EELV valide le soutien de Yannick Jadot à Benoît Hamon

Ce week-end, les gens ayant voté à la primaire d’EELV ont pu choisir de soutenir ou non le soutien de Yannick Jadot à Benoît Hamon. Voici le communiqué d’EELV.

Un rassemblement pour faire gagner l’écologie

Les sympathisant-e-s écologistes inscrits à la Primaire et les adhérent-e-s d’Europe Écologie Les Verts ont largement approuvé la première étape d’un rassemblement pour faire gagner l’écologie en approuvant l’accord programmatique proposé par Yannick Jadot et Benoît Hamon.

Voici les résultats :
Inscrits : 17077
Votant-e-s : 9433, soit 55,24% de participation
« Oui » : 7502 voix, soit 79,53%
« Non » : 1452 voix, soit 15,39%
« Blanc » : 479 voix, soit 5,08%

Ce vote entraîne le rassemblement des écologistes derrière la candidature de rupture avec la politique du gouvernement qu’incarne Benoît Hamon, l’adoption de la plateforme présidentielle et d’un travail commun pour une majorité parlementaire commune.

Merci à celles et ceux qui ont participé à ce vote et merci aux équipes au siège comme en région qui ont l’ont rendu possible. Europe Écologie Les Verts se réjouit de cet exercice inédit de démocratie et de participation des sympathisant-e-s aux choix stratégiques du mouvement.

Nous appelons à continuer le dialogue initié avec Jean-Luc Mélenchon, l’ensemble des forces qui le soutiennent, et les forces vives de la société civile, pour construire ensemble, cette grande révolution politique que constituera l’arrivée de l’écologie au pouvoir.

Il est incroyable qu’EELV ose parler de « grande révolution politique » à venir « à l’arrivée de l’écologie au pouvoir », quand on voit la collusion complète avec le Parti Socialiste au gouvernement pendant si longtemps!

D’ailleurs, l’accord EELV-PS de 2012 prévoyait la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025…

Et après on a Yannick Jadot expliquant hier sur BFM TV :

« C’est le moment historique de gagner sur la sortie du nucléaire et les énergies renouvelables. »

Autant dire que c’est une prétention à un « changement », un « renouvellement », qui ne tient pas du tout une seule seconde.

Sans parler des autres mesures promises en 2012 par l’accord PS-EELV : entre autres, la reconversion écologique de l’économie, 600 000 emplois verts, une politique de reconversion industrielle, une banque publique d’investissement…

A-t-on vu quelque chose de tout cela? Pas du tout.

Pour autant, les gens à EELV ne réagissent pas en termes de contenu et c’est très grave. Ils ne remettent pas en cause leur démarche, leur approche, ils se plaignent, râlent, vont voir ailleurs, etc.

Concrètement, cela donne deux phénomènes. Si on regarde les détails, on voit déjà que la participation a été d’un peu plus de 55%, contre pratiquement 81% au second tour de la primaire.

Il y a du monde qui a été perdu. A cela s’ajoute les gens qui vont dire « non », qui comptent souvent aller voir chez Jean-Luc Mélenchon.

Dans tous les cas, le fait de d’abord rallier Benoît Hamon, pour ensuite faire passer cela par un vote plébiscite, ne relève en rien de la démocratie…

Et cela montre que l’écologie version EELV n’est qu’un paravent pour quelque chose qui concerne la société, l’économie, dans une optique bobo des centres-villes, mais sans aucun rapport avec la Nature…

L’accord Yannick Jadot – Benoît Hamon

Yannick Jadot avait gagné la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts et il a annoncé avant-hier se désister pour Benoît Hamon. Hier, on a connu les modalités de ce désistement.

Il existe en effet un accord, sous la forme d’une plate-forme, que les membres d’EELV, ainsi que toutes les personnes ayant participé à la primaire, vont pouvoir… approuver ce week-end. C’est-à-dire que la décision est prise et qu’ensuite les membres l’approuvent : EELV a toujours eu une conception étrange de la démocratie.

Niveau grandiloquence, Yannick Jadot sait par contre gérer : la plate-forme serait pas moins que le « meilleur de l’écologie » et le « meilleur du socialisme »! Il ne doit pas savoir que le Parti Socialiste n’utilise plus le mot socialisme depuis François Mitterrand. Mais il faut bien faire rêver…

Ce qui est encore plus grave, c’est que Yannick Jadot ne rend pas public lui-même la dite plate-forme. Ce sont Le Monde et France Info qui l’ont fait, en insistant sur le côté « scoop » (« France Info a pu se procurer le projet d’accord entre les deux candidats »).

Yannick Jadot a alors été forcé de publier sur son facebook un lien vers le texte mal scanné par France Info!

Là encore, on a ici une conception très étrange de la démocratie. On devine toutefois qu’évidemment, il s’agit d’un simple accord-électoral, le soutien de Yannick Jadot ayant comme contre-partie de sauver les députés EELV.

Mais jugeons sur pièce et regardons ce que dit la plate-forme.

Mais parle-t-elle seulement d’écologie ? Rien que le titre des chapitres montre que non.

Il est parlé de l’égalité dans les territoires, de la « lutte contre la précarité et pour l’égalité réelle », d’un « nouveau rapport au travail », de « l’Europe et l’international », de « l’enjeu démocratique », la fiscalité…

Quel rapport avec l’écologie ? On a ici par contre toutes les exigences des classes moyennes supérieures présentes dans les centres-villes.

C’est tellement vrai qu’on a ce point littéralement surréaliste :

Un small business act avec réservation à hauteur d’au moins 60% des marchés publics aux PME/TPE et aux structures de l’économie sociale et solidaire et généralisation des clauses environnementales et sociales dans les marchés et les investissements publics.

C’est peut-être la première fois qu’on a une telle affirmation aussi franche en faveur des petites et très petites entreprises. C’est vraiment du petit capitalisme « vert » et rien d’autre.

Et c’est même le contraire de l’écologie, puisqu’il faudrait bien plutôt de vastes structures pour échapper au gaspillage….

De vastes structures permettant de généraliser le véganisme, bien sûr. Ce n’est pas le but d’EELV, qui veut un retour en arrière, dans l’esprit de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, qu’EELV soutient naturellement dans la plate-forme.

Pour preuve, ce court passage anti-vegan par excellence :

Bien-être animal
Une législation protectrice et créatrice de droits nouveaux, la fin des exploitations d’élevage industrielles

Certains apprécieront ces lignes, comme l’association L214. Mais elles présupposent pourtant la prétention à « ralentir » l’exploitation animale, à retourner en arrière dans le passé. Alors qu’il faut aller vers l’avenir !

Il faut le véganisme, pas des « droits nouveaux » dont la nature n’est évidemment pas expliquée ici. La seule chose qui est ici protégée, c’est l’exploitation animale à coups de modernisation et de mensonges.

Tout cela est entièrement opportuniste et quand on lit que la plate-forme propose la mise en place d’un « vice-premier ministre au développement durable », on devine qui sera nommé : Yannick Jadot lui-même !

Regardons pour finir la question du nucléaire, seul moyen pour EELV de se prétendre écologiste. Voici le passage concerné :

« Mise en oeuvre d’une sortie progressive et intégrale du nucléaire, avec objectif d’y parvenir à l’horizon d’une génération, soit 26 ans, avec fermeture des premiers réacteurs durant la mandature, afin de respecter l’échéance intermédiaire d’un mix énergétique de 60% en 2026 et prendre en compte l’augmentation de production due aux énergies renouvelables. »

En apparence, il y est affirmé la sortie du nucléaire. Sauf que c’est une plate-forme électorale, nullement ratifiée par le parti socialiste. Une présidence dure cinq ans et la sortie est prévue en 25 ans : cela fait cinq présidences. Même en admettant que Benoît Hamon suive relativement ce processus durant cinq ans, rien ne dit que cela continuera en tant que tel après, même si le parti socialiste restait au pouvoir.

On est là dans un discours électoraliste totalement déconnecté des réels pouvoirs de décision.

De la même manière, il est demandé que soit stoppé Bure et que des « études soit menées pour travailler sur d’autres options ». Il suffit que les études disent que rien d’autre n’est possible et le tour est joué…

Cette histoire de plate-forme est une escroquerie de bout en bout. De notre point de vue, sur le plan du contenu. Mais même en admettant qu’on soit d’accord, il n’y a des garanties sur strictement rien !

Yannick Jadot gagne les primaires d’EELV

17 146 personnes étaient inscrites pour les primaires d’EELV, 80,76% ont voté, 3,66 %  des bulletins étaient blancs, Yannick Jadot a obtenu 57,11% des voix, Michèle Rivasi 42,89%.

Dans la foulée, un site s’est ouvert, avecjadot.fr.

On y trouve une sorte de biographie, intitulée « 25 ans d’engagement pour l’écologie« . Les photographies qu’on y trouve sont assez géniales de par leur côté Tintin et Milou, c’est-à-dire l’engagement vu par une sorte de bourgeois catho, entre commisération et spectaculaire, avec un fond néo-colonial.

La biographie est, comme on peut le deviner, un éloge d’une sorte de réformisme associatif où, à vrai dire, on ne voit pas trop le rapport avec l’écologie.

Yannick Jadot milite au syndicat UNEF-ID, pépinière de cadres du Parti Socialiste à l’époque. Il va au Burkina Faso et au Gabon pour l’aide au développement, c’est-à-dire pour la coopération, sorte de service militaire néo-colonial et sans armes.

Lui-même est obligé, d’ailleurs, d’en convenir dans ce qu’il raconte :

Je pars au nom du Ministère de la Coopération en 1992, et reviens avec un rapport implacable sur les relations incestueuses et financières entre la Compagnie Forestière du Gabon en cours de privatisation, le géant français du bois François Pinault, son ami Chirac, le RPR, et leur bon camarade à tous, Omar Bongo. Mon rapport à peine remis, mon chef me convoque dans son bureau et exige que je lui remette toutes les copies existantes de ce rapport. « Tout cela n’existe pas », me signifie-t-il : ces enjeux nous dépassent tous les deux totalement.

Il va ensuite au Bangladesh, missionné par la Communauté européenne, fréquente le milieu des ONG, devient par conséquent un « altermondialiste » comme on disait à l’époque (nous sommes passés des années 1980 à 1990 et 2000), rejoint les Verts, Greenpeace et ensuite EELV.

Ce qui est formidable, c’est que dans ces deux derniers cas, Yannick Jadot explique qu’il a rejoint une structure… Parce qu’on lui a proposé :

« Quand Bruno Rebelle me propose de rejoindre Greenpeace, je connais déjà l’organisation »

« Au printemps 2008, Jean-Paul Besset et Pascal Durand me proposent de tenter l’aventure Europe Écologie avec Dany Cohn-Bendit. Ma réponse est immédiate : OUI ! »

« OUI ! »… pour être élu député européen, puisque Yannick Jadot le fut directement à son arrivée.

Et c’est là qu’on voit toute l’ampleur du problème. Yannick Jadot, ce n’est pas « 25 ans d’engagement pour l’écologie », mais « 25 ans d’engagement par l’écologie ».

A chaque étape de son engagement, Yannick Jadot a obtenu reconnaissance sociale et salaires significatifs. Son engagement s’est déroulé uniquement par en haut, jamais par en bas.

C’est de l’écologie de technocrate, et par conséquent c’est une écologie de technocrate : il n’y a ni morale, ni question animale, ni reconnaissance de la Nature, uniquement une posture.

D’ailleurs, que trouve-t-on sur avecjadot.fr, à part cette biographie ? Deux choses : un appel aux dons, un appel à contacter un élu pour qu’il parraine Yannick Jadot (il faut 500 parrainages pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles).

Et le programme ? Où est le programme ?

Il n’y en a même pas !

C’est dire la nature de cette « candidature », le sens de ce qu’est EELV. On touche ici le fond du fond, on est dans le vide le plus complet. Ces gens ne savent même plus faire semblant.

Les résultats du premier tour de la primaire d’EELV

Les résultats du premier tour de la primaire d’EELV (avec quatre personnes candidates) sont tombés et les médias en ont beaucoup parlé, puisque Cécile Duflot s’est faite éjecter avec un score très faible.

Voici ce que cela donne en pourcentage des voix :

– Yannick Jadot : 35,61%
– Michèle Rivasi : 30,16%
– Cécile Duflot : 24,41%
– Karima Delli : 9,82%

Pour Cécile Duflot, qui se voyait déjà à la présidentielle, c’est un désaveu total. Il faut dire que le personnage a toujours été insupportable, carriériste et horripilant.

Ces derniers temps, elle en a même ajouté à son passif (voir Coup de force de Cécile Duflot à EELV pour les présidentielles, Cécile Duflot : « Je suis née écologiste », Caroline De Haas directrice de campagne de Cécile Duflot pour la primaire écologiste).

Elle est donc passée à la trappe, parce qu’elle était devenue une caricature d’elle-même et sa défaite provoque une vague de joie certaine.

Ceci dit, les deux personnes qui seront candidates au second tour des primaires ne sont pas bien mieux. Yannick Jadot et Michèle Rivasi sont deux technocrates de l’écologie, passés par Greenpeace.

Tous deux raisonnent en termes associatifs, c’est-à-dire en parasites du système et tous deux avouent d’ailleurs qu’il n’y a guère de différences entre eux…

Voici comment Michèle Rivasi a présenté cela hier après les résultats, à PublicSénat :

Je continuerai à faire le lien avec les associations, les combats de terrain et à dépasser le parti EELV en jouant sur l’autonomie et pas sur une alliance avec le PS.

Yannick Jadot n’est pas clair avec le PS. Créons plutôt une dynamique citoyenne. Il a dit qu’il peut y avoir des alliances avec le PS aux législatives.

Moi, je suis plutôt pour une plateforme de la société civile en vue des législatives. Je ne fais plus d’alliances avec le PS. Ça va ! Je suis pour l’autonomie.

Je suis pour élargir très vite, aller vers le peuple de l’écologie et aller au-delà et dépasser les parties politiques, qui n’apportent plus l’innovation. Il faut mettre de l’humain, du lien et de la construction. Les partis sont dépassés.

Il ne faut pas prendre les mots de Michèle Rivasi au pied de la lettre : Yannick Jadot a la même stratégie, comme en témoigne sa toute récente participation à une tentative de hold up sur les associations de défense animale (voir EELV lance une OPA sur la question animale).

Il y a un tournant : de parti électoral satellite du Parti Socialiste, EELV va devenir une sorte de magma associatif – citoyenniste.

C’est le chemin déjà parcouru dans le passé par le Parti Socialiste Unifié, qui dans les années 1970 a également tenté cette voie parallèle « associative » afin de se diluer justement dans le milieu associatif.

C’est très classes moyennes urbaines des centre-villes comme dynamique et quelqu’un comme Aymeric Caron y aurait tout à fait sa place, d’ailleurs.

C’est l’écologie et « l’antispécisme » comme pseudo voies alternatives pour réformer le capitalisme, aménager la vie des classes moyennes de manière plus moderne, faire s’abaisser les tensions sociales, etc.

Sur le plan du contenu, le rapport à la Nature est inexistant, sans parler du véganisme comme utopie universelle réalisable par la révolution…

Les quatre candidats aux primaires d’EELV

On connaît désormais les personnes candidates aux primaires d’Europe Ecologie Les Verts. Le processus n’a pas été ouvert à l’extérieur, puisqu’il fallait disposer d’au moins 36 « parrainages » de conseillers fédéraux (il y en a tout 240).

Voici une petite présentation de ces personnes, dont la plus connue est Cécile Duflot, qui a dirigé EELV de 2006 à 2012, avant de rejoindre le gouvernement. Elle table sur ce passé et sa médiatisation pour se présenter comme la candidate naturelle.

Elle avait d’ailleurs tenté de passer en force et de proposer qu’il n’y ait pas de primaires. Pour résumer ce qu’il faut penser à son sujet, nous rappellerons simplement l’anecdote de Copenhague.

Elle a rejoint le sommet de Copenhague le 12 décembre 2009 en partant en train devant les caméras. Il faut quinze heures de voyage et pourtant le 13 elle était à Paris pour le journal de France 2, ayant pris l’avion pour ainsi dire à peine arrivée à Copenhague…

La personne menaçant le plus Cécile Duflot dans sa quête présidentielle est Yannick Jadot, qui est issu de l’aile social-libérale moderne d’EELV, dont le chef de file est Daniel Cohn-Bendit.

Pour sa résumer son approche, citons ce tweet qu’il a publié hier : « nous ne sommes pas contre la concurrence lorsque ce n’est pas au dépend des gens de la planète ou des États ».

C’est l’option « gestionnaire » sur le modèle des Verts allemands, une sorte d’écologie gérée par en haut et faisant du social en alliance avec le business. Dans cet esprit, Yannick Jadot a d’ailleurs été directeur des campagnes de Greenpeace France de 2002 à septembre 2008.

La troisième personne à être candidate est Karima Delli, issue d’une famille ouvrière du Nord et immigrée de 13 enfants. Elle se pose d’ailleurs en faveur d’une « écologie populaire ».

Par « populaire » il ne faut cependant pas comprendre un terme relevant de la lutte des classes, mais une sorte de démarche populiste, comme en témoigne ce qu’on lit dans sa présentation pour les primaires :

« Les Français aiment l’écologie. Ils trient leurs déchets, s’intéressent au sort de la planète, s’émeuvent de la condition animale, font attention à leur alimentation et même à leur consommation d’énergie. Ils sont écolos ! (…)

Activiste dans des mouvements de société comme Jeudi Noir ou Sauvons les riches, je suis française et européenne, j’aime Céline Dion et Marguerite Duras, Jean Ferrat et Alain Souchon, j’aime danser et chanter, je suis optimiste de nature. »

C’est là une sorte d’image d’Epinal de la béatitude petite-bourgeoise, prête à toutes les superficialités culturelles et allant jusqu’au mensonge : dire que les Français sont écolos, franchement !

Désolé également de montrer ici un de ses tweets de cet été, mais cela révèle le niveau…

La dernière candidate est-elle meilleure ?

Il s’agit de Michèle Rivasi. D’un côté, elle a un parcours académique (École normale supérieure, agrégation de sciences naturelles), de l’autre elle a fondé en 1986 le Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et est présidente du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem).

Elle a également été, elle aussi, directrice de Greenpeace France. Difficile de dire quel est son programme, son texte de présentation pour les primaires étant vide, mais avec une tentative d’effet de style pratiquement poétique tout de même :

« Je souhaite incarner et réaliser le rapprochement des Français avec l’écologie, bâtir consciencieusement le nouveau monde pendant que l’ancien s’écroule, pourtant perfusé de subventions, contre toute logique économique et au détriment de notre santé et celle de notre planète.

Je veux être la candidate de l’authenticité, d’une écologie intègre liant l’urgence sociale, environnementale et démocratique. Cette campagne se veut collective et polyphonique.

Luttons ensemble contre le renoncement et la résignation ; dénoncer ne suffit plus.

Il faut énoncer une perspective, retrouver un horizon, suivre de nouveaux repères. Face au vent mauvais qui balaie l’Europe et la France, je veux tenter de réveiller l’espoir en offrant un débouché politique à la dynamique écolo-citoyenne émergente pour l’intérêt général et le bien commun. »

Certaines mauvaises langues diront qu’avec un tel vocabulaire, on devine la professeure (qu’est de fait la candidate), d’autres qualifieront ce genre de phrases de « yakafokon ».

Il serait faux toutefois de dire qu’elle n’a pas de valeurs, comme en témoigne cette critique « patriote », très années 1930, faite à Arnaud Montebourg : ce dernier soutient le grand capital américain au lieu de soutenir le capitalisme familial « bien de chez nous » !

Dans les quatre cas, les personnes candidates se présentent comme la personne « interface » idéale, évitant soigneusement de proposer un contenu, de dresser une liste rationnelle de mesures et de valeurs sur lesquelles débattre.

Autant dire qu’avec une telle liste de personnes candidates, EELV va directement dans le mur. Même en se disant que cette coquille est vide, où ses 3 ou 4 000 adhérents existent uniquement en rapport aux personnes élues, est soutenue par les médias, cela ne peut pas tenir.

Une preuve de plus que le soutien institutionnel au Parti Socialiste a tué une écologie à la française déjà dénuée de valeurs véritables, par incapacité d’assumer la défense de la Nature et la défense des animaux.