« Tu veux partager mon sandwich au tofu? »

Nous disons souvent ici que le véganisme est un phénomène nouveau. Il n’était pas possible à l’humanité d’être végan il y a 500 ans, car il faut un point de vue global, planétaire, ainsi qu’un certain niveau de développement économique.

Encore faut-il que le bon choix accompagne le développement économique. D’ici à 2050, cela sera soit le véganisme, soit l’assassinat de la planète… Et cette contradiction est visible partout. En voici une petite démonstration avec quelque chose d’improbable, trouvé dans le magazine Télé loisirs, celui du 11 au 17 septembre 2010, avec en couverture l’ancien footballeur Lizarazu en short de bain.

Il s’agit d’une planche de Titeuf, que l’on retrouve chaque semaine dans Télé loisirs, en fin de magazine.

Incroyable effectivement : c’est un bien un sandwich au… tofu qui est proposé à Titeuf. Bien entendu en soi, c’est totalement anecdotique, et cela ne changera rien. Mais cela montre tout de même qu’il y a un mouvement de fond très net. Qui connaissait le tofu il y a encore quelques années ?

Bien entendu, c’est le copain un peu loser de Titeuf (qui n’est pas végan du tout pour un sou) qui met en avant ce sandwich au tofu, proposé ironiquement en remplacement du chocolat que Titeuf aimerait avoir, sans se faire dépouiller par les plus grands. D’ailleurs, dans cette BD d’une page, cette case est en noir et blanc, pour montrer la « pauvreté » de la proposition faite par l’ami de Titeuf.

Cela souligne toutefois l’existence d’une tendance de fond. Inversement, quelques pages avant la BD dans Télé Loisirs, on a droit à un article digne de la France pétainiste, intitulé « Envie… de terroir Le camembert de Normandie Le goût de la France » avec une photo « idyllique » et mensongère de vaches dans un pré.

Impossible de résister ici à fournir le début de l’article:

« Roi incontesté des plateaux de fromages, il est bien plus que le produit phare d’une région et du pays entier : il est sa saveur, il est la France !

On exagère à peine. Une preuve ? Tous les Français en exil (ou en vacances à l’étranger) qui, rattrapés par le mal du pays, évoquent avec les larmes aux yeux (et l’eau à la bouche) ce qui leur manque par-dessus tout : un vrai bon camembert! »

De telles lignes sont tout de même assez incroyables à lire. Ou finalement pas tant que cela. Les contradictions se creusent de plus en plus…

Vivre vegan au quotidien : un petit guide introductif

Nous avons remanié notre page de présentation des conseils pour la vie vegan au quotidien sur le plan de l’habillement, des cosmétiques et de l’alimentation. Elle est en ligne ici et voici un aperçu, où nous avons par contre enlevé la liste des marques, les grands tableaux nutritionnels et la liste des additifs afin de faciliter la lecture.

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et possibles améliorations!

Comment vivre vegan au quotidien ? Est-ce simple ? Comment se débrouiller ? Voici quelques petits points pratiques devant permettre de s’y retrouver.

Le plus simple est déjà de s’orienter par rapport à trois aspects principaux de la vie quotidienne : l’habillement, les cosmétiques et l’alimentation.

L’habillement

Commençons par l’habillement, qui est le plus facile : il suffit en effet de regarder l’étiquette pour en connaître les composantes. Pour les chaussures, il s’agit d’un autocollant, le cuir étant représenté par un symbole représentant une sorte de peau.

Voici les principales matières d’origine animale que l’on peut retrouver dans l’habillement, et qu’il s’agit donc de refuser : l’alpaga (ou Alpaca), l’angora, le cachemire (ou cahsmere), le cuir, le duvet et les plumes, le feutre, la fourure, la laine, le mohair, la soie.

S’habiller vegan n’est pas difficile du tout ; il faut par contre être persévérant pour faire le tri et ne pas suivre simplement ses envies brutales de consommation. La seule difficulté est posée par les chaussures, beaucoup sont en cuir.

On a alors trois options : se rabattre sur les modèles les moins chers (aux dépens de la qualité toutefois ici, notamment pour les semelles), acheter sur internet des modèles végans comme Vegetarian Shoes (mais les prix sont vraiment très élevés), ou bien finalement de la manière la plus raisonnable, farfouiller dans les différents modèles des différentes marques (le choix étant finalement relativement grand).

Pour pousser le détail jusqu’au bout, certaines marques placent leur logo sur un morceau de cuir (par exemple au dos des jeans) et il convient naturellement de les enlever le cas échéant.

Les cosmétiques

Des trois aspects de la vie quotidienne, les cosmétiques représentent l’aspect le plus contraignant, même si avec la multiplication des magasins bios les éventuelles difficultés sont de plus en plus aisément surmontables.

Il faut en effet connaître la plupart du temps au préalable les marques qui ne testent pas et ne contiennent pas de produits d’origine animale. Dans d’autres pays, cela peut être plus simple et il peut être marqué « vegan » sur le produit (comme les produits vegans de la marque allemande Alverde).

Néanmoins, en France, cela reste très rare. Il faut soit connaître la liste des marques, soit chercher une mention du type « Non testé sur les animaux »en étant ici très prudent car la mention « Produit fini non testé sur les animaux » signifie qu’il y a eu des tests au départ du processus industriel.

Il faut donc qu’il y ait marqué que le produit n’a pas été testé (et pas simplement le « produit fini ») et regarder en plus la liste des ingrédients. Un produit non testé peut ne pas être vegan: voilà un problème…

Voici donc une petite liste des marques dont les produits ne sont pas testés et donc certains sont vegans. Cette liste a été mise à jour fin août 2010.

Liste pour les produits d’entretien et pour les cosmétiques: voir ici.

Petit rappel donc :

HABILLEMENT
Regarder l’étiquette et boycotter les produits d’origine animale, qui sont principalement l’alpaga (ou Alpaca), l’angora, le cachemire (ou cahsmere), le cuir, le duvet et les plumes, le feutre, la fourure, la laine, le mohair, la soie.

COSMETIQUES
Regarder ce qui est marqué sur l’emballage: d’un côté les ingrédients, de l’autre que soit mentionné « produit non testé sur les animaux ».

L’alimentation

L’alimentation végane est très riche et très diversifiée, contrairement au discours dominant. Car le discours dominant ne recherche pas la créativité, mais la consommation de produits apportant le plus de bénéfices.

Ainsi, les supermarchés ne sont pas encore remplis de produits vegans. Il faut donc s’astreindre à une certaine discipline consistant à regarder la liste des ingrédients. Néanmoins, ce qu’on perd d’un côté – une sorte de facilité toute fictive en fait – on le gagne de l’autre : on a une alimentation éthique, diversifiée, saine.

Parlons déjà de ce qu’il faut refuser de prime abord. Être vegan c’est refuser les produits laitiers, les morceaux d’animaux morts (la « viande »), les poissons, les oeufs, les crustacés, le miel.

Ces « produits » sont faciles à reconnaître. Toutefois, de nombreux produits industriels utilisent des produits d’origine animale sans que cela soit visible de prime abord (comme les bonbons haribos par exemple, composés de gélatine). Il faut ainsi connaître le principe des additifs alimentaires – nous en parlerons tout à la fin car c’est relativement secondaire.

Une fois ces produits d’origine animale évités, que reste-il ? En fait un choix immense. Pour connaître ce choix il faut s’intéresser aux fruits et aux légumes bien entendu, mais également:

-aux céréales : le maïs, le blé, l’épeautre, l’avoine, le riz, le quinoa, le millet, le kamut, l’orge, le sarrasin, le sorgho…

-aux légumineuses : la lentille, l’arachide, le soja, la luzerne, le trèfle, le lupin, le haricot…

C’est en effet l’association céréales-légumineuses qui apporte les acides aminés essentiels. Pour une alimentation vegane correcte et ne pas avoir de carences en protéines, il faut absolument comprendre le principe de cette association pratiquée par l’humanité sur tous les continents (comme par exemple avec le couscous originel).

Quand le corps assimile des acides aminés, c’est en effet l’acide aminé le plus faible qui va décider du niveau d’assimilation. La combinaison céréales-légumineuses permet de contourner cet obstacle.

Voici des exemples de combinaison (dans la proportion de ¾ de céréales pour ¼ de légumineuses):

– maïs + haricot
– froment / couscous + pois chiche
– petit épeautre + pois
– riz + lentille
– avoine + pois
– millet / sorgho + haricot
– riz + soja /mungo

A cette « combinaison magique » on ajoutera de la vitamine C, afin de faciliter l’assimilation du fer (à l’opposé il faut éviter de boire du thé ou du café quand on mange).

Voici également d’autres éléments à prendre en compte :

*** pour la riboflavine / vitamine B2, on peut consommer les asperges, les bananes, les haricots, les brocolis, les figues, le chou frisé, les lentilles, les petits pois, les graines, le sésame (Tahin), les patates douces, le tofu, le tempeh, les germes de blé, et les pains enrichis….

*** le niveau de vitamine D dépend de l’exposition au soleil (pour avoir un ordre de grandeur : en été, pour les personnes à la peau claire, il faut exposer le visage, les mains et les avant-bras au moins 15 minutes chaque jour).

*** en ce qui concerne le calcium, on peut s’orienter vers le chou chinois de type Bok Choy, le brocoli, le chou chinois, le chou, le gombo, le navet vert, le tofu, les épinards, les amandes…

*** les besoins en vitamine A peuvent être satisfaits par la consommation de trois portions par jour de légumes jaunes ou oranges, des végétaux à feuilles vertes, ou des fruits riches en bêta-carotène (abricots, melon, mangue, citrouille)…. La cuisson augmente l’assimilation du bêta-carotène, ainsi que le fait d’ajouter de faibles quantités de graisse à la préparation. Couper en tranches et réduire en purée les végétaux pourrait aussi accroître la biodisponibilité du bêta-carotène.

*** POUR LA VITAMINE B12 : elle est essentielle mais il n’existe pas de position scientifique claire à ce sujet. Dans le doute et vue son importance, toute personne vegan depuis au moins quatre ans doit se complémenter en vitamine B12 !!!

L’assimilation de vitamine B12 est elle-même sujette à débat scientifique. La meilleure option est de consommer la « Veg1 », consistant en des pastilles à croquer.

Enfin, voici des tableaux nutritionnels afin d’aider à connaître quelques aliments importants et leur valeur. Juste après on trouvera le passage sur les additifs alimentaires.

[Les tableaux sont en ligne sur la page de présentation.]

Pour finir parlons des additifs alimentaires. Il s’agit des colorants, des conservateurs, des anti-oxydants, des émulsifiants, des stabilisants et des révélateurs de goût.

Certains sont vegans, d’autres pas. Et il y en a beaucoup : il existe en Europe 827 additifs et quelques milliers d’arômes autorisés (aux États-Unis, près de 3 000 additifs sont recensés). C’est donc un casse-tête, car ceux-ci sont en effet mentionnés, mais soit sous leur nom scientifique, soit par un code: ce sont les fameux E (pour Europe) suivi de trois chiffres (de 100 à 927).

L’alternative est donc : soit éviter les produits ayant des additifs (ce qui n’est pas nécessairement mauvais vue leur dimension parfois nocive pour la santé), soit avoir la liste sur soi lors des achats.

Voici la liste des additifs qui sont vegans; les autres sont à considérer comme ne l’étant pas, ou bien possiblement pas; toutefois nous rappelons que les listes diffèrent parfois, en raison de l’opacité de l’industrie et de la difficulté à connaître exactement les composants ou le processus de fabrication.

Nous vous engageons donc plutôt à éviter les additifs (et à privilégier le bio quand on peut), et à vérifier selon différentes sources pour être vraiment sûr, même si le degré de certitude est à relativiser. Attention ici aux sites religieux, dont les critères ne sont pas vegan: par exemple un additif issu de l’utilisation de matières d’origine animale interdite par une religion pourra être considéré comme sans rapport avec les matières d’origine animale en question…

[La liste est disponible sur la page de présentation.]

Du tofu pour les riches, Mc Do pour les pauvres?

Voici un compte-rendu du Figaro qui est très exactement ce dont nous ne voulons pas! Nous ne voulons pas de cette culture, nous voulons l’écologie radicale et la libération animale! Nous mettons en gras quelques passages très « croustillants », ou plus précisément insupportables.

Evidemment il y aura certains mauvais esprits pour expliquer que c’est une « avancée ». Ces gens là ne veulent pas du combat, alors ils vont se réfugier chez les riches, en allant quémander une petite part, jouant sur la corde de la « santé » afin de mieux se vendre. Quant aux animaux, ou la planète, ou leur dignité…

Du tofu chez Soya

08/10/2009 | Mise à jour : 12:43

Voici quelques produits à remettre au centre de nos assiettes pour renforcer notre système immunitaire. En bonus : nos bonnes adresses pour les déguster dans la capitale !

Pourquoi ? Pour les messieurs anticholestérol et les miss au régime : faible apport calorique, fort apport en protéines et texture sensuelle de rigueur s’il s’agit de tofu soyeux. Mais encore ? Il prévient le cancer du sein et convient aux allergiques au lait. What else ?

Où ? Chez Soya, la cantine à ­bobos qui réconcilie le côté ­veggie-bio et le glamour sur fond de petites tables d’hôtes en bois et déco industrielle. Mais aussi pour l’allure de la clientèle – demoiselles esprit Isabel Marant et jolis garçons hétéros – et ses assiettes : merveilles de mezze, couscous et lasagnes de folie.

Indications : un menu-prescription avec un avertissement pour chaque produit destiné aux anti-gluten (nouvelle diète hype !) et aux amateurs d’assiettes au total look végétalien.

Effets secondaires : panneau sens interdit pour les accros à la viande.

Soya, 20, rue de la Pierre-Levée, XI e. Tél. : 01 42 49 03 21. Tlj sf dim. et lun. soir. Menu déj. à 15 €, carte env. 20 €.