La situation de la Cause animale en France en mai 2022

Nous voulons ici faire un petit bilan de la situation de la Cause animale, le moment s’y prêtant selon nous particulièrement bien, ou plutôt mal. La Cause a connu en effet un profond recul, avec non seulement un vrai tassement des initiatives en faveur des animaux, mais même un effacement de nombreuses choses considérées, à tort, comme des acquis.

Autrement dit, on est revenu à une situation où les défenseurs des animaux se retrouvent de nouveau sur la défensive, face à une société indifférente, et surtout des gens indifférents lorsqu’il faut agir concrètement pour protéger les animaux.

Les éléments qui sont ici, pour nous, des centres d’orientation dans l’analyse sont :

– la candidature en mai 2022 d’Aymeric Caron à la députation à Paris ;

– l’élection présidentielle d’avril 2022, avec Marine Le Pen au second tour, qui a cristallisé de très importants espoirs dans une partie significative de la protection animale ;

– le premier procès en mars 2022 d’un groupe, « Animal1st », suite à la répression de la « cellule Déméter » de la gendarmerie ;

– une tendance très forte dans la société française au rejet de la question animale, très bien représenté par un appel publié en février 2022 dans Le Figaro par une centaine de « personnalités ».

La candidature d’Aymeric Caron à la députation

La question d’Aymeric Caron est pour nous emblématique d’un véritable problème de fond. Ce journaliste a eu un grand succès en tant que Chroniqueur dans l’émission On n’est pas couché sur la chaîne France 2 dans la première partie des 2000.

Il s’était alors mis à parler de la question animale, et il a été très vite invité ici et là afin de prendre la parole, commençant à sortir des bouquins comme No steak en 2013. Il était tout à fait évident qu’il jouait sur son côté beau gosse et figure médiatique pour s’imposer et nous avons trouvé le personnage détestable, d’autant plus qu’évidemment il n’était même pas vegan en 2016 encore.

Et quand il a sorti son ouvrage Antispécisme, à la première page il dit qu’il n’aime pas les animaux. Pour nous, cela veut tout dire et c’est non merci. Le type est un intellectuel faisant un hold up sur la Cause pour faire carrière, comme le montre d’ailleurs sa fondation en 2018 d’un mouvement intitulé « La Révolution écologique pour le vivant », qui disait la même chose que nous mais de manière édulcorée, trafiquée, aseptisée, intellectualisée, etc.

Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas sincère. Mais sa sincérité est encadrée par la société et il a servi de cheval de Troie des bobos dans la question animale. L’essor d’Aymeric Caron est d’ailleurs strictement parallèle avec l’émergence et le développement du capitalisme vegan.

Et en mai 2022, on a alors l’exemplarité (négative) de son parcours lorsqu’on voit qu’il se présente pour être député à Paris, dans le cadre de La France Insoumise dont son mouvement est membre (il est membre le premier candidat officiellement investi), dans la 18e circonscription de Paris, qui regroupe une partie du 9e et du 18e arrondissement.

Le bobo retourne chez les bobos, avec forcément un discours bobo, un style bobo, une envergure bobo. On est ici aux antipodes des gens mettant la main à la pâte pour les animaux et cela s’est ressenti d’ailleurs de manière flagrante avec l’important soutien qu’a connu Marine Le Pen.

Le soutien à Marine Le Pen

Aider concrètement les animaux, de manière organisée à travers des structures de la protection animale, implique de subir deux choses difficiles à vivre. La première tient à un certain regard dédaigneux des gens, parce que c’est considéré comme de la « sensiblerie », une attention déplacée, une fragilité exacerbée, etc. La seconde, c’est d’avoir à encaisser des situations odieuses ou horribles, où l’on fait face à la cruauté et à la souffrance, à l’ignominie et à la mort.

Cela est bien connu de qui connaît la protection animale. Malheureusement, celle-ci n’a aucun recul sur elle-même dans son ensemble et vit dans une immédiateté à la fois forcée, en raison des urgences ininterrompues à assumer, et choisie, en raison d’une tendance à un prisme asocial, voire franchement misanthrope.

Il y a ainsi eu toujours des courants d’extrême-droite cherchant à profiter de cette situation, pour happer les gens en leur faveur. Il est bien connu que Brigitte Bardot a longtemps représenté un sas en cette direction. Cependant, c’est davantage une tendance de fond qu’autre chose… Jusqu’à, toutefois, l’élection présidentielle de 2022.

Il y a eu ici tout un mouvement de soutien à Marine Le Pen, porté par une sorte de mélange de rejet complet d’Emmanuel Macron, d’esprit Gilets Jaunes, d’influence des milieux anti-vaccins, d’espoir en Marine Le Pen se mettant en scène comme femme « normale » avec ses chats, de fuite en avant en raison d’un profond sentiment de désespoir.

Il n’y a ici rien d’étonnant, et en même temps on ne peut pas parler d’une évolution dans le sens de quelque chose de réellement politique, ou d’organisé, ou quoi que ce soit qui s’y rapproche. On est dans quelque chose d’élémentaire, on est ici dans la connaissance fondamentale d’être délaissé par la société, ou abandonné, et cela a convergé avec le sentiment de rancoeur qui a été au coeur du vote en faveur de Marine Le Pen.

Un « véganisme » bobo et une protection animale populaire

Si nous savons observer cela aujourd’hui, c’est parce que nous avons pu voir comment le véganisme a connu en France, après une première phase, une vague commerciale et carriériste, avec parfois une dimension pseudo-activiste, assumant de rejeter la protection animale ou du moins de l’ignorer.

Cela correspond à une réalité fondamentale : la situation des refuges pour animaux, des centres de soins, des associations de la protection animale… n’a pas évolué ces dernières années, malgré que la question animale a été abordé par les médias et qu’il y ait désormais des restaurants proposant une alimentation végétalienne dans de nombreuses villes.

La question animale a débarqué dans la société française de manière artificielle, elle s’est développée à sa surface seulement, pour n’aboutir qu’à l’établissement d’une micro-société de plus dans une société totalement fragmentée.

Autrement dit, il y a un milieu urbain très tourné bobo qui se la joue « vegan » ou « flexitarien » (comme Jean-Luc Mélenchon par exemple), sans que les animaux en eux-mêmes ne soient réellement pris en compte autrement que comme objets de projection pour des valeurs très « classes moyennes » cherchant à s’élever par un style néo-branché ou des discours universitaires incompréhensibles.

La protection animale a constaté ce phénomène, lui restant entièrement extérieur, et a ressenti cela comme mise à l’écart de plus de la part de la société, y compris de gens qui auraient dû se tourner vers elle. Une figure médiatique comme Aymeric Caron comme dit plus haut, ou une association tout aussi médiatique comme L214, font leur carrière résolument à l’écart de la protection animale, considérant leurs propres activités comme une fin en soi.

Le pire étant cependant, dans le registre, les activistes « antispécistes ».

Le premier procès d’Animal1st

L’un des mouvements les plus bruyants de l’antispécisme a été « 269 libération animale », qui organisait de la « désobéissance civile » notamment pour des occupations d’élevages industriels.

Ces actions, menées publiquement, avec les personnes présentes devant laisser les photocopies de leur carte d’identité, etc., ont immanquablement amené la répression, puis après des actions similaires dans les pays voisins de la France, il y a eu un repli sur un refuge pour des animaux emportés dans ces actions.

Naturellement, ce refuge se place totalement en-dehors de la protection animale, « 269 libération animale » se contenant de discours néo-anarchistes, tout en ayant plus de dimension activiste, après avoir épuisé l’énergie activiste de plein de gens de bonne volonté, mais se contentant d’intervenir ponctuellement dans des actions spectaculaires.

C’est un phénomène de consommation particulièrement nocif. Les « antispécistes » consomment l’activisme, tout en se présentant comme des gens très déterminés, motivés, et comme des martyrs incompris en première ligne pour les animaux. C’est une sorte d’existentialisme se faisant au nom des animaux, ou plutôt sur le dos des animaux.

On a une exemple révélateur de cela avec le groupe « Animal1st », dont le nom veut d’ailleurs tout dire. C’est une caractéristique des antispécistes en effet que de jouer sur une certaine imagerie visant à frapper les esprits, avec des noms en anglais (ici Animal1st, soit Animal First, soit les animaux d’abord), des actions choc, l’utilisation de l’écriture dite « inclusive », des discours hyper agressifs, etc.

Animal1st, en l’occurence, a été visé par une enquête de cellule de gendarmerie Déméter (visant ouvertement les défenseurs des animaux), ce qui a abouti à un procès avec un délibéré rendu le 31 mars 2022.

Et de manière typique de la démarche « antispéciste », à la fois élitiste et hors sol, Animal1st n’a rien publié sur son site internet à la suite du délibéré. Le groupe s’est contenté d’un live sur Facebook et Instagram le jour même, au tribunal. Les vidéos ont ensuite été publiées sur ces réseaux.

Ce groupe était accusé de dégradations, en l’occurrence des tags, dans des fermes d’élevage, ainsi que d’avoir « volé » sept agneaux. Les peines prononcées vont des quelques mois de prison avec sursis à deux mille euros d’amendes, avec des travaux d’intérêts généraux au milieu. Cependant, ce premier procès concernait avant tout les tags, la question des sept agneaux sera jugée de manière séparée le 15 novembre 2022.

L’affaire n’est pas finie, mais on l’aura compris le groupe vit en vase clos, s’imaginant qu’il va déclencher à lui tout seul, sur la base d’actions qu’il a lui-même défini, un mouvement « antispéciste ». A moins qu’il ne s’imagine rien et qu’il fasse des actions pour faire des actions, car c’est à proprement parler illisible.

C’est un cas exemplaire de comment les animaux sont utilisés pour un aventurisme existentialiste. En juin 2021, par exemple, le collectif publie un long texte sur son site, intitulé « La répression des animalistes s’intensifie comme jamais ». Il s’agit d’un long texte au langage universitaire contestataire (parsemé de « iel »), plein d’indignations qui explique en long et large comment se sont déroulées les perquisitions et les gardes à vue, pour finir deux paragraphes grandiloquents sur l’oppression et des animaux et (surtout) la répression des animalistes.

Au sujet des animaux concernés, on ne sait par contre pratiquement rien ! Alors qu’ils devraient être au coeur de la question. On saura seulement que cinq sont recherchés et que deux sont « sous-scellé ». Le texte ne prend la peine de donner plus d’informations sur l’état de santé des animaux recherchés, ni sur le sort de ceux retrouvés.

Les animaux ne sont pas du tout au centre de la démarche. Ils sont un lieu de projection d’une certaine vision du monde, qui est très négative, tourné vers le nihilisme, sans aucune lecture historique des choses, sans mémoire des luttes passées pour les animaux…

Ce qui révèle pour ce dernier point le fond des choses, c’est que ces gens, prétendument super activistes, passent l’ALF sous silence. C’est que l’ALF, en exigeant l’anonymat, le don de soi aux animaux sans obtenir de reconnaissance, est à l’opposé de leurs valeurs.

Et ces antispécistes, non seulement gâchent les énergies, apportent la confusion, mais sont qui plus est les idiots utiles au service des pires ennemis des animaux.

La tribune du Figaro de février 2022

La tribune du Figaro est pour nous exemplaire du fond réel de la situation sur le plan des idées. En apparence, elle dénonce en effet les « antispécistes ». En réalité, si on regarde ce qui est combattu, c’est très exactement le mot d’ordre « la Terre d’abord ! ». La tribune est un manifeste anti-Nature.

Les « antispécistes » ont réalisé un hold-up sur la question animale, qu’ils vident de sa substance, tout en aidant en même temps le vieux monde à s’adapter, à se protéger, à se préparer contre une opposition réelle.

« Animalistes et écologistes extrémistes ne menacent pas que la chasse, tant s’en faut ! »

 Ruralité, Le Figaro

Les animalistes et certains militants écologistes font preuve d’un véritable acharnement contre la chasse. Et leur hargne s’inscrit dans une entreprise plus vaste de démantèlement de pratiques culturelles ancestrales, s’alarment dans une tribune au Figaro 100 personnalités* parlementaires comme François-Xavier Bellamy et Jean Lassalle ou membres de la société civile tels Pascal Bruckner.

Si, parmi nous, d’aucuns sont chasseurs et d’autres non, nous estimons tous qu’il est de notre devoir de dénoncer l’acharnement dont la chasse fait l’objet : la volonté d’abolir celle-ci n’est que le premier acte d’un mouvement de fond beaucoup plus large et dangereux. Un sapin de Noël qui disparaît. Le foie gras qu’on interdit.

Des « nouveaux fermiers » qui « réinventent la viande à partir d’ingrédients 100% végétaux » – alors que de vrais fermiers meurent. Du poisson sans poisson, là encore à base de végétaux. La pêche de loisir menacée d’interdiction, comme le seul fait de monter à cheval. Les passionnés de véhicules automobiles mis au banc des accusés. Les zoos, les dresseurs pointés du doigt.

De vastes territoires acquis pour être « réensauvagés », c’est-à-dire livrés à eux-mêmes. Des rats et des punaises de lit élevés au rang de commensaux… Tout cela n’est que le début de bouleversements profonds, que le traitement réservé à la chasse est en train de révéler.

S’il a jadis attiré l’attention sur de vraies questions, le « vert » n’est plus, en 2022, la couleur de l’espoir. Aujourd’hui, une poignée d’inquisiteurs confisque l’espace public à la seule fin de transformer la nature en une sorte d’Éden au sein duquel l’humanité devrait faire figure de spectateur bâillonné, menotté.

Tout ce qui fut éprouvé au fil du temps est frappé de détestation automatique. « Il faut déconstruire ! », répètent-ils. Au nom d’une nature personnifiée et d’animaux réduits à leur capacité de souffrir, on nous intime de biffer une part essentielle de nos identités plurielles.

Minoritaires, ces gens répandent leurs thèses dans tous les milieux, avec autant d’efficacité que les tenants du wokisme : université, showbiz, journalisme, culture, marketing, sphère politique. Pas un jour sans injonctions à « vivre autrement », parce qu’il y va de l’avenir de la Terre. Pas un jour sans que l’on ne crie : « Vous êtes coupables ! »

Dans une telle atmosphère de terreur bienveillante, comment imaginer qu’une partie de l’opinion ne se sente pas obligée de rejoindre ces nouveaux croisés ?

Ce n’est pas aux seules conséquences que nous devons nous opposer, mais à l’agrégat d’utopies qui les rend possibles. Que notre rapport à l’animal soit perfectible, que la biodiversité subisse une forme d’érosion qu’il conviendrait d’enrayer , nul ne le conteste. Cependant, eux rêvent d’une mise sous cloche de la nature et d’une mise aux fers de l’humanité.

Nous sommes à un tournant civilisationnel qui, sous couvert d’appliquer partout le principe d’inclusion, ouvre la porte à une multitude d’exclusions : comment le fait de capturer tel gibier par l’acte de chasse ou simplement d’utiliser l’animal serait-il justifiable, dans un univers moral qui s’impose le végétarisme voire le véganisme comme fin ultime ?

Comment la moindre intervention de l’homme sur les espaces naturels serait-elle légitime, quand on répète à l’envi que ledit homme est essentiellement destructeur, et que la nature se débrouille bien mieux seule ?

Nous perdons le sens de la mesure – celui qui nous permet de distinguer entre élevage industriel et traditionnel, chasse et braconnage, agriculture intensive et agroécologie, amour de la nature et idéalisation, ce qui est intolérable et ce qui doit être accepté.

Voilà pourquoi nous lançons un appel à l’adresse de ceux qui ne peuvent plus supporter le diktat des purs autoproclamés de l’écologie.

Alors que l’élection présidentielle approche, que nous assistons à une surenchère de propositions aberrantes de la part d’idéologues plus désireux de détruire que capables de bâtir, il revient à l’opinion de dire non aux animalistes et aux catastrophistes, de se dresser contre l’intolérance qui voudrait que nous rompions avec tout notre passé – parce qu’une coterie a soudain découvert la souffrance et la mort et a tout bonnement décidé de les congédier, avec, parfois, l’appui de puissances financières colossales.

Il nous revient à tous d’opposer une fin de non-recevoir catégorique aux prédicateurs de l’apocalypse qui ont tout intérêt à nous faire croire que la fin est proche – parce qu’ils soupirent après l’avènement d’un homme et d’un monde neufs.

Les chasseurs, oui, sont en première ligne. Cependant, bientôt, c’est l’ensemble de notre rapport immémorial à l’animal domestique ou sauvage et à la nature qui sera incriminé.

Le rejet de la prétendue « domination » frappera de plein fouet, et avec les meilleures intentions, aussi bien les éleveurs, agriculteurs, pêcheurs, bouchers, cavaliers, amoureux du cirque, que les sylviculteurs, gastronomes, aquaculteurs ou mushers (conducteurs de traîneau à neige tirés par des attelages de chiens, NDLR).

Non exhaustive, cette liste donne une idée de l’ampleur du front qui, organisé, serait capable de contrarier les architectes du monde terrifiant qui se préfigure.

Face aux contempteurs du passé, prenons garde de ne pas sacrifier la chasse en se disant que le vent retombera. Soyons unis contre l’extrémisme vert, qui se donne pour priorité de bannir toute pratique, profession et tradition qui ne correspond pas à son cadre idéologique. Interpellons nos politiques, faisons entendre notre voix : il y a urgence !

* La liste des cent signataires :

Députés : Julien Aubert (Vaucluse, LR), Anne-Laure Blin (Maine-et-Loire, LR) , Jean-Yves Bony (Cantal, LR), Jacques Cattin (Haut-Rhin, LR), Bernard Deflesselles (Bouches-du-Rhône, LR), Claude de Ganay (Loiret, LR), Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques, Libertés et Territoires), Emmanuel Maquet (Somme, LR), Alain Pérea (Aube, LREM, président du groupe Chasse, Pêche et Territoires), Didier Quentin (Charente-Maritime, LR), Frédéric Reiss (Bas-Rhin, LR), Jean-Luc Reitzer (Haut-Rhin, LR), Antoine Savignat (Val-d’Oise, LR), Nathalie Serre (Rhône, apparentée à LR), Benoit Simian (Gironde, Libertés et Territoires), Guy Teissier (Bouches-du-Rhône, LR).

Sénateurs : Jean Bacci (Var, LR), Philippe Bas (Manche, LR), Christian Bilhac (Hérault, Rassemblement Démocratique et Social Européen), Etienne Blanc (Rhône, LR), Max Brisson (Pyrénées-Atlantiques, LR), Laurent Burgoa (Gard, LR), Jean-Noël Cardoux (Loiret, LR, président du groupe d’étude Chasse et Pêche), Anne Chain-Larché (Seine-et-Marne, LR), Pierre Charon (Paris, LR), Marie-Christine Chauvin (Jura, LR), Guillaume Chevrollier (Mayenne, LR), Pierre Cuypers (Seine-e, Nathalie Delattre (Gironde, Rassemblement Démocratique et Social Européen), Chantal Deseyne (Eure-et-Loir, LR), Dominique Estrosi-Sassone (Alpes-Maritimes, LR), Christophe-André Frassa (Français établis hors de France, LR), Daniel Gremillet (Vosges, LR), Pascale Gruny (Aisne, LR), Charles Guené (Haute-Marne, LR), Alain Houpert (Côte-d’Or, LR), Corinne Imbert (Charente-Maritime, apparentée LR), Alain Joyandet (Haute-Saône, LR), Florence Lassarade (Gironde, LR), Daniel Laurent (Charente-Maritime, LR), Antoine Lefèvre (Aisne, LR), Dominique de Legge (Ille-et-Vilaine, LR), Pierre Médevielle (Haute-Garonne, Les Indépendants – République et Territoires), Franck Menonville (Meuse, Les Indépendants – République et Territoires), Sébastien Meurant (Val-d’Oise, LR), Louis-Jean de Nicolaÿ (Sarthe, LR), Jean-Jacques Panunzi (Corse-du-Sud, LR), Kristina Pluchet (Eure, LR), Rémy Pointereau (Cher, LR), Jean-Paul Prince (Loir-et-Cher, Union Centriste), Frédérique Puissat (Isère, LR), Jean-François Rapin (Pas-de-Calais, LR), Bruno Sido (Haute-Marne, LR), Laurent Somon (Somme, LR).

Député européen : François-Xavier Bellamy.

Ex-députée européenne : Véronique Mathieu.

Président de région : Laurent Wauquiez (président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes).

Membre honoraire du parlement, ancien député : Jean-Charles Taugourdeau.

Société civile : Claude Aguttes (commissaire-priseur), Bertrand Alliot (chercheur, naturaliste, ancien administrateur nationale LPO), Guillaume Beaumont (secrétaire de la Société des Amis de Chambord), Olivier Berthold (président de l’Association Nationale des Chasseurs de Gibiers d’Eau), David Bizet (chef étoilé), Pascal Bruckner (écrivain, philosophe), Thierry Cabanes (président FDC Tarn-et-Garonne), Urbain Cancelier (acteur), Bruno de Cessole (écrivain), Nicolas Chaudun (écrivain), Jacques-François de Chaunac-Lanzac (ancien directeur de la Fondation François Sommer), Benoît Chevron (président FDC Seine-et-Marne, conseiller régional), Thierry Clerc (président de la FICIF et de la Fédération régionale d’IDF), Johanna Clermont (influenceuse chasse), Jean-Marc Delcasso (président FDC Hautes-Pyrénées), Jean-Philippe Delsol (avocat), Frank Demazure (président FDC Aisne), Jean-Pierre Digard (ethnologue et anthropologue), Jean-Luc Fernandez (président FDC Ariège), Marie de Greef (journaliste), Jean-Louis Gouraud (écrivain), Louise Groux (artiste peintre), Charles-Marie Jottras, Philippe Justeau (président FDC Maine-et-Loire et de la Fédération régionale des Pays de Loire), Benoit Labarthe (président de l’Association des autoursiers et fauconniers français), Stanislas Larget-Piet (président du Club Chasse HEC), Jean Le Bret (vice-président du Club Chasse HEC), Didier Lefèvre (président Union Nationale des Associations de Piégeurs Agréés de France), Gilles Luneau (journaliste, essayiste), Emmanuel Michau (chef de la Délégation française du CIC, Comité International pour la Chasse durable et la protection de la biodiversité), Paul Mougenot (conseiller départemental de l’Aisne, agriculteur, président de l’Association nationale de conservation du petit gibier), Olivier Nasti (chef étoilé), Benoît Perrot (président d’Aktis Partners), Jérôme Philippon, Emmanuel Pierrat (avocat, écrivain), Alexandre Poniatowski, Eddie Puyjalon (président du Mouvement de la Ruralité), Gerbert Rambaud (avocat, essayiste), Humbert Rambaud (rédacteur en chef Jours de Chasse), Richard sur Terre (Youtubeur), Dany Rose (président FDC Loire-Atlantique), Pierre de Roüalle (président de la Société de Vénerie), Henri Sabarot (président FDC Gironde), Antoine Sinniger (ancien président du Pôle international du cheval de Deauville), Éric Turquin (expert en tableau), Dominique Villeroy de Galhau, Thibault de Witte (artiste peintre), Steven Zunz.

La question animale n’est pas négociable

Le rapport aux animaux est incontournable pour l’humanité au début du 21e siècle et il n’y a aucune raison de ne pas être vegan. Tout relativisme à ce sujet est une convergence avec les forces du passé cherchant à retarder les échéances, à bloquer le caractère universel et universaliste du véganisme.

La vérité est qu’il faut une révolution des mentalités, qu’aucun compromis n’est faisable avec une société cherchant à « inclure » toutes les différences, à mettre sur le même plan le véganisme et le flexi-tarisme, le véganisme et la consommation de produits d’origine animale, au nom du « respect des différences » et de l’individualisme.

Il est évident que le véganisme n’est pas compatible avec le libéralisme, sous aucune forme. Qui ne le voit pas est obligé de basculer dans la capitulation à un moment ou à un autre. Et on sait comment les capacités de corruption de la société sont nombreuses !

Voilà pourquoi nous soulignons que pour être vraiment vegan, il faut être vegan straight edge, c’est-à-dire refuser et réfuter l’alcool, les drogues, les relations sexuelles sans lendemain, et plus généralement d’ailleurs toutes les fuites dans ce qui intoxique, depuis les jeux d’argent jusqu’aux séries du type Netflix ou Amazon.

L’humanité est à un tournant : elle doit reconnaître qu’elle n’est pas un « empire dans un empire », mais une simple composante de la Nature. Elle doit modifier ses propres valeurs, se soumettre à la Nature et la servir. Tout le reste n’est que fuite en avant délirante d’une humanité s’imaginant posséder une dimension divine.

Les gens tendent d’ailleurs toujours plus à se poser comme des sortes de « néo-dieux » ayant le droit de s’approprier ce qu’ils veulent s’ils peuvent le consommer, de prétendre être ce qu’ils ne sont pas parce qu’ils auraient « choisi », de vivre dans leur bulle particulière sans aucune responsabilité collective, d’être entièrement différent et comparable à personne.

Tout cela est l’expression d’une humanité en perdition, hors-sol, ayant perdu toute orientation cohérente en raison de la cassure assumée avec la Nature. Cela doit cesser.

En avant vers l’Eden !

En avant vers l’Éden !

Pour que la justice soit obtenue…

“Les yeux fixés sur les profondeurs de l’enfer maintenant je sais / Ce qu’est ma place dans ce monde / Car la justice ne sera obtenue que / Si je me jette dans la ligne de front”

Il y a énormément de choses qui sont mises sur la table par la pandémie et de ce fait il n’y a jamais eu autant à faire pour les amis des animaux, tant sur le plan pratique que sur celui de la réflexion.

Et il y a un constat absolument évident avant toute chose. Oui, il aurait mieux valu que l’humanité écoute l’ALF des années 1970-1990 et qu’il soit mis un terme à l’expérimentation sur les animaux, à l’utilisation généralisée des animaux pour les différentes industries dont l’agro-alimentaire. Oui, il aurait mieux valu que l’humanité écoute l’ELF des années 1990 et qu’elle cesse immédiatement la destruction des environnements sauvages.

Le Britannique Barry Horne est mort lors de sa grève de la faim en novembre 2001 dans l’indifférence de l’opinion publique internationale – vingt après il apparaît comme quelqu’un précurseur de la nécessaire bataille pour la compassion.

Le choix de la confrontation choisie alors reflétait l’exigence d’une époque : il portait les valeurs qui auraient pu permettre à l’humanité de ne pas se retrouver dans la situation où elle est aujourd’hui. La pandémie ne se serait pas produite si l’humanité ne s’était pas précipitée dans une démarche qui relève de l’élan destructeur pour l’ensemble de la planète.

Nous pensons donc, encore plus qu’avant, que tout a été dit déjà au début des années 1990 en ce qui concerne la question du rapport aux animaux et à la Nature en général. Oui, c’est bien d’une guerre dont il s’agissait et dont il s’agit.

Il suffit de lire les textes des nombreux groupes vegan straight edge d’alors, qui témoignent de l’affirmation de la rupture, pour voir à quel point tout était déjà très clair au début des années 1990 : Declaration of war, Holy War, This is it (The storm is coming), Firestorm / Forged in the flames, Declaration, Memento mori (Hunters will be hunted), Stand by…

C’est tellement vrai que même le repli, la retraite, le désengagement… avaient davantage de sens que la participation à une logique infernale. Il y a bien plus de dignité dans le Krishnacore des années 1990, ces gens alternatifs de la culture punk hardcore se tournant vers Krishna, comme les groupes 108 et Shelter, que dans tous ceux qui ont accepté comme une fatalité le triomphe de l’indifférence à l’égard de la misère – que celle-ci soit humaine ou animale.

Nous n’appartenons malheureusement pas à ces importantes années 1990 : nous faisons partie d’une génération formée au véganisme au début des années 2000. Nous pensions alors dans tous les pays que nous consistions la deuxième étape du mouvement : en réalité, nous étions les restes de la première vague.

Nous pensions que tout irait de l’avant : tout n’a cessé de reculer.

Les années 2010-2020 ont été marquées par l’apparition du véganisme à l’échelle du pays, là où c’était auparavant une démarche isolée, entièrement marginale, portée par des milieux uniquement alternatifs, que ce soit dans gens post-hippie ou dans la scène punk / hardcore. Le capitalisme « vegan » s’est massivement développé, les gens se définissant comme « militants » n’avaient plus rien à voir avec un quelconque esprit alternatif.

Fallait-il s’adapter, se corrompre, ou maintenir la flamme ?

Avant, assumer le véganisme, c’était assumer une marginalité de fait, à une époque où le mot n’était même pas connu de la société. Les gens qui ont fait le choix du véganisme dans les années 1990 subissaient une pression énorme, leur mérite n’en est que plus grand. C’est également vrai encore au tout début des années 2000 et nous saluons ce formidable combat mené.

Après, disons au fur et à mesure de la décennie 2010, adopter la pratique du véganisme, c’était de plus en plus simplement faire un choix de consommation, avec une prétention morale, mais bien souvent individuelle. Ce n’était plus une vision du monde, simplement un aspect considéré comme essentiel, mais plus relié à aucune culture alternative.

Nous n’avons bien entendu rien contre le nouveau et il faut bien évoluer. Mais ce que nous avons vu, c’est une nouvelle génération de personnes égocentriques, réduisant leur véganisme à une question individuelle. Cette démarche refusant toute dimension collective alternative est même allée avec la démarche générale de faire comme si l’ALF n’avait pas existé, comme si le véganisme serait né dans les années 2010, à partir de quelques obscurs intellectuels – des professeurs d’universités américaines – ayant écrit tel ou tel ouvrage.

C’est très clairement une tentative de liquidation de l’histoire du véganisme et de la libération animale. Et ce terme de liquidation, nous ne le choisissons pas par hasard.

Depuis 2008 et l’ouverture du site La Terre dabord ! (ou depuis le site Vegan Revolution en 2004), nous avons vu beaucoup de groupes et de structures se monter et disparaître, des gens s’impliquer et disparaître.

Nous avons vu beaucoup de gens prétendent à des choses très radicales, en contournant soigneusement la question de l’ALF et se contentant de rechercher finalement des gloires éphémères au moyen de l’éclat des flashs des photos ou la lumière des caméras.

Et à côté de cela, nous avons vu et rencontré des gens, relevant des couches populaires, très sympathiques s’impliquant, mettant la main à la pâte, aidant concrètement les animaux… mais strictement incapable d’acquérir des notions, des principes « théoriques » et courant derrière n’importe quelle initiative.

Nous ne savons pas si la pandémie va changer cette situation où, pour résumer, des gens opportunistes ont récupéré le véganisme pour mener une carrière médiatique ou pseudo rebelle. Une chose est certaine en tout cas : l’antispécisme s’est montré comme totalement vain avec sa critique d’un « spécisme » imaginaire et des structures comme L214 ont perdu toute crédibilité.

Il apparaît comme de plus en plus clair, pour de plus en plus de gens, que c’est tout ou rien, que soit l’humanité bascule dans le véganisme, soit c’est la catastrophe.

La pandémie montre très bien que le rapport à la Nature, tel qu’il existe, n’est plus tenable. L’humanité doit reculer, elle doit prendre une place constructive dans le système-Terre.

En même temps, l’écrasante majorité des gens maintient son refus de rompre avec le passé et considère encore qu’il suffit d’accompagner un hypothétique changement pour améliorer les choses. Le mouvement autour de Greta Thunberg est un exemple de cette hypocrisie « accompagnatrice ».

Il ne faut pas se leurrer : les gens ont leur confort. La rupture, pour qu’elle ait lieu, exige un déclic, une grande détermination, un engagement. Beaucoup de gens, prêts à faire le saut ou même l’ayant déjà fait, préfèrent se tourner vers une petite vie à l’écart, essayant d’aider de-ci de-là, en sachant pertinemment que c’est totalement insuffisant et que ce n’est pas de cela dont il s’agit.

La culture vegan straight edge est pour nous une clef essentielle pour avancer, parce qu’elle répond justement aux exigences de notre époque en exprimant, au début des années 1990, un grand sens de la rupture exactement sur les points essentiels en ce qui concerne les animaux et la Nature.

Nous ne disons pas qu’il n’y a pas d’autres questions qui se posent. Cependant, pour disposer d’une base personnelle adéquate dans la vie, nous pensons qu’il est fondamental de ne pas utiliser de produits d’origine animale, de ne pas consommer de drogues ni d’alcool, de pas avoir de rapport sexuel en-dehors de la perspective du couple.

C’est ainsi qu’on peut être authentique et avoir la base pour réellement construire sa personnalité, sans être contaminé par une société adepte de l’hypocrisie, de l’indifférence, de la fuite en avant.

Nous ne disons pas que cela suffit, mais c’est un préalable.

Et ce préalable implique, pour l’aspect positif, de se tourner vers les animaux et d’ailleurs les êtres vivants en général, de considérer la Nature comme un ensemble qu’il s’agit de défendre. Le mot d’ordre pour le 21e siècle doit être La Terre d’abord ! Et il va s’affirmer au fur et à mesure de la douloureuse « digestion » de la pandémie par l’humanité.

En avant vers l’Éden !

La vague ALF de la rentrée 2019

Il existe depuis la rentrée 2019 une véritable vague d’actions illégales en France dans le cadre de la libération animale. Il ne s’agit pas de commenter ces actions, qui sont précisément ce qu’elles sont.

Il faut toutefois quelques mots pour noter que, de par leur nombre important, c’est un certain signe des temps, car avec l’évolution de cette dernière année, il y a eu une forme de basculement. Déjà, les gens en ont assez de n’arriver à rien dans la cause animale et il y a une forme de prise de conscience de la vanité de nombreuses initiatives.

Car bon, c’est bien joli, mais rien ne change. Et en même temps les associations s’installent : L214 a reçu quasiment quatre millions d’euros en 2018 et cette association dispose maintenant de 70 salariés… PeTA est repris par la presse people, 269 Libération animale s’est replié sur un discours littéraire d’ultra-gauche (antispécisme décolonial etc.)…

Tout ça pour ça? Donc au final, forcément, l’ALF apparaît comme une base saine empêchant les principaux défauts bien connus : le sectarisme, la personnalisation à outrance, la manipulation par des activistes structurés par en haut sans aucune base démocratique, etc.

Cela est d’autant plus vrai alors qu’on s’aperçoit que le cinéma recommence avec les mêmes ingrédients recyclés, puisqu’on a ainsi en France deux nouvelles structures anglo-saxonnes de désobéissance civile faisant la même chose que les autres, mais prétendant tout changer : « DXE (Direct action everywhere) », ainsi que « Animal Rebellion » qui compte surfer sur Extinction Rebellion.

Il y a une certaine maturité qui apparaît également, dans un contexte de condition animale qui n’a, il faut le rappeler, cessé d’empirer dans une société en déliquescence. Cela joue énormément sur l’acceptation de l’ALF dans de nouveaux milieux, mais également en un certain sens sur une meilleure compréhension d’un besoin de mise en perspective.

Certains s’en réjouiront. Mais souvenons-nous toujours de l’exemple de Barry Horne. Rien ne doit nous satisfaire tant qu’on ne sera pas arrivé à changer le monde dans le sens de la libération animale. Le seul critère qu’il faut avoir, c’est le basculement de l’ensemble de la société. L’avenir dira si l’ALF « nouvelle vague » est une expression en ce sens ou un simple repli.

Action de la mi-octobre

« Mi octobre en France, les membres d’ALF ont détruit 8 maisons de chasse ainsi que tous les dispositifs permettant d’attirer et tuer des animaux.

Dans ses maisons ont été trouvé des cartouches, des couteaux, des dispositifs d’allumage, et des pièges à base de glue …

Les chasseurs restent les seuls individus à ne pas constater qu’il n’y a quasiment plus aucun oiseau sauf ceux élevés et libérés avant le massacre. Perdrix et faisans présents sur place ne se sauvant pas de l’humain.

Nous appelons chaque citoyen ou promeneur à détruire chaque maison, cabane, cage, mirador, collet ou autres dispositifs permettant soit le piègeage soit le nourrisage des animaux. Ce que font déjà certains promeneurs rencontrés …

Tant que vous tuerez, reconstruirez, nous détruirons …
Ce ne sont pas les lois de délit d’entrave à la chasse qui nous arrêteront …
ALF »

Autre action de la mi-octobre

« Etant adeptes de ballades nocturnes en forêt (on y trouve souvent des installations appartenant à d’immondes humain.e.s comme notre cible du jour), nous sommes tombé.e.s en pleine nuit dans le centre de la France sur des volières immenses où des perdrix destinées à être massacrées par des chasseur.euse.s étaient séquestrées.
Nous avons donc décidé de les aider à s’évader dans la nuit du 10 au 11 octobre.

A notre grande surprise, des tags antispécistes étaient déjà visibles sur le lieu (est-ce que l’éleveur appréciait cette déco contestataire ?), nous n’étions donc pas les premièr.e.s à rendre visite à ce déchet.
Armé.e.s de notre courage et de nos outils légendaires d’activistes (des pinces coupantes) nous voilà en train de découper le grillage de la volière avec détermination. Après ce laborieux travail, nous nous rendions compte 5 minutes plus tard qu’il y avait en fait une porte non vérouillée donnant sur l’enclos à 2 mètres de là… Bon, ça arrive. Sans plus tarder nous nous attelons, à l’aide de cutters, au démantèlement du filet surplombant la prison.

Une fois cette tâche terminée nous continuons notre petite visite, ouvrant chaque porte que nous croisons et prenant aussi le temps de poursuivre notre atelier découpage de filet sur un autre enclos.
Après avoir bien bousillé le lieu, nous enfilâmes notre casquette de décorateur.ice.s d’intérieur et nous entreprîmes de laisser notre patte artistique en ajoutant modestement « AGAIN » sur l’oeuvre déjà existante laissée par les précédent.e.s camarades qui énoncait « ALF SAYS HI ».

L’essentiel était de nous assurer de la libération d’un maximum de personnes détenu.e.s dans ce lieu sordide, nous avons donc aidé les perdrix à prendre leur envol en les guidant hors de leurs prisons et les avons vu s’échapper par centaines vers la forêt.

Nous espérons qu’après ces quelques visites, les tortionnaires qui exploitent ces personnes s’endormiront la peur au ventre en appréhendant notre prochain assaut. Tant qu’il y aura des chasseurs il faudra des gens pour les chasser.

Si ce n’est pas toi, qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ?
Nous devons tous.tes aller sur les lieux d’oppression des autres animaux exploités pour les aider concrètement et pour avoir une chance de mettre fin au spécisme.
Nous reviendrons. »

Action début du 5 octobre

22 miradors ont été sciés en forêt de Lanouée, près de Ploërmel (Morbihan). Le communiqué de quelques lignes est en anglais, nous ne le mettons donc pas (et il n’est pas signé ALF).

Actions multiples fin septembre

Un communiqué en anglais informe du sabotage dans les Hauts de France de choses en rapport avec les sangliers (des caisses d’agrainage? des « pièges »?). Un autre, en français, informe :

« 27 SEPTEMBRE, DROME, FRANCE.

Cette nuit, un groupe d’activiste antispéciste s’est introduit par la force dans un élevage de poules pondeuses en batterie comptant environs 200 000 personnes animales. 
Après avoir découper la clôture grillagée a la pince monseigneur, et défoncé la porte d’un hangard au pied de biche, le groupe a permis a une vingtaine d’individues de sortir de cet enfer. 
Accompagnées dans différents sanctuaires privées, leurs vies commence des a présent. 
Il est urgent d’agir, chaque vie sauvée est précieuse et sortira définitivement du système spéciste.
Leur corps ne sera désormais plus une ressource de production, qui une foi moins rentable finira dans les assietes des inconscients.
Vous, antispécistes qui nous lisez, il est grand temps de prendre vos outils et de forcer les portes de chaque élevage, afin d’en sortir le maximum d’individus. Afin de joindre a vos paroles révoltées des actes concrets qui auront un impact pour les personnes animales que vous aiderez a vivre. 
Nous reviendrons, encore et encore, jusqu’a la définitive libération animale. »

Et pour information voici un communiqué concernant une autre action (que nous trouvons, rappelons-le, insupportable avec l’absence de sigle ALF, l’écriture inclusive jusqu’à l’illisible, le délire individualiste sur les « individus » libérés, etc.).

« Dans la nuit du 18 au 19 septembre, en région parisienne, un élevage de faisan.e.s a été saboté et des personnes se sont échappées.

Un groupe d’activistes s’est introduit dans un élevage afin de pouvoir rendre la liberté a des faisan.e.s élevé.e.s spécifiquement pour la chasse. La chasse ayant déjà commencé, ce n’est que leur offrir une avance sur les lâchés déjà prévus par les chass.eurs.euses dans l’espoir qu’iels puissent s’enfuir assez loin et ne pas subir les conséquences mortelles de ce qui n’est pour leurs oppress.eurs.euses qu’un loisir…

Le lieu a été trouvé par image satellite en cherchant des grands espaces verts en campagne, parsemés de petits traits disposés en lignes droites (les poteaux supportant le filet des volières) : image satellite caractéristique des élevages en volières pour la chasse.

Des pinces coupantes puissantes ont été utilisées afin de pénétrer rapidement dans l’enclos. Il y avait dans un premier temps un enclos qui encerclaient les volières. Il a fallu d’abord l’ouvrir afin d’accéder à ces dernières. Ensuite, de la même manière, les activistes sont entré.e.s dans la volière et ont sectionné une grande partie des filets surplombant l’enclos. Il y avait également des buissons à l’intérieur de l’enclos dans lesquels le filet s’accrochait au fur et à mesure qu’il se mettait à tomber. Quelques faisan.e.s refusaient de s’enfuir hors de l’enclos tandis que d’autres s’envolèrent à la première occasion. Certain.e.s se cachaient dans les buissons de l’enclos, et d’autres se prenaient les pattes et le corps dans le filet maintenant au sol. Il nous a fallu une quarantaine de minutes avant de pouvoir extraire la majorité de ces personnes qui n’ont aucun moyen de savoir le sort que les chass.eurs.euses leur avait réservé.

L’enclos faisait environ 900m2 et nous avons retiré la majorité du filet sur cette surface en le découpant avec des cutters et couteaux. Nous avons tenté au maximum de le rassembler pour le rendre le moins dangereux possible pour les faisan.e.s qui ne souhaitaient pas quitter l’enclos, et le moins entravant pour les celles et ceux qui voulaient s’échapper.

Pour finir, nous avons tagué « Stop Spécisme » sur l’abri en tôle que leurs futur.e.s assassin.e.s leur avait construit.

Nous avons passé environ 1 heure sur place et avons probablement permis à une centaine de personnes de prendre de l’avance sur leurs oppress.eurs.euses. Cependant, cet enclos faisait partie d’une dizaine d’autres présents sur ce domaine de chasse, et nous savons qu’il est possible que la plupart des personnes libérées cette nuit mourrons de diverses raisons liées à leur naissance et leur vie en captivité, ou seront rattrapées par les chass.eurs.euses.

Il n’existe pas de bonnes issues possibles lorsqu’il s’agit de porter assistance à un grand nombre de personnes nées en captivité, détenues par des personnes humaines voulant leur mort. Le spécisme et toutes les personnes qui en font l’apologie sont coupables de leur sort. Cette action avait pour but d’entraver les projets mortifères des propriétaires de cet élevage de chasse, et d’aider au mieux de nos possibilité les personnes qui y étaient détenues.

Rejoignez-nous. Aidons-les. Et exigeons l’abolition de toutes les dominations. »

Action de l’ALF les 21 et 22 septembre

« Ce week end du 21 et 22 septembre, dans le sud est de la France, miradors, pièges, cages et points de nourrissage ont été une fois de plus sabotés.
Pas une première pour les membres d’ALF, un éternel recommencement tant que les chasseurs continueront de massacrer les animaux au nom de la régulation en se revendiquant comme les premiers écologistes de France.
Libération d’animaux avant l’ouverture de la chasse, plombs et cartouches laissés au sol ; monopolisation des espaces forestiers au détriment des citoyens.
Sans compter l’exposition aux yeux de toutes et tous, d’animaux venant d’être tués ; animaux suspendus par les pattes pour y être éviscérer.
Tant que vous continuerez, nous continuerons …
ALF »

Hackage du site de la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Yonne

Les comptes ont été hackés et répertoriés etc.

Incendie le 16 septembre

A Normandel dans l’Orne, les bâtiments vides d’un élevage de poulet ont été incendiés. Pas de communiqué mais sur les murs ont été inscrits « Assassins » et « camps de la mort ».

Action les 11 et 12 septembre

« Dans la nuit du Jeudi 12 septembre 2019, en région parisienne, nous, activistes animalistes, avons détruit une tour de chasse et tagué sur le sol « stop spécisme ».

Les tours de chasse ne sont pas directement visibles par images satellites (google maps), nous avons donc repéré celle-ci en en nous baladant proches de champs, à la lisière d’un bois. Nous avons ensuite utilisé les images satellites pour vérifier que la tour repérée était bien à une distance d’au moins 100 mètres des habitations environnantes, car détruire une tour fait du bruit et prend du temps.
Des pièges photo étant parfois disposés dans les arbres par les chasseur.euse.s, nous avons repérer la tour et agit à visage masqué.
Nous avons attaqué la tour avec des scies à grosses dents en sciant à des endroits stratégiques puis nous avons fini le travail en tordant les pièces pour qu’elles cèdent.
Afin de visibiliser ce sabotage comme un acte politique en faveur des victimes du spécisme, un message « stop spécisme » a été laissé sur le sol à la bombe de peinture.

Nous souhaitons par ce communiqué inviter tou.te.s celles et ceux qui savent que tuer les autres animaux n’est pas un acte nécessaire, à se former et à agir concrètement, pour les victimes du spécisme.

Jusqu’à l’abolition de toutes les dominations ! »

Une autre action a eu lieu pratiquement à la même date :

« Dans la nuit du 11 au 12 septembre, en France, nous, activistes du front de libération des animaux, avons aidé des centaines de faisan.e.s à s’échapper de leur prison.
A l’aide de cutters, nous avons découpé une large partie du filet qui les empêchait de s’envoler, puis nous sommes allé.e.s derrière elleux pour les inciter à fuir. Les voir s’échapper dans le ciel nous a profondément touché.e.s.
Nous avons également marqué notre passage d’un tag.
Nous souhaitons une vie libre et heureuse à toutes ces personnes, et avons une pensée pour tous les autres animaux encore prisonniers.
Jusqu’à ce que toutes les cages soient vide. »

Action du 7 septembre

« Dans la nuit du samedi 7 septembre en France, un élevage de perdrix a été saboté et des individus ont été libérés.

Nous sommes entré.e.s dans l’enclos en sectionnant le grillage et les fils électrifiés. Le filet surplombant l’enclos a été facilement et rapidement coupé à l’aide de cutters afin de laisser une grande ouverture pour que les perdrix puissent s’évader. Nous avons ensuite laissé une trace de notre passage en taguant le hangar : « ALF says hi » (Le Front de Libération Animale passe le bonjour) et « Hunters will be hunted » (les chasseur.euse.s seront chassé.e.s). Puis, nous avons dispersé les perdrix hors du hangar pour qu’iels puissent s’enfuir.
Iels étaient destiné.e.s à être vendu.e.s à des chasseur.euse.s pour être tué.e.s. Les chasseur.euse.s sont des assassin.e.s et il est urgent de tout mettre en oeuvre pour les arrêter. Trouvez un élevage et ouvrez leurs prisons, jusqu’à ce qu’iels soient tous.te.s libres. »

Action de l’ALF le 1er septembre

Enfin, voici le communiqué de la première action de la rentée.

« lors d’une balade en foret le dimanche 1 septembre, nous sommes tombé sur un site d’agrainage ( nourrissage au mais) de sanglier installer par des chasseurs.
Nous avons penser a nos nos amis a 4 pattes qui viendrais se nourrir ici le dimanche suivant ( 8 septembre 2019) jour d’ouverture de la chasse et serons une proie pour les chasseur.
Nous avons donc procédé à la destruction systématique de tout le materiel présent.
Nous ne faisons pas de compromis dans la défense de notre mère nature
Partout où les animaux sont en danger
Animal liberation front »

Multiples actions de l’ALF et d’autres groupes

Voici les communiqués de multiples actions menées ces dernières semaines en France. Aux communiqués de l’ALF (que nous publions depuis toujours) s’ajoutent des communiqués de type « antispéciste ».

Le 31 décembre 2018, à l’occasion de la nouvelle année :

Nous, activistes de l’Animal Liberation Front, revendiquons une action anti chasse la nuit du 31 décembre 2018 dans le Sud-Est de la France (Bouches-du-Rhône 13).

Ceci est un nouvel avertissement que nous adressons aux chasseurs et à leur fédération ; ces derniers se revendiquant comme les premiers écologistes de France.

Iels participent au massacre programmé d’animaux sentients en les élevant, les relâchant, pour les éliminer au nom d’une tradition et d’une dite « régulation ».

Volières, centres d’élevage, cabanes de chasse, palombières et miradors seront systématiquement détruits.

Saboter les activités des tueurs d’animaux et libérer ces derniers sans constamment supplier les institutions qui ne veulent rien changer ! Jusqu’à la libération de tous les animaux.

A.L.F Sud-Est France. »

Durant la même nuit, une boucherie a été dégradée à Norrent-Fontes, près de Lille. Des vitres ont été brisées, « Stop spécisme » et « Assassins » tagués sur la devanture.

Il y a ce communiqué du 30 décembre, mais nous ne savons pas à quoi il correspond.

« Nous, activistes antispécistes radicales et radicaux, avons décidé de mener une action politique de sabotage contre la FICIF (Fédération Interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France) et contre le système spéciste.

Le spécisme est une idéologie oppressive envers les personnes qui n’ont pas le privilège d’être humaines.

Le spécisme est injuste, tout comme le sexisme, le racisme, le capitalisme… il doit donc être aboli.

En usant de modes d’actions offensifs et directs, nous n’attendons pas des oppresseurs privilégiés qu’ils libèrent leurs victimes : nous pratiquons la légitime défense pour autrui.

Nous allons faire usage de la force, dernière sommation ! »

Dans la nuit du 24 décembre 2018 :

« Le soir du 24 décembre, une tour de chasse a été détruite, et un ‘STOP SPÉCISME’ a été tagué dessus. »

Fin décembre 2018 :

« La nuit dernière, en France.

Un piège à échelle a été saboté à plusieurs endroits avec un coupe-boulon, et un « Stop Spécisme » a été tagué dessus.

Les pièges à échelles sont utilisés pour attirer les corbeaux et corneilles, et les laisser mourir de faim (ou les tuer d’une autre manière).

Le piège est appâté, les corbeaux / corneilles atterrissent sur l’échelle et sautent dans le piège.

Cependant, les trous dans l’échelle ont une certaine taille et sont suffisamment hauts pour que lorsqu’ils/elles tentent de s’en échapper, ils/elles doivent déployer leurs ailes et ne puissent donc pas sortir de l’espace par où ils/elles sont entré.e.s…

Vous pouvez les trouver à côté des champs de maïs (n’oubliez pas d’apporter votre coupe-boulon avec vous !).

Ce type de piège coûte environ 1000-2000 €.

Les humains leur enlèvent leur vie uniquement parce que les corbeaux / corneilles peuvent interférer avec leurs cultures et diminuer leurs profits…

Leur vie contre de l’argent.

STOP CAPITALISME et STOP SPÉCISME ! »

A la mi-décembre, des miradors ont été détruits par l’ALF en Seine-et-Marne.

Le 8 novembre :

« Dans la nuit du jeudi 8 novembre 2018 au vendredi 9 novembre, en Belgique, en Suisse, et un peu partout en France, des tours de chasse sont tombées, des pièges ont été détruits, des cabanes saccagées. P

our la première fois, des activistes antispécistes ne se connaissant majoritairement pas et ne s’étant jamais rencontré·e·s ont agi de concert pour attaquer des outils servant le système spéciste.

Mais ne vous y trompez pas, cette action internationale coordonnée n’est pas qu’une action anti chasse, la chasse n’est qu’une des nombreuses briques soutenant le système spéciste, y concourant, le banalisant. Notre cible principale est bel et bien ce système dans son entier.

Par cette action d’ampleur, nous vous annonçons notre détermination radicale et irrévocable à nous opposer, par tous les moyens possibles, à vos logiques, habitudes et traditions mortifères qui font des autres animaux vos choses.

Notre espèce a créé et cultivé l’impuissance de toutes les autres pour faire de leurs vies des objets de jeux, de loisirs, de décoration, d’alimentation, d’outils à essais techniques et toxicologiques. Nous révoquons cet humanisme de guerre, cruel, injuste, macabre, immoral et indécent.

Nous soutenons les membres des autres espèces dans leur lutte de libération et leur résistance rendue quasi impossible par notre espèce et ses structures oppressives.

Là où beaucoup verront du vandalisme facile et des dégradations purement gratuites, nous revendiquons un geste militant et politique servant à rendre visible et tangible l’opposition et le refus. Un geste militant et politique, proclamant notre solidarité avec tous les individus non humains victimes de la stupidité crasse, des traditions cruelles, des habitudes aveuglantes, des plaisirs morbides et sadiques, de la violence cultivée et valorisée.

Parce que tout meurtre, quel qu’il soit, devrait être condamné et interdit ; parce que le plaisir pris à tuer devrait toujours être combattu et soigné ; parce que tout individu, humain ou non humain, devrait voir son intérêt à vivre reconnu, protégé et garanti : aucun geste d’opposition ne sera jamais inutile, aucun refus ne sera puéril, aucun sabotage fait aux structures oppressives ne sera jamais simple vandalisme.

Cette action organisée de façon simultanée entre plusieurs pays et régions contre les objets de la chasse n’est qu’un début, une simple entrée en matière. Pour que le spécisme cesse, nous appelons toutes celles et tous ceux partageant ces idées à entrer dans la lutte et à multiplier les actions directes, petites et grandes. Du simple bris de vitrines aux abattoirs incendiés, tous ces gestes sont politiques.

Nous sommes nombreux et nombreuses, de plus en plus ; nous nous organisons, de mieux en mieux ; nous ne faiblissons pas, au contraire ; nous sommes radicales et radicaux, oui, car radicalement opposé·e·s à l’exploitation, aux meurtres et à l’appropriation des êtres sentients,
radicalement opposé·e·s à la pensée extrémiste ayant pour nom spécisme. »

Fin novembre, des miradors, des pièges et des agrainoirs ont été détruits en Seine-et-Marne. « ALF » et « Stop spécisme » ont été tagués.

A la mi-novembre, l’ALF a détruit des miradors et une cabane, dans le sud de la France.

Piratage de l’Association Nationale des Chasseurs de Grand Gibier et communiqué du Haut-Valromey

L’ALF a piraté le site de l’Association Nationale des Chasseurs de Grand Gibier, ainsi donc que la quasi centaine de sous-sites lui étant liée. A noter que l’ensemble des noms, prénoms et adresses mails des gens inscrits a également été en même temps intercepté.

Voici le communiqué concernant l’incendie de 2000 m² d’un abattoir à Haut-Valromey dans l’Ain. Nous avons pas mal hésité à le publier tellement nous est odieuse cette prose poétique existentialiste, mélange d’antispécisme et de primitivisme, faisant d’un acte non pas une contribution à la libération mais une sorte de raffinement autocentré libéral-libertaire.

Ce discours est un énième exemple de la tentative de récupération du véganisme par des petits-bourgeois enragés qui prennent en otages les animaux pour assouvir leur propre vision fantasmée de la réalité.

Cette nuit là, la lune est décroissante et dans son troisième quartier. Un groupe d’individus s’attaque à un abattoir en y allumant huit incendies, aussi bien sous des véhicules que dans le bâtiment lui-même en l’ayant préalablement forcé et saccagé. Les systèmes électriques ont été attaqués par le feu permettant peut-être de couper les systèmes frigorifique et de télésurveillance. Une fumée noire et âcre envahit le ciel étoilé et s’abat sur le village d’Hotonnes et ses environs.

Nous voudrions commencer par saluer les toujours plus nombreuses attaques de boucheries ayant eu lieu depuis le début de l’année. Ces actions nous ont touchées car elles ne nous ont pas placé dans un simple rôle de spectateures mais nous ont poussé à l’agir. Il nous paraît important de ne pas laisser la répression nous freiner et de diffuser l’attaque antispéciste sans médiation.

L’agir antispéciste se vit aussi dans le quotidien, dans notre rapport aux êtres vivants qui nous entourent. Ainsi il ne nous intéresse pas de critiquer le meurtre comme une valeur intrinsèquement mauvaise car la condamnation morale nous paraît détachée de toute réalité véritablement vécue. Il nous intéresserait plus d’étendre l’antispécisme à toutes les espèces vivantes et de refuser les fausses distinctions entre les êtres dits « sensibles » et les autres. La plantation en masse de sapins pour en faire des planches ou l’élevage intensif de poules pour produire des œufs nous fait un effet comparable. Une friche peut facilement nous évoquer un charnier. Nous ne voulons pas d’un capitalisme vegan ou respectueux des animaux alors qu’il continue d’exploiter d’autres espèces.

Soyons clair, nous ne cautionnons aucun élevage aussi bienveillant soit-il. Cela nous rappelle toujours la domestication et le fait d’envisager la nature autour de nous comme une ressource à exploiter, alors que nous en faisons partie et qu’elle fait partie de nous. Accepter d’en faire partie c’est accepter la multiplicité de ses rapports, que ce soit le regard croisé d’un renard, le bruit d’une hache qui s’enfonce dans du bois, l’arrachage de fruits sauvages au jour qui se lève, l’escalade dans un arbre, la chasse d’insectes qui s’en prennent à notre nourriture ou qui envahissent nos lieux de vie, le conflit verbal ou physique avec d’autres êtres humains.

Abattoirs, élevages, taules, sont autant de manières d’enfermer, de soumettre. En menant cette action, nous avons été accompagnées par nos complices humains et non-humains qui n’étaient pas présents parce qu’enfermées ou menacés de l’être. En exprimant notre colère nous vous portions dans nos cœurs.

Et nous haïssons ce monde qui nous force à choisir entre tuer des vaches par notre passivité ou à risquer de les tuer par nos actes de sabotage. En effet, lors de l’attaque de cet abattoir, nous avions conscience que des vaches y étaient enfermées, et bien que nous avons essayé de limiter les risques pour elles, nos actes ont pu les stresser ou les faire souffrir. Mais nous ne voulons pas oublier que si nos actes peuvent faire du mal, notre indifférence, elle, tue avec certitude.

Cette action s’inscrit dans la série d’attaque « stop spécisme » mais il nous paraît important de préciser que notre but ici est de replacer l’antispécisme dans une optique de conflictualité permanente avec toutes les autorités.

Ce monde tue les mauvaises vaches

Pour la propagation d’un chaos qui refuse de choisir entre l’amour et la violence.

Lune Blanche,
Meute Noire.

Dégradations, incendie et « front commun » des éleveurs

La situation a encore gagné en intensité ces derniers jours. Pas du côté de la chasse à courre, car là il y a un vrai travail de masse et les partisans de la chasse à courre n’ont pas pu chercher à écraser violemment l’opposition. Ils savent que maintenant la lutte est solidement implantée en différents endroits, qu’elle va durer plusieurs années, que l’écho est grand et que donc il s’agit à tout prix d’éviter d’être poussé à la faute.

En un sens, la bataille est devenue à la fois politique et culturelle. Il en va différemment du côté des éleveurs, qui sont en panique et ont réalisé un document assez particulier, puisque rassemblant l’ensemble de leurs syndicats. Voir la Confédération paysanne ou le MODEF, qui se prétendent engagés à gauche, signer avec la FNSEA, qui représente pour eux le monstre agro-industriel, est quelque chose d’assez unique…

Le prétexte est la destruction, dans la nuit de jeudi 27 à vendredi 28 septembre 2018, par six départs de feu, de 2000 m2 des 4000 m2 d’un abattoir à Haut-Valromey dans l’Ain, mais on sent bien que le document était déjà prévu.

D’autres actions récentes ont également lieu:

– dans la nuit de lundi 17 à mardi 18 septembre 2018, une boucherie et une fromagerie ont également connu des dégradation à Saint-Arnoult-en-Yvelines ;

– dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 septembre 218, une boucherie parisienne, dans le 13e arrondissement a été recouverte de peinture rouge, alors qu’au sol une affiche montrait un boucher avec écrit : « Je suis boucher, j’adore découper des cadavres d’innocents pour votre bon plaisir ».

Voici le communiqué du « front commun » des éleveurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paris, le 28 septembre 2018

COMMUNIQUE DE PRESSE

Front commun pour le respect des éleveuses et des éleveurs

Les tentatives de culpabilisation des consommateurs et de stigmatisation des éleveurs s’intensifient et un pas supplémentaire a été franchi la nuit dernière.

Un abattoir de l’Ain a en effet été victime d’un incendie manifestement criminel, occasionnant des dégâts majeurs. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer et les animaux présents sur le site ont pu être évacués à temps.

Cet événement intervient dans un contexte de mobilisation très violent de certaines associations vegan contre les bouchers et les abattoirs, où les mots utilisés atteignent l’indécence et l’injure quand ils font référence au drame de l’holocauste.

Alors qu’ils font déjà face à une situation économique fragile, les éleveurs n’en peuvent plus de ces attaques répétées contre leur métier.

Nous rappelons que nous ne dénonçons pas le véganisme en tant que tel : chacun est libre de choisir le régime alimentaire qu’il souhaite pour lui-même. Mais le prosélytisme qui est orchestré autour n’est pas acceptable. La majorité des Français mangent de la viande, l’apprécient et entendent continuer à le faire. Les éleveurs travaillent au quotidien avec leurs animaux, et les respectent en appliquant scrupuleusement les normes européennes et françaises.

Des abus existent dans certains abattoirs et nous les dénonçons. Mais ces abus ne représentent pas l’ensemble des situations ni l’ensemble de la production. Les associations qui prônent l’arrêt complet de l’élevage se trompent de combat.

L’élevage participe au dynamisme économique et culturel des territoires, façonne nos paysages, ne l’oublions pas ! Son bilan environnemental est positif avec la valorisation des 13 millions d’hectares de prairies, joyaux de biodiversité et puits de carbones irremplaçables.

C’est la diversité de notre agriculture qui fait sa richesse et sa renommée et qui doit continuer à se retrouver dans nos assiettes. Les protéines animales ont toute leur place dans notre équilibre alimentaire d’omnivore, comme l’affirment de très nombreux médecins et nutritionnistes.

Pour toutes ces raisons, nous n’acceptons ni les insultes proférées en direction des éleveuses et des éleveurs, ni les agressions contre les acteurs de nos filières. D’autant qu’elles sont menées par une minorité de provocateurs qui recherchent et obtiennent un écho médiatique démesuré et causent un tort réel aux Hommes et aux filières.

Nous, syndicats agricoles, demandons ensemble le respect de nos métiers et demandons aux pouvoirs publics de faire cesser cette violence inacceptable.

L’appel à la répression de l’État ne sert à rien contre des gens agissant hors de la légalité de manière clandestine. Cependant, ce n’est pas vraiment cela qui est visé, car l’ALF qui a cette démarche existe en France depuis plusieurs décennies. Les éleveurs savent bien que dès qu’est posé un affrontement ouvert, opposant frontalement deux camps extérieurs l’un à l’autre, de toutes façons la question est réglée et c’est la bataille.

Non, il s’agit surtout en fait ici de viser les « antispécistes » qui mènent des actions ouvertes et veulent transformer cette société de l’intérieur. On est là dans une lutte au sein de la société elle-même, sur la base de cette société, surtout contre « 269 Libération Animale » qui appelle à l’action directe minoritaire, une chose absurde. Le préfet local a ainsi interdit 48 heures avant une « Nuit Debout devant les abattoirs » que l’association « 269 Libération Animale » comptait organiser dans les Yvelines. Pas besoin d’être devin pour comprendre que c’est le prélude à  un étouffement progressif.

On notera également que le mercredi 26 septembre avait eu lieu un rassemblement devant l’abattoir de Houdan, rassemblant des centaines d’agriculteurs, bouchers et charcutiers. Le tout dans une ambiance significative…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il va de soi que, dans un tel contexte, les personnes ayant davantage d’expérience, une solide conscience en faveur des animaux mais également un haut niveau de conscience sociale, doivent penser à la suite. Car l’antispécisme va se faire balayer, jamais il ne tiendra le choc.

Il est porté par des gens idéalistes, sans expérience, sans aucune connaissance historique, n’ayant par exemple même pas entendu parler de Barry Horne, reliés d’une manière ou d’une autre aux couches sociales petites-bourgeoises, vite hystériques dans un sens comme dans l’autre…

Il en va de la défense du véganisme – et de l’offensive contre l’exploitation animale, et de la formation d’une base populaire – alors que bientôt toute une étape va se clore.

Nouvelle série d’actions illégales cet été

Toute une série d’actions illégales se sont déroulées cet été, avec parfois des communiqués particulièrement denses.

Une boucherie a été vandalisée dans la nuit de vendredi à samedi à Epinay-sur-Orge dans l’Essonne. Des projectiles ont atteint des vitres et « stop spécisme » a été inscrit sur une vitre.

L’ALF avait agi début juillet à Vaugneray, dans le département du Rhône, en détruisant cinq miradors. Plusieurs autres ont été détruits aux Monts du Lyonnais dans la nuit du 18 au 19 août.

Auparavant, début août c’est le zoo/safari de Peaugres, en Ardèche, qui a vu ses quatres caisses d’entrée incendiées.

Peaugres (Ardèche) : Des cages que l’on appelle liberté.

Une pensée pour toutes les personnes, qu’ils et elles soient enfermées dans des cages ou non, qui voudraient les voir détruites, en ayant conscience que celles-ci ne sont pas que matérielles.

Dans nos pensées sont aussi tous les êtres vivants qui animent nos envies de détruire comme de vivre.

La semaine passée, nous avons attaqué le zoo/safari de Peaugres, en mettant le feu à ses quatres caisses d’entrée, des petites cabines en préfabriqué recouvertes de panneaux en bois.

Nous avons placé sur chacune d’elle deux dispositifs, le premier (une demi plaquette d’allume feu) sous une des fenêtres, en espérant que la chaleur ferait exploser la vitre et permettrait au feu de se répandre à l’intérieur, et le deuxième, (1,5 L d’un mélange d’essence et d’huile et le reste des allumes feu) au pied de la fenêtre, sous les panneaux en bois.

Notre idée était de multiplier les endroits de départ de feu, pour que celui-ci se propage plus efficacement. Par ailleurs nous avons aussi vérifié que l’incendie ne pourrait vraisemblablement pas se propager à la forêt proche (séparé de celle çi par de la terre ou du bitume, et absence de vent).

Toutes les cabines semblent avoir été détruites, mais nous n’avons pas de confirmation quant à l’efficacité des dispositifs sous les fenêtres.

Ci dessous, quelques-unes des raisons qui ont motivées cette attaque, et des réflexions qui nous sont venues pendant la préparation de cette dernière.

Les zoos sont des prisons présentés comme des lieux de divertissement, de découverte, d’éducation et même de sensibilisation et de conservation d’une faune prétenduement sauvage. Alors que bien souvent celle-ci est née en captivité, et qui à l’époque où elle a été découverte par les colons occidentaux a été décimée et mise en cage pour être ramenée ici, exhibée, utilisée comme cadeau et objet de divertissement, comme fond de commerce de cirque ou de zoo.

Ces lieux et la propagande qui les entoure sont l’incarnation de la mentalité spéciste qui détruit le monde dont ils seraient sencé être un échantillon. C’est à dire la supériorité qu’instaurent les êtres humains sur le reste du vivant et en vertu de laquelle ils et elles se donne la possibilité de disposer et d’enfermer des êtres non-humains pour leur bon plaisir, qu’il soit culinaire, affectif, culturel ou scientifique.

Les zoos ne sont pas sans nous rappeler que les colons ne se sont pas limités à massacrer et exiler des animaux non-humain, et que c’est sous couvert des mêmes arguments et ambitions – divertir et éduquer par l’exhibition – que se sont développés et popularisés des « zoos humains » tout au long d’un processus sanglant de colonisation. Une démonstration de racisme ostensible toujours présente, entre autre dans les mentalités et structures qui dénigrent et/ou exotisent une catégorie de personnes.

Et ce sont ces lieux (dans leur forme dite « safari »), résolument basés sur la domination spéciste que l’on voudrait faire passer pour des endroits où se « sensibiliser à l’environement », où « découvrir la nature », où les animaux serait « à l’état sauvage » et « en liberté ».

Mais, sans prétendre faire de définition exhautive, les animaux « à l’état sauvage » ça ne veut pas dire enfermé.es dans des parcs qui ne peuvent qu’être trop petits, traversés par des voitures toute la journée, nourri.es et soigné.es par des humain.es, les privant de toutes capacité à être autonome, et à se mouvoir.

Les murs et grillages électrifiés qui entourent ces parcs ne sont pas leur « environement naturel ». Celui-ci pourrait être, par exemple, les zones actuellement en train de se faire saccagées par les compagnies pétrolières qui fournissent l’essence qu’utilise la clientèle de ses safaris pour voir ces animaux, (et certes, celles de nos dispositifs).

Pas plus qu’elle n’existe pour les individus dans une société où l’on voudrait nous laisser penser qu’il n’y a pas d’autres barrières que celles visibles des prisons et des frontières, la liberté n’est pas laissée à ces animaux non humains. Un mot plus approprié existe pour décrire leur situation matérielle : la captivité.

Ce mensonge, l’état « naturel, libre et sauvage » en plus d’être un argument marketing, se retrouve dans le contenu pédagogique qui enseigne à son public que la « nature » et la faune qui la compose se limitent à des espaces cloisonnés et reconstitués par des humain.es.

Ce qu’il sous-tend, c’est qu’il est normal de voir ours et girafes en france, normal que des animaux soient dans des cages, normal que les autres espèces soient asservies à l’être humain, lequel se doit de les « protéger ».

Les zoos ne sont rien d’autre que des prisons, des business dont les participantes justifient hypocritement l’enfermement sous couvert de protéger des espèces décimées, alors que participant à normaliser, à banaliser et à exalter la domination de l’espèce humaine sur ce qui l’entoure.

Cette idée, selon laquelle il existe des êtres « à protéger » sert de manière plus générale de prétexte à la mise en place de divers types d’enfermement. On la retrouve dans les discours de l’état qui, sous couvert de protéger, surveille et contrôle les individus dont il prétend assurer la sécurité par la mise en place de dispositifs sécuritaires (des lois au caméras en passant par le fichage et l’encouragement à la délation). Elle est sous-jacente et participe aussi au maintien d’autres formes de domination structurelle comme le patriarcat et le racisme par exemple.

L’état, la figure du père ou quelque autre acteur cherchant à asseoir une position de pouvoir, s’assure d’ancrer la peur dans des individus et leur ôte tout moyen d’être autonomes dans l’organisation de leur propre défense ; créant par là non seulement une dépendance à une instance protectrice mais aussi la sensation de faiblesse et d’impuissance qui auto-alimente cette logique.

Pour illustrer brièvement ce propos, c’est le fait de dire à une personne catégorisée « femme » qu’elle est à la fois en danger, faible et inapte à user de la violence physique ou verbale.

C’est le principe de la prison dorée, où certes, les êtres enfermés ne sont pas libre, mais au moins « en sécurité ». Et pour les personnes qui refusent de se soumettre à cette logique protecteur.ice/protégé.e, et/ou jugées dangeureuses pour les autres, pour elle-même ou pour la paix sociale, des prisons beaucoup moins dorées sont prévues.

Pour la destruction de toutes les prisons, quelle que soit la forme de leurs barreaux.

A la toute fin du mois de juillet à Lille, c’est le monument dédié aux pigeons voyageurs de la première guerre mondiale qui a été tagué, avec « stop spécisme » inscrit dessus. Si l’on peut éventuellement regretter une action à l’encontre d’un monument honorant pour une fois des animaux et notamment les pigeons, il faut néanmoins constater aussi que le monument se situe à l’entrée du parc zoologique.

Il avait été mis en place en 1936 par la Fédération nationale des sociétés colombophiles, en l’honneur des « 20 000 pigeons morts pour la patrie » et des « colombophiles fusillés par l’ennemi pour avoir détenu des pigeons voyageurs ».

Quelques jours plus tôt, 28 poules ont été libérées dans les Yvelines.

Dans la nuit du vendredi 20 juillet 2018, des résistant·e·s animalistes ont pénétré dans « La Ferme d’Olivet » située dans les Yvelines et ont libéré 28 poules-usines à œuf, parmi les 140 000 individues en détention.

Ces animaux, victimes de persécution légale, étaient soumis à une vie d’agonie en batterie : leurs corps-usines étaient mutilés, entassés, compressés, et exploités pour leurs œufs. Nées pour produire jusqu’à l’épuisement : une horreur perpétuelle, dissimulée derrière les murs de leurs hangars-prisons.

Ces poules (de moins d’un an et demi) ont passé toute leur courte vie piégées sur et derrière des grilles, sans jamais pouvoir voir la lumière du jour.

Ce sauvetage a eu lieu dans une « ferme familiale » équipée de cages de batterie dites « cages aménagées ». Aménagées pour l’horreur, aménagées pour la torture et la misère. Le propriétaire de ces camps, c’est Jean-Luc LECOQ, décrit comme « éleveur engagé pour le bien-être animal » auprès des marques « Œufs de nos régions » et « L’œuf de nos villages ». Seul son engagement dans la détention et l’assassinat de masse avec préméditation devrait être relevé.

Dans les camps de concentration de poules « élevées en plein air », elles sont, en plus d’être privées de leur liberté la grande majorité du temps, amputées d’une partie de leurs ailes, et reste utilisées comme de simples ressources pour le profit des humain·e·s, et sont également envoyées dans les camps de la mort à un âge très précoce.

La France est le premier « producteur d’œufs » de consommation dans l’Union Européenne. C’est presque 70% des poules-usines à œufs qui survivent dans ce type d’élevage en cage.
En 2016, sur les 48,6 millions de poules exploitées pour leurs ovules, il y en avait 33,6 millions détenues en cage, et ces chiffres sont en constante augmentation.

L’objectif de cette libération est d’une part de sauver des individues victimes de notre société spéciste, mais aussi de faire comprendre que nous devons cesser de voir les autres animaux avec lesquels nous partageons cette planète comme étant à notre disposition, comme des ressources dont nous pouvons tirer profit.

Ce sauvetage nous a laissé une sensation de désespoir et d’impuissance, lorsque nous avons refermé la porte de cet enfer et laissé derrière nous les dizaines de milliers d’autres oiseaux qui ne verront jamais le ciel, le soleil ni même l’herbe, seulement le contact dur et inconfortable du sol grillagé sous leur pattes, et qui finiront égorgées dans un camp de la mort : Innocentes incarcérées à perpétuité, coupables d’être différentes.

Rappelons que la fin des élevages en batterie pour les poules-usines à œuf à l’horizon 2022 était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, un mensonge donc, puisque l’amendement reproposé dans ce sens lors du passage de la loi alimentation fin mai dernier a été tout simplement rejeté, malgré un soutien populaire à 90%.

Idem pour l’amendement concernant le broyage des poussins mâles, pratique barbare mais néanmoins inhérente à l’industrie des oeufs. Souvent oubliés, ils ne s’inscrivent même pas dans les statistiques officielles, pourtant, dans toute la filière, les poussins mâles sont systématiquement éliminés, broyés vivants ou gazés, juste parce qu’ils ne pondent pas.

Rappelons également que les grandes firmes de l’élevage soudoient l’organisme d’État qu’est l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA), en commanditant des études scientifiques biaisées qui affirment que les poules préfèrent les cages.

Nous voulons attirer l’attention sur une torture peu connue qui leur est faite, la torture génétique opérée pour booster la prolificité de leur production d’oeufs. Leur espèce subit une épuration spéciste pour répondre aux critères humains d’appropriation de leurs corps-ovules. Tous les animaux dits d’élevage sont des AGM : Animaux Génétiquement Mutantisés.

L’équipe de sauvetage a filmé ces images car il est essentiel que notre société soit informée de ce qui se passe à l’intérieur de ces camps de persécution. Ces images ne sont pas des cas isolés : derrière les murs de chaque élevage ou abattoir se déroulent chaque jour et chaque nuit des horreurs innommables.

Des vies sont prises, de la pire façon qui soit, et sans aucune justification valable. Il n’y a pas de « bonne façon » d’utiliser et d’exploiter des individu·e·s, que ce soit pour leur lait, leurs œufs, leurs poils, leurs plumes, ou leur chair.

Construire une société digne pour toustes, indépendamment de l’espèce à laquelle nous appartenons, commence par libérer nos semblables de ce perpétuel holocauste, cesser de les utiliser dans le but de servir les animaux humains, et stopper la marchandisation du crime.

L’aviculture c’est de la torture.
Abolissons l’élevage, père de tous les esclavages ! »

Actions de l’ALF à Vaugneray

Entre le 29 juin et le 1er juillet 2018, cinq miradors (pour la chasse) ont été détruits à Vaugneray. Des inscriptions ont été laissées sur une cabine utilisée par un club de chasse : « chasseurs sadiques » et « ALF ».

Source : Bite back.

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Action de l’ALF à Vaugneray en Auvergne-Rhône-Alpes

L’ALF a mené une action à Vaugneray, dans  le département du Rhône, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Cinq miradors ont été détruits, les morceaux de bois éparpillés, tandis qu’a été tagué la cabane de la société de chasse de Vaugneray, avec notamment « ALF » et « Chasseurs sadiques ».

Ce qui amène le média mlyon à se demander avec subtilité :

S’il est difficile d’attribuer avec certitude ces agissements, il se pourrait bien que le groupe d’activistes ALF en soit à l’origine.

On remarquera, dans Le progrès, cette remarque intéressante également :

« Le poste de tir, surélevé, permet que les balles soient fichantes, évitant ainsi les accidents », précise le secrétaire de la société Damien R. Plainte a été déposée auprès de la gendarmerie de Vaugneray.

Dégradations, dissociation, tactique et stratégie

A Lille il y a eu de nouveaux actes de dégradation. En quelques semaines, une boucherie, une poissonnerie, un restaurant et une rôtisserie ont donc vu leurs vitrines brisées et l’inscription « non au spécisme » tagué sur les murs.

A Angers, c’est la porte en verre d’une boucherie-charcuterie qui a été détruite, des inscriptions à la craie expliquant l’acte. Il y avait pareillement « non au spécisme ». A également notamment été écrit « Viande = meurtre », « l’art » s’est vu ajouter « du meurtre », « le goût » s’est vu ajouter « de la mort ».

Notons ici, au passage, trois faits intellectuellement importants. Tout d’abord, ces actions ne sont pas signées ALF : on relève ici d’une démarche différente, dans l’esprit « antispéciste » (qui n’est pas du tout le nôtre). On pourra dire que c’est très proche, voire pareil, évidemment, mais force est de reconnaître que ces actions n’ont sciemment pas été signées ALF.

Cela semblera évidemment étrange pour toutes les personnes qui considèrent que la stratégie de la libération animale exprimée par l’ALF est incontournable et n’est pas remplaçable par autre chose, qu’un telle action est typique de l’ALF.

Mais c’est que pour les « antispécistes », il n’y a pas de « stratégie » de la libération animale, ce que propose inversement l’ALF.

Il est possible de citer ici l’association « 269 libération animale », qui hier expliquait précisément cela. « 269 libération animale » a une démarche fondamentalement différente du cassage de vitrine et du tag, puisqu’elle entend témoigner « dans » le système pour protester et convaincre.

Mais on retrouve ce même esprit de « déconstruction » et non de révolution. Il y a une tactique de « dépassement » antispéciste, pas une stratégie comme l’affirme l’ALF.

« Contrairement à ce qu’on entend ou lit, les activistes de 269 Libération Animale ont une conscience très claire des limites de ce type d’action (blocages, libérations, occupations) et ne croient pas que le « Grand Soir » soit au bout d’une évacuation après le blocage d’un abattoir.

De plus, l’action directe n’est pratiquée que depuis très peu de temps et nécessite du nombre pour déployer tout son potentiel (rappelons que 62 activistes ont pu stoppé l’activité d’un gros abattoir durant 24h, ce qui laisse imaginer ce que nous pourrions réaliser en augmentant le nombre de participant.e.s).

L’usage de l’action directe permet d’exprimer une vision du monde et une désapprobation radicale à l’égard du système politique et économique. Le blocage est une tactique, et non une stratégie, et encore moins un traité de philosophie politique.

(…)

Contrairement à ce qu’on lit ou entend ici et là de la part de personnes qui n’ont même pas le respect de lire nos textes, nous ne nions pas La formidable percée de la question animale dans le débat public, grâce aux vidéos de L214. Justement L214 a eu l’immense mérite de créer un terreau favorable pour l’avènement d’un véritable soulèvement et mouvement de déconstruction du spécisme. A nous maintenant d’entreprendre ! Malheureusement, il n’y a pas eu de sursaut militant ni de changement de mode d’action. Voilà ce que nous déplorons ! »

269 Libération animale se veut un L214 « allant jusqu’au bout », par la désobéissance civile. Cela n’a rien à voir avec l’idée d’un affrontement révolutionnaire comme rupture, d’une position révolutionnaire comme identité, comme seule identité possible dans un monde détruisant la planète et aliénant les gens.

Rien n’est possible sans culture et philosophie, comme point de repère, comme orientation, comme valeur. C’est fou comment les antispécistes sont éloignés des préoccupations éthiques, morales, du véganisme des années 1990, au nom d’un actionnisme sans aucune mise en perspective, ni orientation.

Alors que ce qui compte, c’est l’attitude morale, la mentalité, la culture, la réflexion, la sensibilité, le style d’approche des problèmes. C’est qui permet d’avancer et de voir aussi qui décide de ne plus avancer, en raison d’un basculement dans le conformisme, les conventions, la capitulation, le carriérisme, etc.

La capacité à assumer la rupture est la clef pour évaluer le positionnement d’une personne. Et il n’y a pas que les faits, il faut ici l’esprit, un bon niveau culturel pour ne pas faillir. Reprenons ici comme illustration une image, symbole de cet esprit de rupture, du blog Vegan Revolution, qui avait ouvert en octobre 2004 et est l’ancêtre direct de LTD.

LTD n’a pas obtenu la surface de L214, rien que par son refus d’utilisation de facebook c’était déjà inévitable. Mais LTD a su maintenir à la fois la continuité et la contribution à l’approfondissement, l’enracinement de la rupture.

Certains s’en moquent comme quoi cela fait office de « gardiens du temple », mais nous avons vu beaucoup de gens velléitaires ne pas être à la hauteur de la Cause, tandis que d’autres ont sombré pour tel ou tel problème, telle ou telle considération. Tout est une question de socle !

Ensuite, pour en revenir aux actions, et c’est un autre point, il est très étonnant que ces inscriptions « non au spécisme » soient écrites en général. La police utilise en effet la graphologie pour être capable d’identifier les auteurs de telle ou telle inscription. Écrire quelque chose de cette manière est très dangereux sur le plan de l’identification et on peut être absolument certain que c’est par ce moyen que la police tente de cerner les auteurs.

Enfin, une autre réflexion qu’il est possible de faire, c’est de voir un phénomène inévitable de dissociation de la part des institutionnalisés. La Croix leur a donné la parole. On a par exemple :

À Vegan France Interpro, même son de cloche. « Les associations les plus extrêmes ne commettraient pas ces violences, explique Hélène Modrzejewski, la présidente. Ces actions désorganisées desservent notre cause. Ils donnent une mauvaise image des végans. »

On comprend que Hélène Modrzejewski dise cela. Après avoir monté son annuaire vegan (appelé ici vegan France interpro), elle a monté sa boîte de certification végane, « Expertise Végane Europe ».

Cette boîte est hébergée par la Cité de l’Innovation au Coudray, à Chartres, organisée par le Centre Européen d’Entreprises et d’Innovation, un incubateur d’entreprises.

Tout cela n’est pas très bon pour son business visant à vivre d’un véganisme formant une « niche » dans l’économie…

Autre exemple :

« Ce sont des jeunes casseurs d’une vingtaine d’années qui agissent à titre personnel. Ils manifestent violemment et sans réfléchir. Je comprends leur colère mais je condamne leurs actes », témoigne Alexandra Blanc, la fondatrice de Vegan Impact.

On a ici le coup classique : ce sont des jeunes, sans réflexion, juste en colère. Par contre, passer dans les médias ou manifester par exemple avec un soutien-gorge en lentilles, c’est tellement plus adulte.

Dernier exemple :

« La façon de procéder de ces groupuscules ne correspond pas à nos modes d’actions, se défend aussi Brigitte Gothière, fondatrice de L214, connue pour ses vidéos choc tournées dans des abattoirs. Trois millions d’animaux sont tués chaque année en France dans les abattoirs et nous dénonçons ce système d’élevage intensif qui favorise la maltraitance des animaux mais toujours de façon pacifiste. »

Le fameux coup du groupuscule ! Il faut dire que de par leur parcours historique, les gens de L214 savent très bien ce qu’est l’ALF, vu qu’ils ont toujours été contre. Ils comptent donc bien profiter de leur notoriété pour dénoncer tout ce qui n’est pas « reconnu ».

Mais reconnu par qui, là est la question ! Et de toutes manières, n’est-ce pas le contenu qui compte ? Et cela révèle le problème de fond : la méconnaissance historique de ce qu’a été la libération animale jusqu’à présent, l’absence de continuité dans les structures, la destruction des forces vives par des actions velléitaires sans mise en perspective.

« Vegan terror » à Grenoble

C’est une histoire dont un détail vaut le coup d’être connu, car l’enfer est dans les détails justement. Cela se passe à Grenoble, où il y a un restaurant qui s’appelle « La Boucherie de Grenoble ». Quelqu’un, dans la nuit de dimanche à lundi dernier, a écrit dessus « Vegan Terror ».

Il a également, ce qui est davantage marquant, brisé 14 vitres. De la peinture a aussi été projetée sur une sorte de statue de vache devant le magasin, qui fait partie d’une franchise, les restaurants s’appelant « la boucherie » et se définissant comme « le professionnel de la viande ».

En soi, rien de très original dans tout cela, même si on peut comprendre pourquoi France 3 région s’est emparé de l’affaire, puisque c’est une actualité locale. Que BFMTV l’ait également fait, c’est déjà plus étonnant, mais tout cela, somme toute n’a rien de fondamentalement surprenant.

Ce qui est par contre stupéfiant, ce sont les propos des propriétaires, s’ils s’avèrent vrais. Ils ont expliqué en effet :

« Pour les propriétaires, la thèse d’une délinquance inspirée par le véganisme ne tient pas du tout la route.

« Pour nous, c’est une fausse piste !, confie Marie-Anne Siaud.

Nous avons des vegans qui viennent manger chez nous, ils ne mangent pas de viande mais viennent quand même. Ce n’est pas parce que c’est marqué boucherie qu’on ne fait pas d’autres plats ! »

La conjonction des mots « Vegan » et « Terror » elle-même fait tiquer la gérante, qui connaît bien le véganisme pour avoir plusieurs membres de sa famille proche adeptes de ce mode de vie. »

Le véganisme serait-il donc considéré à ce point comme vélléitaire qu’il ne concernerait que de bobos s’aménageant une place dans la société ? S’il est vrai que des gens osant s’imaginer vegan mangent dans un tel restaurant, c’est la honte la plus totale. Et malheureusement, on peut craindre que c’est vrai. La réduction à un engagement individuel, coupé de l’ensemble de la société, peut effectivement amener à une telle aberration.

Des gens peuvent se dire que, en fin de compte, c’est leur choix personnel qui est déterminant, par rapport à eux-mêmes. Ils peuvent donc faire « abstraction du reste ».

Or, non pas qu’il faille se couper de la société, mais il y a des limites à la dignité… et non pas la sienne seulement, celle des animaux. Pourquoi pas aller manger au Mc Donald’s, pendant qu’on y est ? Certains diront que cela vaudrait le coup s’il y a une offre, car tout serait offre et demande…

C’est comme d’ailleurs, le goût de la viande, c’est-à-dire du meurtre : certains se disant vegan affirment l’aimer. C’est un problème culturel énorme. Comment d’ailleurs manger même des produits végétaliens ayant la forme d’animaux ? Quelle incohérence. Quelle horreur de commander, dans un restaurant végétalien, du « poulet », du « porc »…

Un tel véganisme ne peut que s’effondrer devant les coups de boutoirs de l’idéologie dominante. Le véganisme implique une césure : qui ne l’assume pas s’effondre. Il est vraiment dommage qu’il n’y ait pas d’enquête sur les personnes ayant été véganes mais ne l’étant plus, un phénomène totalement nié, ce qui est absurde car étant d’une importance capitale.

On ne peut pas protéger le véganisme si on ne voit pas les failles existantes face aux contre-offensives culturelles. Et finalement, ne faudrait-il d’ailleurs pas dénoncer le véganisme comme « éthique individuelle », et lui opposer le véganisme comme morale ?

Bien que les deux mots, morale et éthique, aient un sens commun, cette histoire d’individualité est insupportable et le fait que les propriétaires du restaurant puissent même ne serait-ce que prétendre ce qu’ils disent sans que cela semble absurde en dit long sur la situation.

Car même si on peut trouver nul de signer « vegan terror », même si on considère que cette action n’apporte rien, on ne peut pas nier que cela correspond à une action vegane absolument cohérente. On peut être en désaccord, mais pas nier les faits : c’est une action végane militante, philosophiquement parlant.

On doit pour cette raison trouver incorrect l’appui fait par une association aux propos des propriétaires. Une association de l’Isère a en effet été interrogé à ce sujet et les propos choisis se placent directement en appui des propriétaires.

Or, est-il moralement correct de « réfuter » quelqu’un de vegan dans des médias non véganes ?

« Que pense une association Vegan* d’une telle affaire ? Lydie Visona, présidente de Cali (Cause animaux libre Isère) tient clairement à se démarquer d’un tel mode d’action.

« Je le réfute totalement, ce n’est pas comme cela qu’on fera passer notre message », nous dit-elle.

Et la militante de la cause animale de marquer son refus d’un slogan comme « Vegan Terror » : « Vegan, c’est un mouvement de compassion, pas un mouvement de terreur ! », assure-t-elle pour conclure. »

Réfuter quelque chose peut être juste selon son propre point de vue : cette association a fait le choix du pacifisme, considérant comme un acte militant de rester « immobiles pendant plusieurs heures, sans parler avec des affiches sur les animaux ».

Elle est donc cohérente en rejetant une action violente.  Notons par contre qu’elle ne l’est par contre pas du tout lorsqu’elle met en avant la « libération animale » sur ses réseaux sociaux, parce qu’un tel concept n’a rien de pacifiste. Quand on est pacifiste, on n’est pas pour la libération animale, on est pour la réforme, pour les droits des animaux, éventuellement pour l’abolitionnisme.

Mais passons, ce qui compte c’est ici la question : était-il juste d’ajouter sa voix à celle des propriétaires pour dénoncer une action végane, même si on la trouve erronée ?

Car, dans ce genre de situation, il n’y a pas trois camps, mais toujours deux. C’est d’une certaine être pris en otage, si l’on est en désaccord, c’est indéniable. Mais à un moment il faut choisir dans quel camp moral on se place.

Si on ne peut pas expliquer à un journaliste qu’il est cohérent que quelqu’un s’en prenne à une boucherie – même si l’on trouve cela erroné, contre-productif éventuellement – alors autant abandonner le véganisme directement et mettre la clef sous la porte.

On ne peut pas dire que les animaux se font torturer et exterminer par millions sur la planète et après pleurer pour quelques vitres. Ce serait aberrant. Un mouvement qui ne sait pas comprendre et saisir la nature de ses propres erreurs, s’il y en a, n’est pas un mouvement, mais l’image d’un mouvement, un fantôme.

Et à un moment donné, il faut choisir : veut-on réellement changer les choses, ce qui est compliqué, ce qui implique des faiblesses, des erreurs, ou bien veut-on juste s’intégrer dans la société en donnant un point de vue qui ne changera jamais rien?

269Life contre l’ALF

Un spectre hante le mouvement pour les animaux : celui de l’ALF. Toute les associations institutionnelles se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : mieux, pour en nier l’existence.

De notre côté, nous n’avons pas d’avis sur les gens faisant des actions de l’ALF. Par contre, nous avons un point de vue sur les animaux sauvés… Ou encore sur les actions elles-mêmes. Et ce point de vue est révolutionnaire.

Aussi, nous avons toujours eu comme principe de systématiquement publier les communiqués d’actions de l’ALF en France. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi. C’est un principe pour ainsi dire sacré : quoi qu’on en pense, toute dissociation est intolérable, inacceptable, une capitulation.

Aussi est-il très intéressant de regarder ce que vient d’expliquer Tiphaine Lagarde de « 269Life Libération Animale » au sujet de l’ALF, à l’occasion d’une très longue interview à une revue en ligne issue de Nuit debout (première partie, seconde partie).

Non pas que cette association nous semble intéressante, bien au contraire. Seulement, si L214 peut faire comme si l’ALF n’existait pas (car ses fondateurs ont historiquement toujours été catégoriquement contre), quand on se prétend radical comme 269, on ne peut pas agir ainsi et il fallait bien prendre position, à un moment ou un autre.

Et donc, Tiphaine Lagarde, au milieu de multiples références universitaires, s’est décidée à dire les choses, on va dire clairement… Enfin.

Car 269Life Libération Animale compte s’installer dans le paysage, comme une version « radicalisée » de L214. C’est une sorte de division du travail pour casser la vraie radicalité. A L214 les appels réformistes, à 269Life Libération Animale le cinéma de la « désobéissance civile ».

Et pour que cela se passe, il faut se soumettre. La soumission au système, même si on joue les rebelles, est obligatoire pour l’obtention d’une reconnaissance médiatique et dans l’idéologie dominante.

LTD parle de l’ALF ? LTD est boycotté et nié par les gens croyant au système. C’est la règle et nous assumons. Parce que nous savons qu’il faut changer le monde, non pas se « défendre », mais bien passer à l’offensive pour renverser ceux qui détruisent la planète, exploitent et assassinent les animaux.

Tiphaine Lagarde a quant à elle décidé d’expliquer que l’État est du côté des capitalistes, mais qu’en même temps il ne fallait pas de violence, même si la non-violence est quelque chose de mauvais. Cela n’a aucun sens, à part celui de chercher une place au soleil dans le système en se la jouant radical, sans jamais l’être réellement.

Voici ses propos : après, tout, ils parlent d’eux-mêmes.

« Au-delà de la définition commune que l’on donne au terme « violence », il s’agit de savoir qui, dans notre société, possède le pouvoir de définir ce qui est violent et ce qui ne l’est pas, qui maîtrise cette faculté de répartition de nos actes en deux catégories.

Bien sûr, la violence, définie de façon adéquate, est un mal. Dans l’idéal, elle devrait n’avoir aucune part dans la façon dont les individus interagissent.

Notre propos n’est pas de faire l’apologie de la violence mais de savoir si, de manière pragmatique, des stratégies présentées comme « violentes » peuvent conduire à davantage d’efficacité.

Un premier constat s’impose : si nous légitimons majoritairement son usage au sein de luttes humaines (de préférence « lointaines », géographiquement parlant, exotisation de la violence oblige), nous la condamnons systématiquement lorsqu’elle s’exerce au profit des individus non-humains.

Il suffit de voir comment sont décriés (et au sein même du milieu animaliste) les modes d’action du mouvement ALF…

Dès lors : la non-violence est-elle en soi une posture de privilégiés humains (ne subissant pas l’oppression spéciste) ? la non-violence est-elle spéciste ?

Il y aurait beaucoup à dire sur ce culte du pacifisme que l’intégralité du mouvement antispéciste prône comme un dogme stratégique et moral.

Cette analyse de la non-violence comme une pratique de « privilégiés » a été menée par le philosophe Peter Gelderloos dans deux ouvrages importants : Comment la non-violence protège l’État et L’Échec de la non-violence, paru en 2013.

En prenant l’exemple du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, il démontre comment la non-violence peut être analysée comme un mode d’action raciste prôné par la « race » blanche privilégiée.

(…)

Quand Malcolm X disait des Afro-Américains qu’ils devaient se battre pour la liberté « par tous les moyens nécessaires », il ne défendait pas la violence agressive ni les attaques offensives, mais soulignait plutôt le droit à la légitime défense dans des conditions où la police, le FBI et l’État sont des ennemis ayant l’intention de tuer.

Comme les humains, les animaux ont un droit à la légitime défense, mais ne peuvent, mis à part quelques rares exceptions, se défendre par eux-mêmes.

Les humains qui agissent au nom des animaux ont le devoir de les protéger par tous les moyens nécessaires des blessures qui peuvent leur être infligées.

Comprises dans leur contexte, ces mesures ne sont pas violentes : elles sont une contre-violence et relèvent de ce que Steven Best appelle une « légitime défense par extension »… C’est donc probablement pour des raisons pragmatiques, et non morales, qu’aucun activiste n’a encore sérieusement blessé ou tué un exploiteur d’animaux !

Ce type d’action serait certainement une catastrophe au niveau médiatique et entraînerait une répression telle qu’elle immobiliserait vraisemblablement les activistes…

Même si le mouvement ALF a obtenu des succès qu’on ne peut nier, il a été catastrophique sur un plan politique en ne parvenant pas à imposer l’antispécisme comme un débat de justice sociale. »

Malcolm X n’aurait été que pour la violence défensive? Quelle absurdité.

Nous invitons ici nos lecteurs et lectrices à réécouter la chanson « Destroy babylon » du groupe éponyme, qui a un texte exprimant parfaitement la nécessité de notre époque. Elle commence justement par un extrait de discours de Malcolm X  (« Vous n’avez pas de révolution qui n’implique pas l’effusion de sang. Et vous avez peur de saigner. »).

Mais surtout, quelle aberration que ces propos sur l’ALF! Heureusement que l’ALF a justement, dans sa définition même, paré à ce genre d’attaques lamentables. En effet, pour l’ALF, ce sont les animaux qui comptent.

L’ALF n’a jamais été un débat de justice sociale, ni même un débat.

L’ALF a voulu justement échapper aux abstractions intellectuelles et aux discours faisant des animaux des objets, et non pas des sujets d’une pratique concrète.

L’ALF, cela signifie : les animaux, maintenant !

Telle est la signification authentique et unique de l’ALF.

On peut considérer que ce n’est pas suffisant, que c’est en décalage avec la nécessité de révolution ou que c’est du réformisme militant, qu’il y a d’autres priorités, etc. Mais la question n’est pas là,  l’ALF ne se place pas sur ce terrain. L’ALF dit historiquement : tel animal est en danger, j’interviens, et tant qu’il y en a, j’interviens.

C’est là se placer sur le terrain d’une réalité indiscutable. Non pas simplement d’une réalité morale, mais bien d’une réalité physique.

Est-ce que cela signifie que l’ALF est une fin en soi, ou bien l’unique vecteur de la lutte ? Pas du tout, l’ALF est un front, se voulant un dénominateur commun inévitable, une sorte de minimum syndical. Ni plus, ni moins.

Tiphaine Lagarde le sait inévitablement, mais elle a besoin de dénoncer l’ALF. Parce qu’elle sait que l’ALF, cela signifie non pas la « désobéissance civile » et des interviews dans la presse où l’on tient des discours radicaux, mais inévitablement la révolution, l’affrontement, la violence. C’est d’une logique implacable.

Et comme on ne peut pas citer des auteurs universitaires et chercher une reconnaissance médiatique, tout en assumant la révolution, il fallait choisir et cela a donc été l’inévitable dissociation. C’est là tant une mise en conformité avec l’idéologie dominante sur le plan des idées, qu’une exigence fondamentale formulée par la pression sociale.

C’est là l’origine des dissociations et capitulations.

Ce qui bien entendu ne modifie en rien ce que sera le 21e siècle : un changement fondamental et à l’échelle mondial de l’organisation humaine et des modes de vie. La reconnaissance de la planète Terre comme système global, l’affirmation de la Nature comme totalité, la défense de toute vie !

Les exigences de survie de la planète et les bouleversements issus des erreurs humaines détermineront l’identité à adopter au 21e siècle : soyons en avance et assumons l’identité avec notre mère la Terre !

Actions de l’ALF dans la seconde moitié de 2017

L’ALF a hacké le site de la Fédération des Chasseurs de la Somme, ainsi que sa mailing-list. Les 6086 personnes inscrites ont reçu le message suivant, le lien étant une image du site hacké que nous reproduisons ci-dessous.

C’est une lutte que nous engageons, une opposition que nous affirmons, un refus de silence et d’inaction que nous vous signifions.

http://fdc80.com/images/bandodefil/A.L.F.html

Vous nous trouverez toujours sur votre chemin pour défendre farouchement tous les animaux non humains.

Some nice links :

ALF publishing website in spanish
#OpBiteBack ALF Direct Action list
ZINE: VEGANARCHY AntiSpecist Warfare and Direct Action
vegan XXX – French
CyberGuerrilla Anonymous Nexus
RiseUp radical server lists
Earth First! Journal
International anti-capitalist insurrection & social war news, counter-information & incitement

A noter également que d’autres actions ont été menées ces derniers mois.

« Dans la nuit du 22 Juillet; des activistes veganes ont libéré 25 poussins et poules d’un élevage de poules pondeuses. Une des poule, exploitée est dans un mauvais état; mais elle est en soins vétérinaires. V.A »

« Sud de la France

Dans la nuit du 30 juillet, des activistes véganes ont libéré des appelants (pies, choucas de tours) détenus par un chasseur. V.A »

En août, une action a eu lieu à Castres.

« Les animaux aquatiques sont hélas souvent oublier, peu d’empathie existe à leurs égards. Leur massacre est énorme, l’on entend pas leur cris mais la souffrance et l’agonie qu’ils endurent sont terrible.

Ils sont considérés comme de la marchandise, on parle d’eux en tonnes… sans tenir compte du fait que ce soit des individus.

C’est pour cela que dans la nuit du 8 au 9 août nous avons engluées 2 serrures d’une poissonerie et taguée « stop au massacre » sur la vitrine.

N’hésitez pas à leur téléphoner ou à leur rendre une petite visite pour que leur commerce de barbarie ferme. « La Marée de Neptune 23 rue Henri IV 81100 Castres téléphone: xx-xx-xx-xx-xx  »

Sachez que nous reviendrons, partout où les animaux sont tués, pour la vie, contre le spécisme. Sabotage, libération animale, en petits groupe ou même seul, rejoignez l’ALF dans l’action !

On peut tous agir ! »

Des miradors ont été détruits en septembre dans l’ouest de la France, alors qu’un boucherie a eu ses serrures remplies de colle à Saint Pierre La Palud (Rhône).

Des miradors ont également été détruits le même mois à Santenay (Côte-d’Or).

En octobre, à l’occasion du sommet de l’élevage à Clermont-ferrand, les sites suivants ont été hackés.

http://www.chambilly.fr/
http://www.ccbe.fr/
http://www.lorca.andreguilloux.fr/
http://www.perigord-betail.fr/
http://www.agrinews.coopdefrance.coop/
http://www.celmar.fr/
http://www.glbv.fr/
http://www.terelevage.com/
http://www.boeufdecharolles.fr/
http://www.cal-elevage.fr/
http://www.alliances.coop/
http://www.sofrelim.com/
http://www.feder.coop/

Le même mois, un coq et un pigeon ont été libérés dans une forêt.

En novembre, c’est dans le Tarn que des miradors ont été détruits.

En décembre, ce fut le cas en Meurthe-et-Moselle.

Les animaux ont besoin de héros, mais pas du genre de Johnny Hallyday

Les animaux connaissent le martyr sur la planète, parce que l’humanité, enfermée dans son anthropocentrisme, a décidé que leur existence ne comptait pas. S’opposer à cela demande de la volonté, mais également de l’héroïsme.

Penser qu’on peut changer des choses sans un engagement complet, sans renverser la table, c’est-à-dire sans révolution pour dire les choses clairement, est illusoire.

Il faut quand même voir qu’on est dans un pays qui célèbre Johnny Hallyday, et avec un pays pareil on s’imagine qu’on va accorder la paix aux animaux ? C’est impossible, il faut transformer ce pays, afin que la société ressemble à autre chose, sinon ce n’est même pas la peine d’essayer.

Johnny Hallyday est d’ailleurs un très bon exemple ici : il suffit de prendre sa chanson « Que je t’aime ». Elle parle de « faire l’amour », à travers une réduction patriarcale de la femme à un être passif, à coups d’animalisation.

Cette chanson est à proprement parler anti-féministe et anti-animaux, c’est un exemple de diffusion d’une vision du monde arriérée comme pas possible. Voici quelques paroles affreusement exemplaires :

« Quand tu ne te sens plus chatte
Et que tu deviens chienne
Et qu’à l’appel du loup
Tu brises enfin tes chaînes (…)

Quand mon corps sur ton corps
Lourd comme un cheval mort
Ne sait pas, ne sait plus
S’il existe encore »

Pauvre pays, qui fait de Johnny Hallyday une icône. Il faut dire qu’on a les héros qu’on mérite. Emmanuel Macron était d’ailleurs à Alger le matin de l’annonce de la mort de Johnny Hallyday, qu’il a appris dans la nuit. Dans les rues de la capitale algérienne, il a dit justement la chose suivante au sujet du chanteur décédé :

« Il fait partie de ces héros français, j’ai souvent dit qu’il fallait des héros pour qu’un pays soit grand. »

C’est pathétique. Mais le grand souci dans cela, c’est que les animaux, eux, attendent les véritables héros. Ceux et celles qui savent mettre de côté leur ego, leur petit moi, leur confort, pour assumer ce qui doit être assumé : l’engagement total en leur faveur.

Qu’est-ce qu’un héros, justement ? Rappelons ici les définitions possibles :

« Personnage légendaire auquel la tradition attribue des exploits prodigieux. »

« Homme, femme qui incarne dans un certain système de valeurs un idéal de force d’âme et d’élévation morale. »

« Homme, femme qui fait preuve, dans certaines circonstances, d’une grande abnégation. »

« Combattant(e) remarquable par sa bravoure et son sens du sacrifice. »

Faire de Johnny Hallyday un « héros », c’est dire qu’un chanteur de variété faisant des concerts par showbusiness est un héros, car il a su divertir les gens et leur faire croire qu’ils ressentent des choses.

Là n’est pas l’héroïsme. Il est ailleurs. On le trouve dans chaque refuge, par exemple. On y trouve gens qui donnent leur vie, sans penser à leur petit moi, à leur ego. Ce ne sont pas des gens qui se mettent en avant, avec leur photo, des interviews. Leur abnégation est anonyme, ils se sacrifient entièrement, sans confort, sans vacances, sans vie privée même parfois.

Car ces héros sont entièrement engagés, leur esprit est entièrement tendu vers l’héroïsme concret. On ne peut pas être un héros tout seul, pour soi, ou alors on en revient à l’antiquité avec ses héros barbares.

Être un héros, ce n’est pas non plus donner du baume au cœur, c’est se mettre en jeu au service des autres, concrètement. En ce sens, Johnny Hallyday n’a jamais été qu’une abstraction. Sa musique n’a rien changé, elle a même contribué plutôt d’ailleurs à maintenir la France dans une ringardise terrible.

Être un héros, c’est intervenir en se mettant en jeu. Un autre exemple que l’on peut prendre, car là on a quelque chose de directement concret de par l’urgence, est lorsqu’un animal est arraché d’une situation de danger absolu.

L’intervention pour sauver un animal bloqué quelque part, en panique, blessé et isolé, comme un pigeon qu’on peut trouver, un chien qui s’est perdu, tout cela est une petite forme d’héroïsme.

Il est vrai que cette forme ne présente pas de vrai mise en cause de soi-même. Quoique : le fait de prendre un pigeon, de l’accueillir, de le transporter, tout cela est déjà incroyablement mal vu par une société indifférente (d’ailleurs même les personnes véganes sont, finalement, surtout indifférentes).

Donnons alors un autre exemple. Dans l’Oise, en 1989, un raid dans un laboratoire a libéré 42 chiens dans un laboratoire de vivisection. Pour les chiens, leurs libérateurs ont été des héros. Pour ces chiens, les libérateurs ont été comme Zorro sauvant un innocent ou bien, de manière plus juste, comme l’armée rouge libérant Auschwitz.

On peut arguer ici que les chiens ne savaient pas qu’ils allaient subir la vivisection. C’est faux, déjà parce que les animaux libérés ont parfois déjà subi la vivisection (il y a eu des cas de chats avec des électrodes dans la tête, par exemple, ou bien sûr le jeune singe Britches aux paupières cousues), mais surtout dans tous les cas, car un laboratoire n’est pas un endroit naturel pour un chien (ni n’importe quel animal).

Des chiens, enfermés dans une terrible promiscuité, dans des cages qui sont des prisons, dans un lieu qui sent la mort, avec la froide et ignoble brutalité des humains travaillant dans ce genre d’endroit, ne peuvent que sentir que la situation ne va pas du tout.

Ils ont peur d’ailleurs, et ne comprennent pas forcément que les libérateurs sont des libérateurs. Mais peu importe, ce sont eux qui comptent et non ce qu’ils pensent des humains, et ils découvrent lentement mais sûrement autre chose.

Cette lenteur dans le résultat de l’action, la patience nécessaire, voilà qui correspond à l’héroïsme.

Cela ne veut pas dire que l’héroïsme soit forcément ce qui soit juste historiquement pour changer les choses, même si on peut se douter que pour les 30 chiens et 23 lapins arrachés en 1990 à l’hôpital Salvatore de Marseille, ce qui compte c’est déjà leur propre vie et non l’Histoire, avec un grand H.

Après tout, ce sont les animaux qui comptent, pas nous demandant des remerciements où que ce soit de ce genre. Il ne s’agit pas de remercier un Dieu libérateur qui a envoyé Moïse exiger du pharaon : « Laisse partir mon peuple », car c’est nous-mêmes qui sommes pharaon.

La vieille dame qui nourrit les chats et les pigeons malgré l’opprobre, les cadres des refuges, dans une certaine mesure les vegans intransigeants refusant de céder à l’hégémonie pathétique de L214, 269 et autres egotrips spectaculaires, voilà où l’on peut trouver l’abnégation, l’engagement, non pas pour soi-même, mais pour l’exigence du changement.

Pas de fausses excuses, pas de compromis même pas avec soi-même, pas d’exceptions. Si ce n’est pas moi, qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ?

Hackage d’un site et sabotage de miradors

L’ALF a hacké le site alban-international.com,  qui relève d’un programme Bretagne Filières 35, présent notamment en Algérie avec comme objectif de multiplier par trois le nombre de vaches, de doubler leur production de lait, etc.

Des miradors de chasseurs ont été sabotés, comme en témoignent ces photos, sans indication de lieu ni précision quant à la date.

L’ALF hacke le site du parc animalier de Branféré

L’ALF a hacké le site internet du parc de Branféré, qui combine un parc animalier, un parc botanique et un centre d’éducation à l’environnement, l’École Nicolas Hulot.

A noter que nous avions déjà parlé de ce parc en liaison avec une campagne de partenariat avec Duracell.

Parmi les deux images placées de manière illégale par l’ALF sur le site du parc, on peut reconnaître le girafon Marius du zoo de Copenhague, non pas euthanasié  mais tué en 2014, car considéré comme « en trop »  et disséqué en public, devant des enfants notamment.

S’il y a cinquante ans…

Nous sommes en 1984 et Ronnie Lee, le fondateur de l’ALF, répond à une interview donnée par les ALF Supporters Group (une présentation et des pdf sont disponibles ici).

Voici sa réponse à la question suivante : « Comment voyez-vous les organisations en faveur des droits des animaux qui sont plus traditionnelles ? ».

Ce qui est très intéressant, ce n’est pas simplement sa critique plus ou moins acerbe de l’inaction ou du caractère vain d’organisations qu’il critique. Ce n’est pas spécialement original.

Par contre, il fait une réflexion approfondie sur le fait qu’il aurait fallu faire cela bien plutôt, que l’exploitation animale prend une telle proportion que les interventions sont peut-être trop en retard historiquement.

C’est extrêmement intéressant, car il faut bien avoir en tête ici que l’ALF, à ce moment là, mène en Angleterre plusieurs actions par semaines, dont de très régulières libérations d’animaux de laboratoires, jusqu’à 60 000 par an.

L’ALF est, qui plus est, un front, c’est-à-dire l’union la plus générale pour l’action de libération concrète d’animaux ; tous ses membres sont issus de la protection animale décidant d’intervenir, afin de peser sur le cours des choses.

C’est, si l’on veut, un réformisme ultra-actif et d’interposition sur un mode révolutionnaire et c’est cela que la réponse met d’une certaine manière en exergue : la question animale, finalement, de par son ampleur historique, n’est-elle pas en fait liée à la nécessité de révolution ?

Voici donc la réponse de Ronnie Lee au sujet de ce qu’il pense des organisations « traditionnelles ».

« Cela dépend. Les organisations les plus radicales sont sympathisantes et même si elles ne font rien d’illégal, elle publient les rapports de nos activités dans leurs périodiques et s’expriment en soutien à ce que nous faisons.

D’autres organisations sont équitablement neutres et quelques autres sont contre nous, bien qu’il y a eu un déplacement de soutien en notre faveur.

Les associations qui condamnaient l’ALF il y a quatre-cinq ans ne nous condamnent plus. Elles ne vont sans doute pas publiquement célébrer l’ALF, mais elles ont cessé de nous condamner.

Je pense qu’elles ont vu que l’action directe a eu un effet très positif, donc elles n’ont plus vraiment de raisons de nous condamner.

Il y a certainement de la place pour les organisations traditionnelles des droits des animaux et les choses qu’elles font. Je pense qu’il est très important de distribuer des tracts et d’éduquer le public et je suis certain que presque tous ou tous les activistes de l’ALF défendraient également cela.

De par le passé, les associations traditionnelles ont joué le jeu des institutions et de ceux qui maltraitent les animaux en canalisant l’énergie des gens dans des méthodes de campagnes qui n’étaient pas efficaces.

Quelqu’un serait très en colère au sujet de la cruauté de la vivisection et écrirait à l’association anti-vivisection. L’association répondrait en disant que la vivisection pourrait connaître une fin en écrivant aux politiciens et en faisant faire des pétitions.

Cela n’avait tout simplement pas de succès et donc l’énergie et le temps des gens étaient gâchés.

Je pense que si l’action directe avait commencé il y a cinquante ans, la situation pour les animaux serait bien mieux, parce que la vraiment mauvaise exploitation technologique des animaux a grandi la dernière moitié de ce siècle – c’est-à-dire la vivisection et les élevages intensifs.

Parce que les méthodes de l’opposition n’ont pas été suffisamment efficaces, la maltraitance animale a grandi et c’est désormais quelque chose de bien plus difficile à détruire.

Je crois que les ressources du mouvement sont mal équilibrées. Les associations traditionnelles ont des centaines de milliers, peut-être des millions de livres [la monnaie anglaise] et si cet argent pouvait être dévié dans l’action directe, ce serait incroyable ce qui pourrait arriver, bien que bien entendu il ne s’agit pas simplement d’argent.

Les gens donnent désormais davantage d’argent à l’ALF après qu’ils aient vu ce qui a été fait et obtenu, cependant c’est un long et très lent processus. »

Si en 1984, Ronnie Lee voyait déjà un changement massif les cinquante dernières années, que devrait-on dire en 2017 ! Surtout que l’exploitation animale explose à l’échelle mondiale…

Mais la réponse est peut-être dans la question : avant, on ne pouvait pas encore arracher sa conscience à la réalité de l’exploitation animale. Aujourd’hui on le peut !

A condition de ne pas choisir un retour en arrière, comme avec Marine Le Pen, les zadistes, etc., mais de choisir le camp de l’utopie et de l’universalisme par la révolution !

Lyon : graffitis ALF sur des commerces dont une fromagerie

Le site Bite back s’est fait l’écho d’une opération de graffitis faite par l’ALF durant la nuit du 18 au 19 mars 2017. Plusieurs commerces ont été visés, dont une fromagerie. Le média 20minutes de Lyon raconte les faits ainsi :

Cinq commerçants du Vieux-Lyon ont eu la désagréable surprise de découvrir dimanche matin, leurs vitrines recouvertes de tags.

Pas de mystère. Les auteurs se sont fait connaître sans difficulté, revendiquant leur acte à la peinture noire ou blanche. Il s’agit de membre de l’ALF, front de libération des animaux, regroupant des activistes radicaux de la cause animale.

« Ils ont rayé tous les mots « soierie » à coups de pinceaux car nous tuons des vers à soie et des chenilles », explique à moitié agacé, à moitié railleur, Signorino Leonardi, qui gère la Maison Brochier, rue du Boeuf.

Mais l’homme n’est « pas le plus à plaindre ». « J’ai nettoyé ma vitrine et pris cela avec philosophie. Mais quand je vois les tags inscrits sur les autres vitrines, je me demande ce que sera la prochaine étape : se faire tabasser ? », s’interroge-t-il.

ALF : destruction de 19 miradors de chasse dans l’Oise

L’ALF a revendiqué une action dans l’Oise, dont Le Parisien s’est fait également l’écho.

Le quotidien y cite des propos étranges d’un membre de l’Office national des forêts, qui non seulement ne comprend rien à rien mais semble même être un simple fonctionnaire au service des chasseurs!

Avec une manière étrange de voir les choses : à le lire, on devrait quasiment remercier l’ONF d’aider les chasseurs à tirer ailleurs que là où passent les gens…

« C’est d’autant plus stupide de s’en prendre à ces équipements qu’il s’agit d’éléments de sécurité, soupire un membre de l’Office national des forêts (ONF).

Ils sont installés à proximité des lieux sensibles, comme les routes, pour obliger à tirer vers le bas. »

Structures renversées, pieds sciés, échelles mises en charpie… Les miradors ont été complètement détruits et gisent encore en forêt ce mardi. Deux biches broutent non loin de là.

D’après l’ONF, ce type de faits est régulier. « Mais là ce sont des antichasses durs qui ont fait ça, regrette un chasseur. Les plus gentils se contentent de les déplacer pour qu’on ait du mal à les retrouver. »

Voici le communiqué de l’ALF, qui a rappelons-le saccagé en 2015 le siège des chasseurs dans l’Oise.

Dans la nuit du 17 au 18 février 2017, 19 miradors de chasse ont été neutralisés en forêt de Compiègne, Oise (10 dans le lot 11, 9 dans le lot 6).

Les chasseurs à tir, à courre et l’ONF sont responsables ensemble de la destruction de la nature et du meurtre d’animaux en masse.

La « régulation de la nature » n’est qu’un leurre grossier pour masquer la barbarie d’un loisir et les intérêts purement mercantiles de l’ONF.

Certaines associations qui les défendent (comme localement
l’AFLOC et Oise Nature) se rendent ainsi complices des mêmes crimes.

C’est faire oeuvre de civilisation que de les arrêter. Retroussons-nous les manches.

ALF60

« On a étudié tous les profils, on a creusé »

On peut très bien ne pas être d’accord avec l’ALF, tout en considérant que c’est un mode d’action qui a sa dignité. Aux Etats-Unis, l’association PETA est réformiste, mais se refuse de condamner l’ALF, qu’elle considère comme menant simplement une forme de lutte différente.

Bon, il est vrai que dans sa prise de position, PETA fait pratiquement l’éloge de l’ALF et de ses actions, concluant même sur le fait que « n’importe qui peut être un activiste ».

Mais, dans tous les cas, ne pas être d’accord est possible sans pour autant se dissocier et condamner, sans parler de soutenir la police.

On se souvient qu’il y a eu au moment de Noël un incendie volontaire à la « ferme des mille veaux ».

Eh bien Le Figaro révèle une chose particulièrement odieuse dans son article Défense de l’environnement: la violence pour mieux se faire entendre ?, qui traite de cet incendie, ainsi que d’une tentative d’incendie contre une usine d’incinération en Haute-Savoie (en rapport avec la pollution dans la vallée de l’Arve).

L-PEA / Lumière sur les Pratiques d’Elevage et d’Abattage explique en effet au Figaro la chose suivante :

La présidente confesse qu’«au départ, on a tous eu un doute, on s’est demandé si les auteurs faisaient partie de nos militants.

Puis on a étudié tous les profils, on a creusé, et on est arrivé à la conclusion qu’aucun de nous n’était capable d’aller si loin.»

Or, naturellement, posons la question : que se serait-il passé si la conclusion avait été différente?

Quand on « creuse » afin de savoir qui est capable de faire quoi, qui est susceptible de faire quoi, c’est qu’on a une idée derrière la tête une fois qu’on a trouvé quelque chose…

Et, surtout, cela montre ici qu’il y a eu une étude approfondie de « tous les profils », selon les critères, en gros, de sympathie avec l’ALF…

Cela, c’est un travail de policier, c’est une méthode de répression. Dit dans Le Figaro, c’est même un appel à la délation.

Et rappelons que le contexte est celui où le groupement de la gendarmerie de la Creuse a mis en place une cellule d’enquêteurs spécifique pour répondre à la « gravité de la situation » selon les termes du Parquet…

Que le Président de la République de passage en Corrèze il y a quelques jours a rencontré les éleveurs de la ferme des mille veaux, pour leur assurer leur soutien…

Concluons par la prise de position de L-PEA / Lumière sur les Pratiques d’Elevage et d’Abattage suite à l’incendie. On a droit à un éloge de L214 et de 269 Life : le réformisme, cela marcherait, la violence oui mais sur soi-même (269 Life organise des happenings avec des marquages au fer), l’esclavage aurait été aboli grâce à des « campagnes »…

C’est une vision chrétienne, qui voit en l’anti-spécisme un « mal » ayant corrompu les esprits. C’est une vision qui nie la réalité de l’exploitation animale dans ses rapports économiques, qui nie la nature de l’Etat d’être au service du capitalisme en général.

C’est un déni complet de la réalité, une lecture angélique de la société, de l’Etat, de l’économie. Et qui prétend que les choses peuvent changer sans révolution…

§ Mise au point concernant les objectifs de L-PEA §

SVP Prenez le temps de lire jusqu’au bout. Ce message est destiné à répondre aux interrogations et à apporter aux militants et citoyens qui rejoignent L-PEA la certitude que nous nous regroupons tous autour des mêmes idées.

Suite à l’incendie de l’Usine des 1000 Veaux, une mise au point s’impose. Cet évènement a soulevé plusieurs questions fondamentales.

L-PEA condamne cet acte criminel dans le sens où il aurait pu porter atteinte à la vie d’animaux (peu importe le nombre), voire d’humains, il a provoqué de la souffrance supplémentaire pour ces animaux parqués et n’a eu pour résultat que de nuire à tous les efforts de l’association pour montrer la réalité de ce projet et l’affaiblir jusqu’à son abandon. Contrairement à ce qui a été dit par les actionnaires, nous sommes loin d’être à court d’arguments et la bataille est tout aussi loin d’être perdue.

Ce type d’action est longue, laborieuse, souvent décourageante mais c’est, selon nous, la seule voie pour une réelle évolution à grande échelle.

Car être en colère et « tout casser » ne fait que renforcer nos adversaires qui bénéficient d’assurances et, si l’on s’y prend de cette manière, de la faveur du grand public.
Que nous soyons en colère, ne va pas changer le monde, ne va pas toucher les millions de personnes dont dépendent les souffrances que nous condamnons.

Aller dans cette voie c’est se rendre compte que la terreur ne changent pas les habitudes, c’est aller toujours plus loin, toujours assujettis à cette même colère, puis finir par ressembler aux bourreaux que nous condamnons.
L’évolution est longue, les victimes et les souffrances innombrables et insupportables, mais taper des poings contre les murs ou taper du pied, ne les arrêtera pas.

Si les militants pour l’abolition de l’esclavage s’étaient contentés de mettre le feu à quelques plantations, cela aurait soulagé leur colère, leur besoin de voir changer les choses (de manière illusoire) mais n’aurait amené aucune évolution. En revanche, le travail de fond réalisé auprès de tous les citoyens, de pression sur les politiques et sur le plan juridique, ont permis l’abolition.

Cela ne veut pas dire qu’L-PEA condamne toute forme d’action directe mais seulement celles qui mettent en péril des vies et ne sont pas réalisées avec un état d’esprit pacifique.

Nous soutenons les actions de L214, comme celles de 269Life Libération Animale car elles permettent de jeter la réalité en place publique sans aucune violence ni mise en danger d’aucune vie, si ce n’est celle des militants qui ont choisi de se sacrifier, en toute conscience des risques et des séquelles psychologiques qui en découlent, pour le bien-être de tous (humains et non humains).

Dans le même état d’esprit, si nous nous fermons au grand public, ce sera condamner les animaux à un holocauste perpétuel. Si nous n’avons pas la patience et la détermination suffisantes pour porter la réalité devant chaque porte, devant chaque conscience, les consommateurs continueront de consommer, les animaux, comme les humains de souffrir et les militants d’être en colère.

Nos adversaires ont installé cette rupture entre la chair présentée sur les étals et sa provenance, à grand renfort de conditionnement par la publicité, le matraquage et le « lavage de cerveaux » à grande échelle. Nous avons tous mis, plus ou moins longtemps, à nous séparer de ce conditionnement.

Aussi, plutôt que d’accuser et d’insulter (ce qui ne soulage que notre impuissance immédiate), il faut s’ouvrir, accompagner et reconstruire en chacun la compassion envers les êtres vivants qu’ils soient ou non humains. Ce sera avancer vers l’abolition des souffrances que nous combattons.

L-PEA a pour objectif d’offrir un accueil aux animaux exploités, même si cela demeure « une goutte d’eau » au sein de l’océan d’êtres en souffrance. Ces rescapés deviennent les ambassadeurs de leurs congénères en souffrance, en plus de nous apporter réconfort, joie et apaisement de notre colère. Ils sont notre force, notre énergie vitale pour mener à bien la libération de leurs congénères.

L-PEA a pour objectif de combattre tout projet agricole nuisible au bien-être animal, à la santé humaine et à l’environnement car chaque projet de ce type qui s’effondre, chaque campagne qui porte cette lutte, supposent une sensibilisation efficace avec un exemple concret, un précédent qui précipite la chute des autres projets.

L-PEA a pour objectif de montrer la réalité de la production de viande, de lait… d’une manière globale, de tous produits provenant d’un animal à destination de la consommation ou de l’utilisation humaine. Montrer la réalité c’est inscrire dans chaque inconscient, dans chaque esprit le lien entre «le steak, l’exploitation et la mort de l’animal ».

L-PEA revendique le fait que l’arrêt de la consommation de viande, de lait et de tous produits issus de l’exploitation d’animaux est une nécessité pour l’arrêt de souffrances intolérables.

L-PEA revendique le fait que l’arrêt de la consommation de viande, de lait et de tous produits issus de l’exploitation d’animaux est une nécessité environnementale pour mettre un terme aux famines, pour conserver notre planète avec une population grandissante qui devra devenir consciente individuellement des dégâts qu’elle fait ou disparaitre.

L-PEA revendique le fait que l’arrêt de la consommation de viande, de lait et de tous produits issus de l’exploitation d’animaux est une nécessité pour construire un avenir meilleur, pour mettre un terme à la violence des hommes entre eux et envers les autres espèces.

On ne peut espérer un changement des mentalités en supportant l’idée de la théorisation d’un rendement lié à l’exploitation et la mise à mort d’êtres vivants.

On ne peut espérer un changement des mentalités en laissant défiler aux 4 coins de notre pays mais également du monde, des chaines de cadavres issus d’êtres tués dans l’indifférence et du bourreau et du consommateur. Cette violence, cette injustice, cette immoralité profondes s’inscrivent dans les esprits, dans les fondements de nos sociétés et les pourrissent de l’intérieur.

Tant que nous nous donnerons le droit de tuer et de torturer au nom d’une infériorité, d’une utilité, d’une nécessité… nous ne pourrons espérer rendre l’humain et le monde meilleurs et nous assisterons à des holocaustes (Massacre, grande destruction de personnes, de choses, inspirés par une idéologie, source : Larousse).

L-PEA est donc abolitionniste mais ouverte à tous, quelque soit le chemin parcouru vers une prise de conscience, prône le pacifisme et le sacrifice de sa colère au profit de la patience pour une communication efficace et à grande échelle, pour espérer, un jour, ne plus avoir à combattre que l’immoralité d’une poignée et non plus l’indifférence et le déni d’une majorité.

Bordeaux : inscription de l’ALF sur une devanture

Le journal 20 minutes informe de nouvelles actions de l’ALF à Bordeaux, consistant encore en l’inscription de slogans sur la devanture de commerce.

Il s’agit en l’occurence de la devanture d’un vendeur de « jambons pata negra », Viandas de Salamanca. Ce commerce est par ailleurs ouvertement pro-tauromachie.

Actions de l’ALF dans le sud de la France

Dans la nuit du 29 au 30 décembre 2016, « ALF »  et « meurtriers » ont été tagués sur des boucheries place Canteloup et rue Gaspard-Philippe dans le quartier Saint-Michel, à Bordeaux.

Dans le sud de la France, sans précisions géographiques (on imagine par principe de sécurité), des miradors servant aux chasseurs ont été sabotés, avec le communiqué suivant en date du premier  janvier 2017 :

« Vive le vand’, vive le vand’, vive le vandalisme !

Bonne année! Bon sabotage!

01/01/2017 – South of France

VA. »

Incendie volontaire à la « ferme des mille veaux »

La presse s’est faite l’écho d’une action illégale contre la « ferme des mille veaux ». Voici un extrait du Figaro informant quant à cela. Notons au passage que les insultes qui auraient été écrites ne sont pas acceptables.

Un arrière-plan est ici sans doute à connaître : il y a un peu plus d’une semaine, l’Etat avait modifié la loi, faisant en sorte que l’étude d’impact sur l’environnement ne soit plus obligatoire jusqu’à 800 animaux, et non plus 400, permettant ainsi  à la « ferme des mille veaux » d’atteindre ce nombre d’animaux.

Un bâtiment de la ferme dite « des 1000 veaux », un centre d’engraissement bovin du sud de la Creuse vivement contesté par certains défenseurs des animaux, a été la cible ce matin d’un « incendie criminel », a-t-on appris auprès de la préfecture du département.

Signalé vers 05h00, l’incendie a en partie détruit un bâtiment de 1500 m2 renfermant notamment de la paille et du matériel électrique et photovoltaïque, situé à l’écart des installations abritant les veaux de ce centre de Saint-Martial-le-Vieux, a indiqué la préfecture de la Creuse, confirmant une information de France Bleu. (…)

Sur le mur du bâtiment incendié étaient inscrits « Jean Rozé enculés » et « Ségolène SS », tandis qu’au sol étaient peints les mots « non aux camps de concentration », a précisé la préfecture.

Actions de l’ALF à Castres et dans le sud

L’ALF a revendiqué deux actions dans le sud de la France.

Voici le communiqué de la première action :

Dans la nuit du 6 décembre des membres de l’ALF ont vandalisés une boucherie à Castres dans le sud de la France: colle dans la serrures, vitrine  brisée, coup de cutter dans le store et inscriptions ‘viande=meurtre’  ‘assassins’.

Tant qu’ils continueront à tuer impunément on sera là. A.L.F France

Voici un extrait de La Dépêche à ce sujet, qui utilise un ton mélodramatique avec un éloge du pauvre petit commerçant qui aurait tellement préféré mieux payer ses employés…

C’est un mélange de colère et d’incompréhension que ressentent Cécile et Christophe Foy les propriétaires d’une boucherie charcuterie située à l’espace Sidobre dans le quartier du Martinet à Castres. (…)

Les dégradations ne laissaient planer aucun doute : elles étaient bien dirigées contre la boucherie. Les vandales ont écrit en capitales et à l’aide d’un feutre noir «Assassins» sur la porte et «Viande = meurtre» sur la vitrine.

S’agit-il de l’œuvre d’activistes végétalien ? Ou simplement d’individus ivres ? (…)

« On n’est un commerce comme les autres. On paye nos charges. On s’efforce de faire un travail de qualité dans la pure tradition de la boucherie. On travaille dans les règles de l’art. (…)

On ne peut pas empêcher les boucheries d’exister», ajoute Cécile Foy qui aurait préféré donner une prime de fin d’année à ses salariés plutôt que de devoir payer la franchise de son assurance afin de réparer les dégâts.

En tout cas, la gérante a déposé plainte au commissariat hier matin. «Les policiers ont été très réactifs et très attentifs», précise la commerçante qui espère que les auteurs de ce vandalisme curieusement connoté pourront être identifiés.

Voici, sans date mais rendu public au même moment, des photos d’une action contre une palombière dans le sud de la France.