nécessite par contre un fort mouvement pour la libération animale.

Si une personne végane à l’hôpital ne peut recevoir de la nourriture végétalienne de l’extérieur parce que l’administration rechignerait pour une raison ou une autre, on y va à trente, on occupe et l’affaire est réglée.

Car tout est affaire de rapport de force.

Et le véganisme ne l’obtiendra pas en France en se vendant au végétarisme (comme avec les Cahiers anti-spécistes) ni aux entreprises et sa loi du marché (le « Paris Vegan Day », initiative totalement économique et mercantile).

Pour résumer : être vegan en France est bien plus difficile que dans de nombreux pays d’Europe.

Cela a amené d’ailleurs la première génération végane, née dans les squatts au début des années 1990, a voir beaucoup des leurs partir en Angleterre.

Mais c’est une bataille de positions et il faut savoir mener une telle guerre, en assumant ses principes. Et nous pouvons gagner, et nous allons gagner, avec de la motivation et de la discipline, et des principes stricts !

Pour finir donc, l’article « Manger les animaux sera une obligation légale » c’est du pipeau. C’est déjà une obligation, car l’exploitation animale fait partie de l’idéologie dominante, et est pratiquée par 99% des gens.

Et comme la loi n’est que le reflet du rapport de force entre la population et l’État… et que la population ne veut pas du véganisme…

Ce qu’il faut donc faire, c’est diffuser le véganisme en masse, et non pas attendre que les universitaires modifient les institutions par en haut, que les entreprises changent d’avis et permettent la naissance d’un « marché captif » pour les vegans.

Ce qu’il faut, c’est une révolution végané pour la libération de la Terre !

Lettres depuis la prison de Silvia, Bill, Costa et Marco

Il y a quelques jours nous parlions du procès en Suisse contre des activistes. Une brochure en ligne est disponible, rassemblant des textes de luttes et leur vision du monde (attention la brochure est en version impression, donc les pages ne sont pas dans l’ordre linéaire).

Une vision du monde au croisement de l’anarchisme, du primitivisme, de l’insurrectionnalisme le plus ouvert (jusqu’aux communistes), parfois de la libération animale… Il n’est pas difficile de voir la dimension sentimentale et l’aspect parfois très pessimiste ou négatif.

 

Voici le texte de présentation de la brochure:

Nous avons ressenti la nécessité de nous lancer dans ce travail de traduction car dans la réalité suisse au delà des murs des prisons, de la censure de l’appareil répressif, nous sommes confronté-e-s à des fortes barrières linguistiques.

Le système carcéral et le monde qui en a besoin veut faire taire les contestataires, nous voulions faire circuler ces lettres pour que Silvia, Billy, Costa et Marco ne soient pas réduit-e-s au silence, que nous partagions qu’une partie ou l’ensemble de leurs idées. Plus que leurs actes, ce sont leurs idées qui font peur à l’État, leur/notre seule présence est considérée comme criminelle ou dangereuse et nous ne voulons pas entrer dans le jeu de la répression.

Face à l’ enfermement, la correspondance est un des moyens les plus importants pour rester actifve-s, pour continuer à participer aux luttes en développant un lien entre dedans et dehors. La solidarité est notre arme !

Février-mars 2011.

 

Quand les universitaires s’emparent de la clandestinité et de l’illégalité…

Nous avions parlé de Steven Best, un universitaire américain partisan de la libération animale. Best a une conception proche de la nôtre, car il ne fait pas d’ailleurs qu’assumer la libération animale : il assume également la libération de la Terre.

Cela l’amène à prôner une alliance de toutes les personnes que l’on peut définir comme « progressistes », afin d’obtenir la « libération totale » ; nous en parlions dans l’article Critique de Gary Francione par Steven Best (et proposition d’un abolitionnisme radical pratiquant les alliances à l’extrême-gauche).

Mais Best a une autre particularité : il prône l’utilisation de la violence dans la lutte pour la libération animale. Comme nous l’expliquions, les particularités de la loi américaine font qu’il peut assumer légalement une position ouvertement en faveur des actions illégales, comme par exemple celles de l’ALF.

Évidemment, cela peut sembler étrange, et en fait ça l’est. Nous avons déjà pointé la contradiction qu’il y a chez Best à d’un côté refuser les institutions, et de l’autre à être reconnu comme intellectuel institutionnel.

Prôner la lutte armée à l’abri d’un emploi bien rémunéré et d’une reconnaissance d’intellectuel, c’est tout de même moralement assez surprenant, pour le moins…

Il est d’ailleurs paradoxal à nos yeux (mais nullement étonnant si on y pense) de voir que Best s’est retrouvé lundi dernier à… Sciences-Po à Paris, pour débattre de la question : « Jusqu’où défendre les animaux ? »

Une telle démarche n’a littéralement aucun sens et est totalement hypocrite. Par exemple, pour obtenir des casques infrarouges où est diffusé une traduction, il y avait ce point :

Une pièce d’identité vous sera demandée sur place pour tout emprunt d’un casque, qu’il ait été réservé ou non. Merci de votre compréhension.

Cela est en contradiction complète avec une conception « clandestine », sans même parler de l’idée d’aller à une telle conférence au sein d’une institution plus que reconnue… Conférence qui ne peut rassembler par définition que des intellectuels débattant dans un jargon universitaire incompréhensible par 99% de gens, sans avoir pour autant une quelconque valeur.

Cela est totalement hypocrite, surtout quand on sait que personne en France n’a parlé de quelqu’un comme Walter Bond, sans même parler de simplement publier les communiqués de l’ALF.

N’est-il pas étrange de voir ces universitaires oublier Walter Bond, mais inviter Steven Best ? Il est tout de même très ironique et très révélateur de voir que les personnes opposées à la violence organisent un colloque sur la « violence » !

Il n’y a ici nul débat, mais carrément une tentative d’anéantir toute réflexion à ce sujet, en la faisant passer pour un débat bien au chaud dans une université, dans un langage juridique. C’est une manière de s’approprier une image « radicale » à très peu de frais.

Et cela est d’autant plus évident que par définition même, la France n’étant pas les États-Unis sur ce point, jamais d’éventuels personnes prônant la violence ne pourraient s’exprimer !

Rappelons que des personnes l’ont fait il y a quelques années, sur une base antispéciste, et ont eu systématiquement maille à partir avec la police pour leur propagande de ce genre d’actions.

La conférence avec Steven Best est donc une totale hypocrisie, et on peut bien se demander ce qu’il est allé faire dans cette galère… Sauf si on se rappelle que lui aussi est universitaire.

Et il saute aux yeux d’ailleurs ici qu’il n’y a au fond pas de muraille de Chine entre le réformisme armé prôné par Steven Best et les postures universitaires.

Dans les deux cas, il y a le mépris de la population, la croyance que les gens sont idiots, incapables de comprendre le véganisme et d’assumer à grande échelle le véganisme.

Cela est particulièrement visible quand Steven Best dit qu’il ne faut pas se soucier de si l’opinion publique apprécie ou pas la libération d’animaux dans un laboratoire ; même si l’opinion publique n’apprécie pas, cela serait justifié moralement.

Ce qu’il ne comprend pas, c’est que seule une infime minorité accepte la vivisection, celle qui est riche et qui domine ; la grande majorité des gens ne veut rien avoir à faire avec la vivisection et ses crimes, et ne critiquera certainement pas une action de libération d’animaux dans un laboratoire…

Il manque quelque chose à Steven Best et à tous les universitaires, à tous les gens pour qui le véganisme équivaut à une vision pessimiste du monde : la compréhension que la planète doit et va redevenir bleue et verte, parce que c’est le seul chemin possible et nécessaire !

Voici le texte de présentation de la conférence. Un résumé des propos de Steven Best peut être trouvé ici.

Jusqu’où défendre les animaux?

La question des « droits des animaux » connaît ces dernières années une évolution sans précédent dans les discussions entre philosophes, juristes, scientifiques et religieux. Parallèlement, ces discussions engagent également les citoyens « ordinaires », les associations et les ONG. Mais ces réflexions sont loin d’aller dans le même sens. Elles ne proposent ni les mêmes justifications, ni les mêmes fins, ni les mêmes moyens.

Le problème du fondement du mouvement pour les droits des animaux est du point de vue philosophique le plus fondamental. Est-ce l’utilité, entendue au sens d’un calcul général des plaisirs et des peines, qui permet de défendre les animaux contre les souffrances inutiles? Est-ce plutôt une théorie des droits, fondée sur la sensibilité des animaux ou sur leur subjectivité, qui, à la manière d’un atout, coupe sur les intérêts que les êtres humains pourraient avoir à leur exploitation. Ou bien faut-il accorder à certaines féministes éthiciennes du care que le langage des droits est symptomatique de modes de pensée patriarcaux et que le fondement de la défense des animaux ne peut relever que du soin, du souci et de la sollicitude ?

La réponse à la question des fondements ouvre sur la question des fins. S’agit-il de réformer certaines pratiques nuisibles au bien-être des animaux, « d’agrandir les cages », comme on l’entend dire parfois, ou d’améliorer les conditions d’abattage ? Faut-il aller plus loin et exiger l’abolition de certains usages jugés particulièrement cruels, comme l’élevage industriel ou la corrida ? Ou, plus radicalement, est-ce que respecter les animaux au sens fort n’exige pas l’abolition de leur exploitation pour la nourriture, les loisirs et la science ?

Enfin, la question de savoir jusqu’où défendre les animaux intéresse celle des moyens. L’engagement politique et institutionnel (éducation, information, manifestations, vote) est-il le seul geste démocratique envisageable ? La désobéissance civile peut-elle être légitime ? Et s’il est vrai, comme l’a suggéré le prix Nobel de Littérature Isaac Bashevis Singer, que l’exploitation des animaux a quelque chose de comparable à une domination totalitaire, certaines actions directes peuvent-elles être justifiées moralement?

Minecraft: un jeu qui est tout un symbole

Minecraft est un jeu vidéo qui a un succès formidable, alors qu’il n’est même pas réellement sorti, la version finale étant pour la fin de l’année 2011. 2 millions d’exemplaires de la version test ont déjà été vendus et l’engouement est très grand dans la « communauté » des gens qui jouent sur leur ordinateur.

Paradoxalement, le jeu utilise le langage informatique « java » et est donc… très moche. Mais il nous intéresse au plus haut point : ce jeu est exemplaire de par son identité opposée à la libération animale et la libération de la Terre !

En quoi consiste le jeu ? Il s’agit d’un monde rempli de cubes. Ces cubes représentent la nature, ou tout au moins des éléments de celle-ci, et même pas n’importe lesquels (nous allons voir pourquoi).

On a donc des des cubes qui forment des arbres, des cours d’eau, du sable, des montagnes, etc. On représente un personnage qui, en cliquant, détruit ces cubes pour avoir des matières premières.

En sélectionnant ces matières premières obtenues, en les combinant, on forme alors des outils et des matériaux, comme des planches, des pioches, etc.

Dans l’image ci-dessous, on a le modèle pour faire une selle, avec du cuir.

On l’aura compris : le jeu consiste en une apologie de la destruction de la planète et de ses habitants.

La situation des animaux dans le jeu est vraiment exemplaire de l’oppression. Leur fonction est évidemment ici de servir de nourriture. Ou alors au mieux d’agréments du jeu, de nouveaux « décors » à ajouter : on peut voir ici une vidéo édifiante d’oppression où on a une présentation de « l’amusement » à voir des oiseaux manger des graines qu’on leur lance, à avoir des ours et des sangliers évidemment méchants, des chevaux qu’il faut « éduquer » au moyen de nourriture, la création d’élevage etc.

On remarquera d’ailleurs que les animaux tuent toujours les animaux plus petits qu’eux… Une vision du monde qui reflète bien l’esprit de domination!

Mais voici une présentation des animaux qui sont dans le jeu et qui « doivent » être utilisés par les humains, dans une démarche d’exploitation animale.

Cochon

Le cochon apparait sur l’herbe, à la surface. À sa mort, il donne des côtelettes qui restaurent de la vie et qui peuvent être cuites afin d’en restaurer plus. Le cochon peut être monté à l’aide d’une selle mais il est impossible à contrôler. Si le cochon meurt carbonisé (avec de la lave ou un briquet) , il libèrera des côtelettes déjà cuites. Un cochon touché par un éclair sera transformé en homme cochon.

Vache

La vache apparait sur l’herbe, à la surface. À sa mort (qui peut survenir d’une chute sans l’intervention quelconque du joueur), elle donne du cuir, utile à la fabrication d’armures en cuir et certains meubles. On peut récupérer du lait en faisant un clic droit sur ses mammelles à l’aide d’un seau, le lait servant à la préparation des gâteaux.

Poule

La poule apparaît sur l’herbe, à la surface ou naît d’un œuf jeté par un joueur. À sa mort, il donne des plumes utiles à la fabrication de flèches, de son vivant il peut pondre des œufs, utiles à la préparation des gâteaux ou comme armes de fortune non-mortelle (excepté sur les slims).

Mouton

Le mouton apparait sur l’herbe, à la surface. On peut lui retirer sa laine sans le tuer, le mouton sera alors nu et se comportera normalement. Sa laine est utile à la confection de tableaux, de lits, elle peut aussi être teinte pour donner des blocs de laine colorés à usage décoratif. On peut trouver des moutons blancs mais aussi gris et noirs qui donneront des blocs de laine déjà colorés, il existe aussi des moutons marrons, rose et vert qui sont plus rares encore. En utilisant du colorant, on peut créer ces moutons avec un clic droit sur un moutons normal.

Pieuvre

La pieuvre apparait dans l’eau à n’importe quelle profondeur. À sa mort elle donne des poches d’encres qui servent à teinter la laine. De la même façon que l’on trait une vache, on peut lui retirer du lait sans la tuer en visant sa bouche avec un seau.

Araignée

Ennemi attaquant au corps à corps, assez rapide. Elle est inoffensive de jour, à moins qu’on ne l’attaque. Suite à l’avancement du développement du jeu, elle est également capable de grimper aux murs verticalement, mais elle n’attaque pas pendant cette action. La tuer permet d’obtenir de la ficelle. Quand le jour se lève, les araignées agressives continuent d’attaquer, sauf si elles subissent des dégâts à cause d’une chute ou d’un cactus, auxquels cas elles redeviennent neutres.

On l’aura compris : Minecraft est une sorte de petit résumé des valeurs dominantes. Les joueurs rivalisent d’ailleurs dans la construction de villes ou de bâtiments fantasmagoriques, toujours plus grands et plus délirants. C’est le culte de la destruction de Gaïa, le culte fantasmatique de la « toute puissance » de l’humanité.

Voici quelques exemples.

Le succès de Minecraft, comme des jeux comme civilization, Zootycoon, etc. (et dont nous reparlerons), montre bien comment la culture dominante arrive à mobiliser les gens dans le sens voulu par ceux qui profitent de l’exploitation animale et de la destruction de la planète. Face à cela, seule une contre-culture sans compromis peut arriver à renverser la tendance!

Une « marche des cochons » immonde sur tous les plans

La France est vraiment un pays à part, où l’on s’imagine que manger des animaux est normal et ne prête même pas à discussion. L’histoire de la « marche des cochons » en est un exemple vraiment flagrant et montre que toute une clique de gens s’imaginant très révolutionnaires et très subversifs ont des valeurs tout simplement beaufs.

La « marche des cochons » à Lyon le 14 mai, c’est une affreuse réédition de l’occupation du Quick Halal de l’année dernière. Nous en avions parlé en détail, présentant notamment le fond musical repris à une chanteuse « populaire » chantant des cochons heureux de se faire massacrer (dans le même genre, on peut voir notre article « Front de Libération des Cochons »?! au sujet d’une initiative du même acabit, dans le Nord).

Dans leur initiative anti-halal (simple prétexte au racisme bien sûr), les organisateurs de la « marche des cochons » continue sur le même tableau : le cochon serait finalement fier de mourir massacré pour la gastronomie française…

Les participants à la « marche des cochons » auront donc des masques de cochons, comme lors de l’occupation du Quick Halal.

Puis ces « cochons » humains, une fois leur marche finie, se regrouperont pour un « apéro rosette-beaujolais », réunissant à en croire les organisateurs des « citoyens engagés, associations de consommateurs, bouchers et charcutiers, militants laïcs ou de la cause animale, éleveurs ou simple Lyonnais »…

On marche quand même sur la tête. Et faut-il avoir une mentalité hallucinée pour s’imaginer des militantEs de la cause animale manger du « saucisson » avec un charcutier facho…

On marche d’ailleurs totalement sur la tête à Lyon, il faut même croire. Car si cette marche est immonde, c’est également par ce qu’elle suscite. Il y a en effet une manifestation contre la « marche des cochons », manifestation dont le mot d’ordre est :

NE LAISSONS PAS LA MARCHE DES PORCS DÉFILER !
NE LAISSONS PAS LA RUE À L’EXTRÊME-DROITE

Le remplacement du terme « cochon » par celui de « porc » est très révélateur, bien entendu. Dans l’appel en question, la question animale n’est évidemment pas abordée. Ce qui est un comble, au 21ème siècle !

C’est bien beau de dire après :

Par notre mobilisation, nous entendons faire barrage à l’implantation de l’extrême droite sous toutes ses formes sur Lyon et à la banalisation des idées racistes et réactionnaires. Au delà, nous entendons replacer le débat public sur le combat pour une réelle égalité entre tou-te-s, sur la solidarité, la tolérance et l’entraide. Ces valeurs communes aux mouvements progressistes, loin d’être dépassées comme d’aucuns semblent le prétendre, sont la seule manière d’en finir avec la logique d’exclusion et de division qui fait le lit de l’extrême droite.

Réelle égalité, progressiste, contrer la banalisation des idées réactionnaires… Est-ce possible sans au moins mentionner la libération animale comme une valeur importante ? Non, bien sûr, mais pas pour les organisateurs de la contre-manifestation, qui mettent en avant deux immondes images, bien dignes de l’extrême-droite dans son style et son contenu.

Le fait de voir le symbole antifasciste des deux drapeaux sur une telle image en fera vomir plus d’unE. Entre Astérix et une image barbare des temps passés, n’a-t-on pas d’ailleurs ici une iconographie « traditionnelle » des nostalgiques du « bon vieux passé » revendiquée par l’extrême-droite ?

Et il ne faut pas y voir une « anomalie. » Déjà parce qu’il faut être vraiment à gerber pour faire une telle image. Ensuite parce que parmi les réactions, on en trouve de nombreuses de ce type là :

Un boucher

J’ai une ptite idée pour répondre à la provoc’ des identitaires ;
Pourquoi ne pas venir avec de grands tabliers blanc, le fameux tablier des bouchers, à la manif’ le 14 ?
Bonne idée ou pas, dites moi ce que vous en pensez…

Mais on a également pu avoir des choses aussi affreuses et scandaleuses que cela :

Et ces gens se disent « progressistes », alors qu’ils appellent à « déguster une Tête de Veau » en repas de soutien ?

Il est bien connu que les fachos sont en train de commettre nombre d’agressions à Lyon. S’opposer à cela est juste, il n’y a pas de doute là-dessus.

Mais peut-on réellement être antifasciste et ne pas voir l’importance de la libération animale ? Peut-on même ne serait-ce qu’être progressiste ?

Aucune personne sensée, refusant les outrages faits à notre planète et aux êtres vivants, ne saurait avoir quoi que ce soit affaire avec ces démonstrations de temps révolus. La dignité animale, cela ne se discute pas!

1 an ferme pour un « Robin des bois de la protection animale »

Nous parlions récemment de comment la répression anti-végane se développe, de manière insidieuse, comme par exemple avec le procès du « couple végétalien », ou le végétarien envoyé en hôpital psychiatrique pour avoir saboté un abattoir.

Voici un nouvel exemple, assez édifiant, tiré du Figaro, mais l’information circule également sur de très nombreux médias, et jusqu’aux forums de chasse, bien entendu.

Un anti-chasseurs prend 1 an ferme

Le gérant d’un débit de boissons d’Uzès (Gard) a été condamné jeudi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Draguignan, pour avoir en 2006 dynamité un cabanon de chasse dans le Var parce qu’il ne supportait pas les méthodes des chasseurs.

Le procureur Philippe Guémas avait requis la même peine, s’indignant « de cet attentat à l’explosif » et doutant de la sincérité du prévenu. « Il se présente comme un sentimental au coeur tendre qui ne supporte pas les chasseurs qui tuent les petits oiseaux, mais ce Robin des bois de la protection animale a cinq condamnations à son casier dont une aux assises pour vol avec arme », a déclaré le représentant du ministère public.

A la barre, Bertrand Lavaud, 42 ans, a expliqué qu’il « voulait juste faire peur » et qu’il n’aimait pas les méthodes des chasseurs « qui attiraient les sangliers avec de l’eau et de la nourriture » pour les tuer ensuite.

L’affaire avait été mise au jour en 2009, après une explosion à la mairie de Mazaugues (Var) où les gendarmes avaient retrouvé des traces de poudre noire d’explosifs agricoles, similaires à celles trouvées en 2006 après le dynamitage d’un cabanon de chasse.

L’enquête avait permis de remonter jusqu’à Bertrand Lavaud, alors gérant du « Bar du midi » au village où se réunissaient les chasseurs. Au cours de sa garde à vue, il avait finalement avoué être l’auteur du dynamitage du cabanon de chasse.

Un an ferme pour un cabanon, c’est une mesure absolument extrême. Évidemment, tant l’article que le juge se défaussent derrière le « passé » de la personne accusée, qui a déjà un casier judiciaire.

Il n’empêche. Un tel acte, ce n’est rien, concrètement, à part la destruction de planches de bois. C’est une journée de travail pour quelques personnes une fois qu’on a des planches.

Ce qui n’est par contre pas anodin, c’est lorsque le représentant du ministère public utilise l’expression de « Robin des bois de la protection animale. »

Car là on sait à quoi s’en tenir. L’expression n’est pas neutre.

L’utilisation de cette expression montre très clairement le parti pris complet d’une personne censée représentée la « justice » – une justice penchant très clairement en faveur de certaines valeurs, bien entendu.

La condamnation à un an ferme, très brutale, montre comment la France profonde des terroirs ne tolère strictement rien qui sort du cadre. Et qu’elle peut s’avérer aussi brutale, en son genre, qu’aux Etats-Unis où un activiste avait été condamné à la prison à vie pour avoir incendié quelques 4×4 !

Cela montre bien l’importance de la question culturelle. En France, on célèbre le terroir, le bifteck et le pinard. Quelle place peut avoir le véganisme ? Aucune, à moins de se confronter à la vie quotidienne traditionnelle. Et cela ne se fera pas dans les beaux quartiers, à la sauce bobo ou universitaire, en appelant des entreprises à soutenir un mode vie urbain et branché, etc

Le véganisme ne pourra se développer en France que chez les gens réellement épris d’une vie en paix avec Gaïa, ceux et celles qui trouvent insuffisante la vie ennuyeuse et destructrice, la vie proposée par la France profonde. C’est là qu’est l’avenir de la libération animale et de la libération de la Terre !

Stéphane Lhomme candidat aux primaires d’EELV

Les élections présidentielles ont une dimension très fortement personnalisée ; d’une certaine manière en France, c’est un coup d’État légal, où une sorte de roi est élu pour une période déterminée. C’est donc un moment où « l’on se lance. »

Le carriérisme massivement présent chez Europe Ecologie n’en ressort que davantage. Et voici que la saga continue. Nicolas Hulot était mécontent de la date des primaires : qu’à cela ne tienne désormais la direction d’EELV négocie avec lui pour les modalités pratiques (notamment la liste des personnes pouvant voter, Hulot voulant ouvrir le plus largement possible aux personnes non adhérentes à EELV).

Mais voici qu’un troisième larron vient s’ajouter : Stéphane Lhomme. Nous avons parlé de lui au moment de son éviction de son poste de porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire. Lui aussi veut être candidat aux primaires d’EELV… dont il ne fait pas partie. Son but est ainsi de mettre Hulot dans les cordes (et avec lui, toute une partie d’EELV).

Voici sa lettre à la responsable d’EELV :

Vendredi 8 avril 2011
Stéphane Lhomme

à Cécile Duflot,
Secrétaire nationale
d’Europe écologie – Les Verts

Objet : candidature à la primaire d’Europe écologie – Les Verts pour l’élection présidentielle

Cécile,
je te prie noter que, par le présent courrier, je fais officiellement acte de candidature dans le cadre de la primaire d’Europe écologie – Les Verts (EELV) pour l’élection présidentielle.

Il est vrai que je ne suis pas adhérent d’EELV mais, chacun le sait, M Hulot non plus… ce qui ne semble pas poser de problème pour qu’il participe à cette primaire (cf ta réponse à Mme Lapix sur le plateau de Dimanche +). Ce qui est possible pour M. Hulot doit nécessairement l’être pour quelqu’un d’autre.
Je te remercie de me faire connaître dès que possible les modalités pratiques et administratives de participation à la primaire.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire de février 2000 à février 2010

La candidature demandée est donc, en quelque sorte, à charge contre Hulot. Voici le point de vue de Stéphane Lhomme :

Nicolas Hulot est le candidat des multinationales

Je me présente à la primaire d’ « Europe écologie – Les Verts » parce que :
– l’animateur de télévision Nicolas Hulot, parrainé par L’Oréal et EDF, veut faire main basse sur l’écologie politique ;
– il faut proposer une écologie offensive contre les multinationales pollueuses et pour une véritable politique sociale.

Par Stéphane Lhomme, Président de l’Observatoire du nucléaire

Présentée comme l’aboutissement suprême de la participation citoyenne au débat public, l’élection présidentielle au suffrage direct est au contraire devenue un rouleau compresseur antidémocratique qui pousse les partis à des « castings » dictés par les sondages et dope les ambitions de vedettes du petit écran.

On ne sera donc pas surpris de constater que l’écologiste cathodique Nicolas Hulot se propose d’être le candidat d’Europe écologie-Les Verts.

A ce compte, pourquoi pas Mimie Mathy, Zidane, Madame de Fontenay où Johnny Halliday ? Si Nicolas Hulot était désigné, ce serait la pire des humiliations pour les tous écologistes.

Conscient qu’il n’est pas très présentable pour un supposé écologiste d’être en affaire avec EDF ou L’Oreal, Nicolas Hulot vient de rompre ses contrats avec ces multinationales pollueuses. Ainsi, d’un claquement de doigts, il serait subitement « lavé » de ces collaborations indécentes pour un « écologiste » ?

Comment croire que les citoyens-électeurs vont se laisser berner par de si grosses ficelles ? Comment croire que les Verts, et les autres écologistes qui agissent sur le terrain depuis si longtemps, vont accepter d’être enrôlés par l’animateur de TF1 ?

En effet, la seule « légitimité » de M Hulot pour représenter l’écologie politique se résume
principalement… en une très forte notoriété. Celle-ci est due à sa présence de longue date, et en « prime time », dans la grille des programmes de TF1, la chaîne de télévision la plus regardée en France. TF1 étant elle-même détenue par la multinationale Bouygues, plus spécialisée dans le bétonnage et la pollution que dans l’écologie.

Pire : il apparaît que c’est le drame de Fukushima qui a décidé l’animateur de télé à franchir le pas vers la politique. Or, tout en se construisant une image médiatique d’écologiste, Nicolas Hulot n’a auparavant jamais levé le petit doigt contre l’atome. Parfois contraint de se prononcer lors d’interviews, il s’en sortait avec des pirouettes du genre « Le nucléaire n’est pas une solution… à terme ».

Mais, le plus souvent, il expliquait que l’atome n’était certes pas très écologique, mais que la priorité était de lutter contre le changement climatique. Sous entendu, il faut garder le nucléaire qui dégage peu de co2. Peu importe les déchets radioactifs et les catastrophes atomiques…

La catastrophe nucléaire japonaise n’est donc qu’une bonne opportunité pour Nicolas Hulot qui s’est parfois laisser aller à donner conférence à l’invitation de la Société française de l’énergie nucléaire (SFEN), par exemple le 15 novembre 2001 à Bordeaux. Ayant diffusé aux spectateurs un tract contestant le caractère écologique du nucléaire et le soutien apporté de fait à cette thèse par l’animateur d’Ushuaia, j’avais eu la surprise de voir ce dernier, en furie, se précipiter vers moi et prétendre que sa présence aux côtés de la SFEN n’avait aucune signification.

Et puis il y a eu le « machin » appelé Grenelle de l’environnement, idée « lumineuse » de M. Hulot qui a déroulé à cette occasion le tapis vert pour M Sarkozy. Celui-ci s’est offert à bon compte une image d’écologiste : le Grenelle a servi de cache sexe à la continuation des pires pollutions, nucléaire, autoroutes, pesticides, incinérateurs, etc.

Nicolas Hulot et les autres écologistes officiels – ils ont été désignés par l’Elysée ! – n’ont même pas « monnayé » leurs participation au Grenelle, par exemple en exigeant l’arrêt de la construction du réacteur nucléaire EPR. Ils se sont précipités dans les salons dorés et devant les caméras pour en tirer des avantages personnels.

Certains sont aujourd’hui députés européens, d’autres viennent d’être récompensés par une nomination lucrative au Conseil économique et social. Et leur leader, Saint Nicolas, entend maintenant faire carrément main basse sur l’écologie politique !

Mais quel peut donc être l’intérêt pour les écologistes de se soumettre à la candidature Hulot ?
Première hypothèse, la mayonnaise ne prend pas : il ne suffit pas de caracoler en tête des sondages de notoriété pour être crédible en politique. Au final, les écolos se seront offerts pour rien à Hulot, le candidat des multinationales polluantes.

Seconde hypothèse, Hulot fait un bon score : 10%, 12%, voire 15%. Les élites vertes pensent pouvoir alors contraindre le PS à leur laisser, lors des élections législatives, une bonne cinquantaine de circonscriptions gagnables. C’est mal connaître le PS, lequel a toujours châtié ses vassaux, surtout lorsqu’ils se sont enhardis. Par contre, on peut envisager trois ou quatre ministres écologistes. La belle affaire : le PCF en a eu autant en 1981, et leur seul rôle a été de faire avaler des couleuvres à leurs camarades.

Dans tous les cas, à part récupérer quelques strapontins pour certains écolo-arrivistes, on ne voit pas bien ce que gagnerait Europe écologie à s’offrir à un animateur de télévision ami de multinationales pollueuses. Ce serait la déchéance finale et fatale de l’écologie politique.

Il est donc très clair que ma candidature est avant tout motivée par le souci de s’opposer à celle de Nicolas Hulot. On m’objectera qu’il n’est pas très constructif de se présenter « contre », plutôt que d’être force de proposition. Ce à quoi je réponds que, parfois, il faut savoir se lever pour dire « non », mais que cela n’empêche pas pour autant de la faire de façon positive et constructive.

Il reste à ce que ma candidature ne soit pas écartée par de subtils procédés bureaucratiques. Je ne suis certes pas membre d’Europe écologie, mais Nicolas Hulot non plus : s’il est autorisé à concourir, il n’y a aucune raison que je ne le sois pas.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

Sur le papier, cette démarche a une cohérence, à part qu’il y a peu de légitimité à apporter la bonne parole de l’extérieur d’EELV.

Surtout que Stéphane Lhomme est lié aux « décroissants », qui eux aussi espéraient lancer une candidature vraie/fausse, afin de faire passer leurs idées (http://www.objecteursdecroissance2012.fr, hors ligne, avec Paul Ariès en figure de proue), mais l’union n’a pas été réussie et le projet est tombé à l’eau.

La vérité est qu’EELV exerce une telle pression qu’à moins d’avoir des valeurs très fortes – comme la libération animale et la libération de la Terre – il est difficile d’avoir une marge de manoeuvre, même s’il est évident qu’EELV et Hulot n’ont rien d’écologiste finalement.

La tentative de Stéphane Lhomme, si elle contribue évidemment à montrer la nature d’EELV et de Hulot, ne saurait constituer une véritable perspective : celle-ci ne peut se développer qu’à la base, démocratiquement, avec des valeurs morales et culturelles hautement développées. C’est le sens à nos yeux d’assumer le véganisme et la libération de la Terre !

Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !

Le 8 mars est la journée de la femme, et il n’aura échappé à personne que chez les vegans, les femmes jouent le rôle principal. Le véganisme s’oppose aux principes de guerre pour la domination, de domination, de hiérarchie ; les femmes ont porté le véganisme parce qu’elles savent à quel point ce monde peut être détruit par l’idéologie de la destruction.

Hier, nous citions Rosa Luxembourg ; citons ici cette fois la révolutionnaire Louise Michel, qui elle est anarchiste, et a pareillement exprimé son émotion par rapport aux animaux.

Son identité même puise dans cette vision des animaux:

Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes.

Depuis la grenouille que les paysans coupent en deux, laissant se traîner au soleil la moitié supérieure, les yeux horriblement sortis, les bras tremblants cherchant à s’enfouir sous la terre, jusqu’à l’oie dont on cloue les pattes, jusqu’au cheval qu’on fait épuiser par les sangsues ou fouiller par les cornes des taureaux, la bête subit, lamentable, le supplice infligé par l’homme.

Et plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent.

Dans cette autre citation, elle retrace cette émotion née dans sa jeunesse, cette émotion d’ailleurs normale, et elle souligne bien comment l’idéologie de la « dureté de la vie » lui a été imposé enfant, et avec cette idéologie « l’acceptation » du meurtre des animaux.

Il m’arrive souvent, en remontant à l’origine de certaines choses, de trouver une forte sensation que j’éprouve encore telle à travers les années.

Ainsi, la vue d’une oie décapitée qui marchait le cou sanglant et levé, raide avec la plaie rouge où la tête manquait ; une oie blanche, avec des gouttes de sang sur les plumes, marchant comme ivre tandis qu’à terre gisait la tête, les yeux fermés, jetée dans un coin, eut pour moi des conséquences multiples.

J’étais sans doute bien petite, car Manette me tenait par la main pour traverser le vestibule comme pour faire un voyage.

Il m’eût été impossible alors de raisonner cette impression, mais je la retrouve au fond de ma pitié pour les animaux, puis au fond de mon horreur pour la peine de mort.

Quelques années après, on exécuta un parricide dans un village voisin ; à l’heure où il devait mourir, la sensation d’horreur que j’éprouvais pour le supplice de l’homme se mêlait au ressouvenir du supplice de l’oie.

Un autre effet encore de cette impression d’enfant fut que jusqu’à l’âge de huit à dix ans, l’aspect de la viande me soulevait le coeur ; il fallu pour vaincre le dégoût une grande volonté et le raisonnement de ma grand’mère, que j’aurais de trop grandes émotions dans la vie, pour me laisser aller à cette singularité.

Évidemment, Louise Michel avait bien compris au fond que nous aussi nous sommes des animaux, et que c’est pareillement le bonheur que nous visons ! Voici un de ses poèmes, qui exprime ce besoin. Et montre à quel point le refus du patriarcat est une valeur essentielle à la libération animale et celle de la Terre.

Hirondelle

Hirondelle qui vient de la nuit orageuse,
Hirondelle fidèle, où vas-tu ? dis-le-moi.
Quelle brise t’emporte, errante voyageuse ?
Écoute, je voudrais m’en aller avec toi,
Bien loin, bien loin d’ici, vers d’immenses rivages,
Vers de grands rochers nus, des grèves, des déserts,
Dans l’inconnu muet, ou bien vers d’autres âges,
Vers les astres errants qui roulent dans les airs.
Ah ! laisse-moi pleurer, pleurer, quand de tes ailes
Tu rases l’herbe verte et qu’aux profonds concerts
Des forêts et des vents tu réponds des tourelles,
Avec ta rauque voix, mon doux oiseau des mers.
Hirondelle aux yeux noirs, hirondelle, je t’aime !
Je ne sais quel écho par toi m’est apporté
Des rivages lointains ; pour vivre, loi suprême,
Il me faut, comme à toi, l’air et la liberté.

« Salariée d’une entreprise de découpe de volaille »

Avant-hier s’est terminé le congrès de l’un des principaux syndicats français, CGT-Force Ouvrière. Ni sur une ligne plus ou moins revendicative comme la CGT, ni « moderne » comme Solidaires, ni ouvertement réformiste comme la CFDT, CGT-Force Ouvrière est un syndicat avec une identité culturelle très conservatrice, tout en ayant des revendications sociales.

Quel rapport avec la libération animale, donc ? Jutement, en raison du positionnement de ce syndicat, à son congrès il y a eu un peu de remue-ménage au sujet des retraites. Un journaliste faisant un compte-rendu note notamment ceci, qui justement nous intéresse :

15h35 – Vibrant plaidoyer d’une déléguée issue de la fédération de l’alimentaire sur l’inscription explicite dans la résolution aux 37,5 années de cotisation.

Salariée d’une entreprise de découpe de volaille, où elle règle le sort de 14 poulets à la minute, elle ne se voit pas le faire pendant 42 années pour pouvoir partir en retraite.

« Je souhaiterai rentrer la semaine prochaine dans mon syndicat en pouvant dire que la ligne confédérale est celle d’un retour aux 37,5 ans », a-t-elle crié à la tribune, provoquant bon nombre d’applaudissements dans la salle. Ecartée ce matin lors de la résolution protection sociale, cette vieille revendication de FO refait surface lors de la générale. Suspens…

Nous avons là une situation très compliquée, et en même temps pas du tout. Mais il est évident que le véganisme ne gagnera pas du terrain en France s’il ne sait pas répondre à ce genre de problématique.

L’agro-business représente beaucoup d’emplois, et il ne suffit donc pas de dire qu’il faut fermer les abattoirs. De même, cette travailleuse est objectivement une meurtrière puisqu’elle tue des poulets, mais pas subjectivement : elle n’a rien choisi.

Et elle ne se voit pas faire cet emploi pendant 42 années, une manière de souligner le caractère inhumain de l’entreprise.

Pourquoi n’arrête-t-elle pas, demandera-t-on ? C’est là que montrent leurs limites tant l’antispécisme que la lutte pour les « droits des animaux. » Car cette travailleuse n’a pas choisi l’oppression, l’antispécisme se trompe en opposant les humains aux animaux, de manière abstraite.

Et les droits des animaux ne pourront jamais exister dans une société où l’exploitation animale ramène un tel profit. En fait, tant qu’il n’y aura pas de critique de la nature même de la société, le véganisme n’avancera pas.

Critique de la société cela veut dire critiquer l’absence de la nature, son rejet en périphérie de villes toujours plus géantes et invivables. Cela veut dire aussi critiquer le mode de vie, tant celle de travailler que de passer son temps dans une société de consommation.

Le texte de Walter Bond sur son expérience dans les abattoirs est d’un grand intérêt, car il montre justement comment les humains confrontés aux massacres peuvent réagir, si on leur en donne les moyens, si on ne les rejette pas abstraitement comme « assassins. »

Il est totalement ridicule de critiquer la viande halal ou casher, ou encore les Chinois, etc., car tout cela est de la stigmatisation abstraite, de la généralisation fondée uniquement sur des clichés, des stéréotypes.

De la même manière, les gens qui travaillent dans les abattoirs le font car ils n’ont pas eu le choix, ils ont été entraînés dans la nécessité de gagner de l’argent pour vivre.

La travailleuse qui veut partir plus tôt à la retraite exprime un besoin bien plus grand qu’elle n’en a elle-même conscience. Mais alors, pour la convaincre, il faudra un projet solide, pas seulement des arguments moraux. Et là, seule est valable comme objectif l’harmonie avec Gaïa, au lieu de la destruction et du meurtre, conduisant à des vies aliénées et exploitées pour les humains.

Ce n’est pas 42 années, ni même 37,5 années qu’il faut travailler dans la « découpe de volaille », mais justement pas du tout. Pour cela, la société doit changer ses fondements et avoir des choix tournés vers l’harmonie avec notre planète, en refusant l’asservissement, l’exploitation, l’humanité faisant le choix d’être naturellement heureuse, tout simplement!

« …et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort »

Voici une information, parmi d’autres de libération animale, qu’il nous semble juste de commenter car elle souligne un aspect auquel on ne pense pas toujours quand on aborde la question du véganisme.

« Dans la nuit du 27 décembre 2010, nous sommes entrés dans une ferme intensive de cochons à Offanengo (province de Crémone [en Italie]) afin de donner la liberté et la chance de vivre à trois petits cochons, les arrachant au reste de litière.

Même si la mère ne le saura pas, elle aura la rare chance d’avoir trois enfants qui profiteront de la lumière du soleil, de la joie de courir et de jouer librement dans l’herbe.

La ferme est l’une des plus grandes que nous avons jamais visitée.

Nous avons été choqués par le nombre de cochons enfermés (environ 4000 mères avec leurs 12 porcelets, ainsi que des adultes enfermés dans des cages pour être engraissés) et par le système totalement automatisé avec la dernière technologie, où les cochons perdent totalement leur individualité et deviennent du jambon dès la naissance.

Nous avons laissé le destin choisir les trois heureux cochons parmi les milliers, et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort.

ALF »

Cette dernière phrase est indubitablement quelque chose qui relève d’un humanisme propre aux temps modernes. C’est une phrase terrifiante de par sa portée morale.

Car ici il ne faut pas penser seulement aux risques encourus par les gens ayant mené cette action ; il faut penser à l’énorme pression qui va les accompagner après, de par la question du choix des trois porcelets. Une question qui les hantera, de par son dilemme terrible.

Une question en fait décidée par la capacité de transport et d’hébergement. Mais au-delà de cette question et de celle de l’ALF, un tel questionnement est d’une grande importance pour toute personne végane, ou en passe de le devenir.

En effet, beaucoup ne pensent pas à faire le saut, car pensant que la machine de la mort est un grand « tout » et qu’ainsi être vegan à sa propre échelle individuelle ne sert à rien. A quoi cela sert, en effet, puisque « logiquement » et « théoriquement » cela ne changera rien ?

Et finalement le véganisme lui-même apparaît comme « extrême » voire absurde, puisque finalement, il ne change rien à l’échelle globale. C’est un écueil très important, qui traumatise forcément toute personne confrontée au véganisme.

C’est une étape pourtant aisée à surmonter, quand on pense que le véganisme n’est pas la fin d’un processus, mais bien le début. Le véganisme amène à la compréhension de Gaïa et à une nouvelle éthique sur notre planète.

Il ne s’agit pas seulement d’apporter une pierre à l’édifice… il s’agit de vivre de la seule manière possible de vivre vraiment et de manière heureuse.

Aussi, quand on est végan, lire:

« Nous avons laissé le destin choisir les trois heureux cochons parmi les milliers, et c’est d’un coeur lourd que nous avons rapidement quitté l’usine de la mort. »

c’est une chose qui ne peut que nous arracher des larmes, car « on sait » la dimension qu’a le véganisme pour une nouvelle humanité, munie d’une nouvelle éthique.

Earth Crisis – La disparition de l’Eden

Texte de la chanson d’Earth Crisis, « Edens Demise » (La disparition de l’Eden).

Edens Demise
Poisoned tears fall from a corroding sky down
to a tortured earth that’s been left to die.
The oceans diseased, the stricken lands decay.
Disparition de l’Eden
Les larmes empoisonnées tombent du ciel corrosif
sur une planète torturée qui a été abandonnée à la mort.
Les océans malades, les terres sinistrées décadant.

Mankind’s supremist mentality has set this world ablaze.
Nature’s plan forever altered,
animals lost to extinction.
La mentalité suprémaciste de l’humanité a incendié ce monde.
Le plan de la nature altéré pour toujours,
des animaux perdus dans l’extinction.

This society based on greed fuels the onslaught of destruction.
The circle of death ends with the instigators victimized.
The means to quench a selfish lust brings eden’s demise.
Cette société fondée sur l’avidité nourrit l’assaut de la destruction.
Le cercle de la mort se termine avec les instigateurs devenus victimes.
Les moyens pour assouvir le plaisir égoïste provoquent la disparition de l’Eden
.

Mass-murder, demonic cruelty. Absolute fascism.
To end the enslavement and slaughter,
the antidote is veganism.
Le meurtre en masse, la cruauté démoniaque. Le fascisme absolu.
En terminer avec l’esclavage et le massacre,
l’antidote est le véganisme.

Don’t let your outrage for injustice ends where your selfishness begins.
I have conquered through selfcontrol, together we can win.
Respect for nature and innocent life,
the end of human over human oppression.
Ne laisse pas ton indignation pour l’injustice terminer là où commence ton égoïsme.
J’ai conquis par le self-control, ensemble nous pouvons gagner.
Le respect pour la nature et la vie innocente,
la fin de l’oppression de l’humain sur l’humain.

A peaceful world can evolve after animal liberation.
To persist with what is immoral is illogical.
Un monde pacifié peut s’élaborer après la libération animale.
Persister dans ce qui est immoral est illogique.

There’s no excuse for violence against nature
or for the innocent to be killed.
I see so much sickness. The enemy surrounds.
I see so much sickness.
I fear what the future holds.
Il n’y a pas d’excuse pour la violence contre la nature
ou pour la mort de l’innocent.
Je vois tellement de folie. L’ennemi est partout.
Je vois tellement de folie.
Je crains ce que le futur réserve.

I have hope that the point of no return has not yet been passed.
These are the final moments. Sand pours from a broken hourglass.
J’ai l’espoir que le point de non-retour n’a pas été atteint.
Ce sont les derniers moments. Le sable coule d’un sablier brisé.

Un policier infiltré dans des ONG écolos change de camp

Voici un article du blog du quotidien Le Monde appelé « Chroniques pour une économie sociale durable. » Y est question l’activité de Mark Kennedy, un agent de la police infiltré dans les mouvements activistes. Une telle chose ne doit bien entendu pas nous surprendre, puisque l’écologie, la libération animale… toute remise en cause des principes d’oppression et d’exploitation font peur à un système qui compte bien se maintenir en place.

Par contre, et c’est bien plus rare bien entendu, le policier en question a été « contaminé » par la culture contestataire…

C’est une histoire d’infiltré digne des films de Martin Scorsese. Ici, ce n’est pas la pègre irlandaise qu’affronte sans merci la police mais la mouvance écologiste. Dans le rôle du “bad cop” contraint d’agir en sous-marin et de mener une double vie, Mark Kennedy, un agent de Scotland Yard qui a passé sept ans comme taupe dans des dizaines de groupes de protestation, des militants antiracistes, des anarchistes mais surtout des associations et ONG vertes.

L’auteur de ce scénario qui s’avère tout sauf fictif, c’est le Guardian, qui publie aujourd’hui une enquête à la fois passionnante, haletante et effrayante.

Celui qui risque fort de déchaîner les tabloïds anglais ne s’est pas contenté d’être un espion passif, dont la mission consiste à glaner discrètement des informations confidentielles. Il s’est en réalité largement impliqué dans les organisations qu’il avait infiltrées, voyageant dans 22 pays, participant à la recherche de fonds et jouant un rôle de premier plan dans certains des affrontements les plus médiatisés de cette dernière décennie.

A ses débuts comme taupe, en 2003, Mark Kennedy choisit comme couverture celle d’un grimpeur professionnel, Mark Stone, avec pour but de perturber les associations pacifiques britanniques de lutte contre le changement climatique.

Alors âgé de 33 ans, arborant des cheveux longs, des boucles d’oreilles et des tatouages, il assiste à presque toutes les manifestations de grande envergure au Royaume-Uni jusqu’aux protestations contre le G20 à Londres en avril 2009.

Tout bascule à ce moment-là, lorsque l’infiltré et des militants écologistes tentent de pénétrer à l’intérieur de la centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, dans le centre de l’Angleterre, dans le but de la stopper pour empêcher l’émission de milliers de tonnes de carbone. Plus de 110 manifestants sont alors arrêtés. Six sont actuellement jugés pour complot par la Haute cour de justice anglaise.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, et la taupe retrouver les rangs de la police dans la discrétion la plus absolue. Mais entre temps, Kennedy semble avoir changé de camp et rejoint la cause écologiste, adhérant à la lutte contre le changement climatique. Il décide alors de ne pas laisser ses nouveaux “amis” être jugés coupables et contacte les avocats de la défense pour témoigner en leur faveur. C’est le coup de théâtre au procès. Et son identité s’avère dévoilée.

Le procès est donc aujourd’hui suspendu, la police devant se justifier sur ses méthodes d’infiltration. Les juges doivent aussi se prononcer sur le rôle précis joué par Kennedy, qui a aujourd’hui quitté le Met ainsi que le Royaume-Uni. Pour l’instant, les documents saisis par la justice prouvent que la mission avortée d’arrêt de la centrale a été pour l’essentiel imaginée, organisée et réalisée par l’ex-flic. Agent provocateur ou policier passé militant écolo, les juges trancheront.

Reportage sur les vegan de Londres

On peut voir ici un  court reportage sur  le végétarisme et le véganisme à Londres. Le reportage présente ce mode de pensée éthique comme étant quelque chose de « sexy » ! Selon la présentatrice les Anglais auraient rendus « l’ecologie sexy » !! Dans un pays où le véganisme est développé et est un acte militant, entendre ce genre de propos de bobo inculte est horripilant.

Bien que le reportage ait l’avantage de présenter la présence relativement imposante du véganisme à Londres (on notera que 1 Londonien sur 10 ne mange pas de « viande »), le reportage mélange à toutes les sauces végétarisme, végétalisme, le véganisme étant soit à part, soit inexistant, soit une sorte de suite « fashion » du végétalisme. « Fashion » car il n’est pas question de militantisme (sauf à travers les marchandises véganes militantes vendues dans les commerces présentés) ni d’activisme, mais le reportage s’intéresse surtout aux restaurants et boutiques de vêtements vegan…

Bien que le reportage soit très superficiel et assez péteux tout de même (« oui une chaussure vegan ça existe », « eh oui il y a une littérature végane »), il vaut le coup d’être regardé et de se dire que nous pouvons facilement inverser la tendance pour sauver les animaux et la planète…

A condition bien entendu d’avoir une vision claire de la libération animale, une vision absolument sans compromis, une vision qui n’amène pas à se cantonner dans une vie individuelle en faveur de « droits » pour les animaux, mais à s’engager radicalement dans la bataille pour notre planète!

Plus d’un million de cochons enterrés vivants

Ce monde pourrait être un paradis mais, dans l’état actuel des choses, il est infernal. Et cela non parce qu’il est « mauvais » par nature… La raison qui sous-tend tout est la destruction intéressée.

Ainsi, lorsqu’un produit vendu par une entreprise est périmé, il est détruit. Les animaux n’étant que des marchandises (comme les autres), alors la sentence est la même.

On a droit ainsi à une réalité des plus barbares, des plus infamantes. La clique de racistes y verra une absence de morale « asiatique » et les réformistes la justification à un appel pour les « droits des animaux. »

Nous, nous n’y voyons qu’une monstruosité qui doit soulever les coeurs, les esprits, et amener à un engagement limpide, sans ambiguïté ni compromis, en faveur de la libération animale et la libération de la Terre.

La fièvre aphteuse frappe en effet, depuis fin novembre 2010, les fermes-usines de Corée du Sud. Dans ces cas-là, le massacre des animaux est automatique, afin d’éviter la contagion.

Ici, a été décidé de procéder en une quarantaine de jours au meurtre de 107 500 « têtes de bétail », de presque 1 230 000 cochons, de plus de 3 700 chèvres et de cerfs.

Plus de deux autres millions d’animaux, eux aussi destinés à mourir à l’abattoir, seront vaccinés.

Évidemment, certains argueront qu’il s’agit d’une question de sûreté. Sauf que justement, dans cette folie de la course au profit, le nombre d’animaux atteint de fièvre aphteuse est de… 112.

L’économie capitaliste vise en fait à préserver coûte que coûte son système de fermes-usines (avant l’épidémie, il y avait en Corée du Sud 3,4 millions de « têtes de bétail » et 9,4 millions de cochons).

Et dans ce meurtre en masse… la technique couramment utilisée est d’enterrer vivant.

Pour les médias comme pour l’idéologie dominante, c’est quelque chose de banal, dont il n’est pas la peine de parler. Pas pour nous. Mais leur « black-out » à ce sujet doit bien nous faire comprendre que ce genre d’évènements, s’ils sont connus, provoquent sans nul doute partout la rage et la colère face à la barbarie!

Corail des caraïbes

Des coraux ont été découverts dans l’océan, à 19 kilomètres de la La Parguera, au large de Porto Rico, dans les Caraïbes.

Cette découverte est d’importance, car dans la région, en 2005, les eaux ont été plus chaudes que d’habitude. La conséquence en a été que, dans certains récifs, la très grande majorité des organismes a disparu, en raison du blanchissement.

Cette maladie du corail anéantit la relation de symbiose entre les polypes de corail et les algues unicellulaires, et il n’est pas difficile de deviner qu’elle a comme cause principale les activités humaines, depuis la modification de la densité de l’eau (crèmes solaires, pétrole…) jusqu’à l’acidification des océans en raison du Co2 de l’atmosphère.

Les chercheurs peuvent ainsi voir comment le corail se comporte dans cette zone rarement étudiée, puisque d’une profondeur d’entre 30 et 150 mètres. Il s’agit des coraux les plus profonds qui existent, utilisant un minimum de lumière.

C’est encore la preuve que nous avons besoin d’une humanité fondée sur la libération animale et la libération de la Terre. Déjà, pour réparer les dégâts massifs provoqués, mais également pour protéger la planète en général, pour vivre heureux et heureuse dans l’harmonie de la connaissance de la Nature.

Exploitation, souffrance animale et volonté d’agir

Voici un petit reportage très intéressant car dressant un panorama de l’exploitation et de la souffrance des animaux. Cet ancien reportage télévisé montre les sévices endurés par les animaux des zoos, des laboratoires, de boucherie, à cause de la chasse…

Les images sont très difficiles, à l’instar de ce que vivent au quotidien les animaux exploités…

Que ce genre de reportage soit diffusé sur les chaines nationales de grande écoute (bien qu’ici ce documentaire n’a été vu que sur France 3 Sud) est une très bonne chose pour informer, voire sensibiliser à la souffrance animale.

Cependant, ne soyons pas dupes car la seule solution proposée est de les laisser « vivre correctement ». Mais que signifie donc « vivre correctement » ? Un élément de réponse est dans la suite de la citation de la journaliste :

« et quand on les tue leur éviter un maximum de souffrir »

Même si ce principe peut sembler, au tout premier abord, correct, les animaux n’ont pas à vivre simplement « correctement ». Les animaux, tous les animaux, doivent vivre dignement, sans exploitation, sans réformisme visant à seulement donner bonne conscience aux consommateurs et consommatrices !

La seule solution à la souffrance et l’exploitation est le véganisme et la libération animale. Le reste n’est rien et n’existe que pour rassurer et tenter de convaincre d’une fausse bonne action morale.

D’ailleurs la conclusion résume malheureusement très bien la mentalité à l’égard des animaux :

« Car les respecter c’est aussi nous respecter »

Les animaux en tant que tels ne sont ni pris en considération ni respectés pour ce qu’ils sont : des êtres à part entière vivant pour eux, pour leur survie. Il serait temps

de respecter les animaux de manière désintéressée, aimer les chats car ils apaisent, aimer les chiens car ils sont fidèles, aimer les grands singes pour leur familiarité avec nous….

Les animaux n’existent pas pour être à notre service, ni pour panser nos plaies et encore moins pour servir de défouloir, comme le relate cette nouvelle actualité, qui montre une fois de plus que les animaux ne sont considérés que comme des outils à notre service. Et si « cet outil » n’a bien fonctionné, on déverse sa haine sur lui.

C’est l’histoire de Nicolas, un galgo retrouvé laissé pour mort sur le bord d’une route espagnole. Que Nicolas n’ait pas succombé aux atrocités qu’il a subit est incroyable car il avait les hanches totalement pourries et ses muscles ont été coupés par un objet tranchant.

Voici des images des blessures insoutenables du chien et voici le communiqué de l’Europe des lévriers:

UNE BOUCHERIE !!!!

Il n’est pas mort. Lorsqu’elle a trouvé ce galgo gisant sur la route, Leticia a du garder tout son sang-froid. Du sang ? Il y a bien longtemps qu’il n’en coulait plus de ses blessures. C’était un galgo chocolat. Il a été trouvé le jour de Noël dans la ville de Tolède…

En dix ans de sauvetage de galgos, Cristina et moi, nous n’avons jamais vu une telle horreur ! Ce galgo a reçu 3 balles dont l’une d’entre elles est encore dans son abdomen. Mais ce n’est pas le pire. Ses hanches ont été coupées dans la chair et dans le muscle.

Après auscultation du vétérinaire, on en conclut que son galguero a tiré sur lui, laissé pour mort, puis il l’a découpé de chaque côté des hanches jusqu’à l’os. Ce galgo est resté dans cet état pendant plusieurs semaines. Lorsqu’il a été trouvé, sa chair était tellement pourrie que l’odeur en était insupportable. Il aurait subi ce supplice en été, il aurait été mangé vivant par les vers. Ses plaies était tellement infectées que le vétérinaire chercha d’abord à endiguer l’infection.

Allez trouver un vétérinaire ouvert un 25 décembre ! Tout était fermé. Personne n’aurait ouvert, surtout pas pour un galgo. Désespérée, Leti l’apporta au premier vétérinaire qui lui ouvra sa porte. Deux jours plus tard, il fut transporté d’urgence dans la clinique de Cristina à Madrid … «

Ce galgo est dans un état catastrophique, où l’avez-vous trouvé ? » s’écria, horrifié, son vétérinaire. Les hanches du galgo étaient totalement pourries et ses muscles visiblement coupées par un objet tranchant. Le vétérinaire reconnu que cet acte était d’une incroyable cruauté. Ce galgo n’a que … 8 mois !!!

Lorsque Leticia l’a trouvé, ce galgo pourrissait vivant !!! Il est resté sur la table d’opération pendant 2 heures. Il a fallu retirer toute la chair pourrie… beaucoup de chair et rogner autour de l’os… Nous ne savons pas s’il s’en sortira mais il se bat admirablement pour rester en vie. Il arrive déjà à manger seul et à marcher. Bien sûr, il est sous l’effet de la morphine, sinon ses cris de douleur seraient assourdissants. Il serait impossible de supporter une telle souffrance.

Notre vice-présidente, Cristina, va le prendre en accueil en espérant qu’un jour une famille pourra l’accueillir en France. Il va avoir besoin de soins plusieurs fois par jour : changer ses bandages, veiller à ses médicaments, le surveiller…. C’est le premier défi de Cristina pour 2011 comme Sari autrefois. Elle l’a nommé «NICOLAS », comme Saint-Nicolas qui donna naissance au personnage du Père Noël. C’est sûr : Cristina est le plus beau cadeau que ce galgo puisse rêver. Longue vie à toi, Nicolas !

http://www.kizoa.fr/diaporama/d1383195kP101815350o4/nicolas
http://www.youtube.com/watch?v=I3T56qtgb1Q
http://www.youtube.com/watch?v=I3T56qtgb1Q
http://www.youtube.com/watch?v=fEeFD016ekY

Que nous soyons choqués par ces terrifiantes images est un fait, que nous souffrons pour ce chien, et pour tous les autres animaux, est tout à fait normal, naturel.

Ceci étant, cette souffrance doit donner la force de se battre pour libérer et sauver les animaux de leur abject statut de marchandises.

Le véganisme n’est pas une démarche individuelle pour se donner bonne conscience, le véganisme a pour but de sauver des vies et de se battre pour perpétrer cela. La souffrance ressentie, quand on sait les atrocités subies par les animaux, ne doit pas se transformer en haine misanthrope non constructive.

C’est à nous d’agir, nous en avons le pouvoir et la capacité, il faut se forcer à dépasser ce sentiment improductif afin d’amener au véganisme et ainsi de laisser les animaux vivre librement, ne jamais leur supprimer la vie!

Walter Bond: libération animale et libération de la Terre

Si les personnes en faveur des « droits des animaux » ne s’intéressent pas à la libération de la Terre, tel n’est pas le cas de celles en faveur de la libération animale. Libération animale et libération de la Terre ne sont plus deux projets proches et parallèles ; de par leur nature, ils se rejoignent.

Le blog central d’Earth First ! aux Etats-Unis parle systématiquement de la libération animale ; le site Bite Back ne publie pas que les communiqués de l’ALF mais également ceux de l’ELF, les deux structures étant ouvertement les mêmes en Amérique du Sud, etc. etc.

C’est une nouvelle mentalité, dont LTD est fière de faire partie ! Notre planète se meurt, et il est fou de refuser de constater cela… et de ne pas chercher à changer la situation.

Voici justement un texte de Walter Bond à ce sujet. Nous avons déjà parlé de cet activiste, et rappelons que son procès aura lieu le 11 février et qu’un site organise le soutien : supportwalter.org.

Walter est en prison pour des raisons politiques : ses actions étaient motivées par la libération animale et la libération de la Terre. On peut critiquer ces actions, tout comme on peut trouver dans son texte des points critiquables. Toutefois, cela ne doit en rien empêcher d’affirmer clairement sa solidarité envers quelqu’un dont la sensibilité est nécessairement la nôtre.

Soit on est une partie du problème, soit on est une partie de la solution… Walter n’est pas une partie du problème.

Biocentré et symbiotique

De Golden, prison du Colorado

15 décembre 2010

Je soutiens qu’on ne peut vraiment être pour la libération animale sans avoir au moins le même intérêt pour la libération de la Terre.

La raison essentielle à cela est que toute la vie est en symbiose avec son environnement.

En tant qu’adultes dans la société occidentale eurocentrée, on nous a appris à compartimenter tout ce que l’on voit. Cela provient d’une tendance maniaque à relier les choses seulement en terme de valeur personnelle.

En d’autres termes, on nous a appris dès le premier jour à voir le monde uniquement à partir de notre point de vue : humainement centré et humainement suprême.

Une manière intéressante de voir la suprématie humaine à l’oeuvre chez presque tout le monde consiste en le fait de poser la question : « Parle moi de l’histoire du monde. »

Pratiquement chaque personne à qui j’ai posé cette question a répondu, comme dans un réflexe, avec des exemples de l’histoire humaine, de différentes époques et de différents endroits.

Vous entendrez rarement parler de l’histoire des dinosaures, de la tectonique des plaques, ou de l’abondance profonde et de l’évolution de la vie aquatique. Vous n’entendez pas plus parler des innombrables espèces, des types et de l’abondance du royaume végétal ou des mouvements et cycles de la Terre Mère elle-même.

Non. D’habitude, si quelqu’un creuse vraiment, vous entendrez peut-être parler des hominidés ou de notre proche parent, les grands singes. Qui apparemment sont seulement important en raison de leur relation proche avec nous.

Si on regarde à presque toutes les religions dans le monde, nous voyons pareillement que le dieu ou les dieux de toute la création ne s’intéressent qu’à nous humains. Dans la bible, il y a à peine deux pages au début de la Genèse pour expliquer la création de l’entière matière de l’univers, de la Terre et de toutes ses créatures.

Le reste est au sujet des humains. Comme il est ridicule et vain de penser que toute la vie n’est là que pour le bénéfice d’une seule vie.

Dans la mythologie hindoue, nous pouvons voir que, pour des raisons inexpliquées, les humains sont en haut de la chaîne karmique de nourriture et être né humain est à seulement à un pas de la divinité. Je soutiens que c’est ce genre de vanités totalement insatiables qui a fait des humains un cancer et une pestilence pour la Terre et toute la vie sur elle.

Je pense que l’on peut être certainement spirituel et pour autant séparer du fait de s’autocentrer de telle manière profondément spéciste. Les athées, bien que bien plus libre-penseurs en de nombreux points, semblent également porter avec eux les vestiges de la suprématie humaine.

Même les « ufologistes » [fans d’ovnis] considèrent que les aliens – qui sont toujours décrits comme humanoïdes – seraient suffisamment brillant pour déformer le temps et l’espace pour traverser les multivers [=plusieurs univers] juste pour… venir sur Terre et insérer des objets métalliques et froids dans nos rectums.

Mais, retournons à ce qui compte – la Terre. Comme j’ai dit, nous ne sommes pas importants, c’est la Terre-mère qui l’est.

Et toute la vie est dépendante à 100% d’elle, 100% du temps. Sans oxygène à respirer, vous mourriez en quelques minutes. Sans eau, en quelques jours. Sans nourriture, en quelques mois. Et sans un environnement naturel, en quelques années.

La Terre-mère est la vraie déesse et nous sommes justes une petite inscription dans son livre de la Vie. La seule qui nous rend importante, vraiment, c’est nos profondes folies et caractère mauvais à la face du globe.

De nombreuses fois dans mes écrits, j’en réfère à la mort des animaux et de la Terre comme étant un « holocauste. » Je comprends que les humains centrés sur l’humanité considèrent « l’holocauste » comme la pire chose qui soit arrivée. Mais ce n’est vraiment qu’une goutte d’eau dans le vase comparé à notre propre holocauste contre la Terre.

Ce qui est arrivé aux Juifs dans les mains des nazis était fou cruel. Ce que les blancs ont fait aux peuples natifs et continuent de le faire dans le monde est atroce.

Mais même s’il y a bien entendu des corrélations à faire entre toutes les formes d’oppression, ce ne sont pas des comparaisons réelles. Ce qu’un segment de la race humaine fait à un autre n’est nulle part proche de la perfidie de notre espèce contre toutes les autres espèces.

Nous (l’humanité) détruisons, polluons et rendons éteintes d’entières espèces et variétés de la Vie. Nous les chassons à mort, nous les mangeons à mort. Nous les braconnons à mort. Nous détruisons leurs habitats et empoisonnons leur bio-dome.

Nous perpétuons le plus grand holocauste qui ait jamais eu lieu dans l’histoire du monde ! Nous domestiquons, subjuguons et scellons le destin de tous.

Ce théâtre de folie ne prendra fin que de deux manières.

Ou bien nous adoptons une attitude bio-centrée ou nous salopons la Terre jusqu’à ce qu’elle réplique (et il est facile d’imaginer que nous n’allons pas gagner face à la colère de la Terre, avec notre kilo et demi de matière grise).

Bio-centré, c’est juste un mot pour dire « du point de vue de notre Mère la Terre », au lieu de seulement par rapport à notre propre espèce (par « notre » Mère la Terre je veux dire pour toute la vie, pas seulement pour les humains).

Commencer le changement de modèle de pensée vers une vision du monde bio-centrée est une voyage d’une vie entière, pour nous humains aliénés. Nous sommes l’animal domestiqué original.

Le premier pas est le fait que tout est inter-relié. Comme je l’ai dit plus tôt, toute vie est symbiotique à son entourage ou son environnement. Il y a des millions d’exemples de cela dans la nature.

Un exemple simple est un écureuil dans un arbre. Il est évident à mes yeux qu’il y a des extensions de l’un à l’autre. L’écureuil est grosso modo de la même couleur que l’écorce de l’arbre. Son petit pied et ses griffes maintiennent l’écureuil dans sa recherche de nourriture et d’abri. Et l’écureuil garde les prédateurs à l’écart et diffuse les graines pour l’arbre. De manière symbiotique.

Et également, de la même manière, un mystère d’interconnexion simple mais plus curieux est « la visage. » Presque toute la Vie a un visage. Dans l’eau, sur la terre, dans les airs. Des yeux, un nez, une bouche. Pourquoi ? Parce que la vie sur la Terre-mère est une manifestation de l’intelligence de la nature ; bien plus majestueuse et imaginative que quiconque n’étant une des inscriptions dans son livre de la Vie.

De la même manière qu’il y a des millions de manières de relations symbiotiques entre la Terre et l’animal que nous pouvons observer, il y autant de manières de considérer l’interconnexion. Bien trop pour ce bref article.

Mais aucune de ces contemplations de compte tant qu’elles ne se manifestent concrètement par des actions. Si notre compréhension de l’interconnexion ne change pas nos pratiques alors nous ne l’avons pas réellement compris de telle manière à commencer quelque chose par rapport à cela.

Quand je suis devenu vegan, tout d’abord, je me rappelle avoir senti une certaine énergie quant à cela. En regardant dans le passé, je sais maintenant que ce que j’ai ressenti est une petite partie de l’intégration. Un pas en avant dans le fait d’être une composante des choses, plutôt que d’essayer d’être suprême.

Je pourrais manger des animaux et leurs sous-produits si je le choisissais. C’est une capacité que j’ai. Mais je ne pense pas que ce soit mon droit. Le fait que je le puisse ne veut pas dire que je le doive.

M’extirper de cette position perçue – soit être une partie d’une « race supérieure », la race humaine – a fait voler en éclat quelque chose dans mon esprit. Cela m’a aidé dans mon rapport aux autres, et cela m’a aidé à me rebeller et à lutter pour ceux qui ne peuvent pas se battre pour eux-mêmes.

La mentalité d’interconnexion m’aide encore aujourd’hui. Mes insignifiantes peurs et tribulations ne sont pas ce qui est important.

Ce à quoi je suis part est important. Ce pour quoi je me bats est important. Cette Terre est ma mère et vous devez votre vie à votre mère.

Les animaux qui vivent autour de nous, grands et petits, sont d’autres nations, des semblables sentients tout comme nous. Non pas seulement avec leurs caractéristiques d’espèces, mais également en tant qu’individus. Tout comme jamais deux personnes, deux chats ou deux chiens ne sont semblables.

La seule chose que nous faisons de manière meilleure que le reste est de manipuler notre entourage. Nous déformons, tordons et jouons aux alchimistes jusqu’à ce que nous ayons des voitures, des téléphones, des bombes et tout ce que nous envisageons.

Mais nous utilisons nos capacités données par la nature pour des buts égoïstes et au détriment de la Terre. Notre avancée semble être le cancer de la Terre. Il y a à mon esprit au moins une douzaine d’insectes qui sont vitaux à l’écosystème. Mais si les humains cessaient immédiatement d’exister, on ne nous regretterait pas. La Terre s’en trouverait mieux.

Comme je suis bio-centré, je ne suis pas un fan d’une civilisation avancée, sur le plan technologique. Le plus nous innovons, le plus les gens compartimentent. Dans ce processus, les gens deviennent des invalides sociaux.

Au lieu de parler à la personne à côté de soi dans le bus, on est assis de manière glaciale et on envoie un texto à quelqu’un à l’autre bout de la ville. Au de s’engager dans des interactions sociales véritables, nous devenons une partie des « communautés en ligne » où chacun est uniquement comment il se présente et aucune petite manie de quelqu’un ne doit être prise en compte ou même admise.

Au lieu de se confronter au mal, on fait un blog à ce sujet, comme si le fait d’être d’accord passivement avec une idéologie pourrait prendre la place d’agir par rapport à cela. Je préfèrerais donner des coups de poings à un fasciste que de faire ami-ami sur internet avec une série de « généraux » assis sur une chaise devant un ordinateur.

Le plus nous philosophons et rendons ces questions abstraites, plus nous nous éloignons de faire quelque chose à ce sujet.

La solution au problème de la Terre en train d’être assassinée n’est pas de porter des jeans étroits et de ne pas se laver. La solution est la même que lorsque les Native Americans [les Amérindiens] ont pris le sentier de la guerre pour notre mère la Terre.

C’est la même solution que lorsque le Black Panther Party est devenu malade de voir des flics tuer leurs gens dans les rues. Et c’est la même solution que lorsque les Suffragettes en ont eu assez d’être battues selon le même principe avec lequel les grands-parents des Black Panthers ont été fouettés jusqu’au bout.

La solution est de voir les problèmes pour ce qu’ils sont, de refuser des les accepter plus longtemps, et de se battre de manière infernale, jusqu’à ce que vous soyez mort, emprisonné, ou que les choses ont changé ! C’est la réalité. On ne re-devient pas sauvage en étant domestiqué.

Notre mère la Terre n’a besoin de porte-paroles, elle a besoin de guerriers. Si ces mots semblent durs, c’est seulement parce que quelque chose doit agir comme un contre-poison à la couardise et l’apathie du premier monde, des ronronnements des junkies de la consommation.

Les mouvements militants de la libération animale et les mouvements militants de la libération de la Terre sont des extensions les uns des autres.

Tout comme l’écureuil et l’arbre. Ensemble nous formons le pinacle de tous les autres mouvements de libération, parce que si nous échouons il n’y aura plus d’humanité à libérer.

Le temps sera bientôt celui où notre Mère la Terre va répliquer tout comme un corps cherche à détruire un virus, et le bouleversement agira tant sur le juste que l’injuste. Et quoi que nous pensions, nous paierons pour ne pas avoir agi.

La libération de la Terre, quel qu’en soit le prix!

La conception dénaturée de l’animal-machine

Voici un extrait du livre de Charles Patterson, Un éternel Treblinka.

La question abordée est très importante pour nous en France: c’est celle de l’animal-machine. Cette conception dénaturée au possible vient surtout de Descartes, et elle est extrêmement présente dans la pensée des gens en France.

Par conséquent, si on ne la renverse pas, alors on ne peut pas faire triompher la libération animale… Mais cela veut dire forcément alors qu’on doit assumer la libération de la Terre, parce que considérer l’animal comme une machine est précisément une conception dénaturée…

Impossible de faire avancer le véganisme en France sans voir cela: la France anti-écologiste et la France anti-vegan, c’est une seule et même France, c’est celle de Descartes…

Au début de l’ère moderne, l’idée de l’homme au sommet de la création était le point de vue dominant. « L’homme, si nous cherchons les causes finales, peut être considéré comme le centre du monde, attendu que si l’homme était retiré du monde, le reste semblerait à l’abandon, sans but ni projet » écrivait Francis Bacon (1561-1629).

Dans cette vision humano-centrique, les animaux étaient faits pour l’homme, chacun créé spécifiquement pour servir un but humain. Les singes et les perroquets étaient « destinés à faire rire les hommes » alors que les oiseaux chanteurs étaient créés « exprès pour divertir et charmer l’humanité. »

La tentative la plus téméraire pour élargir le fossé entre humains et animaux fut une doctrine mise en avant à l’origine en 1554 par un médecin espagnol, mais formulée indépendamment et rendue célèbre à partir de 1630 par le philosophe et homme de science français René Descartes.

Cette doctrine, développée et élaborée davantage par ses successeurs, déclarait que les animaux n’étaient que de purs et simples machines ou automates, pareils à des horloges, capables d’avoir un comportement complexe, mais totalement incapables de parler, de raisonner ou même, selon certaines interprétations, d’avoir des sensations.

Les successeurs de Descartes soutenaient que les animaux n’éprouvaient pas de douleur et que leurs cris, leurs hurlements, leurs contorsions n’étaient que des réflexes externes, sans lien avec une sensation interne.

Élargir à ce point le fossé entre l’homme et l’animal fournissait de loin la meilleure rationalisation jamais entendue en faveur de l’exploitation humaine des animaux.

Non seulement le cartésianisme absolvait Dieu de l’accusation de l’accusation de causer injustement de la douleur à des animaux innocents en autorisant les hommes à les maltraiter, mais il justifiait aussi l’ascendant des hommes sur eux et les libérait, comme dit Descartes, « de tout soupçon de crime, si souvent qu’ils mangeassent de la viande ou tuassent des animaux. »

Europe Ecologie – les Verts : même pas un mois d’activité, et déjà les clans s’affichent

C’est totalement fou : les élections présidentielles sont dans une année et demi, et déjà Europe écologie – les Verts se déchire, alors que le congrès de fondation a eu lieu il y a même pas un mois !

Le gâteau électoral a l’air tellement grand que cela part dans tous les sens, avec un opportunisme débridé incroyable, et bien entendu sans rapport aucun avec l’écologie et l’urgence pourtant nécessaire.

Le premier coup d’éclat a été fait par Jean-Paul Besset. Trotskyste (à la direction de la LCR pendant onze ans), puis rédacteur en chef du quotidien Le Monde pendant dix ans, Besset est le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot.

Il est député européen, et évidemment proche de Nicolas Hulot – Nicolas Hulot qui était justement présent lors du congrès de fusion Europe Ecologie – Les Verts, à la mi-novembre. Fusion dans laquelle il a joué un grand rôle, et il devait même devenir président de leur « parlement ».

Pourquoi donc claque-t-il la porte ? Voici ce qu’il a expliqué, dans une lettre rendue publique dans le magazine très anti-écolo Marianne :

Pourquoi j’abandonne

J’ai décidé de renoncer à toute responsabilité au sein d’Europe Ecologie-Les Verts. Cette décision est mûrement réfléchie. Elle n’est le fruit ni d’un coup de tête ni d’un coup de blues. Elle révèle l’impuissance que je ressens de plus en plus douloureusement face à une situation de conflit interne qui m’apparaît, en l’état, dominante, indépassable, broyeuse d’énergie et d’espérance. Elle vise aussi à dissiper l’illusion fédératrice que ma présence entretient dans la direction du mouvement, entre marteau et enclume.

Autrement dit, j’avoue l’échec, personnel et collectif : je ne souhaite plus m’épuiser à construire des passerelles alors que l’essentiel des préoccupations consiste à entretenir les suspicions ou à rêver d’en découdre pour affaiblir tel courant, détruire tel individu ou conquérir tel pouvoir. Je n’assumerai pas plus longtemps la fiction et l’imposture d’un rôle revenant à concilier l’inconciliable.

Si ma mise à l’écart volontaire, dont je pèse amèrement le sens négatif aux yeux des militants sincères, peut servir à quelque chose, c’est de dissiper le rideau de fumée et chasser l’hypocrisie: que les masques tombent ! Que les couteaux sortent s’ils doivent sortir ou que les convictions l’emportent enfin sur les ambitions, mais qu’au moins il se passe quelque chose, qu’Europe Ecologie-Les Verts échappe à ce climat délétère de guerre froide et de paix armée !

I have a dream… Oui, j’avais fait le rêve que les Assises de Lyon, le 13 novembre, seraient une date « constituante », consacrant l’aboutissement d’une démarche de dépassement collectif pour construire une force alternative, responsable et désirable, indispensable aux enjeux de l’époque. Cette journée devait marquer les esprits au point de les transformer grâce à un sentiment d’appartenance commune, emportés par une dynamique qui submergerait les inévitables aigreurs, les petits calculs, les préjugés stupides, les médiocrités recuites. J’ai cru que la force de l’essentiel l’emporterait sur les turpitudes usuelles. Qu’il y aurait donc un avant et un après Lyon…

Je me suis trompé. Lourdement. Il est impossible de parvenir à faire la paix entre ceux qui aspirent à la guerre.

Il y a bien un après Lyon… mais, à l’image du nom retenu (Europe Ecologie-Les Verts), il reproduit ce que nous avions eu tant de mal à contenir dans l’avant Lyon : le scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le monopoly des territoires. Règlements de compte, délices du déchirement, obsessions purificatrices et procès en sorcellerie saturent à nouveau l’espace, au point de rendre l’air interne irrespirable et le travail politique secondaire.

La fusion-dépassement n’a pas eu lieu. Le fossé des défiances reste plus béant que jamais entre ceux supposés vouloir rester en famille et ceux suspectés de chercher le divorce pour la recomposer, rendant impossible toute entreprise commune. D’un côté, le parti où nombre de Verts verrouillent une reproduction à l’identique, avec les mêmes têtes, les mêmes statuts, les mêmes pratiques, les mêmes courants, la même communication pseudo radicale, la même orientation servile vis à vis de la gauche; de l’autre côté, la Coopérative que certains veulent instrumentaliser en machine de guerre contre le parti. Dans ces conditions, aucune discussion sereine, aucun désaccord rationnel ne peut exister. Chaque choix est hypothéqué, chaque initiative s’avère lourde de conflits.

Par bonheur, la dramaturgie de nos luttes fratricides en reste aux simulacres. Elle ne tue pas vraiment mais elle use, elle ronge, elle épuise, elle désespère. Certains bâtisseurs, comme mon vieux complice Pascal Durand, ont déjà pris leurs distances. A mon tour de déclarer forfait et de refuser d’assumer plus longtemps un rôle d’équilibre alors qu’on me somme chaque instant de choisir un camp, de dénoncer machin ou de sacrifier truc, de justifier le moindre acte des « autres », de prendre parti dans le choc des ego, de participer au grand concours des détestations, bref de faire tout ce que je déteste.

J’ai contribué à construire un mouvement que je juge désormais métastasé et auquel, pas plus que quiconque, je ne sais apporter de remèdes. Je n’entretiens aucun ressentiment, j’apprécie les qualités individuelles des un(e)s et des autres, je ne regrette rien du chemin. Mais, sous l’impact de trop fortes pesanteurs internes engendrées par les coutumes du vieux monde politique dont toutes – je dis bien toutes! – les sensibilités d’EELV portent les stigmates, la mayonnaise collective a tourné et déprécie maintenant les énergies.

C’est humainement insoutenable. C’est en tout cas à mille lieux du projet qui m’habitait. Je renonce donc sans rien sacrifier de mon espérance dans l’écologie politique comme horizon de survie et d’émancipation. Sous réserve, peut être, d’un sursaut durable et d’un ressaisissement collectif que mon retrait pourrait favoriser.

6 décembre 2010

Jean-Paul Besset

C’est bien beau, mais c’était clair depuis le départ. Là où il n’y a pas de contenu, il y a surtout de la carrière. Et Jean-Paul Besset peut critiquer comme il veut: il a démissionné d’Europe écologie, mais il reste député européen, ce qui est pour le moins incohérent!

Et puisqu’on parle d’incohérence, lors du congrès de fusion entre Europe Ecologie et les Verts, il y avait deux écrans géants, dans ce qui était une sorte de grand show dans une tradition totalement éloignée de l’esprit alternatif qui doit être celui de l’écologie.

Noël Mamère a même eu besoin de se retenir : « Pendant que les photographes se pressent autour de nos responsables et de nos vedettes… même si ce mot n’est pas très apprécié par le monde de l’écologie. »

Car lors de ce show, on a également eu droit au grand retour médiatique de Nicolas Hulot (voir la vidéo de son discours, avec les journalistes au premier rang), après le flop de son film. Et comment Besset justement a justifié cette présente médiatique au sein d’un show :

« Il a choisi cette occasion pour faire sa rupture de jeûne médiatique parce que pour lui, c’est un moment important. Il connaît l’histoire de ce mouvement et sait que son action n’est pas pour rien dans sa naissance. »

Besset est donc sacrément gonflé de tenir ces propos sur Europe Ecologie, car lui-même a fait partie de cette guerre de cliques, lui représentant la tendance Nicolas Hulot…

Mais Besset n’est pas le seul à « se placer » par un coup d’éclat. Daniel Cohn-Bendit a fait de même…. Il y a quelques jours, il a lancé de manière officieuse sa « coopérative politique » avec une soixantaine de sympathisants.

Parmi les personnes invitées à cette soirée : Eva Joly, Laurence Vichnievsky, Noël Mamère, Corinne Lepage, Stéphane Gatignon ou Marie Bové.

Qui sont ces gens? Eva Joly, l’ancienne magistrate, dont nous avons déjà parlé (voir également là) et dont nous avons déjà critiqué son absence de position écologique. Laurence Vichnievsky est elle encore magistrate, et on pourrait faire la même critique.

Stéphane Gatignon : nous en avons déjà parlé également, il a quitté le PCF afin de faire carrière ailleurs (voir ici également au sujet, le mois dernier, d’adhésions « de dernière minute »). Marie Bové : nous en avons parlé aussi, elle est la fille de José Bové, elle n’a pas de parcours écologiste. Quant à Noël Mamère et Corinne Lepage, ce sont des écologistes en version « light »…

Bref, que des gens dont le rapport avec l’écologie est tout sauf franc, clair et net, ou alors dans une version édulcorée, acceptable par les institutions, et en tout cas sans projet de bouleversement des valeurs dans le sens de la libération de la Terre et de la libération animale.

Et pour corser la chose, Daniel Cohn-Bendit a affirmé qu’il soutenait la candidature de Dominique Strauss-Kahn lors des primaires du Parti Socialiste. Alors qu’il avait soutenu Ségolène Royal en 2006, contre Dominique Strauss-Kahn justement !

Sauf que maintenant Daniel Cohn-Bendit a sa petite équipe, et peut rouler tout seul comme un grand, ou tout au moins avoir sa propre figure de proue avec Eva Joly…

Voilà donc ce qu’est Europe écologie. Aucun débat n’est impulsé dans la population, aucune culture écologiste n’est produite. L’écologie est ici prise en otage, de manière éhontée, pour un jeu électoral… aux dépends de la planète !