Petit retour sur le chien de l’Espira-de-l’Agly

Il y a quelques jours nous parlions d’un acte barbare contre un chien, dans un village près de Perpignan, Espira-de-l’Agly, qui a un peu moins de 3000 habitants, et nous disions: « Dans la protection animale, on aime à penser que les gens n’aiment pas les animaux. Rien de plus absurde: si la barbarie existe, défendre les animaux est un sentiment populaire plus que largement répandu et considéré comme honorable. »

Voici deux éléments de plus le montrant très bien. Le premier est une extrait de l’info à ce sujet de la Fondation 30 millions d’avis. Bien entendu, le début parlant de la prétendue « ambiance de secret villageois » est à prendre avec des pincettes, car il s’agit là d’un mépris typique de la « vile populace », encore plus si elle est des campagnes!

L’enquête n’a pas été facile dans une ambiance de secret villageois. Mais les langues de certains jeunes témoins se sont rapidement déliées. « Dès le lendemain, on savait qui avait pu faire le coup.

Depuis, beaucoup de gens du village sont très remontés et veulent lui casser la figure. On ne peut pas s’en prendre de cette façon-là à un animal », raconte écoeuré, un adolescent d’Espira. « Ce sont des esprits criminels qui ont fait ça, s’indigne une habitante. Ce n’était pas du tout un chien agressif. Il allait vers les gens, recherchait de l’affection. Je regrette de ne pas l’avoir ramassé avant. »

Lundi dernier, elle a participé dans les rues d’Espira à une manifestation contre les tortures faites aux animaux. Une soixantaine de personnes en colère ont brandi des images insoutenables du chien, brûlé au troisième degré sur 50% de son corps, les chairs à vif.

Comme on le voit, la population était remontée, surtout les jeunes! Une attitude bien en contradiction d’ailleurs avec cette « ambiance de secret villageois »!

Le second document est le comuniqué de la mairie du village. Un communiqué mis en urgence dans la section « vie municipale », sur un site annonçant d’habitude simplement les travaux sur une avenue ou un « cars show » avec un concert rock.

Comme on peut le voir, le ton est très clair: la barbarie a dégoûté les gens, et la mairie n’a pas le choix que de devenir le représentant, au moins dans les mots, de la colère populaire. Et on peut bien penser que si cette colère populaire avait fait justice elle-même, elle n’aurait pas fait de détail…

Quel dommage qu’il faille que la barbarie soit visible d’une telle manière, alors que les animaux souffrent et meurent chaque jour!

Abandonné par son maître, certainement sur la route des vacances, un chien a été la victime de deux personnes qui n’ont aucune excuse à leur acte.

Pendant qu’une fille de 22 ans le tenait, son compagnon de 17 ans l’aspergeait d’un produit inflamable et y mettait le feu.

Réfugié dans un immeuble municipal, la pauvre bête a été amenée par le garde et la déléguée locale SPA au centre départemental.

Les profondes blessures constatées ont fait émettre au corps vétérinaire un premier diagnostic réservé.

Aujourd’hui Mambo, nom donné par ses amis de la SPA de Perpignan, se remet doucement de ses blessures.

Monsieur Gérard BILE, Maire de la commune et ses adjoints, ont participé activement à l’enquête, avec la gendarmerie, qui a débouché sur l’arrestation rapide des deux individus qui ont reconnu les faits.

Ils seront très certainement jugés en fin d’année.

Plainte a été déposée par le Maire qui a demandé la plus extrême sévérité.

Proposition sera faite au prochain conseil municipal, de prendre en charge les soins prodigués par la SPA.

Monsieur le Maire remercie les très nombreuses personnes qui se sont exprimées par leurs actes de solidarité et de sympathie ainsi que pour les dons qui rejoignent l’urne ouverte à cet effet sur le comptoir du secrétariat de la mairie et dont le contenu sera intégralement reversé à la SPA.

Un chien victime de la barbarie

Dans la protection animale, on aime à penser que les gens n’aiment pas les animaux. Rien de plus absurde: si la barbarie existe, défendre les animaux est un sentiment populaire plus que largement répandu et considéré comme honorable.

Ainsi lorsque deux jeunes ont aspergé d’essence un pauvre chien errant et l’ont incendié, à  Espira-de-L’Agly, près de Perpignan, il y a quelques jours, la révolte est totale.

Le pauvre chien, brûlé au troisième degré sur 50 % de son corps, a été sauvé, les gestes de solidarité se multiplient. Un garçon et une fille ont été arrêtés: même à eux leur acte leur semble inexplicable, et pourtant la barbarie s’est réalisée.

Une barbarie directement issue des valeurs de la société actuelle.
Ici une interview d’une personne qui s’est engagée pour notre ami canin, un engagement que toute personne vegane doit être capable d’assumer dans n’importe quelle situation – même les plus imprévues, même les plus improbables!

Comment avez-vous été au courant de cette histoire?
« Tout a commencé dans la nuit du 10 au 11 août. Vers 00h30, ma fille m’appelle. Elle me dit que son fils de 15 ans, qui rentre d’une soirée entre amis, a vu, de loin, sur la place du village, un chien qui avait l’air brûlé, des jeunes, des journaux, des flammes. Il n’a pas bien compris ce qu’il se passait, mais en a parlé à sa mère dès qu’il est rentré. Il a été courageux. Il n’a pas eu peur de dénoncer. Elle m’a aussitôt téléphoné pour m’en faire part. »

Comment avez-vous réagi?
« Dans un premier temps, je n’y ai tout simplement pas cru. J’étais sous le choc. En tant que responsable des enquêtes de maltraitance à la SPA de Perpignan, j’ai quand même l’habitude de ce genre de choses. Mais là: ‘Brûlé’ elle m’a dit! Ni une ni deux, avec mon mari, on est partis illico à sa recherche. »

Qu’avez-vous vu en arrivant sur place?
« On a vu un groupe de jeunes qui se dirigeait de l’autre côté du village. Ce petit chien m’a frôlé la jambe, mais je ne l’ai pas bien vu et il a disparu. Il faisait nuit, on ne voyait pas bien. Après on ne l’a plus trouvé. Ma fille et mon beau-fils nous ont rejoints pour nous aider. On a cherché tous ensemble jusqu’à 3h30 du matin. En vain. »

Qu’avez-vous fait ensuite?
« Le lendemain matin, à la première heure, j’ai appelé le maire et lui ai demandé d’envoyer la police à la recherche de ce chien dès que possible. En fait, il avait dû se réfugier sous le porche de la mairie pendant la nuit, car, à l’ouverture, un employé l’a trouvé tout recroquevillé sous son bureau. Il a dû se faufiler à l’intérieur quand ils ont ouvert les portes. »

Il a été tout de suite soigné?
« Oui. La police nous l’a tout de suite emmené au dispensaire de la SPA. Il était dans un état! Mon Dieu! Il souffrait le martyr. Je n’avais jamais vu ça. Il était brûlé au 3ème degré sur la moitié du corps. Il avait des plaies partout. »

Et maintenant?
« Depuis qu’il est soigné, il y a eu un léger mieux. Les premiers jours, on a eu peur qu’il souffre d’un problème rénal. Ce qui n’est finalement pas le cas. Depuis, il doit être entièrement anesthésié à chaque fois qu’on lui change un pansement. C’est très lourd. Et là, ce matin, nouveau problème: le vétérinaire a peur que, quand les plaies se refermeront, ça lui serre trop au niveau de l’abdomen. Son pronostic vital est à nouveau engagé. On saura demain si Mambo va s’en sortir, ou si on devra l’euthanasier. J’espère tellement qu’il va s’en sortir. Je lui parle beaucoup. Je lui dis ‘Mambo, bats toi! Bats toi! T’es plus fort!’ S’il s’en sort, je l’adopte. »

Quand avez-vous décidé de l’adopter?
« Dès qu’on l’a retrouvé. J’ai déjà un petit chien, que j’ai recueilli il y a 3 ans, qui s’appelle Rocky. Celui-là, je l’ai appelé Mambo, j’ai trouvé ça rigolo. »