Les jardins anglais : fausse irrégularité, vraie domestication

Les jardins anglais sont un style particulier de jardin, qui prend en fait même à contre-pied le principe du jardin à la française, en apparence du moins.

Ici, pas de figures géométriques : les chemins sont sinueux, à travers une végétation laissée libre, tout au moins à ce qu’on peut « imaginer » en se promenant. Ce qui compte ici c’est l’esprit reposé du peintre, qui admire un paysage pittoresque. On peut penser aux poèmes de Verlaine, ou à la peinture impressionniste, avec une dimension moins triste et plus pittoresque.

Pittoresque, et donc romantique et surtout… fictif. Le jardin à l’anglaise est extrêmement organisé. Il donne l’illusion de laisser libres les personnes se promenant, mais celles-ci débouchent immanquablement sur différents points de vue, que l’on doit qualifier de « romantique. »

Le jardin à l’anglaise est en effet né comme objet de raffinement, dans une Angleterre ayant brisée la monarchie absolue et où les classes possédantes, au 18ème siècle, témoignent de leur esprit d’indépendance avec de tels jardins.

Si les jardins à la française sont l’expression d’un pouvoir central organisant géométriquement des grands espaces symboles de pouvoir, le jardin à l’anglaise est né dans une aristocratie égayant ses petits domaines.

Les jardins anglais et à la française ne s’opposent donc pas : ils sont simplement des « décors » destinés à des élites différentes.

L’abondance de la diversité et les nombreuses couleurs des jardins anglais ne célèbrent donc pas la nature, mais le promeneur, riche propriétaire.

Au début du 18ème siècle en effet, ces jardins naissent sous la forme d’un prolongement d’un autre jardin, débouchant finalement sur la campagne (normalement, avec un lac), à travers des paysages censés évoquer l’antiquité (avec des temples, etc.).

Puis Lancelot Brown, connu sous le nom de Capability Brown, développe ces jardins dans ce qui sera le jardin anglais, symbole national d’une Angleterre où les aristocrates se lancent dans le capitalisme naissant.

Son surnom « Capability » vient de son côté commercial, puisqu’il assurait à ses riches clients que leur domaine avait de bonnes « capacités » à être transformé. Il a organisé 170 jardins dans les domaines des familles les plus riches, dans un esprit de confort tel que les riches l’exigeaient.

La composition des jardins devient alors sobre et sensuelle, régulière par certains aspects et « sauvage » par d’autres. Cet aspect pittoresque, et par là romantique, aura un grand succès en Europe, et notamment en France.

Le second Empire, qui consiste en le règne de Napoléon III, fera logiquement des jardins anglais le style officiel.

Car c’est ici un mélange de romantisme aristocrate et de naturalisme bourgeois : au plaisir tranquille et imaginaire d’une nature belle « dans le passé » s’associe la mentalité industrielle qui font que les parcs comportent des fermes-écoles, ainsi que des fermes destinées aux enfants des villes pour qu’ils assimilent l’esprit de domination de la nature.

Quant à l’Angleterre, elle connaît un second bouleversement de son type de jardin, qui adopte des manières bourgeoises : espaces fragmentés plein de couleurs et « virtuosité » de différentes espèces se conjuguent pour une atmosphère « plaisante. » Aux grottes viendront s’ajouter des pagodes, symbole d’exotisme colonial.

Voici comment un inspecteur des Ponts et Chaussées et directeur de travaux à Paris, expert en jardins, présente cela en 1867, dans une analyse des promenades parisiennes, dont il a été un des principaux penseurs : c’est en effet Jean-Charles-Adolphe Alphand qui a aménagé les jardins des Champs-Élysées, le parc Monceau, le parc Montsouris, le bois de Boulogne, le bois de Vincennes, le parc des Buttes-Chaumont, etc.

Pour comprendre cette longue et intéressante citation, il faut connaître le mot « agreste » utilisé au début du texte. On appelle « agreste » les plantes qui ne sont pas taillées, ou bien recevant le même genre de traitement que les plantes des champs.

Alphand appelle ainsi « agrestes » les jardins anglais, et son point de vue est vraiment très utile, puisqu’il n’oppose pas jardins anglais et à la française, mais comprend (sans comprendre) que leur fonction sociale n’est pas la même à la base…

« Les jardins agrestes ont été créés dans le Nord, parce que c’est là leur véritable patrie, le climat qui leur convient réellement.

L’Angleterre n’a jamais été attachée comme la France et l’Italie, au style classique, à l’architecture symétrique ; elle repousse encore à présent les formules systématiques auxquelles nos artistes se sont assujettis.

Faut-il en attribuer la cause à sa situation insulaire, qui l’isole des autres nations ; ou bien à cette facilité pour les voyages qui permet à ses artistes de visiter des peuples ayant des arts très différents ? Nous pensons qu’il faut surtout tenir compte de son climat.

Dans cette atmosphère brumeuse, où le passage est doucement estompé, les plans se détachent par masses successives, qui fuient en prenant des tons bleuâtres.

Le soleil tantôt projette des ombres qui détachent vigoureusement les objets sur des fonds brillants, et tantôt enlève les premiers plans en lumière, sur des fonds noyés dans une vapeur grise.

On ne peut imaginer rien de plus poétique que ces paysages au ton doux, et que le mouvement des vapeurs semble animer.

C’est un décor sans cesse modifié par des effets inattendus, et qui ne peut se reproduire dans les contrées du Midi, baignées d’une lumière égale. Aussi les dispositions régulières, dont l’effet est imposant en Italie, perdent beaucoup de leur valeur sous le ciel nuageux du Nord.

En Angleterre, mais surtout en Écosse, les paysages sont admirables, moins à cause de la richesse de la végétation que par les contrastes que produit le jeu de la lumière.

Les habitants ont dû chercher à tirer parti de ces phénomènes naturels. Ils ont donc composé des jardins où la nature conservait le premier rôle. Les poètes, les peintres, les paysagistes, subissant les mêmes impressions, se sont trouvés d’accord sur le but à atteindre et sur les moyens d’y arriver.

Un pâturage où sont jetés ça et là des bouquets de grands arbres, à travers lesquels fuit l’horizon zébré de lignes claires et d’ombres bleues ; une rivière, ou quelque pièce d’eau, réfléchissant le ciel et les saules qui croissent sur ses bords : voilà les éléments primitifs du jardin anglais, ou plutôt du jardin agreste des pays du Nord (…).

Indépendamment des rapports de style entre l’habitation et le jardin les tracés réguliers sont heureusement employés au milieu de paysages offrant de puissants reliefs, des profils très mouvementés et des horizons étendus.

Enfin ces jardins s’agencent souvent mieux dans les périmètres réguliers des propriétés situées dans les villes. Ils s’harmonisent plus aisément avec la correction des lignes architecturales qui les entourent et qui dominent toujours dans l’ensemble.

Mais l’emploi de ce style exige, pour produire un bon effet, des surfaces beaucoup plus étendues qu’il n’est nécessaire dans le style pittoresque.

Aussi le jardin agreste se prête mieux à des compositions d’une étendue restreinte ; ses lignes sont plus souples, d’une distribution plus facile ; l’élasticité de son tracé se prête, avec la même facilité, aux dispositions les plus réduites, comme aux conceptions les plus larges ; il se raccorde bien avec les perspectives naturelles, et se fond mieux avec la nature environnante.

Cependant, lorsqu’il faut encadrer des œuvres de grand style, des palais, et non plus de simples habitations bourgeoises, le jardin agreste ne donne pas assez de relief à l’architecture ; il ne prépare pas à l’impression recherchée par l’artiste ; il s’ajuste moins bien avec les lignes générales ; son allure un peu familière n’a pas le ton qui convient auprès des fières ordonnances de l’art classique.

Tout à fait convenable dans les parties un peu éloignées de l’édifice, il doit, aux abords de celui-ci, céder la place au tracé régulier, dont la décoration accompagne mieux les lignes de l’architecture symétrique. »

Cet extrait est véritablement très parlant, et révèle bien comment les jardins anglais et à la française, loin de s’opposer, visaient à agrémenter des domaines différents, des élites différentes.

Apocalypse Vietnam – Agent orange

Aujourd’hui, c’est le premier jour de 2011, et cela fait quarante ans que l’agent orange empoisonne Gaïa au Vietnam. De 1961 à 1971, les USA ont utilisé massivement de la dioxine, sur des millions d’hectares, afin d’assassiner la végétation et en même temps le Front National de Libération du Vietnam.

Il y a deux jours, un accord a été signé entre le Vietnam et les USA, accord qui « confirme la volonté mutuelle des deux gouvernements de coopérer dans l’espoir que la décontamination puisse commencer en juillet 2011 et être terminée en octobre 2013. »

Non seulement c’est dans six mois, mais ce qui est concerné ici c’est une base utilisée par l’armée américaine, à Danang, un de trois grands sites contaminés. Quant à l’expression « dans l’espoir »… On voit bien ici le problème.

Il n’y a jamais eu de volonté réelle d’affronter le problème, les USA ne voulant pas, rappelons que ce sont des entreprises énormes (comme Monsanto) qui produisaient l’agent orange. Et le Vietnam ne pouvant pas: aujourd’hui encore quatre millions de personnes sont contaminées par l’agent orange.

Les effets de l’agent orange sont terrifiants. Sur les humains, cela est largement documenté. En français, un site est consacré à cet empoisonnement (Vietnam-dioxine) et un livre est sorti tout récemment: Apocalypse Vietnam Agent Orange, dont on peut voir une présentation détaillée ici.

Le livre a été écrit par André Bouny, dont voici plus bas la présentation de l’agent orange.

Précisons toutefois que si la dimension humaine est donc relativement connue, la connaissance concernant la Nature est quasi nulle. La dioxine déversée dans la Nature a évidemment eu un effet dévastateur pour Gaïa, il s’agit d’un écocide très clair, et pourtant les informations concernant les animaux et la végétation… sont d’une si faible existence, que l’on reconnaît bien là le sens des valeurs des sociétés rejetant Gaïa.

Parmi les rares chiffres, on a les données fournies par un chercheur de Harvard, qui a comparé, plusieurs années après la diffusion de la dioxine, trois zones: l’une ayant vu la dioxine se répandre, deux autres ayant été épargné.

La première avait 24 espèces d’oiseaux présentes, contre entre 145 et 170 pour les autres; le nombre d’espèces de mammifères pour la première zone était de 5, contre entre 30 et 55 pour les autres.

L’agent orange a été meurtrier… Il faut réparer cela, établir les crimes contre Gaïa, et juger les coupables!

L’Agent Orange en 10 questions

Qu’est-ce que l’Agent Orange ?

C’est l’herbicide le plus utilisé par l’armée américaine durant la guerre du Viêt Nam. Les herbicides servaient à défolier les forêts (afin d’empêcher la guérilla vietnamienne de se cacher), à protéger les installations militaires et à détruire les récoltes ennemies. L’Agent Orange est en fait de couleur rose-brun. Il doit son nom aux bandes de couleur orange peintes sur les barils dans lesquels il était stocké. De même furent baptisés les autres produits chimiques dit « Arc en ciel » que sont les Agents Blanc, Bleu, Rose, Vert et Pourpre.

Pourquoi l’Agent Orange est dangereux pour l’homme ?

Deux tiers des herbicides utilisés pendant la guerre du Viêt Nam, notamment l’Agent Orange, contenaient de l’acide 2,4,5-T connu pour ses capacités défoliantes. Or les procédés de fabrication industrielle de cet acide, élaborés pour maximiser les profits, eurent pour conséquences de le contaminer par des doses plus ou moins importantes d’une substance extrêmement toxique : la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine (TCDD).

Combien de dioxine a-t-on déversé au Viêt Nam ?

La quantité de dioxine variait selon les herbicides. Selon les dernières estimations,* entre 1961 et 1971, l’armée américaine aurait à elle seule déversé près d’une centaine de millions de litres d’herbicides contenant plus de 300 kilos de dioxine TCDD, sur des centaines de milliers d’hectares, dans le sud et le centre du Viêt Nam principalement, mais aussi au Laos et au Cambodge. Or les normes internationales fixent les seuils limites de dioxine en millionièmes de millionième de gramme par personne.

Quels sont les effets de la dioxine ?

La dioxine est une substance cancérigène et tératogène (produisant des malformations au stade foetal). Elle provoque des maladies de peau, des cancers, et porte atteinte au système immunitaire, reproductif et nerveux.

Combien de personnes ont-elles été touchées par les herbicides au Viêt Nam ?

Selon les dernières estimations,* de 2,1 à 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés aux herbicides entre 1961 et 1971, auxquels il faut ajouter un nombre inconnu de Cambodgiens, de Laotiens, de civils et militaires américains, et de leurs divers alliés (australiens, canadiens, néo-zélandais, sud-coréens). Mais le nombre total de victimes va sans doute au-delà car la dioxine se transmet par la chaîne alimentaire : lait maternel, lait de vache, consommation de viandes ou de poissons contaminés.

Qu’est-ce que l’opération Hadès ?

C’est le nom originel de l’opération américaine de défoliation par voie aérienne au sud du Viêt Nam, qui fut ordonnée sous la présidence Kennedy en 1961, et se termina en 1971. Comme le nom Hadès fut jugé trop « explicite » (Hadès est le dieu des morts), il fut changé peu après en opération « Ranch Hand » (Ouvrier agricole).

Les États-Unis ont-il admis leur responsabilité pour les dommages causés par les herbicides au Viêt Nam ?

Non, ils réfutent toujours toute responsabilité, et n’ont jamais versé le moindre centime aux victimes vietnamiennes, cambodgiennes et laotiennes de l’Agent Orange.

Les victimes de l’Agent Orange ont-elles porté plainte ?

Les vétérans américains victimes de l’Agent Orange ont porté plainte contre les fabricants de cet herbicide chimique, car ils n’avaient pas le droit de poursuivre le gouvernement américain. En 1984, ces industriels ont signé un accord à l’amiable avec les associations de vétérans : en échange de l’arrêt de toute poursuite, les fabricants ont versé 180 millions de dollars à un fonds de compensation aux vétérans américains victimes de l’Agent Orange. Début 2004, l’association vietnamienne des victimes de l’Agent Orange a porté plainte contre les fabricants de ce qu’elle considère être un poison. Les deux principaux producteurs étaient Dow Chemical et Monsanto. Fin février 2009, la Cour suprême des États-Unis a rejeté la requête des victimes vietnamiennes et américaines.

La dioxine, problème passé ou actuel ?

Trente cinq ans après la fin de la guerre, les maladies et symptômes liés à la dioxine sont toujours présents au Viêt Nam, et dans certaines zones, il reste une quantité considérable de dioxine. On compte aujourd’hui trois générations de Vietnamiens touchées par les herbicides.

La dioxine, problème local ou mondial ?

La dioxine n’est pas un problème qu’au Viêt Nam. En effet, plusieurs activités industrielles courantes occasionnent la production de dioxine, notamment la combustion d’ordures ménagères et le blanchiment de pâte à papier. L’accident industriel de Seveso en Italie (1976) témoigna des dangers de la dioxine dans le monde entier.

* J.M. Stellman, S.D. Stellman, R. Christian, T. Weber et C. Tomasallo, « The extent and patterns of usage of Agent Orange and other herbicides in Vietnam », Revue Nature, Volume 422, Avril 2003.

L’Agent Orange en 10 chiffres

2,3,7,8 -tetrachlorodibenzo-p-dioxin (ou TCDD) est le nom du poison.

1,68 million d’hectares contaminés par la dioxine (16 797 km2), soit 10 % du territoire du Sud-Viêt Nam.

3 formes de contamination possibles : par ingestion, contact cutané ou inhalation.

83 millions de litres de défoliants déversés (au strict minimum), dont 65 % contiennent de la dioxine.

366 kg de dioxine pure déversés ; quelques nanogrammes (milliardièmes de gramme) suffisent pour provoquer des anomalies à la naissance (fausses couches, naissances prématurées et malformations graves)

3 735 jours d’épandage, selon les sources officielles (1961-1971)

3 181 villages touchés directement à des degrés divers.

Durée de la demi-vie : 10 à 20 ans, voire plus suivant les sols, 5 à 8 ans dans le corps humain.

33 (*) maladies provoquées par l’Agent Orange

2,1 à 4,8 millions de personnes concernées. Chaque jour de nouvelles personnes sont contaminées.

(*) Liste des 33 maladies provoquées par l’Agent Orange (Source : Anciens combattants et Agent Orange – mise à jour en 1996, Institut de Médecine, presse de l’Académie nationale, Washington, 1997)

A/ Maladies offrant une preuve suffisante d’un rapport avec l’exposition aux herbicides : Sarcome des tissus mous – Lymphome non-Hodgkinien – Maladie d’Hodgkin – Chloracnée

B/ Maladies offrant une preuve limitée de rapport avec l’exposition aux herbicides : Cancers respiratoires (poumons, larynx, trachée, bronches) – Cancer de la prostate – Myélome multiple – Neuropathie périphérique – Spina bifida – Porphyrie cutanée tardive

C/ Maladies offrant une preuve insuffisante de rapport avec l’exposition aux herbicides : Cancers hépatobiliaires (foie, voies biliaires) – Cancers nasal/naso-pharyngé – Cancer osseux – Cancer du sein – Cancers de l’appareil reproductif féminin (cervical, utérin, ovarien) – Cancer du rein – Cancer du testicule – Leucémie – Avortement spontané – Anomalie (défaut, imperfection) à la naissance (autre que la spina bifida) – Mort néonatale /du nourrisson et mort-né – Petit poids de naissance – Cancer de l’enfance dans la progéniture – Paramètres spermatiques anormaux et infertilité – dysfonctionnement moteur/de coordination – Désordres métaboliques et digestifs (diabète, modifications des enzymes hépatiques, anomalies lipidiques, ulcères) – Désordres du système immunitaire (baisse immunitaire et auto-immunité) – Désordres circulatoires – Désordres respiratoires – Cancers de la peau – Cancer de la vessie

D/ Maladies n’offrant pas de preuves suffisantes d’un rapport avec l’exposition aux herbicides : Tumeurs gastro-intestinales (cancers de l’estomac, du pancréas, du colon, du rectum) – Tumeurs du cerveau…

Conseils pour aider les oiseaux en hiver

Cet hiver est particulièrement rude pour nous amis les oiseaux. Voici quelques conseils à ce sujet, fournis par l’association CORA Faune Sauvage, qui se consacre au « suivi de la petite faune des jardins. »

On peut s’inscrire et saisir ses propres observations, en profitant d’une présentation vraiment bien faite de très nombreux oiseaux, avec la possibilité également d’écouter leurs chants (cliquez sur le nom de chaque espèce d’oiseau, dans la colonne de droite). Tout simplement passionnant!

Evidemment, encore faut-il avoir un jardin. Mais même avec un simple (petit) balcon, on peut déjà agir. Il y a toujours quelque chose à faire!

A noter que l’association, présente dans le sud de la France (Isère, Rhône, Ardèche, Haute-Savoie, Loire…), permet de s’aprovisionner en tournesol bio, pour les mangeoires!

Hiver : les conseils du CORA pour aider les oiseaux

De nombreux oiseaux sont  présents pendant tout l’hiver dans les  villes et campagnes de Rhône-Alpes. Le CORA donne quelques conseils pour les aider à passer les périodes de grand froid en leur apportant de la nourriture.

Le besoin en nourriture est alors vital pour eux, alors que l’offre alimentaire de la végétation est réduite (plus beaucoup de fruits sur les arbres) alors que les insectes et autre invertébrés sont infiniment plus rares et plus difficiles à trouver sur un sol gelé ou couvert de neige.

Dans les jardins, publics ou privés, sur les balcons et terrasses il est possible d’aider les oiseaux à passer la mauvaise saison en mettant à leur disposition une  nourriture, facile à trouver et riche. Mais  attention, rappelle le CORA,  on ne nourrit les oiseaux que pendant les périodes de grand  froid, de gel ou de neige.

Il est important de ne pas donner d’aliments salés, ni de pain aux oiseaux. Les graines de tournesol  (en vente dans les jardineries, mais aussi dans de nombreux commerces d’alimentation) font le régal de la plupart des oiseaux hivernants. On peut rajouter des matières grasses type margarine.  Les grains de blé, de millet ou d’avoine conviennent aussi, ainsi que des  restes de pommes ou poires.

L’écureuil  pourra être attiré par des noix ou de noisettes aussi convoitées par les pics. L’eau est aussi importante car elle est rare en période de grand froid. Employez des baquets ou des assiettes peu profonds, dont le  rebord permet aux oiseaux de se poser. Pour empêcher que l’eau ne  gèle, rajouter un peu de sucre.

Il est préférable d’utiliser une mangeoire pour éviter les prédateurs, en particulier les chats à l’affut d’oiseaux qui s’approcheraient d’une mangeoire posée au sol. Les jardineries, mais aussi plusieurs associations comme la Ligue de protection des oiseaux (LPO) vendent des mangeoires adaptées à telle ou telle espèce.

La mangeoire sera disposée à plus d’un mètre de haut ( sur un arbre proche  ce qui permet l’observation) et à une bonne distance des  vitres afin d’éviter que les oiseaux ne viennent s’assommer sur celles-ci. L’ASPAS, association pour la protection des Animaux Sauvages, a expliqué il y a quelques mois que les vitres et autres façades miroirs pouvaient constituer de redoutables obstacles pour les oiseaux.

L’apport de nourriture à des oiseaux vous fera plaisir (comme aux enfants qui pourront les observer) et vous pourrez  les photographier pour  ensuite les identifier. Votre premier geste d’éco-citoyen pour la  préservation de la nature de proximité.

Parmi les espèces les plus communes, vous observerez  assez facilement d’abord les six espèces de mésanges : la charbonnière, la bleue et d’autres plus rares : la noire, la nonnette, la huppée et celle à longue  queue. Vous verrez aussi s’approcher des lieux de nourrissement, le rouge-gorge, reconnaissable au plumage rouge de sa gorge,  les pinsons des arbres et du nord, le gros-bec, (au bec raccourci et puissant)  le  Chardonneret, le moineau domestique, la sittelle Torchepot, le Verdier. D’autres les rejoindront : le tarin des aulnes, les pic vert et Épeiche, les bruants jaune, des roseaux, zizi ou fou, l’accenteur Mouchet.

Vous pourrez observer non seulement chaque espèce qui vit habituellement discrètement dans votre environnement, mais vous pourrez aussi observer les comportements des individus de chaque espèce par rapport aux représentants des autres espèces. Certains de ces oiseaux sont devenus rares et leur observation nous  intéresse : le moineau friquet et le bouvreuil pivoine. Pour reconnaitre les oiseaux, les guides sont nombreux.

Le CORA rappelle que vous pouvez transmettre vos observations sur www.corafaunesauvage.fr rubrique petite faune des jardins.
Pour en savoir plus www.corafaunesauvage.fr

Rapport de l’académie des sciences et climato-sceptiques: une comédie

Publié dans les années 1960-1970, le roman « Le Monde vert » de l’anglais Brian Aldiss est particulièrement mauvais, non seulement parce qu’il est totalement délirant, mais surtout parce qu’il attribue le réchauffement climatique… au soleil.

Dans ce roman de science-fiction, la Terre ne tourne plus et sa face tournée vers le soleil consiste en une végétation totale de type jungle, formée de monstres ne pensant qu’à se massacrer les uns les autres et où l’être humain survit tant que bien mal.

Le délire va jusqu’à avoir des insectes géants voyageant dans l’espace, jusqu’à la lune, mais là n’est pas ce qui doit nous intéresser : ce qui compte surtout c’est que dans tout le roman la végétation est considérée comme une ennemie totale, et que ce qui provoque le réchauffement climatique, c’est le soleil.

Une telle affirmation en plein boom économique des trente glorieuses était particulièrement mal vue. Il s’agit d’une conception faisant de l’être humain le centre du monde, l’enfant gâté-pourri de Dieu et pouvant faire ce qu’il veut, comme il veut.

En France, on se considère souvent comme rétif à la religion, et pourtant la même vision religieuse prédomine. C’est ce qui fait qu’on a droit à une bien triste comédie, bien française, dont l’un des avatars a été rendu public hier.

Hier, « l’académie des Sciences » a en effet rendu son rapport sur le réchauffement climatique (on peut le lire ici). Ce rapport est en quelque sorte la position « officielle » de l’État français, cette « académie des sciences » étant en quelque sorte l’équivalent pour la science de ce qu’est « l’académie française » pour la langue française.

Si ce rapport existe, c’est en raison du scandale institutionnel provoqué par la position de Claude Allègre, qui notamment dans « L’imposture climatique » considère qu’il existe un « système mafieux et totalitaire » visant à rendre l’humanité prétendument responsable du réchauffement climatique.

Or, le problème est qu’il est totalement fou de nier la responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique. Même les académiciens, parasites institutionnels s’imaginant des êtres à part, sont conscients qu’à pousser le bouchon trop loin…

Par conséquent, le rapport, rendu public hier, reconnaît le réchauffement climatique, en tant que conséquence des activités humaines depuis le 19ème siècle. Mais attention, tout cela ne visait qu’à calmer le jeu.

Car ce rapport, même Claude Allègre l’a signé ! Les climato-sceptiques sont en effet de fins tacticiens. Ils savent que « l’académie des sciences » ne représente rien ni au niveau international, ni pour les gens en France.

Surtout que les réunions de « l’académie des sciences » se sont tenues à huis-clos, avec chaque scientifique parlant sept minutes… au cours d’une seule journée.

Les climato-sceptiques peuvent faire semblant de reconnaître aujourd’hui le rapport, tout en s’appuyant demain sur telle ou telle concession qui leur a été faite, comme la phrase « tous les mécanismes pouvant jouer un rôle dans la transmission et l’amplification du forçage solaire ne sont pas encore bien compris » leur permettant de remettre en avant la thèse du soleil comme cause du réchauffement climatique.

Cette histoire de rapport de l’académie des sciences, c’est du cinéma, c’est de la poudre aux yeux, tout comme l’a été le Grenelle de l’environnement.

Claude Allègre, on peut en être certain, ne disparaîtra nullement des médias, bien au contraire même. Gageons même qu’il verra ses positions renforcées, car pour la machine du profit, l’écologie est une perte de temps, à part pour quelques niches commerciales.

Quand on veut faire de l’argent, quand on pille, quand on exploite, on a pas le temps ni évidemment l’envie de se préoccuper de Gaïa… Ce n’est pas compatible, car penser à Gaïa veut dire voir les choses à long terme, et agir en conséquence!

Les grandes entreprises et les médias soutiendront donc les climato-sceptiques, Claude Allègre apparaîtra toujours davantage comme un rebelle, et rappelons que dans la même veine le Front National avait organisé un colloque pour dénoncer comme une sorte de « complot » la thèse du réchauffement climatique comme causée par les humains (voir notre article du début de l’année: L’extrême-droite en guerre contre le « mythe » du réchauffement climatique).

Tout cela est somme toute logique : si on ne comprend pas ce qu’est Gaïa, alors on ne peut pas voir les choses à leur juste dimension ; le réchauffement climatique apparaît comme un épiphénomène, comme une chose vague, floue, finalement secondaire.

Or, le fait est que nous sommes en train d’assassiner la planète. C’est un constat que l’on peut faire partout, depuis l’Arctique jusqu’au rapport des êtres humains avec les pigeons dans les villes. Il s’agit d’une course, d’une course à la mort!