Plus de 100 000 poules à l’agonie en Alsace

Dans le système de l’exploitation animale, les animaux sont des marchandises. Voici une nouvelle terrible, diffusée telle quelle par les médias. Chaque mot, chaque ligne… tout suinte le crime, le crime et la folie.

En Alsace, des milliers de poules à l’agonie dans un élevage industriel

Dans la puanteur et l’obscurité, plus de 100.000 poules pondeuses agonisent dans les hangars d’un élevage industriel à Kingersheim, près de Mulhouse: l’exploitant du site n’a plus les moyens de les nourrir, et les services de l’Etat vont les euthanasier.

Jeudi, après une semaine sans ration alimentaire suffisante, le taux de mortalité était déjà très élevé dans les milliers de cages du groupe « Alsace Oeufs » implanté à proximité immédiate d’une zone commerciale très fréquentée du Haut-Rhin.

A l’entrée des bâtiments, un coup d’oeil vers le plafond et les six étages de grillages superposés suffit à saisir l’ampleur du problème: dans presque chaque cage, le cadavre d’une poule gît écrasé contre les barreaux.

Une vision dantesque de l’enfer, mais d’un enfer parfaitement organisé par l’industrie de l’exploitation animale. Les moyens techniques et les chiffres parlent d’eux-mêmes:

Entre les deux hangars de 270 mètres de long, une pelleteuse déverse des tonnes de fientes, mêlée de plumes et de quelques cadavres, dans un camion-benne.

Depuis des années, les riverains dénoncent les nuisances de cette installation industrielle, d’une capacité de 200.000 poules « stockées » sur 8.000 mètres carrés.

Après plusieurs allers et venues de camions à destination des abattoirs ces derniers jours, il restait jeudi quelque 120.000 pondeuses sur le site.

Ces poules sont-elles des êtres vivants ou des marchandises? Pour l’exploitation animale, elles sont des marchandises. Et donc pour les gens aussi. D’où des réactions purement égoïstes, sans aucune compréhension de la situation, du sort des poules, de la réalité de l’exploitation animale:

« Le problème principal pour nous, depuis longtemps, c’est la prolifération des mouches, à cause des fientes », explique Jean-François Mann, dirigeant d’une entreprise toute proche et militant d’une association de riverains.

« Aujourd’hui ça va mais dimanche dernier, avec les températures particulièrement douces, c’était l’enfer: une invasion à 5 km à la ronde. Des milliers de mouches partout, qui s’engouffrent même dans votre frigo ».

Les riverains se sont rendus sur place et ont découvert que les poules mouraient de faim, déclenchant un branle-bas de combat médiatique et finalement l’intervention de l’Etat.

« Si les poules sont euthanasiées, pour nous c’est la fin de l’enfer. Notre grande peur, c’était que le gérant mette la clef sous la porte, et laisse les poules crever à l’intérieur », commente M. Mann.

Comme on le voit, les poules sont un « problème. » Et selon les industriels c’est d’autant plus dommage qu’avec cette situation, elles ne pondent plus! Voici les propos exprimant cette folle logique:

Car depuis une semaine, c’est l’engrenage. Etranglé financièrement, le gérant ne peut plus nourrir les gallinacés alors qu' »au bout de trois jours sans nourriture, les poules ne pondent plus », explique Philippe Bouley, le directeur technique du site.

L’entreprise, de toute façon, devait fermer ses portes l’an prochain, incapable de se mettre en conformité avec de nouvelles normes européennes. Les poules devaient partir progressivement à l’abattoir, où elles auraient fini en nourriture pour chien ou chat.

La dégradation de la situation en a décidé autrement: un arrêté préfectoral a ordonné jeudi l’abattage ou l’euthanasie des poules « dans les jours qui viennent dans un abattoir de la région ». Mais une opération d’une telle ampleur « nécessite une logistique complexe et les abattoirs sont pleins », commente sur place un responsable des services de l’Etat. En attendant, l’administration a pris en charge les frais d’alimentation des poules.

Les abattoirs sont pleins, alors que l’entreprise a clairement ici laissé s’effondrer sa structure, se sachant à l’avenir « incapable de se mettre en conformité avec de nouvelles normes européenne »… Voilà bien une folle logique, celle de l’exploitation animale!