Reportage sur les vegan de Londres

On peut voir ici un  court reportage sur  le végétarisme et le véganisme à Londres. Le reportage présente ce mode de pensée éthique comme étant quelque chose de « sexy » ! Selon la présentatrice les Anglais auraient rendus « l’ecologie sexy » !! Dans un pays où le véganisme est développé et est un acte militant, entendre ce genre de propos de bobo inculte est horripilant.

Bien que le reportage ait l’avantage de présenter la présence relativement imposante du véganisme à Londres (on notera que 1 Londonien sur 10 ne mange pas de « viande »), le reportage mélange à toutes les sauces végétarisme, végétalisme, le véganisme étant soit à part, soit inexistant, soit une sorte de suite « fashion » du végétalisme. « Fashion » car il n’est pas question de militantisme (sauf à travers les marchandises véganes militantes vendues dans les commerces présentés) ni d’activisme, mais le reportage s’intéresse surtout aux restaurants et boutiques de vêtements vegan…

Bien que le reportage soit très superficiel et assez péteux tout de même (« oui une chaussure vegan ça existe », « eh oui il y a une littérature végane »), il vaut le coup d’être regardé et de se dire que nous pouvons facilement inverser la tendance pour sauver les animaux et la planète…

A condition bien entendu d’avoir une vision claire de la libération animale, une vision absolument sans compromis, une vision qui n’amène pas à se cantonner dans une vie individuelle en faveur de « droits » pour les animaux, mais à s’engager radicalement dans la bataille pour notre planète!

L’ISK allemande des années 1930

« Un ouvrier qui ne veut pas être un « capitaliste qui n’arrive pas à l’être », et qui donc entend être sérieux dans la lutte contre toute exploitation, ne fléchit pas devant l’habitude méprisable d’exploiter d’inoffensifs animaux.

Il ne participe pas au meurtre quotidien se produisant par millions, qui met dans l’ombre toute la cruauté, la sauvagerie et la lâcheté des horreurs de la première guerre mondiale.

Il s’agit là de responsabilités, camarades, qui échappent à la nécessité d’un vote… Ou bien on veut lutter contre l’exploitation, ou bien on la laisse exister.

Qui, en tant que socialiste, se moque de cette exigence, ne sait pas ce qu’il fait. Il ne montre que qu’il n’a jamais considéré sérieusement ce que signifie le mot socialisme. »

L’Union de Lutte Socialiste Internationale – Internationalen Sozialistischen Kampfbundes (ISK) – a été une organisation révolutionnaire vraiment intéressante de l’Allemagne des années 1930.

L’ISK prônait le refus de toute exploitation animale; elle exigeait également de ses membres le refus du tabac et de l’alcool, ainsi qu’un strict végétarisme. Elle prônait l’antimilitarisme et une éducation fondée sur le respect, créant même une école à la campagne, la « Walkemühle », qui fut anéantie par les nazis en 1933.

Mais la répression en 1933 n’a pas empêché l’ISK d’avoir été une des grandes organisations de résistance à côté des communistes. Une action connue de l’ISK a été en 1935 le sabotage de l’inauguration des autoroutes, un très important symbole de la « modernité » nazie.

Tous les hauts-parleurs avaient été saboté, les ponts étaient recouverts de slogans antifascistes peints avec des produits chimiques faisant qu’ils ne seraient visibles qu’une fois le jour levé ! Les films de propagande concernant l’inauguration ont dû être raccourcis au possible.

Il y avait également des slogans sur l’autoroute elle-même : les nazis mirent du sable, mais il plut et les slogans furent ainsi de nouveau visible…

L’ISK est d’ailleurs connu pour son appel à l’unité socialiste-communiste aux élections de 1932 pour contrer les nazis, appel signé par de nombreux artistes et scientifiques, comme Albert Einstein, Erich Kästner, Heinrich Mann.

Einstein avait d’ailleurs soutenu la naissance de l’ancêtre de l’ISK : l’Union de la Jeunesse Socialiste Internationale née en 1917. Einstein était en effet socialiste, écrivant notamment « Pourquoi le socialisme » et sur la fin de sa vie il est devenu végétarien.

L’ISK était ainsi une petite organisation (quelques centaines de membres) mais avait une influence certaine, également sur le plan international puisqu’elle possédait également des restaurants végétariens à Londres, Amsterdam mais aussi Paris, ces lieux servant de lieux de rencontre de la résistance.

En 1938 toutefois, sa présence en Allemagne fut anéantie par la Gestapo, et les activités ne se maintinrent qu’en exil. Après la défaite des nazis, les membres restant rejoignirent surtout les socialistes, certains devenant des membres importants, en ayant abandonné toutefois leurs idéaux révolutionnaires ainsi que végétariens.

Le problème était en effet que le fondateur de l’ISK, Leonard Nelson (1882-1927), tenait surtout une position moraliste, largement influencée par Emmanuel Kant. Voici les deux phrases « classiques » de Kant, que Nelson élargissait aux animaux :

« Agis seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. »

« Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen. »

A cela s’ajoute une fascination complète pour Socrate et pour un enseignement démocratique où l’on fait « accoucher les idées. » L’ISK était très tournée vers la pédagogie, bien plus que vers la culture ; une figure centrale de l’ISK fut ainsi la pédagogue Minna Specht (1879-1961).

Il y avait donc surtout une posture morale, ce qui n’est bien sûr pas suffisant pour comprendre et changer la société. Mais il est vrai que cela était déjà formidable pour les années 1920, années où Nelson a élaboré toute sa théorie juridique comme quoi les animaux ont des sens et méritent le respect absolu.

A ce titre il a presque 100 ans d’avance sur les théoriciens du « droit » des animaux, ou plutôt ceux-ci ont 100 ans de retard sur la période où justement la cause animale était tellement faible qu’elle ne pouvait se formuler que de manière utopique, en s’appuyant sur le principe de l’éducation philosophique et de droit.

Inversement le véganisme ne pouvait se poser véritablement qu’à la fin du 20ème siècle, comme il y a vraiment les moyens pour l’humanité toute entière de vivre de manière végane. Mais là ce n’est pas une question de « droit » ou de « philosophie », mais bien une question d’abolition de tout ce qui est exploitation!

Abercrombie & Fitch, une marque « moderne »

Il y a quelques jours, un groupe de jeunes activistes de la Bay Area de San Francisco aux Etats-Unis a occupé le magasin local d’Abercrombie & Fitch, en étant muni de masques à gaz et de masques chirurgicaux, tenant des pancartes avec écrit dessus « Stop à la pollution des parfums. »

Une ONG, Campaign for Safe Cosmetics, a en effet découvert que le parfum « Fierce » d’Abercrombie & Fitch contenait 11 produits chimiques non mis sur la liste des ingrédients… Dont beaucoup peuvent provoquer de l’asthme, des maux de tête, des dermatites. Un des produits, le phtalate de diéthyle, concerne le sperme et peut amener des malformations de la descendance.

Le magasin d’Abercrombie & Fitch a bien évidemment immédiatement appelé la police et fermé aussi rapidement que possible. En fait la polémique dure depuis quelques temps déjà, alors que le parfum en question était notamment parfois utilisé pour des diffuseurs extérieurs.

Pourquoi parler ici d’ Abercrombie & Fitch ? Tout simplement parce que cette marque va être bientôt extrêmement à la mode. Depuis quelques années, porter des vêtements Abercrombie & Fitch est extrêmement branché à Neuilly, Auteil et Passy.

Car ces vêtements n’étaient disponibles qu’aux USA : en porter servait à montrer qu’on y allait… Mais Abercrombie & Fitch est aussi une marque d’habits « casual » se voulant du quasi « luxe. »

Désormais on en trouve à Londres (à des prix doubles d’aux USA), et cela sera le cas en France, à partir de 2011… sur les Champs-Elysées, pas moins.

En quoi cela nous intéresse-t-il ici ? Eh bien parce que nous avons à peu près le même phénomène que pour les vestes Canadian Goose dont nous avons parlé, ces vestes aux cols en… fourrure de coyote et faits pour résister à des températures polaires, et portées par « mode » par la jeunesse des quartiers chics.

Car si Abercrombie & Fitch n’utilise que de la fourrure synthétique, le cuir est généralisé, et « fashion. » Ce qui est logique: Abercrombie & Fitch est initialement une entreprise d’habits pour l’homme qui pratique la chasse. Dans les années 1960, les décors des magasins étaient faits de « trophées de chasse » (les fameuses têtes d’animaux empaillés) ainsi que d’animaux empaillés!

Depuis, la société s’est « modernisée. »

Abercrombie & Fitch est un monument dans son genre : cette entreprise a dû faire face à de multiples plaintes pour son racisme vis-à-vis des minorités américaines, pour son sexisme (comme des tee-shirts « pas besoin de cerveau j’ai ces deux-là »), ses conditions de travail, son refus de laisser une jeune autiste être aidée par sa soeur dans une cabine d’essayage, ses tee-shirt provocateurs (« dites-non au carlin » – il s’agit d’un chien de Chine) etc. etc.

Récemment, dans un magasin de Hollister Co., une marque d’Abercrombie & Fitch destinée aux 14-18 ans, il y avait à un moment un chat maine coon et un ara (un oiseau voisin des perroquets) faisant partie du décor, avant que le magasin n’abandonne cela suite aux protestations!

Être vegan nécessite de connaître ce genre de phénomènes. L’industrie de l’exploitation animale pratique la fuite en avant, dans une logique de plus en plus à la fois kitsch et sordide. Alors que notre mode de vie a un contenu positif et constructif!

Miss Glou Glou la vinicole propose ses vins pour aller avec les « recettes » d’écureuil

Voici ce que l’on pouvait voir il y a quelques jours sur le site du « Monde » :

Mi-provocation mi-propagande, les médias n’en ratent pas une pour contribuer à l’idéologie dominante. Car l’exploitation animale cherche toujours de nouvelles pistes.

L’article du Monde avait pris comme prétexte le fait que le supermarché Budgens, au nord de Londres qui fait 800 mètres carrés, offre dans ses rayons du cadavre d’écureuil. Une initiative commencée il y a plusieurs mois et qui fait que désormais 10-12 cadavres d’écureuils se vendent chaque semaine.

Car selon Andrew Thornton, le directeur du supermarché:

« Dans quelques années, la viande d’écureuil va devenir comme le lapin (…) L’écureuil est une forme de viande très durable. Pour produire une tonne de bœuf, il faut 15 tonnes de céréales. Ce n’est pas durable. Les écureuils se nourrissent de ce qu’ils trouvent dans la nature et ils sont trop nombreux. »

Comme nous sommes en France, on a même droit à un site qui réagit à la française, c’est-à-dire en se demandant quel vin irait avec cette « viande », montrant une recette de cuisine en vidéo (pour en faire un « un somptueux hamburger !!! »).

Et voici les réponses très sérieuses de « Miss Glou Glou » donc, qui tient ce blog. Car nous sommes en France, et il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas…

Alors si vous trouvez que votre écureuil tout juste cuit ressemble à un civet de lapin, optez pour un rouge léger comme le Bourgueil, ou un bourgogne blanc Montagny. S’il est cuit au vin blanc, comme un lapin chasseur (c’est alors un écureuil chasseur): tentez un Arbois rouge.

Pour ma part, Tic et Tac ressembleraient à du lièvre que ça ne m’étonnerait pas. Il faut alors, comme pour les gibiers, un vin rouge puissant. Alors:

– Si vous faites un écureuil à la broche: accompagnez le d’un patrimonio, vin corse trop souvent délaissé.

– Un écureuil en cocotte, classique: n’hésitez pas à prendre un châteauneuf du Pape ou dans le Rhône septentrional: un crozes-hermitage.

– Pour un écureuil au four, dans des styles différents, un Volnay pour la Bourgogne ou un Saint-Emilion pour le Bordelais pourraient aussi vous régaler.

– Envie de sortir le grand jeu? Avec l’écureuil à la royale, pas d’hésitation, c’est un Hermitage rouge avec ses arômes de violette et pruneau qui se mariera à ravir.

Comme on le voit, LTD n’est pas trop radical, bien au contraire. Nous voyons juste : en France, le véganisme ne se développera pas sans une rupture assumée avec les traditions, avec le conservatisme, avec les moeurs décadentes de grand bourgeois saccageant la planète et prétendant « bien vivre » dans une orgie de massacres!

A noter d’ailleurs que cet article de « Miss Glou Glou » est en page d’accueil du site du Monde… Dans la catégorie « loisirs »!