Dominique Strauss-Kahn n’est pas straight edge

Dominique Strauss-Kahn n’est pas straight edge. On s’en doute, bien évidemment. Mais cela ne coûte rien de le rappeler, car être straight edge n’est à nos yeux pas un choix facultatif, mais quelque chose de totalement logique.

A LTD, nous sommes pour une vie naturelle, c’est ce qui fait que certains nous considèrent en quelque sorte comme des néo-hippies. Pourquoi pas, mais alors les drogues en moins, parce que nous ne pensons pas qu’il faille attendre une « monde supérieur » : la nature nous suffit.

Dominique Strauss-Kahn était lui un insatisfait, et ainsi il cherchait quelque chose en plus. Le pouvoir et l’argent, évidemment, mais comme c’est vide de sens il a voulu encore plus. D’où sa sexualité compulsive, maladive, perverse.

C’est exactement contre cela qu’est né le mouvement straight edge. Être straight edge c’est garder son esprit clair, et donc ne pas chercher à fuir ses pensées en les noyant dans l’alcool, ou bien les drogues, ou encore la sexualité.

Le 3ème « X » du mouvement straight edge est d’une importance essentielle ; faire l’amour et non pas « baiser » est quelque chose qui caractérise les straight edge. Normalement ! Car en France, il existe une forte tradition visant à relativiser cela. Ce qui n’a aucun sens, car être straight edge c’est forcément vouloir construire un couple et certainement pas pratiquer l’amour libre en se cachant derrière le « respect » pour justifier le fait de noyer ses pensées dans la sexualité.

La chanson « Out of step » de Minor Threat, qu’on cite d’habitude pour définir le straight edge, ne contient aucune ambiguïté : « I don’t smoke, Don’t drink, Don’t fuck, At least I can fucking think » qui signifie donc en français « Je ne fume pas, je ne bois pas, je ne baise pas. Au moins je peux penser. »

Dominique Strauss-Kahn, lui, n’était pas vraiment « out of step », qu’on pourrait traduire par « un saut de côté », le fait de se désengager des tendances destructrices (ce que nous considérons comme étant le noyau dur du raisonnement straight edge).

Il ne côtoyait que du beau monde : des politiques, des gens très riches, des universitaires, etc. Et il avait plein d’argent lui-même. Il n’avait aucune raison d’être mécontent du monde où on vit.

Mais nous qui sommes fondamentalement mécontents du monde où nous vivons, alors que notre planète meurt, nous avons toutes les raisons de vouloir tout remettre en cause. D’affirmer qu’il faut vivre simplement, de manière heureuse, et donc avec la nature !

Nous voulons la nature. Et Dominique Strauss-Kahn n’avait pas un mode de vie naturelle, bien au contraire. La nature c’est la coopération, ce n’est pas le fait de toujours courir, de toujours vouloir plus, de toujours s’approprier, sans être jamais satisfait.

Etre vegan straight edge, c’est vouloir vivre simplement et naturellement, sans chercher midi à quatorze heures.

Finissons avec une chanson de Youth of Today, dont le texte est vraiment quelque chose de très parlant (la chanson fait partie d’un EP avec deux autres chansons, dont justement « Disengage »).

A boy a girl a love story

Un garçon une fille une histoire d’amour

But why did it end in misery

Mais pourquoi cela a-t-il terminé dans la misère

Taking our chances getting our thrills

Tentant notre chance d’avoir des frissons

Taking and taking but never getting our fill

Prenant et prenant sans jamais se remplir

And this is what I see a modern love story

Et c’est ce que je vois, une histoire d’amour moderne

Love defined on our TV

L’amour défini par notre télévision

Telling us teaching us what we need

Nous disant nous enseignant ce dont nous avons besoin

Are we in love or just so alone

Est-ce de l’amour ou la solitude

That we’re looking for anyone to hold

Qui fait que nous cherchons quelqu’un à qui se rattacher

And this is what I see a modern love story

Et c’est ce que je vois, une histoire d’amour moderne

When the prey is caught, the thrill is gone

Quand la proie est capturée, le frisson est parti

So we’ll switch partners and move along

Alors nous changeons de partenaires et passons à autre chose

And we won’t use our brains

Et nous n’utilisons pas nos cerveaux

Because our lust is too strong

Parce que notre désir est trop fort

Overlooking the person to whom

Nous négligeons la personne à qui

The body belongs

Appartient le corps

And this is what I see a modern love story

Et c’est ce que je vois, une histoire d’amour moderne

La diffusion de la zoophilie sera-t-elle interdite en France?

Étant pour la libération animale, nous ne sommes pas pour le « libéralisme » concernant le rapport que les humains doivent avoir avec les animaux.

Nous ne sommes pas seulement « contre » un rapport d’oppression et d’exploitation, nous sommes également en lutte pour des rapports nouveaux, positifs.

Voilà pourquoi nous sommes évidemment catégoriquement contre la zoophilie. Le rapport entre les différentes espèces animales d’un côté et l’humanité de l’autre doit se fonder sur des principes stricts, une approche hautement morale.

Nous ne pouvons donc qu’être favorable à la proposition de loi visant à interdire la zoophilie. La zoophilie en France est en effet interdite en tant que pratique, mais rien n’interdit la diffusion d’images et de vidéos zoophiles.

Des députés ont donc demandé l’interdiction de la zoophilie dans les revues, dans les DVD ainsi que sur internet. Il s’agit des députés suivants : Lionnel Luca (UMP), Jean-Luc Pérat (PS), Patrice Debray (UMP), François Calvet (UMP), Yvan Lachaud (NC), Philippe Vitel (UMP), Jean Roatta (UMP), Michel Sordi (UMP), François Sauvadet (NC), Roland Courteau (PS).

Voici un texte type envoyé dans ce cadre:

M. xxxx attire l’attention de Mme la ministre d’État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, sur la diffusion libre de documents à caractère zoophile. Depuis 2004, l’article 521-1 du code pénal a été complété, afin que le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices de nature sexuelle sur un animal soit puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.

Cependant, si cette mesure a permis d’obtenir quelques condamnations, elle a également montré ses limites en ne punissant que les auteurs des actes, et non ceux assurant leur présentation et leur diffusion via Internet ou la vente de DVD et de revues consacrés à la zoophilie.

Cette situation n’est pas acceptable vis-à-vis de la protection des animaux et nécessite que les dispositions prises en 2004 soient complétées afin de réprimer également la promotion, la présentation et la diffusion d’actes zoophiles illégaux. Il lui demande donc les mesures qu’elle envisage de prendre dans ce sens.

Évidemment, cette interdiction est un minimum de type réformiste : pour supprimer la zoophilie de manière authentique, il faudra autre chose, il faudra que les valeurs de la libération animale soient dominantes, tant moralement que matériellement.

Et si nous critiquons le « libéralisme » c’est justement parce que les rares réactions à cette initiative sont très nettes : la « sexualité » ne concernerait que l’individu, qui aurait le « droit » de faire ce qu’il veut !

Une conception « libérale » typique d’une société en décadence, où sont célébrés les rapports de domination, d’exploitation, les rapports de force, et ce jusqu’à des manières raffinées comme le sadisme et le masochisme.

Y compris donc aux dépens des animaux, et cela n’est pas étonnant : les animaux sont les plus opprimés des opprimés.

Leur souffrance est le reflet des valeurs de l’humanité, qui s’impose des souffrances à elle-même et également à tout ce qui est vivant.

Mais de cela, les attitudes libérales s’en moquent bien, au nom de la « liberté » – la « liberté » d’être barbare, opposé à la culture, à la civilisation.

Voici un extrait d’une défense de la zoophilie d’une personne qui se veut « libérée », non zoophile mais considérant grosso modo que la liberté (de l’humain!) est à ce prix :

Si vous surfez beaucoup sur internet, vous êtes souvent amené à voir quelque chose sur le sujet ou une démonstration live. Preuve que comme la chanteuse américaine, la zoophilie est un thème qui intéresse beaucoup de monde peu prêt à le reconnaître.

J’imagine que vous avez eu une mine dégoûtée en voyant ce que le web contient de plus zoophile, ce que je peux comprendre, j’aurais fait pareil. Mais après ? Est-ce pour cela que vous irez voir des zoophiles, un petit chat dans une main et un enfant dans l’autre, pour l’insulter, le juger et le faire arrêter au nom de sa dignité humaine ?

Ce que nous a appris la révolution sexuelle, c’est qu’une sexualité épanouie est la seule condition imprescriptible au bonheur. Vous pouvez avoir un bon boulot, une belle femme ou la voiture de vos rêves, si vous n’êtes pas épanoui dans votre sexualité, tout le reste peut paraître superflu.

La question de la zoophilie n’est donc pas mineure, même si elle est accessoire. Et une société qui en vient à interdire des pratiques sexuelles au nom de la dignité humaine, je ne sais pas pour vous, mais moi ça m’inquiète.

Les libéraux sont vite inquiets qu’on empiète sur leur droit d’exploiter.

Notre réponse à nous est très claire : oui les zoophiles sont nos ennemis, comme toutes les personnes (et ce sont le plus souvent des hommes) qui ne vivent que par la domination, l’oppression.

Oui c’est au nom d’un petit chat et d’un enfant de l’autre qu’il est moralement juste de condamner les zoophiles, au nom de l’humanité, au nom des animaux!

La zoophilie est une pratique barbare, célébrée par des barbares, et sa nature est la même que la pédophilie ou le viol : c’est une pratique de domination, de brutalité sordide.

Ceux qui défendent la zoophilie au nom de la liberté ne font que célébrer leur culte de la domination, tout en prétendant faire l’apologie de la sexualité.

Mais la sexualité humaine la plus épanouie est évidemment celle entre êtres humains unis dans un amour clair et sans arrière-pensées aucune. C’est cela justement le sens de la philosophie straight edge!

Par contre, il n’est pas étonnant qu’une personne ayant fait du sexe un business, comme Brigitte Lahaie, ait une position « libérale » justement:

Pourquoi l’interdire ? Après tout, l’animal n’a pas la conscience (sic).

En fait, l’animal nous renvoie à notre côté animal (re-sic); copuler avec lui, c’est en quelque sorte copuler avec le diable, et c’est bien pour cela que les religions sont si sévères avec ces pratiques.

(…) Il me semble que ces pratiques doivent être condamnées lorsque l’animal est utilisé comme un simple objet, lorsqu’on abuse de lui sans tenir compte de son éventuelle souffrance. Pour avoir déclaré qu’il me semblait moins cruel de flirter avec son chien que de l’abandonner attaché à un arbre au mois d’août, je me suis frottée à des réactions virulentes.

Je ne cautionne pas ces pratiques, mais, soyons sérieux, elles révèlent plus souvent une détresse qu’une cruauté envers l’animal.

Brigitte Lahaie

Dictionnaire émancipé de sexualité

Il faut briser la chaîne de l’oppression, et pour cela il faut refuser par principe toute oppression… sauf celle, temporaire, des oppresseurs, pour que leur culture disparaisse… à tout jamais!