« Entre le requin et l’homme, je choisis l’homme »

Heureusement, pas grand monde n’a été dupe de la propagande anti-requins qui a été tenté de se lancer hier en France.

Car, il faut le rappeler, la France ce n’est pas que la métropole, c’est aussi des régions colonisées, comme la Guyane ou la Réunion. Et cela souligne d’autant plus l’importance de la responsabilité des écologistes (radicaux) en France.

Donc, hier, les médias se sont lancés dans une grande offensive anti-requins en affirmant qu’encore une fois un surfeur avait été tué sous les yeux de sa femme, qui plus est lors de son voyage de noces, et alors qu’il est le père d’un enfant de 18 mois. Une telle information, prise comme cela, a de quoi susciter l’émotion.

L’association « Prévention requin Réunion » a évidemment sauté sur l’occasion pour organiser un rassemblement d’une centaine de personnes à la mémoire du surfeur, à la plage des Brisants, à Saint-Gilles (ouest de la Réunion).

Sauf que et heureusement, personne n’a été dupe : en effet, il y avait eu une alerte anti-requins et la personne tuée, un surfeur sans expérience, est sciemment passé outre l’interdiction d’aller dans l’eau.

Ajoutons à cela une connaissance de plus en plus grande de l’écocide que connaît l’océan, et on comprend qu’il y a eu une contre-vague rationnelle de gens refusant le sensationnalisme et la propagande anti-requins

Cette photo est assez terrible, et montre qu’il s’agit d’un drame, pas d’une tragédie : ce n’est pas le destin, la fatalité, qui a frappé, bien au contraire tout est issu d’un choix erroné de la part de quelqu’un.

 Et dans un drame, il faut choisir. Sans doute que, dans 50 ans, les gens porteront un regard méprisant sur une humanité incapable de protéger Gaïa.

Du côté en effet des anti-Gaïa, les choses sont claires. Sur la populaire Radio Free Dom, le député-maire de Saint-Leu Thierry Robert (du parti Modem) a recommencé à parler de prime pour la pêche d’un requin (nous parlions de lui déjà ici), et il affirmé cette sentence :

« Entre le requin et l’homme, je choisis l’homme. »

De notre côté, comme nous l’avions dit dans un article (L’Equipe magazine contre les requins à la Réunion) suscitant par ailleurs quelques réactions anthropocentristes, nous disons : entre le loisir du surf et Gaïa, nous choisissons Gaïa.

Nous disons le loisir du surf et pas les surfeurs, car cela revient au même ; au final, le surf, c’est une pratique totalement éloignée de la réalité des gens à la Réunion, c’est devenu une idéologie à part, rejoignant de plus en plus le golf comme démarche ultra-individualiste et d’ailleurs anti-Nature.

Il faut remarquer ici l’hypocrite défense du choix égocentrique du surfeur tué, faite par Jean-François Nativel, président de l’association Océan prévention Réunion, et partisan ultra-volontaire de la chasse au requin, qui a expliqué au sujet du surfeur en question que « Il n’avait pas les moyens de s’informer du risque requin, ni à l’aéroport, ni sur la plage car celle-ci n’était pas surveillée. »

En clair, il est revenu le temps des colonies : l’aventurier prend l’avion et va directement de l’aéroport à la plage, sans même se soucier de la réalité locale et naturelle…

C’est bien entendu insupportable et ridicule. Les pratiques individualistes se heurtent de plein fouet à la réalité, c’est toute la réalité anthropocentriste qui vacille, car la réalité naturelle ne peut tout simplement pas accepter les fantasmes dominateurs et exterminateurs d’une humanité totalement égocentrique.

L’Equipe magazine contre les requins à la Réunion

C’est une sacrée propagande que livre l’hebdomadaire « L’équipe magazine » de cette semaine. Une propagande anti-requins, forcenée, tout cela au nom du droit égoïste à pratiquer « son » sport, extrême de préférence, comme on l’entend.

Le titre est « La menace« , vraiment lamentable, tout autant que l’explication, révélatrice de l’esprit assumant l’individualisme et le business:

« A cause des attaques mortelles de requins, l’île de la Réunion est devenue la zone la plus dangereuse au monde pour surfer. Champions, pratiquants, commerces… tous souffrent de cette situation. »

Le requin est présenté comme quelqu’un venant déranger les surfeurs présents sur l’île de la Réunion, surfeurs qui n’ont aucune envie de pratiquer « leur » activité avec un « lourd » appareil servant à éloigner les requins. La mer leur appartiendrait, ils auraient tous les droits!

Mais naturellement, le racolage sert à masquer qu’en fait, les surfeurs ne représentent rien à part une poignée d’individus, portée à bout de bras par toute une économie du spectacle, du sport extrême, du virilisme, etc.

L’équipe met en avant les arguments suivants: le surf permet d’avoir des médailles…

Le surf professionnel représente aussi une (petite) économie, qui doit fonctionner, et tant pis pour les requins… Dans l’article, il y a même une personne exigeant que soit annulée la décision de faire d’une zone une réserve marine!

Mais la vérité, l’équipe est obligée de la mentionner. L’île de la Réunion est pauvre, et dans un esprit colonial, les surfeurs veulent des moyens pour pratiquer « leur » sport, aux dépens des requins, aux dépens de la population locale… Ce que l’Equipe magazine est obligée d’avouer est absolument édifiant.

Un caprice de gosses de riches: c’est bien dit. Les surfeurs sont ici un exemple d’individualisme, de mépris de la réalité maritime, de la réalité sociale même. Tous les surfeurs ne sont pas ainsi, fort heureusement, et ils seront tout autant choqués que nous de ce que défend l’Equipe magazine. Mais force est de constater que leur voix est bien trop faible comparée aux autres, qui disposent de l’industrie, de l’idéologie du loisir individualiste et extrême, etc.

C’est un véritable rouleau compresseur qu’il y a contre Gaïa, alors les amiEs de la Nature, ceux et celles qui la reconnaissent (et reconnaissent en faire partie), doivent prendre la parole, doivent agir pour que la planète redevienne bleue et verte!

Tuer 20 requins sans raison, pour le directeur de Nausicaá: « pourquoi pas? »

Dans le nord de la France, se trouve « Nausicaá – Centre national de la mer », qui abrite 40 aquariums (4,5 millions de litres d’eau de mer) qui va avec un musée; 850 000 personnes y passent chaque année.

Officiellement, l’objectif est de « faire découvrir et mieux aimer la mer, élément de vie et source de richesse aujourd’hui et demain. »

Le fait de parler de « source de richesse » est évidemment ce qu’on remarque tout de suite, surtout quand on sait que Nausicaá se situe… à Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français.

Et justement, son président s’est exprimé de manière très parlante concernant « l’affaire » des requins de la Réunion. Il s’agit de l’océanographe Philippe Vallette, qui a donc le titre de « directeur général du Centre national de la mer. »

Lorsque des journalistes lui ont demandé ce qu’il pensait de la décision de tuer vingt requins dans la zone où le surfeur a été attaqué, il a répondu que cela « n’aura aucun impact sur les écosystèmes et si ça peut permettre de calmer les esprits, pourquoi pas ? »

Cette réponse en dit long sur le niveau de toutes les personnes qui font partie de « l’élite » scientifique, et qui sont en fait des fonctionnaires au service de l’exploitation animale et de la destruction de la planète.

Nausicaá est censé être un « centre de culture scientifique et technique » et là on a un propos de quelqu’un censé être un scientifique, donc sage, posé et responsable. Or, que dit-il? Qu’on peut finalement avoir la même attitude qu’à l’époque barbare des jeux du cirque.

A Nausicaá, il y a des animaux dans un aquarium, et il est mis en avant comme « première mondiale » une opération chirurgicale sur un requin gris faisant partie d’un aquarium de Nausicaá.

Évidemment, on a alors tout le discours « moderniste » sur le rôle des zoos pour la conservation des espèces, et patati et patata. Mais là on voit très bien la réalité: ce genre de structure n’a comme seul objectif qu’une totalement délirante quête (impossible et non souhaitable) de domination de la Nature.

On ne peut pas prétendre, comme le fait Philippe Vallette, que la Nature est seulement une question de gestion, et que donc tel un comptable on peut rayer de la carte de la vie vingt requins, simplement pour une opération marketing gouvernemental qui plus est.

D’ailleurs, quand il est parlé de « calmer les esprits », on voit bien que Philippe Vallette n’est pas un démocrate cherchant à aider les gens à avoir une bonne éducation, mais quelqu’un de méprisant considérant que la foule est indigne d’un savoir scientifique et moral concernant l’océan et la vie qu’il abrite.

Le rôle d’un véritable scientifique digne de ce nom aurait été de combattre les préjugés, de prendre la parole en tant qu’océanographe, de choisir le camp de l’océan dans la bataille face à la destruction.

Au lieu de cela, il tient un discours dans la même logique que le conducteur de bulldozer qui se dit: détruisons, vingt hamsters de moins ce n’est pas bien grave… Quelques arbres en moins, ce n’est pas bien grave…

Alors qu’en réalité, c’est précisément dans ce genre de situation que se joue le sort du monde. Les vingt requins, dont le comptable Philippe Vallette considère qu’on peut se « débarrasser » sans souci, sont un symbole de la réalité de l’écocide aujourd’hui.

Des millions, des milliards d’êtres vivants sont liquidés, sans aucune considération, parce que l’humanité considère de manière folle qu’elle est un « empire » à quoi doit tout se soumettre.

Notons au passage l’absurdité de Brigitte Bardot, qui ne semble pas au courant de cette réalité. En fait, elle le sait et en parle pour « dramatiser », mais n’en tire jamais les conséquences, sans quoi elle assumerait la libération animale et la libération de la Terre.

Dans une lettre ouverte à Jean-Marc Ayrault, le premier ministre, elle « rappelle » quelque chose qui ne correspond pas à la réalité (malheureusement):

« Monsieur le Premier Ministre, même si c’est une évidence, il semble urgent de rappeler que la mer appartient d’abord aux espèces marines, c’est leur milieu, leur habitat, vous n’allez tout de même pas encourager une tuerie pour faire plaisir aux surfeurs ? »

Brigitte Bardot ne semble pas au courant que l’océan est le lieu d’une tuerie généralisée chaque jour plus grande, et qu’aucun État du monde ne considère que la mer appartient à la vie qu’elle abrite…

Ni Brigitte Bardot ni Philippe Vallette n’ont compris l’enjeu de notre époque. L’océan est ni plus ni moins qu’en train d’être assassiné!

Positions anti-requins à la Réunion: un écocide assumé

Ce qui se passe à la Réunion est très représentatif de l’idéologie dominante française, car là-bas ce sont les lois françaises qui s’appliquent, et les animaux vivant dans l’océan sont une cible pour l’exploitation animale et l’idéologie de destruction de la planète.

En l’occurrence, c’est « encore » une affaire de requins qui est mise en avant, avec hier un surfer qui a été « attaqué » par un requin, perdant la main et le pied droits. Il faut des guillemets à « attaqué » car le requin n’est nullement un être pratiquant une quelconque violence gratuite; cela n’existe tout simplement pas dans la Nature.

Ce qui se passe est bien plus simple: les humains envahissent toujours plus les zones libres de l’océan. En 2010, l’île de la Réunion n’avait pas connu une seule attaque.

Quand les médias parlent d’une « recrudescence de ce type d’attaque : huit, dont trois mortelles contre des surfeurs, ont été enregistrées depuis une vingtaine de mois », une personne qui a compris la libération animale comprend ce que cela cache.

D’ailleurs, ce qui inquiète surtout les pouvoirs publics, c’est que la zone n’avait pas connu « d’attaques » de requins, et elle est un lieu régulier de compétitions internationales…

L’offensive humaine de l’exploitation animale et de destruction de la planète amène donc des troubles, puis l’idéologie dominante brandit la menace des animaux qui « pullulent », « envahissent » tout ce qu’ils peuvent, etc.!

C’est ce que fait par exemple le député-maire de Saint-Leu à la Réunion, Thierry Robert. Cette personne est un exemple représentatif de barbare des temps modernes, au service de la destruction tranquille.

Il n’a ainsi pas hésité à mettre en avant une chose interdite: publier, il y a une semaine, un arrêté autorisant « la chasse au requin-bouledogue »sur le territoire maritime de sa commune.

Mais ce serait trop peu encore pour en faire un véritable « barbare. » Non, ce qui est encore plus fort c’est que dans la foulée il se proposait de racheter leurs prises aux pêcheurs!

Sur Radio Freedom, il vient d’expliquer que « Nous devons aujourd’hui prendre des mesures radicales pour résoudre ce problème », ce qui est un appel à l’écocide, qu’il assume au point de préciser: « on ne pourra pas éradiquer totalement le risque requin », il regrette ouvertement de ne pouvoir le faire!

Il se vante même d’avoir eu il y a quelques jours une entrevue avec le ministre de l’Outre-Mer, Victorin Lurel, qui l’a amené à retirer son arrêté, parce que: « Le ministre s’est engagé à ce qu’un arrêté préfectoral soit pris la semaine prochaine pour autoriser la pêche au requin. C’est pour ça que j’ai retiré mon arrêté. Je n’ai pas fait machine arrière. »

C’est dire la ligne de ce personnage, qui est tout à fait moderne et libéral: « chacun fait ce qu’il veut » et si des gens qui ont de l’argent veulent faire du surf, alors l’économie doit se placer à leur service, et tout le reste doit être liquidé.

Face à un telle logique, seule l’écologie radicale a du sens. On le voit bien d’ailleurs: EELV fait partie du gouvernement et jamais pour autant n’ira mener de combat pour les animaux et la Nature.

On est là très exactement dans une situation où il y a d’un côté une sorte de monstre qui engloutit la planète et de l’autre une seule ligne de défense possible: la Terre d’abord!

Un tiers des requins vivant dans l’océan sont menacés d’extinction

D’après une étude de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources), un tiers des espèces de requins vivant dans la zone pélagique des océans sont en danger d’extinction, ou menacées ou proches de la menace, notamment à cause de la pêche excessive.

La première étude à déterminer le statut de 64 espèces de raies et de requins vivant dans la zone pélagique des océans révèle que 32% de ces espèces sont menacées d’extinction, principalement à cause de la pêche excessive, d’après le Groupe spécialiste des requins de l’UICN.

La proportion des espèces de requins vivant dans la zone pélagique des océans (c’est-à-dire les parties des océans autres que les côtes ou le fond marin) et menacées d’extinction est plus importante pour les requins pêchés dans les pêcheries de haute mer (52%) que pour l’ensemble des espèces.

« Malgré l’augmentation des menaces, les requins restent pratiquement non protégés dans les océans » indique Sonja Fordham, Président du Groupe Spécialiste des Requins de l’UICN, et directeur de politique pour l’Alliance des Requins (Shark Alliance).

« La vulnérabilité et les lentes migrations de la plupart des requins vivant en haute mer impliquent qu’ils ont besoin de mesures de conservation coordonnées et internationales. Notre étude indique qu’il y a une grave pêche excessive de ces espèces, dans les eaux nationales et internationales, et démontre un besoin clair pour une action immédiate à échelle mondiale ».

L’étude de l’UICN intervient plusieurs jours après la tenue d’un sommet international en Espagne pour les gérants de pêcheries responsables des pêcheries en haute mer de thon dans lesquelles les requins sont pêchés sans aucune limite.

La publication de l’étude coïncide également avec la rencontre d’un groupe de scientifiques internationaux au Danemark visant à formuler des conseils de gestions pour le requin taupe commun de l’Atlantique.

Les experts de l’UICN classent le Grand Requin Marteau et la Mobula Mobular (l’espèce de raie la plus grande au monde) dans la catégorie des espèces mondialement menacées.

Le requin marteau lisse, le Grand Requin blanc, le requin pèlerin et le requin longimane sont considérés comme des espèces vulnérables à l’extinction au niveau mondial, ainsi que deux espèces de requins mako.

Les requins taupes communs sont classés dans la catégorie des espèces vulnérables au niveau mondial, mais ceux vivant au nord-est Atlantique sont classés dans la catégorie des espèces en danger de disparition, tandis que ceux vivant dans le nord-ouest Atlantique sont menacés.

Le Requin bleu, le requin le plus pêché au monde, est dans la catégorie des espèces proches de la menace.

De nombreux requins des océans sont pêchés dans les pêcheries en haute mer de thon et d’espadon. Autrefois considérés comme des prises accidentelles, ces espèces sont de plus en plus visées par les pêcheurs du fait des nouveaux marchés qui se développent dans le monde pour la viande de requins, notamment utilisée dans la soupe d’ailerons de requins.
Souvent, les ailerons sont coupés et le reste du corps du requin est rejeté à la mer, même si ce procédé est interdit.

Les requins sont particulièrement sensibles à la pêche excessive du fait de la lenteur de leur croissance (ils mettent plusieurs années à atteindre la maturité) et du fait qu’ils ont relativement peu de progéniture. Dans la plupart des cas les prises de requins dans la zone pélagique des océans ne sont pas régulées ou non durables.

Vingt-quatre pour cent des espèces qui ont fait l’objet de l’étude de l’UICN sont classées dans la catégorie des espèces proches de la menace, tandis que les informations étaient insuffisantes pour évaluer le statut de 25% des espèces étudiées.

L’étude est principalement basée sur le travail réalisé par le Groupe Spécialiste des Requins de l’UICN. Quinze experts des agences du gouvernement, des universités, d’organisations non gouvernementales, et d’institutions dans le monde y ont participé.

« La réalisation de cette évaluation mondiale des requins et des raies pélagiques fournira une base de données importante pour surveiller le statut de ces espèces essentielles dans nos océans » a déclaré Roger McManus, Vice-Président des Programmes Marins pour le groupe Conservation International.