Reportage sur les vegan de Londres

On peut voir ici un  court reportage sur  le végétarisme et le véganisme à Londres. Le reportage présente ce mode de pensée éthique comme étant quelque chose de « sexy » ! Selon la présentatrice les Anglais auraient rendus « l’ecologie sexy » !! Dans un pays où le véganisme est développé et est un acte militant, entendre ce genre de propos de bobo inculte est horripilant.

Bien que le reportage ait l’avantage de présenter la présence relativement imposante du véganisme à Londres (on notera que 1 Londonien sur 10 ne mange pas de « viande »), le reportage mélange à toutes les sauces végétarisme, végétalisme, le véganisme étant soit à part, soit inexistant, soit une sorte de suite « fashion » du végétalisme. « Fashion » car il n’est pas question de militantisme (sauf à travers les marchandises véganes militantes vendues dans les commerces présentés) ni d’activisme, mais le reportage s’intéresse surtout aux restaurants et boutiques de vêtements vegan…

Bien que le reportage soit très superficiel et assez péteux tout de même (« oui une chaussure vegan ça existe », « eh oui il y a une littérature végane »), il vaut le coup d’être regardé et de se dire que nous pouvons facilement inverser la tendance pour sauver les animaux et la planète…

A condition bien entendu d’avoir une vision claire de la libération animale, une vision absolument sans compromis, une vision qui n’amène pas à se cantonner dans une vie individuelle en faveur de « droits » pour les animaux, mais à s’engager radicalement dans la bataille pour notre planète!

Loving hut… ou bien plus logiquement: les Food not Bombs!

L’idée de proposer de la nourriture végane à très bas prix ou gratuitement existe depuis longtemps. Le camion végétarien dont nous parlions hier est en fait une initiative parmi de nombreuses autres.

La plus connue est bien entendu le « Food Not Bombs », qui se relance sur Paris après une petite période de sommeil. Dans un genre similaire mais éloigné sur le plan qualitatif, on a « loving hut », une chaîne de restaurant vegan mis en avant par une sorte de secte.

Parlons d’abord de Food Not Bombs, bien plus intéressant. Né au début des années 1980 aux USA, il s’agit de proposer gratuitement de la nourriture végane, afin à la fois de servir les personnes défavorisées et de promouvoir le véganisme, tout en critiquant le capitalisme car la nourriture est constituée de récupération d’invendus.

Le nom est bien entendu un appel à une alimentation pacifique, à l’opposé de la fabrication de bombes. A chaque distribution de nourriture, le collectif FNB doit faire une table de presse et avoir une banderole.

On notera que tout comme Earth First ! (ou bien l’ALF, l’ELF), la structure est décentralisée : n’importe qui pouvant former son groupe Food Not Bombs.

Aux USA, Food not bombs a été un élément important de la contestation à la guerre contre l’Irak au début des années 1990, et il s’en est suivi une criminalisation par le FBI.

Ce qui n’a pas empêché son succès grâce à la pugnacité des activistes. Il existe aujourd’hui à peu près 200 collectifs FNB aux USA, et autant dans le reste du monde. Une pensée spéciale va ici à Timur, activiste vegan des FNB assassiné par les nazis en Russie.

Nous avons mis dans notre section activisme un document consistant en un ouvrage consacré au FNB (l’histoire, le principe, les recettes, les conseils, etc.).

Voici l’appel du collectif FNB de Paris :

Réunion de rentrée le 10/09/10

La réunion de rentrée du Food Not Bombs Paris aura lieu le Vendredi 10 Septembre à 18h30 à l’Ecobox, 37 rue Pajol dans le 18é.

On vous attend nombreux pour débattre des projets à venir et nous organiser pour l’année qui arrive !

La réunion débutera par une présentation du Food Not Bombs en général et du FNB Paris en particulier, c’est donc le bon moment pour franchir le pas et venir nous rencontrer.

N’hésitez pas à ramener de bonnes choses à boire et à manger (véganes bien sûr) :D

Dans un genre totalement différent, on a « loving hut. » Là aussi, la nourriture végétalienne est mise en avant.

Mais là il ne s’agit pas d’un projet sans hiérarchie et ne visant pas le profit. Il s’agit d’une chaîne de restaurants dépendant d’une religion ou plus exactement d’une secte vénérant une femme née en 1950 et appelée « Supreme Master Ching Hai. »

Ching Hai signifie « pur océan » en mandarin, la femme en question étant originaire du Vietnam mais ayant vécu à Taiwan.

Chaque loving hut a donc un écran diffusant la chaîne de télévision « Supreme Master TV », parlant de protéger les animaux et les planètes, avec un texte écrit en plusieurs langues. Les restaurants servent de moyen de diffusion du matériel de la secte, dont le mot d’ordre est « Be Green, Go Veg, Save the Planet. »

Le site de la secte est ici (il s’appelle « contact direct avec Dieu »), le site de la télévision sur satellite est , et le « magasin céleste » avec les produits de la « supreme master » est (avec notamment des chapeaux… pour chiens).

D’où vient l’argent de tout ce système restaurants – multiples entreprises – chaînes de télévision ? Mystère et boule de gomme.

Et nous n’avons pas besoin de préciser ce que nous pensons d’une personne s’affirmant moine bouddhiste et s’imaginant que Dieu lui ordonne de s’habiller avec des robes royales, alors que ses partisans l’appellent « Sa majesté royale. »

LTD ne s’intéresse pas à la religion, sauf comme témoignage d’une certaine pensée écologiste… dans les temps anciens. Le culte du « Supreme Master » est une caricature de culte de la déesse mère (voir notre article Pachamama, Kali, la Vierge Marie: les figures des fausses déesses-mères).

Quand nous parlons de Gaïa, il n’y a rien de religieux : Gaïa est un terme qui symbolise pour nous notre planète en tant que lieu de la vie, des volcans aux oiseaux dans le ciel. Gaïa est un terme parlant, qui montre bien que la Terre n’est pas la lune ou Mars !

Et nous n’avons pas besoin de méditation, mais de la libération animale, de la libération de la Terre ! Rien à voir avec les restaurants loving hut, qui sont bien placés et vont dans une perspective de promotion du culte de Ching Hai.

L’emplacement des deux restaurants français sont éloquents : un est à Menton, une station sur la côte d’azur ultra célèbre dans le genre situé juste à côté de Monaco. Le restaurant est bien entendu sur la « promenade du soleil. »

L’autre restaurant, situé sur un grand boulevard parisien, a des prix allant avec la capitale : 10,50 euros la part de quiche, 5 euros la part de gâteau, 2 euros le supplément de chantilly… De quoi faire le bonheur des dandys végétaliens de la capitale, qui en font l’apologie, expliquant même que c’est pas cher !

Heureusement donc qu’à Paris il y a le Food Not Bombs : démocratique pour les gens pauvres, et pas des bourgeois se pavanant dans un restaurant totalement bobo tenu par une secte!

Petit retour sur le Quick Halal (à Lyon cette fois)

Voici deux vidéos absolument édifiantes que nous vous proposons de regarder. Elles sont une démonstration de fumisterie, de n’importe quoi, de mensonge, de manipulation… bref les mots ne peuvent que manquer devant tant de démagogie.

La première est l’occupation d’un « Quick Halal » à Lyon par toute une équipée d’extrême-droite. L’origine, ou plutôt le prétexte de cette occupation est bien entendu le fait de ne pas pouvoir avoir de « bacon. »

Et au milieu de cette revendication, on trouve tout un discours expliquant que… la production de viande halal est cruelle pour les animaux, qu’elle est source de souffrance. Et cela est expliqué alors que les manifestants ont des masques avec des têtes de cochons et entonnent un slogan montrant leur fierté « nationale » de manger du cochon…

D’autant plus que le fond sonore est du même accabit. Voici un extrait des paroles, pour bien comprendre  l’hypocrisie de la personne critiquant la souffrance animale au mégaphone durant l’occupation, alors que le montage vidéo a cette chanson comme fond sonore:

Désormais je veux chanter le cochon
Le pâté, le saucisson.
Répétons sur cet air polisson:
« Qui c’est qu’est bon c’est le cochon. C’est bon. »

Je pourrais dire bien des choses
Sur son talent.
Il a la couleur des roses
Sans leur piquant
Et puis quand on a terminé
Les bons morceaux,
Reste de quoi faire des souliers
Et des pinceaux.

…Et ça c’est beau!

Car il faut noter que la voix disant « …Et ça c’est beau! », ainsi que les nombreux « C’est bon c’est bon c’est bon » sont censés être les cochons eux-mêmes!

En fait la seconde vidéo, celle du clip « officiel » de cette chanson, va avec la première, elle est tout aussi hypocrite! On y voit une sorte de dessin animé où les cochons sont bien contents de savoir qu’ils vont être mangés, et qui le célèbrent, se mettant même à la place du cuisinier!

Une hypocrisie aberrante et bien traditionnelle, qu’on retrouve sur de nombreux « menus » de restaurants, ou constituant les panneaux devant ces restaurants. D’ailleurs les occupants du Quick Halal ne l’ont pas choisi pour rien cette chanson…

Cette chanson « Tout est bon… dans le cochon » est interprétée par Juliette, nom de scène de Juliette Noureddine (le nom de famille ne voulant pas dire grand chose sur le plan culturel, en fait seul son grand-père est d’origine kabyle).

Une manière donc pour l’extrême-droite de revendiquer la « bonne chansonnette » d’autrefois, la France des années 1920 (ou plutôt d’avant 1914), les bonnes vieilles traditions, le terroir, etc.

Eh bien, non! Nous n’en voulons pas de ce terroir, nous en avons assez à faire avec le présent pour aller retourner dans le passé. Nous voulons un monde futur qui soit vegan! Comme nous le disions: Quick, halal ou pas, on en veut pas!