Le véganisme et la question de l’océan

Le plus grand problème historique du véganisme, si l’on veut voir les choses objectivement, c’est que la question de l’océan est absolument essentielle, et que malheureusement, cela n’apparaît pas comme visible.

La raison en est simple : il n’y a pas d’aperçu sur ce qui se passe dans l’océan quand on vit à terre. C’est le paradoxe : l’humanité se développe de manière exponentielle, mais la planète lui est étrangère, et encore plus sa dimension bleue.

Il y a ici un raté terrible, un véritable problème de fond et il est évident qu’une humanité végane va prendre en considération de manière fondamentalement différente l’océan. En attendant, la situation reste ce qu’elle est, en prenant des traits toujours plus terrifiants.

Entre 1970 et 2012, il est considéré (par le Marine Living Planet Index) que la population vivant dans l’océan a reculé de 49 %. C’est un écocide historique, qui ne cesse d’empirer à tous les niveaux.

Cela est par ailleurs bien connu. Une structure institutionnelle comme le WWF – qui veut réguler la pêche et non pas la supprimer – ne cesse d’informer de manière alarmante sur la « surpêche ». Mais son écho est vain, car elle demande à des structures économiques de se réguler, alors qu’il est dans leur nature de davantage accumuler, de faire du profit.

Dans le monde, nous pêchons près de 93,4 millions de tonnes de poissons. Près de 90% de nos stocks mondiaux sont pleinement exploités (58,1%) ou surexploités (31,4%). On parle de surpêche lorsque nous pêchons plus que ce que le stock peut nous fournir par renouvellement de la population.

(WWF)

De plus, les États qui obéissent à ces intérêts ne comptent certainement pas s’effacer devant un gouvernement mondial. Tout récemment, la France a d’ailleurs modifié sa constitution pour renforcer sa position en faveur de l’exploitation – c’est-à-dire la destruction de l’océan – au nom bien entendu de sa protection par la gestion.

La France, qui dispose d’un « empire » maritime, aurait comme devoir de le fructifier. C’est une mentalité qui est exactement contraire à ce qu’il faut ! C’est une vision étriquée en termes d’intérêts partiels, d’intérêts privés séparés des autres.

Avec les outre-mer, notre pays est présent dans l’océan pacifique, la mer des Caraïbes, l’Océan indien et dans les mers froides. Deuxième puissance maritime mondiale après les Etats-Unis notre pays a trop souvent négligé ce potentiel économique qu’est la mer 3/3

(Gilles Lurton, député LR)

Il n’est plus temps pour une telle approche ; il faut désormais une réelle vision planétaire, partir immédiatement du point de vue planétaire. Cela ne veut pas dire ne pas partir des réalités locales ou nationales : cependant, pour comprendre la véritable dimension des enjeux, il faut un point de vue à la hauteur de l’ensemble !

 

 

 

Recensement de la vie marine

Il y a quelques mois a pris fin un grand recensement de la vie dans les océans. Un recensement qui aura duré dix ans, coûté un peu plus de 600 millions d’euros, avec la participation de 3000 scientifiques de 80 pays pour 540 expéditions.

Les informations concernant ce recensement commencent à se diffuser, de par l’ampleur de l’initiative mais aussi de par les surprises, comme la découverte du Neoglyphea neocaledonica, une crevette des profondeurs qu’on pensait éteinte depuis 50 millions d’années, ou encore trois sortes de loricifères, des organismes multi-cellulaires, vivant dans des zones sans oxygène.

On a pu trouver jusqu’à 38 000 bactéries dans un litre d’eau de mer…

On a pour l’instant les compte-rendus de 200 espèces découvertes, et on est en attente des 5600 autres espèces et en voie de classification. Un programme international continue, où toute personne scientifique peut contribuer.

Jusqu’à présent, 230 000 espèces marines ont été recensées ; on considère qu’il s’agit à peu près du ¼ du nombre d’espèces existantes dans les océans.

Sont particulièrement peu connues les zones arctiques recouvertes par les glaces, ainsi que les grandes profondeurs. On pense que 17 650 espèces vivent sous la barre des 200 mètres, point maximum où va la lumière solaire.

Mais cela est vrai pour les poissons : on pense qu’il y en aurait encore 4 000 espèces inconnues de poissons. Les humains vivent sur une planète qu’ils sont bien loin de connaître ! Une belle preuve que si l’humanité a gaspillé une énergie phénoménale dans la destruction, elle aurait pu et aurait dû se tourner vers la compréhension et le respect de Gaïa.

Earth Crisis – La disparition de l’Eden

Texte de la chanson d’Earth Crisis, « Edens Demise » (La disparition de l’Eden).

Edens Demise
Poisoned tears fall from a corroding sky down
to a tortured earth that’s been left to die.
The oceans diseased, the stricken lands decay.
Disparition de l’Eden
Les larmes empoisonnées tombent du ciel corrosif
sur une planète torturée qui a été abandonnée à la mort.
Les océans malades, les terres sinistrées décadant.

Mankind’s supremist mentality has set this world ablaze.
Nature’s plan forever altered,
animals lost to extinction.
La mentalité suprémaciste de l’humanité a incendié ce monde.
Le plan de la nature altéré pour toujours,
des animaux perdus dans l’extinction.

This society based on greed fuels the onslaught of destruction.
The circle of death ends with the instigators victimized.
The means to quench a selfish lust brings eden’s demise.
Cette société fondée sur l’avidité nourrit l’assaut de la destruction.
Le cercle de la mort se termine avec les instigateurs devenus victimes.
Les moyens pour assouvir le plaisir égoïste provoquent la disparition de l’Eden
.

Mass-murder, demonic cruelty. Absolute fascism.
To end the enslavement and slaughter,
the antidote is veganism.
Le meurtre en masse, la cruauté démoniaque. Le fascisme absolu.
En terminer avec l’esclavage et le massacre,
l’antidote est le véganisme.

Don’t let your outrage for injustice ends where your selfishness begins.
I have conquered through selfcontrol, together we can win.
Respect for nature and innocent life,
the end of human over human oppression.
Ne laisse pas ton indignation pour l’injustice terminer là où commence ton égoïsme.
J’ai conquis par le self-control, ensemble nous pouvons gagner.
Le respect pour la nature et la vie innocente,
la fin de l’oppression de l’humain sur l’humain.

A peaceful world can evolve after animal liberation.
To persist with what is immoral is illogical.
Un monde pacifié peut s’élaborer après la libération animale.
Persister dans ce qui est immoral est illogique.

There’s no excuse for violence against nature
or for the innocent to be killed.
I see so much sickness. The enemy surrounds.
I see so much sickness.
I fear what the future holds.
Il n’y a pas d’excuse pour la violence contre la nature
ou pour la mort de l’innocent.
Je vois tellement de folie. L’ennemi est partout.
Je vois tellement de folie.
Je crains ce que le futur réserve.

I have hope that the point of no return has not yet been passed.
These are the final moments. Sand pours from a broken hourglass.
J’ai l’espoir que le point de non-retour n’a pas été atteint.
Ce sont les derniers moments. Le sable coule d’un sablier brisé.

Réchauffement climatique: 304ème mois consécutif au-dessus de la moyenne

Il n’est pas difficile de voir que la révolution industrielle a modifié notre rapport à Gaïa ; non pas que le progrès soit une mauvaise chose, mais le progrès pour le mode de vie qu’a l’humanité actuellement, oui c’est une mauvaise chose.

Le mois dernier a été la période la plus chaude de notre planète depuis qu’on mesure les températures, soit 1880.

C’est le 304ème mois consécutif où la température globale des terres et des océans est au-dessus de la moyenne du vingtième siècle… Le dernier mois qui a été sous la moyenne a été… le mois de février 1985.

Ainsi, ce mois de juin il a fait en moyenne et globalement 16,2°C sur notre planète – c’est 0,68°C au-dessus de la moyenne du vingtième siècle, d’environ 15,5°C.

Si l’on prend les chiffres pour les terres uniquement, la température moyenne a été de 1,7° de plus qu’à la fin du vingtième siècle (13,3°C).

La température à la surface de l’océan a elle été supérieure de 0.54°C à la moyenne de 16,4°C de la fin du vingtième siècle.

Voici une carte de l’agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), qui compare les températures du mois de juin avec celles de la période 1971-2000.

On remarquera que dans certaines zones, la température est supérieure de 4 à 5°C… Par exemple dans certaines zones des Etats-Unis, au Pérou, une partie de la Russie, mais aussi en Mongolie, dans le nord-est de la Chine, au Groenland…

Dans cette ambiance terrible, les médias sont prêts à tout pour relativiser ; ainsi au sujet des océans, on sait comment les océans subissent de terribles coups, on peut lire dans Le Figaro :

Les océans aussi se portent un peu mieux puisque c’est seulement le quatrième mois de juin le plus chaud qu’ils connaissent.

Ce n’est que le quatrième mois de juin le plus chaud, donc finalement… Cette tentative de relativiser ne doit pas étonner de la part de ceux qui profitent d’un système.

Pourtant, ce n’est pas tout. Car globalement la période d’avril à juin a été la période la plus chaude jamais enregistrée… Les mois de mars, avril, de mai et juin ont tous battus les « records »…

La température globale – les terres plus la surface des océans, pour cette période, a été supérieure de 0.70°C à la moyenne de la fin du vingtième siècle.

Et si l’on prend la période janvier-juin, on voit que la température globale a été de 14,2°C, soit supérieure de 0,68°C à la moyenne de la fin du vingtième siècle…

Quelle est la situation dans l’océan arctique ? La banquise fait désormais 10,9 millions de kilomètres carrés.

C’est le 19ème mois de juin consécutif où l’on est sous la moyenne, et en comparaison, le chiffre est inférieure de 10,6% à la moyenne de la période 1979-2000.

La banquise dans l’antarctique est elle inférieure de 8,3% par rapport à la moyenne de 1979-2000…

Il s’agit bien d’une tendance. Voici justement une carte des anomalies de température pour l’ensemble de la planète, pour les dix dernières années :

Rappelons également que tout récemment, la contre-enquête officielle a montré le caractère mensonger de l’accusation comme quoi le GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat) avait faussé ses données dans le rapport de 2007 sur le réchauffement climatique.

Cela a son importance car Claude Allègre est parti en guerre contre la conception comme quoi ce sont les activités humaines qui sont à l’origine du réchauffement climatique.

Pas difficile de voir qu’une telle conception sert ceux qui profitent, pillent et exploitent, meurtrissant donc Gaïa. Et dans ce meurtre qui a lieu devant nos yeux, il faut savoir choisir son camp: celui de la libération de la Terre!

Le film Soylent Green (Soleil vert)

Le film Soylent Green (Soleil Vert dans sa version française) est un « classique » des films d’anticipation; sorti en 1973, il a bien entendu largement vieilli dans la forme mais sa problématique fait qu’il reste extrêmement intéressant, en plus d’avoir largement marqué les esprits.

Le scénario du film s’appuie sur un roman, intitulé en anglais « Make Room! Make Room! », de Harry Harrisson, qui imagine un futur marqué par une surpopulation massive. Mais il y ajoute différents éléments: l’utilisation massive du soja tout d’abord, et l’utilisation des cadavres humains comme source de protéïnes complémentaires.

L’influence culturelle sur le film de l’utilisation massive du soja aux USA, à partir de la première guerre mondiale et jusque les usines des voitures de Ford, mérite un article à part.

Disons simplement que la situation dans le film est la suivante: l’humanité a totalement saccagé la planète. Ceci nous est présenté au début du film, dans une succession d’images où l’on voit la « conquête de l’ouest » (américain) puis la construction des villes, des autoroutes avec des voitures partout, les usines et la pollution, etc.

Dans ce contexte, il y a surpopulation et la ville de New York a 40 millions de personnes s’y entassant comme elles peuvent. Seule une petite élite s’en sort (en ayant l’eau courante, des biens de consommation courants, des appartements, de la nourriture comme « avant », etc.), en étant protégée par une police à son service et qui forme une sorte de classe moyenne.

Le film tourne autour d’un policier « intègre » justement, qui va découvrir comment est fabriqué le « Soylent Green. » Car les masses qui ne connaissent ni « viande » ni légumes se nourrisent d’aliments produits par la compagnie « Soylent ». « Soylent » est la contraction de « soybean-lentil » (« Soja – Lentilles »).

Théoriquement le Soylent Green est produit à partir de soja et de plancton, mais en réalité les océans ont été assassinés. C’est ce que le policier découvre lors de son enquête. Ce qui fait qu’il y a en fait récupération des cadavres, tant des gens morts que des gens allant dans des centres spéciaux pour se suicider, ou encore des gens ramassés par de véritables bulldozers lors des émeutes de la faim.

L’univers de Soylent Green est ultra violent et ne montre aucune perspective pour s’en sortir, les êtres humains ayant anéanti la planète. La génération « Soleil Vert » ne connaît qu’une bataille pour la survie, et seuls s’en sortent les riches et le personnel à leur service (tant les policiers que les « femmes-mobiliers » servant de faire-valoir et de prostituées).

Le film oscille entre deux perspectives: d’un côté, une critique sociale, et de l’autre une nostalgie pure et simple. On voit ainsi le policier voler des aliments lors de son enquête, et son ami plus âgé lui cuisine la viande de boeuf volée, qu’ils consomment en buvant de l’alcool également volé. Cet ami plus âgé est ici une figure réactionnaire, qui cultive le passé, qui a la nostalgie d’avant.

Il y a une tonalité fataliste dans le film: avant on pouvait vivre, mais l’humain est ainsi fait qu’il détruit. La morale du film pourrait se résumer à « Dieu crée, l’homme détruit. » Le prêtre a une grande importance culturelle dans le film: il est terriblement choqué par la découverte de ce qu’est le Soylent Green, alors que son église est déjà pleine de personnes sans abri.

Dans la même idée, mais de manière plus critique, on voit que l’ami du policier décide de se suicider quand il apprend la vérité. Il veut rejoindre Dieu qui l’a créé (quitte à se suicider, ce à quoi en tant que juif il n’a pas le droit), mais c’est également une critique de l’humanité elle-même.

D’ailleurs lorsque ce vieux bibliothécaire juif va dans le centre consacré au suicide, il est montré comme une sorte de Socrate buvant un poison. On le voit ainsi pleurer le temps que le poison agisse, alors qu’il est dans une salle diffusant sur tous les murs un film montrant la nature telle qu’elle était avant: les oiseaux, les forêts, les cascades, les océans…

On remarque d’ailleurs que les seules autres personnes critiques sont des vieilles femmes dans des bibliothèques, ce qui donne une tonalité assez féministe dans un film malheureusement tournant sinon toujours autour du personnage principal, joué par Charlton Heston.

La fin est justement marquée par la figure de Charlton Heston, dont le personnage très grièvement blessé explique en quelque sorte avant de mourir que le Soylent Green consiste en des cadavres (« Soylent green is people »), et qu’il y a le risque que les humains soient élevés comme du bétail.

Il apparaît ainsi comme le « seul humain » se rebellant alors que les gens seraient une sorte de brute collective, sans mémoire ni conscience, sans volonté ni morale. Il n’est donc pas étonnant que la question animale ne soit pas posée, alors qu’en fait elle se pose dans tout le film!

Un remake de ce film est en cours et devrait sortir en 2012.

Quand nos multiples rejets étouffent et tuent Gaïa

Que la mer et les océans soient considérés comme une poubelle géante n’est malheureusement pas une nouveauté. Outre les marées noires et les fréquents dégazages sauvages des pétroliers, la mer étouffe sous nos tonnes de déchets.

C’est ainsi qu’une immense plaque avec une très forte densité de déchets, vieille d’au moins 40 ans, composée de plastiques, de bouchons de bouteilles, de filets de pêche, de cartouches vides, de morceaux de cigarettes etc. grouille sur le Pacifique entre San Francisco et Hawai.

A ces déchets solides s’ajoutent les déchets toxiques d’origine industrielle (hydrocarbures, métaux lourds, substances chimiques, radionucléides..), agricole (nutriments, engrais, pesticides…) comme le précise cet article.

Cet amoncellement de déchets fait un peu plus 600.000 km2 pour plusieurs millions de tonnes, ayant ainsi une étendue plus grande que la France ! Il y a 200.000 débris par kilomètre carré!

Ces déchets d’origine humaine nuisent et tuent évidemment la faune marine blessant et faisant souffrir des centaines espèces différentes parmi lesquelles des oiseaux de mer (voici un triste exemple de ce qui était logé dans l’estomac d’un albatros retrouvé mort), tortues marines, phoques, otaries, baleines et poissons.

Ces débris représentent une menace majeure et constante pour la vie marine animale, entraînant des blessures ou des décès de grands mammifères à cause de l’enchevêtrement d’objets relativement gros ou de l’ingestion de petits débris en plastique. Les cas de tortures marines retrouvées mortes à cause de l’ingestion d’un sac plastique ne sont pas rares.

La mer n’étant pas statique, le même phénomène, mais de « moindre » ampleur pour le moment, se retrouve au Cap Corse où des milliers de sacs et de bouteilles en plastique provenant d’Italie souillent le large des côtes. Et d’après Gilles Zerlini, président de l’association écologiste Le Poulpe, on estime à « 60.000 au kilomètre carré le nombre des objets flottants en Méditerranée. »

Mais ce scandale écologique n’est « que » la partie visible du problème, les déchets plus lourds coulent et croupissent au fond des océans, étouffant ainsi les fonds marins.

Nettoyer autant d’immondices paraît être une opération très difficile et de bien longue haleine… quand on y met de la mauvaise volonté.

Ainsi dans la société telle qu’elle existe actuellement, « personne » n’est responsable de cette pollution, personne ne veut payer pour débarrasser dame nature de ces horreurs, mais à côté de cela tout le monde se dit « écolo »!

Et notre président de la République affirme « qu’il y en a marre de l’environnement » afin de satisfaire les agriculteurs pollueurs…

La Terre a bien des soucis à se faire, à moins que nous soyons toujours plus nombreux et nombreuses à nous lancer dans la bataille!

Journée mondiale des océans : un bien sombre tableau

A l’occasion de la première Journée mondiale des océans, les organisateurs se sont surtout attachés à dénoncer la présence sans cesse accrue de déchets plastique dans la mer, ainsi que l’épuisement des réserves halieutiques en raison de la surpêche.

Selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), pas moins de 80 % des réserves halieutiques mondiales sont actuellement en situation de stress, étant soit surexploitées, soit exploitées au maximum de leurs possibilités, soit considérablement épuisées, soit effondrées, en cours de reconstitution après avoir été surexploitées.

Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), dénonce tout particulièrement la surpêche, qui menace d’extinction plusieurs espèces de poissons. Il pointe du doigt le système actuel de subventions, qui contribue largement à cet état de fait. « Les gouvernements ont contribué à ce problème en fournissant annuellement près de 16 milliards de dollars en subventions au secteur de la pêche. Ce soutien maintient davantage de bateaux en activité, tandis que les poissons diminuent en mer », dénonce Pascal Lamy.

Au niveau mondial en effet, la somme des diverses subventions accordées à la pêche est estimée à 20 milliards de dollars, soit environ 25% de la valeur générée par le commerce halieutique. Or on estime les pertes économiques directement provoquées par la surpêche à 50 milliards de dollars…

Le système de subventions est donc à réévaluer, estime l’OMC, sous peine de ne bientôt plus rien avoir à subventionner du tout… Selon beaucoup d’observateurs, l’organisation de la pêche au niveau mondial est actuellement comparable à un serpent qui se mord la queue et est à réformer en profondeur. Pascal Lamy signale d’ailleurs que les pays membres de l’OMC sont en train de négocier en ce sens, avec pour objectif de refaire de la pêche un secteur d’activité durable.

D’autre part, la Programme des Nations unies pour l’Environnement et la Conservation de l’Océan a publié un nouveau rapport fustigeant la pollution marine, tout particulièrement par une quantité impressionnante de sacs en plastique dérivant sur toutes les mers du monde, ainsi que par du matériel de pêche usagé et abandonné, tels des filets. « La pollution marine est symptomatique d’un malaise plus large, à savoir le gaspillage et la mauvaise gestion persistante des ressources naturelles », déplore Achim Steiner, sous-secrétaire général de l’Onu et directeur général du Programme des Nations unies pour l’Environnement.

Aussi pointées du doigt, les émissions de gaz carbonique qui sont la conséquence du réchauffement climatique, et qui forment de l’acide carbonique au contact de l’eau de mer. Un avis émanant des chercheurs de 70 des plus importantes académies des sciences du monde entier annonce que cette acidification des océans a pris une telle importance qu’elle pourrait devenir irréversible pour plusieurs millénaires.

Jean-Louis Borloo, ministre français de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, a déclaré à l’occasion des Journées de la Mer, organisées du 8 au 14 juin en France, que « la mer et les océans ont été les grands oubliés du 20è siècle ». Toujours en France, un sondage Ifop commandé par l’Agence des aires marines protégées et le journal Le Marin révèle que 90% des Français sont conscients du rôle exercé par l’océan dans la régulation du climat et de la richesse biologique, et que 70% affirment que les mesures de protection de la mer sont insuffisantes.

source : http://www.futura-sciences.com