LTD n’est pas à vendre !

Sur LTD, nous parlons régulièrement d’adoption, de l’importance qu’il y a à s’occuper des animaux en détresse, notamment ceux qui sont âgés ou malades, ou encore particulièrement la cible du mépris, tels les pigeons ou les rats.

Pour nous, aimer les animaux est le critère essentiel qui montre si on est, au fond, vraiment vegan… ou pas. Car malheureusement, aussi étrange que cela paraisse, le véganisme peut aussi être une apparence, une sorte de business.

Voici justement un email que nous avons reçu, et prétexte à ces remarques:

Là je vous comprend plus avec cet article : Soutenir les projets de solidarité du 22 oct
C’est la libération animale ou la domestication que vous voulez ?

Ni bonjour ni au revoir ni merci, juste une attitude digne d’un consommateur de McDonald’s… Tout cela pour considérer qu’adopter est une chose scandaleuse, rabaissante.

L’article en question, du 22 octobre et intitulé Soutenir les projets de solidarité, montre en effet notamment des chiens galgos qui ont été maltraités et qui sont à adopter, dont certains handicapés. Il y a également un appel à aider un refuge (par des dons de couverture notamment, mais aussi pour les promenades par exemple des vieux chiens)… De quoi arracher des larmes.

Mais là que dit le message? Il dit: malheur aux animaux, y compris s’ils sont âgés ou handicapés, s’ils ne correspondent pas à un business, celui de la « radicalité. » Adopter des animaux, c’est ici « domestiquer », c’est mal, il ne faut pas! Aider les refuges, c’est aider à domestiquer! Bref, du grand n’importe quoi, à proprement parler dégueulasse.

Dire qu’il y a des gens comme cela! Parlant de libération animale, mais n’en ayant rien à faire des animaux, dont l’exploitation et la souffrance ne sont qu’un prétexte à une « libération individuelle. »

C’est terrible, et pourtant le véganisme, cela peut aussi être cela. On parle souvent des aspects « négatifs » du fait d’être vegan, notamment en terme d’isolement social.

Cela ne doit pas empêcher de voir les aspects positifs. Prenons par exemple Gary Francione, que nous avons interviewé en 2005. En ce qui concerne l’adoption, Francione insiste sur son importance, sur sa page wikipédia on peut le voir d’ailleurs avec deux chiens adoptés. Son véganisme est d’ailleurs certainement très correct et il est pour l’abolition de toute exploitation animale, c’est là d’ailleurs le fondement de ses travaux.

Mais Francione est professeur de faculté, et les facultés sont payantes aux USA. En l’occurrence, pour suivre des cours à la faculté où est Francione, cela coûte 114.000 dollars. Il a un statut social très élevé, donc, et un salaire conséquent.

On n’est donc pas étonné s’il ne veut absolument rien à voir affaire avec l’ALF et qu’il rejette tout acte illégal, prônant « l’éducation. » Aussi correct soit Francione humainement, il saute aux yeux qu’il ne voit les choses que de manière institutionnelle. Francione a une carrière, et celle-ci inévitablement joue sur ses raisonnements…

Voilà pourquoi LTD est contre toute personnalisation, ce qui compte ce sont les idées, pas les gens. Bien entendu, des gens peuvent symboliser des idées, mais il est hors de question de mettre les gens en avant.

Quand on voit en France les Brigitte Bardot, Stéphane Lamart etc. se mettre en avant, sans même qu’ils n’aient formulé de points de vue fermes (à l’opposé de Francione par exemple), c’est très étrange et cela ne sert pas le mouvement.

Car c’est lui qui doit être mis en avant, et ainsi nous avons tout autant de problèmes avec quelqu’un comme Steve Best. Lui aussi est professeur, cette fois de philosophie, à l’université d’El Paso au Texas. Lui fait carrément la promotion de l’ALF…

Mais c’est aussi un business, car toute sa carrière se fonde sur le prestige de sa position… Evidemment humainement, sa position est très courageuse, et la répression ne l’oublie pas, il a par exemple été interdit d’entrer en Grande-Bretagne.

Toutefois, quel sens à cette personnalisation ? Rien n’empêcherait Steve Best de mettre en avant ses idées sans un site avec sa photographie, sa liste de bouquins, avec une présentation comme « écrivain ayant gagné des prix, conférencier remarqué, intellectuel public » etc ?

De plus, il était inévitable qu’il y ait personnalisation et effectivement Francione et Best se « trashent » littéralement. Francione accuse Best d’envoyer des jeunes au casse-pipe tout en étant caché derrière sa position d’universitaire, alors que Best accuse Francione de collaborer avec l’hystérie anti-ALF (en inventant des menaces de mort, en accusant Best et d’autres de faire partie d’être « terroriste » etc.).

Tout cela n’aide en rien…

Naturellement, en France également il y a des gens qui aimeraient pareillement s’installer dans les institutions, faire une carrière de professeur, d’intellectuel… Cela n’a selon nous aucun sens. Et inversement précisons certaines choses, en les disant le plus clairement possible.

1. Il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de publicité sur LTD (nous pourrions gagner ici de l’argent mais nous refusons).

2. Nous maintiendrons le choix d’un hébergeur tournant à l’énergie solaire (c’est plus cher, mais cela est plus correct).

3. Aucune personne de LTD ne fera de carrière « universitaire » ou ne publiera d’ouvrages « individuels » concernant tout ce qui touche à LTD de près ou de loin.

4. Nous ne serons jamais liés à aucune institution de près ou de loin : pas de soutien électoral, pas de « financement » tombant du ciel, etc.

5. Nous sommes le seul blog vegan français à publier les communiqués de l’ALF France : nous ne céderons pas à la peur en arrêtant cela; nous continuerons également de parler des personnes emprisonnées.

Nous ne ferons pas « d’aménagements personnels. » Il faut servir les animaux et notre planète.

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Mini bilan du Camp climat

Début juillet nous annoncions la tenue d’un camp climat au Havre, du 22 juillet au 1er août. Voici quelques questions posées à une personne vegan straight edge qui y est allé.

Les réponses ne prétendent pas à l’exhausitivité, ni à un bilan global. Il s’agit juste d’un aperçu, mais qui a sa valeur de par son approche.

Après l’interview, nous reproduisons l’appel pour le blocage de la raffinerie Total de Gonfreville l’Orcher le 16 octobre 2010.

On notera toutefois que l’appel, mentionnant les victimes du business pétrolier, ne parle pas de la nature, ni même des animaux!

1. Tu as été au camp climat. Comment as-tu trouvé l’esprit de cette initiative? Où cela s’est-il déroulé?

Le camp a eu lieu en périphérie de la ville du Havre, sur les hauteurs de Harfleur, dans un champ avec vue sur l’immense et immonde zone industrielle du Havre !

Je partais avec un apriori très positif après avoir lu le texte d’appel et parcouru le site web. L’esprit semblait sans compromis avec le système capitaliste !

2. Quel était le principe? Les objectifs?

Le principe du camp action climat est de se regrouper afin d’échanger et d’agir contre le réchauffement climatique. Concrètement cela veut dire vivre sur le camp de manière la plus écologique possible, échanger des pratiques lors d’ateliers et de discussions, organiser des actions, etc.

Le premier camp action climat en France à eu lieu l’an dernier pour s’opposer à la construction de l’aéroport Notre-Dame-Des-Landes, entre Nantes et Rennes.

Cette année le camp s’est tenu au Havre, où il y a une raffinerie Total.

3. Avez-vous parlé de la réserve de l’estuaire de la Seine, qui touche le port du Havre? Il s’agit d’une réserve de 8500 hectares ouverte en 1997, sauf que… la chasse y est tolérée sur 75% de sa surface! Il y a près de 2000 chasseurs qui tirent depuis des abris cachés, attirant les canards au moyen d’autres canards enfermés dans des cages.

Des abris comme cela il y en a 203… La commission européenne a demandé qu’on en détruise 7, quatre ont été détruits et les chasseurs ont touché entre 15.000 et 25.000 euros pour chacun de ces abris détruits. Ce qui ne les a pas empêché d’en reconstruire deux de manière illégale (et tout à fait visibles) juste après…

La commission européenne bloque d’ailleurs en raison de cela 180 millions d’euros devant servir au doublement du port du Havre.

Je ne suis passé au camp que deux journées, je ne prétends donc pas avoir une vision d’ensemble. Mais cela m’a tout de même permis d’avoir un avis général sur ce camp climat.

Pour ce qui est de la question non il ne me semble pas que ce sujet ai été évoqué durant mon passage au camp et je ne crois pas qu’il été prévu qu’il soit abordé.

Malheureusement je n’ai pas l’impression que la question des animaux faisait partie des préoccupations principales du camp.

4. Parlons du mode de fonctionnement. Il y avait ainsi un fonctionnement en quartiers?

Oui, le camp était divisé en plusieurs quartiers. Chaque matin avait lieu une assemblée de quartier où il y était organisé la vie quotidienne (gestion des déchets, du bruit, de la cuisine, etc.).

Des délégués de chaque quartier se retrouvaient chaque jour en assemblée de campement qui permettait de centraliser les décisions concernant l’ensemble du camp (question des médias, de la police, de l’accueil des nouveaux arrivants, etc.).

Il y avait également des commissions concernant des points précis tels que les médias, l’électricité, la medical team, la legal team ou l’équipe de médiation. Chacun et chacune étaient libres d’intégrer les commissions.

Il faut préciser que des décisions importantes d’ordre générale avaient déjà été prise avant la tenu du camp, lors d’assemblée se regroupant chaque mois et où chacun et chacune pouvait se rendre.

Je pense que cela est indispensable pour le bon fonctionnement de ce genre de rendez-vous, cela permet de faire vivre une vraie démocratie au sein du camp.

5. La nourriture était-elle végétarienne? Végétalienne?

La nourriture était exclusivement végétalienne, mais plus par soucis écologique que pour les animaux.

Il m’a d’ailleurs semblé que très peu de personnes étaient vegan. J’ai même entendu des éleveurs s’exprimer dans certains débat sans que cela pose problème.

Mais la plupart des gens n’étaient pas non plus hostile au véganisme.

6. Le 16 octobre aura lieu le blocage de la raffinerie. Peux-tu nous en parler?

Il n’y a pas grand chose à dire. L’idée c’est que plusieurs groupes autonomes se constituent avec chacun leur stratégie et leurs modes d’actions.

Mais tout ça est encore en cours de discussion.

7. Tes impressions, finalement?

Mon avis est mitigé. Je trouve que l’initiative de base va vraiment dans le bon sens. Nous avons besoin de rassemblement entre personnes qui veulent vraiment agir pour la planète et qui ne se font aucune illusion sur le capitalisme.

C’est aussi important pour faire vivre une nouvelle culture, pour échanger et s’organiser afin d’agir concrètement au quotidien.

Cependant je trouve que l’esprit du camp était assez éloigné de la culture vegan straight edge, de l’engagement pour la libération animale et la libération de la Terre.

Par exemple j’ai été très déçu de voir qu’une très grande partie des gens fumait et picolait.

L’esprit dominant était très pacifiste, un peu « mou »… je pense par exemple à un rassemblement de clown ou a de nombreux symbole de paix. Comment prôner le pacifisme alors que les animaux sont
exploités et assassinés et que la planète toute entière est à l’agonie ?!

Je pense aussi au fait que malgré qu’il était clairement précisé que les voitures étaient strictement interdites sur le camp il a fallu cinq jours pour que cela soit respecté.

Et puis il y a aussi eu une banderole de très mauvais goût, déployé en grand sur une des cuisines, où il y était représenté Ronald Mc Donald avec la moustache de Hitler !

Quel est le rapport entre les fast food et le régime nazi? Les auteurs de cette banderole ne se
justifiaient même pas en parlant des abattoirs industriels. Ils et elles critiquaient le « totalitarisme de Mc donald » qui « imposerait » par diverses « manipulations » ses sandwichs.

Bref une histoire lamentable mais qui révèle bien un certain esprit plus porté sur l’anti-américanisme chauvin que sur une véritable remise en cause du capitalisme.

Pour finir donc je dirai que l’idée de base est vraiment bonne, mais il faut que la culture suive.

Je ne suis d’ailleurs pas hostile à l’idée d’y retourner l’année prochaine et de m’impliquer dans l’organisation, car il y avait quand même un certain nombre de personnes intéressantes, notamment dans les organisatrices et les organisateurs.

Action directe de masse : LE 16 OCTOBRE ARRÊT TOTAL !

Pour sortir de la crise climatique, il est urgent de laisser les énergies fossiles dans les sols. Pour ça, nous devons sortir du pétrole et changer radicalement les modes de production et de consommation qui en dépendent. Comme nos dirigeants sont trop liés au business du pétrole pour faire quoi que ce soit qui entrave son développement, c’est à nous d’agir ! Le 16 octobre, on commence en bloquant la raffinerie Total de Gonfreville l’Orcher !

Du 12 au 16 octobre, les réseaux internationaux Global Minga et Climate Justice Action appellent à des journées d’actions directes pour la justice climatique. Ce n’est pas le moment de faire un défilé ou une pétition, c’est le moment de faire exister concrètement les changements nécessaires pour un monde durable et juste. C’est le moment d’arrêter l’exploitation des combustibles fossiles qui pourrissent les conditions de vie de touTEs sur terre.

Destructions, migrations forcées, exploitation des travailleuSEs, guerres pour s’approprier les ressources, confiscation de terres, production d’engrais et de pesticides, crise énergétique, fausses solutions technologiques, néo-colonialisme, esclavage économique,… Total, c’est beaucoup plus que des émissions de CO2.

Nous allons stopper la plus grande raffinerie du pays, la raffinerie de Normandie, dirigée par le groupe aux mains sales, Total. Nous agirons en solidarité avec celles et ceux victimes du business du pétrole : ouvrierEs exploités, habitantEs intoxités, peuples autochtones anéantis, victimes des catastrophes climatiques et pétrolières. La sortie du pétrole est vitale pour touTEs. Nous devons dès aujourd’hui entamer cette transition sociétale.

Sortons du pétrole, reprenons le pouvoir, Arrêt Total !!!!

Comment est ce qu’on va s’y prendre ?

L’action de masse du 16 octobre vise à rassembler un maximum de gens aux cultures d’action diverses pour parvenir à notre objectif.

Différents groupes d’action seront constitués, en fonction des envies de chacunNE. On pense par exemple, mais ce n’est pas exhaustif, à : un groupe rose, pour une manif tranquillou où on pourra venir en famille avec grand-mère et son vieil oncle célibataire un groupe bleu, qui constituera une flotte pirate sur l’estuaire de la Seine un groupe vert, pour un assaut terrestre un « bike block », ou groupe à vélo, qui constituera notre brigade mobile plein de groupes autonomes qui définiront leur stratégie en petits groupes

Pendant le campement, nous élaborerons les différentes stratégies. Entre la fin du camp et le 16 octobre, ce sera le moment de motiver les potes et de construire des chevaux de Troie et des raffios pour partir à l’abordage.