Polémique stérile et egotrip : Rémi Gaillard, la SPA de Montpellier, la SPA de Paris

Quand on soutient un refuge, on se doit d’être discipliné et de mettre son ego de côté. Le refuge a une histoire, les gens un savoir-faire.

Si on n’est pas d’accord, on en parle en interne, de manière posée. Si, enfin, cela ne nous plaît pas, on part faire mieux, en restant constructif.

C’est une loi élémentaire du travail en refuge, que tout le monde de ce milieu connaît (et applique… plus ou moins).

Rémi Gaillard ne nous avait déjà pas convaincu, c’est le moins qu’on puisse dire (Les 86 heures de Rémi Gaillard dans une cage de la SPA de Montpellier), mais là son outrancière polémique avec la SPA de Montpellier est honteuse et participe à une décrédibilisation des refuges.

« Règlement de comptes entre Rémi Gaillard et la SPA de Montpellier » titre par exemple l’article du Figaro.fr (qui est en pratique le premier site d’information sur le net).

Nous publions ici la position de la SPA de Montpellier et la réponse de Rémi Gaillard. La question n’est pas de savoir si ce dernier a tort dans la polémique : à partir du moment où il lance cette polémique, il a tort.

De plus, il n’est lui-même pas un refuge à lui tout seul et dans sa réponse il flatte son ego de se voir décerner un prix par PeTA (cette association participant de ce fait elle-même honteusement à la polémique). C’est lamentable !

Et à ce cinéma s’ajoute la SPA de Paris, qui en profite pour en rajouter une couche en expliquant que la SPA de Montpellier ne serait pas une vraie SPA… Sans expliquer qu’il y a deux réseaux de SPA (dites de Paris et de Lyon, cette dernière étant une confédération de 260 refuges).

Une attitude vraiment ignoble de la part de la SPA de Paris qui tente de torpiller un « concurrent » par un coup bas…

Toutes ces querelles d’egos, en dehors de tout contenu moral strict – la libération animale sans compromis – est pathétique et contre-productive.

Voici la position de la SPA de Montpellier.

LA SPA DE MONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE S’EXPRIME APRÈS L’ACTION DE RÉMI GAILLARD.

Le 11 novembre 2016, Rémi Gaillard s’enfermait dans une cage, sollicitant du public des dons en désignant la SPA comme bénéficiaire, ne s’autorisant à sortir que pour un montant minimum de 50.000€ (réévalué par lui-même à 150.000€) ou lorsque les 300 chiens présents seraient adoptés. Toute liberté lui a été laissée par la SPA, acteur et partenaire dans l’organisation matérielle de l’événement.

Durant ces jours d’enfermement volontaire, 19 chiens et 38 chats ont été adoptés. Les dons versés directement au compte de la SPA ont été de 37.744€ et sur le site www.leetchi.com de 154.005€. Aucune nouvelle du sponsor Bravoloto, qui devait reverser à la SPA 0.01€ par grille téléchargée.

Le bénéficiaire initial (la SPA) a été requalifié après la fin de l’opération en « association désignée par Rémi Gaillard », pratique qui ne pourra qu’interpeller ceux qui pensaient aider la SPA.
Sans concertation avec la SPA, le 17 novembre 2016, Rémi Gaillard rencontre le Président de la Métropole et le Vice-président en charge de la protection animale pour leur exposer un projet dont la SPA n’avait aucune connaissance : la construction de grands espaces où les chiens évolueraient en
meute.

La SPA œuvre quotidiennement pour la protection animale au sens large :
– maltraitance y compris des animaux d’élevage,
– contrôle démographique des populations animales,
– lutte contre les abandons et promotion de l’adoption,
– médicalisation des animaux des personnes démunies, protection de la faune sauvage,
Les champs d’action sont vastes !

Sans opposition dogmatique mais découvrant fortuitement ce projet « espaces de liberté », la SPA tente d’engager une discussion avec son concepteur : Il est de la responsabilité du Conseil
d’administration d’étudier la mise en œuvre et d’évaluer les conséquences :

– Sur le plan financier : la somme récoltée ne représenterait qu’une petite partie des fonds nécessaires ; c’est la métropole et donc le contribuable, qui devrait en assumer la plus grande partie
– Sur le plan des coûts d’entretien et de gestion pour lesquels aucune étude n’existe
– Sur le plan de l’intérêt des animaux : au plan éthologique, les chiens vivant en meute entrent en compétition hiérarchique avec agressions entraînant souvent des morsures. Le risque de
désocialisation vis à vis de l’homme est réel, et peut rendre problématique l’adoption qui reste, rappelons-le, notre but 1er.
– Sur le plan sanitaire car la surveillance individuelle deviendrait illusoire

Enfin, améliorer le confort des animaux (isolation des box, chauffage pour les animaux à risques : jeunes, vieux, malades) n’est en rien incompatible avec les « espaces de libertés »
Et qu’en est-il des chats, totalement exclus de ce projet???

Autant de questions qu’un Conseil d’administration responsable se devait d’aborder, notamment au cours d’une réunion en présence de Rémi Gaillard qui n’entend ni les avis du personnel ni des bénévoles, se bornant d’exiger la démission du Conseil d’administration, d’invectiver le Président en termes peu avenants.

Comportement qui a choqué l’assistance par son agressivité et le refus de soumettre à la discussion son projet pour lequel il exige maintenant de disposer de l’argent versé par les donateurs au profit de la SPA pour financer sa propre association avec menaces si la SPA ne s’exécute pas :

Extrait du mail de Rémi Gaillard le 19 décembre 2016
« … c’est sous réserve que je ne dévoile rien à la presse, à mes fans et surtout aux donateurs…. j’ai proposé une dernière solution à la Métropole qui est séduite ( ?? ) …La SPA s’engage à reverser
l’intégralité de la cagnotte à une association que je vais créer… Les espaces de liberté et les bureaux de l’association seraient à Villeneuve-lès-Maguelone également, mais ça n’aura rien à voir avec la SPA. En contrepartie, je ne révèle rien, je la ferme. Vous continuez de faire votre vie et je m’en fous… »

Discours qui pourrait relever de faits réprimés par la section II du Code pénal en ses articles 312-10, 312-11 et 312-12.
Soutenue par ses salariés et ses bénévoles, respectueuse du droit et animée par l’honnêteté, la SPA, ne craint aucune mystérieuse révélation et ne cédera pas à des manœuvres d’intimidation relevant du chantage.

La SPA affectera les sommes collectées grâce à la générosité de nombreux donateurs qui ont mis leur confiance dans l’association, à des projets réfléchis et raisonnés pour l’amélioration de la condition des pensionnaires du refuge (chiens ET chats), qui ne compromettent ni leur avenir, ni leurs chances d’adoption et pour le soutien d’autres associations de protection animale et de refuges, souvent en situation difficile voire précaire.

Cette politique est génératrice de résultats tant au regard de la dynamique des adoptions (près de 1800 animaux adoptés en 2016) qu’au regard du taux d’euthanasies qui n’a jamais été aussi bas : 1.61% de chiens en fourrière, 3.09% au refuge ! (chiffre cumulé des chiens malades sans espoir de survie et des chiens dangereux à l’adoption impossible).

La générosité n’a pas besoin d’événements tapageurs pour s’exprimer, tel le legs récent de cette vieille dame qui s’est éteinte , sans bruit. « Tel donne à pleines mains qui n’oblige personne : la
façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne ». Pierre Corneille
Il est regrettable que cette belle action qui a mis en lumière notre SPA et la cause animale en général s’achève de cette façon. Quoiqu’il en soit, la SPA continuera son action avec détermination
et constance.

Merci de votre soutien à tous, de votre générosité et de votre présence à nos côtés depuis et pour de nombreuses années.

La réponse de Rémi Gaillard :

La SPA de Montpellier vient de s’exprimer suite à mon action en cage.
Mon projet pour utiliser l’argent récolté avec vous, ne les a pas vraiment convaincus : marqué par mon expérience, j’ai proposé que les 200.000€ servent avant tout à créer des espaces ouverts pour les animaux.
Je trouve dommage pour tous les animaux et pour toutes les associations qui les défendent d’en arriver là, mais je dois répondre au communiqué de presse de ce refuge.

La SPA : « Le 11 novembre 2016, Rémi Gaillard s’enfermait dans une cage, sollicitant du public des dons en désignant la SPA comme bénéficiaire, ne s’autorisant à sortir que pour un montant minimum de 50.000€ (réévalué par lui-même à 150.000€) ou lorsque les 300 chiens présents seraient adoptés. Toute liberté lui a été laissée par la SPA, acteur et partenaire dans l’organisation matérielle de l’événement. »

Rémi Gaillard : « L’opération a été très médiatisée et je crois que tout le monde se souvient de mes engagements. Moi, je ne considère pas les donateurs comme des distributeurs automatiques de billets et je veux me porter caution pour eux. Durant mon enfermement, j’ai constaté d’importants dysfonctionnements au sein de ce refuge. Depuis ma sortie, je n’ai plus confiance et je préfère le dire.

Concernant l’organisation, je tiens à préciser que c’est le partenaire BRAVOLOTO qui a intégralement produit l’événement. »

La SPA : « Durant ces jours d’enfermement volontaire, 19 chiens et 38 chats ont été adoptés. Les dons versés directement au compte de la SPA ont été de 37.744€ et sur le site leetchi de 154.005€. Aucune nouvelle du sponsor Bravoloto, qui devait reverser à la SPA 0.01€ par grille téléchargée. »

Rémi Gaillard : « BRAVOLOTO a récolté via son application 20.000€ environ, ce qui arrondie la cagnotte à 210.000€. La directrice de la SPA a le numéro de téléphone des gérants, je l’invite à les contacter si elle est inquiète. J’en profite pour rappeler que c’est ce même sponsor qui m’a permis d’offrir 10.000€ à la SPA de Montpellier au mois d’octobre dans une vidéo qui a fait le buzz. »

La SPA : « Le bénéficiaire initial (la SPA) a été requalifié après la fin de l’opération en « association désignée par Rémi Gaillard », pratique qui ne pourra qu’interpeller ceux qui pensaient aider la SPA. »

Rémi Gaillard : « Le bénéficiaire initial, la SPA, a appuyé l’idée du Vice-président en charge de la protection animale, après ma sortie : « Rémi Gaillard doit avoir un rôle de décision dans l’utilisation de la somme récoltée. » Il se trouve que depuis ma sortie, c’est très compliqué de défendre des projets qui sont uniquement destinés à améliorer la vie des animaux du refuge. »

La SPA : « Sans concertation avec la SPA, le 17 novembre 2016, Rémi Gaillard rencontre le Président de la Métropole et le Vice-président en charge de la protection animale pour leur exposer un projet dont la SPA n’avait aucune connaissance : la construction de grands espaces où les chiens évolueraient en meute. »

Rémi Gaillard : « Avant que je sorte de la cage, la directrice de la SPA a déclaré à la presse qu’elle voulait utiliser la cagnotte pour installer des chauffages dans les boxes. J’ai trouvé l’idée largement insuffisante : améliorer des prisons, c’est les légitimiser, c’est entretenir une souffrance insupportable. Après 85 heures, enfermé comme un chien abandonné, je sais que le plus dur, c’est la privation de liberté.

Lors d’un rendez-vous informel, j’ai donc exposé au Maire de Montpellier et au Vice-président en charge de la protection animale un projet novateur : faire de Montpellier un exemple national pour le bien-être animal. J’ai proposé, notamment, de libérer les animaux qui sont dans l’attente d’une famille, en créant des espaces de liberté. La Métropole a proposé de mettre les terrains autour du refuge gratuitement.
La fondation Brigitte Bardot m’a m’expliqué « qu’il existe des alternatives aux barreaux ». Ils m’invitent à visiter le refuge de la Mare Auzou en Normandie, qui semble à la hauteur de ce que tous les animaux méritent (Lien vidéo en commentaire).
Je suis le parrain des animaux de la SPA de Montpellier. Et simplement je souhaite le meilleur pour eux. Je ne suis pas le parrain des dirigeants de la SPA… »

La SPA : « Sans opposition dogmatique mais découvrant fortuitement ce projet « espaces de liberté », la SPA tente d’engager une discussion avec son concepteur : Il est de la responsabilité du Conseil d’administration d’étudier la mise en œuvre et d’évaluer les conséquences. »

Rémi Gaillard : « J’ai rencontré le directeur de la SPA pour lui exposer mon idée. Sa réaction dont l’intérêt m’a semblé uniquement politique m’a déçue. Le refuge est basé sur un territoire appartement à la Métropole et ça pose des problèmes : j’ai un SMS de la directrice qui dit qu’elle espère un gros legs pour racheter les terrains. Ce qui est important pour moi, c’est la liberté des animaux et non sa liberté à elle.
Le président de la SPA m’a exposé des projets qui, selon moi, pourraient d’abord servir ses intérêts. J’ai donc bien compris que mon projet n’était pas une priorité. »

La SPA : « Sur le plan financier : la somme récoltée ne représenterait qu’une petite partie des fonds. »

Rémi Gaillard : « Le président de la SPA a dit à France 3 que j’étais « un idéaliste » et que « 200.000€, ce n’est pas une grosse somme dès qu’il s’agit de construction ». Si la SPA de Montpellier minimise la somme récoltée, je suis d’accord pour travailler avec des personnes de confiance et relever ce défi : Prouver qu’avec 200.000€, de la volonté et des idées, on peut concrétiser beaucoup de projets. »

La SPA : « Autant de questions qu’un Conseil d’administration responsable se devait d’aborder, notamment au cours d’une réunion en présence de Rémi Gaillard qui n’entend ni les avis du personnel ni des bénévoles, se bornant d’exiger la démission du Conseil d’administration, d’invectiver le Président en termes peu avenants. Comportement qui a choqué l’assistance par son agressivité et le refus de soumettre à la discussion son projet pour lequel il exige maintenant de disposer de l’argent versé par les donateurs au profit de la SPA pour financer sa propre association avec menaces si la SPA ne s’exécute pas. »

Rémi Gaillard : « J’ai en ma possession un enregistrement audio d’une réunion qui s’est déroulée le 13 décembre 2016. J’ai proposé au Président et à la directrice du refuge un vote démocratique projet contre projet, à bulletins secrets, pour que les bénévoles et les salariés puissent s’exprimer. J’ai également proposé que les donateurs puissent suivre concrètement l’avancée de l’opération. Tout cela a été refusé.
Contrairement à ce que la SPA laisse entendre, la direction n’est pas vraiment enchantée à l’idée de créer des espaces de liberté. Voici un court extrait d’un enregistrement audio qui laisse perplexe : (Lien en commentaire) »

La SPA : « Extrait du mail de Rémi Gaillard le 19 décembre 2016 « … c’est sous réserve que je ne dévoile rien à la presse, à mes fans et surtout aux donateurs…. j’ai proposé une dernière solution à la Métropole qui est séduite ( ?? ) …La SPA s’engage à reverser l’intégralité de la cagnotte à une association que je vais créer… Les espaces de liberté et les bureaux de l’association seraient à Villeneuve-lès-Maguelone également, mais ça n’aura rien à voir avec la SPA. En contrepartie, je ne révèle rien, je la ferme. Vous continuez de faire votre vie et je m’en fous… » Discours qui pourrait relever de faits réprimés par la section II du Code pénal en ses articles 312-10, 312-11 et 312-12. »

Rémi Gaillard : « La SPA dévoile l’extrait d’un mail que j’ai écrit, clairement sorti du contexte et je suis disposé à livrer l’intégralité des échanges, ça ne me pose aucun problème. C’est un peu chiant à lire en entier, mais les gens pourront se faire leur propre idée. Dans mes mails, y a aussi des pièces jointes comme un article de presse de 2014 : La SPA (de Montpellier) protectrice de ses dirigeants. En fait, j’ai découvert d’autres faits troublants sur la gestion de ce refuge. »

La SPA : « Soutenue par ses salariés et ses bénévoles, respectueuse du droit et animée par l’honnêteté, la SPA , ne craint aucune mystérieuse révélation et ne cédera pas à des manœuvres d’intimidation relevant du chantage. »

Rémi Gaillard : « Comme je l’ai dit, j’ai proposé aux salariés et aux bénévoles de s’exprimer à bulletins secrets. En terme d’honnêteté, il est difficile de faire mieux. Par ailleurs, j’ai appris que plusieurs bénévoles ont été radiés de la SPA. Ils m’ont fait parvenir un dossier que je suis en train d’étudier. »

La SPA : « La SPA affectera les sommes collectées grâce à la générosité de nombreux donateurs qui ont mis leur confiance dans l’association, à des projets réfléchis et raisonnés pour l’amélioration de la condition des pensionnaires du refuge (chiens ET chats), qui ne compromettent ni leur avenir, ni leurs chances d’adoption et pour le soutien d’autres associations de protection animale et de refuges, souvent en situation difficile voire précaire. »

Rémi Gaillard : « Je rectifie : redistribuer la somme récoltée à des petits refuges est une proposition que j’ai suggéré car personne n’étaient d’accord. Proposition qui a d’ailleurs été appréciée par le président lui même, qui n’a pas attendu pour me faire parvenir par mail une liste d’associations de la région. Etonnamment, l’une d’elles à la même adresse que le siège social de sa propre clinique vétérinaire. Une autre est gérée par un membre du CA de la SPA de Montpellier.
Et j’ai des doutes, sur au moins une autre proposition. »

La SPA : « Cette politique est génératrice de résultats tant au regard de la dynamique des adoptions (près de 1800 animaux adoptés en 2016) qu’au regard du taux d’euthanasies qui n’a jamais été aussi bas : 1.61% de chiens en fourrière, 3.09% au refuge ! (chiffre cumulé des chiens malades sans espoir de survie et des chiens dangereux à l’adoption impossible). »

Rémi Gaillard : « Je suis ravi si 2016 est une année exceptionnelle pour les adoptions. Je pense avoir participé activement à ça, puisque je m’engage régulièrement pour sauver les animaux du refuge. Mais j’aimerai que ceux qui n’ont pas la chance de trouver une famille rapidement, puissent avoir une vie descente. Actuellement, c’est seulement une ou deux balades par semaine. »

La SPA : « La générosité n’a pas besoin d’événements tapageurs pour s’exprimer, tel le legs récent de cette vieille dame qui s’est éteinte, sans bruit. « Tel donne à pleines mains qui n’oblige personne : la façon de donner vaut mieux que ce qu’on donne ». Pierre Corneille »

Rémi Gaillard : « Est-ce que cette vielle dame était au courant de ce qui se passe à la SPA de Montpellier ? On ne le saura jamais… Donc je ne parlerai pas à sa place. Que son don honore sa mémoire. »

La SPA : « Il est regrettable que cette belle action qui a mis en lumière notre SPA et la cause animale en général s’achève de cette façon. Quoiqu’il en soit, la SPA continuera son action avec détermination et constance. »

Rémi Gaillard : « Excusez moi de douter de l’action et de la détermination de la SPA de Montpellier. Une chose est sûre, mon seul intérêt c’est le bien être des animaux et je suis tout aussi déterminé à me battre pour eux. »

PS : Je profite de l’occasion pour remercier PETA, plus grande organisation au monde œuvrant pour les droits des animaux, qui vient de me décerner le titre de la personnalité 2016 de PETA.
Merci, je vais pouvoir me la « peta ».

Rémi Gaillard

Voici la position pathétique de la SPA de Paris, qui joue sur l’ambiguité en n’expliquant pas qu’il y a un autre réseau SPA, apportant ainsi la suspicion sur la SPA de Montpellier…

FLASH INFORMATION – RÉMI GAILLARD ET LE REFUGE DE MONTPELLIER

L’action de Rémi Gaillard, contre l’abandon des animaux domestiques que nous avons soutenue en son temps, ne s’est pas déroulée dans un des refuges de la Société Protectrice des Animaux (la SPA).

La confusion est liée au fait que ce refuge utilise le nom de la SPA, bien que ne faisant pas partie de son réseau. La SPA n’est donc en aucune façon mêlée à la polémique en cours entre ce refuge de Montpellier et Rémi Gaillard.

Les 86 heures de Rémi Gaillard dans une cage de la SPA de Montpellier

Que veut dire l’expression « Charity business », bien connue aux Etats-Unis ? Que des gens pratiquent la charité, en obtenant quelque chose en retour : une bonne image dans le public, une notoriété plus grande, etc.

C’est exactement le fond de la démarche de Rémi Gaillard qui, comme le constate Midi Libre, a été « surmédiatisé pendant quatre jours ».

Du grand spectacle, du jeu sur les émotions, dans le mépris de la rationalité, dans le refus de l’universalisme au sens où la compassion doit aller à tous les animaux…

Cela a été un véritable exemple de ce qu’on peut appeler l’américanisation de la société française (non pas qu’il faille, bien sûr, réduire l’Amérique à ce type de travers).

Car Rémi Gaillard n’est pas un amateur du genre : ses vidéos fonctionnent sur le principe de la provocation.

Voici un exemple, avec une vidéo entièrement anti-animaux, en l’occurrence anti-pigeons. 17 millions de personnes ont pu voir Rémi Gaillard déguisé en pigeon géant salissant une voiture venant d’être lavée…

Rien que cette vidéo est moralement intolérable et inacceptable. Notre morale n’est pas divisible et malléable selon l’opportunisme du moment.

Chez Rémi Gaillard, le style consiste d’ailleurs justement en des vidéos agressives et gratuites dans la provocation, avec des dérapages ignobles, comme en 2014 lorsqu’il a mimé des actes sexuels sur des femmes.

Rémi Gaillard n’est donc nullement un progressiste : c’est un de ces « humoristes » qui sont le produit du relativisme général, du divertissement gratuit.

C’est le sens de son opération de charity business : prétendre donner du sens. Il s’est enfermé pendant 86 heures dans une cage de la SPA de Montpellier, appelant à soutenir financièrement la SPA locale (liée à la SPA dite de Lyon, et non pas de Paris) et à adopter les 300 chiens présents.

150 chiens ont été adoptés, 200 000 euros récoltés. C’est le point positif.

Mais à quel prix ? Car là où c’est pervers, c’est que la bataille est bien plus grande.

Au niveau des refuges, déjà : au lieu de valoriser les anonymes, qui travaillent tout le temps, au lieu de mobiliser de manière rationnelle et prolongée, Rémi Gaillard joue sur les sentiments pour le coup d’éclat.

Or, la cause animale paie un prix énorme à ce type d’actions, qui empêche un mouvement rationnel, dans la durée, sur des valeurs claires.

Les fait sont là : les refuges tiennent à bout de bras et ce ne sont pas des aides médiatisées ponctuelles qui changent la réalité.

Le système français des refuges est au bord de l’effondrement et il y a un besoin de soutien pratique, organisé et surtout… fiable, dans la durée !

Ce n’est pas la démarche de Rémi Gaillard, qui ne fait que prolonger sa démarche « vidéo ».

Voici quelques uns de ses propos, larmoyants et émotionnels, à mille lieux des exigences de lutte pour la planète et les animaux :

« Des gens sont venus m’accompagner la nuit, un boulanger m’a apporté des croissants tous les matins, un gars de la sécurité a pleuré en voyant une gamine m’offrir sa tirelire, d’autres m’ont offert leur doudou…

La cagnotte a avancé à coup de centimes même si nous avons eu plusieurs gros donateurs comme Louis Nicollin ou le groupe Shaka Ponk. Des gens sont venus de Nantes, Strasbourg, Melun en train.

Cette chaleur humaine m’a aidé à supporter les nuits. Cette expérience m’a réconcilié avec le genre humain. »

C’est bien beau, mais le genre humain n’est pas la question ici. Il faudrait justement qu’il sache s’effacer !

Et cet anthropocentrisme révèle, c’est le second aspect, qu’il n’y a ici rien pour les animaux en général. Rémi Gaillard n’est pas végan et l’assume clairement, comme ici dans Paris Match :

En juin 2016, vous étiez la voix de la vidéo choc de L214 à propos de l’abattoir de Pézenas et de celui du Mercantour, épinglés pour maltraitance. Depuis, êtes-vous devenu végétarien ?

J’ai arrêté le poulet, le cochon, mais je mange encore du bœuf de temps en temps. J’ai une copine végane qui m’initie. Je n’ai pas encore trop fouillé le sujet pour remplacer totalement la viande.

On retrouve la démarche « animaliste », « antispéciste », etc. qui nie la question du socle moral nécessaire à la cause, au nom d’un « progrès » aux contours flous.

Cependant, nous sommes en 2016 et l’humanité pratique un terrorisme général contre les animaux. C’est quelque chose qu’il faut comprendre rationnellement.

Il n’y a pas de place pour la manipulation des émotions, qui sort de la raison, de la morale.

Rémi Gaillard a payé le prix de cela, d’ailleurs. Le fait de rester quatre jours dans une cage est très dur, il a été sous le choc. Il a souffert notamment des aboiements des chiens : c’est un être sensible, il a compris la cause de l’adoption.

Il s’est mis en jeu émotionnellement, clairement. Lui-même a salué de manière ininterrompue la mémoire de son ami canin qui l’a quitté en 2012. La dignité est réelle.

Toutefois, cette mise en jeu est aussi une mise en scène.

Car ce qu’il a fait est un témoignage typiquement chrétien, s’enserrant parfaitement dans sa stratégie médiatique.

Lui-même ne veut rien changer : il n’est pas devenu vegan, il ne prône pas la libération animale, il n’appelle pas à la bataille. Il témoigne.

C’est là du catholicisme, pas de la révolution.

Alors, évidemment, Rémi Gaillard ce n’est pas l’ALF. Mais posons la question : quelle crédibilité y a-t-il pour quelqu’un mangeant de la viande, portant du cuir, à jouer sur la corde sensible au sujet des animaux ?

Est-ce moral, ou de l’usurpation ?

Ce qui ramène à la question du charity-business.

La société Bravoloto a été un sponsor (il s’agit d’un loto en ligne gratuit pour gagner des bons d’achat, qui a d’ailleurs choqué il y a deux mois pour une publicité graveleuse).

Il y a des stars des NRJ music awards qui ont fait une vidéo de soutien à la va-vite et sans trop savoir vraiment de quoi il en retournait, il devait sortir de la cage en direct au 20h sur le  Grand Journal de canal+, en profitant de cette occasion, pour pratiquer le populisme en demandant que Bolloré double la cagnotte pour qu’il sorte. Il n’est pas sorti, expliquant ensuite que les chiens adoptés ne sortent pas devant les caméras et expliquant : « la télé je les encule, ils peuvent pas m’acheter, je sortirai pas devant les caméras ».

Il a d’ailleurs traité avec la même vulgarité Elie Semoun qu’il a accusé de ne pas pouvoir le soutenir, recevant alors naturellement au passage le soutien de Dieudonné.

Parmi ses soutiens, notons Louis Nicollin, président du club de football de Montpellier connu pour ses dérapages verbaux agressifs et accessoirement 311e fortune de France…

On est ici en plein charity-business quasiment féodal… Sur un fond de jeu émotionnel, de pseudo rébellion populiste, avec aucun contenu rationnel…

Et à ce panorama il faut ajouter les comédiens Jérôme Commandeur et Jarry, Brigitte Bardot, les joueurs de football Geoffrey Jourdren, Laurent Pionnier et Hatem Ben Arfa, les chanteurs Soprano, Christophe Maé, LEJ, Shaka Ponk et Black M, Sylvie Tellier (ex miss france 2002)…

Faut-il être naïf ou faussement naïf pour croire ou faire croire que les beaufs et les riches vont aider à changer les choses…

Voici enfin, pour conclure, le communiqué final de la SPA de Montpellier, plein d’anthropocentrisme, au point qu’on a l’impression que c’est le communiqué de la fin d’une production de cinéma sur un ton un peu « simplet ».

Clap de fin pour Rémi en cage !
Après 4 jours passés en conditions réelles de vie de chien abandonné dans notre refuge, le box 612 est vide, fini la tristesse et l’ennui pour Rémi qui à été adopté ! Certainement un coup de pouce de « Titou » (son poilu disparu) qui veille de là haut sur lui! Car en ce soir de Super lune du 14 novembre 2016, certains vœux se réalisent…

Comme tous nos loulous qui ont eu cette chance, il va pouvoir retrouver enfin une vie de chien normale: la chaleur d’un foyer, la liberté, une nouvelle vision sur le monde sans barreaux à l’horizon, de l’amour et de l’affection…

Merci à Rémi pour cette expérience humaine inédite et très touchante ! Des moments forts en émotions ! Merci pour eux qui ne parlent pas mais ressentent tout ! Merci à tous de l’avoir soutenu !

Les adoptions qui ont eu lieu durant cet évènement ont toutes été méticuleusement encadrées par les bénévoles puis validées par les responsables d’adoption par souhait de qualité des placements, tant pour les animaux que pour leurs futurs propriétaires. Les suivis des adoptions seront bien évidemment effectués comme habituellement. Merci aux adoptants ! Et merci pour les premières nouvelles parvenus.

Merci à chacun d’avoir apporté « sa petite pierre à l’édifice »; très touchante mobilisation et formidable chaîne de solidarité qui permettra d’améliorer les conditions de vie des animaux en détresse ou en transit dans le refuge.

Merci aussi aux sponsors, à l’équipe technique, aux vigiles, aux bénévoles, aux animaliers et personnels du refuge…

Téléchargez et jouez gratuitement sur l’appli bravoloto qui reverse 1 centime par grille pour vous.
http://bit.ly/SauvezRemi

Pour résumer, on a eu ici un refus de la raison, une célébration des attitudes régressives, une logique de témoignage chrétien, une pseudo hargne rebelle, une recherche du spectaculaire…

La société française est, tout simplement, infantile.