Le WWF envoie des millions d’animaux à la mort: manif en Belgique le 16 août

Voici un communiqué de la Coalition Anti-Vivisection de Belgique: un rassemblement aura lieu le 16 août en Belgique, pour protester contre une initiative du WWF…

Sous prétexte de s’occuper de la santé, le WWF assume totalement la vivisection!

La triste vérité sur une des plus grandes associations mondiales pour la protection de la nature.

Depuis des années le World Wildlife Fund (WWF) fait pression sur les autorités aux Etats-Unis, en Europe et au Canada pour mettre sur pied un énorme programme de tests sur les produits chimiques et les pesticides.

Le but de tout ce lobbying du WWF est la mise en place de ce qui risque de devenir un des plus importants programmes de vivisection de tous les temps.

Le WWF a été la force motrice qui a mis le Parlement américain sous pression pour légaliser le criblage des produits chimiques en vue de rechercher leurs éventuels effets perturbateurs du système endocrinien.

En outre le WWF s’est fortement impliqué avec l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) dans la création du programme de grande envergure destiné à tester les produits chimiques. Comme on le voit sur le site de la EPA: « Le WWF a investi des sommes considérables dans le ‘Endocrine Disruptor Screening and Testing Advisory Committee’ de la EPA, ce qui a permis une série d’expériences pour servir de base au programme de criblage et de tests.»

Ce que le WWF et la EPA oublient de mentionner, c’est que sur les 15 plans de recherches recommandés, 10 sont des études de toxicité, qui consistent à faire mourir des animaux ! Le WWF est également occupé à mettre la pression sur les autorités en Europe pour mettre sur pied un programme de recherche du même genre basé sur des expériences sur les animaux.

Sous la pression de groupes centrés sur la protection de l’environnement, comme le WWF, la EPA veut imposer le « Endocrine Disruptor Screening Program », sans prendre le temps d’examiner convenablement les aspects pratiques et logistiques de la mise en œuvre de ce plan de recherches.

Il existe déjà de très nombreuses données sur la toxicité pour beaucoup de substances chimiques que la EPA a l’intention de tester, et même sur leurs éventuels effets perturbateurs du système endocrinien.

Beaucoup d’expériences proposées par la EPA sont superflues, mal décrites et insuffisamment validées. Même si la EPA pouvait réaliser avec succès les expériences prévues, et si elle pouvait en interpréter les résultats (ce qui d’après de nombreux scientifiques est peu probable) on ne saurait toujours pas comment ces informations pourraient être exploitées pour évaluer ou diminuer les risques pour l’homme ou pour le milieu. La question des perturbateurs endocriniens n’est qu’un des aspects d’un ensemble beaucoup plus vaste.

Le WWF a joué un rôle important dans la mise sous pression de l’Union européenne pour qu’elle adapte sa politique de gestion des produits chimiques. Ce qu’on appelle le programme REACH consiste à faire retester des dizaines de milliers de substances chimiques.

On estime entre 12 et 45 millions le nombre d’animaux qui seront utilisés pour des études de toxicité pour REACH.

Pour se défendre le WWF dit que « en l’absence d’alternatives effectives et valides, l’usage limité d’expériences sur les animaux est nécessaire pour la protection à long terme des animaux sauvages dans la nature et des humains dans le monde entier ». Envoyer à la mort des millions d’animaux, c’est ce qu’ils appellent faire un « usage limité » d’animaux d’expérience !

Le Dr Menache, conseiller scientifique de la Coalition Anti Vivisection (CAV) réagit avec indignation : « Il n’y a aucune excuse pour remettre à plus tard la mise en œuvre des méthodes de test modernes qui peuvent remplacer l’utilisation des animaux.
Une stratégie échelonnée comportant du matériel d’origine humaine et des données humaines aura toujours des résultats supérieurs à ceux provenant d’expériences obsolètes sur les animaux. C’est complètement dépassé d’utiliser un nombre énorme d’animaux pour ces études, dans le but de prédire ce qu’une substance fera dans le corps humain ou dans le milieu.
Les différences anatomiques et physiologiques entre l’homme et l’animal sont un obstacle infranchissable. Les stratégies de tests innovantes et spécifiques à l’homme sont un grand pas en avant, tant pour l’homme que pour l’animal
».

Le Dr Menache a envoyé un mail à Carter Roberts, expert du WWF. (Cliquez ici pour voir le mail).

La CAV déplore de devoir donner de la publicité à ce genre de dossiers. Notre but n’a jamais été de dénigrer d’autres organisations. Cependant nos statuts stipulent clairement que nous sommes la voix des animaux d’expérience, c’est pourquoi nous ne pouvons pas nous permettre de passer de telles informations sous silence.

La CAV proteste le 16/08/2011 de 15h à 17h chez WWF Belgique, Bd. Emile Jacqmain 90, Bruxelles!

« La décroissance » n’aime pas les animaux ni les « cobayes »

La décroissance n’a jamais parlé des animaux, ni même de la nature en fait. Ce journal intéressant (dont nous avons parlé ici) défend une écologie sans compromis, mais orientée seulement vers une sorte de sobriété surtout fondée sur l’artisanat.

Cette vision restreinte ne laisse pas de place pour les animaux, mais est-il possible de ne pas en parler au 21ème siècle? Non, bien entendu, et on a droit à un premier article abordant la question, dans le numéro d’avril 2011.

Évidemment le rapport constructif aux animaux ne s’improvise pas, et encore moins quand on est dans un esprit écolo à la française, c’est-à-dire rétif à remettre en cause la tradition française de considérer les animaux comme des « machines. »

Notons d’ailleurs que dans cet esprit français au possible, l’article assume lui-même d’être une provocation !

Voici l’article en question, écrit par Jacques Testart, biologiste français qui, après voir été chercheur à l’INRA (spécialité : reproduction des mammifères domestiques), est à l’origine du premier bébé éprouvette français né en 1982.

Animaux et cobayes

La chronique de Jacques Testart

C’est une chronique pour prendre des coups (mais sans rien gagner, comme d’hab !). A mes risques et périls, je vais donc vous parler de l’utilisation de l’animal en recherche. J’ai souvent entendu la critique d’écolos pas forcément décroissants : « Pourquoi faire souffrir les animaux ? ».

Critique peu pertinente, car l’animal expérimental est désormais très protégé. Mais le débat ne s’arrête pas là…

Si la souffrance imposée aux animaux est devenue exceptionnelle, leur sacrifice est encore trop souvent inutile et pour des expériences sans intérêt réel. Rappelons cependant qu’aujourd’hui, l’État exige une formation spécifique pour la recherche sur l’animal.

Un chirurgien, par exemple, n’a pas le droit d’opérer une souris. Les autorités contrôlent les conditions d’élevage et d’expérimentation, délivrent des agréments, demandent un bilan annuel de ces activités et incitent fortement à économiser les vies animales.

Autre critique, plus savante : « On peut s’en passer grâce au modèle cellulaire in vitro ». Là où ce modèle de culture de cellules est suffisant, tant mieux ! Mais comment ne pas avoir recours aussi, en complément, à un organisme entier quand il s’agit de tester un somnifère ou un anticancéreux, quand il s’agit d’évaluer la viabilité d’un embryon dans différentes situations?

On devrait plutôt se méfier de la propension croissante des médecins à intervenir directement sur l’humain car ils y trouvent beaucoup d’avantages. C’est notamment plus gratifiant, moins cher et vite commercialisable.

Un dernier argument des « anti-vivisection » (terme qui ne s’applique pas aux recherches dont j’ai connaissance) consiste à réfuter l’intérêt de toute recherche : « On s’en fout ! On n’en a pas besoin ! ».

Ce discours s’accompagne-t-il du refus d’assistance médicale quand ces puristes souffrent du sida, d’une jambe fracturée ou d’une coronaire bouchée ? Je ne pense pas que la société de décroissance elle-même doive se passer de recherche, par exemple pour mieux assister les plus démunis ou pour lutter contre les nouvelles épidémies qui nous guettent.

La compassion pour l’animal qui nous est proche est évidemment plus forte. Le mammifère attendrit plus que la grenouille, alors que la mouche drosophile que les chercheurs sacrifient par millions suscite l’indifférence générale.

Le chercheur, lui-même, est mal à l’aise quand son cobaye est un animal domestique (chat ou chien, par exemple) ou sauvage (singe, bien sûr, mais aussi campagnol ou lézard). Il l’est beaucoup moins face à une de ces bêtes, souvent blanches aux yeux rouges (souris, rat, lapin), qui n’existent que pour alimenter la paillasse des laboratoires.

Ces cobayes-là sont nés dans l’animalerie au sein de lignées sélectionnées pour la recherche, consanguines pour éviter la diversité qui altère les résultats, souvent transgéniques afin de fournir un modèle expérimental pour chaque pathologie. Leur identité semble n’être que signalétique et elles mourraient d’être libérées tant elles sont aliénées à la chaleur, aux granulés, au confinement protecteur…

Tout se passe comme si ces créatures de la machine scientifique avaient échappé à leur espèce, comme si elles n’étaient plus de la nature car trop loin du monde sauvage. Alors, l’empathie faiblit pour ces artéfacts de « vraies bêtes » qui ne semblent appartenir au règne animal que par leur fonctionnalité.

Voilà qui interroge la signification du respect de la vie, comme avec ces animaux qu’on élève dans le but de les manger ou face à certains êtres humains qui naissent gravement handicapés. La réponse du philosophe antispéciste américain Peter Singer est de favoriser le recours aux handicapés mentaux plutôt qu’aux singes dans l’expérimentation…

Face à un tel mépris de l’humanité, on s’interroge : que serait la fraternité dans un monde d’hommes « augmentés », à coups de gènes ou de prothèses, ces hommes de fabrique que nous promettent les transhumanistes ?

Précisons tout de suite que la mise en avant par le texte du « philosophe antispéciste américain Peter Singer » est ici une provocation ridicule.

vivisecrUne provocation, car il va de soi qu’il s’agit ici de présenter ceux et celles critiquant la vivisection comme des monstres, des nazis, qui voudraient remplacer les animaux dans les laboratoires par des personnes handicapées !

Une provocation de type ridicule, car Singer, qui n’est d’ailleurs nullement une référence absolue (voire une référence tout court) chez les personnes véganes, n’a pas proposé une telle barbarie.

Il a, de manière tortueuse, expliqué que les vivisecteurs justifient les tests par leurs résultats pour des médicaments importants, et pour les « mettre dans les cordes », il a expliqué que cette « justification » se révélait pour ce qu’elle était, si à la place des animaux, les tests étaient pratiqués sur des humains du même niveau d’intelligence (en admettant que cela puise être un critère).

Il s’agissait pour Singer de montrer le caractère barbare de la vivisection. Rien à voir avec ce qu’affirme Jacques Testart, qui d’ailleurs ment de manière effrontée. Il affirme en effet que :

la souffrance imposée aux animaux est devenue exceptionnelle

Cela est totalement faux. Donnons ici quelques chiffres :

– 1 animal est victime de la vivisection toutes les 12 secondes en France

– 1 animal est victime de la vivisection toutes les 3 secondes en Europe

– 25 animaux (minimum) sont victimes de la vivisection chaque seconde dans le monde.

Ces chiffres montrent que la vivisection n’est en rien « exceptionnelle. » Absolument tout ce qui est production de masse est testé sur les animaux, depuis l’encre des stylos jusqu’au shampoing, voire même le thé !

Si nous sommes végans, c’est justement parce que nous « slalomons » dans les produits, afin d’éviter ceux qui sont testés (peu nombreux en comparaison, mais il y en a : voir une liste ici).

De plus, avec le programme REACH, le nombre de tests sur les animaux va exploser (sans doute 54 millions d’animaux sur 10 ans). Jacques Testart ne peut pas ne pas savoir cela !

Mais apparemment, Jacques Testart se voile la face, comme lorsqu’il affirme que :

Le chercheur, lui-même, est mal à l’aise quand son cobaye est un animal domestique

non seulement il s’agit d’une mise en avant d’une soit disant « morale » chez les vivisecteurs, mais de plus cela est faux. Les libérations de beagles dont nous avons parlé récemment (en Italie, en Catalogne, en Suède) montrent très bien que les animaux non-humains sont tous considérés avec le même regard barbare.

Jacques Testart serait d’ailleurs bien étonné de savoir que des gens prennent des animaux libérés en adoption. Quand il dit au sujet des cobayes nés en animalerie, de manière programmée :

Leur identité semble n’être que signalétique et elles mourraient d’être libérées tant elles sont aliénées à la chaleur, aux granulés, au confinement protecteur…

non seulement, il nie la sensibilité de ces animaux (et ses propres responsabilités), mais il ne « percute » même pas qu’il faut être à leur service, leur donner une vie meilleure !

Jacques Testart fait semblant de poser la question de la vie, mais ses limites sont évidentes : il n’arrive pas à voir en ces animaux autre chose que des « artefacts » qui seraient « sortis » de la nature. Il sépare abstraitement « animaux » et « cobayes. »

Belle preuve que son refus de voir la réalité en face est le produit d’une perspective totalement dénaturée ! Et un moyen de conserver ses privilèges. Au début de son article, Jacques Testart expliquait que son article n’amènerait aucun gain.

En réalité, ce n’est pas le cas, il a bien quelque chose à gagner: le maintien de l’exploitation animale, la mauvaise foi par rapport à la souffrance. Son article, qui se voudrait intelligent et critique, n’est que le reflet de toute une logique d’exploitation et d’oppression!

Déclaration Universelle des Droits de l’Animal et vivisection

Sur le livre d’or, une personne nous fait la remarque suivante :

Bonsoir, J’ai trouvé ceci dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Animal : Article 6 L’expérimentation sur l’animal impliquant une souffrance physique ou psychique viole les droits de l’animal. Les méthodes de remplacement doivent être développées et systématiquement mises en œuvre.

Les scientifiques qui expérimentent sur les animaux comme pour les test de dépendance à la drogue sont donc hors la loi ? Ou alors existe-t-il une exception pour eux ? Pourquoi ne sont-ils pas punis par la loi comme il se doit ?

Il n’est pas difficile de prouver qu’un animal testant des produits de beauté ou les évolutions du cancer souffre de maladies douloureuses pour lui, ou qu’un rat enfermé dans une cage minuscule avec une dizaine de ses congénères en labo est perturbé psychologiquement !

Y’a-t-il une loi concrète qui autorise à ne rien faire pour eux sous prétexte que c’est la « science » ou ferme-t-on simplement les yeux ?

La Déclaration Universelle des Droits de l’animal fut proclamée le 15 octobre 1978 à la Maison de l’UNESCO à Paris. Mais elle n’a pas du tout été acceptée en tant que « loi » par les différents Etats…

La voici pour rappel :

PRÉAMBULE :

  • Considérant que la Vie est une, tous les êtres vivants ayant une origine commune et s’étant différenciés au cours de l’évolution des espèces,
  • Considérant que tout être vivant possède des droits naturels et que tout animal doté d’un système nerveux possède des droits particuliers,
  • Considérant que le mépris, voire la simple méconnaissance de ces droits naturels provoquent de graves atteintes à la Nature et conduisent l’homme à commettre des crimes envers les animaux,
  • Considérant que la coexistence des espèces dans le monde implique la reconnaissance par l’espèce humaine du droit à l’existence des autres espèces animales,
  • Considérant que le respect des animaux par l’homme est inséparable du respect des hommes entre eux,

IL EST PROCLAME CE QUI SUIT :

Article premier

Tous les animaux ont des droits égaux à l’existence dans le cadre des équilibres biologiques.
Cette égalité n’occulte pas la diversité des espèces et des individus.

Article 2

Toute vie animale a droit au respect.

Article 3

  1. Aucun animal ne doit être soumis à de mauvais traitements ou à des actes cruels.
  2. Si la mise à mort d’un animal est nécessaire, elle doit être instantanée, indolore et non génératrice d’angoisse.
  3. L’animal mort doit être traité avec décence.

Article 4

  1. L’animal sauvage a le droit de vivre libre dans son milieu naturel, et de s’y reproduire.
  2. La privation prolongée de sa liberté, la chasse et la pêche de loisir, ainsi que toute utilisation de l’animal sauvage à d’autres fins que vitales, sont contraires à ce droit.

Article 5

  1. L’animal que l’homme tient sous sa dépendance a droit à un entretien et à des soins attentifs.
  2. Il ne doit en aucun cas être abandonné, ou mis à mort de manière injustifiée.
  3. Toutes les formes d’élevage et d’utilisation de l’animal doivent respecter la physiologie et le comportement propres à l’espèce.
  4. Les exhibitions, les spectacles, les films utilisant des animaux doivent aussi respecter leur dignité et ne comporter aucune violence.

Article 6

  1. L’expérimentation sur l’animal impliquant une souffrance physique ou psychique viole les droits de l’animal.
  2. Les méthodes de remplacement doivent être développées et systématiquement mises en œuvre.

Article 7

Tout acte impliquant sans nécessité la mort d’un animal et toute décision conduisant à un tel acte constituent un crime contre la vie.

Article 8

  1. Tout acte compromettant la survie d’une espèce sauvage, et toute décision conduisant à un tel acte constituent un génocide, c’est à dire un crime contre l’espèce.
  2. Le massacre des animaux sauvages, la pollution et la destruction des biotopes sont des génocides.

Article 9

  1. La personnalité juridique de l’animal et ses droits doivent être reconnus par la loi.
  2. La défense et la sauvegarde de l’animal doivent avoir des représentants au sein des organismes gouvernementaux.

Article 10

L’éducation et l’instruction publique doivent conduire l’homme, dès son enfance, à observer, à comprendre, et à respecter les animaux.

Cette déclaration est avant tout une sorte de réflexion philosophique sur les droits de l’animal. Elle est intéressante, certainement. Si on pousse le raisonnement jusqu’au bout, il faudrait logiquement arriver au véganisme…

Seulement, les lois et le droit ne sont pas là pour faire respecter la dignité des animaux. Nous sommes dans une société capitaliste où le profit règne et où les plus pauvres et les plus faibles (les personnes âgées/handicapées, les animaux…) subissent les conséquences de cette soif de profit et de destruction.

Les animaux (de laboratoire pour le cas présent) ne sont considérés que comme du matériel renouvelable à volonté, il est donc malheureusement évident que ce que stipule cette déclaration n’est ni respecté, ni su et même totalement ignoré de manière volontaire !

De toute manière utiliser les animaux pour la vivisection et prétendre vouloir leur respect tout en les rendant malades ou les découpant avec « décence », n’a aucun sens.

Il existe de plus en plus des chartes « d’éthique de l’animal de laboratoire » mais tout cela n’est que pure hypocrisie, car si l’on respecte l’animal on ne l’utilise pas comme matériel de torture.

C’est pour cela que nous ne faisons pas du « droit des animaux » l’identité de notre combat, mais bien la libération animale. La perspective n’est pas la même.

On notera également que en 1959, Russell et Burch édictèrent la règle des 3 R au sujet de la vivisection (voir ici le site de la fondation 3R):

Remplacer l’expérimentation animale chaque fois que possible par une méthode alternative en développant cette dernière (exemple : production des anticorps monoclonaux en culture cellulaire plutôt que par injection des cellules tumorales à des souris réceptrices..) les différents expérimentateurs rajoutent souvent un 4ème R : respect de l’animal, responsabilité des expérimentateurs, qui constitue le fondement des comités d’éthique..

Raffiner les méthodes expérimentales de façon à supprimer la douleur et l’inconfort (par exemple en développant les méthodes d’analgésie et d’anesthésie, ainsi qu’en mettant au point des techniques non invasives telles que l’échographie et la télémétrie..)

Réduire le nombre des animaux utilisés (exemple 1 : l’harmonisation des procédures européennes permet la reconnaissance réciproque des essais toxicologiques effectués dans un pays et supprime donc la répétition des essais nationaux ; exemple 2 : une approche statistique judicieuse sur des animaux standardisés – par un protocole d’élevage plus précis – permet de réduire considérablement les effectifs..)

Le problème de l’utilisation des animaux pour la vivisection n’est donc pas nouveau, et comme on le voit au sein d’une science sans conscience qui n’est que ruine de l’âme, il sera au maximum parlé de réduction et de réforme.

Pour qu’il y ait abolition, il faut un changement de perspective, alors que comme nous l’expliquions dans un article, l’idéologie dominante est clairement anthropocentriste et sa vision de la science va avec (L’emprisonnement et les tests sur les animaux: la norme de la société française).

Et rappelons également l’existence du projet européen REACH, qui va amener encore plus de vivisection…

Pour finir, rappelons l’existence de deux organismes se consacrant à la recherche d’alternatives sérieuses à la vivisection: Antidote et Pro Anima.

L’être humain n’est pas un rat de 70 kg

Vous vous souvenez du projet REACH? Les médias en avaient parlé à un moment: il s’agit d’un programme de la communauté européenne signifiant « enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques« .

Ce programme fait suite à la compréhension plus que tardive que des dizaines de milliers de substances chimiques qui sont employées (plus de 100 000 au total), sans qu’on en connaisse les effets. L’Europe n’évaluait que quelques centaines de molécules par an.

La « solution »: encore plus de vivisection. Mais le toxicologue Thomas Hartung a lancé une vague de critiques, avec un une tribune dans la revue Nature, dans laquelle lui et Costanza Rovida, une chimiste italienne, disent que le projet est gigantesque: au lieu de 27 000 entreprises faisant 180.000 pré-enregistrements pour 29 000 substances en 2008, ce furent 65 000 entreprises faisant… 2 millions 700 000 pré-enregistrements, pour 140 000 substances !

Ce qui signifie que la vivisection s’appliquera à non pas 2,5 millions d’animaux (non humains) sur 10 ans, mais à 54 millions ! En ce moment, la communauté européenne pratique déjà des tests sur 900 000 animaux (non humains) par an.

Thomas Hartung prône donc le développement des méthodes alternatives, dont il est l’un des principaux représentants. Il a lui-même dirigé le Centre européen pour la validation des méthodes alternatives, un laboratoire de la Commission européenne et copréside le septième congrès mondial sur les alternatives à l’utilisation de l’animal dans les sciences de la vie, qui s’est tenu jusqu’au jeudi 3 septembre à Rome. Le 9 juillet, il avait déjà publié, dans Nature, un article rappelant que l’homme « n’est pas un rat de 70 kg »…

On notera qu’évidemment, l’Agence européenne des produits chimiques a rejeté les affirmations de l’analyse faite par Hartung et Rovida…