Marie Sara, l’ex-cavalière torera candidate pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron parle beaucoup d’être progressiste, mais nous avons déjà souligné à plusieurs reprises que sur le plan des idées, il est un passéiste outrancier (voir Emmanuel Macron : « je continuerai à manger l’agneau des Pyrénées » ainsi que Emmanuel Macron et l’éleveur « qui pleure quand un animal meurt »  et Emmanuel Macron veut développer le « tourisme cynégétique »).

Cela est tellement vrai que dans le Gard, son parti politique « La République en marche » présente une candidate à la députation qui n’est autre qu’une ancienne torera, Marie Sara.

Elle a été « rejoneadora », c‘est à dire cavalière torera.

Le scénario est cauchemardesque jusqu’au bout puisque l’actuel député sortant est l’avocat Gilbert Collard, élu en 2012 du Rassemblement Bleu Marine.

C’est donc bobo contre facho, car Marie Sara ne représente en rien le terroir… Elle vient de la banlieue parisienne, son grand-père étant le réalisateur Jean-Luc Godard, sa mère une actrice de la comédie française et son père un metteur en scène très important, elle a été mariée au tennisman Henri Leconte ainsi qu’à un publicitaire patron d’Europacorp, etc.

C’est tellement bobo que Gala ne tarit pas d’éloge à son sujet :

« Cette gracieuse blonde de 52 ans a un destin décidé­ment hors du commun. Dès son plus jeune âge, elle rêvait de deve­nir torero, un métier encore largement réservé aux hommes.

Mais à force de persévérance, elle devenue l’une des meilleures « toreras ». Agile et intrépide, elle s’est illustrée comme une des rares femmes toreros à cheval en France, et a gagné de splendides combats au coeur des arènes, parfois au péril de sa vie. »

Midi libre a tout de suite compris la dimension tactique du choix de Marie Sara dans le Gard. Il s’agit de surfer sur l’idéologie du terroir : Emmanuel Macron « a sorti piques et banderilles », elle compte défendre « les cultures locales ».

Marie Sara a bien entendu, dans sa carrière, eut le soutien du fameux Simon Casas, avec qui elle est associée aujourd’hui dans l’organisation de corridas, à Mont-de-Marsan par exemple.

Rappelons que Simon Casas a développé de manière très approfondie la « justification philosophique » de la corrida (voir Simon Casas, un faux humanisme de faux prophète).

Simon Casas est d’ailleurs le directeur artistique des arènes de Madrid, depuis 2011, et depuis septembre dernier le directeur de
Las Ventas, les principales arènes de Madrid.

Marie Sara défend cette même conception mystique, comme on peut le voir dans ce petit extrait qui vaut vraiment le détour quand on s’intéresse à la question.

On notera au passage qu’elle n’est pas la seule torera à cheval qui est candidate. Marie-Pierre Callet l’est également, dans les Bouches-du-Rhône, pour Les Républicains…

Maire Piette Callet a la même explication « mystique », comme le raconte Objectif Gard :

C’est à Arles au début des années 80, que Marie-Pierre Callet assiste à sa première corrida accompagnée de son époux, déjà mordu de tauromachie. « Je suis partie avant la fin. Je hurlais, c’était horrible. »

Mais elle a persisté, n’ayant qu’une obsession : « comprendre pourquoi des milliers et des milliers de gens venaient voir ce spectacle. »

Assise dans l’arène, elle a enlevé ses œillères pour mieux observer.

« J’ai alors découvert la force du taureau, sa puissance, son élégance. J’ai aussi compris que l’on vénérait le taureau, que sa vie était ainsi faite : vivre en toute quiétude et puis mourir digne dans une arène. »

Pour en revenir à Marie Sara, qui a donc tué au moins mille taureaux, et qui pratique également encore l’élevage de taureaux, en Camargue, la nouvelle a bien entendu choqué.

Des gens ont alors lancé une pétittion, déjà signée par pratiquement 40 000 personnes. Nous n’appelons pas à la signer : cela ne sert à rien de se battre contre des moulins à vent.

Cela n’a pas de sens de pratiquer un idéalisme outrancier et de croire à une « évolution des consciences » alors que les faits disent le contraire…

Il faut du contenu, batailler pour le contenu, et ne pas s’attendre à ce qu’une société qui laisse des êtres humains vivre comme SDF pratique la compassion généralisée envers les animaux…

Voici le texte de la pétition.

Contre l’investiture de Marie Sara (Rép. En Marche) dans la 2ème circonscription du Gard

Le jeudi 11 mai 2017, le mouvement La République En Marche a publié la liste des candidats investis pour les élections législatives des 11 et 18 juin 2017.

Parmi eux, se présente dans la 2ème circonscription du Gard, madame Marie Sara, 52 ans, ancienne torera, éleveuse de taureaux et qui dirige actuellement les arènes de Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches du Rhône).

A l’heure où 4 français sur 5 déclarent que la cause animale est un enjeu important (enquête réalisée par l’Ifop pour le collectif AnimalPolitique en mars 2017), un autre sondage Ifop commandé en mars 2017 cette fois par l’Alliance Anticorrida montre que 75% des habitants des 10 départements français où les corridas sont organisées (dont le Gard), sont opposés à la tauromachie avec mise à mort (http://www.anticorrida.org/actions/sondage-departements-taurins-alliance-anti-corrida-2017.php).

Aujourd’hui, et plus que jamais, la cause animale doit se placer au coeur des enjeux politiques. L’investiture de Marie Sara se présente donc en contradiction avec l’évolution des consciences. Cela montre aussi qu’au sein du mouvement En Marche, ces considérations sont loin d’avoir été prises en compte.

Par cette pétition, nous demandons donc le remplacement de Marie Sara, en vue des législatives 2017 dans la 2ème circonscription du Gard pour le mouvement la République En Marche.

Cette pétition sera remise à:

Présidente
Catherine Barbaroux (Présidente de la République En Marche)

Président de la République Française
Emmanuel Macron

Chargée des relations presse
Sibeth NDiaye

Secrétaire général
Richard Ferrand

Il n’y a pas d’illusion à se faire sur les gens qui sont réactionnaires… Il faut changer le monde, tout simplement!