Le flop de la simulation de catastrophe nucléaire à Gravelines

Hier a eu lieu une simulation d’accident à la centrale nucléaire de Gravelines, tout au nord de la France. Voici le principe et l’appel à la population.

Exercice à Gravelines : incident à la centrale à 8 h 04

C’est parti pour l’exercice de sûreté nucléaire à la centrale de Gravelines. Ce matin, un incident est survenu à 8 h 04.

La mobilisation des secours propres à la centrale a été immédiate. Le préfet du Nord a par ailleurs mobilisé l’ensemble des services de secours afin de prendre les mesures nécessaires à la protection des populations et de remédier à cet incident.

Il est demandé aux habitants de la commune de Gravelines et plus particulièrement ceux des quartiers des Huttes et du Pont de Pierre et des communes environnantes de se mettre à l’abri et de rester à l’écoute de la radio France Bleu Nord (Dunkerque 92.6, Calais 100.2 et fréquence régionale 94.7) ou Delta FM (Dunkerque 100.7, Saint-Omer 98.8, Boulogne 100.7) qui diffuseront des messages d’information régulièrement afin d’être tenus au courant de l’évolution de la situation.

La population a été avertie de l’incident par le déclenchement des sirènes installées autour de la centrale et par son système d’alerte.

-Ne restez pas à l’extérieur, rentrez chez vous ou dans un bâtiment clos, fermez toutes les ouvertures et arrêter la ventilation ou la

climatisation. Si vous êtes dans un bâtiment endommagé, rejoignez un bâtiment intact.

– Un véhicule n’assure pas une mise à l’abri efficace.

– Restez calme.

– N’utilisez pas le téléphone fixe ou portable sauf si vous êtes en difficulté pour laisser les secours disposer au mieux des réseaux..

– N’allez pas à l’école chercher vos enfants, ils y sont en sécurité et les enseignants s’en occupent.

– Votre sécurité dépend du respect de ces consignes.

Voici maintenant comment France 3 Nord Pas de Calais présente ce qui s’est passé.

Une partie de la population de Gravelines a été évacuée pour un exercice de simulation d’accident nucléaire.

Plus de 3000 personnes ont été évacuées de leur domicile ou confinées dans des lieux sécurisés à Gravelines. Les habitants ont pariticpé à un exercice catastrophe. Tous les 4 ans le dispositif de sécurité est testé dans le cadre d’un accident nucléaire de la plus importante centrale d’Europe.

Voici maintenant le compte-rendu bien plus « réaliste » de l’association Virage énergie…. On peut également voir des photos ici.

Exercice de crise à Gravelines : un bide pour une opération bidon

Ce mardi 18 janvier, une simulation d’accident nucléaire a eu lieu à Gravelines (Nord), où est située la plus grosse centrale nucléaire d’Europe. Il était prévu d’évacuer près de 3 000 personnes dans deux quartiers, avec des bus spécialement affrétés.

Selon nos observateurs présents sur place, l’opération tant vantée par les autorités s’est révélée un bide :

Une infime minorité de la population s’est rendue aux points de rendez-vous pour l’évacuation, la plupart des gens préférant rester chez eux

Dans un gymnase censé accueillir 350 personnes, seules 25 se sont présentées.

A la maison de quartier des Huttes, un des quatre centres de regroupement des évacués, devaient être accueillies 1600 personnes et 80 bus étaient mobilisés. Elle n’a finalement accueilli que 41 personnes, dont un quart étaient des employés de la mairie…

Le moins que l’on puisse dire est la population n’a pas joué le jeu, et que les autorités ne peuvent prétendre à une opération réussie, démontrant le contrôle de la situation !

Il n’est guère étonnant que les habitants, soumis à une propagande permanente vantant un nucléaire sans risque, ne se sentent pas concernés.

Pour le Réseau « Sortir du nucléaire », au-delà du flop constaté, un tel exercice est une tromperie : en cas d’accident sérieux, les moyens mis à disposition et tant vantés seraient de toute façon dérisoires. Un accident nucléaire majeur ne s’annonce pas, son ampleur ne se maîtrise pas et ses retombées sont irréversibles. Et quid de la réaction de la population en cas d’accident réel ?

Le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle que la seule solution pour prévenir le risque nucléaire est l’arrêt des réacteurs…

C’est possible comme le propose le plan Virage-énergie Nord-Pas de Calais qui inclut la fermeture de la centrale nucléaire de Gravelines !

Train d’enfer : transport La Hague-Gorleben (5-6 novembre 2010)

Nous parlions hier du CASTOR: voici un appel pour des initiatives sur le trajet du transport (Manche, Calvados, Eure, Seine Maritime, Somme, Pas de Calais, Nord, Aisne , Ardennes, Meuse, Moselle, Meurthe et Moselle, Bas Rhin) et tout particulièrement dans les villes de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Nancy, Strasbourg).

On notera toutefois, et c’est important de le noter, que contrairement au mouvement anti-CASTOR en Allemagne, il n’y a pas d’appel à bloquer le convoi.

Appel commun du Réseau « Sortir du nucléaire » et de Greenpeace.

Train d’enfer : transport radioactif record les 5 et 6 novembre 2010. Mobilisons-nous contre le nucléaire et ses déchets dangereux !

Signataires : Réseau « Sortir du nucléaire », Greenpeace

Les déchets nucléaires resteront radioactifs pendant des dizaines de milliers d’années. Arrêtons d’en produire et sortons du nucléaire !

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Les 5 et 6 novembre 2010, onze conteneurs de déchets très hautement radioactifs, issus du retraitement par Areva des combustibles usés allemands, vont quitter La Hague (Manche) pour retourner en Allemagne. Ils seront stockés temporairement dans un hangar sur le site de Gorleben en Basse-Saxe, en attente d’une « solution ».

Ni à la Hague ni à Gorleben : aucune solution satisfaisante n’existe aujourd’hui pour la gestion des déchets radioactifs

Si la Hague n’est pas un lieu de stockage satisfaisant, Gorleben ne l’est pas plus. Ces déchets doivent retourner sur leur lieu de production, car le nucléaire est un choix dont chacun doit assumer les conséquences morales, politiques, financières et environnementales.

Ces déchets doivent donc logiquement retourner à l’envoyeur. En l’occurrence, les centrales nucléaires appartenant aux quatre grands producteurs d’électricité allemands.

Le transport le plus radioactif du monde : aucun transport cumulant en une seule fois autant de radioactivité n’aura jamais été réalisé.

Les rayonnements radioactifs émis par les onze conteneurs « CASTOR » entraînent un risque d’irradiation des cheminots et des populations riveraines des voies où le convoi passera. Le retraitement des déchets nucléaires est directement responsable de la concentration phénoménale de radioactivité de ce convoi.

En France, en Allemagne et ailleurs, le nucléaire est une impasse !

Ce transport-record est l’occasion de rappeler quelques vérités sur les milliers de transports nucléaires qui circulent chaque année dans l’Hexagone, et sur la réalité du retraitement des déchets nucléaires.

Tout transport de matières hautement radioactives comporte des risques réels. Pourtant les populations locales ne sont pas informées du passage des convois, pas plus que des risques associés.

Sous couvert de « tri sélectif » et « recyclage », Areva, dans son usine de la Hague, fait augmenter le volume de déchets radioactifs produits (pour une tonne retraitée, environ 65 m3 de déchets sont produits), la contamination environnementale (rejets gazeux et liquides) mais aussi les risques de prolifération (extraction du plutonium).

Mobilisons nous contre les fausses solutions de l’industrie nucléaire

Les associations environnementales – dont Greenpeace et le Réseau « Sortir du nucléaire » – ont obtenu l’arrêt du retraitement des déchets allemands. Ainsi, si l’Allemagne n’envoie plus ses combustibles usés en France, il reste encore des centaines de tonnes de déchets allemands entreposés dans l’attente d’une solution à la Hague, ou encore dans les centres de stockage de la Manche ou de l’Aube. Le stockage de déchets nucléaires, présenté comme sûr il y a 40 ans, tourne au désastre dans l’ancienne mine d’Asse II en Allemagne. Chaque jour, depuis des années, plus de 12 m3 d’eau entrent dans la mine.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » et Greenpeace appellent à une mobilisation la plus large possible les vendredi 5 et samedi 6 novembre sur le trajet du transport (Manche, Calvados, Eure, Seine Maritime, Somme, Pas de Calais, Nord, Aisne , Ardennes, Meuse, Moselle, Meurthe et Moselle, Bas Rhin) et tout particulièrement dans les villes de Caen, Rouen, Amiens, Arras, Nancy, Strasbourg).

Notre objectif n’est pas d’interférer avec ce convoi mais de faire toute la lumière sur les fausses solutions de l’industrie nucléaire pour gérer ces déchets, que ce soit à Gorleben, à la Hague (Manche) ou encore à Bure (Meuse).

Pour agir près de chez vous, nous mettons du matériel à votre disposition (banderole, affiche, tract, tee-shirts…).

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75 kilos d’uranium dans deux rivières en 2008: pas d’amende pour pollution!

Hier, le tribunal correctionnel de CARPENTRAS a condamné AREVA-SOCATRI à une peine de 40.000 euros d’amende, pour avoir… déversé environ 75 kilos d’uranium dans deux rivières en 2008 (soit en une journée l’équivalent de 27 années de la dose maximale de principe).

Mais l’amende n’est pas là en raison de la pollution… Voici deux communiqués de Sortir du Nucléaire:

14 octobre 2010 : AREVA-SOCATRI condamnée à 40 000 euros d’amende

Le 14 octobre 2010, le tribunal correctionnel de CARPENTRAS a condamné AREVA-SOCATRI à une peine de 40.000 euros d’amende, pour avoir caché à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) le grave incident qui s’est déroulé en 2008 dans ses installations du TRICASTIN.

Le Réseau « Sortir du Nucléaire », qui s’était constitué partie civile, obtient 8000 euros de dommages-intérêts et la publication de la décision dans « La Tribune » et « Vaucluse Matin ».

Nous regrettons cependant que le Tribunal ait relaxé AREVA SOCATRI du délit de pollution de l’eau et que la condamnation reste en deçà des réquisitions du Procureur de la République (qui avait requis 100 000 euros d’amende, ainsi que la fermeture de l’unité de production en cause).

Il s’agit dans tous les cas d’une décision sans précédent, qui est justifiée par la gravité des faits : le 8 juillet 2008, suite à une fuite survenue dans l’usine SOCATRI, filiale d’AREVA, sur le site du Tricastin (Drôme), 75 kg d’uranium ont été rejetés dans les cours d’eau avoisinants.

30 m3 d’effluents chargés d’uranium ont contaminé les eaux superficielles, privant la population d’eau potable et polluant des lieux de baignade fréquentés.

[NLDR: Pas un mot pour la Nature et ses habitants!]

Des niveaux élevés de contamination radioactive ont également été repérés dans les nappes phréatiques et à l’eau du robinet.

Des négligences scandaleuses de la SOCATRI-Areva sont à l’origine de cet « incident » grave. Le Réseau « Sortir du nucléaire » attend de recevoir la copie du jugement pour envisager de faire appel de la relaxe partielle d’AREVA SOCATRI devant la Cour d’appel de Nîmes.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » demande dans tous les cas qu’une inspection indépendante des différents sites du Tricastin soit entreprise afin d’évaluer les risques de pollution de toutes les installations nucléaires, civiles et militaires et que l’environnement et les riverains bénéficient, dans les meilleurs délais, d’une surveillance sanitaire indépendante.

Une inspection inopinée de l’ASN le 10 juin 2010 a encore relevé des négligences concernant l’étanchéité des bassins de rétention. Seule une sortie définitive du nucléaire peut permettre de diminuer les risques dramatiques que la filière nucléaire fait courir à l’environnement, aux salariés et à la population.

Le second communiqué:

14 octobre 2010 : Analyse du verdict par notre avocat

« On a au dossier l’eau du robinet qui était à 70 micron-grammes plusieurs jours après la pollution, mais pour constituer le délit (..) il faut montrer que ça a eu pour conséquence de la rendre impropre à la consommation et une eau impropre à la consommation, c’est une eau qui n’est pas aux normes. Or il n’y a pas de normes », a-t-il dit, appelant le gouvernement à se « saisir de ce vide juridique ».

« Le tribunal relaxe parce qu’il n’y a pas de norme de potabilité de l’eau en ce qui concerne l’uranium ou les matières radioactives en France, il n’y a que des normes-guides de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommandent de ne pas aller au-delà de 15 micron-grammes/litre d’uranium dans l’eau », a-t-il dit.

« Areva profite d’une faille de la réglementation » : Maître Busson, avocat du Réseau « Sortir du nucléaire », a livré son analyse juridique à l’AFP, et explique pourquoi AREVA n’est pas reconnu coupable du délit de pollution des eaux, mais seulement de la dissimulation de l’incident aux autorités.

Projet de réacteur nucléaire EPR à Penly : encore un débat bidon!

Voici le communiqué du réseau Sortir du nucléaire au sujet du « débat public » (évidemment bidon) qui s’ouvre au sujet du projet de Penly (Seine-Maritime). Une campagne est lancée pour contrer le pseudo « débat » et une conférence de presse a justement eu lieu à Rouen pour lancer cette campagne.

Projet de réacteur nucléaire EPR à Penly : encore un débat bidon!

Le nucléaire nuit gravement à la santé, à l’environnement… et à la démocratie !

Fin mars 2010 s’ouvre le débat autour de la construction d’un réacteur EPR à Penly, organisé par la Commission Particulière du Débat Public (CPDP), débat qui se déroulera jusqu’au 24 juillet 2010.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » ne participera pas à ce débat bidon.

En effet, le Réseau « Sortir du nucléaire » considère que cette procédure n’est qu’un simulacre de démocratie dont il n’y a malheureusement rien à attendre. Cette « consultation » ne fait que s’ajouter à la longue liste des débats bidons autour du nucléaire. Une fois de plus, les citoyens sont mis devant le fait accompli !

  • A quoi bon débattre quand la décision de construire l’EPR à Penly en Haute-Normandie a déjà été prise un an auparavant par le président de la République [1], au mépris de la démocratie et des conventions internationales [2] ? On peut donc s’attendre à ce que les pouvoirs politiques tirent la conclusion du débat avant même qu’il ait commencé, comme ce fut le cas pour l’EPR de Flamanville [3].
  • Lors du « débat » de 2005 sur le premier EPR de Flamanville dans la Manche, EDF s’était engagé à ne construire aucun autre réacteur EPR tant qu’elle n’aurait pas une « expérience d’exploitation » du premier [4]. Or, celui-ci n’est toujours pas en service : EDF trahit donc totalement cet engagement. De plus, les déboires du chantier de Flamanville démontrent à eux seuls que l’EPR est une impasse et devrait être annulé immédiatement.
  • Ce prétendu débat constitue en fait un dispositif par lequel l’Etat cherche à canaliser les oppositions, pour obtenir l’acceptation du nucléaire par les citoyens. Pour la Commission qui l’organise, « l’important c’est de participer », mais certainement pas de tenir compte des avis des Français !
    En dépit des appels à la participation des citoyens, au royaume de l’atome, le nucléaire reste le fait du Prince ! Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à dénoncer ce déni de démocratie et rappelle les multiples raisons d’annuler le programme EPR.
  • L’EPR est une technologie extrêmement dangereuse. Il comporte des défauts connus de longue date [5], et les autorités de sûreté nucléaire finlandaises, britanniques et françaises ont déjà émis de sévères réserves sur sa sûreté [6]. Récemment, le Réseau « Sortir du nucléaire » a révélé des documents internes à EDF attestant d’un risque d’accident grave [7]. Il faut donc arrêter immédiatement la construction de l’EPR à Flamanville.
  • Nous rappelons les coûts faramineux de ce réacteur, entièrement à la charge des consommateurs.
  • A l’instar de celui de Flamanville, l’EPR de Penly ne répondra à aucun besoin en électricité [8], puisque la France est déjà depuis longtemps en état de surproduction chronique. A investissement égal, les économies d’énergies et les renouvelables créeraient quinze fois plus d’emplois, pérennes et répartis sur tout le territoire [9], et permettraient de lutter de manière vraiment efficace contre le changement climatique.
  • Enfin, rappelons que la construction d’un nouveau réacteur retardera la transition vers un système énergétique vraiment sobre et propre, perpétuera la dépendance énergétique de la France [10], accroîtra la probabilité d’un accident nucléaire et entraînera la production de nouveaux déchets, pour lesquels il n’existe aucune solution!

Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à l’organisation d’actions de protestation lors des réunions du débat pour dire non à l’EPR et pour dénoncer la politique nucléaire de la France.

Fédération regroupant 872 associations très diverses, le Réseau « Sortir du nucléaire » a toujours été attaché au pluralisme du mouvement antinucléaire : nous respectons donc la position de nos membres qui participeraient au débat public pour y faire valoir leurs arguments contre l’EPR.

Notes :

[1] http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=8&press_id=2274

[2] La Convention d’Aarhus, dont la France est signataire, exige que les citoyens soient consultés avant toute décision !

[3] Pour rappel, le 21 octobre 2004, EDF annonçait que le réacteur EPR serait construit sur le site de Flamanville dans la Manche. Le 24 octobre 2005, M. De Villepin, Premier ministre, déclarait « Au vu des conclusions du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur EPR à Flamanville. »… et le 3 novembre, le débat public sur l’EPR débutait à Lyon !

[4] http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-epr/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf

[5] Les défauts techniques sur la sûreté du réacteur européen à eau pressurisée (EPR), Henrik Paulitz, IPPNW, 2003

[6] http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=633

[7] http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/communiques/affiche.php?aff=670

[8] Réponse d’EDF à un intervenant lors du débat THT : « Vous avez par ailleurs raison lorsque que vous précisez que la construction du réacteur Flamanville 3, si le projet est confirmé à l’issue du débat public, n’a pas pour objectif premier de répondre à l’augmentation de la demande d’électricité. » http://www.stop-tht.org/Les-contributions-pour-contre-l.html

[9] Courant Alternatif pour le Grand Ouest, les 7 Vents du Cotentin, 2006

[10] 100 % de l’uranium utilisé dans les centrales françaises est importé.

La France, leader mondial… de la prolifération ! / Révélations d’une source interne à EDF: l’EPR risque l’accident nucléaire !

Le réseau Sortir du nucléaire a publié coup sur coup deux communiqués très intéressants. Le premier concerne une conférence internationale à Paris pour la promotion du nucléaire:

Les 8 et 9 mars prochain, Paris accueillera une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire, organisée avec le concours de l’OCDE. Ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA, son objectif affiché est de « promouvoir l’usage pacifique et responsable de l’énergie nucléaire », tout en dissuadant de se tourner vers des applications militaires.

Comme on le voit bien ici le nucléaire est une énorme machine à profits, et il y aura du nucléaire en France tant que cette industrie sera forte et prospère. Le second communiqué va de pair avec le premier, puisqu’il s’agit de la publication de documents internes à EDF.

Il tente de casser la dynamique de l’industrie du nucléaire en révélant ses failles, afin que son hypocrisie soit claire aux yeux de tous. Voici le communiqué dans son intégralité:

Révélations d’une source interne à EDF : l’EPR risque l’accident nucléaire !

Le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle des documents confidentiels, divulgués par une source anonyme interne à EDF. Ces documents démontrent que la conception de l’EPR implique un sérieux risque d’accident majeur – risque pris en conscience par EDF pour des raisons de calcul économique. Potentiellement sujet à un emballement dont les conséquences seraient incontrôlables, l’EPR s’avère donc extrêmement dangereux.

Téléchargez les documents confidentiels

Le Réseau « Sortir du nucléaire » a constitué un groupe d’experts pour analyser de façon approfondie ces documents, qui nous ont été envoyés très récemment. Voici les premiers enseignements que l’on peut en tirer, ils sont de première importance.

Certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l’explosion du réacteur à cause d’un accident d’éjection de grappes (qui permettent de modérer, d’étouffer la réaction nucléaire). Ces modes de pilotage sont essentiellement liés à un objectif de rentabilité économique, qui implique que la puissance du réacteur puisse être adaptée à la demande électrique. Ainsi, dans le but de trouver une hypothétique justification économique à l’EPR, ses concepteurs ont fait le choix de prendre le risque très réel d’un accident nucléaire. De plus, l’essentiel des arguments en faveur de l’EPR (puissance, rendement, diminution des déchets, sûreté accrue) s’avèrent faux.

EDF et Areva ont tenté de modifier le pilotage du réacteur : ces efforts n’ont pas abouti à des parades éliminant cette classe d’accidents. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a semble-t-il été tenue à l’écart de ces questions.

Il semble donc bien que la conception de l’EPR accroisse le risque d’un accident de type Tchernobyl, qui entraînerait la destruction de l’enceinte de confinement et la dispersion massive de radionucléides dans l’atmosphère.

Les 8 et 9 mars, Paris accueille une conférence internationale pour inviter 65 pays à se doter de la technologie nucléaire. Cette conférence sera ouverte par Nicolas Sarkozy et animée par le Directeur Général de l’AIEA. Il est scandaleux que la France continue ainsi à faire la promotion du nucléaire en général, et de l’EPR en particulier, alors même que la dangerosité de ce réacteur est aujourd’hui démontrée. Il faut donc abandonner immédiatement la construction de l’EPR en Finlande, en France et en Chine, et annuler impérativement le projet prévu à Penly. Le meilleur moyen d’éviter l’accident nucléaire reste la sortie du nucléaire.

Le scénario accidentel en détail :

Selon les calculs d’EDF et d’Areva, le pilotage du réacteur en mode RIP (retour instantané en puissance) et la disposition des grappes de commande du réacteur peuvent provoquer un accident d’éjection des grappes de commande à faible puissance et entraîner la rupture de l’enveloppe du mécanisme de commande de la grappe (i). Cette rupture provoquerait le passage du réfrigérant en-dehors de la cuve du réacteur nucléaire. La perte de réfrigérant (un type d’accident nucléaire très grave) entraînerait la rupture d’un nombre important de crayons par échauffement du combustible et des gaines (ii) et donc le relâchement de vapeur extrêmement radioactive dans l’enceinte de confinement. Il y a alors un risque important d’excursion critique qui résulterait en une explosion (iii), la puissance du réacteur EPR étant démultipliée de façon extrêmement brutale. Suite aux éjections des grappes de commande à faible puissance (EDG), le réacteur EPR pourrait ne pas se mettre en arrêt automatique (iv). Quelle que soit la configuration des grappes de commande, l’accident d’éjection de grappe de commande entraîne un taux important de rupture du combustible (NCE) et donc un risque élevé d’excursion critique (v).

Pour plus de détails, consultez les documents confidentiels que nous révélons, divulgués par une source anonyme interne à EDF (notamment le document n°1)

Documents confidentiels à télécharger :

1 – Synthèse – Une technologie explosive : l’EPR (non daté non signé)

2 – Bilan de la phase préliminaire de l’étude d’EDG FA3 et perspectives (EDF SEPTEN 05.05.2009)

3 – EPR – Gestion combustible – Lot 1 – Revue de conception du schéma de grappes FA3 du 25/10/2007

4 – EPR FA3 Synthèse de l’étude de faisabilité de l’accident d’éjection de grappe (EDF SEPTEN 09.02.07)

5 – EPR FA3 Synthèse des voies de sortie de la problématique éjection de grappe (EDF SEPTEN 07.05.07)

6 – Note d’étude : Présentation synthétique de l’EPR (EDF SEPTEN 04.05.04)

7 – Note de présentation de la deuxième revue de projet radioprotection EPR (EDF, printemps 2004)

8 – Marges disponibles pour les activités d’exploitation du REP par rapport aux risques de criticité (Hourtoulle Francis. Le 7 décembre 1999)