« Veggan », le nouveau et horrible concept

Il y a quelques jours, nous parlions du véganisme et des oeufs. Nous y disions, pour résumer, que les oeufs ne tombent pas du ciel mais dépendent d’une certaine production, qui elle-même est nécessairement liée à l’exploitation animale.

C’est cela avoir une vision universelle et ne pas se limiter à un point de vue individuel. Naturellement, les partisans de la petite production, du localisme, des zads, réfutent cela.

« Il n’y a pas de mal », voilà le refrain, tel que celui d’Ellen DeGeneres, présentatrice américaine qui se dit vegan mais qui « accepte » les oeufs de sa voisine qui « possède » une poule.

Il y a même désormais un terme pour cela, car ces dandys de la morale sont prêts à tout : « veggan » – ce qui donnerait une personne se disant « vegan » mais intégrant les oeufs dans son alimentation.

Voici une définition donnée par Metro Montreal :

Qu’est-ce que la diète «veggan»?

Non, ce n’est pas une faute de frappe. La diète «veggan», avec deux «g», veut dire qu’on mange végétalien, mais qu’on accepte aussi les oeufs dans son alimentation. On retrouve donc le mot «egg» dans «veggan». L’expression est anglophone, mais elle est utilisée par tous.

Si le mot «veggan» a été créé, c’est parce qu’en mangeant des oeufs, on ne peut pas se considérer comme végétalien. Pour être végétalien, il faut s’abstenir de consommer tous les produits issus d’animaux, dont les oeufs. Certains végétaliens se laissent cependant tenter par les oeufs, qui sont une excellente source de protéines.

La tendance est bien imprégnée sur les réseaux sociaux, alors que plusieurs partagent leur repas «veggan», incluant un oeuf ou deux.

Il va de soi qu’internet est justement ici le vecteur « chic » d’une telle démarche, surtout sur instagram, avec par exemple une « experte » journalistique en alimentation comme Vicky Anne Hadley.

On est ici dans la course à ce qui sera à la mode, nouveau, original, etc.  On est dans une démarche non seulement anthropocentriste, mais également individualiste.

Tellement d’ailleurs, que heureusement les réactions sont très nombreuses en Angleterre, où cette horreur « veggan » est née, afin de tenter d’organiser un contre-feu à ce qui apparaît comme une tentative hypocrite de plus visant à relativiser le véganisme.

Mais comme la presse est friande de choses « originales » pour remplir du papier, qu’il est toujours utile pour les libéraux de nier les principes formels et « dogmatiques » du véganisme, il y a un espace pour le « vegganisme ». Il est restreint, mais cela contribue à attaquer le véganisme.

On ne soulignera d’ailleurs jamais assez à quel point Paris joue ici un rôle d’avant-garde bobo « semi-vegan », à la mode New Yorkaise et « fashion », qui est à l’opposé de Berlin et Vienne. On a l’impression que des bobos, des grands bourgeois désireux de faire une carrière universitaire, des entrepreneurs notamment dans la restauration, ont fait main basse sur le véganisme.

Ce n’est pas qu’une impression d’ailleurs, et cela montre le côté friable du véganisme en France. C’est une sorte d’effet de mode, qui ne durera qu’un temps.  Aussi s’agit-il de souligner les valeurs d’origine et véritables!

Le véganisme et les oeufs

C’est une question qui revient de temps en temps : pourquoi, après tout, disent des non véganes, refuser les œufs de poule ? Ceux-ci sont produits de manière naturelle par la poule et s’ils ne sont pas fécondés, alors ils ne servent à rien, donc autant les « récupérer ».

Voici une présentation scientifique du processus par Espace Sciences :

« A l’âge adulte, la poule possède quelques milliers d’ovules appelés ovocytes. Chaque jour, un d’eux se développe jusqu’à devenir, en une dizaine de jours, le jaune dit vitellus. Le vitellus mûr est libéré dans l’oviducte, sorte de tuyau de 65 cm dans lequel l’oeuf se forme.

En quelques heures, le blanc d’oeuf se forme autour du vitellus qui tourne sur lui-même pour maintenir le jaune au centre. Puis, les deux membranes coquillières sont élaborées à partir de carbonate de calcium que la poule stocke dans ses os et ses intestins. Les muscles internes de l’oviducte continuent d’agir pour faire tourner l’oeuf sur lui-même et uniformiser la coquille.

Il ne reste plus qu’à colorer l’oeuf par des pigments contenus dans les sécrétions biliaires et l’évacuer par le cloaque. Cloaque qui sert aussi à recueillir le sperme du coq pour féconder le vitellus. Dans ce cas, l’oeuf pondu éclora en un poussin vingt et un jours plus tard. »

Il arrive que des personnes véganes n’arrivent pas à savoir comment répondre à cette question : après tout, il s’agit de refuser tout produit d’origine animale, catégoriquement, pour des raisons morales.

Le problème ici est que les gens non véganes harcèlent de remarques : et si la poule est heureuse dans un grand enclos, si on ne la tue pas pour manger et on ne la mutile pas, etc. etc.

Or, en réalité, la réponse est très simple. Il suffit de renverser la problématique, en abandonnant enfin la question de la consommation, pour aborder celle de la production.

On sait que bon nombre de véganes raisonnent de manière individuelle, se focalisant sur « leur » consommation. C’est là que se situe la faille des gens faisant la promotion des œufs de poule comme objet de consommation qui serait « possible ».

Ce qu’il faut faire, de manière correcte, en réalité, c’est se focaliser sur la production. Car les œufs de poule ne tombent pas du ciel, il faut bien que la poule vienne de quelque part. Qu’elle soit née, que ses parents soient nés, etc.

Séparer la poule de la vie de ses parents, de la réalité de son espèce, de son rapport à la Nature, est totalement anthropocentriste. On ne peut pas séparer la poule du coq, des autres poules, de la Nature dont elle devrait faire partie.

Le fait de poser la question : « pourquoi ne pas manger des œufs de poule ? » est un piège amenant à raisonner en question de consommation, alors qu’il faut raisonner en termes de production, et donc se demander d’où vient la poule.

Et comme en tant que personnes véganes, nous refusons l’exploitation animale, nous ne pouvons pas accepter par conséquent une partie de ce qui relève de l’ensemble de l’exploitation animale.

C’est là ce qui doit distinguer la libération animale des tentatives de retourner dans le passé, comme le veut la ZAD, qui n’hésite pas à tuer des poulets, petite production oblige.

Qu’au Moyen-Âge, l’exploitation des poules avait un sens, comme celle des animaux en général, c’est historiquement un fait facile à comprendre, mais au 21e siècle alors que l’humanité peut disposer d’une production végane très facilement, et donc d’une consommation végane ?

Exploitation animale: les oeufs en 2025

Revenons au document sur la stratégie des filières agricoles, avec l’État prévoyant les choses pour 2025. Et parlons de la production des œufs : cet aspect de l’exploitation animale est souvent mis en avant par le réformisme de la protection animale, avec des associations comme L214 qui mettent l’accent sur la consommation d’oeufs bios.

Le document présente la situation de la manière suivante :

« Il existe à la fois des possibilités de développer le marché intérieur pour l’œuf, produit bon marché et à forte valeur alimentaire, et des menaces sur sa consommation, les associations de défense du bien être animal mettant en cause les modes d’élevage conventionnels.

Il faut donc conforter les débouchés sur le marché intérieur et développer de nouveaux flux d’exportation pour les œufs en coquilles, en particulier vers le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est pour un meilleur équilibre du marché. »

Ce que cela veut dire, c’est que l’Etat considère comme une « nuisance » les campagnes contre les œufs, mais que comme ce produit est bon marché, il est facile à vendre et donc par principe intouchable pour le capitalisme. Par conséquent, le marché intérieur va être préservé et également les exportations renforcés afin d’accroître les profits.

L’Etat prévoit ici deux mesures à mettre en place, concernant ces deux aspects.

– Développer la consommation en partenariat avec la distribution
– Mettre en place une cellule export au sein de l’interprofession dédiée à la connaissance et à l’exploration collective des marchés

Le premier point concerne le marché intérieur. En fait, ce que cela signifie, c’est que les distributeurs vont mettre en avant les œufs dans les magasins, mais également qu’ils vont devoir accepter de rogner leurs marges afin de maintenir le prix des œufs à un bas niveau.

Nous avions déjà parlé de ce phénomène : la consommation des produits d’origine animale est liée au prix ; plus le prix est cher, plus la consommation tombe, et inversement. Ici, l’État dit que c’est une consommation populaire, et que donc cela doit le rester et il faut utiliser des leviers pour cela.

Qu’est-ce que cela signifie dans les faits ? C’est simple : prenons les campagnes de L214, car c’est surtout de cette association qu’il s’agit ici, et à laquelle il est fait allusion dans le document avec l’expression « les associations de défense du bien être animal mettant en cause les modes d’élevage conventionnels ».

Ces campagnes visent à ce que les gens se tournent vers des œufs bios. Selon L214, c’est une sorte de transition vers le véganisme (ce qui pour nous est faux et qui plus est, même si c’était vrai, amènerait une évolution sur un temps tellement long, des centaines d’années, que cela en devient absurde).

Or, le prix est un levier fondamental dans une société où les gens achètent des marchandises. Si le prix des œufs baisse, cela fera un appel d’air inévitable. La dynamique subjective prônée par L214, même si elle existait réellement, se casserait sur la dynamique objective dans les supermarchés.

C’est facile à comprendre : selon nous, le véganisme est le point de départ du raisonnement nécessaire, sinon la base n’est pas assez solide pour « tenir ». L214 dit qu’un petit pas est suffisant en soi, car se situant dans un mouvement général de petits pas.

Mais ce « petit pas » en question a une base faible, puisque reposant sur un choix volontaire, alors qu’en fait il y a toute la machine de la consommation, du jeu sur les prix… Ce qu’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre.

D’ailleurs, l’État dans son document précise un point important. Il est constaté en effet la chose suivante.

L’évolution de la production française d’œufs au cours des dernières années a été marquée par l’émergence de nouvelles dynamiques régionales et le développement de la production alternative.

Représentant les 2/3 de la production nationale il y a une quinzaine d’années, la Bretagne représente désormais 42 % des effectifs de poules pondeuses.

Cette modification de la répartition géographique de la production s’est faite en lien avec le développement de filières régionales :

• développement de « fermes de ponte » et de gros producteurs indépendants disposant de centres de conditionnement d’œufs dans le Bassin Parisien et en Rhône-Alpes

• développement de poulaillers spécialisés dans une production intensive d’œufs à bas coûts destinés aux casseries dans les Pays-de-la-Loire
(…)

Parallèlement à ces dynamiques régionales, la production d’œufs « alternatifs » (bio, plein air, sol) a fortement augmenté.

Ainsi, il y a d’un côté un accroissement de l’intensité de la production d’oeufs, et de l’autre également une augmentation du bio. Cela veut dire que même si L214 a réussi à convaincre Monoprix sur la nécessité des œufs bios, les personnes n’allant pas à Monoprix mais dans les supermarchés standards auront quant à eux les autres œufs.

En fait, la consommation « bobo » n’annule pas la consommation « prolo » ; les deux peuvent coexister. Il peut y avoir davantage de bio, et davantage de non bio…

Cartes postales et « oeufs de Pâques »

Revenons un peu sur les oeufs de Pâques et ce qu’ils véhiculent historiquement, en regardant un peu dans le passé. Aujourd’hui, en effet, on est un peu confus avec les mélanges commerciaux et religieux.

Se confronter aux cartes postales d’il y a à peu près cent ans est donc très utile. Bien entendu, l’esthétique peut être considéré comme assez particulière, et pour certaines personnes ces cartes relèvent du « kitsch », voire de l’atroce.

On peut cependant facilement voir que le rapport à Nature se lit de manière pratiquement ouverte…

Prenons deux cartes parfaitement représentatives de cela. Voici tout d’abord une carte qui reprend ouvertement l’option religieuse. On a un enfant tiré par des animaux, dans une logique typique de l’exploitation animale.

Et c’est lié à la religion: l’œuf est rouge, en allusion au sang du Christ (avec comme expliqué l’œuf symbole de la résurrection, car il passe d’être « mort » à vivant). Les animaux sont bien entendu des agneaux, pauvre animal sacrificiel du monothéisme.

Voici une carte dont la dynamique est tout à fait contraire. Au lieu des agneaux, on retrouve le fameux lièvre, symbole de fertilité. Il y en a plusieurs, et que font-ils? Ils attaquent, avec les oeufs symboles de la vie, « Jack Frost » (Jack le Gel), symbole de l’hiver dans les pays de culture anglo-saxonne. Il est même écrit « compliments de la saison », allusion au Printemps qui triomphe!

Regardons deux autres cartes, fort étranges, et pour cause: elles témoignent de l’irruption de la révolution industrielle dans la question des oeufs de Pâques. Ici, les animaux sont directement montrés comme au service des humains, voire comme étant reliés à la production.

Cela a donc l’air absurde, comme dessin, mais le fond qui se révèle témoigne de la modernisation économique, avec malheureusement donc l’intégration des animaux dans la production de masse…

Dans un autre registre, un des principaux leitmotivs est l’harmonie. C’est la Nature qui parle et qui, de manière hallucinée, « offre » les oeufs. La recherche du lien avec la Nature est évident.

Il va de soi que les enfants sont omniprésents dans cette question de l’harmonie. Ces cartes témoignent du sentiment de « fusion » avec les animaux.

La dernière carte présente une fusion assez étrange et dénaturée. En fait, les « oeufs de Pâques » reflètent un rapport très perturbé, on est entre le jeu et l’exploitation.

Concluons donc sur les deux tendances générales: il y a ainsi l’exploitation, avec l’arrière-plan religieux…

Et il y a à l’inverse la quête d’un rapport non dénaturé à la vie. Sur la carte postale suivante, l’église est à l’arrière-plan, présente mais dans un décor bucolique, avec une femme représentant la Nature, marchant sur les oeufs symbole de la vie, tenant des lapins symbole de pacifisme…

Avec également une sorte de disque, allusion au Ciel, mais en mode mystique. Mais au-delà de l’hallucination de type religieuse, il y a une vraie salutation de la vie. Retrouver ce sens du Printemps, sans la religion, fait partie du combat pour la Nature!

Les « œufs de Pâques » et le culte du Printemps

C’était hier le dimanche de « Pâques », où suivant la religion catholique, on offre des œufs. Cette tradition n’a pas forcément l’air d’être grand chose, et on pense surtout à l’arrière-plan religieux. En fait, c’est très compliqué et il y a beaucoup de choses qui rentrent en jeu.

Sur le papier, en effet, Pâques est une fête juive célébrant la prétendue sortie du désert du peuple hébreu, telle que c’est raconté dans la Bible. Par la suite, les chrétiens célèbrent au même moment la prétendue résurrection de Jésus-Christ, censée avoir eu lieu au moment de cette fête juive.

Pâques serait donc une fête liée à rien d’autre que des événements « historiques » racontés dans des ouvrages religieux…

En pratique pourtant, il s’avère que la période de l’année concernée était célébrée bien avant ces religions, par différents peuples. Et que l’idée de « sortie », de « résurrection », est précisément l’idéologie tournant autour du Printemps, saison du renouveau.

Ainsi, les œufs de Pâques sont censés symboliser la « résurrection » du Christ, car de « froid » ils deviennent « chaud » avec la naissance du poussin. Et justement, dans l’antiquité, dans l’empire romain et en Égypte, on offrait déjà des œufs suivant le même principe.

En France, ce sont les « cloches » qui sont censés aller à Rome et revenir en apportant ces œufs. Cela n’a rien de rationnel, pas plus que le lièvre qui les amène dans les pays germaniques. Sauf que dans ces pays, il y avait justement le symbole du lièvre comme symbole de la fertilité, du Printemps qui revient, avec les « joutes » des lièvres, reflet de la sexualité qui revient, de la vie reprenant ses droits…

Il faut également penser à Perséphone, fille de Déméter. Cette dernière est la « Terre-mère » et n’accepte pas que sa fille soit mariée à Hadès, roi des enfers. Zeus hésite et finalement coupe la poire en deux : Perséphone sera six mois sous terre avec Hadès, et aidera par contre sa mère pour les six autres : elle réapparaît alors pour le Printemps.

Si l’on regarde donc les choses ainsi, on voit ainsi que les œufs de Pâques et la « résurrection du Christ » sont là pour remplacer la célébration naturelle du Printemps. Au lieu de célébrer la Nature, on célèbre « Dieu »… Les religions ont récupéré des fêtes préexistantes, les remodelant à leur sauce.

Ce n’est pas le seul aspect culturel qui compte ici. Les œufs sont en effet et bien sûr issus de l’exploitation animale. Même dans le cas des œufs en chocolat, voire en sucre, la forme est là pour rappeler que les poules « donnent » les œufs aux humains…

Lors de la « chasse aux oeufs », cela va même plus loin, puisque c’est un animal qui apporte les œufs aux enfants. Suivant les pays, c’est un lièvre (comme dans les pays germaniques), mais cela peut être un coucou, une poule, un renard…

Ou encore le bilby, en l’occurrence en Australie où les lapins sont honnis par la population au nom de la défense de l’environnement (alors que c’est l’humanité qui les a amenés là-bas).

Il y a évidemment deux aspects : d’un côté, chercher des œufs colorés dans la forêt, c’est retrouver un lien avec la Nature. Symboliquement, il y a aussi la mise en valeur d’un animal, comme étant proche, sympathique. De l’autre, le rapport à l’exploitation animale est flagrant.

Pour compliquer encore la chose, il y a bien sûr le folklore des œufs décorés. On est là dans l’appropriation humaine de ce qui appartient aux animaux, et en même temps dans la culture, le folklore, l’art.

Et que dire lorsque ces œufs sont mis… pour décorer les arbres ? C’est le cas dans certains pays de l’Est, comme en Tchéquie. On voit bien que là il y a la tentative humaine d’établir un rapport à la Nature.

L’humanité ne réfléchit pas à son rapport à la Nature, et en même temps elle le fait… Mais selon des modalités pas forcément aisées à reconnaître, à suivre, à comprendre!

La situation de l’exploitation animale des oeufs bios

Puisque nous en sommes beaucoup à parler de l’économie de l’exploitation animale, jetons un oeil sur les oeufs bios.

Depuis plusieurs mois, en effet, les personnes végétariennes ont pris d’assaut la question animale, au nom du réformisme soi-disant réaliste, et l’un de leurs grands thèmes consiste en les œufs bios. L’association L214 est à la pointe de ces campagnes qui, par définition, s’opposent à la libération animale.

Jetons un oeil sur les faits, et rien que les faits, qui contredisent absolument que les oeufs bios seraient une forme de « transition ».

Voyons déjà quelle est l’évolution de la production d’oeufs dans le monde. Celle-ci est-elle stable, voire en train de régresser? Pas du tout: l’exploitation animale amenant des bénéfices élevés, il y a bien sûr une hausse continue et mondiale.

 

 

Précisons ici à quoi cela ressemble pour l’Union européenne. Il y a oscillation de la production – il y a « surproduction » récemment (voir La grande crise des œufs) – mais au final cela grimpe toujours.

 

 

Ces simples statistiques montrent déjà que la question des oeufs bios est faussée si l’on pense qu’il y a remplacement de la consommation d’oeufs non bios par les oeufs bios.

La tendance aux oeufs bios vient, en quelque sorte, se surajouter et vise un public particulier capable de payer le prix.

Parlons ici un peu de ce qu’est l’économie capitaliste des œufs bios. La production d’oeufs bios relève en effet du même système industriel que la production non bio ; il ne s’agit pas d’un capitalisme différent.

Constatons par exemple qu’il y a 1,7 million de poules « pondeuses » bios en France (hors élevages familiaux). C’est un chiffre énorme.

Et est-il difficile de deviner ce que deviennent ces poules une fois leur niveau production ayant baissé ? Il serait naïf en effet de penser que l’industrie capitaliste du bio laisse vivre 1,7 million de raisons de se faire de l’argent facilement, ce qui reste leur but unique.

Cela signifie ainsi que faire la promotion des œufs bios, c’est faire indirectement la promotion de l’exploitation animale de la « viande » issu du meurtre des poules.

Ces poules sont, également, « sélectionnées » de manière génétique afin de produire davantage, de faire en sorte par exemple qu’elles « préfèrent » manger des aliments difficiles à digérer, comme les céréales (pour qu’elles grossissent plus vite).

Ces poules « modifiées » génétiquement sont bien « créés » par des grands industriels, de manière particulièrement surveillée et de manière totalement enfermée. Là aussi, rien ne change dans l’organisation économique de la production.

De la même manière, la concentration est forte : près de 40 % de ces poules « pondeuses » sont en Bretagne.

Et bien sûr, tout est fait pour renforcer la productivité. Voici des chiffres pour les oeufs bios:

 

Si l’on regarde d’ailleurs le tableau suivant, on peut voir que les bénéfices sont plus importants dans les oeufs bios que les oeufs dits traditionnels…

 

En volume il y a un certain rapport entre les types d’oeufs, mais en valeur – l’argent – on voit que les chiffres changent.

Voici un tableau montrant ce que signifie les différents types de production, donné par volaillesoeufsbio.com qui est le syndicat de ce secteur économique.

 

 

On l’aura compris, le résultat de cela est qu’il y a toujours plus de poules pondeuses « bios », comme le montrent les chiffres ci-dessous.

 

 

Et qu’en est-il de la prétendue « transition » affirmée par certains? Les chiffres parlent encore une fois d’eux-mêmes. Il y a toujours plus de poules pondeuses, le bio n’étant pas un substitut, mais un complément de l’augmentation de l’exploitation animale…

 

 

Et, il faut le mentionner, les poules pondeuses bios vont malheureusement évidemment de pair avec les « poulets » destinés directement à l’abattoir « bio », dans une évolution parallèle…

 

 

Que dire? L’exploitation animale grandit: c’est un fait. La théorie comme quoi il y a une transition en cours vers le bio – et hypothétiquement vers l’abolition – ne tient pas.

Ce n’est même pas que le réformisme a tort, c’est juste qu’il n’existe tout simplement pas.

La lutte contre l’exploitation animale ne peut donc s’attaquer qu’au système tout entier et ne pas faire de compromis avec le végétarisme, qui est devenu un allié objectif de certains secteurs de l’exploitation animale justement en expansion dans tous les secteurs possibles.

La grande crise des œufs

Le véganisme n’est pas une « utopie », c’est une morale qui se fonde sur une prise de conscience de la réalité. Il s’agit de la réalité des animaux comme êtres vivants, la réalité de notre planète comme lieu abritant la vie.

La grande crise des œufs qui a lieu en ce moment, de par ses proportions, est la preuve que le véganisme n’est pas une « bonne idée », mais qu’il naît sur un sol chaque jour plus fertile. L’économie de l’exploitation animale ne peut qu’exploser en vol et inversement le véganisme ne peut que grandir de plus en plus en tant que force d’affrontement avec le crime à l’égard des animaux.

Il faut, en effet, voir la terrible dimension de l’acte de ces capitalistes bretons, des communes du Finistère et des Côtes d’Armor, qui ont détruit 400.000 œufs entre le 6 et le 10 août. Derrière la contestation, on retrouve la section œufs de l’UGPVB (Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne).

Ce sont des chiffres énormes, qui sont dans les normes de l’exploitation animale, de plus en plus puissante en termes d’impact. Et elle est tellement puissante justement qu’elle se centralise toujours plus, écrasant les petits capitalistes.

Comment l’exploitation animale a-t-elle procédé dans le cadre de la « production » d’oeufs ? C’est très simple.

Comme nous l’avons déjà mentionné, les activistes réformistes de la protection animale sont en partie les idiots utiles des grands trusts de l’exploitation animale.

En l’occurrence, si les petits capitalistes se cassent la gueule, c’est parce que les grands capitalistes ont « accepté » que les normes des cages changent (c’est la directive européenne sur le «bien-être» des poules pondeuses, effective depuis le 1er janvier 2012, accordant l’équivalent d’une feuille A4 par poule), en sachant très bien que derrière, cela serait ingérable pour les petits capitalistes.

Seuls les grands capitalistes peuvent faire des économies d’échelle de ce type, se rattraper sur la productivité, etc. etc.

Ce n’est pas tout. La mise aux normes a été prétexte pour les petits capitalistes de tenter d’augmenter leur production, en agrandissant leurs fermes d’un tiers, voire de moitié. Les petits capitalistes, toujours avides de parts de marché en plus, sont parfois montés jusqu’à 100 000 poules par élevage...

Le résultat est facile à comprendre. Il y a dans l’Union Européenne aujourd’hui 350 millions de pauvres poules esclavagisées comme pondeuses, et par rapport à ce qui est consommé comme œufs, il y en a entre 15 à 20 millions « en trop. »

Voilà pourquoi les gens qui ont détruit les 400 000 œufs réclament… que 5 % de la production d’oeuf soit détruite. Ce que cela signifie, de notre côté, c’est naturellement que les poules seront massacrées.

Le  Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), qui réunit les professionnels du secteur, comme on dit, a déjà appelé d’ailleurs à en massacrer une partie conséquente. La FNSEA, le syndicat de l’agriculture, va dans le même sens et a bien entendu demandé de l’aide à l’Etat :

« La filière s’est mobilisée pour réduire le surplus de production en prenant des décisions courageuses comme l’allongement des vides techniques et des abattages anticipés de poules pondeuses. Du temps est nécessaire pour que ces mesures produisent pleinement leurs effets sur les volumes de production et permettent un redressement du marché.

Les producteurs, au milieu du gué, ont besoin d’un accompagnement pour surmonter cette passe difficile. La FNSEA attend des pouvoirs publics qu’ils prennent leur part en soulageant la trésorerie des producteurs dans cette période de transition.

Au-delà, la question des coûts de production reste entière sur un marché ouvert et volatil.  »

Dire que le marché des œufs est « volatil » est certainement un jeu de mots de mauvais goût. Mais ce qui compte surtout, c’est que l’exploitation animale a régulièrement besoin des aides de l’Etat pour tenir.

Sauf que l’Union Européenne a décidé de mettre terme à toutes ces interventions étatiques : les gros trusts se sont formés et ne veulent pas de l’Etat pour venir en aide aux petits capitalistes torpillés… qui eux-mêmes se présentent comme des travailleurs pauvres.

Par conséquent, les trusts de la « production » d’oeufs réclame de nombreuses choses : des dérogations sur la date limite de vente, la réintroduction des farines animales dans l’alimentation des volailles, assouplissement de la réglementation ICPE ( installations classées pour la protection de l’environnement), etc.

Et l’un des « trucs » utilisés va être la distribution de 400 000 œufs à des associations comme la Banque alimentaire, histoire d’avoir une meilleure image que celle de simples « destructeurs » de denrées alimentaires.

Mais ce n’est pas tout ! Dans la « production » d’oeufs il y a les grands et les petits, mais il y a aussi la grande distribution qui a un rapport de force très grand en France, et qui donc pousse à davantage de productivité.

Cependant, voyons bien le mensonge des capitalistes « produisant » des œufs : la grande distribution n’achète que des œufs « français », donc permet des revenus assurés.

Mais surtout, la vente d’oeufs en France ne représente que 40% des débouchés, cela signifie bien entendu que les capitalistes producteurs d’oeufs ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes : la vérité est qu’ils poussent toujours plus l’exploitation animale, ils veulent toujours plus de rentabilité, de productivité…

Les faits sont là : ces gens poussent à la consommation d’oeufs, et ils produisent plus d’oeufs qu’il n’en est consommé en France, car ils veulent vendre, ils veulent faire du profit.

L’objectif, une concentration comme aux Etats-Unis, où 95 % de la production est assurée par 260 élevages (dont 65 ont plus d’un million de poules et 9 ont plus de cinq millions).

C’est cela, la réalité de l’exploitation animale. Ce n’est pas un humain « méchant » qui « opprime » (comme le pensent les « antispécistes »), ce n’est pas un consommateur qu’il faudrait « éduquer » (comme le pensent les réformistes du type L214), c’est une réalité économique avec des fondements très concrets.

Tant que ces fondements seront là, l’exploitation animale sera là.

Prendre les oeufs des poules relève de l’exploitation animale

Hier, nous parlions de L214, qui mène campagne notamment pour que la chaîne de distribution Monoprix stoppe de vendre des œufs de batterie.

Nous voulons parler justement de la question des œufs, qui revient de manière récurrente comme source de critique du véganisme. L’idée formulée à l’encontre du véganisme est en effet parfois la suivante :

a) les poules pondent des œufs de manière régulière ;

b) si les poules n’ont pas rencontré de coqs auparavant et eu des rapports sexuels, alors les œufs pondus ne sont pas fécondés ;

c) par conséquent, il n’y aurait pas de dommage pour la poule à prendre son œuf qui, de toutes manières, ne servirait à rien sinon.

Cela est faux de bout en bout, voici pourquoi. En fait, la raison est très simple, et semble échapper aux personnes critiquant le véganisme en prétextant que les œufs ce serait « moral », « naturel », etc.

Cette raison, c’est que les poules… sont des oiseaux. Et par conséquent, les poules savent voler. Cela signifie que, nécessairement, pour utiliser des poules « pondeuses », il y a deux alternatives :

a) les mutiler ;

b) les enfermer.

Il est évident ici que ces deux méthodes, incontournables pour « conserver » des poules « pondeuses » (sans qu’elles ne s’enfuient), relèvent absolument de l’exploitation animale.

On ne peut pas dire que quelque chose est « naturel » et « indolore » alors que la poule est placée dans un environnement décidé par l’être humain pour son propre intérêt. Et ne parlons pas de la mutilation, pratique courante chez les éleveurs « amateurs », c’est-à-dire ceux qu’il faut appeler des petits capitalistes s’appuyant sur l’exploitation animale.

Voici justement la définition donnée par Wikipédia de ce qu’on appelle l’éjointage.

L’éjointage est une pratique qui consiste à couper les rémiges des oiseaux, voire le bout de l’aile, afin de les empêcher de voler.

Les éleveurs de volailles domestiques (pintades, canards, oies…) utilisent cette technique pour empêcher les oiseaux de s’échapper. Cette pratique est également utilisée pour la chasse aux gibiers d’eau : un canard d’élevage est lâché au centre d’un plan d’eau, afin d’attirer les canards sauvages, tandis que les chasseurs restent à l’affût.

L’éjointage se pratique sur les oisillons de moins d’une semaine sans quoi l’hémorragie est importante. Il faut amputer l’oisillon au niveau du métacarpe ce qui le rend définitivement incapable de voler une fois adulte.

En France, cette pratique a été interdite pour les appelants [animaux utilisés par les chasseurs pour en attirer d’autres – NDLR] depuis décembre 2005 par le Conseil d’État en s’appuyant sur l’article 8 de la directive oiseaux qui interdit la mutilation d’oiseaux.

Cette décision fait suite à l’arrêt du 16 avril 1999 de la même cour annulant une circulaire de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage qui autorisait l’éjointage des appelants et la chasse de nuit. Seule la taille des rémiges, qui doit être renouvelée après chaque mue, est jugée compatible avec la directive Oiseaux.

On notera bien entendu que « l’éjointage » – un horrible terme « technique » pour ce qui est en fait une mutilation – est pratiquée sur les oisillons et les canetons, c’est-à-dire des bébés animaux !

Voici justement comment un site d’éleveurs présente cela :

En pratique, on tient le jeune oiseau dans le creux de la main, tout en saisissant l’aile à amputer entre le pouce et l’index de manière à effectuer un effet garrot. De l’autre main, on sectionne l’aile d’une manière franche et rapide.

Cette « manière franche et rapide » fait froid dans le dos.

Comme fait froid dans le dos l’hypocrisie des « petits producteurs », y compris « alternatifs » comme ceux installés dans le sud de la France. Cela se veut opposé à la grande industrie et au capitalisme, mais cela n’hésite pas à prendre un bébé oiseau pour le mutiler.

Ou bien à enfermer des animaux, les rendant captifs pour utiliser des œufs qui, sinon, ne « serviraient » à rien…

Notons ici l’hypocrisie assez incroyable de comment un éleveur justifie cette pratique :

Tout dabord, cest évident, pour éviter de perdre des animaux. Pour la plupart, ces échappés mourront dans un milieu inadapté et hostile. Ensuite, et cest un aspect peut-être moins connu, pour éviter dintroduire dans la nature des animaux exotiques.

Le même éleveur, de manière hallucinante, explique au sujet de « l’éjointage » :

Les avis divergent la plupart des éleveurs conseillent de le faire à lâge de 10-15 jours. Je considère qu’il est préférable de pratiquer léjointage à la sortie de l’incubation. Les animaux ne sont manipulés quune fois et, à cet âge, ils ne sentent rien et ne saignent pas.

Il est ici dit explicitement qu’un bébé oiseau ne sent rien ! Il faut avoir ici atteint le fond du fond du rejet complet de la réalité pour oser expliquer une chose pareille.

On peut lire, toujours du même éleveur, cette explication qui fait froid dans le dos…

Certains conseillent toute une panoplie : rasoir, bistouri électrique, fil électrique chauffant, etc. Il existe même dans le commerce des outils spéciaux. Personnellement, j’utilise une paire de ciseaux tout à fait ordinaire.

A LTD, nous pensons que l’humanité peut dépasser le stade où elle en est à utiliser un rasoir ou un bistouri électrique pour mutiler un oisillon… Qu’elle peut au contraire admirer cet oisillon, et protéger la vie sur toute la planète, parce qu’elle peut disposer de la compréhension de cette réalité.

Cependant, ce n’est pas tout. Il existe des moyens de contourner l’éjointage, car l’exploitation animale considère que cela coûte cher. Pour cela, sont utilisées les méthodes suivantes :

a) utiliser des grillages pour empêcher les oiseaux de s’enfuir

b) pratiquer une sélection afin que les animaux soient dans l’incapacité de voler en raison de surpoids, d’un problème génétique, etc.

c) tailler (deux fois par an) les plumes d’une aile, afin de déséquilibrer toute tentative de vol.

Cela signifie que même la petite exploitation animale qui n’utilise pas l’éjointage a intégré cette démarche de manière industrielle en faisant en sorte que son résultat soit là dès le départ !

L’exploitation de poules pondeuses va forcément de pair avec l’enfermement et / ou la mutilation et / ou la sélection selon des critères d’utilité décidés par l’exploitation animale.

Voilà la simple réalité ; appeler à consommer des œufs bio, c’est clairement participer à l’exploitation animale. La réalité présentée dans l’excellent film Chicken Run est ce qu’elle est : un enfermement, un emprisonnement, l’exploitation, la mort !

Le scandale de la dioxine en Allemagne

Le scandale de la dioxine, dont nous parlions hier, continue en Allemagne. Ce sont désormais 4700 fermes-usines qui sont fermées !

On sait désormais que les oeufs contaminés ont été notamment vendus aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Mais il y a également des cochons qui sont concernés, car la nourriture contaminée leur a également été donnée. Ce qui signifie que la contamination ne concerne pas que les oeufs : il y a au moins 9500 cochons qui ont déjà été tués et « transformés en viande » puis mis en vente.

Il est de plus en plus clair que c’est un vrai massacre qui est en train d’être programmé. Les usines tournent à plein rendement ; l’arrêt provoqué par la crise de la dioxine désorganise la production, et les êtres vivants martyrisés apparaissent comme de terribles victimes.

C’est tout le système de l’exploitation animale qui révèle son monstrueux visage.

Noël : tout ce qu’on aime pas!

Hier, c’était le réveillon, un événement hypocrite et commercial en tous points en conflit avec notre éthique.

Nous, nous voulons que l’humanité se replie et redonne de l’espace à la Nature ; le réveillon célèbre la victoire sur la Nature, par une flopée de cadeaux achetés dans une frénésie commerciale, et offert non pas parce qu’un objet précis fait plaisir, mais parce que c’est « comme cela. »

C’est « comme cela » qui puise sa tradition dans le père noël importé par Coca-Cola au début du siècle. Et au lieu d’être ouvertE à tout le monde, on est ouvert en petit cercle, prétendument « convivial » car familial, exactement la mauvaise volonté dont on a pas besoin.

Ajoutons à cela le bon « gueuleton » et l’alcool, sans parler de la religion, et cette fête n’a rien pour plaire. D’ailleurs, voici un « menu » du réveillon concocté par France Nature Environnement. Il s’agit d’une fédération d’associations (3.000 à peu près) qui existe depuis 1968 (elle avait avant 1990 le nom de Fédération française des sociétés de protection de la nature).

Menu A : le menu écolo

ENTREE

Duo de purées de saison

Tarama maison, huîtres et truite fumée

Accompagné de vin blanc bio

PLAT

Filet de bœuf en croûte, sauce forestière

Pommes sarladaises et sa fondue de poireaux

Accompagné de vin rouge bio

DESSERT

Charlotte aux poires

Champagne bio

Le bilan

0 pesticides

3 kg CO2 / personne

Circuit court

Produits de saison

Produits issus de l’agriculture biologique

Coût du menu par personne : 17,17 € (menu pour 8 personnes)

Pour rappel, le « tarama » consiste en des oeufs de poisson.

Ce « menu écolo » est censé s’opposer à un second menu, appelé « traditionnel » avec par exemple du foie gras, et qui a bien entendu des « Traces d’antibiotiques dans la viande  » tout en étant plus cher, etc.

Pourtant, il n’est pas difficile de voir qu’il n’est pas écologique : être écologique c’est établir un rapport différent avec les êtres vivants sur la planète. Là, ce menu est tout simplement un menu « bio », dans un sens qui est celui de la santé, et vaguement d’une critique de la pollution.

Voici d’ailleurs les arguments de France Nature Environnement :

Le saumon d’élevage est produit dans de grandes fermes aquacoles présentant des problèmes de pollution locale des eaux du fait de la sur-concentration des saumons (pollution par les fèces…). Il ne faut pas oublier la pêche intensive et indistincte, nécessaire à la production de farine de poisson utilisée dans l’alimentation des saumons.

La viande bovine est l’une des plus émettrices de CO2. Mais utiliser de la viande de vache de réforme, c’est-à-dire d’une vache laitière tarie, permet de valoriser doublement la vache : la production de lait tout au long de sa vie d’un côté et la production de viande de l’autre côté. Il est préférable de choisir la viande d’une vache ayant été nourrie principalement à l’herbe, sans OGM ni aliments importés (soja).

« Valoriser doublement la vache » : comme on le voit, rien ne distingue l’association France Nature Environnement des exploiteurs d’animaux les plus classiques. C’est la même philosophie. C’est la même vision du monde. C’est la même folie détruisant notre planète et dénaturant les humains.

Et on peut même aller plus loin, car voici ce qu’on lire en bas du communiqué de cette association :

1 kg de farine bio

2 gros pots de crème fraiche bio de 500 mL

12 œufs bio

1kg de sucre (betteraves)

250 g de beurre

1l de lait bio

1 filet de 1kg d’échalottes

1 bouteille de 50 cl de Madère

Sucre, beurre et lait : là aussi on a des produits mis en avant par l’industrie, et dont les effets sur la santé sont bien connus quand on s’y intéresse. Ce menu n’est en rien « alternatif » ni écologique : il est juste un choix vaguement différent.

Cela montre bien que quand on fait le choix de la libération animale, d’un autre rapport à la Nature, il faut être systématique et aller au bout de son raisonnement : savoir vivre l’alternative et la défendre, refuser les fausses initiatives comme celle de ce « menu écolo », se fonder sur une cohérence solide en adoptant des animaux, en s’intéressant chaque jour à la Nature!