King Kong

King Kong, c'est toute une série de films et une idée que tout le monde connaît aujourd'hui, tellement son idée repose à la base sur des préjugés les plus courants.

Caricature du film montrant la "concurrence" de l'être humain avec la "bête" pour obtenir le coeur de la "belle", le scénario raconte comment une expédition va en Asie sur l'île du crâne pour ramener un gorille énorme perdu sur un petit territoire rempli de dinosaures.

Naturellement, les locaux de l'île sont des "sauvages" cannibales et craignent le gorille géant, à l'opposé des bons explorateurs avides de découvertes et de l'argent qu'il est possible de se faire avec une telle "découverte."

Capturé et exhibé à New York, le "roi" Kong se libère pour partir dans la ville à la recherche de la "jolie blonde", pour mourir en haut de l'Empire State Building, terrassé par les avions, symboles avec le building de la technique humaine et de sa "supériorité".



Le premier film, datant de 1933, fut un énorme succès en raison des prouesses techniques rendant le film "réaliste" et "choquant"; le film sortit simultanément et en exclusivité dans deux des plus grands cinémas du monde, le Radio City Music Hall et le New Roxy, à raison de 10 000 places par séances et 10 scéances par jour.

Les incohérences ne manquaient pas: la taille de King Kong varie par exemple durant le film, on peut l'estimer à 6 mètres dans l'île, un peu plus de 7 sur scène à New York et presque 20 en haut de l'Empire State Building.

Lors de sa ressortie en 1938, le film fut ainsi amputé des scènes des plus choquantes par le Code Hayes (et cela jusqu'en 1971); furent enlevées la scène où le brontosaure secoue le marin dans ses machoires, le déshabillage de Ann Darrow par le monstre, la destruction du village par Kong (avec les indigènes écrasés ou machés), l'homme mastiqué à New-York et la scène où Kong se trompe de femme et la projette dans les airs.



Il y eut naturellement des remakes ("King kong" de 1976 réalisé par Dino De Laurentiis ou l'aberrant "King Kong 2" du même en 1986), des suites (comme le "Fils de Kong" fait en 1933 et comportant même une scène anti-communiste de "mutinerie") ou même des "mélanges" (comme le grand classique japonais "King Kong contre Godzilla", Godzilla triomphant dans la version japonaise, King Kong dans la version US).

Mais tous conservent comme thème essentiel la concurrence entre l'être humain et le singe, dans une lutte à mort. La fin est toujours "pathétique", la "bête" prenant des airs "humains" alors qu'elle est écrasée devant la puissance de la technologie humaine, et c'est toujours la "belle" qui sert d'intermédiaire pour en appeler à la compassion des spectateurs.

Dans le film original de 1933 il est même dit à la fin: "Ce n'étaient pas les avions, mais la Belle qui a tué la Bête." L'homme comprend la compassion de la femme mais il faut bien sur-vivre, tant qu'à faire profiter des modernités rendant la vie plus facile permises par le capitalisme, et donc être sans pitié, car après tout ce ne sont que des animaux...



Le "somptueux" remake de 2005 fait par Peter Jackson ("Le Seigneur des anneaux") a un contenu tout autant nullissime, sans doute encore plus accentué par (encore et toujours) les prouesses techniques (le film ayant coûté plus de 150 millions d'euros).

Sur l'île les animaux sont tous monstrueux et perpétuellement à la recherche de chair fraîche humaine; la notion d'environnement, d'écosystème n'existe tout bonnement plus du tout! Le degré zéro du réalisme au profit de la pseudo imagination hollywoodienne.



Aujourd'hui la situation des grands singes et des singes est catastrophique. Comme l'a dit Klaus Toepfer, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE), "il est minuit moins une pour les grands singes".

En Afrique occidentale, les populations de chimpanzés et de gorilles ont diminué de 56 % entre 1983 et 2000.

Selon un rapport du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) publié en 2002, moins de 10% de l'habitat forestier des grands singes d'Afrique sera intact en 2030. Pour les orangs-outans, la situation est encore plus grave : au rythme actuel, seul 1% de leur habitat sera épargné en 2030.