Démission de Nicolas Hulot et triomphe des chasseurs à l’Elysée

La grande actualité, c’est bien entendu la démission « surprise » de Nicolas Hulot, qui a annoncé à la radio qu’il abandonnait sans prévenir son poste de ministre de la transition écologique et solidaire.

Cela est directement relié à la question des chasseurs sur laquelle nous avons mis l’accent ces derniers jours. La démission de Nicolas Hulot était en effet dans l’air du temps et c’est un coup de force des chasseurs qui l’a déclenché.

Ceux-ci avaient encore une fois leur représentant à l’Elysée, Willy Schraen (président de la fédération nationale de la chasse), et celui-ci avait emmené avec lui le lobbyiste Thierry Coste.

Étaient également présents le secrétaire d’État à la transition écologique Sébastien Lecornu, le conseiller énergie de l’Élysée Antoine Peillion, et un ami d’Emmanuel Macron, le chasseur et sénateur de Côte d’Or François Patriat.

A la fin de la réunion, Nicolas Hulot s’est accroché avec Thierry Coste, arguant qu’il n’avait rien à faire là en tant que lobbyiste. Il faut dire aussi que Thierry Coste n’a cessé de faire monter la sauce, racontant en riant en janvier au quotidien Le Monde :

« Quand Nicolas Hulot n’est pas content, j’adore lui rappeler qu’aujourd’hui, on est dans le même camp, celui d’Emmanuel Macron. C’est presque jouissif pour moi. »

Si l’on ajoute le fait qu’Emmanuel Macron avait expliqué à Nicolas Hulot qu’il n’aurait pas été au courant pour la présence de Thierry Coste, on a une situation qui ne rimait plus à rien, et précipitant la démission.

C’est une grande victoire pour les chasseurs, d’autant plus qu’ils ont obtenu l’officialisation de la réforme dont nous avons parlé, faisant passer le permis de chasse de 400 à 200 euros, à quoi s’ajoute la « gestion adaptative » de six espèces d’oiseaux :

  • l’oie cendrée,
  • la barge à queue noire,
  • le courlis cendré,
  • la tourterelle des bois,
  • le grand tétras,
  • le fuligule milouin.

Cela signifie que selon les « évaluations », les chasseurs pourront se mettre à chasser ces oiseaux… Rappelons ici qu’en France, la loi autorise la chasse de 64 types d’oiseaux – bien plus dans les faits – dont 20 son sur la liste rouge de l’Union internationale de la protection de la nature.

C’est également une victoire pour les chasseurs sur la question de la chasse à courre, dont Nicolas Hulot espérait saper les fondements. Las ! Avec un Emmanuel Macron pour qui la chasse n’est « ni un loisir ni un sport mais un mode de vie », à un moment donné cela devait inévitablement aboutir à un conflit insoluble.

Nicolas Hulot espérait aussi taper sur la chasse de la grive à la glu, les piégeages appelés « tenderie » et « matole » : c’est là aussi un échec.

Il y aura également dans le futur une « police de la nature et des territoires », qui va passer par la fusion de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et de l’Office nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Cela participe à ce que remarque le document pdf dont nous avons parlé, à savoir la mainmise des chasseurs sur l’écologie et la « gestion » de la Nature.

C’est d’ailleurs évidemment la ligne officielle de la fédération nationale de la chasse quant à la démission de Nicolas Hulot, présentant les chasseurs comme les « écologistes de terrain » !

A cela s’ajoute l’interdiction de l’engrillagement des domaines chassables par certains propriétaires.

Bref, c’est une défaite sur toute la ligne et Nicolas Hulot allait se faire sévèrement critiquer une fois de plus. Il avait déjà très mal pris la critique faite par Brigitte Bardot dans Var matin, le qualifiant de « trouillard de première classe. Un indécis. Un type qui ne sert à rien », répondant lui-même de manière véhémente (« Il y a un moment ou un autre où il faut arrêter de céder à la simplicité, de donner des conseils à distance, tout ça avec vue sur la Méditerranée. C’est très sympathique, mais ça ne fait pas avancer la cause »).

Il a préféré fuir plutôt de passer pour quelqu’un s’étant fait littéralement broyé. Il n’en reste pas moins que les problèmes restent entier ! Et que la première chose à faire, c’est de soutenir l’opposition à la chasse à courre et d’affirmer son soutien à AVA confronté à une plainte de l’Office National des Forêts !

Nicolas Hulot et son garage

« Nous visons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici à 2040 » avait déclaré Nicolas Hulot en juillet 2017, expliquant également au sujet des logements que d’ici dix ans, les « passoires thermiques », ce serait fini.

Ces propos sont éclairés désormais par une information, dont toute la presse s’est gaussée, ruinant encore davantage la crédibilité de l’écologie.

Car le gouvernement a rendu public la situation patrimoniale de ses membres et il y a plusieurs millionnaires : ce n’est guère étonnant. Que Nicolas Hulot en fasse partie, avec plus de sept millions d’euros, soit.

Cependant qu’il possède un véritable garage… Cela détruit toute crédibilité. Voici la liste de ses engins à moteur.

Description : Terrestre à moteur | Marque : BMW
Entrée dans le patrimoine : 2014 | Valeur d’achat : 33 000 €
Valeur vénale : 25 000 €

Description : Bateau | Marque : VAILLANT
Entrée dans le patrimoine : 2012 | Valeur d’achat : 24 600 €
Valeur vénale : 15 000 €

Description : Terrestre à moteur | Marque : CITROEN 2CV
Entrée dans le patrimoine : 2017 | Valeur d’achat : 5 000 €
Valeur vénale : 5 000 €

Description : Terrestre à moteur | Marque : VOLKSWAGEN
Entrée dans le patrimoine : 2017 | Valeur d’achat : 50 000 €
Valeur vénale : 50 000 €

Description : Terrestre à moteur | Marque : BMW
Commentaire : Scooter électrique
Entrée dans le patrimoine : 2017 | Valeur d’achat : 6 000 €

Valeur vénale : 6 000 €
Description : Terrestre à moteur | Marque : CITROEN
Entrée dans le patrimoine : 2000 | Valeur d’achat : 1 000 €
Valeur vénale : 1 000 €

Description : Terrestre à moteur | Marque : LAND ROVER
Entrée dans le patrimoine : 1998 | Valeur d’achat : 1 000 €
Valeur vénale : 1 000 €

Description : Terrestre à moteur | Marque : BMW
Commentaire : Moto
Entrée dans le patrimoine : 2000 | Valeur d’achat : 1 000 €
Valeur vénale : 1 000 €

Description : Terrestre à moteur | Marque : PEUGEOT BOXER
Entrée dans le patrimoine : 1998 | Valeur d’achat : 1 000 €
Valeur vénale : 1 000 €

Certains chiffres sont étonnants : un millionnaire achèterait-il une vieille moto BMW à 1000 euros ? En sachant qu’à ce prix là il faut la retaper et qu’elle vaut donc alors après bien plus de ce prix ?

Et il y a le bateau. Il y a marquée que la marque est « Vaillant », mais en réalité c’est sans doute « Valiant ». Le fait qu’il en ait est connu de ceux et celles s’étant déjà questionné sur Nicolas Hulot. Mais quelle est la consommation du moteur ? En sachant qu’on en est facilement aux 40 litres par heure de consommation, avec ce type d’engins…

Mais peu importe et regardons un simple fait : Nicolas Hulot accumule les voitures. C’est incompatible, fondamentalement, avec l’affirmation de l’écologie. Et quel intérêt à ces vieilles voitures ? Rien qu’en mettant le contact, elles polluent déjà affreusement. Au moins, les riches Californiens font semblant de faire quelque chose avec leurs voitures électriques.

C’est là une incohérence qui, finalement, rappelle qui il est. Nicolas Hulot est imprégné des valeurs de cette société. Ancien animateur de télévision pour TF1, il gagne encore une fortune avec les produits Ushuaïa. C’est un beauf qui s’imagine avoir une prise de conscience, alors qu’il ne veut que se mettre en valeur et limiter la casse.

Sa démarche n’est pas sérieuse, elle est totalement décalée par rapport aux exigences de notre époque. Il faut ici d’ailleurs souligner la dimension « propriétaire ».

Propriétaire de multiples maisons (240 m², 334 m², 116 m², 180 m², ainsi qu’un appartement de 48 m²), Nicolas Hulot se dit peut-être qu’il a besoin d’autant de véhicules à chaque endroit. En ce cas, cependant, il ne peut pas donner de leçons, car c’est une attitude irresponsable.

La maison individuelle est justement une aberration écologiste, de par les ressources qu’elle demande, en termes de chaleur, infrastructure, d’empiétement sur la Nature, de transports nécessaires pour y aller, en termes d’accès à la culture urbaine, aux hôpitaux, etc.

Nicolas Hulot a ici faux sur toute la ligne.

Nicolas Hulot : « Ne soyons pas excessifs »

Madame Figaro vient de faire une interview de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique. Voici un petit extrait de cet interview, qui montre que le problème, ce ne sont pas seulement les partisans ouverts de l’exploitation animale.

Ceux-là sont facilement compréhensibles, visibles, caricaturaux. Les grands chefs d’entreprise et les chasseurs n’ont pas la confiance de la grande majorité de la population. Mobiliser contre eux est possible, parce que leur rapport à la réalité est flagrant. Ce sont des beaufs et des profiteurs.

Cependant, il y a aussi ceux qui ne veulent pas être « excessifs ». Ceux-là sont des ennemis masqués. De L214 à Nicolas Hulot, ils disent qu’on a le temps, que le progrès est inévitable. Ils cachent que les choses empirent à l’échelle mondiale, que finalement pas grand-chose ne change pour les animaux.

Ils prennent un petit élément positif et le généralisent, alors qu’il est anecdotique. Qu’importe aux animaux à l’échelle mondiale qu’il y ait 3 % de gens vivant vegans dans certains pays du monde, si l’exploitation animale va doubler d’ici cinquante ans ?

Dans l’ordre du jour, la jeunesse devrait vouloir tout casser et la révolution devrait avoir eu lieu quarante fois. Au lieu de cela, tout est d’une mollesse complète, pour ne pas dire une paresse criminelle.

On se complaît dans un quotidien individuel qui, somme toute, est vivable, en se disant qu’il y a pire ailleurs. Et puis, il y a les petits efforts qu’on fait, qui suffisent à se donner bonne conscience…

Les propos de Nicolas Hulot relèvent tout à fait de cette approche de Ponce Pilate.

La viande est l’aliment qui impacte le plus le climat. Doit-on devenir végétariens ?

Ne soyons pas excessifs. Deux membres de ma famille sont végétariens. Moi, je suis flexitarien : j’ai divisé ma consommation de viande par quatre. J’en achète moins, mais de meilleure qualité, de proximité et bio.

Quitte à la payer un peu plus cher. L’agriculture représente 20 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Elle peut être un problème, une victime, mais aussi une solution.

Quand un paysan élève son bétail avec de la prairie, il permet la capture du carbone par le sol.

Les agriculteurs peuvent ainsi – et c’est un exemple parmi tant d’autres les concernant- participer à la lutte contre le changement climatique. Mais il faut aussi qu’ils s’y retrouvent économiquement.

La souffrance animale dans les abattoirs et les fermes industrielles suscite un débat grandissant. Des enseignes, comme Monoprix, bannissent les œufs en batterie de leurs rayons. Comment aller plus loin ?

Les révélations nécessaires d’associations comme L214 ont permis de sortir d’une forme d’hypocrisie.

Je trouve inadmissible ces élevages industriels et ces conditions de transport ignobles, où les animaux sont, entre autres, trimballés sur de grandes distances en plein été. Les fermes de 10 000 vaches et les élevages de poulets en batterie sont d’une autre époque.

On peut améliorer les choses. Sur l’abattage, il faut créer les conditions pour que la peur de la mort soit réduite au maximum… Je veux engager une réflexion sociétale sur ce sujet de civilisation.

Nous sommes la partie consciente de la nature, capables d’attention et de bienveillance vis-à-vis des autres êtres vivants, et qu’en faisons-nous ? Pour mériter notre intitulé d’Homo sapiens, nous devons le démontrer.

La civilisation, ce serait de ne pas être excessif… Comme si c’était sa propre conscience qui décidait de la réalité, comme si rester mesuré dans ses choix avait une valeur en soi…

C’est ni plus ni moins que la capitulation masquée derrière le visage du « raisonnable ».

Bure : lettre ouverte d’associations à Nicolas Hulot

Avec son succès électoral, Emmanuel Macron va avoir une très large majorité parlementaire. Que faut-il alors attendre de Nicolas Hulot, qui est son ministre ?

De notre avis, rien du tout, mais ce n’est pas l’avis de bon nombre d’associations, qui ont publié une lettre ouverte pour le faire « vaciller » du bon côté au sujet du projet d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure…

Monsieur le ministre, vous avez déclaré le 12 novembre 2011, à la suite de la catastrophe de Fukushima, que « le propre d’un accident nucléaire, c’est d’être inestimable dans le temps et dans l’espace. Et là s’arrête le risque acceptable dès lors que l’on ne maîtrise ni ne mesure plus ses conséquences ». Nous partageons totalement votre constat.

Vous êtes ministre à présent. Des spécialistes vous assureront que les déchets [1] produits par l’industrie nucléaire seront bien gérés.

Si, comme vos prédécesseurs, vous n’écoutez qu’une seule voix, celle des acteurs du nucléaire, la seule ayant accès à votre cabinet, qui affirme que le stockage nucléaire en grande profondeur est une solution, alors vous vous tromperez gravement.

Vous pourriez apposer un blanc-seing sur un projet comportant lui aussi, comme l’accident nucléaire de Fukushima, des « risques non acceptables, parce que personne ne maîtrise ni ne mesure les conséquences » de l’énorme complexe Cigéo, projet d’enfouissement des déchets nucléaires, qui sacrifie non seulement un territoire, mais menace durablement le pays tout entier et les centaines de générations à venir.

Contrairement à ce que vous affirmera l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), elle ne sera jamais prête, bien qu’affichant des certitudes de façade.

Donner prochainement le feu vert à Cigéo, c’est engager le pays de façon irréversible dans un chantier titanesque dont nul ne pourra prétendre maîtriser les risques.

Des experts indépendants l’ont prouvé de manière irréfutable. Confiner une telle masse de déchets radioactifs à moins 500 mètres sous terre peut mener à des explosions souterraines liées à la nature de certains déchets. Un incendie en grande profondeur serait ingérable.

La contamination de nappes phréatiques serait inévitable, car la radioactivité s’échappera un jour des colis de confinement. Dans tous les cas, des rejets aériens massifs de gaz radioactifs sont assurés, sans parler de la multiplication de transports nucléaires à haut risque pendant plus d’un siècle.

La pièce maîtresse d’un énorme mensonge

Contrairement à ce que vous affirmeront certains parlementaires, l’opinion publique n’accepte pas Cigéo, malgré les mesures déployées : efforts financiers considérables, promesses de développement local, impasse systématique sur les dangers réels ou encore processus de concertation truqué. Tout est plaqué, brutalement, sans aucun choix possible.

Depuis 30 ans, sur plus de 25 sites explorés en France, des milliers de gens ont refusé de servir de caution, de cobayes ou de fusibles. Presque partout, ils ont mené à l’échec toutes les tentatives d’implantation. L’ampleur inédite de cette opposition doit peser dans la balance des décisions.

N’avez-vous pas déclaré aussi, sur i-Télé, en 2016 : « Ces déchets, il faut bien en faire quelque chose, mais, en tout cas, on ne peut pas imposer comme ça [ce projet] à des populations locales, sous prétexte qu’[elles] sont dans des endroits un peu éloignés (…), sans concertation, sans transparence. »

Le seul « laboratoire de recherche géologique » finalement installé à Bure est la pièce maîtresse d’un énorme mensonge : la filière électronucléaire serait propre, gérable et peu coûteuse, alors qu’elle est au bord du gouffre.

Les pouvoirs publics savent que le stockage géologique est un mythe dangereux qui ne résout rien. Argument de vente pour de nouveaux réacteurs nucléaires, il tente de masquer une impasse phénoménale.

En 2018, le gouvernement pourrait être amené à signer une « phase industrielle pilote » : cette fausse phase de « test grandeur nature » masque un feu vert irréversible au chantier qui engloutirait les 5 milliards d’euros provisionnés à ce jour.

Trouver les 30 à 40 milliards suivants, nécessaires au fonctionnement du stockage, resterait à la charge de nos enfants et arrière-petits-enfants. N’avez-vous pas dit ce 12 novembre 2011 : « Dans la même veine, ignorer la durée de vie et la dangerosité à très long terme des déchets est incompatible avec la notion première du développement durable, puisque c’est une délégation de risque aux générations futures. »

Votre conscience d’homme public soucieux de la préservation de la planète vous engage à agir : il faut mettre fin à cette politique énergétique irresponsable, mettre au centre de la table les erreurs passées, assumer ce passif et ne pas alourdir la dette.

Une situation conflictuelle alarmante

Des centaines d’habitant.e.s refusent d’être condamnés à vivre, à respirer et à survivre sur la plus grande « poubelle atomique » d’Europe. Ne soyez pas sourd comme tant d’autres à la multitude de signaux d’alerte obstinément envoyés aux décideurs — dont vous faites à présent partie — par des personnes de tous âges, en lutte pied à pied dans le bois Lejuc depuis juin 2016, où l’Andra a tenté de commencer les travaux préparatoires de Cigéo en toute illégalité.

Ces militants, qu’on appelle « les hiboux de Bure », ont choisi d’y résider, parfois dans les arbres pour mieux les protéger, faisant preuve d’un incroyable courage qui en dit long sur leur détermination. L’opposition ne cesse de s’amplifier localement et nationalement.

Des pays voisins s’inquiètent. En Meuse et en Haute-Marne, le climat de répression s’intensifie, cherchant à détruire toute cohésion sociale. Cautionnerez-vous une situation conflictuelle alarmante en prenant le risque de la voir s’aggraver ?

La cession du bois Lejuc à l’Andra est au centre d’une controverse largement médiatisée depuis un an. Est-il moralement acceptable de faire porter un tel fardeau aux onze conseillers municipaux de Mandres-en-Barrois, sommés d’abandonner leur forêt communale ?

Savent-ils qu’ils engagent la destruction inévitable de tout un territoire de vie en ouvrant la porte à un inconnu menaçant l’humanité ?

Et que penser des soupçons de conflits d’intérêts affectant un certain nombre de conseillers municipaux du fait de leurs liens avec l’Andra, comme le met en exergue un nouveau recours juridique déposé le 22 mai 2017 par pas moins de 35 habitant-es ?

Face à cette situation d’urgence et réaffirmant une opposition totale au principe de l’enfouissement des déchets nucléaires, nous demandons instamment :

  • que le gouvernement ne tente aucune évacuation du bois Lejuc à Mandres-en-Barrois, occupé par les opposants depuis presque un an, sous peine de voir la situation de tension actuelle s’aggraver ;

  • que le gouvernement reçoive les scientifiques et associations qui depuis plus 20 ans ont recueilli les éléments d’approfondissement du dossier Cigéo révélant les risques et qui veulent, au nom de l’intérêt général, apporter leur éclairage (vous avez déclaré récemment, au JDD : « Je connais ce dossier, mais je veux l’étudier davantage. ») ;

  • que le gouvernement stoppe tout projet d’enfouissement profond des déchets radioactifs ;

  • que le gouvernement engage en urgence la remise à plat de l’ensemble de la politique énergétique du pays. La sortie du nucléaire est impérative et ne doit pas être repoussée aux décennies à venir, il en va de la survie de l’humanité. Le passage aux énergies renouvelables et économies d’énergie, à des techniques créatrices d’emploi et autrement plus soutenables et novatrices, fait partie des demandes qui doivent aboutir au plus vite.

Les auteurs de la lettre sont : les opposant-es d’ici et d’ailleurs, des habitant-es de Mandres-en-Barrois, les associations Burestop 55, Bure zone libre, Asodedra, Cedra 52, Eodra, les habitants Vigilants de Gondrecourt le Château, les habitants Vigilants de Void-Vacon, Meuse nature environnement, Mirabel Lorraine environnement.

Les soutiens sont les suivants : Attac France, Agir pour l’environnement, Réseau « Sortir du nucléaire », Confédération paysanne, Novissen (1000 vaches), FNE Grand-Est, Sortir du nucléaire Moselle, SDN 89, Collectif Sortir du nucléaire 79, STOP EPR ni à Penly ni ailleurs, Collectif Halte au nucléaire du Gard, Action des citoyens pour le désarmement nucléaire (ACDN), Auxilia conseil en transition, Association pour la restauration et la Protection de l’environnement naturel du Tonnerrois, Adeny-Association de défense de l’environnement et de la nature de l’Yonne, MAN Nancy, Confédération paysanne des Vosges, Confédération paysanne de Meuse, Association A.P.P.E.L.S (55), Attac 55, Association Vie Environnement Respect Nature (Avern), Cade (Collectif des Associations de défense de l’environnement Pays basque et Sud des Landes), Collectif les Dindons de la farce, Droit au soleil, Effet de serre toi-même, Collectif Non au gaz de schiste du canton de Fayence, Association Artisance, Association Gecnal de Sarreguemines (57), Union syndicale solidaires, Syndicats des travailleurs du rail SUD-Rail, Cyber@cteurs, collectif Stop gaz de schiste Anduze, Collectif citoyen de Pézenas, Castelnau et Guers, Collectif du Céressou, Collectif de Campagnan-Saint-Pargoire (contre le Linky), Eco’lectif de Gignac.

Nicolas Hulot, ministre d’État de la Transition écologique et solidaire

En acceptant d’aller dans le gouvernement organisé par le nouveau président Emmanuel Macron, Nicolas Hulot a tourné plusieurs pages.

Celle de sa vie personne, déjà, puisqu’il a refusé à de nombreuses reprises d’être ministre, disant non à Jacques Chirac, puis Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Désormais ministre d’État de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a fait le grand saut.

Il a rompu avec une attitude « apolitique » dont une expression est notamment la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme.

Même si, bien sûr, il n’a jamais été loin de la politique, puisque à partir de 2012 et pour plus de trois ans, il a été « envoyé spécial pour la protection de la planète », acceptant la proposition de François Hollande.

Un an auparavant, il avait d’ailleurs perdu la primaire présidentielle écologiste face à Eva Joly.

Mais le parcours du présentateur des émissions télévisées Ushuaïa et Ushuaïa nature n’est que très secondaire (on peut lire ici un large résumé de sa vie avant d’être animateur).

Ce qui compte, c’est ce qu’il représente : l’écologie sous forme de la préoccupation. C’est pour cela qu’il est apprécié en France, dans la mesure où il n’engage à rien, propose seulement d’améliorer, de ne pas dénoncer, de suivre une transition écologique considérée comme tout à fait logique sur le plan de la raison.

C’est d’ailleurs le même discours de L214 au sujet du véganisme. C’est apolitique, sans aucune grille d’analyse sociale, culturelle, économique, etc. C’est bon enfant, entièrement soumis aux institutions, sans esprit de rupture, etc.

Le message de Nicolas Hulot sur les réseaux sociaux reflète cet esprit.

En ce sens, Nicolas Hulot tourne une seconde page, celle de l’écologie sans la Nature. Il va montrer que les préoccupation environnementales sont totalement insuffisantes, qu’elles sont vaines.

Soit en effet on reconnaît que la planète est un ensemble vivant, et on rejette l’anthropocentrisme, interdisant les comportements erronés…

Soit on ne le fait pas et on essaie d’accompagner le monde actuel, pour le forcer à « gérer » de manière plus efficace.

Le souci étant alors bien sûr que la crise écologiste ne se laisse pas « gérer ». Elle exige une transformation complète des mentalités humaines, des pratiques.

Or, cela va de pair avec la reconnaissance de la Nature et l’arrêt des attitudes égoïstes, égocentriques, individualistes, nationalistes.

Cela veut dire raisonner à l’échelle planétaire, en plaçant l’humanité au service de la Nature, en acceptant le principe d’un bonheur naturel.

Ce n’est pas du tout la ligne d’Emmanuel Macron, rien que par exemple avec la procréation médicalement assistée (PMA). Le gouvernement veut la légaliser, ce qui accorderait le principe du « droit à l’enfant ».

C’est un très bon exemple de négation de la Nature, au nom de la toute-puissance du « choix » individuel.

De plus, les couples gays – ou même des individus – pourraient alors demander la légalisation de la gestation par autrui (GPA), au nom de l’égalité des droits.

Au cours de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a d’ailleurs affirmé qu’il était nécessaire de reconnaître la filiation à l’état civil français des enfants issus de la GPA nés à l’étranger.

Tout en disant qu’il n’était pas pour la légalisation de la GPA… Quelle hypocrisie !

Et là est le fond du problème de l’écologie en France : la question de la Nature est primordiale, mais le cartésianisme est partout, et empêche l’émergence d’une révolte contre l’individualisme, le sentiment de toute-puissance du « choix ».

Nicolas Hulot, en s’imaginant pouvoir changer les choses sans remise en cause de cette situation, échouera donc inévitablement et cela sera une leçon à tirer !

« Nicolas Hulot n’entrera pas au gouvernement »

La rumeur, qui a commencé avant-hier, s’est propagée dans tous les médias… Pour se terminer hier par un message de Nicolas Hulot sur Twitter.

Nicolas Hulot a montré avec ce tweet qu’il ne servait à rien : étant institutionnel, il avait les moyens d’agir vraiment en leur sein, en tant que numéro deux du gouvernement, juste derrière Manuel Valls.

Il a refusé, préférant selon certains commentateurs une candidature à la prochaine présidentielle. D’ailleurs Jean-Paul Besset et Pascal Durand viennent de quitter EELV. Pascal Durand a dirigé EELV en 2012 et en 2013, il est aux côtés de Nicolas Hulot depuis de nombreuses années, dès 2007, étant même son directeur de campagne pour la primaire écologiste de 2012 (perdue face à Eva Joly).

Nicolas Hulot ne prend naturellement pas position ouvertement dessus, expliquant juste qu’il ne participerait pas à une primaire de gauche.

En fait, il fait tout pour ne pas cliver, pour être populaire en allant dans le « sens commun » qui n’est rien d’autre que le masque du conformisme qui s’imagine plus ou moins « rebelle ». C’est aussi pourquoi il avait écrit la préface de l’édition française de l’encyclique du pape au sujet de l’écologie, « Laudato Si ».

Sur France Inter, Nicolas Hulot a même réfuté l’existence de l’écologie comme système de pensée :

« Je me demande si « écologie politique » n’est pas une forme d’oxymore.

L’écologie, pour moi, est supra-politique. Si l’écologie est politique c’est parce que les grandes formations politiques ont déserté ce sujet. »

Nicolas Hulot se pose en fait comme homme providentiel et on ne peut pas comprendre sinon le lancinant populisme qu’il pratique de manière ininterrompue.

C’est le contraire qui est vrai : la « politique » n’est pas politique, la vraie question politique aujourd’hui c’est l’écologie.

C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse les riches rouler en 4×4, ou on les en empêche par la force. C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse les entreprises pratiquer la vivisection, ou on les en empêche par la force. C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse l’Amazonie subir la déforestation, ou on empêche cela par la force.

Nicolas Hulot n’est, évidemment, pas un révolutionnaire : selon lui l’écologie peut être diluée au sein du système, car c’est une question de survie pour le système lui-même. Sauf que le système en question est totalement irrationnel et se moque de toute pratique écologiste, y compris gestionnaire, car il s’imagine que demain il trouvera bien autre chose pour continuer à exister, que de toutes façons l’humanité ne pourra jamais exister différemment.

Tout cela suinte, au fond, la peur : la peur du soulèvement des consciences, la peur d’avoir à bouleverser les pratiques de la vie quotidienne, la peur d’avoir à cesser un mode de pensée anthropocentriste confortable.

Nicolas Hulot veut être au-dessus de la politique, parce qu’il veut neutraliser l’écologie dans ce qu’elle porte : le 21e siècle connaîtra pourtant inéluctablement une révolution écologiste, ou il ne sera que chaos, guerre, effondrement de la civilisation.

Il y a un proverbe qui dit qu’il faut boire le calice jusqu’à la lie : la société française, pétrie d’esprit conformiste faussement rebelle, doit donc supporter Nicolas Hulot (et L214, EELV, etc.) jusqu’au bout, jusqu’à ce que tout le monde comprenne les enjeux réels de notre époque…

C’est une guerre qui est menée contre la planète. Elle a besoin de nous. De notre abnégation complète, de notre engagement total.

Nicolas Hulot avoue sa position sur la COP 21

Après le show pour l’opinion publique, la « vérité » pour les décideurs, hauts fonctionnaires et cadres d’entreprises, dans le journal Le Monde! Nicolas Hulot n’aura pas été démocratique jusqu’au bout.

On aurait bien aimé l’entendre dire ce qu’il ose expliquer dans le Monde… A savoir que rien n’a été mis en place, que les dirigeants ne veulent pas, que l’écologie n’est présente nulle part!

Cela aurait été franc et son appui consensuel factice n’aurait pas contribué à désarmer la population sur cette question… Mais justement il n’est pas démocratique, il se contente de reproches aux « décideurs », de quémander aux grandes entreprises…

Hulot lance une pétition appelant les chefs d’Etat à « oser »

A LTD, nous avons une approche très simple : il y a une bataille pour la planète. Si nous échouons, les générations futures nous regarderons avec un mépris gigantesque.

Et c’est bien parti pour être le cas. Il n’y a pas de mobilisation, pas de changement d’état d’esprit : l’égocentrisme prédomine complètement. L’écologie n’intéresse pas, sauf quand il s’agit de réformer le capitalisme pour le relancer. La COP21 aurait pu être l’occasion d’une grande prise de conscience : celle-ci n’aura lieu qu’après, au mieux.

Nicolas Hulot fait ce constat aussi, sauf que lui il n’est pas pour la libération de la Terre, il n’est pas vegan straight edge, il est simplement en mesure de faire des appels comme celui-ci sur son site internet :

« Je mange moins de viande… mais de meilleure qualité »

C’est en total décalage avec la réalité. Comme il le sait, il a réalisé une vidéo sur internet, dans un esprit de dérision, en utilisant des « stars » du net pour faire « jeune ».

C’est là un constat d’échec, une dernière tentative désespérée pour essayer de faire bonne figure. Mais cela ne fait que rentrer dans le jeu de la consommation générale dans la passivité, sans aucune réflexion sur ce qui est produit, comment c’est produit, par qui.

D’ailleurs, l’appel de Hulot n’est même pas pour un contenu réel, c’est simplement pour… une pétition s’adressant aux chefs d’Etat.

C’est dire l’esprit de démission : Hulot contourne le travail de fond chez les gens, car il ne croit pas aux peuples. Mais posons la question : où mène cet esprit de délégation, si ce n’est à la soumission aux grandes entreprises qui pillent la planète?

Le succès a été grand, avec 700 000 vues en une journée, et un serveur de la fondation Nicolas Hulot « dépassé », mais qu’en restera-t-il dans l’Histoire? Rien, cela sera anecdotique et condamné par les générations futures comme totalement décalé par rapport aux exigences de changement complet.

Voici le texte de la pétition, totalement anti-démocratique et dans un esprit de négation du changement total nécessaire : la libération animale, la libération de la Terre !

Signez l’appel aux chefs d’Etat !

Nous, citoyennes et citoyens du monde, appelons les responsables politiques des pays les plus riches et les plus émetteurs de gaz à effet de serre à enfin relever le défi climatique.

Chefs d’État, osez !

Osez reconnaître que la lutte pour le climat conditionne l’avenir de notre monde : la santé, l’économie, l’emploi, la solidarité et l’égalité, l’agriculture et l’alimentation, la paix.

Osez admettre que les engagements actuellement sur la table des négociations ne sont pas suffisants pour limiter le changement climatique à 2 °C, mais que vous pouvez changer la donne en revoyant à la hausse vos ambitions : le G20 compte pour trois quarts des émissions mondiales !

Osez en finir avec les beaux discours et les déclarations d’intention, avec la tentation de remettre à plus tard les décisions : agissez !

Osez vous astreindre à des moyens financiers, des indicateurs de contrôle, des réglementations et à des feuilles de route précises qui vous engageront dès aujourd’hui.

Dans tous les territoires du monde, les acteurs se mobilisent, chaque jour un peu plus. Conscients de la responsabilité de tous, nous nous engageons aussi personnellement, chacun à notre niveau. Mais cela ne suffira pas.

Vous, responsables politiques, avez une responsabilité historique.

La force de l’accord de Paris tiendra d’abord dans les mesures que vous mettrez en œuvre.

Nouvelles réglementations, prix du carbone, taxe sur les transactions financières, changement de modèle agricole… Ce qu’il faut faire est connu et ne dépend que de votre courage politique.

Chefs d’État, soyez à la hauteur. Entrez dans l’histoire. Osez !

Pour faire entendre votre voix et faire pression sur les chefs d’État, signez cet appel.

Hulot signe la préface de l’encylique « Laudato Si »

L’Eglise catholique a bien évidemment fait imprimer la version française de l’encyclique « Laudato Si » du pape François. On y trouve deux préfaces : une est écrite par le cardinal Philippe Barbarin, qui est le « primat des gaules » c’est-à-dire grosso modo le chef de l’Eglise catholique en France, et une autre est écrite… par Nicolas Hulot! La voici.

Préface de Nicolas Hulot

En ce début du XXIème siècle, notre intelligence est mise en demeure de prendre en charge les manifestations de son propre succès. La crise climatique n’est pas une simple crise environnementale. Elle est le symptôme visible d’une profonde crise anthropologique.

Nier ou réduire sa dimension, c’est prendre le risque d’ajouter de la misère à la misère, de la souffrance à la souffrance. N’oublions jamais que le changement climatique frappe prioritairement les enfants, les femmes et les hommes les plus vulnérables. Rétablir les équilibres climatiques est la pierre angulaire de la dignité humaine, de la justice sociale et de la paix.

Nous focaliser sur les effets du changement climatique sans en comprendre les causes, sans sonder les racines du mal, ne nous épargnera que provisoirement. L’humanité a avec elle-même un rendez-vous critique qu’elle ne doit pas esquiver. L’âme du monde est malade et nous divaguons dans une profonde crise de sens.

L’homme n’est plus relié à rien, c’est son désarroi tragique. L’homme s’est désolidarisé du futur, du passé de la terre et du reste du vivant. Privé d’horizon, l’homme est mutilé.

Dans cette crise de civilisation, la politique, l’économie, la technologie, la science devront être totalement mobilisées.

Mais à cette dimension horizontale, il faut apporter une dimension verticale : replacer l’Homme dans l’univers, dans la Nature, redéfinir collectivement les fins et les moyens, redonner du sens au progrès, voilà le préalable à la solution durable.

Où est l’Homme universel, fraternel ? Où est sa dimension spirituelle, sa sagesse ? Où est l’unité entre l’homme et la Nature ? Où sont le respect et la paix ?

Autant de questions et de réponses qui ne jailliront pas spontanément dans la société d’aujourd’hui. Ses codes d’expression et son rythme sont incompatibles avec une telle introspection.

L’encyclique Laudato si’, comme la voix du pape François, peuvent largement y contribuer. Ce texte peut élever la réflexion et forcer l’esprit humain à partager une vision. Il peut être une boussole providentielle dans un monde désorienté pour retrouver du sens. Une passerelle inespérée pour renouer avec l’humilité, la modération et la solidarité.

L’humanité est à l’aube d’une métamorphose. L’avenir n’est désespérant que si on laisse le temps décider à notre place. La famille humaine doit écrire un nouveau chapitre de son odyssée. Cette encyclique doit être un substrat fécond pour inspirer notre imagination et orienter nos énergies.

Le pape François solennise et sacralise l’enjeu écologique. Il scelle un diagnostic en associant science et morale. En nous invitant au courage et à l’honnêteté, François propose une nouvelle feuille de route pour l’humanité, il ouvre un chemin de maturité jalonné de valeurs incontournables.

Voilà bien l’écologie en mode anthropocentriste, rejetant catégoriquement la Nature! Et voici également, avec un soutien moins ouvert mais en disant long tout de même, la position officielle du ministère des affaires étrangères sur l’encyclique, au moment de la publication de celle-ci:

Publication de l’encyclique « Laudato Si » sur la question écologique – Déclaration de Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international et président de la COP21 (18 juin 2015)

Je salue la publication de l’encyclique « Laudato Si » de Sa Sainteté le Pape François, première encyclique de l’histoire de l’Eglise catholique consacrée à la question écologique.

Son titre, tiré des écrits de Saint François d’Assise, et son statut – il s’agit du document de la valeur la plus élevée que puisse produire le souverain pontife -, témoignent de l’importance accordée à la protection de l’environnement par le Pape.

En cette année décisive pour la lutte contre le dérèglement climatique, ce geste sans précédent contribuera à renforcer la mobilisation de la communauté chrétienne et plus largement de l’ensemble des citoyens du monde qui sont sensibles aux messages du Pape. C’est donc une contribution importante pour le succès de la COP21.

Les masques tombent. L’écocide est de plus en plus grand, il faut choisir son camp, et les anthropocentristes sont obligés de montrer le caractère de leur « écologie »…

Nicolas Hulot dans les bras du « Saint-Père »

Nicolas Hulot, en tant qu’envoyé spécial du président de la République chargé de l’écologie, est un partisan acharné du Vatican, oeuvrant par tous les moyens pour que le pape soit à Paris à l’occasion de la conférence de l’ONU à la fin de l’année.

Lors de la publication de l’encyclique « Laudato Si' », il était présent à une conférence avec des évêques. A ses yeux, l’encyclique est une « magnifique feuille de route »… Comme il l’explique ici à Radio Vatican, en utilisant même l’expression « Saint-Père » pour parler du pape!

On a ici un éloge de l’anthropocentrisme, une volonté acharnée de refuser de reconnaître la Nature…

J’ai reçu ce texte avec beaucoup d’enthousiasme, avec un sentiment, pour une fois de satisfaction, c’est à dire que grâce à ce texte, on va enfin placer l’enjeu écologique, à un niveau, à une échelle supérieure majeure. On replace bien l’enjeu écologique comme étant un profond enjeu humaniste.

Donc, tous les doutes sont levés sur le fait que l’enjeu écologique et l’enjeu climatique placent bien l’Homme au cœur de nos préoccupations. C’est donc un texte qui confirme, conforte, éclaire et qui analyse.

Ce qui est aussi très important , c’est qu’il ne se contente pas simplement, même s’il le fait avec beaucoup de discernement, de faire un constat sur la situation à la fois écologique- mais quelque part- j’allais dire presque sur la situation culturelle de notre société mais c’est un texte qui nous invite à une forme d’introspection pour essayer de comprendre finement comment nous en sommes arrivés à ce point, qu’est-ce qui ne fonctionne pas dans notre paradigme et même temps c’est une magnifique feuille de route pour chaque individu, mais également pour les responsables politiques et économiques.

En proposant une écologie globale, cette encyclique va permettre de dépasser les couleurs politiques, de transcender le débat ?

Oui, vous savez l’écologie c’est justement par principe normalement, transcender les dogmes.

Et malheureusement, c’est l’effet inverse qui s’est produit, ici et ailleurs depuis des années. D’un enjeu qui est un enjeu universel, qui est un enjeu supra-politique, il a été perçu ou parfois même exprimé avec un substrat idéologique ou dogmatique, ce qui fait qu’on a réduit dans sa perception un enjeu universel à un enjeu partisan.

Là, l’intérêt notamment de ce texte, c’est qu’il place cet enjeu au-dessus de tout cela et qu’il confirme encore une fois, ce que la science nous a expliqué, c’est que nous sommes dans un point critique, un moment de rupture psychique et physique de notre planète et que nous sommes dans une profonde crise anthropologique, nous ne sommes pas simplement dans une crise environnementale, nous sommes dans une profonde crise systémique et je pense que c’est important que le diagnostic soit à la hauteur si l’on veut que les révisions de modes de vie, de comportement soient également à l’échelle.

Si le diagnostic n’est pas à la dimension de la situation, la réaction de la communauté internationale, ne sera pas également proportionnée au diagnostic.

Vous militez depuis de nombreuses années pour sensibiliser au changement climatique, aux enjeux environnementaux, il faut que l’Homme soit placé au centre de cette question, c’est pour cette raison que vous souhaitiez entendre la voix du Pape François, que vous attendiez cette encyclique ?

Pour un ensemble de raisons, d’abord oui on a besoin de sacraliser un enjeu que certains ont parfois tourné en dérision, qui peut parfois provoquer une forme d’aversion ou simplement parce que cet enjeu pouvait susciter une forme de malentendu, sur le fait que l’Homme n’était pas la priorité de nos préoccupations.

On avait besoin aussi, que cet enjeu ne soit pas simplement abordé sous un plan économique ou technologique mais également avec une dimension spirituelle parce que comme le rappelle cette encyclique nous traversons une profonde crise de sens, et comme nous y appelle l’encyclique nous avons besoin collectivement de partager une vision et de redéfinir le progrès, et de ce fait, je pense qu’ il y a des voix qui peuvent tout y indiquer, des voix qui seront écoutées, qui portent au-delà de la communauté des croyants, et la voix du Pape à travers cette encyclique fait partie de ces voix qui passent au-dessus du bruit de fond de nos sociétés qui nous empêchent parfois de discerner l’essentiel du superficiel et justement le Pape nous invite à ce discernement.

Le Pape nous invite à choisir ce qui participe vraiment au progrès de l’humanité.

Le Saint-Père a très clairement dénoncé les différents sommets sur l’environnement qui ont lieu jusqu’à présent, vous pensez que cette encyclique peut véritablement peser avant les discussions qui auront lieu à Paris lors de la Conférence sur les changements climatiques en décembre prochain ?

Vous savez quand je suis allé plusieurs fois au Vatican, justement j’ai mis en exergue le fait que c’était un peu la Conférence de la dernière chance, et que compte tenu des échecs précédents, il ne suffirait pas que la France fasse preuve de bonne volonté pour que cette Conférence devienne un succès.

Il fallait placer chacun, et notamment les responsables politiques devant leur responsabilité. Ils ont l’Histoire en main, voilà.

Alors, je ne surestime pas l’importance de cette encyclique, mais je ne la sous-estime surtout pas.

J’en vois déjà d’ailleurs les réactions, y compris du Président Obama, et quand je dis que la voix du Pape porte au-delà des croyants, je vois les réactions dans le monde entier, c’est une contribution excessivement positive, et compte tenu de la complexité de la négociation, compte tenu que les États ont du mal à se débarrasser du prisme de leurs intérêts nationaux, c’est l’appel également à l’universalité, à une vision universelle des enjeux et pour moi aussi contribution magnifique.

Si on peut se réjouir de l’attente qu’a suscitée cette encyclique, de l’accueil qu’elle a reçue, est-ce que dans le même temps ce n’est pas un constat d’échecs pour les dirigeants politiques de ce monde qui jusqu’à présent n’ont pas véritablement pris à bras le corps cette question écologique ?

Oui, il y a une critique ou un constat plus qu’une critique sur le fait que, jusqu’à présent la seule chose qui se soit développée, c’est le phénomène que nous somme sensés combattre, que la prise de conscience n’a pas été accompagnée des mutations, des révisions, des ambitions à la hauteur de cette situation et le Saint-Père nous exhorte à du courage et à de l’honnêteté.

Courage dans l’ambition, et honnêteté de ne pas fuir la réalité et d’écrire l’Histoire à Paris. Il nous exhorte quelque part à faire de Paris effectivement un moment de vérité et d’honnêteté.

Et donc, il a raison de dire que jusqu’à présent malheureusement ces conférences n’ont pas réussi, en même temps chacun peut comprendre que c’est très complexe car en même temps combiner le court terme et le long terme, que mettre 195 Etats sur une même dynamique c’est compliqué sachant que 195 Etats ont des situations, des responsabilités, des conditions très différentes.

Mais justement, il faut que pour réussir, nous abordions cet enjeu et c’est ce à quoi le Saint-Père nous invite, avec encore une fois une vision universelle pour comprendre que c’est la famille humaine qui est au pied du mur, qu’il y a une communauté de destins. Il faut aussi que chacun acte cette notion que nous rappelle l’encyclique, cette notion de « maison commune » et cette notion de «bien commun ».

Et puis il y a une chose aussi qui est très importante dans l’encyclique, à laquelle je suis très attachée. Je pense que cette encyclique n’est pas une encyclique qui soit là pour culpabiliser.

L’encyclique est là pour responsabiliser, ça veut dire reconnaitre aussi une forme de responsabilité et notamment quand l’encyclique parle de la dette écologique des pays du Nord vis-à-vis des pays du Sud moi, je me réjouis de cette vérité, de cette transparence parce que nous avons une responsabilité vis-à-vis de l’Histoire et une responsabilité effectivement vis à vis des pays du Sud qui subissent un phénomène qu’ils n’ont pas provoqué, qui est la conséquence d’un mode de développement qui ne leur a pas bénéficié, qui parfois s’est fait d’ailleurs à leur détriment et dont maintenant ils subissent les conséquences. Et je pense que c’est très important de replacer cet enjeu dans cette perspective.

Avec cette encyclique, c’est une révolution verte qui est en marche, qui a été entamée ?

Vous savez, Victor Hugo disait : « Le progrès c’est la révolution faite à l’amiable » et il faut faire cette révolution à l’amiable et nous pouvons le faire à l’amiable si nous sommes capables de transformer nos ambitions en intelligence collective et à l’inverse si nous ne le faisons pas maintenant, cette révolution se fera mais pas forcément dans des conditions pacifiques.

Hulot rejoint l’écologie en mode catho

C’est une prise de choix pour l’Eglise catholique: Nicolas Hulot rejoint leur camp, parlant de « l’âme du monde », promouvant une écologie dont les termes sont absolument catholiques. Le journal La Vie souligne même que lorsque Hulot a pris la parole, il avait des accents « bergogliens », allusion à Jorge Mario Bergoglio, l’actuel pape François!

Pape qui sera accueilli en grande pompe par un autre François, le président de la République française quant à lui, trop heureux d’avoir le pape en « guest star » à la conférence de l’ONU sur le changement climatique qui se déroulera à Paris à la fin de l’année!

Tous unis afin… de ne surtout pas critiquer l’anthropocentrisme, de bien faire en sorte que le concept de Nature soit réfuté, que tout résumé à une question « environnementale » qui serait à « gérer »…

Nicolas Hulot : « l’âme du monde est profondément malade »

Des responsables religieux chrétiens, musulmans, juifs et bouddhistes de la Conférence des responsables du culte en France se sont réunis le 21 mai au Sénat pour un colloque sur le climat et les religions. Une journée marquée par l’intervention de Nicolas Hulot, envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète qui les a interpellés dans un discours aux accents « bergogliens ».

À un mois de la publication de l’encyclique sur l’écologie, c’est un appel très spirituel, aux accents bergogliens, qu’a lancé Nicolas Hulot, envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète, aux responsables religieux chrétiens, musulmans, juifs et bouddhistes de la Conférence des responsables du culte en France, réunis le 21 mai au Sénat pour un colloque sur « le climat et les religions » en prévision de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21).

« Nous sommes dans une profonde crise de civilisation, et d’ailleurs le mot crise lui même d’ailleurs a-t-il encore un sens, dans la mesure où en théorie une crise est un mauvais moment à passer … ? Reconnaissons ici que ce mauvais moment ne cesse de s’éterniser ce qui prouve qu’il y a quelque chose de profondément intime qui ne fonctionne plus dans nos sociétés. Pour moi, il y a une nécessité absolue, effectivement de mener la bataille de l’Histoire. L’âme du monde est profondément malade. »

Ainsi, pour Nicolas Hulot, le rôle particulier des religieux est de placer cet enjeu à « un niveau supérieur », de relier les hommes entre eux et à leur Histoire pour guérir « l’âme du monde » : « Si la dimension éthique ne dépasse pas la simple expertise, je pense que l’effort, l’échéance sera insuffisante » a-t-il déploré avant de poursuivre : « L’homme n’est plus relié à rien. C’est le désarroi tragique de l’homme moderne. Il n’est plus relié à son passé, il est en train de se désolidariser de son futur et il a pensé, probablement aveuglé par l’hypertrophie de la technique et de la technologie qu’il pouvait détacher sa branche de l’arbre de la création. »

Des propos qui font écho avec ceux du pape François que l’envoyé spécial du Président à rencontré à plusieurs reprises au Vatican : « C’est une grande méprise qui advient « quand l’absolutisation de la technique prévaut », ce qui finit par produire « une confusion entre la fin et moyens . Résultat inévitable de la « culture du déchet » et de la « mentalité de consommation exagérée ».

Au contraire, affirmer la dignité de la personne c’est reconnaître le caractère précieux de la vie humaine, qui nous est donnée gratuitement et qui ne peut, pour cette raison, être objet d’échange ou de commerce » déclarait ainsi le pape fin novembre devant le Parlement européen.

Hulot, lui, déclare : « Je sais que dans une société matérialiste tout cela est complètement hors sol. Mais qui mieux que vous peut nous aider à replacer l’homme là où il est ? »

Accents bergogliens aussi dans cette dénonciation forte d’une culture du déchet qui fait le lit des conflits et des intégrismes : « Dans un monde qui n’a pas besoin d’humiliations supplémentaires ni d’occasions de tensions, de conflits supplémentaires, la crise climatique est l’ultime injustice, a-t-il affirmé parce qu’elle affecte et frappe prioritairement des hommes, des femmes et des enfants qui sont déjà en situation de vulnérabilité, qui pour la plupart n’ont pas bénéficié d’un mode de développement qui parfois s’est fait même sur leur dos et dont ils subissent les conséquences négatives. (…) Dans un monde aussi réactif, cette ultime humiliation fait le lit de tous les intégrismes. Prendre en charge collectivement l’enjeu climatique c’est pacifier le monde; laisser le temps de dicter la mutation c’est nous livrer un XXIème siècle à côté duquel les tragédies du XXème nous sembleront dérisoires. »

Des responsables religieux, il attend ainsi qu’ils aident à séparer le bon grain de l’ivraie du le discours politique : « C’est un moment de vérité et vous devrez nous aider à faire en sorte que, derrière les mots plein d’empathie, parfois larmoyants, parfois sincères mais parfois éloignés de la sincérité les responsables politiques mettent en place des actions à la hauteur de la situation et qu’à Paris ils écrivent l’Histoire et ne la laissent pas s’écrire à notre place ».

Faisant allusion aux moqueries qui ont suivi ses trois visites au Vatican il a déclaré : « On dit que je suis tellement désespéré que je vais chercher un miracle. Mais la crise est tellement grave qu’il faut une dimension verticale… ». Les membres de la Conférence des responsables du culte en France doivent rencontrer François Hollande le 1er juillet et lui remettre un texte interreligieux sur le sujet.

Hulot, Hollande, le pape et la conférence de Paris de 2015

La conférence sur le changement climatique qui aura lieu à Paris en décembre promet d’être un fiasco complet. Pour autant, François Hollande a donné une consigne interne très claire : il faut faire en sorte que la France en sorte avec une bonne image, celle du pays modéré qui veut aller de l’avant (c’est d’ailleurs un style diplomatique français traditionnel, comme c’est le cas avec la Palestine, la guerre en Irak, l’Afghanistan, etc.).

Adepte par conséquent de la fuite en avant, on a pu voir une entrée en la matière en deux temps. Tout d’abord, lors de ses vœux, François Hollande a souligné l’importance de la conférence (histoire qu’on ne lui reproche rien a posteriori sur ce plan) :

« 2015, mes chers compatriotes, ce sera une année essentielle aussi et j’allais dire avant tout pour la planète.

La France va accueillir la conférence sur le climat en décembre prochain. Elle rassemblera tous les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier.

C’est une magnifique opportunité pour nous rassembler d’abord nous-mêmes au-delà de nos différences, pour mettre en commun ce que nous avons de meilleur, pour redonner du sens au progrès. La France, elle doit être exemplaire – elle l’est – avec la loi sur la transition énergétique qui a déjà été votée par l’Assemblée nationale, avec la loi sur la biodiversité.

La France, elle a été capable il y a maintenant 70 ans, de réunir une grande conférence pour les droits universels de l’homme. Maintenant, nous devons entraîner le monde pour qu’il puisse adopter à son tour une déclaration pour les droits de l’humanité pour préserver la planète.

Et je ferai tout pour qu’à Paris, en 2015, la conférence soit un succès, parce que je veux que lorsque nos enfants nous interrogeront ou nos petits-enfants, sur ce que nous avons été capables de faire en 2015, nous puissions être fiers et leur dire que nous avons contribué à préserver la planète toute entière. »

La seconde étape fut hier « l’entretien avec Nicolas Hulot, envoyé spécial pour la protection de la planète », dont on n’a rien appris d’officiel à part deux photos.

Même le facebook officiel de Nicolas Hulot (« géré par son équipe ») ne dit rien. Les articles de ce facebook ont été arrêtés juste avant Noël, comme d’ailleurs son Tumblr officiel, où par contre il y a les photos de lui au Vatican, puisqu’il est allé négocier l’intervention du pape à Paris.

Comme cela tout le monde serait content : le pape continuerait d’avoir sa bonne image de brave gars qui veut changer les choses (mais les gens sont méchants seul Dieu est bon etc.), François Hollande aurait une conférence « réussie », etc.

Voici ce que dit là-dessus Nicolas Hulot sur son tumblr :

Entretien avec le Cardinal Parolin, Secrétaire d’État du Vatican

C’est avec le Cardinal Parolin qu’a été évoquée la question du déplacement du Pape en France, et la nécessité, s’il vient en 2015, que le Saint Père s’exprime fortement sur la question du Climat.

Très au fait de l’avancée des négociations climatiques, le Cardinal a formulé le souhait que les Chefs d’État et de Gouvernement parviennent à un accord ambitieux et rappelé que la publication de l’Encyclique sur l’Écologie sera un moment important de l’année 2015.

«Nous sommes convaincus de l’importance du sujet et nous partageons votre préoccupation. Au fond, c’est une question spirituelle et éthique que nous avons tenté d’écarter mais elle revient » a-t-il conclu.

Ce n’est pas tout ! Il y a une « encyclique » sur l’écologie qui est prévue et qui ne devrait pas tarder à sortir. Il va de soi que nous étudierons cela en détail. On l’aura compris en tout cas , c’est une offensive tout azimut afin de renouveler l’Église catholique et de la rendre plus « dans son temps ».

Voici un exemple de ce à quoi il faut s’attendre, avec cette information officielle du Vatican, datant d’il y a un mois :

Cité du Vatican, 11 décembre 2014 (VIS).

Le Saint-Père a adressé un message au Ministre péruvien de l’environnement, qui préside à Lima la XX Conférence des Nations-Unies sur le climat (1 – 12 décembre), dans lequel il encourage les participants dans leurs débats sur un sujet « qui a une incidence sur l’humanité entière, et tout particulièrement sur les pauvres et les jeunes.

Il s’agit d’une grande responsabilité, également morale… Les changements climatiques font sentir leurs effets dans de nombreux pays, surtout côtiers et insulaires du Pacifique. Ceux-ci soulignent l’incurie et l’inaction alors que les délais se réduisent pour trouver des solutions. Or ces solutions ne peuvent se trouver qu’ensemble et dans la concorde…

Une lutte efficace contre le réchauffement ne peut être conduite que collectivement, après avoir surmonté les intérêts particuliers et écarté le poids des pressions politiques et économiques…

Il faut donc en passer par une culture de la solidarité et du dialogue, qui soit en mesure de prouver l’absolue nécessité de protéger la planète et l’humanité ». Les travaux de cette conférence doivent « se fonder sur la justice, l’équité et le respect ».

Un simple tweet (officiel, du pape) résume peut-être tout aussi bien:

Nicolas Hulot, dans une rapide interview donnée dans la rue à côté de l’Elysée, expliquait dans le même ordre d’idées qu’il en allait de la survie de l’humanité. Avec un tel anthropocentrisme, cette conférence a déjà une très mauvaise base…

Hulot et la vente des plumes de perroquets

Cette information est édifiante, mais bien entendu pas surprenante du tout, vu le personnage, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois ici. Hulot ne représente rien d’écologiste, c’est un mystificateur au service de la stabilité d’un système qui s’effondre.

Lors de l’éviction de Delphine Batho du poste de ministre de l’écologie, il a joué son pseudo choqué dans le Journal du Dimanche (du 7 juillet) :

Je suis tombé de l’armoire. J’ai trouvé tout cela disproportionné. Delphine a accompagné avec opiniâtreté le débat sur la transition écologique. Le moment n’est pas opportun. Au-delà du fait que j’ai beaucoup de respect pour elle, dans l’ombre, on a beaucoup travaillé ensemble.

Pour saisir le degré de moralité de la démarche de Hulot, voici une information donnée par le Canard enchaîné. Une information édifiante, donc, et ce qui est frappant, c’est le caractère sans gêne, prétendument pour la bonne cause. En réalité, ces gens vivent de manière déconnectée des exigences morales et pratiques de l’écologie; ils se permettent tout, s’auto-justifiant, et il n’est guère étonnant que l’ethno-différentialisme soit utilisé dans leur démarche de relativisme, de rejet de l’universalisme de la libération animale et de la libération de la Terre!

Hulot nommé «envoyé spécial pour la planète» au moment où…

Hulot nommé «envoyé spécial pour la planète» au moment où… la conférence de l’ONU sur le climat se termine, c’est incroyable.

Incroyable, parce que la nomination hier de Hulot a fait totalement passer sous silence la conférence, alors qu’on en parlait déjà à peine ! Hulot « remplace » la conférence dans les médias, ni plus ni moins !

Et Hulot a participé de plein pied à cet enfumage : c’est en sortant de l’Élysée qu’il a annoncé cela aux médias. C’est une terrible ironie, puisque la mission de Hulot est de sensibiliser à l’écologie, alors qu’il torpille les informations sur la conférence sur le climat !

Et ce n’est pas par hasard. Car la blague aussi est que la France veut accueillir la conférence de 2015, et c’est là que Hulot est tiré du chapeau magique du prestidigitateur Hollande, le président qui avait nommée une ministre de l’écologie (au… 9ème rang du protocole!) pour la débarquer dans la foulée pour avoir annoncé la suspension des forages pétroliers en Guyane (voir Nicole Bricq, débarquée du ministère de l’écologie par les industriels).

Voici le communiqué patriotique de la présidence de la République :

Communiqué – Entretien entre le Président de la République et M. Nicolas HULOT, Président de la Fondation pour la Nature et l’Homme

Le Président de la République a reçu ce matin à l’Elysée, M. Nicolas HULOT, Président de la Fondation pour la Nature et l’Homme auquel il a décidé de confier, en accord avec le Gouvernement, une mission internationale en faveur de la préservation de l’environnement.

Les objectifs de sa mission seront notamment de :

– sensibiliser, informer et mobiliser la communauté internationale sur la crise écologique mondiale et les moyens pour y faire face, notamment là où ces enjeux ne sont pas suffisamment pris en compte ;

– promouvoir les idées et les valeurs de la France en matière de développement durable et de protection de la planète ;

– relayer les propositions de la société civile (entreprises, associations, collectivités locales…) pour mieux préserver notre environnement et favoriser le développement humain.

Cette mission, en tant qu’envoyé spécial du Président de la République pour la préservation de la planète, est bénévole et bénéficiera de l’appui des ministères compétents.

La France fait de la transition écologique et énergétique une priorité de son action nationale et diplomatique. Au moment où elle s’implique résolument dans les négociations internationales pour l’environnement et le climat, et qu’elle exprime à Doha sa disponibilité pour accueillir la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique en 2015, elle met en place une diplomatie environnementale renforcée et ouverte à la société civile.

Aux côtés des Ambassadeurs pour le climat et pour l’environnement, M. Nicolas Hulot mettra ainsi ses compétences et ses engagements au service de l’ambition de la France pour un développement durable qui concilie dynamisme économique, progrès social, et préservation de la planète.

Hulot devient donc un VRP de la politique du gouvernement, de l’Etat français ; il n’y aucun contenu à son poste !

Regardons ce qu’il en dit, dans un message à sa fondation :

Cher(e) ami(e),

Je tiens aujourd’hui à vous informer personnellement que je viens d’être nommé Envoyé spécial pour la préservation de la planète par le président de la République. J’ai accepté cette nomination pour donner une nouvelle ampleur à l’action que je mène, grâce à ma Fondation et à votre soutien, en faveur de la prise en compte des enjeux écologiques et climatiques. A partir du mois de janvier 2013, j’exercerai donc, en complément de ma fonction de président de la Fondation, cette mission d’envoyé spécial.

J’ai accepté cette mission à la condition expresse de l’exercer de manière bénévole, de conserver intact mon rôle de Président de la Fondation, ainsi que ma liberté de parole. Garant de l’interêt du long terme, je serai vigilant à l’actualité et aux décisions trop souvent prises dans l’instant, sans considération de leurs impacts et conséquences. Je m’attacherai à ce que cette mission s’accorde avec la vision de la transition écologique de la Fondation pour lui conférer la plus grande utilité possible.

Le moment est venu de dépasser le cadre de l’Hexagone et celui du court terme en portant nos convictions auprès des instances et des décideurs internationaux ; cette mission d’envoyé spécial pour la préservation de la planète est une opportunité à saisir pour engager une nouvelle dynamique en faveur d’une cause d’intérêt général. A travers cette nomination et au-delà de ma personne, c’est la reconnaissance du rôle de la société civile comme partie prenante et contributrice à un avenir qui la concerne au premier chef.

Vous le savez, j’ai toujours agi guidé par la recherche de la plus grande efficacité. Quelle que soit la fonction ou son intitulé, ce qui compte pour moi, c’est de mettre toute mon énergie au service de la préservation de la planète. Je mettrai tout en œuvre pour convaincre les décideurs politiques, économiques et de la société civile, que je serai amené à rencontrer, que la crise écologique n’est pas une crise parmi d’autres, mais bien le dénominateur commun à toutes les crises (économique, financière et sociale). J’ai conscience des difficultés qui m’attendent, mais je suis et je resterai optimiste par nécessité.

En espérant compter sur votre soutien,

Nicolas Hulot

Tout cela, c’est du mensonge, car être vraiment écologiste c’est dénoncer le scandale de l’actuelle conférence sur le climat, au Qatar ! Or, Hulot ne le fait pas, il bascule dans la personnalisation et la soumission aux intérêts non pas universels, mais français, au point d’expliquer aux journalistes dans un grand tour de passe passe intellectuel:

« C’est une mission internationale diplomatique qui s’inscrit dans la tradition universaliste de la France. »

Le communiqué d’EELV est tout autant pathétique :

La nomination de Nicolas Hulot comme envoyé spécial du Président de la République pour la protection de la planète constitue une excellente nouvelle, qui illustre positivement la volonté du Président de la République de faire de la question écologique un enjeu majeur de son mandat.

Militant reconnu et engagé, homme de terrain qui connaît parfaitement les questions écologiques et les menaces qui pèsent sur notre environnement et nos modes de vie, Nicolas Hulot saura mettre son expertise et sa détermination au service d’une action diplomatique renforcée de notre pays sur ces enjeux cruciaux.

Europe Écologie Les Verts exprime à Nicolas Hulot tous ses voeux de succès dans cette nouvelle mission  destinée à trouver des solutions concrètes et partagées pour lutter contre la crise écologique.

On a là un jeu de soutien mutuel sans aucun contenu. De la part de Hollande et de Hulot, mais aussi d’EELV, on a une campagne pour masquer la réalité de la conférence de l’ONU sur le climat, pour empêcher d’en comprendre les enjeux. Tout est fait pour faussement rassurer!

Voynet s’inquiète pour Hulot… et surtout pour les élections

Toutes ces histoires concernant EELV sont vraiment peu intéressantes et nous-mêmes considérons que de tels articles polluent plus LTD qu’autre chose.

Malheureusement, si EELV ne fait pas grand chose pour l’écologie (voire finalement rien du tout), elle fait beaucoup contre.

Ce n’est pas comme si EELV était un parti écologiste avec un véritable fond, comme les Verts en Allemagne et en Autriche, qui sont critiquables, mais ont une véritable culture écologiste. EELV c’est un regroupement de culture bobo où l’écologie est le prétexte servant pour proposer des réformes.

Nous avions déjà décortiqué le discours d’Eva Joly lors de son investiture en tant que candidate à la présidentielle pour EELV, c’est vraiment terrible et totalement vide.

Même sans aller aussi loin dans les détails ou même le fond, les gens voient bien que tout cela a un caractère superficiel, et s’éloignent par conséquent de l’écologie, considérant que soit l’écologie c’est de la magouille électorale, soit que de toutes façons tout le monde est plus ou moins écolo.

Sur le plan du contenu, c’est la catastrophe.

Il faut donc savoir ce qui se passe du côté de chez EELV, pour bien expliquer en quoi EELV n’a rien à voir avec une démarche authentiquement écologiste, en défense de notre planète.

Et finalement, les gens d’EELV l’assument eux-mêmes de plus en plus. Le passage des Verts à EELV a été une transformation complète, que les journées d’été d’EELV, du 18 au 20 août, sont censées établir une bonne fois pour toutes.

Seulement il y un gros problème: Hulot. Nous avions parlé de ses récents propos dans une interview, et dans une interview au Journal du dimanche, Dominique Voynet a répondu aux critiques de Hulot. Nous n’allons pas revenir dessus, mais sur ses propos concernant l’écologie politique et l’identité d’EELV

Voici en effet une de ses réponses:

« Nicolas Hulot avance également que les militants d’EELV sont conditionnés…

C’est sévère et insultant vis-à-vis de militants qui, pour beaucoup, ont accepté de choisir un candidat qui n’était pas issu du sérail.

Ni Eva Joly, ni Nicolas Hulot n’étaient membres des Verts.

Je trouve au contraire qu’il faut beaucoup de courage pour accepter de mourir et de renaître, d’ouvrir les portes et les fenêtres en grand et d’attribuer la moitié des postes électifs à des gens qui étaient parfois issus de mouvements qui avaient été très sévères avec les Verts. Je ne suis pas sûr qu’il y ait un autre parti politique aussi attentif à garantir l’égalité des candidats à la candidature. »

Dominique Voynet reconnaît ici ouvertement que les Verts se sont dissous, dans une sorte de magma ouvert à des gens qui leur étaient opposés auparavant. Ce magma, c’est « Europe écologie » et Voynet sait très bien que cette « fusion » a liquidé la patrimoine historique porté par « les Verts. »

Mais elle s’en moque parce qu’il a eu un patrimoine électoral à faire fructifier… C’est cela qui l’inquiète!

Elle le dit d’ailleurs ouvertement:

« Est-ce qu’aujourd’hui vous lui tendez toujours la main?

Oui, plus que jamais. Et pas parce que j’ai peur de l’impact dévastateur qu’aurait une nouvelle division sur la dynamique de la campagne. Mais simplement parce qu’il fait partie des quelques personnalités qui incarnent l’écologie dans notre pays.

On a besoin de lui, de ses propositions et de son savoir-faire. Mais je ne sais pas dans quel état d’esprit il est à notre égard. Je me considère toujours comme son amie et j’espère le voir cet été (aux Journées d’été du parti, du 18 au 20 août, Ndlr). Il faut qu’il revienne dans le jeu. »

De quelles propositions et de quel savoir-faire Voynet parle-t-elle? Impossible de le savoir, car il n’existe chez EELV aucun débat théorique, aucune définition de l’écologie, aucun objectif.

Le seul critère de vérité chez EELV, c’est la participation au gouvernement avec les socialistes. Strictement rien d’autre! Car si Voynet raconte cela, c’est parce qu’elle a peur que Hulot s’allie avec Borloo…

Un tandem Hulot – Borloo torpillerait tous les efforts d’EELV pour s’approprier le monopole électoral de « l’écologie. »

La rancoeur de Nicolas Hulot

Nicolas Hulot est un mauvais perdant, mais à ce petit jeu là, c’est toute l’écologie qui trinque. Parce que rien n’est pire que la personnalisation. Bien sûr, des gens peuvent représenter des idées et donc alors parler de ces gens c’est parler des idées qu’ils représentent.

Mais là, on a beau chercher, on ne voit pas de contenu. Ainsi, Nicolas Hulot a accordé une interview à un magazine, « Bretons », qui est sorti hier en kiosques (mais l’interview date… du 10 juillet, soit deux jours avant la victoire d’Eva Joly (dont il se doutait néanmoins bien entendu).

Il se plaint de plein de choses, notamment de ces personnes membres d’EELV:

«conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique». «Ils aiment les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le mot Sarkozy dans un discours: vous provoquez des orgasmes…»

Il faut dire que quand le Canard enchaîné révèle que Hulot continue d’utiliser son appareil électrique l’aidant à avoir des abdominaux, cela ne fait pas très crédible niveau chasse au gaspi…

Mais, surtout, ses plaintes sont personnelles. Il ne se plaint pas comme quoi il aurait des idées différentes, par exemple comme quoi les gens d’EELV n’en ont rien à faire des animaux ou de la Nature, comme quoi il y a urgence, etc.

Non, il exprime simplement de la rancoeur:

A quoi bon me faire la danse du ventre pendant des années pour que je vienne les rejoindre ?

C’est tout le paradoxe de leur attitude, affirme Nicolas Hulot en parlant des cadres de la formation politique.

De Jean-Vincent Placé à Dany Cohn-Bendit, en passant par Cécile Duflot et Noël Mamère, ils n’ont eu de cesse de me demander de les rejoindre.

Mamère m’a dit que j’étais le seul candidat possible. Et pourtant, il fut le premier à m’envoyer des banderilles à partir du moment où je me suis présenté.

On a ici une complainte tout ce qu’il y a de plus personnel, or dans l’ordre des choses, on devrait parler de contenu: tant Cohn-Bendit que Duflot ou Mamère représentent des points de vue différents sur l’écologie, et d’ailleurs Hulot ne se « plaint » pas du fait qu’une de ces grandes « figures » d’EELV l’ait rejoint: José Bové!

Ce qui casse tout de même la démarche de Hulot de se plaindre, car il a « joué », et il a perdu, voilà tout!

Est-ce que cela veut dire justement que Hulot va abandonner Eva Joly et EELV? Il le laisse planer:

«Si je ne leur apporte pas grand-chose, cela ne sert à rien d’insister. Il vaut mieux que je reprenne une autre forme d’engagement. »

Ce qui montre bien non seulement que toute cette « primaire de l’écologie », a été du n’importe quoi, mais qu’en plus, des gens comme Stéphane Lhomme et les « décroissants », qui ont critiqué Hulot mais jamais Joly, ont aidé à ce que « l’écologie » bobo ait un boulevard….

Alors qu’en plus on va continuer à avoir Hulot dans les pattes!

Tout cela en raison du refus d’avoir du contenu, de donner des définitions, de prétendre servir l’écologie en général, sans avoir aucun critère de vérification.

Mais quand on nie la Nature, l’existence même des animaux, comment justement ne pas vouloir de définitions? Car sinon il ne serait plus possible de masquer son opportunisme et son carriérisme derrière l’urgence qu’il y a: notre planète est train d’être assassinée!

Eva Joly, candidate « écologiste » qui se perd dans la savane

C’est depuis l’ultra – bobo local La Bellevilloise de l’est parisien qu’Eva Joly a annoncé sa victoire aux « primaires de l’écologie » (58,16% des voix contre 41,34% à Nicolas Hulot) et tenu un discours truffé d’incohérences démontrant sa nullité écologiste.

Pour résumer simplement : au lieu d’avoir un faux écolo avec Hulot, on aura droit à quelqu’un qui ne l’est même pas pour faire semblant. Eva Joly veut être ministre de la justice du prochain gouvernement dirigé par le Parti Socialiste et ses alliés.

L’écologie ? Ce n’est pas son truc, comme on dit, et d’ailleurs elle a failli tout aussi bien terminer au MODEM (elle en est l’invitée vedette lors du grand meeting pour lancer la campagne des élections européennes en 2008).

Elle n’est arrivée à Europe Écologie que « par en-haut », en étant directement éligible pour les prochaines élections, grâce à l’invitation de Daniel Cohn-Bendit.

Écologiste, donc ? Pas du tout ! Et ses propos tenus après sa victoire hier sont donc très parlants. On y cherchera vainement une référence à l’écologie, à la nature, sans même parler des animaux ! Pour elle, voici ce qu’est l’écologie :

« L’écologie, c’est l’économie au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie. »

Non, cela n’est pas l’écologie. L’écologie, c’est une société humaine au service de Gaïa, dont l’espèce humaine n’est qu’une composante.

Mais voici les grands axes de son discours d’investiture (une vidéo ici), que nous présentons point par point, après l’avoir « savamment décortiqué »:

1.Eva Joly délire sur la savane

2.La « décroissance » version bobo

3.Un esprit « républicain »

4.Stéphane Lhomme, le décroissant qui a fait fonction d’idiot utile

1.Eva Joly délire sur la savane

Dans son discours, il n’y a qu’un petit passage qui parle d’écologie au sens strict. Le voici :

« Nous sommes pour la modération énergétique et la sortie du nucléaire.

Nous devons engager la conversion de l’économie, passer d’une société jetable à une société durable. Nous ne pouvons continuer à enfouir dans nos campagnes des machines à laver et des frigos qui sont fabriqués pour tomber en panne au bout de 3 ans.

Forêt amazonienne qui devient une savane où pousse le soja transgénique qui va être transporté à travers les océans pour nourrir le bétail. La savane africaine qui devient un désert. Ou la pêche industrielle qui anéantit les fonds marins. »

a) Où Eva Joly a-t-elle vu que la savane africaine devient un désert ? Dis comme cela, cette phrase ne veut rien dire du tout !

En effet, la désertification concerne principalement le Sahel, la zone juste en-dessous du Sahara (on parle des pays sub-sahariens). Les pays africains où se trouvent les savanes sont eux-même en dessous des pays sahéliens…

Pays sahéliens qui effectivement affrontent la désertification… Mais pas, au sens strict, « la savane africaine » !

b) Tout aussi incohérent : « Forêt amazonienne qui devient une savane où pousse le soja transgénique. »

Ici, Eva Joly montre encore une fois que son écologie est de pacotille. En effet, elle confond deux phénomènes : tout d’abord la destruction de la forêt amazonienne pour les plantations de soja (qui ne sont nullement des « savanes »).

Et ensuite, le réchauffement climatique, qui risque d’ici une centaine d’années de transformer la forêt tropicale amazonienne en savane, en raison d’une très importante baisse des pluies…

C’est vraiment n’importe quoi!

c) Nous ne savons pas où Eva Joly a vu que des machines à laver étaient accumulées dans des pyramides poubelles dans les campagnes françaises… En Inde, il existe en effet de telles poubelles, mais en France ce n’est pas le cas.

Les campagnes sont même justement de plus en plus rurbanisées : la nature perd du terrain !

Bref, c’est du grand n’importe quoi ! Mais cette mise en avant a une fonction idéologique. Lorsqu’elle parle de « la pêche industrielle qui anéantit les fonds marins », c’est pour justifier sa décroissance version bobo…

2. La « décroissance » version bobo

Voici le passage qui traite de la décroissance :

« Chacun sent bien que le monde change, que l’économie ne fonctionne plus comme avant.

L’économie française produit trois fois plus de richesses matérielles qu’il y a 30 ans. Sommes nous trois fois plus heureux ?

Ce sont des richesses matérielles souvent factices.
Cette richesse supplémentaire est d’abord mal répartie.
Nous sommes arrivés à l’épuisement d’une logique qui maltraite les hommes, une logique qui maltraite la planète.
René Dumont l’affirmait en 1974. Les faits donnent raisons à l’écologie dans tous les domaines : eau, agriculture, énergie, finance, industrie, santé. »

Là est un point très important. Nous à LTD disons que ce qui est produit répond à une logique anti-naturelle et même anti-humaine. Eva Joly ne dit pas cela, elle dit juste que les richesses sont mal réparties…

Ce qui est ici révélateur, c’est que la seule fois où elle parle des animaux, c’est en utilisant le terme de « bétail » : elle n’est pas pour l’abolition de l’exploitation animale. Elle veut seulement « temporiser », aller à un rythme moins rapide.

C’est la décroissance:

« Je représenterai la France de l’écologie. La France qui travaille pour les générations futures. La France qui place l’intérêt général au-dessus de celui des lobbies et du profit immédiat. La France qui change de modèle, qui retrouve le souffle de l’avenir.

L’écologie, c’est l’économie au service de l’homme et non l’homme au service de l’économie.

La croissance sans fin qui serait le remède à nos maux est une chimère. Non, la croissance n’est pas la réponse au chômage et à la pauvreté. Nous sommes pour la redistribution des richesses.

Nous sommes pour la modération énergétique et la sortie du nucléaire (…).

Il y a la droite libérale et il y a une gauche productiviste.
Les écologistes sont porteurs d’une nouvelle vision du monde. »

La « décroissance » donc, comme idéologie afin d’éviter que les pauvres ne s’énervent trop, voilà ce qu’est l’écologie pour Eva Joly. Rien à voir avec la nature et une remise au vert de la planète…

3.Un esprit « républicain »

Une grande attention est donc portée à la « république » qu’il faudrait moderniser afin de sauver ce qui peut l’être. On a donc droit à un long passage, qui dit la même chose que le futur candidat socialiste à la présidentielle:

« Je représenterai la France qui n’accepte pas les discriminations et les ghettos.
La France du XXIème siècle, dont l’identité n’est pas la nostalgie d’un âge d’or imaginaire, mais un projet ouvert, riche de ses différences.
Je représenterai la France des régions souvent niées dans leurs traditions. La France des accents et des sangs mêlés. La France des banlieues, des chômeurs, et des petits salaires.

Je représenterai la France qui pense que la fraternité est notre bien le plus précieux. La France qui refuse de vivre sous le régime des privilèges. Celle qui désire de toutes ses forces retrouver l’esprit de la République (…).

Oui nous sommes partisans de la sixième république, et fiers de l’être.
Nous défendrons le scrutin proportionnel, le non-cumul des mandats, la parité, le droit de vote des résidents étrangers, et le référendum d’initiative populaire.
Oui nous refusons l’impunité et nous en sommes fiers.
Nous ferons de la France le fer de lance de la lutte contre les paradis fiscaux, qui volent les ressources des citoyens et vident les caisses des États. »

Pas de reconnaissance de Gaïa, d’une question mondiale, planétaire, mais simplement une modernisation des institutions… Bref, le mot « écologie » qui a comme fonction de moderniser la « social-démocratie »!

4.Stéphane Lhomme, le décroissant qui a fait fonction d’idiot utile

Que va-t-il alors advenir de Nicolas Hulot ? Stéphane Lhomme a tout fait pour le torpiller. Il soutient même Eva Joly, dans un grand délire mégalomane, il s’attribue même la victoire de celle-ci, comme il explique dans un communiqué :

« Stéphane Lhomme se félicite que son slogan de campagne, l’écologie de combat, lancé dès le 8 avril (cf http://stephanelhomme.free.fr ) ait été récupéré en cours de campagne par Eva Joly, qui a remonté la pente face à Nicolas Hulot à partir de ce moment là. »

Stéphane Lhomme se révèle bien ici avoir été l’idiot utile. Parce que non seulement il a aidé à ce que la « décroissance » devienne la théorie officielle d’EELV comme on vient de le voir, mais en plus il y aura Hulot, puisque Eva Joly a expliqué hier:

« Je remercie d’abord tous ceux qui m’ont choisie. Mais je remercie aussi tous ceux qui ont voté pour mes trois concurrents, notamment pour Nicolas Hulot. Ma légitimité d’aujourd’hui repose sur un scrutin ouvert aux écologistes venus de tous les horizons (…).

Ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous divise. Je veux rendre hommage ici à Nicolas Hulot qui a quitté un certain confort pour s’engager en politique et défendre l’écologie.

Il a, avec son équipe, un rôle de premier plan dans la mobilisation générale qui commence.

EE-LV est notre maison commune. C’est une maison ouverte et j’affirme avec joie notre unité. »

La boucle est bouclée. Eva Joly n’a pas renversé Hulot, elle le prolonge… Elle est le symbole d’une fausse écologie, qui se moque de la nature, pour qui les animaux n’existent même pas !

Tout le contraire de ce dont nous avons besoin… Gaïa a besoin qu’on la serve de la manière plus humble, la plus moralement correcte, la plus radicalement possible : pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre!

Les résultats des « primaires de l’écologie »

Les « primaires de l’écologie » – en réalité les primaires d’Europe écologie les Verts et ses alliés – sont terminées et on a maintenant les résultats. Voici les chiffres officiels :

A l’issue du dépouillement, voici les résultats du premier tour de la Primaire de l’écologie.

Eva Joly : 12571 votes, soit 49,75 %
Nicolas Hulot : 10163 votes, soit 40,22 %
Henri Stoll : 1269 votes, soit 5,02 %
Stéphane Lhomme : 1172 votes, soit 4,44 %
bulletins blancs : 94 votes, soit 0,37 %

Si nous parlions des écologistes version bobo, il y a quelques jours, c’est justement pour cela. Il existe une véritable culture écolo bobo, qui a été sous-estimée par Hulot, et qui a même réussi à le mettre dans les cordes.

Hulot considère en effet que l’écologie consiste en de l’accompagnement du gouvernement avec la réalisation de mesures ; pour EELV, il s’agit d’une vision du monde, celle de quartiers urbains pacifiés où l’on peut vivre agréablement quand on dispose de certains moyens…

Hulot est-il dupe de cela ? Pas si sûr. Il y avait déjà sa petite phrase sur Borloo, lors de la campagne des primaires. Et, dans un même registre, il y a sa fondation qui a pris hier une décision… pour le moins étrange.

En effet, la Fondation pour la Nature et l’Homme (auparavant la « Fondation Nicolas Hulot ») a décidé de revenir dans le comité de suivi du Grenelle de l’Environnement…

La Fondation l’avait quitté en mars 2010 en raison du report de la fameuse « taxe carbone », report sans date d’ailleurs.

Qu’est-ce qui a changé depuis ? En fait, la Fondation se justifie par la création par Sarkozy d’un « groupe de travail sur la constitutionnalité de la fiscalité écologique. »

Ce qui ne veut strictement rien dire, n’est même pas une mesure concrète, et montre bien qu’il s’agit d’un prétexte pour se replacer au cœur des institutions, comme « porte de sortie » pour Hulot qui, à défaut d’EELV, pourra donc avoir toute légitimité pour devenir ministre de l’écologie d’un Sarkozy (éventuellement) réélu !

Notons au passage que Sarkozy vient d’annoncer un programme de 35 milliards d’euros d’investissements pour l’énergie du futur, un mélange de nucléaire et de développement durable…

Et faut-il rappeler que le Grenelle de l’environnement ne parle pas de nucléaire ? Hulot n’en a parlé que très récemment lui-même, et encore pour dire que Fukushima l’avait fait changer d’avis…

Pas difficile de voir quelles alliances peuvent se profiler ici ! Il y a là un jeu politique très subtil, une belle preuve d’ailleurs de la bataille d’appareils que constituent tous ces gens se goinfrant sur l’écologie.

Pas difficile de voir non plus les conséquences.

Car au sein du « milieu » (au sens le plus large possible) pour les animaux, nombreux étaient les structures rêvant d’un triomphe de Hulot, afin de faire passer en contrebande leur proposition « apolitique » des « droits pour les animaux. »

L’échec de Hulot coule totalement cette option ridicule et ne reposant sur strictement rien à part un désir de reconnaissance médiatique, une volonté d’effectuer des bénéfices commerciaux et la perspective d’une intégration des Universités comme professeurs et autres chercheurs !

On peut être certain que tout ce petit monde soutiendra Jean-Marc Governatori, qui se présentera également à la présidentielle, au nom de l’Alliance écologiste indépendante dont la secrétaire est désormais l’ancienne « star du porno » Zara Whites (qui troque donc PeTA contre Governatori). Vegmag joue bien entendu déjà son rôle de « soutien indirect »…

Governatori, évidemment soutenu par Bardot, « se paie » sa candidature, comme il explique dans une interview:

C’est vrai que je suis l’un des principaux contribuables de France, mais une campagne présidentielle ne coûte pas cher. Je suis outré par les budgets des partis classiques de plusieurs millions d’euros, payés par les contribuables. Une campagne présidentielle coûte au maximum 300 000 euros, essentiellement des frais de déplacement. Le budget est raisonnable, donc on n’aura pas de problèmes à ce niveau-là.

Le cynisme complet de ses propos n’est même pas à expliquer, et choquera comme il se doit toutes les personnes bataillant au quotidien pour conquérir une vie digne tant pour eux et elles-mêmes que pour les animaux… Mais finalement, pourquoi être choqué? Ces propos sont typiques des « appareils » et de ceux qui veulent faire carrière dans les institutions.

Mais l’échec de Hulot est également le triomphe d’Eva Joly, et cela ne va pas aider les « décroissants » qui justement sont censés rejeter les institutions. La candidature de Stéphane Lhomme était symbolique, mais elle se fondait sur le succès triomphal de Hulot…

Elle devait permettre une recomposition grâce à cette résistance symbolique. Maintenant, Stéphane Lhomme apparaît comme celui qui a aidé Eva Joly, celui qui est comme Eva Joly mais en plus dur, en plus idéaliste, etc.

Avec une victoire de Hulot, Stéphane Lhomme aurait pu se laver les mains d’EELV, maintenant il est coincé, et avec lui tous les « décroissants »… On pourra longtemps lui reprocher cette photographie, qui le montre à côté d’Eva Joly (tout à gauche), et prouve qu’il considère au moins avoir des choses en commun avec elle !

Quant à l’écologie, on en n’entendra pas parler. Eva Joly ne vient même pas des Verts, elle hésitait à aller au MODEM avant de rejoindre EELV pour être directement élue. Elle est là car elle représente l’idéal d’un capitalisme écolo et sans corruption, social et sans préjugés.

C’est cela, l’écologie d’EELV, une sorte de grand nettoyage, de réfection… Nullement l’annonce d’un grand retour à la nature, pourtant tant nécessaire !

Jean-Marc Governatori

Hulot, l’anti-corrida électoral

Hier a eu lieu un rassemblement à Paris, devant le ministère de la culture, pour dénoncer le soutien de celui-ci à la reconnaissance de la corrida comme « patrimoine » français dans les instances internationales.

Entre 400 personnes (selon la police) et un millier (selon les organisateurs) se sont déplacées, pour évidemment rien puisque le gouvernement ne changera pas d’avis à moins d’une pression réelle. Rien de moins populaire cependant qu’un rassemblement de « l’union sacrée » se faisant sur le plus petit dénominateur commun, à savoir forcément le discours de Bardot…

Permettant d’ailleurs à Nicolas Hulot d’apparaître comme par enchantement, par l’intermédiaire d’un message au rassemblement…

Voici donc le communiqué de Hulot, admirable de démagogie électoraliste pour la forme et de fumisterie à la Bardot pour le contenu :

« J’ai signé le manifeste du CRAC Europe (Comité Radicalement Anti Corrida pour la protection de l’enfance) pour l’abolition de la corrida. Je suis également membre du comité d’honneur de l’Alliance anticorrida.

Je soutiens la proposition de loi visant à punir, sans exception, les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés, ou tenus en captivité, qui a été proposée à la cosignature des sénateurs le 5 mai 2011 par Roland Povinelli, sénateur-maire d’Allauch (Bouches-du-Rhône).

Dans cet esprit, je demande au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, le retrait immédiat du classement de la corrida sur la liste du patrimoine culturel immatériel français.

L’inscription de la corrida sur la liste du patrimoine culturel immatériel français est une mauvaise décision. Face au chômage, à la précarisation, aux crises climatiques et écologiques, à l’épuisement des ressources naturelles, à l’augmentation inexorable du prix de l’énergie ou encore aux ravages du sida ou du paludisme dans le monde, cette question pourrait sembler accessoire.

C’est pourtant un symbole négatif, contradictoire avec le rapport à la nature que les écologistes souhaitent instaurer.

Dans le monde apaisé entre les hommes auquel nous aspirons, respectueux des ressources et du vivant sous toutes ses formes, il faut changer notre regard et nos comportements sur les espèces qui nous entourent. La protection de la biodiversité animale et végétale est nécessaire à la survie de l’espèce humaine. C’est aussi une marque de progrès de la civilisation.

Non, il n’est plus acceptable de tuer pour se divertir. Non, il n’est plus acceptable de donner en spectacle la souffrance animale. Non, il n’est plus acceptable d’élever nos enfants en leur laissant voir la cruauté envers les animaux comme une tradition à préserver.

L’humanité s’est construite peu à peu au fil des millénaires. Ses valeurs ont évolué, ses traditions aussi. Ce qui était populaire il y a quelques siècles peut paraître inacceptable maintenant. Qui souhaiterait revoir les jeux du cirque de Rome et ses mises à mort brutales ? Sur la question de la souffrance animale qu’illustrent les corridas ou les désastreuses conditions d’élevage industriel, il s’agit d’accepter et d’accompagner l’évolution collective de nos aspirations.

90% des personnes fréquentant les ferias n’assistent pas aux corridas. L’arrêt de celles-ci ne signifierait donc pas la fin des fêtes traditionnelles régionales. Bien au contraire, elles pourraient attirer un public plus large en mettant à l’honneur une nouvelle cohabitation entre l’humain et l’animal, un lien plus harmonieux, prémices d’un futur soutenable et apaisé. »

Nicolas Hulot

http://www.2012hulot.fr/

L’hypocrisie de ce discours est vraiment totale. Hulot passe de la corrida au chômage, histoire de rappeler son projet électoral, et ose prétendre qu’il veut que l’on soit « respectueux des ressources et du vivant sous toutes ses formes », alors qu’il n’assume ni la libération animale ni la libération de la Terre.

Hulot est un omnivore qui roule en 4×4 quand il habite dans sa villa, alors qu’il ne prétende pas parler de « paix » avec notre planète, car s’il était sincère il commencerait immédiatement dans sa vie quotidienne.

Parce que un « il faut changer notre regard et nos comportements sur les espèces qui nous entourent », vu d’un 4×4 ou d’un yacht comme en possède Hulot, cela n’a rien à voir avec l’écologie…

Il est vrai ceci dit qu’il maintient une ambiguïté complète, ambiguïté permise par des rassemblements généralistes comme celui contre la corrida, ainsi que la « veggiepride » (rassemblement de la « fierté végéta*ienne »), etc.

Hulot parle en effet des « désastreuses conditions d’élevage industriel » et que donc il n’est pas contre les élevages en général.

Pareillement, ce qui est « une marque de progrès de la civilisation » ce n’est pas le véganisme et l’écologie radicale, mais la « protection de la biodiversité animale et végétale » parce qu’elle est… « nécessaire à la survie de l’espèce humaine. »

Voilà là le hic, voilà l’hypocrisie de Hulot, qui ose parler d’un « monde apaisé » comme objectif « radical », pour mieux faire passer sa camelote qui est grosso modo la publicité des magasins bios.

Le seul moyen de faire avancer la cause animale en France, c’est d’assumer une écologie radicale et donc de vouloir une rupture complète avec les valeurs de la société : il faut prendre les choses comme elles sont : en bloc, la société est un tout.

Le soutien de Hulot à la manif anti-corrida est une démonstration de l’électoralisme, de la vanité et des illusions que proposent les associations prônant les « réformes », le « progrès », etc.

Soit nous oeuvrons à un changement complet à l’échelle mondiale, et nous préparons le terrain en ce sens, soit les sociétés humaines vont à leur effondrement complet, de par leur incompatibilité avec Gaïa !

« Fête de la nature » du 18 au 22 mai

Du 18 au 22 mai aura lieu la « fête de la nature. » Il s’agit de 5000 sorties (gratuites) organisées dans toute la France (et désormais aussi en Suisse) et « soutenues » par des institutions (Office National des Forêts, Parcs Nationaux de France, différents ministères, etc.) et des entreprises (MAAF Assurances, Véolia Environnement, Danone, EDF, Lafarge, etc.). Évidemment, on retrouve la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme.

Vue l’organisation de cette initiative, il ne faut pas s’attendre à un esprit forcément constructif tout le temps. La Nature reste cette « grande inconnue », qu’il faut aller découvrir de manière cartésienne… c’est-à-dire de manière comptable et sans émotion.

Voici l’une des initiatives, à la présentation vraiment « glauque » :

Découvrir les habitants de nos rivières
21/05/2011

La rivière héberge une multitude d’êtres vivants : larves et adultes d’insectes, vers, mollusques et crustacés … En compagnie de Denis Roussel, hydro-biologiste, nous nous essayerons à les capturer dans la rivière Arne. Après les avoir identifiés, nous pourrons voir comment ces bio-indicateurs se révèlent utiles pour apprécier l’état de santé du cours d’eau où ils vivent. Quelques spécimens seront amenés par notre animateur pour compléter nos captures et permettront d’apprécier la diversité des espèces rencontrées

Adresse ou Lieu Dit : Rendez-vous à la mairie, 4 rue St Didier à 14h15 ou 16 h (2 séances en alternance avec une autre animation sur la ripisylve)
Code postal – Commune : 39700 – LAVANS LES DOLE

Parler d’une « multitude d’êtres vivants » pour ensuite organiser une pêche de « bio-indicateurs », il faut vraiment avoir un esprit cartésien, comptable et vivisecteur pour en arriver là…

Le pendant de cet esprit « scientifique » plus que malsain, c’est la dimension infantile. On a par exemple droit à cela :

A la découverte des p’tites bêtes
22/05/2011

Insectes, araignées, crustacés, venez découvrir les p’tites bêtes du parc et apprenez à les capturer à l’aide de différents outils.

Adresse ou Lieu Dit : Maison du parc de la Bergère
Code postal – Commune : 93000 – Bobigny

Entre infantilisme et comptabilité morbide, le principe même est barbare, sans sentiments aucun. Il s’agit clairement d’enseigner aux enfants leur « supériorité » et leur droit à la domination, à « l’étude » par le saccage.

Le terme de « bêtes », « petites bêtes », « bébêtes » revient d’ailleurs très souvent. Car en France selon l’opinion dominante, aimer les animaux reste une « passion » de personnes infantiles ou de collectionneurs…

Evidemment, cela ne veut pas dire qu’il n’y ait que cela. Voici par exemple une initiative avec un esprit plus constructif :

Conférence animée sur les hirondelles
27/05/2011

Que deviennent nos hirondelles,c’est le thème précis de cette soirée conférence sur ces oiseaux qui sont de moins en moins nombreux dans nos régions. Qui sont-elles? Pourquoi leur nombre diminue au fil des années? Que faire pour les protéger? Cette soirée prolonge un travail de sensibilisation déjà effectué auprès des enfants scolarisés à l’école du village.

Adresse ou Lieu Dit : Salle des fêtes de la mare Henriette
Code postal – Commune : 78930 – Breuil bois Robe

C’est une approche autrement constructive, même s’il est parlé de « nos » hirondelles. Dans un autre registre, voici un appel très poétique :

Sortie « chants d’oiseaux » des forêts de la Réserve Naturelle Nationale de La Truchère Ratenelle (71)
22/05/2011

Pour fêter l’année de la forêt, le garde technicien de la réserve vous accompagne en milieu forestier pour identifier les chants des merles, rouge-gorges, mésanges, grives… Visite animée par Stéphane Petit – Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons. Rendez-vous à la maison de la réserve à Pont Seille sur la D933. Informations et inscriptions à la réserve naturelle au 03 85 51 35 79.

Adresse ou Lieu Dit : Maison de la Réserve Pont-Seille 71290 LA TRUCHERE
Code postal – Commune : 71290 – La Truchère

Comme quoi, dans cette initiative, on retrouve à la fois une perspective foncièrement négative, et de l’autre un sentiment d’urgence, preuve de considération écologiste authentique.

Cela ne va pas sans contradictions, mais c’est aux vegans de montrer ici que sur ce plan leur morale est la seule à la hauteur. L’humanité est en ce moment véritablement tiraillée… A nous de faire pencher la balance du bon côté… et vite.

Voici encore un exemple de ce tiraillement, avec l’occasion de visiter un refuge de la Ligue pour la protection des oiseaux :

Visite d’un jardin refuge LPO
21/05/2011

Notre jardin de 1200 m2 est en refuge LPO depuis 2003. Il est aménagé pour accueillir la faune (nichoirs, gîtes, abris naturels, mare, …). Nous privilégions des secteurs en évolution naturelle avec des zones de prairies fleuries, des zones de haies arbustives. Nous avons un petit potager bio, 3 poules et un coq. Nous souhaitons partager nos expériences et notre philosophie en faveur de la protection de la nature et du respect du vivant. Nous avons quelques expositions pour mieux faire connaître la faune, la faire aimer et respecter.

Adresse ou Lieu Dit : 90 Impasse de la Roue
Code postal – Commune : 69730 – GENAY

La contradiction saute aux yeux : d’un côté un refuge, de l’autre l’exploitation animale avec trois poules et un coq, pourtant des oiseaux aussi… Ajoutons ici une critique expliquant le pourquoi du comment : la LPO ne s’intéresse en rien aux oiseaux des villes. Elle reste prisonnière d’une conception de la nature comme « étrangère » – fascinante et à défendre, mais étrangère quand même…

L’un des mots qui revient le plus d’ailleurs dans les présentations, c’est « insolite. » En voici un exemple très parlant :

balade Nature et Culture
22/05/2011

balade nature pour découvrir des infos surprenantes ou insolites sur les plantes et les animaux qui nous entourent. savoir regarder,se cultiver et s’évader dans des petits coins de nature en ville. Circuit balisé de 5km entre campagne et zone urbaine.

Adresse ou Lieu Dit : place de la Mairie de Pluneret
Code postal – Commune : 56400 – Pluneret

On se croirait au baccalauréat, avec les cours de philosophie opposant nature et culture, expliquant qu’une cascade ne saurait être belle car pas façonnée par la « main de l’homme », etc.

Finissons sur un dernier exemple de contradiction, qui ne saute pas aux yeux, et pourtant…

fete de la nature aux parrines
15/05/2011

Sur un site voué au saccage( installation de la décharge départementale ) venez partager avec nous un moment de fête avec de multiples activités de plain air qui seront proposées tout au long de la journée ( jeux d’enfants, rando pédestre, vtt, découverte faune et flore du lieu des espèces protégées

Adresse ou Lieu Dit : les parrines 04160 chateau arnoux
Code postal – Commune : 04160 – chateau arnoux

A première vue, on se dit que la démarche est très positive, critiquant l’installation d’une décharge qui va saccager l’endroit. Il y a d’ailleurs un mouvement de défense des Parrines : Sauvegarde des Parrines.

Notons ce qu’on peut y lire entre autres, de vraiment intéressant :

Avertissement aux intéressés:
Les acteurs et particuliers qui minimisent les nuisances et feignent d’ignorer les risques (en toute connaissance de cause) que leur quête avide des profits immédiats font subir à l’homme et l’environnement, sont exposés au jugement certain et sévère de l’Histoire. Au XXIème siècle, le monde ne leur offre désormais plus d’endroit pour se dissimuler ou prendre une paisible retraite, maintenant et pour les décennies à venir.

Cela est vraiment posé de manière intéressante et la situation aux Parrines doit vraiment être connue. Mais revenons-en justement à la fête de la nature aux Parrines. Car l’anomalie qu’il fallait remarquer, c’est bien sûr le VTT. Sport agréable, s’il en est, il n’en est pas moins source de dégâts considérables, vu le manque de niveau de conscience des gens.

Il y a bien entendu des initiatives plus ou moins critiques au sein des gens pratiquant le VTT (comme Eco-sentiers). Mais pour l’instant, le VTT (sans parler du cross à moto, du quad, etc.) reste une intervention humaine nocive dans ce qui reste de la nature…

Ni Hulot le bobo, ni CPNT et son terroir : pour une utopie écologiste !

La candidature de Hulot a au moins un mérite : celle de faire tomber beaucoup de masques.

Ainsi, la Fondation Nicolas Hulot devient la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH). Et le vice-président devient président. Il s’agit de Pierre Siquier. Un écologiste ? Pas vraiment, il s’agit d’un « expert » en entreprises.

Il a dirigé TBWA\Corporate (une composante de l’agence de publicité TBWA) et est président de Ligaris, une agence de communication (33 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Parmi les clients de Ligaris : AREVA, Vinci Construction, Vinci Energie, TOTAL, EDF, GDF Suez, EADS Astrium… la SNCF, la Poste, différents ministères, Crédit Agricole, BNP Paribas, etc., etc.

Pierre Siquier est bénévole à l’ex-fondation Hulot, mais évidemment son statut dans la fondation lui permet de mettre en avant un « business vert. » L’écologie est prétexte à la stratégie commerciale.

Dans un autre registre, on voit que l’écologie peut également être un prétexte à une démarche ultra-conservatrice. C’est le cas de « l’Alliance Ecologiste Indépendante », regroupant le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d’Antoine Waetcher et France en Action de Jean-Marc Governatori.

Génération Ecologie en faisait partie, jusqu’à ce que Governatori ait annoncé en novembre dernier, sans concertation, la mise en avant de Bardot pour les présidentielles. Nous avions parlé de cette candidature possible de Bardot (Bardot candidate à la présidentielle : une initiative régressive), ainsi évidemment que de l’influence de l’ancien businessman Governatori sur la frange conservatrice (voire bien pire!) du mouvement en faveur des animaux (notamment par l’intermédiaire de Végétariens magazine).

Cette « Alliance Ecologiste Indépendante » espérait amener Hulot en son giron, le 4 avril dernier, elle disait ainsi :

Suite aux choix des Verts de faire leurs primaires en juin, Nicolas Hulot aurait déclaré (via un SMS) que ce serait donc sans lui; certains de ses proches parlant de la possibilité de se présenter sans l’appui des Verts

Si Nicolas Hulot va dans ce sens, l’Alliance Ecologiste Indépendante et ses 100 comités départementaux  le soutiendront sans exigence pour le second tour sauf à soutenir le mieux-disant écologique.

Pour Jean Marc Governatori, secrétaire national, « L’écologie politique ne doit pas être avec la gauche ou avec la droite mais devant eux. Nicolas Hulot a un positionnement hors clivages qui doit permettre de réunir tous les écologistes et bien au-delà. »

La candidature de Hulot ne faisant aucun doute tout comme le rapprochement avec EELV, 10 jours après la ligne a changé à 180° et on en revient aux fondamentaux. Jean-Marc Governatori a expliqué au JDD.fr que « Si Nicolas Hulot s’engage dans un parti de gauche, on ne le soutiendra pas ! »

Prônant une ligne ni gauche ni droite (mais pro petites entreprises et « national »), il a alors expliqué qu’il cherchait un candidat « connu du plus grand monde, d’ampleur médiatique et capable de mieux porter les couleurs de notre projet que [lui]. » « Nous avons deux pistes sérieuses mais je ne peux pas vous le dire. Vous le saurez au plus tard en septembre 2011. » Lorsqu’on lui demande s’il s’agit de Brigitte bardot, il dit : « Elle reste une option possible. »

Y a-t-il là une critique constructive de Hulot ? Pas du tout, bien plutôt le cinéma continue avec Bardot !

Finalement, l’une des remarques les plus intéressantes vient de gens disant le contraire de nous, mais constatant le même « problème » : l’écologie ne peut pas, par principe, être simplement un phénomène bobo visant à réformer le capitalisme.

De notre point de vue, cela veut dire démanteler les villes et modifier les zones rurbaines (ce que nous disions hier). Tel n’est pas le point de vue bien sûr de Chasse – Pêche – Nature – Traditions (CPNT).

Mais CPNT s’adresse de manière intelligente à une population qui devrait être aux premières loges de l’écologie. Les rurbains profitent en partie d’un lien avec la nature, mais voient bien comment l’urbanisme anarchique massacre la nature, à coups d’autoroutes, de grandes avenues, etc.

Et ils ont tout intérêt au démantèlement des villes, qui captent les activités culturelles (notamment Paris, qui asphyxie la culture en France, en la transformant en divertissement pour riches).

CPNT ne veut par contre pas changer les choses dans un sens écologiste, loin de là. Ce qui compte pour CPNT c’est la tradition du terroir, l’exploitation animale ininterrompue, etc. Il y a donc une critique intelligente de Hulot et de ses illusions bobos, mais une critique dans un sens inverse de nous quant au sens de sa démarche…

Voici le document.

Les carences de monsieur Hulot…

A l’issue d’un suspense insoutenable digne du tirage d’Euromillions, voilà que le télécologiste Nicolas HULOT annonce sa candidature à l’élection présidentielle.
Les Français peuvent donc dormir tranquilles, il y aura donc bien un candidat des donneurs de leçons et des « yaka, fokon ».

Signe de l’irrespect pour la France des terroirs et de ses 15 millions d’habitants, le gourou de la boboécologie annonce sa candidature en… banlieue parisienne. Monsieur Hulot sait-il qu’il y a une France derrière la couronne parisienne, une France qui vit les deux pieds dans la nature ?

Pourtant les ruraux seront les premiers confrontés aux grands oukases écolos portés comme la Sainte parole par cet écolo cathodique, adepte du « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».

Car avant de porter un programme écologiste, s’il parvient à amadouer ses nouveaux amis écologistes de gauche et à les rallier à sa vision luxueuse et lucrative de la vie naturelle, Monsieur HULOT devra expliquer aux Français ses incohérences et ses paradoxes, ses positions antisociales et restrictives pour la ruralité.

Nicolas HULOT n’est-il pas chèrement sponsorisé dans ses activités écologiques et médiatiques lucratives par des groupes chimiques fortement pollueurs ? Lui qui est soutenu dans ses activités médiatiques par EDF et ses centrales alors qu’avec ses amis Verts, il militera contre le nucléaire ?

Défenseur de la nature libre et protégée quand il fait des émissions au bilan carbone exorbitant et consommatrices des moyens de transports aériens que lui et ses amis verts condamnent ? Se déclarant de gauche quand il soutient la taxe carbone sur les véhicules alors que c’est doublement pénalisant pour les ruraux qui n’ont que ce moyen de transport pour se déplacer et vivre ? Ce n’est plus le syndrome du Titanic, c’est Janus au double visage !

« La maison brûle, et pendant ce temps-là on regarde ailleurs »…Monsieur Hulot faire son show ! Quant à l’incendie, les pompiers n’ont plus d’eau pour l’éteindre, car le modèle écologique de Monsieur HULOT impose avant tout des restrictions… de consommation !

Selon CPNT, pour éviter cette écologie punitive et restrictive méprisante pour l’Homme et ses activités, la ruralité a vraiment besoin d’être représentée et défendue dans cette élection présidentielle 2012.

Le titre – Les carences de monsieur Hulot…- est pratiquement génial. Il s’agit d’une allusion au film « Les vacances de monsieur Hulot », film populaire (pour les générations un peu âgées) qui montre de manière humoristique quelqu’un désireux de vivre tranquillement ses vacances à la plage, sans complications.

CPNT joue avec ce besoin de bonheur et avec la question sociale, les rurbains étant dans une situation précaire par rapport aux villes, centres de richesses et de pouvoir.

Hulot a donc joué un rôle peut-être utile, s’il permet de mettre dos à dos tant son écologie version bobo, que le culte du terroir version facho. On pourrait alors faire vivre une utopie, celle qui affirme que la Terre doit redevenir bleue et verte !

Nicolas Hulot : candidat pour une « mutation écologique » visant à sauver le capitalisme

Lors de sa déclaration faite à Sevran où il a expliqué qu’il était candidat à la présidentielle de 2012, Nicolas Hulot a lu son texte. C’est très révélateur. Car lorsqu’on a quelque chose à dire, on y croit, on le vit, et on ne pratique pas la langue de bois, en regardant un texte totalement fabriqué.

Car là, Hulot a embrayé directement sur les fins de mois difficiles, les pertes de repère, les difficultés économiques… Expliqué qu’il espérait tout de la jeunesse, notamment de banlieue…

Quelque chose dont il n’a jamais parlé, et pour cause : c’est un présentateur télé totalement conformiste, et avec TF1 il gagne 33 000 euros par mois, à quoi il faut ajouter les royalties sur les produits dérivés Ushuaïa (700 000 euros environ en 2006, derniers chiffres disponibles).

Pourquoi ce changement ? Par carriérisme. La preuve en est que s’il a parlé de « social », il n’a rien dit sur le nucléaire. Un mois après la catastrophe de Fukushima, il fallait le faire ! Rappelons ici que le Grenelle de l’environnement, lancé par Hulot, n’abordait pas non plus la question du nucléaire…

Hulot ici fait allégeance, comme tous les principaux partis politiques du FN au PCF, à l’industrie du nucléaire.

Autre preuve de carriérisme : l’enfumage complet d’Europe écologie – les Verts (EELV). Hulot a en effet très clairement annoncé qu’il était candidat à la présidentielle. Il a expliqué il est vrai qu’il se sentait le plus proche des gens d’EELV, mais pour expliquer qu’il espérait avoir leur soutien ainsi que celui de tous les écologistes en général.

Il n’a donc jamais expliqué qu’il était candidat aux « primaires » d’EELV (même s’il l’est également, comme on peut le voir sur le site 2012hulot.fr). EELV doit donc plier et céder aux caprices de monsieur Hulot…

Et finalement, Hulot va jouer un rôle historique positif. Pas à court terme, bien entendu, car là il est à l’apogée d’une tendance forte depuis quelques mois : la saturation complète autour d’une « écologie » non définie et dont tout le monde se revendique. Hulot va finir de dégoûter de l’écologie.

Mais Hulot va faire tomber le masque de cette fausse écologie. Car Hulot a un programme clair. C’est celui de la mutation écologique, visant à empêcher l’épuisement des ressources naturelles de plomber la société et son fonctionnement, son économie et ses acquis sociaux.

Hulot veut donc l’écologie pour sauver le capitalisme. Nous avons critiqué l’ultra-gauche pour qui l’écologie était fondamentalement un complot capitaliste, ce qui est totalement absurde. Mais là la critique est valable pour Hulot.

Ce que propose Hulot, la « transition vers la société nouvelle écologique et sociale », n’a aucun contenu à part aider les petites entreprises, prendre en compte les exigences des consommateurs, préserver l’énergie à grande échelle, rendre la fiscalité plus efficace, soutenir l’innovation, rendre ainsi son « éclat » à la France, etc.

C’est pour cela que Hulot a longuement salué Stéphane Gatignon, maire de Sevran, ville de banlieue parisienne où Hulot a pris la parole. Nous avons déjà expliqué en quoi ce maire, ancien membre du Parti Communiste français, a choisi EELV par pur carriérisme (notons d’ailleurs qu’il veut relancer l’économie en autorisant le cannabis et en créant 100 000 emplois sous la forme de petits commerçants de drogue!).

Et c’est pour cela que cette « transition écologique et sociale » n’aborde jamais la question des animaux, bien évidemment. Ce qui n’empêche pas Hulot de se vanter de connaître la nature…

Face à toutes ces postures, soulignons ce qui à nos yeux devrait être au coeur d’une démarche écologiste authentique :

1. Les écosystèmes doivent se voir reconnaître une valeur en soi, aucune destruction ne doit plus être tolérée.

Les villes et les zones rurbaines, dans leur forme actuelle, doivent être démantelées et réorganisées afin de ne pas agresser la Nature.

L’humanité doit reculer et redonner de l’espace à la vie sauvage, la planète doit redevenir bleue et verte.

2. Il doit être mis un terme à l’exploitation animale, sous quelque forme que ce soit.

Il faut se débarrasser de l’idéologie dénaturée d’une humanité anthropocentriste refusant de reconnaître la beauté de la Nature et la primauté de la vie.

La culture dominante doit considérer l’humanité comme une composante de Gaïa, composante consciente et à son service.

Pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre !

Stéphane Lhomme candidat aux primaires d’EELV

Les élections présidentielles ont une dimension très fortement personnalisée ; d’une certaine manière en France, c’est un coup d’État légal, où une sorte de roi est élu pour une période déterminée. C’est donc un moment où « l’on se lance. »

Le carriérisme massivement présent chez Europe Ecologie n’en ressort que davantage. Et voici que la saga continue. Nicolas Hulot était mécontent de la date des primaires : qu’à cela ne tienne désormais la direction d’EELV négocie avec lui pour les modalités pratiques (notamment la liste des personnes pouvant voter, Hulot voulant ouvrir le plus largement possible aux personnes non adhérentes à EELV).

Mais voici qu’un troisième larron vient s’ajouter : Stéphane Lhomme. Nous avons parlé de lui au moment de son éviction de son poste de porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire. Lui aussi veut être candidat aux primaires d’EELV… dont il ne fait pas partie. Son but est ainsi de mettre Hulot dans les cordes (et avec lui, toute une partie d’EELV).

Voici sa lettre à la responsable d’EELV :

Vendredi 8 avril 2011
Stéphane Lhomme

à Cécile Duflot,
Secrétaire nationale
d’Europe écologie – Les Verts

Objet : candidature à la primaire d’Europe écologie – Les Verts pour l’élection présidentielle

Cécile,
je te prie noter que, par le présent courrier, je fais officiellement acte de candidature dans le cadre de la primaire d’Europe écologie – Les Verts (EELV) pour l’élection présidentielle.

Il est vrai que je ne suis pas adhérent d’EELV mais, chacun le sait, M Hulot non plus… ce qui ne semble pas poser de problème pour qu’il participe à cette primaire (cf ta réponse à Mme Lapix sur le plateau de Dimanche +). Ce qui est possible pour M. Hulot doit nécessairement l’être pour quelqu’un d’autre.
Je te remercie de me faire connaître dès que possible les modalités pratiques et administratives de participation à la primaire.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
Porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire de février 2000 à février 2010

La candidature demandée est donc, en quelque sorte, à charge contre Hulot. Voici le point de vue de Stéphane Lhomme :

Nicolas Hulot est le candidat des multinationales

Je me présente à la primaire d’ « Europe écologie – Les Verts » parce que :
– l’animateur de télévision Nicolas Hulot, parrainé par L’Oréal et EDF, veut faire main basse sur l’écologie politique ;
– il faut proposer une écologie offensive contre les multinationales pollueuses et pour une véritable politique sociale.

Par Stéphane Lhomme, Président de l’Observatoire du nucléaire

Présentée comme l’aboutissement suprême de la participation citoyenne au débat public, l’élection présidentielle au suffrage direct est au contraire devenue un rouleau compresseur antidémocratique qui pousse les partis à des « castings » dictés par les sondages et dope les ambitions de vedettes du petit écran.

On ne sera donc pas surpris de constater que l’écologiste cathodique Nicolas Hulot se propose d’être le candidat d’Europe écologie-Les Verts.

A ce compte, pourquoi pas Mimie Mathy, Zidane, Madame de Fontenay où Johnny Halliday ? Si Nicolas Hulot était désigné, ce serait la pire des humiliations pour les tous écologistes.

Conscient qu’il n’est pas très présentable pour un supposé écologiste d’être en affaire avec EDF ou L’Oreal, Nicolas Hulot vient de rompre ses contrats avec ces multinationales pollueuses. Ainsi, d’un claquement de doigts, il serait subitement « lavé » de ces collaborations indécentes pour un « écologiste » ?

Comment croire que les citoyens-électeurs vont se laisser berner par de si grosses ficelles ? Comment croire que les Verts, et les autres écologistes qui agissent sur le terrain depuis si longtemps, vont accepter d’être enrôlés par l’animateur de TF1 ?

En effet, la seule « légitimité » de M Hulot pour représenter l’écologie politique se résume
principalement… en une très forte notoriété. Celle-ci est due à sa présence de longue date, et en « prime time », dans la grille des programmes de TF1, la chaîne de télévision la plus regardée en France. TF1 étant elle-même détenue par la multinationale Bouygues, plus spécialisée dans le bétonnage et la pollution que dans l’écologie.

Pire : il apparaît que c’est le drame de Fukushima qui a décidé l’animateur de télé à franchir le pas vers la politique. Or, tout en se construisant une image médiatique d’écologiste, Nicolas Hulot n’a auparavant jamais levé le petit doigt contre l’atome. Parfois contraint de se prononcer lors d’interviews, il s’en sortait avec des pirouettes du genre « Le nucléaire n’est pas une solution… à terme ».

Mais, le plus souvent, il expliquait que l’atome n’était certes pas très écologique, mais que la priorité était de lutter contre le changement climatique. Sous entendu, il faut garder le nucléaire qui dégage peu de co2. Peu importe les déchets radioactifs et les catastrophes atomiques…

La catastrophe nucléaire japonaise n’est donc qu’une bonne opportunité pour Nicolas Hulot qui s’est parfois laisser aller à donner conférence à l’invitation de la Société française de l’énergie nucléaire (SFEN), par exemple le 15 novembre 2001 à Bordeaux. Ayant diffusé aux spectateurs un tract contestant le caractère écologique du nucléaire et le soutien apporté de fait à cette thèse par l’animateur d’Ushuaia, j’avais eu la surprise de voir ce dernier, en furie, se précipiter vers moi et prétendre que sa présence aux côtés de la SFEN n’avait aucune signification.

Et puis il y a eu le « machin » appelé Grenelle de l’environnement, idée « lumineuse » de M. Hulot qui a déroulé à cette occasion le tapis vert pour M Sarkozy. Celui-ci s’est offert à bon compte une image d’écologiste : le Grenelle a servi de cache sexe à la continuation des pires pollutions, nucléaire, autoroutes, pesticides, incinérateurs, etc.

Nicolas Hulot et les autres écologistes officiels – ils ont été désignés par l’Elysée ! – n’ont même pas « monnayé » leurs participation au Grenelle, par exemple en exigeant l’arrêt de la construction du réacteur nucléaire EPR. Ils se sont précipités dans les salons dorés et devant les caméras pour en tirer des avantages personnels.

Certains sont aujourd’hui députés européens, d’autres viennent d’être récompensés par une nomination lucrative au Conseil économique et social. Et leur leader, Saint Nicolas, entend maintenant faire carrément main basse sur l’écologie politique !

Mais quel peut donc être l’intérêt pour les écologistes de se soumettre à la candidature Hulot ?
Première hypothèse, la mayonnaise ne prend pas : il ne suffit pas de caracoler en tête des sondages de notoriété pour être crédible en politique. Au final, les écolos se seront offerts pour rien à Hulot, le candidat des multinationales polluantes.

Seconde hypothèse, Hulot fait un bon score : 10%, 12%, voire 15%. Les élites vertes pensent pouvoir alors contraindre le PS à leur laisser, lors des élections législatives, une bonne cinquantaine de circonscriptions gagnables. C’est mal connaître le PS, lequel a toujours châtié ses vassaux, surtout lorsqu’ils se sont enhardis. Par contre, on peut envisager trois ou quatre ministres écologistes. La belle affaire : le PCF en a eu autant en 1981, et leur seul rôle a été de faire avaler des couleuvres à leurs camarades.

Dans tous les cas, à part récupérer quelques strapontins pour certains écolo-arrivistes, on ne voit pas bien ce que gagnerait Europe écologie à s’offrir à un animateur de télévision ami de multinationales pollueuses. Ce serait la déchéance finale et fatale de l’écologie politique.

Il est donc très clair que ma candidature est avant tout motivée par le souci de s’opposer à celle de Nicolas Hulot. On m’objectera qu’il n’est pas très constructif de se présenter « contre », plutôt que d’être force de proposition. Ce à quoi je réponds que, parfois, il faut savoir se lever pour dire « non », mais que cela n’empêche pas pour autant de la faire de façon positive et constructive.

Il reste à ce que ma candidature ne soit pas écartée par de subtils procédés bureaucratiques. Je ne suis certes pas membre d’Europe écologie, mais Nicolas Hulot non plus : s’il est autorisé à concourir, il n’y a aucune raison que je ne le sois pas.

Stéphane Lhomme
Président de l’Observatoire du nucléaire
http://www.observatoire-du-nucleaire.org

Sur le papier, cette démarche a une cohérence, à part qu’il y a peu de légitimité à apporter la bonne parole de l’extérieur d’EELV.

Surtout que Stéphane Lhomme est lié aux « décroissants », qui eux aussi espéraient lancer une candidature vraie/fausse, afin de faire passer leurs idées (http://www.objecteursdecroissance2012.fr, hors ligne, avec Paul Ariès en figure de proue), mais l’union n’a pas été réussie et le projet est tombé à l’eau.

La vérité est qu’EELV exerce une telle pression qu’à moins d’avoir des valeurs très fortes – comme la libération animale et la libération de la Terre – il est difficile d’avoir une marge de manoeuvre, même s’il est évident qu’EELV et Hulot n’ont rien d’écologiste finalement.

La tentative de Stéphane Lhomme, si elle contribue évidemment à montrer la nature d’EELV et de Hulot, ne saurait constituer une véritable perspective : celle-ci ne peut se développer qu’à la base, démocratiquement, avec des valeurs morales et culturelles hautement développées. C’est le sens à nos yeux d’assumer le véganisme et la libération de la Terre !

Une crise qui s’amplifie, au milieu du black out médiatique

[Ajout en tout début d’après-midi : Les dernières informations sont, comme on pouvait le craindre, catastrophiques.

L’enceinte de confinement du réacteur numéro 2 de la centrale de Fukushima 1 « n’est plus étanche. » Le risque d’un nuage radioactif s’agrandit d’heure en heure. La compagnie Tepco qui gère la centrale considère la situation comme « très mauvaise. »

Les réacteurs 4, 5 et 6 posent maintenant également des problèmes. Il y a deux trous de 8 m² dans le bâtiment autour du réacteur numéro 4.

L’état d’urgence nucléaire a été décrété en tout pour dix réacteurs :

– quatre à Fukushima 1 (Daiichi),

– trois à Fukushima 2 (Daini),

– trois à Onagawa.

Le président de l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, a annoncé qu’il fallait considérer l’accident de Fukushima comme étant de niveau 6 (le 7ème étant équivalent à Tchernobyl) : « Nous sommes maintenant dans une situation différente de celle d’hier. Il est tout à fait clair que nous sommes à un niveau 6, qui est un niveau intermédiaire entre ce qui s’est passé (à la centrale américaine de) Three Mile Island (en 1979) et à Tchernobyl. On est dans une catastrophe tout à fait évidente. »

Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a déclaré que le risque nucléaire est « extrêmement élevé. » Le ministre de l’Industrie Éric Besson a changé son fusil d’épaule et explique : « on est sur le chemin d’une catastrophe nucléaire. »]

 

 

[Ajout en début de matinée : On avait jusqu’à présent pas parlé du réacteur n° 4, qui était à l’arrêt pour maintenance avant le tremblement de terre. Un incendie s’est déclaré dans un bassin de stockage de combustible nucléaire usagé ; au bout de quelques heures il a été éteint, mais selon le premier ministre japonais, dans la zone de la centrale « le niveau de radioactivité a considérablement augmenté. »

On notera que pour éteindre l’incendie, il a été fait appel aux forces d’autodéfense (nom de l’armée japonaise) et à l’armée américaine.

Autre information grave : il y a eu encore une explosion dans la bâtiment du réacteur n° 2, faisant quadrupler la radioactivité dans la zone. Celle-ci monte jusqu’à 11.900 microsieverts.

Il est considéré que le réacteur numéro 2 est possiblement abîmé et qu’il y aura très certainement une fuite radioactive.

Fukushima est évacuée. La panique gagne Tokyo, qui sera atteint d’ici une dizaine d’heures par un nuage faiblement radioactif.

C’est une anecdote, mais révélatrice: la bourse de Tokyo a perdu près de 14% en cours de séance, pour finalement revenir à une perte d’un peu plus de 9%.]

Le black out continue et s’approfondit, surtout après la nouvelle impressionnante explosion d’hier matin. Celle-ci s’est déroulée dans le réacteur numéro 3, faisant sauter le toit de l’enceinte de béton. Mais le coeur reste intact… pour l’instant.

Car contrairement aux démentis multiples, ce qui ressort est très clair : dans trois réacteurs, le coeur est « très vraisemblablement » rentré en fusion. L’autorité de sûreté du nucléaire (ASN), un organisme de l’Etat français, le reconnaît lui-même : « La fusion partielle du cœur est confirmée » pour les réacteurs 2 et 3.

André-Claude Lacoste, président de l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), a même affirmé : « Nous avons le sentiment qu’on est au moins au niveau 5, sinon au niveau 6. »

C’est le réacteur 2 qui apparaît maintenant comme présentant le plus de risques (rappelons par contre que le réacteur 3 contient du MOX, un combustible avec notamment du plutonium). Hier en fin de soirée, il a été rendu officiel que le processus de refroidissement avait échoué et que les barres de combustible étaient de nouveau à l’air libre.

A l’entrée de la centrale, les compteurs de mesure vont jusqu’à 3130 mSV/heure (soit, en une heure, 3130 fois la limite annuelle « normale »).

Expliquons maintenant pourquoi malgré cela, les « experts » peuvent expliquer qu’il ne peut pas, en aucun cas, s’agir d’un second Tchernobyl. Le principe est le suivant : comme l’a expliqué de manière faussement candide Anne Lauvergeon, dirigeante d’AREVA, à Tchernobyl il y avait un réacteur « qui fonctionne et qui explose. »

Comme là au Japon le réacteur s’est arrêté automatiquement avec le tremblement de terre, qu’il n’a pas explosé, alors la formule choc pourrait devoir tomber : rien à voir avec Tchernobyl.

Il y a pourtant un « mais » de taille. En effet, Tchernobyl c’est surtout un nuage radioactif. Or, là, si l’enceinte de confinement cède, on aurait également un nuage radioactif. Cela revient donc au même…

A Tchernobyl il s’agissait notamment d’une erreur de manipulation, à Fukushima l’origine est l’absence répétée et prolongée de refroidissement du coeur du réacteur (d’où une réaction chimique et l’éventuelle fusion du coeur, élevant la pression et risquant de percer la protection, et d’éjecter un nuage radioactif dans le ciel).

La dirigeante d’Areva est donc « gonflée » de prétendre s’étonner de voir qu’il y a « parfois plus d’énervement (en France) que dans l’extraordinaire sang-froid des Japonais » (sic) et d’expliquer que… « Ce n’est pas une catastrophe nucléaire. »

L’argument des pro-nucléaires est qu’en fait, tant que cela ne saute pas, alors ce n’est pas un accident nucléaire !

De la même manière, les pro-nucléaires se moquent de ceux et celles utilisant parfois le terme « fusion nucléaire » car il s’agit en réalité de la fusion du coeur, et non pas d’une fusion nucléaire (en clair, d’une explosion atomique). Ils jouent là-dessus pour dénoncer toute critique, la neutraliser.

Les pro-nucléaires jouent cependant également sur un autre aspect : le temps. Voici le communiqué de l’Observatoire du nucléaire, qui considère sans nul doute justement que si Hulot demande un référendum, alors que sa fondation est sponsorisée notamment par EDF, cela sert en fait les pro-nucléaires, qui disposent de moyens énormes et de relais médiatiques surpuissants:

Observatoire du nucléaire – Communiqué n°2 du lundi 14 mars 2011

Nucléaire : les écologistes qui demandent « un débat » ou « un référendum » n’ont RIEN COMPRIS

La seule chose à revendiquer est la fermeture la plus rapide possible des réacteurs nucléaires

Le gouvernement français n’est pas le seul à ne pas prendre la mesure de l’ampleur du drame nucléaire en cours au Japon : c’est la pire catastrophe nucléaire de tous les temps, au delà même de celle de Tchernobyl, du fait du nombre de réacteurs en perdition.

En effet, de curieux écologistes, tout en reconnaissant la dangerosité extrême du nucléaire, se laissent aller à des revendications d’une incroyable mollesse, en demandant « des débats », ou « un référendum », ou « une sortie du nucléaire en 30 ans ».

La palme est une fois de plus obtenue par Nicolas Hulot, dont la fondation est largement subventionnée par EDF. Cet « écologiste » promu par TF1 se contente de demander… un « grand débat sur le nucléaire ». C’est risible.

De la même manière, des représentants de l’écologie politique demandent une sortie du nucléaire… en 20 ans, 25 ans, ou même 30 ans. Il s’agit d’une véritable forme de négation de la réalité du risque nucléaire puisque cette revendication revient à accepter ce risque pendant encore des décennies.

Par ailleurs, la revendication d’un référendum revient à laisser la main aux pronucléaires qui disposent de moyens gigantesques pour modeler l’opinion publique en agitant le spectre de la pénurie.

Il n’y a pas eu de référendum pour imposer le nucléaire en France, pourquoi en faudrait-il un pour prendre acte de la catastrophe en cours au Japon et décider de sortir du nucléaire ?

Pourtant, les réacteurs nucléaires français arrivent à 30 ans d’âge, la durée de vie prévue à l’origine. EDF se prépare à investir 35 milliards d’euros pour rénover ces réacteurs : il faut d’urgence stopper ce processus et reverser ces sommes dans les programmes alternatifs.

Chacun doit comprendre que tout a changé sur la question du nucléaire : il n’est plus temps de polémiquer sur le prix de l’électricité nucléaire ou sur la supposée indépendance énergétique. Il n’est plus temps de se demander s’il est possible de sortir du nucléaire : c’est possible mais surtout c’est indispensable… et en toute urgence.

C’est à la population de signifier aux dirigeants français, aveugles et sourds, et aux ridicules « écologistes cathodiques » (Hulot, Arthus-Bertrand) qu’ils doivent cesser leurs manoeuvres dilatoires: il faut décider immédiatement de s’engager dans la sortie du nucléaire, fermer dans les jours qui viennent les réacteurs les plus vieux , et programmer la fermeture rapide des autres, par exemple lorsqu’ils arrivent à 30 ans d’âge, c’est à dire leur durée de vie prévue à l’origine.

A vrai dire, on est pas encore arrivé au niveau de Tchernobyl – une telle affirmation reste théorique, justement d’ailleurs parce qu’elle oublie la nature et toutes les personnes humaines mortes des conséquences.

Mais il est vrai qu’il s’agit d’un échec complet pour l’industrie du nucléaire, d’un désaveu plus clair qu’avec Tchernobyl, car là-bas les conditions étaient finalement précaires, alors qu’au Japon c’était sensé être la fine fleur de la technologie.

On voit mal cependant, si les pro-nucléaires ont les moyens de contrer un référendum, pourquoi ils iraient fermer les centrales nucléaires alors qu’ils sont en position de force… Il y a là une contradiction patente.

En fait, les choses sont ainsi : si l’on ne veut pas de nucléaire, alors il faut assumer la libération de la Terre et se confronter à tout le système fondé sur l’exploitation animale. Aucune réforme du nucléaire n’est possible, pas plus qu’aucune réforme de l’exploitation animale, car les intérêts économiques sont bien trop massifs.

Dans la défense de Gaïa, aucune demi-mesure n’est possible… comme on le voit aisément avec l’ampleur de la situation, dans une destruction qui ne cesse de s’accélérer !

Le point de vue d’Edmund Lengfelder

Quelle est la situation au Japon ? Tout le monde aura aisément remarqué qu’il y a une multitude d’analyses, de commentaires, de remarques, voire d’informations… mais qu’elles sont contradictoires, rassurantes d’un côté, inquiétantes de l’autre.

Avec toujours, du côté officiel japonais (et français), la volonté de minimiser les problèmes, voire en fait de gagner du temps en espérant que cela ira mieux.

Pourtant, il n’est pas bien difficile de voir que dans les autres pays, les informations circulent plus facilement qu’en France, et même que dans certains pays les médias donnent la parole aux voix critiques. La raison est simple : les intérêts pro-nucléaires sont plus faibles, voire inexistants, alors qu’en France le nucléaire est une raison d’État.

On a ainsi Edmund Lengfelder, un physicien allemand spécialiste de la catastrophe de Tchernobyl, considère ainsi que ce qui va se passer au Japon sera pire. Son point de vue est ouvertement diffusé dans des grands journaux allemands.

Impossible en France, où l’on se contente de donner la parole à des écologistes se contentant de dire qu’il faut sortir du nucléaire, sans rien proposer comme vision du monde cohérente. Nous reviendrons dessus, mais voyons déjà ce que Lengfelder a à dire.

Il faut dire qu’il s’agit d’un expert mondial des radiations, auteur de plus de 200 publications ; il a voyagé plus de 150 fois à Tchernobyl, entre 1986 et 2006, en tant que médecin et scientifique.

Il constate qu’une centrale d’une capacité de 800 Megawatt a en pratique une capacité allant jusqu’au double, soit de 1600 Megawatt. Or, pour refroidir cela, il faut plusieurs mètres cubes d’eau par seconde. Mettre de l’eau de mer ne suffira pas, et d’ailleurs il faut que cette eau tourne car elle se réchauffe extrêmement vite.

De plus, il considère qu’il y a plus de matières radioactives qu’à Tchernobyl, et qu’il y a une population humaine bien plus grande aux alentours. Il part du principe que cela sera pire que là-bas, par conséquent, et que de toutes manières les autorités cachent autant qu’elles peuvent les informations.

Les jours qui viennent seront donc très importants (rappelons que si le refroidissement réussit, il devra durer… deux années!), le risque le plus grand étant avec le réacteur numéro 3 de Fukushima.

Mais revenons justement sur cette question de la vision du monde, et des limites évidentes de la critique en France du nucléaire.

En fait de ce point de vue, il est évidemment très bien que de nombreuses voix s’élèvent contre le nucléaire. Contrairement à la marée noire en Louisiane, où il y avait peu d’informations, et même en fait très rapidement aucune en France, les incidents au Japon sont donc largement médiatisés et les critiques nombreuses.

Tant mieux d’un côté, car c’est un pas en avant dans la compréhension de la menace qu’est le nucléaire. De l’autre, on reste trop souvent coincé dans une attitude anthropocentriste. En fait, c’est tout le temps qu’on retrouve cette attitude anthropocentriste.

Nous parlions hier de comment l’océan était conçu comme un dépotoir radioactif espéré. Eh bien même Edmund Lengfelder tient le même genre de discours, ne concevant une catastrophe (qu’il considère comme très probable) qu’à partir de l’angle de la population humaine.

Naturellement, c’est une question très importante. Mais elle l’est également si la nature est victime en général des activités humaines!

Ainsi, on a l’impression a posteriori que la marée noire n’intéressait finalement pas, car c’était dans l’océan, et que les victimes étaient animales et végétales. L’impression, on pouvait bien entendu l’avoir à l’époque, surtout que les personnes véganes en France ne se sentaient, dans leur écrasante majorité, même pas concernées.

Cela est vraiment très grave. Une telle mentalité ne peut que conduire l’humanité dans un cul-de-sac, un cul-de-sac où elle est en fait même déjà. Si on ne comprend pas que Gaïa est un tout dont nous sommes une partie, si l’on pense vraiment s’en sortir « tout seul », on est en plein délire.

Et cette tendance continue : il n’y a dans les médias absolument aucun commentaire de l’impact sur la nature, sur les animaux, sur les végétaux.

Encore une fois, la nature est « oubliée », elle n’existe pas. De la part des pro-nucléaires, cela n’est pas étonnant. Mais comment peut-on prétendre sortir du nucléaire si l’on en reste à un repli de l’être humain sur lui-même ?

Voici par exemple ce que dit Nicolas Hulot, les propos étant relatés par l’AFP :

« Je pense que le nucléaire doit faire l’objet, a minima, d’un débat national, d’un référendum », a déclaré l’écologiste, qui réfléchit à une candidature à la présidentielle de 2012, depuis l’Amérique du sud où il est en tournage.

« On voit bien que quand il y a une paille dans le système, on est complètement dépassé par les événements. Il faut sortir de cette arrogance, de penser toujours que la technologie, le génie humain peut tout », a-t-il ajouté.

« Le nucléaire, en l’état, ne peut pas être la réponse à nos besoins énergétiques », a dit l’animateur de télévision.

« On a encore une fois la démonstration, on ne peut pas remettre le sort de l’humanité dans une vulgaire et tragique roulette russe, a-t-il ajouté.

Ce que Nicolas Hulot n’a pas compris, c’est qu’il ne s’agit pas du sort de l’humanité par rapport au nucléaire, mais du sort de l’humanité tout court. De par son attitude générale sur la planète, l’être humain va tout droit à son propre anéantissement.

En se comportant de manière égoïste, à l’échelle individuelle comme à l’échelle des espèces, l’humain ne gère rien et ne veut rien gérer, il considère qu’il n’a aucune responsabilité, et que finalement il n’aura jamais rien à payer comme prix.

Un « événement » comme celui au Japon en ce moment vient bouleverser cette vaine prétention. Mais cela ne sera qu’un avertissement vain si à côté l’humanité continue d’aller dans le sens de l’écocide généralisé, de la destruction des écosystèmes, de l’exploitation animale.

Par exemple, il y a quelques jours les Nations-Unies ont publié un rapport montrant que les abeilles subissent des attaques toujours plus grandes dans le cadre des bouleversements provoqués par les humains. On peut lire ici le rapport, en anglais.

C’est un excellent exemple. La guerre contre Gaïa a lieu tous les jours, et les terribles accidents nucléaires au Japon en sont une partie importante, mais une partie seulement. C’est bien la direction prise par l’humanité qui doit être renversée!

Contre-Grenelle, le 2 avril 2011

Le 2 avril aura lieu à Vaulx-en-Velin, au nord-est de Lyon, le « Contre-Grenelle. » Il s’agit d’une sorte de conférence organisée par les « décroissants. » On pourra trouver le programme sur le site de la conférence.

Pour expliquer de quoi ou qui il s’agit, expliquons tout de suite que le fait que la conférence ait un site internet est, en soi, un scandale pour les « décroissants. » Leur mot d’ordre – la « décroissance » – va de pair avec une remise en cause de la technologie.

La croissance c’est en effet à leurs yeux la crétinisation de masse, une société scientiste (et notamment nucléarisée), un mépris pour les pauvres, qui court à sa perte par l’épuisement des ressources comme le pétrole, etc.

Par conséquent, la décroissance est le seul horizon pour stopper la catastrophe en cours. Il faut une « société démocratique », une « société d’éducation », où le mot d’ordre c’est « moins c’est davantage. »

Le journal « La décroissance » pilonne ainsi non stop les « écotartuffes », c’est-à-dire des gens comme Nicolas Hulot et Yann Artus-Bertrand (avec un personnage fictif qui a même été inventé, comme mélange des deux : Nicolas Bertrand et sa fondation!). En clair, si vous vous dites écolos, mais que vous êtes liés au business de près ou de loin, « La décroissance » ne vous ratera pas !

Évidemment, le journal n’est jamais disponible en ligne : il faut l’acheter ! La décroissance se veut en effet un style de vie, et non pas seulement une critique. Parmi les auteurs de « La décroissance », on retrouve par exemple des gens comme Stéphane Lhomme, dont nous avions parlé car il s’était fait sortir du Réseau Sortir du Nucléaire dont il avait pourtant été un des chefs de file.

Dit comme cela, la décroissance, cela a l’air bien. En réalité, c’est très superficiel, malgré la volonté d’apparaître comme très radical. Par exemple, et c’est tout de même étrange pour des gens critiquant le « productivisme » et prônant la joie de vivre, « La décroissance » ne parle absolument jamais des animaux.

Que ces gens ne soient pas vegans alors qu’ils prétendent vouloir la joie de vivre, c’est à nos yeux totalement absurde. Mais même en étant loin des positions de la Terre d’abord !, on pourrait au moins penser qu’il y aurait une critique des élevages industriels… Eh bien même pas.

Les rares fois où il est parlé des animaux, c’est quand on parle de décroissants « élevant » des animaux pour leur consommation….

A côté de cela, même si « La décroissance » critique radicalement ceux qui détruisent l’environnement, il n’y a jamais de mise en avant de la nature. D’un côté, il y a une critique très forte des faux écolos mais vrais capitalistes. De l’autre cependant, l’utopie consiste en la décroissance pour elle-même.

Ce qui ne va pas sans fascination nostalgique pour un passé idéalisé (faisant que certaines tendances d’extrême-droite apprécient énormément), voire l’apologie des Etats-nations comme obstacle à une sorte de mondialisation dérangeant une vie censée être « simple. »

Pour le coup, c’est très simpliste, très tourné vers un passé censé avoir été bien, et cela ne va même pas aussi loin que le primitivisme, qui lui au moins considère la civilisation et la planète en général, et pas simplement la « croissance » comme phénomène récent (les 50 dernières années).

En gros, on a une critique des 50 dernières années mais même pas de l’explosion de l’exploitation animale, et même pas une critique générale de la destruction de la planète par l’être humain (aboutissant à une remise en cause de l’activité humaine – le primitivisme).

Cet oubli de la nature et des animaux rend « la décroissance » comme étant vraiment un phénomène français, oscillant entre écologie new school et finalement ce qui est un pétainisme light. « La décroissance » n’aime pas les fachos, mais les fachos les plus « branchés » adorent la décroissance : c’est bien qu’il y a une erreur quelque part.

D’ailleurs, la conférence du « contre-grenelle » s’appelle « Décroissance ou barbarie. » Il s’agit d’une allusion à la formule de Rosa Luxembourg, « Socialisme ou retombée dans la barbarie. » Mais posons ici la question : peut-on prétendre refuser la barbarie, quand on ne prend même pas les animaux en considération ?

La réponse est non, et citons ici ces très belles lignes de Rosa Luxembourg, qui à notre époque aurait bien compris l’importance de cet aspect :

Ah! ma petite Sonia, j’ai éprouvé ici une douleur aiguë.

Dans la cour où je me promène arrivent tous les jours des véhicules militaires bondés de sacs, de vielles vareuses de soldats et de chemises souvent tachées de sang…

On les décharge ici avant de les répartir dans les cellules où les prisonnières les raccommodent, puis on les recharge sur la voiture pour les livrer à l’armée.

Il y a quelques jours arriva un de ces véhicules tiré non par des chevaux, mais par des buffles.

C’était la première fois que je voyais ces animaux de près.

Leur carrure est plus puissante et plus large que celle de nos boeufs ; ils ont le crâne aplati et des cornes recourbées et basses ; ce qui fait ressembler leur tête toute noire avec deux grands yeux doux plutôt à celle des moutons de chez nous.

Il sont originaires de Roumanie et constituent un butin de guerre…

Les soldats qui conduisent l’attelage racontent qu’il a été très difficile de capturer ces animaux qui vivaient à l’état sauvage et plus difficile encore de les dresser à traîner des fardeaux.

Ces bêtes habituées à vivre en liberté, on les a terriblement maltraitées jusqu’à ce qu’elles comprennent qu’elles ont perdu la guerre : l’expression vae victis s’applique même à ces animaux… une centaine de ces bêtes se trouveraient en ce moment rien qu’à Breslau.

En plus des coups, eux qui étaient habitués aux grasses pâtures de Roumanie n’ ont pour nourriture que du fourrage de mauvaise qualité et en quantité tout à fait insuffisante.

On les fait travailler sans répit, on leur fait traîner toutes sortes de chariots et à ce régime ils ne font pas long feu.

Il y a quelques jours, donc, un de ces véhicules chargés de sacs entra dans la cour.

Le chargement était si lourd et il y avait tant de sacs empilés que les buffles n’arrivaient pas à franchir le seuil du porche.

Le soldat qui les accompagnait, un type brutal, se mit à les frapper si violemment du manche de son fouet que la gardienne de prison indignée lui demanda s’il n’avait pas pitié des bêtes.

Et nous autres, qui donc a pitié de nous? répondit-il, un sourire mauvais aux lèvres, sur quoi il se remit à taper de plus belle…

Enfin les bêtes donnèrent un coup de collier et réussirent à franchir l’obstacle, mais l’une d’elle saignait… Sonitchka, chez le buffle l’épaisseur du cuir est devenue proverbiale, et pourtant la peau avait éclaté. Pendant qu’on déchargeait la voiture, les bêtes restaient immobiles, totalement épuisées, et l’un des buffles, celui qui saignait, regardait droit devant lui avec, sur son visage sombre et ses yeux noirs et doux, un air d’enfant en pleurs.

C’était exactement l’expression d’un enfant qu’on vient de punir durement et qui ne sait pour quel motif et pourquoi, qui ne sait comment échapper à la souffrance et à cette force brutale…

J’étais devant lui, l’animal me regardait, les larmes coulaient de mes yeux, c’étaient ses larmes.

Il n’est pas possible, devant la douleur d’un frère chéri, d’être secouée de sanglots plus douloureux que je ne l’étais dans mon impuissance devant cette souffrance muette.

Qu’ils étaient loin les pâturages de Roumanie, ces pâturages verts, gras et libres, qu’ils étaient inaccessibles, perdus à jamais.

Comme là-bas tout – le soleil levant, les beaux cris des oiseaux ou l’appel mélodieux des pâtres – comme tout était différent.

Et ici cette ville étrangère, horrible, l’étable étouffante, le foin écoeurant et moisi mélangé de paille pourrie, ces hommes inconnus et terribles et les coups, le sang ruisselant de la plaie ouverte…

Oh mon pauvre buffle, mon pauvre frère bien-aimé, nous sommes là tous deux aussi impuissants, aussi hébétés l’un que l’autre, et notre peine, notre impuissance, notre nostalgie font de nous un seul être.

Pendant ce temps, les prisonniers s’affairaient autour du chariot, déchargeant de lourds ballots et les portant dans le bâtiment.

Quant au soldat, il enfonça les deux mains dans les poches de son pantalon, se mit à arpenter la cour à grandes enjambées, un sourire aux lèvres, en sifflotant une rengaine qui traîne les rues.

Et devant mes yeux je vis passer la guerre dans toute sa splendeur…

La Fondation Nicolas Hulot tente le buzz…

Hier nous parlions d’Europe Ecologie et des adhésions de dernière minute, voici ici encore quelque chose de pathétique : une agence de presse qui fait semblant de connaître LTD afin de promouvoir la… Fondation Nicolas Hulot.

Bonjour,

Le site Coach Carbone.org a ouvert ses portes aujourd’hui et nous avons pensé que cette nouvelle intéresserait votre blog laterredabord car vous y abordez des sujets connexes (l’écologie, l’environnement) à ce projet porté par l’ADEME et la Fondation Nicolas Hulot.

http://www.coachcarbone.org

Le Coach Carbone est un outil qui permet de découvrir précisément nos propres émissions de CO2 en analysant notre consommation d’énergie, nos modes de transport, notre façon de nous alimenter et de nous loger. Le Coach Carbone, c’est un simulateur nouvelle génération qui permet de réaliser un bilan complet sur nos émissions de gaz carbonique au travers de 160 questions.

Vous trouverez sur coachcarbone.org des outils pour enrichir votre site: simulateurs, widgets, webspots et bannières.
http://www.coachcarbone.org/page/ekit

Bien cordialement

Cxxxxxt Cxxxxxx

01.xx.xx.xx.xx

Agence Neodia pour le Coach Carbone.org

L’Agence Neodia ? Une entreprise de « webmarketing » et autres buzz. Voici un texte de présentation empli de modestie et d’engagement collectif :

L’agence Neodia est à l’image de son fondateur: intuitive, créative, rationnelle et pleine d’énergie.

Il a fait le calcul que si chaque idée qu’il a eu depuis ses débuts lui avait rapporté 100 euros, il serait aujourd’hui millionnaire.

(…)

Raphaël invente tous les mois une nouvelle méthode de création de trafic sur le web ou remet en cause les vieilles méthodes afin de les rénover et de les faire évoluer.

Raphaël n’est pas passionné par les mathématiques, mais il mesure tout car chaque euro investi doit rapporter. Il s’est fait un devoir de rester à la pointe des méthodes d’évaluation du retour sur investissements des actions internet.

Voilà donc où passe l’argent de la Fondation Nicolas Hulot… Que nous avons critiqué à de nombreuses reprises : cette agence aurait pu s’en apercevoir aisément… (voir par exemple Hulot aide Duracell à « éduquer » les enfants jusque dans les zoos ou encore Nicolas Hulot fait un virage à gauche pour mieux aller à droite).

Mais en fait il y a dû simplement avoir une base de données et un mail type vaguement adapté a été envoyé… Le fond? Il n’y en a pas, évidemment il ne s’agit que de promouvoir la Fondation Nicolas Hulot, d’où à la fin le passage sur les « webspots » et bannières…

Quant au site « coach carbone » il ne vise également qu’à promouvoir la Fondation Nicolas Hulot. Il faut en effet laisser un email pour pouvoir faire le test… Une telle démarche n’aurait pas été faite s’il s’agissait de toucher le plus grand nombre…

Et notons que quand on voit qu’en une journée, il n’y a que 1500 personnes à avoir fait le test, alors que la Fondation Nicolas Hulot est une très grosse structure… on voit la dimension de fumisterie que tout cela atteint.

Fumisterie réalisée avec le partenariat de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie… qui fournit des prêts à taux gratuit pour les propriétaires désireux de baisser les coûts d’énergie de leur logement…

Et avec l’aide de l’Oréal, TF1, etc.

Si jamais les personnes font ici la tête pour notre critique des riches et du capitalisme, voici un argument de poids à leur répondre : trouvez-vous normal que l’expression « Bilan carbone » soit maintenant soumis à un copyright ?

Eh oui :

Le Bilan Carbone®, qu’est-ce que c’est ?
C’est un outil de mesure destiné à évaluer l’impact des activités humaines sur l’environnement, notamment le climat.

Faire son Bilan Carbone ®, c’est comptabiliser toutes les émissions de gaz à effet de serre exprimées en équivalents CO2. Les facteurs d’émission de gaz à effet de serre sont passés en revue pour toutes les émissions qui sont dues directement ou indirectement par votre activité, ou sur un territoire donné pour les collectivités.

Le Bilan Carbone®, désigne également une marque de l’ADEME, Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

L’écologie est ici non pas une démarche, mais un business et un faire-valoir. On note ici une belle contradiction: Bilan Carbone serait « aussi » une marque mais pour autant le ® est mis à toutes les expressions Bilan Carbone…

Pourquoi pas un copyright sur écologie ou écologiste pendant qu’on y est… Ceci dit, cela avait été tenté par Jean-Marc Governatori de « La France en action » si appréciée de « Végétariens Magazine »… Il avait déposé toute une série de « marques » dont Europe Ecologie et avait tenté de faire procès à Europe Ecologie…

Des marques, des copyright…! Des agences de webmarketing… Des actions de promotion… Des mises en avant d’individus qui font des carrières politiques ou bien universitaires…

Tout cela est pathétique!