« Les Produits Laitiers » : apprendre des partisans de l’exploitation animale

Ce que les associations comme L214 ne comprennent pas ou plutôt ne veulent pas comprendre, c’est qu’avec l’exploitation animale la contradiction est tellement grande qu’inévitablement cela ne peut qu’aboutir à un conflit total. C’est même là l’identité même de la question de la libération animale.

L’ennemi l’a très bien compris. Il monte la sauce dès qu’il le peut, car lui a compris les enjeux. Son existence même étant en jeu, il voit ce qu’il en ressortirait s’il perd. Voilà pourquoi il forme sa base de sympathisants, pourquoi il veut élargir cette base.

En voici un exemple tout à fait représentatif, qui ne doit rien au hasard. Il a été publié par le compte Twitter de  « Les Produits Laitiers », un site d’information du CNIEL (Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière, « association loi 1901 représentative de l’ensemble des acteurs de la filière laitière française »).

L’occasion a été la bagarre générale à l’aéroport d’Orly des rappeurs Booba et Kaaris, dont le mode de vie ne correspond on s’en doute strictement en rien à la morale vegan straight edge, mais bien entendu totalement dans l’idéologie dominante du superficiel, du spectaculaire sans contenu, du beauf ne pensant qu’aux richesses matérielles inutiles, etc.

Les Produits Laitiers, TwitterL’image est subtile, parce que tout le monde sait très bien que L214 et PETA sont des associations purement pacifistes ne prônant nullement l’affrontement militant.

En fait, pour PETA c’est historiquement faux, car PETA ne s’est jamais historiquement dissociée de l’ALF et est en fait née aux États-Unis pratiquement comme « aire légale » de la « scène » de la libération animale. Mais c’est le passé bien sûr.

Le but de l’image n’est de toutes façons pas de criminaliser L214 ni PETA, mais de préparer au second tour, celui où ces associations débarrasseront heureusement le plancher, pour laisser la place à la nécessaire confrontation.

C’est d’ailleurs le sens du troisième protagoniste en plus de L214 et PETA, le végan, qui est là pour montrer que ces associations se feront dépasser par le véganisme en raison de la nature même des exigences morales qui vont avec.

Il s’agit donc de contribuer tout de suite à préparer l’isolement de la libération animale demain. On voit d’ailleurs que la société française est placée sur le côté, comme témoin passif de ce qui se passe.

Il s’agit de faire passer le message comme quoi la libération animale arrivera inéluctablement à un degré de confrontation tel qu’il en ira d’absolument tout. Il s’agit donc de préparer à séparer la libération animale de la société, afin de l’écraser aisément une fois que cela est réussi.

Il va de soi que pour l’instant c’est bien parti. Il est d’ailleurs intéressant de voir qu’une association comme 269 prétend viser la massification du mouvement, alors qu’elle ne fait que contribuer à son isolement par sa pseudo-radicalité s’appuyant sur un très important turn-over d’activistes.

Alors qu’un mouvement comme celui contre la chasse à courre, dont l’identité en soi n’est pas végane puisqu’il ne s’agit que d’une lutte sectorielle, amène à l’inverse beaucoup plus de passerelles entre le véganisme et les gens.

En ce sens cette image de propagande éduque les gens partisans de l’exploitation animale… À ceux et celles voulant la détruire d’en apprendre autant !

Les « propos handiphobes » de PeTA

Ces derniers jours, les médias ont fait par d’un dépôt de plainte par deux associations contre l’association PeTA, exigeant des « Excuse Publique et Retrait des Propos Handiphobe sur le site de PETA ». Voici leur appel dans une pétition qui explique l’affaire :

Ce terme de « handiphobe » est aussi stupide que celui de « végéphobe » ou « spéciste » ; ce sont vraiment des constructions universitaires libérales-libertaires servant à une sorte de bourse des « ismes » et des « phobies ».

On est là dans le sectaire, l’irrationnel, l’excès, ce qu’on appelle en politique la « course à l’échalote ». C’est à qui en rajoutera le plus.

Notons au sujet de cette affaire que l’une des associations n’hésite d’ailleurs pas à rapprocher étroitement l’Etat français de l’Etat hitlérien au sujet du handicap, ce qui est bien entendu absurde et quelque chose qui n’est pas meilleur que ce que raconte l’association PeTA.

Cette dernière a répondu à la presse de la manière suivante :

«Il n’y a pas si longtemps, beaucoup d’humains étaient traités comme des «objets» et on enfermait les personnes handicapées dans des institutions parce qu’elles étaient considérées sans valeur pour la société et «embarrassantes» pour leurs familles.

Fort heureusement nous comprenons aujourd’hui qu’aucune discrimination ne doit être tolérée à l’encontre d’une personne, que ce soit sur des critères d’apparence ou d’aptitude physique, son genre ou son âge, et le progrès de notre société passe aussi par le fait d’embrasser l’idée qu’il ne faut pas accepter l’irrespect et la discrimination envers d’autres espèces.

Nous pouvons avoir honte de cette vision étriquée et sectaire du passé, mais notre incapacité à s’interroger sur le traitement actuel de ceux que nous percevons comme «différents» est un risque à l’évolution morale de notre société. Notre défi présent est d’utiliser les leçons du passé, et c’est exactement ce que fait PETA.

Comme le disait Martin Luther King Jr. «Une injustice, où qu’elle soit commise, est une menace pour la justice partout ailleurs.»

Tout cela est ridicule. Il ne s’agit pas de savoir dans quelle mesure ce que dit PeTA est vrai ou pas, il s’agit de refuser ce style dégoûtant, cette approche pragmatique odieuse, qui amène d’ailleurs PeTA à utiliser le principe des « femmes nues ».

L’origine de cela est facile à comprendre : comme chez L214, la logique est celle de l’utilitarisme, théorie élaborée par Peter Singer et diffusée longuement par les « cahiers antispécistes » de Lyon. Au lieu d’une analyse de la réalité, on a une démarche de grand bourgeois désireux de moderniser le droit, de faire des « avancées », de dire : si cela arrange tout le monde ou plein de monde, pourquoi ne pas le faire?

C’est ce que voulait dire PeTA, mais comme c’est déconnecté de la réalité, au profit de l’esprit juridique le plus sec, il n’est étonnant que cela choque et fasse encore perdre du temps.

Le discours le plus important de votre vie – Gary Yourofsky

Gary Yourofsky est un vegan militant américain, qui fait des conférences sur le véganisme, dont voici des vidéos, en bas de l’article. La première consiste en la conférence, la seconde en une série de questions posées par les étudiantEs…

EtudiantEs qui sont déjà 60 000 à avoir écouté une de ces conférences, dans 170 écoles, hautes écoles et universités. Comme expliqué sur son site, il a monté l’ADAPTT (Animals Deserve Absolute Protection Today and Tomorrow – Les animaux méritent la protection absolue aujourd’hui et demain).

C’est une organisation voulant l’abolition de toutes formes d’exploitations et de tortures : vivisection, dissection, cirques, rodéos et toutes les autres formes d’esclavage, d’exploitation, de maltraitance et de meurtre. ADAPTT croit aussi en la désobéissance civile et aux actions directes car les actions pacifistes et réformistes sont inefficaces.

Bien que se soit, bien sûr, une démarche énorme et essentielle, Gary Yourofsky ne se « contente » pas que d’informer. Son but n’allant clairement pas dans le sens des réformes ou de l’attente passive que les choses changent et que les mentalités évoluent doucement… Ce vegan militant est d’ailleurs banni de 5 pays dont l’Angleterre et le Canada depuis 1999 car en 1997, Gary a libéré 1542 visons d’une ferme fourrure dans l’Ontario.

Parrainé par PeTA de 2002 à 2005, il a pris ses distances pour diverses raisons comme expliqué lors de la conférence : refus du profit voulu par PeTA ainsi que des campagnes sexistes et de la condition animale dans les refuges de PeTA.

Dénonçant aussi l’énorme pression quotidienne pour nous faire ingurgiter des produits animaux et sous-animaux, Gary Yourosky est un très grand orateur au discours limpide, simple et efficace. Ce militant déborde d’énergie et sort ainsi des clichés du vegan mou dépressif qui ne croit en rien…

Cependant la traduction porte à confusion car vegan est traduit par végétalien alors que, rappelons-le encore, il existe des personnes végétaliennes qui ne sont pas véganes. Le végétalisme étant, dans ce cas, une pratique égoïste de santé et rien d’autre. Cette conférence doit être vue et diffusée, malgré quelques points décevants comme l’apologie claire et nette de la fausse viande.

Le véganisme est une nouvelle culture, et ne saurait être crédible si l’on met en avant de la « chaire animale végétale » ! Comment le goût de la mort pourrait-il avoir un sens dans une société de vie ?

Même si il ne faut pas donner trop d’idées différentes, au même moment, afin de rendre un discours compréhensif, la seule dénonciation de la souffrance des animaux dans les élevages industriels est présente.

Pourtant, la finalité des élevages bio est exactement la même et il n’en est jamais question. Ce qui est très regrettable de ne pas en parler ! Nous laissons donc cette conférence en visionnage permanent afin qu’elle soit vue et diffusée. Afin que le message soit compris et appliqué !

Voici les deux vidéos, les deux sont sous-titrées; si les sous-titres ne s’affichent pas cliquez sur cc sur la vidéo et choisissez le français, ou parmi les autres langues disponibles.

Les résultats des « primaires de l’écologie »

Les « primaires de l’écologie » – en réalité les primaires d’Europe écologie les Verts et ses alliés – sont terminées et on a maintenant les résultats. Voici les chiffres officiels :

A l’issue du dépouillement, voici les résultats du premier tour de la Primaire de l’écologie.

Eva Joly : 12571 votes, soit 49,75 %
Nicolas Hulot : 10163 votes, soit 40,22 %
Henri Stoll : 1269 votes, soit 5,02 %
Stéphane Lhomme : 1172 votes, soit 4,44 %
bulletins blancs : 94 votes, soit 0,37 %

Si nous parlions des écologistes version bobo, il y a quelques jours, c’est justement pour cela. Il existe une véritable culture écolo bobo, qui a été sous-estimée par Hulot, et qui a même réussi à le mettre dans les cordes.

Hulot considère en effet que l’écologie consiste en de l’accompagnement du gouvernement avec la réalisation de mesures ; pour EELV, il s’agit d’une vision du monde, celle de quartiers urbains pacifiés où l’on peut vivre agréablement quand on dispose de certains moyens…

Hulot est-il dupe de cela ? Pas si sûr. Il y avait déjà sa petite phrase sur Borloo, lors de la campagne des primaires. Et, dans un même registre, il y a sa fondation qui a pris hier une décision… pour le moins étrange.

En effet, la Fondation pour la Nature et l’Homme (auparavant la « Fondation Nicolas Hulot ») a décidé de revenir dans le comité de suivi du Grenelle de l’Environnement…

La Fondation l’avait quitté en mars 2010 en raison du report de la fameuse « taxe carbone », report sans date d’ailleurs.

Qu’est-ce qui a changé depuis ? En fait, la Fondation se justifie par la création par Sarkozy d’un « groupe de travail sur la constitutionnalité de la fiscalité écologique. »

Ce qui ne veut strictement rien dire, n’est même pas une mesure concrète, et montre bien qu’il s’agit d’un prétexte pour se replacer au cœur des institutions, comme « porte de sortie » pour Hulot qui, à défaut d’EELV, pourra donc avoir toute légitimité pour devenir ministre de l’écologie d’un Sarkozy (éventuellement) réélu !

Notons au passage que Sarkozy vient d’annoncer un programme de 35 milliards d’euros d’investissements pour l’énergie du futur, un mélange de nucléaire et de développement durable…

Et faut-il rappeler que le Grenelle de l’environnement ne parle pas de nucléaire ? Hulot n’en a parlé que très récemment lui-même, et encore pour dire que Fukushima l’avait fait changer d’avis…

Pas difficile de voir quelles alliances peuvent se profiler ici ! Il y a là un jeu politique très subtil, une belle preuve d’ailleurs de la bataille d’appareils que constituent tous ces gens se goinfrant sur l’écologie.

Pas difficile de voir non plus les conséquences.

Car au sein du « milieu » (au sens le plus large possible) pour les animaux, nombreux étaient les structures rêvant d’un triomphe de Hulot, afin de faire passer en contrebande leur proposition « apolitique » des « droits pour les animaux. »

L’échec de Hulot coule totalement cette option ridicule et ne reposant sur strictement rien à part un désir de reconnaissance médiatique, une volonté d’effectuer des bénéfices commerciaux et la perspective d’une intégration des Universités comme professeurs et autres chercheurs !

On peut être certain que tout ce petit monde soutiendra Jean-Marc Governatori, qui se présentera également à la présidentielle, au nom de l’Alliance écologiste indépendante dont la secrétaire est désormais l’ancienne « star du porno » Zara Whites (qui troque donc PeTA contre Governatori). Vegmag joue bien entendu déjà son rôle de « soutien indirect »…

Governatori, évidemment soutenu par Bardot, « se paie » sa candidature, comme il explique dans une interview:

C’est vrai que je suis l’un des principaux contribuables de France, mais une campagne présidentielle ne coûte pas cher. Je suis outré par les budgets des partis classiques de plusieurs millions d’euros, payés par les contribuables. Une campagne présidentielle coûte au maximum 300 000 euros, essentiellement des frais de déplacement. Le budget est raisonnable, donc on n’aura pas de problèmes à ce niveau-là.

Le cynisme complet de ses propos n’est même pas à expliquer, et choquera comme il se doit toutes les personnes bataillant au quotidien pour conquérir une vie digne tant pour eux et elles-mêmes que pour les animaux… Mais finalement, pourquoi être choqué? Ces propos sont typiques des « appareils » et de ceux qui veulent faire carrière dans les institutions.

Mais l’échec de Hulot est également le triomphe d’Eva Joly, et cela ne va pas aider les « décroissants » qui justement sont censés rejeter les institutions. La candidature de Stéphane Lhomme était symbolique, mais elle se fondait sur le succès triomphal de Hulot…

Elle devait permettre une recomposition grâce à cette résistance symbolique. Maintenant, Stéphane Lhomme apparaît comme celui qui a aidé Eva Joly, celui qui est comme Eva Joly mais en plus dur, en plus idéaliste, etc.

Avec une victoire de Hulot, Stéphane Lhomme aurait pu se laver les mains d’EELV, maintenant il est coincé, et avec lui tous les « décroissants »… On pourra longtemps lui reprocher cette photographie, qui le montre à côté d’Eva Joly (tout à gauche), et prouve qu’il considère au moins avoir des choses en commun avec elle !

Quant à l’écologie, on en n’entendra pas parler. Eva Joly ne vient même pas des Verts, elle hésitait à aller au MODEM avant de rejoindre EELV pour être directement élue. Elle est là car elle représente l’idéal d’un capitalisme écolo et sans corruption, social et sans préjugés.

C’est cela, l’écologie d’EELV, une sorte de grand nettoyage, de réfection… Nullement l’annonce d’un grand retour à la nature, pourtant tant nécessaire !

Jean-Marc Governatori

Le marché global de la « viande » : + 18 % d’ici 2020, + 100 % d’ici 2050, et congrès mondial de la « viande » à Paris en juin 2012

Nous pourrions parler de la robe en « viande » de Lady Gaga, qui est désormais disponible pour 80 000 euros chez un gérant de Steak House à New York.

Ou encore de Lindsay Lohan, figure du show business partie en cure de désintoxication : PeTA n’a rien de mieux à faire que lui proposer 10.000 dollars si elle ne mange pas de viande pendant sa cure, et 10.000 autres dollars si elle continue à ne pas en manger pendant une année de plus…

Mais tout cela est somme toute peu important, comme même par exemple la chasse. Par exemple, une nouvelle marque « Gibier de Chasse Chasseurs de France » a été créée et du 1er au 15 novembre 2010 on aura droit en France à la « Quinzaine du gibier français en boucherie », avec comme devise :

« Avec le gibier de chasse, goûtez la vraie nature au moment où la chasse bat son plein »

Cela aussi est secondaire. Car ni le show business ni la chasse ne sont au coeur du problème qui doit être au centre de l’attention de toute personne végane logique avec elle-même : l’exploitation animale.

C’est là que tout se joue. Bien entendu, il faut rejeter la chasse, mais que signifie-t-elle alors que d’ici 2050, la production mondiale de « viande » va doubler ? Que représente « l’artisanat » par rapport à la machinerie industrielle ?

C’est à la trame de fond qu’il faut s’intéresser. Et justement la commission européenne a procédé en cette fin octobre au lancement d’une grande étude sur le marché de la « viande » dans l’Union européenne. Pourquoi cela ? Nullement pour un motif se rapprochant un tant soit peu du véganisme, non, le motif en est simplement la « satisfaction. »

Il y a en effet eu une sorte d’enquête sur 50 produits de satisfaction et il s’est avéré qu’internet et le marché de la « viande » posent problème. Car la « viande » n’est qu’une marchandise parmi tant d’autres.

Pour preuve, voici le dernier rapport du marché de la viande de cochon breton.

1,107 EURO (- 0,7 CENT)… L’offre du jour était modérée mais largement suffisante compte tenu du férié du 1er novembre.

En outre, certains abattoirs sont perturbés pour la cinquième fois depuis le début septembre, altérant la bonne fluidité dans la période de l’année la plus redoutée. L’activité est correcte, mais pas euphorique. Le cours aura perdu 1,1 cent cette semaine, un rabotage du prix que ne devraient pas subir les marchés étrangers.

A un moment où les coûts de revient atteignent des sommets, cela ne paraît pas forcément opportun. Les éleveurs ont mené et mènent des actions visant à favoriser les circuits de consommation de viande française, ils ne sont pas récompensés en retour. L’idée de Monsieur le Ministre de l’Agriculture de réintroduire les restitutions à l’exportation doit être concrétisée au plus vite, tout comme toute action qui pourrait soulager les tensions sur les marchés des matières premières.

Sur le site marche-porc-breton.com on trouve donc une série infinie de statistiques, de compte-rendus, d’évaluations, etc. Le « porc » est une marchandise, ni plus, ni moins.

Mais comme cette marchandise n’est finalement pas si comme les autres que cela, car il s’agit d’animaux… Pour l’économie, cela ne change rien, mais pour la société, il y a un problème. Alors on cache les abattoirs, on emballe les cadavres sous forme de « viande. »

Malgré cela, c’est tout de même une question explosive. Alors l’Union Européenne s’inquiète, elle ne veut pas que tout lui pète à la tête. Donc elle lance un programme d’étude sur douze mois, afin de mettre au point une idéologie fondée sur quatre repères principaux : prix, sécurité alimentaire, environnement et « bien-être des animaux. »

Cette notion de « bien-être des animaux » ne veut évidemment rien dire, tout comme celle de l’environnement : en fait, sur le plan technique, il en s’agit que de suppléants à la question de la « sécurité alimentaire. »

Sur le plan idéologique par contre c’est très important, car il s’agit de faire passer l’exploitation animale comme étant finalement « humaine », « acceptable » etc. C’est cela l’importance qu’il y a de voir que l’origine de cette « réflexion » n’est pas la condition animale, mais… la « satisfaction. »

Pour preuve, cette « réflexion » de l’Union Européenne durera…. une année. On est bien loin de l’urgence de la situation.

Car la seule urgence pour l’exploitation animale, qui a l’hégémonie complète dans les mentalités et la culture, dans l’idéologie dominante, c’est de faire tourner la machine économique.

Surtout quand on sait que le marché global de la « viande » va progresser de 18 % en volume entre 2010 et 2020. Et que la production de « viande » va doubler d’ici 2050…

Car le « mode de vie » auquel l’exploitation animale a donné naissance est le « modèle » censé triompher partout, comme en Chine, où en 30 ans la consommation de « viande » est passé de 13 à presque 60 kilos…

C’est ainsi de cela qu’on a débattu fin septembre à Buenos-Aires, au 18ème Congrès mondial de la « viande », qui avait comme devise… « De la viande pour un monde durable. » La production de « viande » est destructrice, mais l’exploitation animale ne vise pas à l’arrêter, mais uniquement à l’adapter.

Par exemple, « les ressources nécessaires à la production de boeuf seront trois, quatre, cinq fois plus importantes que celles du poulet et du porc » comme l’a expliqué Henning Steinfeld de l’organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), pour qui le boeuf va devenir « le caviar du futur. Le boeuf deviendra ce qu’était le saumon il y a 50 ans. »

C’est un exemple d’adaptation de l’exploitation animale. Une adaptation à laquelle contribuent les associations de « protection animale » avec leurs propositions de modernisation.

Notons ici que le choix de l’Argentine pour un congrès de haute importance stratégique pour l’exploitation animale ne doit rien au hasard : les pays d’Amérique latine ont été choisis par l’exploitation animale comme les principaux lieux de production.

Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay « produisent » déjà 40% de la « viande » bovine.

Pourtant, cette tendance qui domine aujourd’hui n’est pas forcée de triompher… Cela dépend de nous. Si on arrive à faire avancer la cause de la libération animale et de la libération de la Terre, on peut amener au renversement de la tendance. L’exploitation animale ne tient ni économiquement ni moralement: elle est un colosse aux pieds d’argile.

Et on a déjà une deadline : juin 2012… date de la tenue du prochain congrès mondial de la « viande » à Paris.

Il faudrait que début 2011, il y ait suffisamment de forces en France pour tenir une campagne au long cours contre ce prochain congrès mondial, moment clef de l’exploitation animale et de la condamnation des animaux à n’être que des marchandises!

Trois (ou quatre) stratégies pour la libération animale

On nous a fait part d’une intéressante réflexion au sujet de ce qu’on peut appeler, de manière plus ou moins utopique, la « période de transition. » Utopique parce qu’évidemment, une société végane n’est pas à l’ordre du

jour, ni à court terme ni à moyen terme. Et à long terme… justement, y a-t-il un long terme?

Voici donc les différentes stratégies existantes pour le long terme, présentées bien évidemment sommairement. Mais connaître ces stratégies, au moins dans les grandes lignes, est nécessaire pour toute personne luttant pour la libération animale.

Le premier raisonnement logique: l’abolitionnisme

Quand on devient vegan, le premier raisonnement logique est le suivant: si je le suis devenu, pourquoi pas les autres? Le veganisme est une chose bonne, positive; n’importe qui peut, sans mauvaise foi, reconnaître qu’il s’agit d’une manière de vivre et une idéologie allant dans le bon sens.

Il suffit donc de mettre en avant le véganisme, de faire en sorte que ses principes puissent être aisément connus, et forcément, au fur et à mesure, toujours davantage de gens le deviendront. Les vegans doivent se montrer ouvertEs, disponibles, dans une perspective pacifique d’éducation.
Cette conception est celle de l’abolitionnisme, dont le principal théoricien est Gary Francione.

Deux problèmes se posent cependant, à nos yeux en tout cas. Tout d’abord, il est évident que le véganisme ne progresse pas de manière linéaire. Il y a des avancées… Mais aussi des reculs. Certaines personnes devenues veganes abandonnent et redeviennent végétariennes, ou même omnivores.

Accumuler mécaniquement des gens, pour construire une force morale de plus en plus forte… cela ne marche pas.

Ensuite, de puissantes forces non démocratiques s’opposent à la diffusion du véganisme. Les industries tirent un profit énorme de l’exploitation animale. Ces industries donnent naissance à de multiples associations, regroupements économiques, paient quantité de « chercheurs », de « journalistes » afin de diffuser leur vision du monde.

L’abolitionnisme n’a, dans cette perspective, aucune chance de réussir, même si moralement il apparaît comme étant « idéal. »

En fait, cela a été très vite compris, dès les années 1970. L’abolitionnisme de Gary Francione possède des exigences très différentes des positions de Peter Singer, le premier théoricien de la libération animale.

Mais en pratique, la démarche éducative est la même, grosso modo. Et les frontières ont été très vites vues. Deux réponses principales ont été formulées: une visant à pénétrer les institutions, l’autre à les affronter.

La marche dans les institutions… et son échec!

L ‘exigence d’une prise de conscience de la condition animale a amené depuis les années 1970 la naissance dans chaque pays d’associations connues de l’opinion publique. Ces associations disposent d’une certaine reconnaissance institutionnelle, et en tout cas d’une claire couverture médiatique.

Ces associations n’ont rien contre le véganisme, parfois elles l’assument même comme objectif à long terme (comme PeTA) soit elles n’ont rien contre formellement (la SPA parisienne, la fondation Brigitte Bardot). Mais leur objectif est le mieux-être animal, la protection animale.

Il s’agit ici d’un courant nettement bourgeois, ne concevant même pas que l’on puisse refuser les institutions, qui leur paraissent sinon immuables, au moins totalement incontournables et toutes puissantes.

Bourgeois et donc impuissant: ces associations, malgré des moyens financiers très puissants (des permanents, des millions d’euros…) ne peuvent témoigner d’aucun résultat tangible. Toujours plus d’animaux sont tués dans les abattoirs, aucune progression n’a lieu dans le sens de la libération animale dans l’opinion publique…

Ces associations oscillent d’ailleurs perpétuellement entre un optimisme religieux (nos idées progressent, la civilisation progresse, etc.) et une misanthropie sordide (les gens sont monstrueux, l’humain est mauvais…).

L’ALF: un réformisme armé?

Dans les années 1970, les personnes les plus conscientes socialement ont choisi la voie opposée à celle de la protection animale. Cela a donné le front de libération des animaux.

Ce n’est pas la peine de souligner les innombrables actions menées par l’ALF de par le monde. De ce côté-là, sa démarche a été un succès indéniable. De plus, en libérant directement des animaux, l’ALF a acquis une posture morale impossible à critiquer.

Néanmoins, l’ALF s’est confronté à deux dilemmes, qui sont d’ailleurs encore au centre de ses préoccupations.

Le premier, c’est que finalement l’ALF s’adresse… à ses ennemis. Il s’agit de réformisme armé, de lobbying ultra musclé. Cela peut paraître surprenant dit ainsi, mais c’est une simple constatation et il n’y a pas d’arrière-pensée critique à dire cela.

En pratiquant le sabotage, l’ALF dit: il faut changer de business ou bien on continuera de frapper. Souvent les communiqués de l’ALF s’adressent d’ailleurs directement aux entreprises ou personnes concernées. Il s’agit d’une pression violente et l’ALF ne lutte pas pour la révolution, l’insurrection, le soulèvement populaire (sauf dans sa version sud-américaine).

D’ailleurs les Etats anglais et américain ne s’y sont pas trompés et ayant compris la démarche, ont criminalisé de nombreuses actions légales menées parallèlement à celles de l’ALF (les procès contre SHAC, la loi AETA…).

Puis, la criminalisation a porté sur l’ALF elle-même, et l’exemple des USA est parlant: il y a alors une fuite en avant (des actions de plus grande ampleur, nécessitant un niveau technique plus élevé…), éloignée de la démarche démocratique de l’ALF des origines…

Le second, c’est que les institutions sont solides, très solides. Il a fallu donc élargir le champ des mobilisations: l’ALF est en Amérique (du nord comme du Sud) très poreuse avec l’ELF (front de libération de la Terre). Il y a un esprit d’ouverture à toute la scène social-révolutionnaire, notamment afro-américaine aux USA. Mais tout cela n’en est qu’à ses débuts et en tout cas il n’y a pas d’initiative très large, de masse.

Que fait-on?

Il n’est pas difficile de comprendre que le mouvement pour la libération animale est à la croisée des chemins. Le développement exponentiel du mode de vie omnivore sur le mode « occidental » représente un défi terrible… et terriblement rapide.

Dans ce sens, on peut déjà considérer que la démarche « éducative » n’est pas un levier suffisant. Pour une personne « éduquée » l’exploitation animale en contre-éduque des milliers, avec dans la ligne de mire les gens en Inde et en Chine notamment.

Reste alors deux options. Ou bien on tente d’influer sur les institutions, ou bien on considère que c’est impossible. Il n’est pas un secret que nous considérons que c’est impossible. Les institutions sont clairement inféodées à l’ordre établi, et l’exploitation animale est une composante essentielle de cet ordre établi, de ses traditions… et de ses profits.

Que faut-il faire alors? De manière précise, ce n’est peut-être pas très précis, mais il y a des pistes.

Prenons La Terre d’abord! par exemple. Notre site, ou notre blog si l’on veut, a suscité de l’intérêt, y compris de gens qui ne sont pas d’accord sur tel ou tel point. Eh bien, alors pourquoi ne pas ouvrir d’autres blogs, du même type, un peu du même type, ou bien totalement différent?

Car nous n’avons rien contre les blogs qui parlent de recettes de cuisine, cela a son importance, mais pour autant les besoins culturels sont énormes… Et si le véganisme peut avancer, c’est avec un ancrage local, en se confrontant aux réalités locales. On ne peut pas lutter pour le véganisme totalement de la même manière dans toute la France, car sur le plan culturel il y a des différences parfois fortes.

Dans tel endroit la corrida sera un obstacle essentiel, dans tel autre endroit ce seront les chasseurs et leur hégémonie. Dans tel endroit la pollution de l’industrie agro-alimentaire sera un thème incontournable, dans tel autre la santé des habitantEs d’un quartier populaire.

L’exploitation aninale a créé une société à son image… A nous de savoir faire vivre les utopies et la libération animale!

« Le terrorisme végétarien » et un étrange droit de réponse…

Il est bien connu qu’il y a une criminalisation certaine de la cause vegan, ce qui est dans l’ordre des choses vu que l’Etat et les médias sont au service de ceux qui font le plus de profits.

Voici un petit exemple que nous avions raté et qui a amené en réaction une chose assez étrange… Cet article est tiré d’un blog lié au Nouvel Observateur et date du 30 mai 2009:

Le terrorisme végétarien

Les végétariens se targuent volontiers de leur non-violence. Ils prétendent que la consommation de produits animaux rend agressif, et affichent en guise de slogan cette phrase de Tolstoï: «Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille».

Pourtant, c’est la nébuleuse des amis des bêtes, ennemis de la viande, et autres antispécistes qu’on soupçonne d’avoir, le 28 mai, ravagé par le feu l’important marché de la viande dit le Cadran d’Ussel, dans la Corrèze. Comprenne qui pourra.

Mais peut-être qu’à défaut de manger du bifteck, ces non-violents apprécient l’odeur du barbecue, finalement. Cela les rapprocherait presque des humains ordinaires, c’est-à-dire omnivores.

D’ailleurs les mêmes, dans un communiqué de presse, nous annoncent: «Le 6 juin, ça va saigner ». Il s’agit de promotionner la «Journée contre le spécisme», qui se déroulera samedi prochain dans une dizaine de villes de France, dont Paris bien sûr.

Clou de ces manifestations, destinées à nous dégoûter de la viande: des «opérations barquette», comme il disent. Des corps humains, nus et ensanglantés (mais avec du faux sang, nous rassure t-on), seront exhibés sous cellophane dans de gigantesques barquettes type supermarché. «De la chair humaine en barquettes!», proclament-ils avec gourmandise. C’est certain, ils vont nous dégoûter de la chair humaine. Promis, je n’en mangerai plus jamais!

En tout cas il y en a une qui apprécie la viande. C’est Madame la Gouverneure générale du Canada, représentante de la reine d’Angleterre en ces terres lointaines, et qui fait donc fonction de chef de l’Etat par délégation. Or cette personne très haut placée, en visite chez les Inuits et partageant de bon cœur l’un de leurs repas festifs traditionnels, a, sous les objectifs et les caméras, dégusté un morceau de cœur de phoque. Cru, et a peine extrait de la bête.

«Après la dégustation, Madame Jean a utilisé un mouchoir pour essuyer le sang sur ses doigts, et a expliqué son geste de solidarité envers les chasseurs inuits de la région», nous apprend l’agence Associated Press. On se demande ce que les végétariens du Canada vont en penser.

Comme on le voit, rien d’exceptionnel dans le ton, l’attitude, la mentalité. Non, si nous le publions c’est pour archiver et faire remarquer quant au « droit de réponse » qui a été fait.

En effet, le journaliste du Nouvel Obs, après avoir parlé de ce qui est en fait une action de l’ALF (dont nous avions parlé d’ailleurs), dit:

D’ailleurs les mêmes, dans un communiqué de presse, nous annoncent: «Le 6 juin, ça va saigner ». Il s’agit de promotionner la «Journée contre le spécisme»…

Normalement, dans ce genre de cas, la moindre des choses est de ne rien dire, ou alors on est condamné à considérer l’ALF comme « terroriste. » C’est d’ailleurs évidemment le but de la manoeuvre du journaliste et de son titre « le terrorisme végétarien » et de son assimilation ridicule entre « végétariens » et « anti-spécistes. »

Et pourtant… il y a une réponse des associations, expliquant justement que l’ALF est terroriste. Nous avons pensé qu’une telle chose méritait d’être mentionnée.

Voici donc le communiqué des « organisateurs » (les associations participantes étant: Droits des Animaux, PeTA France, Association Végétarienne de France, L214, CLEDA, Combactive, VegNord, VegLorraine, Dignité Animale, Croc Blanc, Animal Amnistie, AVIS, Action mutante, CLAM, collectif marseillais pour l’égalité, collectif Diois pour l’égalité, Collectif antispéciste de Besançon, Lausanimaliste, les Artichauts Mécontents, VegRouen).

Droit de réponse

Dans un article du 30 mai 2009, Fabien Gruhier, journaliste au service « Notre Époque » du Nouvel Observateur, assimile les associations participantes à la «Journée contre le spécisme» (discrimination exercée contre les animaux) aux auteurs d’incendies dirigés contre un marché de la viande.

Un tel amalgame est indigne d’un journal d’information, qui ne se serait probablement pas permis une telle assimilation à l’égard d’autres catégories de la population. Les défenseurs des animaux ne méritent-ils pas d’être considérés avec objectivité ?

Ce ne sera que la seconde fois que Le Nouvel Observateur se livre à ce type de caricature à leur sujet. Un premier droit de réponse leur avait été accordé. Nous continuerons à réagir chaque fois que de tels manquements à la déontologie du journalisme seront constatés.

Véhiculer l’amalgame entre végétariens et terroristes n’est pas anodin. C’est empêcher le débat de fond en discréditant aux yeux du public ceux qui remettent en cause la légitimité de la viande. Il est des moyens plus nobles d’exprimer un désaccord dans une démocratie.

A l’heure où les lois antiterroristes sont utilisées en Autriche pour détruire le mouvement des droits des animaux, dans un mépris éclatant de la liberté d’expression et d’association, de la présomption d’innocence et des droits de la défense, il est profondément choquant de voir Le Nouvel Observateur participer à une stigmatisation qui facilite de telles opérations.

C’est pourquoi nous vous adressons cette protestation collective, comme droit de réponse, afin que soit soulignée clairement la distinction entre les auteurs des incendies et les associations engagées dans la remise en cause du spécisme le 6 juin prochain.

Les associations participantes à la Journée contre le spécisme.

En parlant d’assimilation caricaturale, le communiqué explique donc clairement que l’ALF n’a rien à voir avec le mouvement pour les animaux. C’est une position guère tenable, quel que soit le point de vue qu’on puisse avoir sur l’ALF.

Et on peut remarquer d’ailleurs que ce n’est pas du tout le point de vue des gens inculpés en Autriche. L’association VGT, la principale concernée, ne défend pas la libération animale mais le principe de réformes allant au véganisme; cela n’est pas pour autant qu’elle tient ce discours sur les « terroristes. »

Rappelons d’ailleurs comme nous l’avions dit que l’une des personnes passant au procès en Autriche est arrivée habillée d’un t-shirt avec sur le devant la photo d’une personne masquée tenant un chien Beagle, avec inscrit « Smash HLS » et au dos le slogan « I support the ALF. »

Il y a également durant ce même procès des ballons roses placées au niveau de la fenêtre de la salle, avec accroché en dessous un poster de l’extra-terrestre de la célèbre série télévisée ALF.

Bref, ce communiqué raconte absolument n’importe quoi et il est très révélateur que soit dit justement:

« Il est des moyens plus nobles d’exprimer un désaccord dans une démocratie. »

Démocratie? N’est-il pourtant pas clair que les grandes entreprises décident? N’est-il pas clair aussi qu’il ne s’agit en rien d’un « désaccord » mais d’une vision du monde, et que justement les grandes entreprises qui font des bénéfices se moquent bien des « désaccords »?

A l’opposé de tout cela, faisons-nous plaisir en revoyant les belles photos de la traditionnelle manifestation pour les animaux de la mi-mars à Francfort en Allemagne.

PeTA achète des actions McDonald’s?!

Hier avait eu lieu une manifestation à Paris en faveur de la scolarisation des jeunes enfants, pour demander plus de personnel, dans le cadre d’une campagne intitulée « Pas de bébé à la consigne. »

On a ainsi pu voir à la télévision des pancartes comme « les bébés ne sont pas des poulets de batterie » ou bien les bébés ne sont pas des « sardines. »

Ceci est très révélateur du manque de vision globale, de vision d’ensemble, de compréhension de la nature de l’oppression.

On peut alors s’imaginer le caractère absurde, littéralement absurde, du message qu’est en train de faire passer l’association PeTA. Cette association achète en effet des actions, et en a désormais un beau petit paquet, notamment de McDonald’s et Burger King !

En achetant des parts de 80 entreprises de ce type, PeTA entend faire « pression », obtenir des accords non publics en faveur des animaux, ou bien éventuellement avoir de l’écho chez les autres actionnaires, etc.

Mais quel intérêt à ce que Burger King explique « maintenir un dialogue ouvert avec PETA et de nombreux autres experts en protection animale » ? Et quelle identité auront alors les protestations publiques de PETA, alors que finalement PETA négocie derrière ?

On voit bien à quel point la protection animale ne peut que errer dans des absurdités, en l’absence d’une attitude morale sans ambiguïtés aucune, avec un objectif très clair et non négociable : la libération animale!

Avec Peta, Pamela Anderson est vegan sans l’être?!

Pour compléter un peu notre article d’hier concernant notre avis sur PETA (mais de fait c’est un certain esprit associatif qui est à critiquer), il n’est pas négligeable de souligner de nouveau des faits importants justement au niveau de la définition du véganisme.

Nous parlions déjà de ce que nous pensions des démarches sexistes utilisées par PETA, mais là c’est donc un autre aspect: la question de qui est vegan, et de qui ne l’est pas. Et de savoir si oui ou non le veganisme est le seul mode de vie correct dans le rapport aux animaux.

L’actrice « bimbo », égérie de PETA, Pamela Anderson vient ainsi de lancer un lait vegan à base de soja aromatisé à la vanille, à l’ananas et à la noix de coco.

On peut voir ici une vidéo de présentation de ce lait vegan, avec de très nombreux journalistes, lors d’une sorte de petit show organisé pour l’occasion.

Et on y voit également Pamela Anderson répondant à la question: « Depuis quand êtes-vous vegan? » Ce qui est une question logique, puisqu’elle fait la promotion d’un milk shake vegan.

Elle répond alors (un peu avant 2:40 dans la vidéo), mais de manière très symptomatique: « Depuis quinze ans, à peu près. » La journaliste demande alors: « Qu’est-ce qui a fait que vous l’êtes devenu? »

Pamela Anderson dit alors: « Depuis que je sais à propos de cela, depuis que je sais ce qu’il y a dans la viande, dans les produits avec de la viande, cela m’a dégoûté, et il a été facile de devenir végétarienne. »

Car Pamela Anderson n’est pas vegan! Il y a ici une véritable escroquerie intellectuelle et morale. Tant dans la réponse fausse, que dans la question fausse, que dans tout le cinéma organisé autour d’un milkshake vegan concocté par une personne qui ne l’est pas.

Et cela, c’est inévitable quand on a une démarche opportuniste.

Le fait d’utiliser des « stars » pour faire connaître une cause est une démarche qui décrédibilise la cause, qui la met au niveau des anecdotes.

Et ces « stars » utilisent la cause animale pour se donner une bonne image, ce qui est honteux. Il n’y a pas à tirer de profit matériel personnel du fait de servir la cause animale!

Servir la cause animale, la cause de la libération animale, est un devoir! Ce n’est que justice!

Il n’y pas à mettre sa personnalité en avant, il faut s’effacer devant la grandeur de la cause!

Et évidemment les personnes ne cherchant qu’à acquérir une image positive en abusant de la cause animale sont incapables d’assumer le véganisme, comme Pamela Anderson, ou pire n’assument même pas le fait de ne pas porter de fourrure.

Résultat ces personnes superficielles, qui ne jurent que par les apparences, font parler d’elles pour leur retournement de veste, faisant passer la cause animale pour une mode forcément passagère : Cindy Crawford, qui milita dans les années 90 contre la fourure chez PETA, s’est vue porter de la fourure il y a quelques années.

Les militantEs de PETA n’ont rien trouvé de mieux à faire que…. d’organiser une manifestation contre la « vilaine » Cindy Crawford !

Une situation totalement absurde, dans un énorme gâchis contre-productif. PETA n’a-t-elle vraiment rien de mieux à faire que de faire constamment du show-biz avec des personnes absolument pas crédibles, non ou trop peu engagées et qui ne se servent des animaux que comme prétexte pour faire leur propre pub ?

C’est une question de principes, et comme nous l’avons déjà dit, PETA joue sur les apparences et les coups marketing.

Justement d’ailleurs, il y a quelques semaines, une publicité australienne avec Pamela Anderson fut censurée pour son caractère sexuel ou plutôt son côté provocateur sur le mode pornographique.

Voici cette vidéo d’une vulgarité ridicule (et ne visant évidemment que les hommes), qui met en scène l’égérie de PETA s’aspergeant allègrement de lait. Faire ce spot avec du lait pour ensuite lancer quelques mois plus tard des milkshake vegan, le tout dans une ambiance ultra médiatisée, tout cela est lamentable.

Mais, sans nul doute, cela rapporte bien de l’argent. On reconnaît bien le sens des priorités.

Même n’importe quel magazine lambda ne peut que se moquer de ce manque de crédibilité, et d’ailleurs cela ne rate pas : ici le magazine-télé « TéléStar » qualifie le lancement de son lait végétal de « drôle d’idée » alors qu’au même moment il y a eu cette pub provocatrice remplie de lait animal.

Il faut savoir, pour comprendre à quel point la cause animale est abîmée par ce genre de choses, que Télé Star tire à plus d’1 300 000 exemplaires…

Au final, comme nous l’avons dit hier, PETA est pour appliquer des réformes douces, quitte à faire parler de son association grâce à des filles nues et/ou ultra vulgaires.

Tant que PETA se servira du sexisme et le mettra en scène, rien ne changera pour nos amiEs exploitéEs, et les femmes continueront d’être vues et considérées comme des objets ridicule de divertissement.

L’oppression appelle l’oppression, la hiérarchie appelle la hiérarchie, l’opportunisme appelle l’opportunisme.

Ce dont ont besoin les animaux comme la planète, c’est d’une morale sans faille, d’un engagement complet.

Et sans compromis: pour la libération animale, et non pas pour les « droits des animaux », sorte d’abstraction juridique intellectuelle s’opposant au gigantesque élan moral dont nous avons besoin.

Protection animale ou libération animale?

Sur le livre d’or, une personne nous demande:

que pensez vous de peta et de one voice ?

C’est une bonne occasion de récapituler, en parlant de deux aspects nous semblant vraiment importants.

Le premier, c’est l’attitude par rapport aux médias, et le second la différence selon nous essentielle entre libération animale et « égalité animale » (ou encore « protection animale »).

Parce que nous ne pensons pas en effet que les médias soient quelque chose de « neutre » et qu’il serait possible d’établir un rapport correct avec eux.

Pour une raison très simple: l’exploitation animale rapporte énormément d’argent.

Et l’industrie qui en profite participe à tous les niveaux aux institutions, depuis les laboratoires forcément en rapport étroit avec l’État (comme nous en parlions à Lyon) jusqu’aux cours de biologie au lycée expliquant la nécessité de la viande.

Sans parler du poids des traditions, de la force de l’industrie de la viande dans l’industrie française en général, etc.

Les médias participent à tout ce système fondé sur le profit; jamais ils ne parleront positivement de la question animale, qui remet totalement en cause leur schéma de pensée, les principes de hiérarchie et d’exploitation.

Aussi courageuses soient les personnes actives dans les multiples associations oeuvrant dans différentes associations (dont PETA et One Voice), jamais leur démarche ne pourra triompher dans cette société.

Jamais ils ne pourront intégrer les institutions, ou s’ils le font, cela sera nécessairement en faisant des « compromis » qui sont en réalité des compromissions.

L’exemple autrichien est parlant d’ailleurs: l’association VGT est une association qui fait la promotion pacifique du véganisme, en proposant des réformes, et elle a été lourdement criminalisée dès qu’elle a eu de l’écho.

Pour prendre un autre exemple, plus concret par rapport à la France, il y a une initiative qui se tiendra le 20 mai à Paris, en faveur de ces activistes passant en procès en Autriche.

Il s’agira d’un rassemblement qui… aura lieu la matinée d’un jour de la semaine, en plein quartier ultra bourgeois, tout cela pour attirer les journalistes:

Des militants de L214, de CLEDA et de DDA apporteront deux banderoles, quelques pancartes, ainsi que des costumes de bagnards afin d’organiser une petite saynète et de prendre des photos.

Mais à eux seuls, ils risquent d’être trop rares : c’est un jour ouvrable, plusieurs personnes ne peuvent pas se libérer. (Un jour de semaine a été choisi pour avoir une chance que des journalistes se déplacent)

Tout cela est illusoire, il y a là un manque cruel de réalisme, qui est d’ailleurs commun à toutes les associations de protection animale, car au-delà même de ce que sont les médias, les faits là: sur notre planète, de plus en plus d’animaux sont tués pour être consommés comme nourriture par les humains.

Selon l’INRA:

« Entre 1990 et 2007, la consommation mondiale de viande toute espèce confondue est passée de 143 à 271 millions de tonnes équivalent carcasses. La consommation de viande a donc pratiquement doublé en 15 ans avec un taux de croissance annuel moyen de 5% sur la période. »

Et n’oublions pas les poissons, ni évidemment les espaces naturels qui sont de plus en plus anéantis.

Il ne s’agit donc même pas d’avoir à choisir entre « réforme » ou « révolution »: chaque jour dans le monde, la situation des animaux empire.

En France aussi, malgré toutes les pseudos réformes: la violence et le mépris pour les animaux et la nature ne cesse de se généraliser.

Alors qu’inversement, aujourd’hui être vegan en France n’est pas difficile sur le plan pratique; c’est une simple question de volonté et de culture.

Il y a là une contradiction explosive. Comment la résoudre? Eh bien déjà il est évident en fait, vue la dimension des valeurs véganes, qu’il ne peut pas y avoir de compromis avec ce qui est véritablement un ennemi.

C’est d’ailleurs le principe de la libération animale, qui n’a rien à voir avec les concepts de « protection animale », de « droits des animaux » ou même d’égalité animale.

Il y a tout de même un énorme problème de fond quand on sait qu’il y a un nombre important de gens qui s’engage dans des associations pour les animaux, avec un énorme coeur, une très grande abnégation, sans pour autant devenir vegan (ni même suivre une alimentation végétarienne pour la plupart!).

Ou encore chez bon nombre de vegan, il y a un mépris profond de l’écologie, mais peut-on dire qu’on est pour les animaux, et n’en avoir rien à faire  des habitats des animaux?

Pire, il existe un grand libéralisme qui estompe les frontières pourtant très claires entre le véganisme et le reste.

Alors, que manque-t-il? Une compréhension globale, une vision d’ensemble de la cause: la libération animale et la libération de la Terre.

Et il y a urgence: notre planète est en train d’être anéantie. Les animaux subissent une oppression toujours plus terrible. Il ne peut pas y avoir de compromis dans la défense de la Terre!

Frise historique écologie/véganisme

Voici donc une frise présentant les principaux faits marquant dans l’élaboration de la conception écologiste, de la conception végane, les deux étant bien entendu liées. Cette frise est également en ligne ici et sera améliorée au fur et à mesure!

1824: Fondation en Angleterre de la Société pour la Prévention de la Cruauté contre les animaux.

1847: Fondation en Angleterre de la Société Végétarienne, naissance du mot « végétarien. »

1889
: Publication en Angleterre des « Nouvelles de nulle part » de William Morris.

1903-1910: série d’affrontements à Londres opposant médecins et étudiants en médecine d’un côté, syndicalistes, féministes et opposants aux tests sur les animaux de l’autre.

1926: Publication en Union Soviétique de l’ouvrage « Biosphère » de Vladimir Vernadsky.

1944: Fondation en Angleterre de la Vegan Society, naissance du mot « vegan. »

1964: Fondation en Angleterre de l’Association des Saboteurs de la Chasse.

1972: Fondation aux USA de Move, organisation afro-américaine écologiste radicale.

1972: La Chine populaire annonce que les communes populaires doivent pratiquer l’utilisation intégrale des matériaux afin d’éliminer les déchets en les revalorisant.

1974: en Inde, les femmes du mouvement Chipko protègent les arbres pour empêcher leur abattage.

1975: Parution aux USA de « La libération animale » de Peter Singer, ainsi que du roman « La gang de la clef à molette » d’Edward Abbey.

1976: Fondation en Angleterre du Front de Libération des animaux, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1979: publication aux USA de « The Quest for Gaia » qui résume les thèses de James Lovelock et Lynn Margulis.

1980: Fondation aux USA de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ainsi que d’Earth First!

1982: Fondation en Angleterre de l’Animal Rights Militia, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1983: Sortie aux USA du film Koyaanisqatsi.

1988: Sortie de l’album « We’re Not in This Alone » du groupe Youth of Today, avec notamment la chanson « No more. »

1990: Sortie aux USA du maxi 45 tours du groupe punk « Vegan Reich » intitulé « Hardline » ; début du mouvement hardline, prônant un mode de vie vegan straight edge, le respect de toute vie et la violence pour défendre celle-ci.

1990: Fondation en Angleterre d’une section d’Earth First!

1993: Fondation en Angleterre du Justice Department, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1993: Sortie de l’album « Firestorm » (avec notamment la chanson éponyme) du groupe Earth Crisis, expression de la culture nord-américaine vegan straight edge radical.

1995: Congrès du mouvement autonome allemand à Berlin. Tentative (qui échoue) de faire passer le mouvement du principe de la « triple oppression » (capitalisme, sexisme, racisme) à celui de « Unity of Oppression » (Unité des oppressions, en intégrant l’exploitation animale).

1996: Fondation aux USA du Front de Libération de la Terre, structure décentralisée pratiquant des actions illégales.

1996: aux USA Gary Francione critique Peter Singer, la ligne « welfariste » du mouvement pour les animaux et prône « l’abolitionnisme. »

1997: Sortie de l’album « The Shape of Punk to Come » du groupe Refused, expression de la vague vegan straight edge en Suède à partir de la ville d’Umeå.

1998: Quasi fin du mouvement hardline, les derniers groupes assument un « Islam révolutionnaire. »

1999: Un groupe marxiste (conseilliste) anglais publie « Beasts of Burden: Capitalism, Animals & Communism » et prône l’intégration au marxisme de la libération animale.

1999: Fondation en Angleterre de SHAC (Stop Huntingdon Animal Cruelty), campagne de harcèlement des personnes et sociétés liées au laboratoire Huntingdon Life Sciences.

2000: première publication aux USA de la revue Green Anarchy.

2002: à sa convocation par une commission du Congrès aux USA, Craig Rosebraugh porte-parole de l’office de presse de l’ELF refuse de répondre à 54 questions sur 56 et accuse le gouvernement US d’être « l’une des plus horribles organisations terroristes de l’histoire planétaire. »

2009: aux USA Steven Best critique Francione et prône la ligne de la libération animale et de la libération de la Terre, en alliance avec d’autres forces révolutionnaires.

Le veganisme n’est pas une anecdote… les animaux non plus

Il est toujours dérangeant d’entendre parler de veganisme pour des raisons triviales. En fait, le problème c’est surtout d’entendre parler de veganisme quand il faudrait surtout parler de libération animale, et de libération de la Terre.

En l’occurence quand on entend parler de veganisme… au sujet de Kate Moss, il y a de quoi être bien dégoûté de voir la libération animale réduite à un lifestyle anecdotique juste bon à remplir des magazines sans intérêt. Bien entendu, une association comme PETA trouve cela très bien. C’est d’un ridicule!

Kate Moss sort avec un vegan, du nom de Jamie Hince, enfin tout au moins quelqu’un se revendiquant vegan car on peut le voir sur des photos avec son paquet de Marlboro, et lui-même explique qu’il fume cigarette sur cigarette. Petit rappel: les cigarettes sont testés sur les animaux, et de toutes manières vu leur contenu non seulement plus que douteux niveau veganisme, mais en plus ultra polluant…

L’histoire veut que Kate Moss ait acheté une peau de lapin pour décorer son lit et que le vegan en question ait trouvé cela scandaleux, posant un ultimatum à ce sujet. Ce qui est la moindre des choses, sauf que Kate Moss porte également du cuir, de la fourrure, etc.

Alors le problème est simple: pourquoi faut-il attendre que l’on parle de Kate Moss et de ses « problèmes de couple » pour parler du veganisme? Et pire encore: le veganisme est l’expression de la libération animale, pourquoi n’est-il jamais parlé des animaux, de leur vie?

A croire que le veganisme est une anecdote, un « lifestyle » individuel, et que les animaux sont justes bons à passer à la TV dans des documentaires destinés aux « fêlés des animaux »…

Et sinon, de manière intéressante, cela pose le problème des relations personnelles entre les vegans et les non vegans. A partir de quand faut-il dire un stop qui soit net? Et c’est quelque chose d’important, si l’on ne veut pas que le veganisme soit juste une anecdote de la société, et les vegans une sorte de « 1% » sociologique où seraient rassemblés les gens trop « bizarres » ou plutôt trop « sensibles » pour vivre « comme tout le monde »…

Libération animale et images sexistes

La Terre d’abord n’aime pas Peta. La Terre d’abord croit en la libération animale comme lutte, pas en le jeu du show business et du star system. Pas de « vegan » playmates chez nous !

Ici un article sur l’utilisation des images sexistes par Peta, sur le site Vegan Revolution.

Interview en ligne

Ici une interview concernant le véganisme de la part d’un vegan straight edge, à écouter en streaming.

Un avis totalement différent du nôtre, par ailleurs, notamment parce que selon nous le véganisme va catégoriquement de pair avec l’amour pour les animaux, que pour nous les plantes ne sont certainement pas des « choses », et que la principale organisation de défense des animaux n’est certainement pas PETA aux USA, mais bien l’ALF dans le monde (qui est d’ailleurs « oublié »).

Il est également regrettable que la comparaison justifiée de l’extermination des animaux avec celle des Juifs par les nazis soit accompagnée de grosses erreurs, sur un thème qui n’en autorise pas.

Les camps de concentration sont en effet confondus avec les camps d’extermination. Et il est dit de manière erronée que l’écrivain yiddish Isaac Bashevis Singer a été déporté à Dachau. Or, Singer était polonais et a émigré aux USA en 1935, et de toutes manières Dachau était un camp de concentration destiné aux prisonniers politiques allemands (et non un camp d’extermination destiné aux populations juives d’Europe).