Tuer 20 requins sans raison, pour le directeur de Nausicaá: « pourquoi pas? »

Dans le nord de la France, se trouve « Nausicaá – Centre national de la mer », qui abrite 40 aquariums (4,5 millions de litres d’eau de mer) qui va avec un musée; 850 000 personnes y passent chaque année.

Officiellement, l’objectif est de « faire découvrir et mieux aimer la mer, élément de vie et source de richesse aujourd’hui et demain. »

Le fait de parler de « source de richesse » est évidemment ce qu’on remarque tout de suite, surtout quand on sait que Nausicaá se situe… à Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français.

Et justement, son président s’est exprimé de manière très parlante concernant « l’affaire » des requins de la Réunion. Il s’agit de l’océanographe Philippe Vallette, qui a donc le titre de « directeur général du Centre national de la mer. »

Lorsque des journalistes lui ont demandé ce qu’il pensait de la décision de tuer vingt requins dans la zone où le surfeur a été attaqué, il a répondu que cela « n’aura aucun impact sur les écosystèmes et si ça peut permettre de calmer les esprits, pourquoi pas ? »

Cette réponse en dit long sur le niveau de toutes les personnes qui font partie de « l’élite » scientifique, et qui sont en fait des fonctionnaires au service de l’exploitation animale et de la destruction de la planète.

Nausicaá est censé être un « centre de culture scientifique et technique » et là on a un propos de quelqu’un censé être un scientifique, donc sage, posé et responsable. Or, que dit-il? Qu’on peut finalement avoir la même attitude qu’à l’époque barbare des jeux du cirque.

A Nausicaá, il y a des animaux dans un aquarium, et il est mis en avant comme « première mondiale » une opération chirurgicale sur un requin gris faisant partie d’un aquarium de Nausicaá.

Évidemment, on a alors tout le discours « moderniste » sur le rôle des zoos pour la conservation des espèces, et patati et patata. Mais là on voit très bien la réalité: ce genre de structure n’a comme seul objectif qu’une totalement délirante quête (impossible et non souhaitable) de domination de la Nature.

On ne peut pas prétendre, comme le fait Philippe Vallette, que la Nature est seulement une question de gestion, et que donc tel un comptable on peut rayer de la carte de la vie vingt requins, simplement pour une opération marketing gouvernemental qui plus est.

D’ailleurs, quand il est parlé de « calmer les esprits », on voit bien que Philippe Vallette n’est pas un démocrate cherchant à aider les gens à avoir une bonne éducation, mais quelqu’un de méprisant considérant que la foule est indigne d’un savoir scientifique et moral concernant l’océan et la vie qu’il abrite.

Le rôle d’un véritable scientifique digne de ce nom aurait été de combattre les préjugés, de prendre la parole en tant qu’océanographe, de choisir le camp de l’océan dans la bataille face à la destruction.

Au lieu de cela, il tient un discours dans la même logique que le conducteur de bulldozer qui se dit: détruisons, vingt hamsters de moins ce n’est pas bien grave… Quelques arbres en moins, ce n’est pas bien grave…

Alors qu’en réalité, c’est précisément dans ce genre de situation que se joue le sort du monde. Les vingt requins, dont le comptable Philippe Vallette considère qu’on peut se « débarrasser » sans souci, sont un symbole de la réalité de l’écocide aujourd’hui.

Des millions, des milliards d’êtres vivants sont liquidés, sans aucune considération, parce que l’humanité considère de manière folle qu’elle est un « empire » à quoi doit tout se soumettre.

Notons au passage l’absurdité de Brigitte Bardot, qui ne semble pas au courant de cette réalité. En fait, elle le sait et en parle pour « dramatiser », mais n’en tire jamais les conséquences, sans quoi elle assumerait la libération animale et la libération de la Terre.

Dans une lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault, le premier ministre, elle « rappelle » quelque chose qui ne correspond pas à la réalité (malheureusement):

« Monsieur le Premier Ministre, même si c’est une évidence, il semble urgent de rappeler que la mer appartient d’abord aux espèces marines, c’est leur milieu, leur habitat, vous n’allez tout de même pas encourager une tuerie pour faire plaisir aux surfeurs ? »

Brigitte Bardot ne semble pas au courant que l’océan est le lieu d’une tuerie généralisée chaque jour plus grande, et qu’aucun État du monde ne considère que la mer appartient à la vie qu’elle abrite…

Ni Brigitte Bardot ni Philippe Vallette n’ont compris l’enjeu de notre époque. L’océan est ni plus ni moins qu’en train d’être assassiné!