Walter Bond réitère sa position et est salué par les elfes végans

Voici deux nouvelles au sujet de Walter Bond.

La première est qu’une chaîne de télévision américaine l’a interviewé, et on peut le voir brièvement répondre dans cette vidéo (à partir de 1:00). Walter Bond a en effet rapidement interompu l’interview devant les questions hypocrites du journaliste, qui le poussaient en quelque sorte à s’accuser.

Mais il a eu le temps de citer les trois actions pour lesquelles il est accusé, disant à ce sujet :

« Tout ce que je peux dire, c’est que je crois en la libération animale, quel qu’en soit le prix. »

La seconde nouvelle est qu’a eu lieu une nouvelle action de l’ELF au Mexique, action dont le communiqué salue Walter Bond.

Voici le communiqué :

« Dans la nuit du 27 juillet nous avons réalisé un feu de joie avec de la propriété appartenant aux destructeurs et destructrices de la Terre.

Dans les forêts Dinamos de la section de Magdalena Contreras de la ville de Mexico, il y a un projet d’expansion urbaine qui en est encore au début dans les phases de construction.

Cela implique la création de puits profonds qui prendraient l’eau de la rivière avec comme but l’expansion urbaine et le progrès anthropocentrique.

Pour cette raison, les elfes végans sont responsables des sabotages suivants :

-Nous avons bloqué les puits avec des pierres, des briques, des blocs et des gravats, afin d’empêcher l’eau de la rivière de couler dans les tuyaux.

-Nous avons peinturluré les machines et le matériel de construction avec des slogans comme :

« Stop à l’expansion urbaine »

« Pas plus de civilisation des environnements sauvages »

et « Front de Libération de la Terre. »

-Nous avons, en utilisant des engins incendiaires, incendié trois machines, incluant deux bulldozers et une petite machine pour déplacer les gravats : le plus petit enfin a été placé dans le premier sous les pédales, le second a été placé dans la cabine après que la fenêtre a été brisée avec des pierres, et pour le troisième l’engin a été placé sur les câbles.

Nous nous sommes enfuiEs sans laisser de trace.

Les dommages s’élèvent à des milliers de pesos.

Nous voulons être clairEs et affirmer que ce que nous avons fait l’a été en défense de la Terre, qui est détruite chaque jour par l’égo-centrisme et l’autoritarisme ; mais pour chaque environnement sauvage ou semi-sauvage qui est détruit, des centaines de leurs machines et propriétés seront détruites et laissées comme inutilisables.

Que cela serve de leçon aux exploiteurs sur la planète!

Cette action est dédiée au guerrier de la libération animale aux États-Unis, Walter Bond, récemment arrêté pour trois incendies contre des entreprises pratiquant l’exploitation animale. Elle est également dédiée en soutien à Leo en Italie, et à Adrian et Abraham.

Frente de Liberación de la Tierra / Front de Libération de la Terre »

Michel de Montaigne, grand précurseur de la libération animale et de la libération de la Terre

Michel de Montaigne est une grande figure de l’humanisme; né en 1533, il meurt en 1592, et il nous a laissé une oeuvre très intéressante: les Essais.

Plus qu’intéressante, l’oeuvre est formidable, car les thèses de Montaigne préfigurent admirablement celles sur la libération animale et la libération de la Terre.

On a du mal à croire que Montaigne ait vraiment pu écrire cela, tellement ses positions sont radicales, d’une grande modernité, et totalement en porte-à-faux avec l’idéologie dominante.

Sa vision des animaux est ainsi marquée par un profond respect allant jusqu’au refus des hiérarchies. Dans toute son attitude, il récuse les thèses de « l’animal-machine », comme lorsqu’il dit:

« Quand je joue avec ma chatte, qui sait si je ne suis pas son passe-temps plutôt qu’elle n’est le mien ? Nous nous taquinons réciproquement. »

Mais il va plus loin: il reconnaît que les animaux sont sociaux:

« Même les animaux dénués de voix ont entre eux des systèmes d’échange de services qui nous donnent à penser qu’il existe entre eux un autre moyen de communication : leurs mouvements expriment des raisonnements et exposent des idées.

Ce n’est pas loin de ce que l’on voit chez les enfants,
qui compensent du geste la déficience de leur langage.
[Lucrèce, V, 1030]

50. Et pourquoi pas ? Nous voyons bien des muets discuter, argumenter, se raconter des histoires par signes. J’en ai vus qui étaient si adroits, si bien formés à cela, qu’en vérité, il ne leur manquait rien et se faisaient comprendre à la perfection. Les amoureux se fâchent, se réconcilient, se remercient, se donnent rendez-vous, enfin se disent toutes choses avec les yeux.

Le silence même sait prier et se faire entendre.
[Le Tasse, Aminte, acte II] »

Montaigne a donc eu la capacité d’aller au-delà des préjugés. Et il le fait parce qu’il fait partie du courant humaniste, qui affirme des valeurs de civilisation, qui veut élever le niveau culturel.

Sa pensée emprunte ainsi à l’antiquité gréco-romaine:

« Je ne prends guère de bête vivante à qui je ne redonne la clé des champs. Pythagore en achetait aux pêcheurs et aux oiseleurs pour en faire autant. »

Ce qui l’amène jusqu’à considérer que la violence contre les animaux est une base de la violence en général, ce qui vu d’aujourd’hui correspond à la critique du patriarcat (qui commence avec la domestication et la soumission des animaux):

« Je crois que c’est du sang des bêtes sauvages,
que le fer a été maculé tout d’abord.
[Ovide, Métamorphoses, XV, 106]

Un naturel sanguinaire à l’égard des bêtes témoignent d’une propension naturelle à la cruauté.

Quand on se fut habitué, à Rome, aux spectacles de mises à mort d’animaux, on en vint aux hommes et aux gladiateurs.

La Nature, je le crains, a donné à l’Homme un penchant à l’inhumanité.

Personne ne prend plaisir à voir des bêtes jouer et se caresser –  et tout le monde en prend à les voir s’entre-déchirer et se démembrer. »

Ce qui est formidable, c’est que Montaigne arrive donc à une certaine compréhension de Gaïa, parlant des animaux mais également des arbres « et même les plantes. »

Montaigne est ici d’une valeur formidable, digne des pensées qui se sont développées en Asie (jaïnisme et bouddhisme notamment, mais également certains courants musulmans mystiques):

« Qu’on ne se moque pas de la sympathie que j’ai pour elles: la théologie elle-même nous ordonne d’avoir de la mansuétude à leur égard.

Elle considère que c’est un même maître qui nous a logés dans ce palais pour être à son service, et donc que les bêtes sont, comme nous, de sa famille; elle a donc raison de nous enjoindre d’avoir envers elles du respect et de l’affection.

Si on peut discuter de tout cela, il n’en reste pas moins que nous devons un certain respect et un devoir général d’humanité, non seulement envers les animaux, qui sont vivants et ont une sensibilité, mais envers les arbres et même les plantes.

Nous devons la justice aux hommes, et la bienveillance et la douceur aux autres créatures qui peuvent les ressentir.

Il y une sorte de relation entre nous, et des obligations mutuelles.

Je ne crains pas d’avouer la tendresse due à ma nature si puérile qui fait que je ne peux guère refuser la fête que mon chien me fait, ou qu’il me réclame, même quand ce n’est pas le moment. »

Le dernier passage montre bien l’ouverture nécessaire aux animaux, la discipline qu’il y a à reconnaître l’existence des animaux en tant qu’individus: c’est indéniablement révolutionnaire.

Il remet d’ailleurs en cause clairement la domination sur les animaux, la prétention de l’humanité:

« Mais quand je rencontre, parmi les opinions les plus modérées, des raisonnements qui tendent à prouver combien nous ressemblons étroitement aux animaux, combien ils participent de ce que nous considérons comme nos plus grands privilèges, et avec quelle vraisemblance on peut les comparer à nous, certes, j’en rabats beaucoup de notre présomption, et me démets volontiers de cette royauté imaginaire qu’on nous attribue sur les autres créatures. »

Et cette conception, comme la nôtre reliant libération animale et libération de la Terre, va jusqu’à reconnaître la grandeur de « mère Nature. »

Il refuse ainsi de critiquer les Amérindiens et montre même la valeur de la reconnaissance de Gaïa. Les lignes suivantes sont en conflit total avec toute la conception française de soumission totale et complète de la nature (dont le symbole est bien entendu les « jardins la française »):

« Et pourtant la saveur et la délicatesse de divers fruits de ces contrées, qui ne sont pas cultivés, sont excellentes pour notre goût lui-même, et soutiennent la comparaison avec ceux que nous produisons.

Il n’est donc pas justifié de dire que l’art l’emporte sur notre grande et puissante mère Nature.

Nous avons tellement surchargé la beauté et la richesse de ses produits par nos inventions que nous l’avons complètement étouffée.

Et partout où elle se montre dans toute sa pureté, elle fait honte, ô combien, à nos vaines et frivoles entreprises.

Et le lierre vient mieux de lui-même
Et l’arbousier croît plus beau dans les lieux solitaires,
Et les oiseaux, sans art, ont un chant plus doux,
[Properce, I, 2, 10.] »

Ce qui l’amène, chose formidable, à reconnaître que les humains sont des animaux, ce qui est une conception révolutionnaire à son époque, alors que la religion prédomine totalement, mais même aujourd’hui!

« La manière de naître, d’engendrer, de se nourrir, d’agir, de se mouvoir, de vivre et de mourir qui est celle des animaux est si proche de la nôtre que tout ce que nous ôtons aux causes qui les animent, et que nous ajoutons à notre condition pour la placer au-dessus de la leur ne peut relever d’une vision raisonnée.

Comme règle pour notre santé, les médecins nous proposent en exemple la façon de vivre des animaux, car ce mot a été de tout temps dans la bouche du peuple :

Tenez chauds les pieds et la tête;
Au demeurant, vivez en bêtes. »

D’ailleurs, quand il critique les philosophes, qui méprisent les animaux, on voit évidemment la formidable actualité, l’énorme force de celle-ci aujourd’hui encore:

« Chrysippe était aussi méprisant que tout autre philosophe en ce qui concerne la condition des animaux. Mais il avait observé à un carrefour de trois chemins les mouvements d’un chien à la recherche de son maître égaré ou poursuivant une proie qui fuyait devant lui.

L’ayant vu essayer un chemin après l’autre et, après s’être assuré qu’aucun des deux premiers ne portait la trace de ce qu’il cherchait, s’élancer dans le troisième sans hésiter, il fut contraint de reconnaître qu’en ce chien-là s’était opéré un raisonnement du genre : « J’ai suivi mon maître jusqu’à ce carrefour, il faut nécessairement qu’il ait pris l’un de ces trois chemins; puisque ce n’est pas celui-ci, ni celui-là, il faut donc forcément qu’il soit passé par le troisième. »

Fondant sa certitude sur ce raisonnement, le chien n’a plus besoin alors de son flair pour le troisième chemin et n’y fait plus d’enquête, il s’en remet à la raison.

Cette attitude proprement dialecticienne, cet usage de propositions divisées puis reconstruites, l’énumération complète des termes suffisant à entraîner la conclusion – ne vaut-il pas mieux dire que le chien tire cela de lui-même plutôt que de Georges de Trébizonde ? »

Et Montaigne ne fait pas les choses à moitié, reconnaissant le caractère formidable des animaux:

« Nous voyons bien dans la plupart de leurs ouvrages à quel point les animaux sont supérieurs à nous, et combien notre artisanat peine à les imiter.

Nous pouvons toutefois observer dans nos travaux, même les plus grossiers, les facultés que nous y employons, et comment notre âme s’y implique de toutes ses forces. Pourquoi en serait-il autrement chez eux ?

Pourquoi attribuer à je ne sais quelle disposition naturelle et servile les ouvrages qui surpassent tout ce que nous parvenons à faire, que ce soit naturellement ou par le moyen de l’art?

En cela d’ailleurs, nous leur reconnaissons un très grand avantage sur nous, puisque la nature, avec une douceur maternelle, les accompagne et les guide, comme si elle les prenait par la main, dans toutes les actions et les agréments de leur vie, alors qu’elle nous abandonne, nous, au hasard et au destin, contraints que nous sommes alors d’inventer les choses nécessaires à notre conservation ;
et qu’elle nous refuse parfois les moyens de parvenir par quelque organisation et effort de l’esprit que ce soit, à l’habileté naturelle qui est celle des animaux : leur stupidité de bêtes surpasse très facilement pour toutes les choses utiles, tout ce dont est capable notre divine intelligence. »

Nous avons vu qu’il considérait que les animaux pouvaient parler, à leur manière.

Thèse vraie et tellement en avance sur son temps, alors qu’aujourd’hui même cela est encore très largement incompris, en raison de la domination de la thèse de l’animal-machine!

Voici une belle citation du (non moins formidable) Lucrèce, que Montaigne cite:

« Les divers oiseaux ont des chants différents
Selon le temps et certains font varier leur chant rauque
en fonction de l’atmosphère…
[Lucrèce, V, vv. 1078, 1081 et 1083-84] »

Et cela laisse présager le futur, car Montaigne annonce inévitablement l’avenir: une nouvelle communication existera… Avec les animaux!

Telle est la quête de l’humanité: comprendre la nature de sa planète.

Impossible de ne pas voir ici que les fantasmes modernes d’une autre planète habitable, d’une communication extra-terrestre, ne sont que le reflet de notre besoin essentiel de comprendre les animaux, Gaïa dans son ensemble!

« Pourquoi les animaux ne se parleraient-ils pas entre eux, puisqu’ils nous parlent, et que nous leur parlons? De combien de façons parlons-nous à nos chiens! Et ils nous répondent !… Nous conversons avec eux en usant d’un autre langage et d’autres mots que nous ne le faisons pour les oiseaux, les pourceaux, les boeufs, les chevaux : nous changeons d’idiome selon les espèces auxquelles nous nous adressons.

« Ainsi, au milieu de leur noir bataillon
Les fourmis s’abordent-elles
S’enquérant peut-être de leur route et de leur butin.
[Dante, Purgatoire, XXVI] »

Montaigne est un formidable précurseur des thèses que défend La Terre d’abord!

New York : 2000 oies sauvages tuées pour éviter les crashs

Soixante dix-sept collisions entre avions et oies se sont produites ces dix dernières années à New York. Environ 2000 oies sauvages vont être abattues à proximité des aéroports de New York. Cette mesure est destinée à réduire les risques d’accident aérien, ont annoncé les autorités.

En janvier dernier, un vol d’oies avait été à l’origine de l’amerrissage en urgence d’un Airbus sur l’Hudson. La collision avec les oiseaux avait détruit ses moteurs. «Le danger que les oies du Canada pose à l’aviation est devenu évident après cet accident», a déclaré le maire de New York Michael Bloomberg.

Le programme exposé prévoit la capture et la sélection de 2000 palmipèdes sur des terrains municipaux dans un rayon de huit kilomètres autour des aéroports de JFK et de LaGuardia, ont précisé des responsables de la mairie, du ministère de l’Agriculture et des aéroports.
Les responsables environnementaux estiment entre 20 000 et 25 000 le nombre d’oies du Canada stationnées dans la région de New York.

D’autres mesures vont consister à installer dans les parcs des panneaux interdisant de nourrir les oiseaux, et de tenter d’empêcher les rassemblements fréquents de volatiles sur Rikers Island, une île hébergeant un pénitencier à 1,6 kilomètre de LaGuardia. Un porte-parole de la mairie, Jason Post, a assuré que les oies seraient euthanasiées «humainement», par une méthode approuvée par l’Association américaine des vétérinaires.