Le droit des pigeons à boire, ainsi qu’à prendre des bains

Le véganisme ne peut pas se concevoir comme une position individuelle : ce serait une simple posture. Il faut au contraire aller dans le sens de changer l’ensemble de la réalité conformément à ce qu’on a ressenti et compris.

La situation des pigeons est tout à fait emblématique de cela. L’engagement en leur faveur est pratiquement inexistant, alors que ceux-ci devraient être le symbole de la lutte, tellement leur existence même montre la vacuité des prétentions anthropocentristes.

Inversement, la véritable folie furieuse envers les pigeons révèle le caractère irrationnelle d’une humanité qui a enfermé son esprit dans le béton, emprisonnant ses sentiments dans sa forteresse urbaine.

Le visage béat de parents devant leurs jeunes enfants pourchassant les pigeons est ici le masque odieux de l’ignorance, de la célébration de la destruction au nom d’une sorte de pseudo confort personnel.

Si le véganisme existe en tant que proposition positive – et il ne peut exister que comme cela – alors il faut aborder la question de la ville aussi selon le regard des pigeons et de leurs besoins. L’une des image d’Épinal employé pour dénoncer les pigeons est notamment la question de leur saleté.

Or, il en va de leur nombre comme de leur saleté supposée : si les villes sont propres, les pigeons sont propres. Mais, au-delà de cela, il est tout à fait nécessaire d’affirmer que les pigeons ont le droit de se baigner.

Habitant les villes, avec par conséquent un statut d’habitants qui devrait être officiellement reconnu par l’humanité, les pigeons devraient se voir aider dans leur quête de bains. Les pigeons ont en effet un grand plaisir à prendre des bains, et pas seulement des bains de soleil, comme on peut souvent le voir. Posé, les ailes légèrement écartées, le pigeon profite du soleil, se chauffant avec plaisir.

La posture est sensiblement différente pour le bain pris dans l’eau, de par bien sûr le fait que le pigeon en profite pour se laver. Il faut que l’eau ne soit pas profonde – le pigeon ne sait pas nager, n’ayant pas appris, car il n’en a pas besoin – ce qui fait qu’on le voit souvent, quand on y prête attention, se laver dans la rue, au bord des trottoirs, car une vanne d’eau a été ouverte lors d’une opération de nettoyage.

Il serait par conséquent tout à fait normal que des petits bains soient organisés de manière organisée dans les villes, afin de servir de lieux où se laver pour les pigeons. On les accuse parfois d’être sales : soit, en ce cas, donnons leur le moyen de se laver.

Évidemment, dans cette société, c’est le social-darwinisme qui prime : on pense plutôt à exterminer qu’à reconnaître, à supprimer qu’à aider, à détruire qu’à construire.

Mais du point de vue vegan, pour l’affirmation de l’utopie d’une vie radicalement différente dans le rapport aux animaux, l’affirmation de la nécessaire existence de baignoire pour les pigeons est quelque chose de très fort, qui apporte beaucoup.

D’ailleurs, en plus des bains, et dans une idée similaire, il est nécessaire que les pigeons puissent boire. Si l’on veut en effet qu’ils soient « sains », alors autant qu’ils boivent de l’eau saine. Cela signifie que l’humanité doit mettre à la disposition des pigeons des accès à l’eau potable.

L’humanité ne peut pas faire comme si elle vivait à côté des pigeons, dans « leur » ville. La tendance au repli sur soi-même, sur « sa » propriété, est une aberration par rapport à la complexité de la réalité.

C’est dans les détails que tout se révèle, parce que la prétention de l’humanité au « contrôle », à la « maîtrise », ne tient plus quand on s’aperçoit de ce qui se passe réellement.

L’incapacité à affronter les faits, à se pencher sur une simple réalité de la vie quotidienne comme l’existence des pigeons, montre bien que l’humanité nie la complexité du réel, fuit ses tâches.

Il serait tellement aisé de faciliter la vie des pigeons, et pourtant ce n’est pas fait. Les gens peuvent marcher dans les rues sans même s’apercevoir qu’un pigeon blessé peut être juste à côté d’eux.

Cette situation provient de l’enfermement de l’esprit dans le carcan de l’individualisme ; personne ne se sent responsable de rien. Le véganisme actuellement dominant correspond malheureusement à un tel individualisme : les gens disent qu’ils ne veulent pas participer individuellement à l’exploitation animale, mais ils ne s’engagent pas pour les animaux, simplement « contre » quelque chose à laquelle ils veulent échapper en leur âme et conscience.

Or, il ne s’agit pas de nous, jamais, mais toujours des animaux, de l’ensemble du vivant. Nous ne sommes qu’une partie de l’ensemble et notre existence n’a un sens que par rapport à cet ensemble.

L’architecture vue par les pigeons, par Basile Plumagile

Basile Plumagile est un pigeon qui voyage et décrit des constructions humaines marquantes.

Il raconte ainsi le Taj Mahal, la tour Eiffel, le Colisée à Rome, la Maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright, Beaubourg à Paris, des bâtiments publics de Brasilia, l’opéra de Sydney, la Sagrada Familia de Barcelone, la muraille de Chine…

L’auteur réel, l’américaine Stella Gurney, est allé jusqu’au bout de son raisonnement : c’est justement Basile Plumagile qui est l’auteur officiel de cet ouvrage destiné aux enfants autour de sept ans.

L’oiseau se présente même comme envoyé officiellement par la maison d’éditions Phaidon pour son enquête et réaliser l’ouvrage (qui coûte 19,95 euros).

Tout l’esprit de l’oeuvre rejoint cette excellente mise en perspective, Basile expliquant de manière fort sympathique que les pigeons sont des « animaux intelligents et doux » et qu’il va justement le montrer en donnant aux hommes un petit cours d’architecture.

L’approche est ouvertement engagée et dans sa présentation, Basile Plumagile raconte même :

« J’espère te transmettre, au fil de notre périple, ma passion pour les monuments, et que tu saches qu’il y a plus à découvrir sur les pigeons que tu n’aurais pu l’imaginer, beaucoup plus… »

Voilà une démarche excellente et on a donc Basile qui survole au fur et à mesure des bâtiments, les présentant de manière détailléeà chaque fois, le tout avec des dessins bien amenés de la japonaise Natsko Seki.

Voici un exemple, avec le « Patchwork aux merveilles », nom que Basile donne à la cathédrale de Canterbury.

« Ce matin, je me suis envolé, ailes déployées, pour la côte sud-est de l’Angleterre.

Malgré ma tristesse de quitter ma chère Elsa et mes amis, j’avais hâte d’entamer mon voyage. Et quoi de plus beau pour commencer que la cathédrale de Canterbury ?

Tout l’intérêt d’une cathédrale, vois-tu, est de faire en sorte que les visiteurs soient émerveillés par la gloire des cieux, et effrayés par les horreurs de l’enfer.

Une cathédrale est en fait une immense machine médiévale à effets spéciaux, un peu comme lorsque la scène la plus incroyable d’un film en 3D te cloue à ton fauteuil, sauf qu’il s’agit ici de pierre et de vitraux.

J’ai aperçu de loin les hautes flèches ornementées de l’imposante cathédrale. En m’approchant au-dessus de la ville, profitant d’une brise aux senteurs marines, alors que le soleil se réfléchissait sur les immenses vitraux, un frisson d’impatience m’a traversé.

Commencée en 597, la cathédrale a été de nombreuses fois reconstruite et agrandie au fil des siècles et dans de nombreux styles différents.

L’archevêque de la cathédrale est le chef de l’Église d’Angleterre. Pendant des centaines d’années, ce statut a représenté un pouvoir équivalent à celui du roi.

Chaque nouvel archevêque a voulu ainsi laisser sa propre empreinte sur l’édifice pour marquer son territoire, un peu comme les chiens font leurs besoins sur les lampadaires, mais de façon bien plus élégante.

Des centaines de touristes se pressent toujours dans la cathédrale. En sautillant, j’ai réussi à franchir les anciennes portes en bois de l’entrée avant de me cacher sous un banc.

Ouah ! Impressionnant ! Je peux te dire que les effets spéciaux fonctionnent ! Il y a tant de belles choses à voir que je ne savais plus où regarder…

Dans la crypte, je me suis retrouvé face à un monstre hideux. Heureusement, ce n’était qu’une statue très réaliste, façonnée par des tailleurs de pierre du Moyen Âge pour que les croyants aient peur de l’enfer.

Quand j’ai vu un énorme lutrin (un pupitre pour poser les livres) de bronze en forme d’aigle prêt à s’envoler, mon sang n’a fait qu’un tour.

Épuisé par tant d’émotions, je suis sorti, chancelant, pour me reposer sur la tombe d’une certaine Mme Spurgeon. Cette cathédrale est d’une beauté à couper le souffle, et de combien d’édifices peut-on dire cela ? »

Comme on le voit, Basile donne son avis et il n’hésite pas à constater que de prime abord, il a trouvé Beaubourg et ses tuyauteries bien affreux…

Mais il apprécie l’endroit, pour une raison pratique montrant la subtilité pro-pigeons de l’auteur :

« Sur la place, les passants et les pigeons peuvent s’asseoir ou se promener alors que le reste du quartier est très construit. »

Dans l’image suivante, qui montre la Sagrada Familia de Barcelone, on voit les oiseaux qui sont posés sur le bâtiment de manière symbolique, en train de discuter avec Basile : une belle manière de défendre les pigeons et leur droit à vivre en ville.

Lorsque Basile est au Colisée, il n’oublie pas de mentionner les animaux massacrés :

« Fascinant !

Mais je suis partagé.

D’un côté j’admire la taille colossale du Colisée et sa beauté. (….)

Mais de l’autre, je n’arrive pas à croire ce qui s’y passait !

Rou !

Pendant cinq siècles, des spectateurs se sont réjouis en regardant des gens s’entre-tuer et des hommes mettre en pièces des lions, des tigres et des éléphants. »

On notera que d’une certaine manière, l’ouvrage est une allusion à la belle fable des deux pigeons, car après avoir voyagé il s’empresse de retourner chez sa compagne Elsa, tout comme le pigeon de la fable retourne chez sa compagne après s’être imaginé qu’il avait besoin de davantage de choses à voir…

La conclusion est, par ailleurs, admirable. La voici, elle est très belle et rien qu’elle mérite la large promotion de l’ouvrage.

« Si tu ne devais retenir qu’une chose, sache que l’architecture est faite pour toi, que les édifices sont faits pour que tu les utilises et les admires, et que ce que tu en penses est important.

Bien sûr, ce que tu penses des pigeons est tout aussi important. J’espère que ton opinion aura changé depuis notre première rencontre.

La prochaine fois que tu vois un pigeon, fais-lui un petit clin d’oeil : il te répondra sûrement d’un petit hochement de tête.

Je ne porte pas toujours mon chapeau, tu sais… »

C’est donc un très bel ouvrage, indéniablement à conseiller, à acheter, à offrir!




« SDF parce qu’il nourrit les pigeons »

L’équipe de La Terre D’abord aime les pigeons et ne s’en cache pas. Bien au contraire, nous parlons des fils à leurs pattes qu’il faut enlever, et si nous devons prendre un logo avec, cela serait (ou sera plutôt) pour figure le pigeon biset, cet être tiraillé, méprisé et maltraité.

Et nous comprenons tout à fait une réalité honnie par la société : certaines personnes nourrissent les pigeons, bien que cette pratique soit interdite et sanctionnée.

Car nourrir les pigeons dans la rue, pour des raisons de sécurité, se fait de manière discrète par certaines personnes, pour ne pas se faire repérer. La nourriture n’étant, évidement, pas distribuée à proximité des routes. Les pigeons sont tellement affamés, qu’avec la joie et l’excitation de trouver des graines, ils peuvent vite se retrouver sur la route, là où les automobilistes ne se privent souvent pas de les écraser.

Voici ce que dit la loi au sujet de cette pratique illégale. Il faut de plus noter que tant les policiers que les juges ne se privent pas d’être particulièrement virulent et hargneux en ce domaine, frappant avec plaisir, on ne peut pas dire autre chose, les personnes amies des animaux, parce que celles-ci sont considérées comme « anti-social » et surtout parce qu’elles sont seules, sans culture végan revendiquée ni structure militante derrière. Isolées, ces personnes sont une cible facile pour la machinerie répressive.

Art. 120.

– Jets de nourriture aux animaux. Protection contre les animaux errants, sauvages ou redevenus tels

Il est interdit de jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons ; la même interdiction est applicable aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs.

Toutes mesures doivent être prises si la pullulation de ces animaux est susceptible de causer une nuisance ou un risque de contamination de l’homme par une maladie transmissible.

Comme il est interdit de nourrir les animaux errants (ceci est donc aussi valable pour les chats), le peu de personnes assumant ce qu’elles considèrent comme un devoir moral encourent en pratique une contravention d’une bonne centaine d’euros, voire bien plus…

Voici justement l’exemple de Giuseppe Belvedere qui vivait dans un logement de la mairie de Paris. Malgré sa santé fragile (attestée par des certificats médicaux), il doit dorénavant vivre dans sa voiture, s’étant fait expulser de chez lui car… il nourrissait les pigeons !

La morale personnifiée devenant clochard: voilà le symbole de ce que vaut notre société, si elle ne se resaisit pas, si elle ne décide pas de se transformer.

Voici ce qui est arrivé à Giuseppe Belvedere: suite à des plaintes de voisinage, il a dû  en effet quitter son logement sous le motif suivant :

« n’utilise pas son appartement comme un bon père de famille »

Motif ô combien compréhensible et valable pour la mentalité dominante, bien sûr!

Cette situation révoltante et cruelle que vit Guiseppe depuis 18 mois a ouvert un petit groupe de soutien à Guiseppe http://www.facebook.com/Les.amis.de.Giuseppe, http://jesuisfauche.com/2012/07/solidarite-avec-giuseppe-belvedere/ ainsi qu’une pétition (https://www.lapetition.be/en-ligne/soutenons-guiseppe-belvedere-11007.html) bien peu signée.

Voici également une petite vidéo sur Guiseppe. Cette vidéo est une belle leçon de vie car même sans domicile, Guiseppe continue de nourrir ses amis pigeons. Cela souligne son caractère opiniâtre, un caractère des authentiques amiEs des animaux.

Ce qui est d’autant plus fou, c’est que 50 euros sont mensuellement prélevés de sa maigre retraite afin de rembourser les nombreuses amendes qu’il a eu en nourrissant les pigeons.

Il est facile de s’imaginer comment vivre dans une voiture, sans sécurité, avec une violence quasi quotidienne, sans perspective d’avenir est moralement éprouvant. Malgré cela Guiseppe reste altruiste et continue de s’occuper des pigeons en les nourrissant et en relayant les pigeons blessés à la SPOV qui les soignera (la Société Protectrice des Oiseaux des Villes de Châtillon, en Ile-de-France, qui s’occupent des oiseaux blessés ou malades).

Guiseppe considère que « donner à manger aux pigeons c’est un acte normal » et « qu’ils [les pigeons] font partie de la nature ». Ces paroles sont belles. Cet homme est un modèle de compassion, de fierté et de dignité envers les pigeons, et ce malgré le sort que lui a réservé la mairie de Paris.

Rappelons ici la forte présence d’EELV à la mairie de Paris; c’est une preuve de plus de leur méconnaissance complète de la réalité. A l’opposé, il faut faire tourner la vidéo afin d’espérer une amélioration de la situation de Guiseppe, il faut faire tourner la vidéo afin de montrer que tout le monde et n’importe qui peut aider les pigeons, il faut dire : non, Guiseppe n’est pas seul.

Il ne demande certainement pas de l’aide, mais nous disons: c’est la dignité de l’humanité et la reconnaissance la plus complète du règne animal qui se joue ici.

Comme expliqué il y a quelques jours, il faut venir en aide aux pigeons. Que se soit en leur retirant les fils aux pattes qui leur cause douleurs et moignons, en repérant les blessés, en les soignant…

Cela ne plaît pas à ceux qui veulent un monde dénaturé, un monde de béton et de violence. Mais, nous nous disons: le chemin vers une planète bleue et verte passe par là, par ce rejet ô combien clair de l’anthropocentrisme!

La douleur quotidienne des pigeons avec des fils aux pattes

Les pigeons des villes, les pigeons biset, vivent un enfer quotidien.

Que ce soit à cause des automobilistes qui les écrasent sur les routes sans vergogne aucune, que ce soit les enfants qui s’amusent à leur faire peur et à leur courir après… que ce soit les maladies, le manque de nourriture, les captures afin de les massacrer, les actes isolés de cruauté… C’est une situation de guerre, pour nos amis les pigeons.

Nous avions déjà brièvement évoqué ces souffrances, mais nous voulons le souligner davantage et précisément.

Les pigeons ont, tous ou presque, des moignons en guise de pattes ou des orteils en moins. Les responsables de ces traumatismes sont les cheveux, les fils de couture, les ficelles, etc. qui sont négligemment jetés dans la rue.

C’est être de très mauvaise foi que de prétendre qu’il n’y a pas assez de poubelles dans les rues des villes. Ou alors c’est surtout très individualiste que de jeter n’importe où ces fils qui iront systématiquement s’enrouler aux pattes des pigeons.

Ne pas se soucier que ses propres déchets peuvent nuire à autrui est terriblement égoïste, mais pourtant bien banal…

Il va de soi que ces fils enroulés aux pattes causent une douleur lente et insupportable. Les photos ci-dessous montrent les déformations engendrées par ces fils : les pattes doublent de volume, les membres sont comprimés, la patte se nécrose.

Le membre finit par tomber après de longues et interminables semaines de souffrance. Le pigeon des photographies, aura finalement perdu deux orteils à cause de ces fils…

C’est ce qui fait que l’on voit inévitablement en ville des pigeons boitant, tentant de se déplacer tant bien que mal avec ces pattes meurtries et amputées.

On ne peut pas être vegan et marcher en ville, sans en voir. C’est impossible.

Certains pigeons, et cela n’est pas si rare, ont également un fil qui relie leurs 2 pattes ensemble, et là le pigeon est très vulnérable, il se déplace laborieusement, se fatigue vite, il est isolé du groupe et trouve plus difficilement à manger… D’autres ont même 2 moignons au lieu de leurs pattes.

Il existe pourtant une solution toute simple pour éviter cette souffrance aux pigeons, il s’agit de mettre les fils trouvés sur le sol dans une poubelle. Ne pas lâcher ses cheveux, ses fils… dehors n’importe où dans la rue par exemple, est un acte simple auquel il faut penser.

Ce sont peut-être des conseils semblant simplets, mais quand on voit le nombre de pigeons touchés, on se rend compte que ces actes basiques ne sont pas pensés ni appliqués. Un autre exemple similaire est le fameux sac en plastique: envolé, il termine dans la nature, provoquant la mort…

A force de côtoyer des pigeons en danger, on peut également acquérir une certaine dextérité qui permettra de pouvoir attraper les pigeons aux pattes blessées, bien qu’à partir du moment où l’oiseau est en état de s’envoler, il est très difficile de l’attraper pour pouvoir le soigner.

Il ne faut pas se voiler la face : ils sont vigilants et rapides, et donc difficiles à attraper, essayer d’en prendre pour le soigner ne marche malheureusement pas à tous les coups !

Voici cependant le principe : un oiseau s’attrape les ailes collées au corps, surtout pas par la queue, car il y a le risque de l’arracher.

Il est possible de donner des graines à l’oiseau et pendant qu’il est occupé à manger, de le saisir très rapidement. Il est aussi parfois possible de l’acculer dans un coin, évidemment c’est traumatisant pour lui.

Chaque situation est différente et donc chaque méthode de capture sera différente, mais les principes de base restent les mêmes.

Bien évidemment, dans tous les cas l’oiseau sera en état de stress, il faut donc agir très vite.

Pour aider les pigeons aux moignons, l’idéal étant d’avoir toujours sur soi un peu de graines pour pigeons (ou pour tourterelles, ou des grains de riz/blé) et une petite paire de ciseaux à ongles pour couper les fils.

Ces petits ciseaux se rangent facilement dans une poche ou un sac, leur petit bout fin et pointu est parfait pour couper délicatement des fils pénétrant dans la chair.

Aider les pigeons, qui dans l’esprit collectif, sont considérés comme des « rats volants » n’est pas une nécessité mais bien un devoir. Si à LTD nous devions prendre un symbole, nous prendrions le pigeon: être naturel capté par les villes qui les rejettent pourtant, méprisé par des humains dénaturés alors qu’ils sont la preuve de l’existence inéluctable et invincible de la Nature…

Les souffrances et détresses des pigeons sont tellement grandes et ignorées, que le peu de personnes qui a conscience de ce mépris qui leur est accordé doit se battre dix fois plus pour eux et convaincre en permanence les personnes que non, les pigeons n’apportent pas de maladies, que non, les pigeons ne sont pas de la « vermine à exterminer », et que oui, les pigeons souffrent comme n’importe quel être vivant et qu’ils doivent être soignés et respectés.

Les pigeons ont autant de mérite, de valeur que quiconque.

L’importance d’avoir des boîtes de transport

Les situations « exceptionnelles » d’animaux se retrouvant perdus dans les villes ne sont pas si exceptionnelles que cela, car les villes empiètent de plus en plus sur la nature. Le monde se bétonne.

Au Japon, 400 ours ont été tués depuis le début de l’année rien que dans l’île de Hokkaido. Dans la région de Fukushima, ce sont plus de 150 ours qui ont été tués !

Hier dans la ville de Hokkaido c’est une ourse et son ourson qui ont été tués. Non pas endormis, et ramenés dans la forêt, mais tués.

Il y a bien eu tentative de les repousser vers la forêt, mais comme on le voit les efforts d’une civilisation bétonnée sont très limités, et l’on ne perd pas son temps.

On se souvient également qu’il y a quelques temps il y avait eu une vidéo circulant sur internet, où l’on voyait une femme de 40 ans jeter une chatte dans une poubelle (en prenant bien soin de refermer le couvercle derrière elle).

Cela se passait en Angleterre et elle a été condamnée il y a quelques jours à… 284 euros d’amende, se justifiant en disant : « C’est juste une chatte », « J’ai voulu faire une blague » et ne comprenant pas « pourquoi cela faisait tant de bruit. »

La chatte a heureusement été sauvé, mais elle a passé une quinzaine d’heures enfermée… On peut se douter de comment la pauvre a été traumatisée.

Sur la vidéo, on peut voir que la pauvre chatte a fait confiance à la femme et que celle-ci feignait de la caresser… Le comble de l’ignominie. On notera d’ailleurs que cette femme a été placée sous la protection de la police en raison des menaces contre elle (c’est également cela qui justifie pour le juge que l’amende ne soit pas trop élevée).

Ce qui nous amène à ce que nous voulons souligner ici : les personnes véganes ne doivent pas seulement adopter, elles doivent disposer de boîtes de transports.

En effet, vouloir la libération animale va de pair avec la défense de la planète comme lieu de vie des êtres vivants. Partant de là il faut être capable d’intervenir contre la situation faite aux animaux, également sur le plan individuel et quotidien.

Si l’on prend l’exemple de la chatte mise dans la poubelle : être végane signifie être prêtE à faire face à ce genre de situation, en sachant comment prendre le chat et en profitant d’une boîte de transport.

Bien entendu cela signifie ici qu’il faille ne pas être loin de chez soi, cela demande en plus de faire vite, etc. Il y a ici beaucoup de paramètres, et ces situations sont toujours difficiles et stressantes pour tout le monde…

Mais il faut construire ici une culture de la compassion, à l’opposé de l’indifférence. Plus du monde a des boîtes de transport, plus on avancera en ce sens.

Il faut également penser, par exemple si on trouve un pigeon – ou un autre oiseau, qu’on peut envelopper celui-ci dans son pull, son blouson ou un foulard etc. Mais dans tous les cas, lorsqu’on trouve un animal en détresse, l’idéal est de disposer de boîtes de transport afin d’organiser un hébergement temporaire et un transport vers une famille d’accueil ou un refuge.

Internet est ici très pratique pour passer le mot : rappelons l’existence de forums comme Rescue, qui est d’une valeur inestimable.

Il ne faut pas hésiter à apprendre les connaissances de base, comme par exemple que pour attraper un chat, ce qui est difficile par ailleurs, il faut le prendre délicatement par la nuque ou plus précisément la peau du cou, tout en soutenant les fesses (sinon avec le poids du chat, on risque de lui déchirer la peau du cou).

Dans tous les cas d’ailleurs, il faut soutenir les fesses de tout animal quand on le prend, afin de ne pas casser sa colonne vertébrale.

Il faut également savoir certaines choses comme le fait que le cochon d’Inde ne synthétise pas la vitamine C et qu’il faut donc lui en proposer systématiquement sous forme de légumes frais, mais aussi par exemple, que le pigeon est exclusivement granivore et qu’il est davantage rassuré quand il fait sombre (d’où la qualité de la photo suivante où un pigeon trouvé blessé se repose dans une boite de transport pour chat).

Toute une culture est à construire, et on peut commencer tout de suite. Il s’agit d’apprendre, d’avoir une pratique conforme à la culture de la libération animale!