EELV et la proposition de loi anti-vegan pour un « élevage éthique »

Il existe en ce moment une très intense mobilisation en faveur de réformes en faveur du « bien-être animal ». Les forces agissant dans cette direction consistent notamment en Europe Écologie Les Verts, mais pas seulement, il y a également des figures médiatiques, appuyées par telle ou telle personne influente, très influente, extrêmement influente.

Ce que nous sous-entendons par là, c’est que certains ont compris que la question animale avait été très largement saisie par les gens, mais que l’option vegan n’arrive à rien ou pas grand-chose. Il y a donc les moyens de récupérer tout cela par le biais du « bien-être animal ».

La question est ici très complexe, car il y a une partie des gens qui est ici sincère. Pour d’autres, c’est par contre simplement un boulevard à prendre pour s’imposer sur le terrain politique. Inversement, des gens sincères peuvent être corrompus. Ainsi le Parti animaliste a une ligne qui est désormais ouvertement celle du « bien-être animal », en se liant notamment à Europe Écologie les Verts.

EELV propose justement au Sénat une loi « pour un élevage éthique, socialement juste et soucieux du bien-être animal » et cet appel est relayé par exemple sans commentaire par Aymeric Caron, qui se définit pourtant comme « abolitionniste ».

Il est vrai qu’Aymeric Caron revendique fièrement son amitié avec Esther Benbassa, qui est justement la sénatrice EELV proposant cette loi. C’est encore un exemple de corruption : si la proposition avait été faite par quelqu’un d’autre, Aymeric Caron l’aurait descendu en flammes.

Que dit cette proposition de loi, pour laquelle EELV a mis en place une pétition ? Qu’il faut un « abattage éthique et transparent », une « régulation du transport animal », un « encadrement de l’abattage et de l’élevage porcin », un « encadrement de l’élevage et de l’abattage des volailles », un « encadrement de l’élevage cunicole », un « accès au plein air des animaux », un « moratoire sur l’élevage intensif ».

Il y a beaucoup d’arrières-pensées et voici comment il faut en réalité comprendre cela.

Il s’agit tout d’abord de l’interdiction de la « viande » halal et cacher, en exigeant la perte de conscience de l’animal mis à mort. C’est clairement du populisme visant à se donner une image aux dépens d’une partie de l’exploitation animale liée à des religions non majoritaires.

Il s’agit ensuite de faire intégrer les associations du « bien-être animal » dans l’exploitation animale, au moyen d’un « conseil du bien-être animal » pour chaque établissement d’abattage, conseil bien entendu justement composé « d’associations de consommateurs et d’associations de protection animal ».

Cela implique une compensation financière, naturellement, ce qui n’est pas mentionné mais va de soi puisque le conseil peut proposer des « audits en matière de bien-être animal dans l’établissement », des « aménagements », ainsi qu’un « plan de mesures correctrices ».

Il y a ensuite l’interdiction du transport d’animaux au-delà d’un certain nombre d’heures. C’est ici une convergence directe avec les producteurs français, qui torpillent ainsi la concurrence lointaine au moyen d’une loi de « bien-être animal ».

Il y a ensuite l’interdiction de la castration à vif et de la caudectomie des porcelets, ainsi que du broyage des poussins mâles et des canetons femelles vivants. C’est là une « humanisation » de l’exploitation animale qui va avec l’exigence, à partir de 2025, d’un accès au plein air pour les animaux de tout élevage.

Ce dernier point est inapplicable et il n’a qu’un sens : favoriser à fond l’exploitation animale en mode « bio ».

EELV se place en fait comme porte-parole de l’exploitation animale en mode « bio », ce qui est tout bénéfice pour elle au niveau des réseaux. C’est un moyen également, très important évidemment, de prétendre avoir un discours au sujet des animaux.

Voici comment EELV présente, plus directement, son approche.

Quel est le problème ?

Chaque année, en France, plus d’un milliard d’animaux sont abattus. 80% proviennent d’élevages industriels. Ce système agro-alimentaire ne respecte ni les animaux ni les agriculteurs/trices.

Alors que près de 80% des Français·e·s sont opposé·e·s à l’élevage intensif, les lobbies continuent à résister et à défendre un modèle agricole destructeur.
Il est temps de changer de modèle et de passer à une agriculture paysanne, soucieuse du bien-être de l’animal, qui favorise les circuits courts et qui respecte les consommateurs/trices.

C’est pourquoi, la sénatrice écologiste de Paris, Esther Benbassa, a déposé une proposition de loi pour la mise en place d’un élevage éthique, socialement juste et soucieux du bien-être animal.

Demandons son inscription à l’ordre du jour du Sénat !

C’est de la récupération, ni plus ni moins. Les animaux sont pris en otage pour une valorisation opportuniste.

Esther Benbassa, sur son Facebook, essaie même de racoler chez les vegans, c’est dire à quel point c’est de l’opportunisme :

« Tout le monde étant encore très loin d’être vegan, il convient d’œuvrer sans tarder en vue d’un élevage plus éthique et d’accompagner les paysans dans la transition à effectuer pour sortir de l’élevage industriel »

Ce point est très important, car il montre bien que l’initiative est anti-vegan, au sens où elle implique que les vegans se mettent derrière le réformisme du « bien-être animal », comme cinquième roue du carrosse, comme faire-valoir.

Il va de soi que le plan est tellement grossier que cela n’a aucune chance de réussir. Rien qu’en utilisant « élevage éthique », on a une telle monstruosité que n’importe quel vegan un tant soit peu conséquent hallucine littéralement. Cela ne veut bien entendu pas dire que les gens se mettent à former des structures de l’ALF. Mais il y a des limites qui font que, au-delà d’elles, le véganisme n’a plus aucun sens, même en apparence.

C’est ici encore un épisode de plus d’intégration-désintégration. Mais il faut bien avoir en tête que ce n’est là qu’un épisode de ce qui forme un tout nouveau cycle de plusieurs mois s’ouvrant désormais, visant à proposer des réformes, parfois d’ampleur, sans pour autant assumer le véganisme. Voir dans quelle mesure cela est productif ou contre-productif va être ardu.

Brigitte Gothière et Aymeric Caron appellent à négocier avec les chasseurs

Libération a publié hier une tribune prenant comme prétexte la baisse du prix du permis de chasse national de moitié, décidée par Emmanuel Macron. Une tribune rassemblant tout ce qui est insupportable, signée entre autres par Brigitte Gothière (L214), Aymeric Caron et des cadres d’Europe Ecologie Les Verts.

Pourquoi ? Parce que la tribune tente de faire un hold up sur la lutte contre la chasse à courre, qui est le produit d’une activité à la base, démocratique, populaire, et cela dans l’optique de l’intégrer aux institutions.

Les signataires de la tribune disent : les chasseurs ont leurs entrées au gouvernement, nous en voulons aussi. Ils disent : la chasse, oui, mais négocions. Il faudrait un « véritable dialogue respectueux de toutes les parties ».

Cela, alors que le mouvement contre la chasse à courre a un succès formidable, que les chasseurs la défendent au nom de la défense de la chasse au général, que donc la grille de lecture est claire, qu’une lutte vaste et populaire est possible !

Quelle honte ! S’il faut résumer cette tribune dans sa substance, il faut dire qu’il s’agit de l’esprit de collusion avec les institutions, de la capitulation devant la force des chasseurs, de l’absence de confiance en le peuple.

Les signataires de cette tribune sont pratiquement ouvertement des renégats. Ils tentent de saboter la lutte, tout cela pour qu’il y ait un « dimanche sans chasse »…

Ils feraient bien mieux de signer la pétition appelant à la démission du préfet de l’Oise, qui a déjà plus de 30 000 signataires et reflète un véritable mouvement populaire à la base !

Et de participer aux activités à la base, en croyant en la force populaire !

Chasse, pas de réduction pour le permis de tuer

L’abaissement du permis national de chasse de 400 euros à 200 euros par an devrait être inscrit dans la prochaine loi de finance à l’automne 2018.

Cette mesure soutenue par le président de la Fédération nationale de la chasse (FNC), Willy Schraen, est la première d’un grand projet de réforme du permis de chasse voulue par le Président Macron, dans le but de «démocratiser la chasse».

Nous y voyons surtout une opération de communication et d’instrumentalisation de la cause animale pour casser une image de «Président des villes».

C’est lors de sa réunion de travail du 15 février, avec Willy Schraen, Thierry Coste, conseiller politique de la FNC, et François Patriat, sénateur LREM de la Côte-d’Or, que le président Macron a donné son feu vert pour réformer la chasse.

Mi-décembre, le Président avait déjà encensé cette pratique cruelle lors d’une fête privée organisée au château de Chambord dans un discours improvisé aux chasseurs présents en faisant l’éloge de la chasse.

Il qualifiait cette dernière de «formidable atout pour la biodiversité» et déclarait: «Je serai le président qui développera la chasse, vous pourrez toujours compter sur moi.»

Thierry Coste, qui se présente lui-même comme le «Machiavel de la ruralité»,et proche du président de la République, avait déjà encouragé le candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle à annoncer son souhait de rouvrir les chasses présidentielles et d’en faire un outil d’influence au service de la France.

Nous sommes consternés de voir que la Fédération nationale des chasseurs ait ses entrées à l’Elysée, alors que les principales associations animalistes y sont ignorées.

Pourtant, seuls 1,7% des Français chassent alors que 80% des personnes interrogées lors du sondage Ifop pour le collectif AnimalPolitique considèrent que la protection des animaux est une cause très importante.

D’ailleurs, il y a un an, 72% des électeurs déclaraient souhaiter un engagement des candidats à la présidentielle sur des mesures concrètes en matière de protection animale.

Cette semaine, à l’annonce de la baisse du permis de chasse, une pétition sur le site MesOpinions.com a atteint en quelques jours le nombre record de plus 60 000 signataires contre cette mesure.

La chasse accapare des espaces naturels au détriment de toutes les autres activités (promenades en famille, randonnées pédestres, activités sportives et de détente, vélo) dont les usagers ne peuvent profiter pleinement par sentiment d’insécurité.

Et ce dernier est justifié: le nombre d’accidents de chasse selon l’ONCFS est de 143 pour la saison 2016-2017 dont 18 mortels. On déplore plus de 350 morts (humaines) depuis 2000 dont 10% à 20% de non-chasseurs et plus de 1 000 accidents.

Ces chiffres impressionnants appellent à la nécessité d’encadrer et de surveiller attentivement cette pratique, et non au choix étonnant de tenter de favoriser l’augmentation du nombre de chasseurs, notamment parmi les plus jeunes.

Nous sommes d’accord sur un point: il faut réformer la chasse et pour cela il faut engager un véritable dialogue respectueux de toutes les parties. La FNC ne peut être la seule organisation à avoir l’écoute du gouvernement.

Cette réforme doit avant tout avoir pour but de protéger la faune sauvage, d’abandonner les pratiques cruelles et d’un autre temps, de sécuriser la pratique de la chasse, et de permettre un meilleur partage des espaces naturels avec les autres usagers de loisirs et de sports de plein air.

A ce titre, nous demandons l’instauration des dimanches sans chasse afin de respecter la sécurité des promeneurs et des familles; l’abolition de la chasse à courre; l’interdiction du piégeage et du déterrage; le développement de zones de tranquillité (sans chasse ni présence humaine) dans les espaces forestiers des domaines publics.

Signataires : Laurence Abeille, ex-députée EE-LV du Val-de-Marne (2012-2017) ; Isabelle Attard, ex-députée écologiste du Calvados (2012-2017); Laurent Baheux, photographe animalier; Jacques Boutault, maire EE-LV du IIe arrondissement de Paris; Aymeric Caron, journaliste et porte-parole du REV; Emilien Cousin, militant animaliste et porte-parole Collectif Stop Cirque Animaux 37; Pauline Couvent et Romain Zavallone, pour la commission Condition animale EE-LV; Yolaine de la Bigne, journaliste et fondatrice de l’Animal et l’Homme ; Mylène Demongeot, comédienne; Pascal Durand, eurodéputé écologiste Ile-de-France et hors de France; Professeur Feuillage, vidéaste; Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 ; Catherine Helayel, pour l’association Animal justice et droit; Annie Lahmer, conseillère régionale EE-LV IDF; Luce Lapin, journaliste, chroniqueuse à Charlie HebdoPierre Lucot, référent commission nature du Mouvement Utopia; le bureau national du Parti animaliste; Corine Pelluchon, philosophe et professeure à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée; Philippe Reigné, professeur de droit au Conservatoire nationale des arts et métiers; Henry-Jean Servat, écrivain, journaliste et chroniqueur.

EELV valide le soutien de Yannick Jadot à Benoît Hamon

Ce week-end, les gens ayant voté à la primaire d’EELV ont pu choisir de soutenir ou non le soutien de Yannick Jadot à Benoît Hamon. Voici le communiqué d’EELV.

Un rassemblement pour faire gagner l’écologie

Les sympathisant-e-s écologistes inscrits à la Primaire et les adhérent-e-s d’Europe Écologie Les Verts ont largement approuvé la première étape d’un rassemblement pour faire gagner l’écologie en approuvant l’accord programmatique proposé par Yannick Jadot et Benoît Hamon.

Voici les résultats :
Inscrits : 17077
Votant-e-s : 9433, soit 55,24% de participation
« Oui » : 7502 voix, soit 79,53%
« Non » : 1452 voix, soit 15,39%
« Blanc » : 479 voix, soit 5,08%

Ce vote entraîne le rassemblement des écologistes derrière la candidature de rupture avec la politique du gouvernement qu’incarne Benoît Hamon, l’adoption de la plateforme présidentielle et d’un travail commun pour une majorité parlementaire commune.

Merci à celles et ceux qui ont participé à ce vote et merci aux équipes au siège comme en région qui ont l’ont rendu possible. Europe Écologie Les Verts se réjouit de cet exercice inédit de démocratie et de participation des sympathisant-e-s aux choix stratégiques du mouvement.

Nous appelons à continuer le dialogue initié avec Jean-Luc Mélenchon, l’ensemble des forces qui le soutiennent, et les forces vives de la société civile, pour construire ensemble, cette grande révolution politique que constituera l’arrivée de l’écologie au pouvoir.

Il est incroyable qu’EELV ose parler de « grande révolution politique » à venir « à l’arrivée de l’écologie au pouvoir », quand on voit la collusion complète avec le Parti Socialiste au gouvernement pendant si longtemps!

D’ailleurs, l’accord EELV-PS de 2012 prévoyait la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025…

Et après on a Yannick Jadot expliquant hier sur BFM TV :

« C’est le moment historique de gagner sur la sortie du nucléaire et les énergies renouvelables. »

Autant dire que c’est une prétention à un « changement », un « renouvellement », qui ne tient pas du tout une seule seconde.

Sans parler des autres mesures promises en 2012 par l’accord PS-EELV : entre autres, la reconversion écologique de l’économie, 600 000 emplois verts, une politique de reconversion industrielle, une banque publique d’investissement…

A-t-on vu quelque chose de tout cela? Pas du tout.

Pour autant, les gens à EELV ne réagissent pas en termes de contenu et c’est très grave. Ils ne remettent pas en cause leur démarche, leur approche, ils se plaignent, râlent, vont voir ailleurs, etc.

Concrètement, cela donne deux phénomènes. Si on regarde les détails, on voit déjà que la participation a été d’un peu plus de 55%, contre pratiquement 81% au second tour de la primaire.

Il y a du monde qui a été perdu. A cela s’ajoute les gens qui vont dire « non », qui comptent souvent aller voir chez Jean-Luc Mélenchon.

Dans tous les cas, le fait de d’abord rallier Benoît Hamon, pour ensuite faire passer cela par un vote plébiscite, ne relève en rien de la démocratie…

Et cela montre que l’écologie version EELV n’est qu’un paravent pour quelque chose qui concerne la société, l’économie, dans une optique bobo des centres-villes, mais sans aucun rapport avec la Nature…

L’accord Yannick Jadot – Benoît Hamon

Yannick Jadot avait gagné la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts et il a annoncé avant-hier se désister pour Benoît Hamon. Hier, on a connu les modalités de ce désistement.

Il existe en effet un accord, sous la forme d’une plate-forme, que les membres d’EELV, ainsi que toutes les personnes ayant participé à la primaire, vont pouvoir… approuver ce week-end. C’est-à-dire que la décision est prise et qu’ensuite les membres l’approuvent : EELV a toujours eu une conception étrange de la démocratie.

Niveau grandiloquence, Yannick Jadot sait par contre gérer : la plate-forme serait pas moins que le « meilleur de l’écologie » et le « meilleur du socialisme »! Il ne doit pas savoir que le Parti Socialiste n’utilise plus le mot socialisme depuis François Mitterrand. Mais il faut bien faire rêver…

Ce qui est encore plus grave, c’est que Yannick Jadot ne rend pas public lui-même la dite plate-forme. Ce sont Le Monde et France Info qui l’ont fait, en insistant sur le côté « scoop » (« France Info a pu se procurer le projet d’accord entre les deux candidats »).

Yannick Jadot a alors été forcé de publier sur son facebook un lien vers le texte mal scanné par France Info!

Là encore, on a ici une conception très étrange de la démocratie. On devine toutefois qu’évidemment, il s’agit d’un simple accord-électoral, le soutien de Yannick Jadot ayant comme contre-partie de sauver les députés EELV.

Mais jugeons sur pièce et regardons ce que dit la plate-forme.

Mais parle-t-elle seulement d’écologie ? Rien que le titre des chapitres montre que non.

Il est parlé de l’égalité dans les territoires, de la « lutte contre la précarité et pour l’égalité réelle », d’un « nouveau rapport au travail », de « l’Europe et l’international », de « l’enjeu démocratique », la fiscalité…

Quel rapport avec l’écologie ? On a ici par contre toutes les exigences des classes moyennes supérieures présentes dans les centres-villes.

C’est tellement vrai qu’on a ce point littéralement surréaliste :

Un small business act avec réservation à hauteur d’au moins 60% des marchés publics aux PME/TPE et aux structures de l’économie sociale et solidaire et généralisation des clauses environnementales et sociales dans les marchés et les investissements publics.

C’est peut-être la première fois qu’on a une telle affirmation aussi franche en faveur des petites et très petites entreprises. C’est vraiment du petit capitalisme « vert » et rien d’autre.

Et c’est même le contraire de l’écologie, puisqu’il faudrait bien plutôt de vastes structures pour échapper au gaspillage….

De vastes structures permettant de généraliser le véganisme, bien sûr. Ce n’est pas le but d’EELV, qui veut un retour en arrière, dans l’esprit de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, qu’EELV soutient naturellement dans la plate-forme.

Pour preuve, ce court passage anti-vegan par excellence :

Bien-être animal
Une législation protectrice et créatrice de droits nouveaux, la fin des exploitations d’élevage industrielles

Certains apprécieront ces lignes, comme l’association L214. Mais elles présupposent pourtant la prétention à « ralentir » l’exploitation animale, à retourner en arrière dans le passé. Alors qu’il faut aller vers l’avenir !

Il faut le véganisme, pas des « droits nouveaux » dont la nature n’est évidemment pas expliquée ici. La seule chose qui est ici protégée, c’est l’exploitation animale à coups de modernisation et de mensonges.

Tout cela est entièrement opportuniste et quand on lit que la plate-forme propose la mise en place d’un « vice-premier ministre au développement durable », on devine qui sera nommé : Yannick Jadot lui-même !

Regardons pour finir la question du nucléaire, seul moyen pour EELV de se prétendre écologiste. Voici le passage concerné :

« Mise en oeuvre d’une sortie progressive et intégrale du nucléaire, avec objectif d’y parvenir à l’horizon d’une génération, soit 26 ans, avec fermeture des premiers réacteurs durant la mandature, afin de respecter l’échéance intermédiaire d’un mix énergétique de 60% en 2026 et prendre en compte l’augmentation de production due aux énergies renouvelables. »

En apparence, il y est affirmé la sortie du nucléaire. Sauf que c’est une plate-forme électorale, nullement ratifiée par le parti socialiste. Une présidence dure cinq ans et la sortie est prévue en 25 ans : cela fait cinq présidences. Même en admettant que Benoît Hamon suive relativement ce processus durant cinq ans, rien ne dit que cela continuera en tant que tel après, même si le parti socialiste restait au pouvoir.

On est là dans un discours électoraliste totalement déconnecté des réels pouvoirs de décision.

De la même manière, il est demandé que soit stoppé Bure et que des « études soit menées pour travailler sur d’autres options ». Il suffit que les études disent que rien d’autre n’est possible et le tour est joué…

Cette histoire de plate-forme est une escroquerie de bout en bout. De notre point de vue, sur le plan du contenu. Mais même en admettant qu’on soit d’accord, il n’y a des garanties sur strictement rien !

L’ex-porte parole de la Fondation Hulot soutient Emmanuel Macron au nom de l’écologie

On sait combien il peut y avoir des excuses « bidons » (il n’y a pas d’autres mots) pour aller « à la gamelle » (c’est-à-dire rejoindre  par intérêt un politicien qui a du succès).

Mais là, celles de Matthieu Orphelin, ex-porte parole de la Fondation Hulot, sont d’un niveau de pathétique rarement atteint.

Parce que, franchement, comment oser défendre Emmanuel Macron au nom de l’écologie? Le type s’en moque complètement, il n’en parle jamais et en plus il est fier de « manger l’agneau des Pyrénées« .

Il ne fait même pas semblant, la seule chose qui l’intéresse, c’est le business.

Et voilà pourtant Matthieu Orphelin qui vient claironner dans les médias bobos par excellence, Libération et L’Obs, qu’être écologiste implique de soutenir Emmanuel Macron.

En réalité, on l’aura compris : ce docteur en énergétique de l’Ecole des Mines, responsable de la direction économie circulaire et déchets de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), ancien vice-président (EELV) de la Région des Pays de la Loire, n’est qu’un bobo tout à fait dans l’esprit d’Emmanuel Macron depuis le départ.

Il a toujours été un bobo institutionnel, mais vient donner des leçons de « réalisme » : « J’ai passé l’âge des grands soirs » dit-il dans Libération, alors qu’il n’a jamais été révolutionnaire.

Ce qu’il appelle écologie, c’est une modernisation plus ou moins peinte en verte de ce qui existe actuellement. Il l’avoue de manière explicite dans sa lettre expliquant son choix, que voici.

Pourquoi j’ai décidé de soutenir Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle 2017

Matthieu Orphelin, ancien porte-parole de Nicolas Hulot, @M_Orphelin

Angers, le 24 février 2017

Pour certains, l’écologie serait réservée aux bobos et synonyme de délocalisations pour nos industries, de décroissance, de normes en plus pour le monde agricole, de contraintes pour les consommateurs.

Pour moi, c’est tout le contraire : d’abord un enjeu de solidarité, mais aussi plus d’emplois et de compétitivité pour nos entreprises, une croissance enfin sélective, un renouveau pour nos agriculteurs, plus de santé, d’émancipation et de bonheur pour les citoyens.

J’ai choisi de soutenir Emmanuel Macron car il porte des mesures écologistes et peut en faire le socle d’un projet global à la hauteur des enjeux.

Emmanuel Macron a clairement et rapidement progressé sur l’écologie. Heureux si le travail dans l’ombre des uns et des autres y contribue et si le combat inlassable de Nicolas Hulot depuis des années pour imposer la transition écologique au cœur du débat politique a pu l’inspirer, comme tant d’autres avant lui.

Que porte Macron sur l’écologie ?

ïl y a d’abord les engagements rendus publics le 10 février sur des sujets sur lesquels je me suis tant battu depuis des années, notamment en tant que porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot pendant les conférences environnementales du quinquennat Hollande et lors de la COP21.

Quelques exemples : le basculement vers une fiscalité écologique par la montée en puissance de la contribution climat énergie jusqu’à 100 €/t en 2030 et la convergence de la fiscalité sur les carburants par un alignement à la hausse de celle du gazole sur l’essence sur les 5 ans du quinquennat ; une nouvelle prime de 1000 € pour aider les ménages les plus modestes à changer leur vieux véhicule ; un renforcement de la lutte contre la précarité énergétique ; ou encore, la confirmation des objectifs de maîtrise de l’énergie de la loi de transition énergétique et de baisse à50 % de nucléaire en 2025, qui induisent mécaniquement la fermeture de plusieurs centrales au court du prochain mandat.

Il y a aussi des sujets où il a clairement évolué dans le bon sens : sur NDDL, refuser l’évacuation violente du site et redonner sa chance au projet alternatif de réaménagement de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique est une sage décision.

D’autres sujets si essentiels à mes yeux, sur lesquels il a proposé des avancées majeures – passées un peu inaperçues. Une révolution pour l’agriculture et nos agriculteurs qui en ont tant besoin : 50 % de bio, autres labels de qualité et local dans toute la restauration collective publique et privée, un Grenelle de l’Alimentation -reprenant là encore l’idée poussée par Nicolas Hulot-, la séparation (tant attendue !) des activités de conseil et de vente des pesticides,dès le début du mandat.

J’ai été aussi assez convaincu par la préparation du plan d’investissements qui sera présenté début mars, dont une part très importante devrait être consacrée àla transition énergétique et écologique. Les engagements déjà révélés, dont un plan de transformation agricole de 5 milliards d’euros ou l’accélération des efforts sur les énergies renouvelables et leur stockage, vont clairement dans le bon senset devraient être complétés par d’autres bonnes surprises.

Je veux plus. Il faut bien sûr aller plus loin et dévoiler de nouveaux engagements sur l’écologie d’ici au 1tour de l’élection présidentielle.

Les idées que je pousserai ?

Mettre la santé environnementale en haut de l’agenda politique,développer massivement les alternatives aux pesticides, proposer des mesures fortes sur la mobilité du quotidien des personnes et le transport de marchandises, concrétiser l’ambition affichée d’une économie « 100 %circulaire » par un plan d’actions à la hauteur, intensifier les efforts sur la formation professionnelle et l’apprentissage pour les métiers de demain (un sujet que j’ai tant porté dans mon mandat -unique- de Vice-président à l’éducation de la Région des Pays de la Loire), prendre ses distances avec le CETA qui pose tant de questions démocratiques et constitutionnelles et repenser les règles du commerce international pour le rendre durable, mettre en place une vraie taxe sur les transactions financières et lutter contre l’évasion fiscale,repenser et renforcer la solidarité internationale notamment pour rembourser notre dette écologique envers les pays en développement, accélérer les efforts nécessaires sur la transparence et l’exemplarité, notamment pour les milieux financiers et politiques, réinventer l’éducation à la citoyenneté…

Au-delà de ces mesures, le plus important sera de faire de tout cela un ensemble cohérent, une vision pour la France, où justice sociale et combat environnemental se nourrissent mutuellement.

Enfin, au-delà de l’écologie –mais tout cela est si lié-, il y a le reste de ce que j’apprécie dans sa vision. Son ambition pour l’Europe, saluée par Dany Cohn Bendit.

Ses prises de position fortes sur les autres sujets qui me sont chers :l’éducation (même s’il pourrait mettre plus l’accent sur la prévention dudécrochage scolaire), l’accueil des réfugiés, la prévention en matière de santé. Savolonté de renouveau démocratique et de sortir des clivages, de rassembler plutôt que d’opposer, dont notre pays a je pense tant besoin.

Suis-je sous le charme? Non ;)

Hypnotisé ? Pas plus ! D’accord avec tout ce qu’il propose ? Evidemment non !

Comme tant d’autres, j’ai été meurtri par sa récente phrase très malheureuse sur la pseudo humiliation subie par les participants de la Manif pour Tous ; son explication de texte a posteriori ne m’a d’ailleurs pas totalement convaincu.

Militant contre toutes les formes de discriminations, je serai particulièrement vigilant à ce que de telles ambiguïtés ne puissent subsister sur ces combats si essentiels pour l’égalité, dont on les avancées doivent d’ailleurs bien plus aux associations de défense des droits des personnes LGBT qu’aux politiques.

J’ai choisi de soutenir Emmanuel Macron car c’est le seul qui pourra défendre l’écologie au second tour.

J’ai toujours refusé les postures politiciennes. Ne comptez pas sur moi pour jouer au « mon candidat est le seul à avoir compris l’écologie ».

Yannick Jadot ? J’ai partagé avec lui tant de combats pour l’environnement et j’ai été heureux, lors de la primaire des écologistes, de réarmer sur sa profession de foi combien j’apprécie son engagement et sa constance, son refus des combines et des magouilles politiques. Mais il ne sera finalement pas candidat.

Benoît Hamon ? Il a entamé une vraie transition sur nos sujets, même s’il conserve quelques angles morts (et si je ne partage pas sa mesure-phare sur le revenu universel, en tout cas pas dans les modalités qu’il a proposées). Hamon a le devoir, maintenant qu’il se revendique autant écologiste que socialiste, d’être exemplaire dans toutes ses propositions.

Jean-Luc Mélenchon ? Il a un style clivant qui ne me correspond pas mais une vraie vision sur certains thèmes stratégiques, comme l’économie de la mer.

En définitive, tant mieux si, comme l’a si bien dit Nicolas Hulot, Mélenchon, Hamon, Jadot et Marcon se livrent une compétition positive et un concours d’intelligence sur l’écologie, qui devait être la grande absente de la campagne. Et pourquoi pas, après l’élection de Macron, une coalition de gouvernement !

A mes ami-es qui rêvent du grand soir, à celles et ceux qui ne pensent pas aux petits matins, qui sont déjà emprisonnés dans leurs certitudes, dans l’aveuglement des campagnes électorales où l’on imagine réelles des victoires pourtant impossibles, où l’on pare son candidat de toutes les vertus en aimant dénigrer les autres, je voulais redire tout cela très simplement.

Leur redire que, pour l’instant, l’indignité de cette campagne politique ne profite qu’à une seule personne : Marine Le Pen.

Qu’un second tour Fillon – Le Pen, entre la droite dure et la droite extrême seraitun cauchemar que je ne veux pas vivre.

Que je pense sincèrement qu’Emmanuel Macron est pour l’instant le seul àpouvoir éviter cela.

Qu’il peut porter une ambition écologiste à la hauteur.

Il a donc mon soutien, sincère et exigeant.

Premier pas vers le référendum sur la légalisation du cannabis

C’est la grande offensive pro-cannabis. Le thème a été abordé de manière ouverte lors du second débat de la primaire du parti socialiste…

Francetvinfo se demande A quoi ressemblerait la France si le cannabis était légalisé ? en interrogeant les proches des candidats pro-cannabis (Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, François de Rugy, Yannick Jadot, Sylvia Pinel, Jean-Luc Bennahmias)…

Quant au Figaro, il nous explique que Les buralistes attendent avec impatience la légalisation du cannabis.

Mais où est alors le référendum dont nous annoncions la venue depuis quelques temps déjà ?

Eh bien cette fois le processus est enclenché, puisque onze députés ont en effet fait une proposition de loi de légalisation du cannabis, avec un appel à un référendum d’initiative partagée, sorte d’initiative forçant à un référendum.

Les onze députés sont surtout d’EELV : Laurence Abeille, Danielle Auroi, Michèle Bonneton, Sergio Coronado, Cécile Duflot, Jean-Louis Roumégas.

On a également Isabelle Attard apparentée EELV et Noël Mamère, qui a quitté EELV en 2013. A cela s’ajoute Philippe Noguès qui a quitté le PS en 2015, ainsi que Sylviane Alaux et Mathieu Hanotin, tous deux du PS.

Voici le préambule de cette proposition de loi, qui explique  justement comment le référendum peut être « forcé ».

L’article 11 de la Constitution prévoit depuis la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 et la loi organique du 6 décembre 2013 un référendum d’initiative partagée.

Celui-ci ne peut être organisé qu’à « l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs inscrits ».

Il faut donc réunir 185 parlementaires (sur un total de 925 députés et sénateurs) et environ 4,6 millions de Francais pour pouvoir consulter le peuple.

La procédure référendaire longue et complexe exige tout d’abord le dépôt d’une proposition de loi relative à la « politique économique, sociale ou environnementale de la Nation ».

Tel est le cas de la présente proposition sur la légalisation contrôlée du cannabis qui remplit parfaitement cette condition.

Ce texte propose en effet la création d’un monopole national de production et de distribution, la Française du cannabis, pour remplacer la prohibition actuelle au profit du crime organisé.

On peut en attendre 20 000 à 30 000 emplois dans l’agriculture, l’industrie, le commerce et les services ainsi que 2 à 3 milliards d’euros de recettes et d’économies pour l’État.

Il remplace les réseaux de trafiquants qui menacent et pourrissent la vie des citoyens par une nouvelle filière d’emplois marchands et honnêtes.

La légalisation contrôlée ne se confond pas pour autant avec la dépénalisation. Tout en tolérant l’usage par un majeur à son domicile privé, le monopole national lutte contre les abus préjudiciables à la société et aux tiers.

Le texte prévoit donc d’importants garde-fous (interdiction de vente aux mineurs, d’usage public, de conduite sous l’influence du cannabis, de publicité, etc..) pour protéger la santé et la sécurité publique.

On comprend pourquoi en octobre 2016 une majorité de Français (54 % selon l’institut Yougov) se sont déclarés favorables à cette légalisation sous le contrôle de l’État. Un pourcentage qui passe à 62 % chez les 25-34 ans pour atteindre 77 % chez les 18-24 ans.

En clair la jeunesse est massivement pour la légalisation du cannabis dans laquelle elle voit une source de richesse et d’emploi. Elle regrette cependant qu’aucune offre politique ne corresponde à ses aspirations, car si elle est puissante sur les réseaux sociaux elle n’est pas représentée au Parlement.

Elle s’adresse donc à l’ensemble de la représentation nationale dans une démarche engagée mais apolitique. Considérant que la légalisation du cannabis est une mesure d’intérêt général, elle souhaite que sa proposition soit soumise au débat public ses dispositions pouvant être discutées.

En tout état de cause, dans le référendum d’initiative partagée, qui reste sous le contrôle du Conseil constitutionnel, les élus ont le dernier mot. Autre avantage, cette procédure démocratique permet de réconcilier les élites et le peuple grâce à une action commune des parlementaires et la jeunesse.

La dimension démagogique est ouvertement expliquée : on se rapprocherait du peuple avec une mesure attendue… Quelle démagogie !

Et les précautions prises pour expliquer la loi proposée amènent à des choses aberrantes conceptuellement, avec l’invention d’une légalisation « contrôlée ».

La clef du problème se retrouve dans la phrase suivante :

La légalisation contrôlée ne se confond pas pour autant avec la dépénalisation.

On est ici dans une absurdité juridique, car légaliser c’est rendre légal. Or, est légal ce que la loi autorise.

Dépénaliser signifie abandonner toutes sanctions pénales, c’est-à-dire cesser de considérer comme un délit, mais il peut exister des amendes.

Donc la phrase explique qu’on va légaliser quelque chose, c’est-à-dire le reconnaître juridiquement, donc en l’encadrant, tout en continuant de le considérer comme un délit, ce qui est un non-sens.

C’est intenable et on se doute bien que si le cannabis est dépénalisé, il sera légalisé entièrement par la suite…

Alors pourquoi cette construction intellectuelle étrange ? C’est pour obtenir la majorité au référendum justement, au moyen du simple mot « contrôlé » qui est là pour rassurer.

C’est le concept clef, la clef de voûte de la campagne pro-cannabis.

Il a d’ailleurs déjà été présent tout récemment : dans la pétition signée à Marseille, il y a quelques jours, en faveur d’une légalisation « contrôlée » du cannabis, ainsi que lors d’une conférence qui s’est déroulée au sénat en octobre.

La question du cannabis devient donc ouverte et la campagne en sa faveur s’appuie désormais sur le concept de « légalisation contrôlée », qu’il va s’agir de critiquer.

La « Confédération pour l’Homme, l’animal, la planète : Tous unis pour le vivant »

Voici un aperçu de ce qui se  passe dans la mouvance  écologiste issue d’Europe écologie les verts, mais sous la forme d’un aperçu seulement car les informations sont rares, uniquement destinées aux médias, les structures sont multiples, les programmes divers sont vides, les sites internet à l’abandon, affreux ou tout aussi vides.

Ce qu’il faut retenir, apparemment, est la formation passée  entièrement inaperçue de la « Confédération pour l’Homme, l’animal, la planète : Tous unis pour le vivant ».

Si ces  gens publiaient  un communiqué, nous tenaient  au courant, nous l’aurions publié, seulement voilà on est ici dans une mouvance dont  les intérêts  et  les contours sont  plus que flous.

Cette « confédération » unifie plusieurs structures.

On a tout  d’abord le Mouvement écologiste indépendant (MEI) d’Antoine Waechter, qui ces dernières années portait un regard critique sur EELV, tout  de même soutenue électoralement, voire même au sein d’alliances (en partie  pour  les régionales de 2010,  soutien à Eva Joly pour la présidentielle de 2012,  alliance avec EELV dans plusieurs endroits  pour  les élections législatives de 2012, alliance aux élections européennes de 2014, etc.).

Cette fois, c’est donc terminé.

On a ensuite deux autres  structures, plus petites : Le Trèfle – Les nouveaux écologistes, présidé par Albert Lapeyre et le Mouvement Hommes, Animaux, Nature (MHAN), présidé par Jacques Leboucher.

Le Trèfle trouve son origine à l’extrême-droite,  avec l’avocat de cette mouvance Bernard Manovelli, qui avait fondé au début de la décennie 1990  pas moins de trois « partis » d’un coup: les nouveaux écologistes du rassemblement nature et animaux, le Parti pour la défense des animaux et l’Union nationale écologiste.

Le dirigeant actuel provient pareillement de la droite dure, tout comme Jacques Leboucher, président du Mouvement Hommes, Animaux, Nature.

Ces structures appellent d’ailleurs régulièrement à soutenir tel ou tel candidat de droite.

D’ailleurs, il n’y aura pas de candidature à la présidentielle, ce qui risquerait de nuire à la droite au premier tour, mais seulement  aux législatives, comme l’explique ce communiqué absolument vide sur le  plan du contenu :

A l’initiative de trois partis politiques ; le MEI (Les écologistes-Mouvement Ecologiste Indépendant), le Trèfle et le MHAN (le Mouvement Hommes, Animaux, Nature) , a été constituée samedi 3 décembre 2016 à Lyon une Confédération dénommée :

CONFEDERATION POUR L’HOMME, L’ANIMAL ET LA PLANETE
« Tous unis pour le vivant »

Cette initiative unitaire répond aux souhaits de nos concitoyens d’une prise en compte de l’écologie dans toutes ses dimensions.

Cette confédération a vocation à accueillir les partis qui défendent les valeurs de l’écologie, du respect de la dignité humaine et de la sensibilité des autres êtres vivants. Elle entend promouvoir un modèle adapté à la finitude et à la diversité du Monde.

Les programmes seront soumis à l’approbation de nos concitoyens lors des élections législatives de juin 2017. Pour cela, la confédération est en mesure, à ce jour, de présenter plus de 250 candidat(e)s dans les différentes circonscriptions. D’autres organisations demandent à en faire partie. Le nombre de candidats pourrait alors rapidement atteindre les 350.

Chacune des organisations fondatrices assumera à tour de rôle les fonctions de présidence et de trésorier. Le tour a été tiré au sort. Ce sera le MHAN en 2017, le Trèfle en 2018 et le MEI en 2019.

On l’aura compris : c’est un parti politique fourre-tout sous la forme d’une pseudo-confédération, visant à avoir des élus dans le cadre d’un positionnement comme outil à la droite  pour les  élections.

C’est  un de ces multiples exemples d’attrape-nigauds électoraux… dont  l’équivalent à gauche est François de Rugy avec son « parti écologiste ».

Yannick Jadot gagne les primaires d’EELV

17 146 personnes étaient inscrites pour les primaires d’EELV, 80,76% ont voté, 3,66 %  des bulletins étaient blancs, Yannick Jadot a obtenu 57,11% des voix, Michèle Rivasi 42,89%.

Dans la foulée, un site s’est ouvert, avecjadot.fr.

On y trouve une sorte de biographie, intitulée « 25 ans d’engagement pour l’écologie« . Les photographies qu’on y trouve sont assez géniales de par leur côté Tintin et Milou, c’est-à-dire l’engagement vu par une sorte de bourgeois catho, entre commisération et spectaculaire, avec un fond néo-colonial.

La biographie est, comme on peut le deviner, un éloge d’une sorte de réformisme associatif où, à vrai dire, on ne voit pas trop le rapport avec l’écologie.

Yannick Jadot milite au syndicat UNEF-ID, pépinière de cadres du Parti Socialiste à l’époque. Il va au Burkina Faso et au Gabon pour l’aide au développement, c’est-à-dire pour la coopération, sorte de service militaire néo-colonial et sans armes.

Lui-même est obligé, d’ailleurs, d’en convenir dans ce qu’il raconte :

Je pars au nom du Ministère de la Coopération en 1992, et reviens avec un rapport implacable sur les relations incestueuses et financières entre la Compagnie Forestière du Gabon en cours de privatisation, le géant français du bois François Pinault, son ami Chirac, le RPR, et leur bon camarade à tous, Omar Bongo. Mon rapport à peine remis, mon chef me convoque dans son bureau et exige que je lui remette toutes les copies existantes de ce rapport. « Tout cela n’existe pas », me signifie-t-il : ces enjeux nous dépassent tous les deux totalement.

Il va ensuite au Bangladesh, missionné par la Communauté européenne, fréquente le milieu des ONG, devient par conséquent un « altermondialiste » comme on disait à l’époque (nous sommes passés des années 1980 à 1990 et 2000), rejoint les Verts, Greenpeace et ensuite EELV.

Ce qui est formidable, c’est que dans ces deux derniers cas, Yannick Jadot explique qu’il a rejoint une structure… Parce qu’on lui a proposé :

« Quand Bruno Rebelle me propose de rejoindre Greenpeace, je connais déjà l’organisation »

« Au printemps 2008, Jean-Paul Besset et Pascal Durand me proposent de tenter l’aventure Europe Écologie avec Dany Cohn-Bendit. Ma réponse est immédiate : OUI ! »

« OUI ! »… pour être élu député européen, puisque Yannick Jadot le fut directement à son arrivée.

Et c’est là qu’on voit toute l’ampleur du problème. Yannick Jadot, ce n’est pas « 25 ans d’engagement pour l’écologie », mais « 25 ans d’engagement par l’écologie ».

A chaque étape de son engagement, Yannick Jadot a obtenu reconnaissance sociale et salaires significatifs. Son engagement s’est déroulé uniquement par en haut, jamais par en bas.

C’est de l’écologie de technocrate, et par conséquent c’est une écologie de technocrate : il n’y a ni morale, ni question animale, ni reconnaissance de la Nature, uniquement une posture.

D’ailleurs, que trouve-t-on sur avecjadot.fr, à part cette biographie ? Deux choses : un appel aux dons, un appel à contacter un élu pour qu’il parraine Yannick Jadot (il faut 500 parrainages pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles).

Et le programme ? Où est le programme ?

Il n’y en a même pas !

C’est dire la nature de cette « candidature », le sens de ce qu’est EELV. On touche ici le fond du fond, on est dans le vide le plus complet. Ces gens ne savent même plus faire semblant.

Les résultats du premier tour de la primaire d’EELV

Les résultats du premier tour de la primaire d’EELV (avec quatre personnes candidates) sont tombés et les médias en ont beaucoup parlé, puisque Cécile Duflot s’est faite éjecter avec un score très faible.

Voici ce que cela donne en pourcentage des voix :

– Yannick Jadot : 35,61%
– Michèle Rivasi : 30,16%
– Cécile Duflot : 24,41%
– Karima Delli : 9,82%

Pour Cécile Duflot, qui se voyait déjà à la présidentielle, c’est un désaveu total. Il faut dire que le personnage a toujours été insupportable, carriériste et horripilant.

Ces derniers temps, elle en a même ajouté à son passif (voir Coup de force de Cécile Duflot à EELV pour les présidentielles, Cécile Duflot : « Je suis née écologiste », Caroline De Haas directrice de campagne de Cécile Duflot pour la primaire écologiste).

Elle est donc passée à la trappe, parce qu’elle était devenue une caricature d’elle-même et sa défaite provoque une vague de joie certaine.

Ceci dit, les deux personnes qui seront candidates au second tour des primaires ne sont pas bien mieux. Yannick Jadot et Michèle Rivasi sont deux technocrates de l’écologie, passés par Greenpeace.

Tous deux raisonnent en termes associatifs, c’est-à-dire en parasites du système et tous deux avouent d’ailleurs qu’il n’y a guère de différences entre eux…

Voici comment Michèle Rivasi a présenté cela hier après les résultats, à PublicSénat :

Je continuerai à faire le lien avec les associations, les combats de terrain et à dépasser le parti EELV en jouant sur l’autonomie et pas sur une alliance avec le PS.

Yannick Jadot n’est pas clair avec le PS. Créons plutôt une dynamique citoyenne. Il a dit qu’il peut y avoir des alliances avec le PS aux législatives.

Moi, je suis plutôt pour une plateforme de la société civile en vue des législatives. Je ne fais plus d’alliances avec le PS. Ça va ! Je suis pour l’autonomie.

Je suis pour élargir très vite, aller vers le peuple de l’écologie et aller au-delà et dépasser les parties politiques, qui n’apportent plus l’innovation. Il faut mettre de l’humain, du lien et de la construction. Les partis sont dépassés.

Il ne faut pas prendre les mots de Michèle Rivasi au pied de la lettre : Yannick Jadot a la même stratégie, comme en témoigne sa toute récente participation à une tentative de hold up sur les associations de défense animale (voir EELV lance une OPA sur la question animale).

Il y a un tournant : de parti électoral satellite du Parti Socialiste, EELV va devenir une sorte de magma associatif – citoyenniste.

C’est le chemin déjà parcouru dans le passé par le Parti Socialiste Unifié, qui dans les années 1970 a également tenté cette voie parallèle « associative » afin de se diluer justement dans le milieu associatif.

C’est très classes moyennes urbaines des centre-villes comme dynamique et quelqu’un comme Aymeric Caron y aurait tout à fait sa place, d’ailleurs.

C’est l’écologie et « l’antispécisme » comme pseudo voies alternatives pour réformer le capitalisme, aménager la vie des classes moyennes de manière plus moderne, faire s’abaisser les tensions sociales, etc.

Sur le plan du contenu, le rapport à la Nature est inexistant, sans parler du véganisme comme utopie universelle réalisable par la révolution…

EELV lance une OPA sur la question animale

Avant de continuer de parler des mesures proposées par la commission d’enquête parlementaire « sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français » jetons un oeil sur un étrange manifeste qui vient d’être publié.

Son titre se voulant philosophique est « Le rapport à l’animal est notre rapport au monde », ses auteurs étant Yannick Jadot, Pascal Durand  et Laurence Abeille d’EELV, ainsi qu’Allain Bougrain Dubourg.

On notera que Laurence Abeille a fait partie de ladite commission, qui est d’ailleurs le prétexte à ce manifeste. Pour la première fois, EELV aborde la question animale : jamais cela n’a été le cas auparavant.

Voyant qu’il faut bien affronter le problème, EELV s’appuie sur la commission, tenant un discours plus ou moins à la zadiste, afin de se proposer comme aire d’accueil pour les personnes engagées dans la cause animale.

C’est une OPA pure et simple, un coup politique éhonté. C’est flagrant : jamais EELV n’avait abordé jusque-là la question, et là il est expliqué que « la question de notre rapport aux animaux n’est pas qu’un sujet politique parmi d’autres, elle est un projet de société en soi »…

C’est ignoble, tout simplement.

Le rapport à l’animal est notre rapport au monde

L’animal, sa sensibilité et ses souffrances ont fait une entrée fracassante dans le débat public avec la diffusion des vidéos de l’association de protection animale L214, mettant en lumière le sort réservé aux animaux dans les abattoirs en France.

Les réactions, nombreuses dans la société, ont conduit à une prise de conscience très forte et à un rejet grandissant des conséquences de certaines activités humaines sur le vivant dans son ensemble. Cette indignation, grâce la mobilisation de la société civile, nourrit la demande toujours plus pressante d’action politique en faveur du bien-être animal.

À ce titre, la création de la première commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage en France révèle un début de reconnaissance de la condition animale comme sujet politique à part entière.

Cette commission eut le mérite de mettre en lumière les dysfonctionnements graves qui existent dans des abattoirs, lieux totalement fermés et cachés; et d’interroger des aspects plus fondamentaux du lien que les sociétés humaines entretiennent avec le vivant.

Elle doit aussi être l’occasion de mettre en perspective et en débat l’étendue du sort que nos sociétés réservent aux animaux, des abattoirs aux conditions d’élevage, en passant par le transport, le trafic d’espèces sauvages, le commerce international, la pêche en eaux profondes, la chasse, la corrida ou les expérimentions animales.

L’affaire des abattoirs en France est en effet l’illustration d’un système global. Celui d’abord de quelques grands groupes industriels et agro-alimentaires, tenants d’une industrialisation sans limite, pour qui la nature et le vivant ne seront jamais que des ressources économiques, des produits à exploiter au service d’une rentabilité financière devenue insensée. Celui surtout de leur incapacité à penser l’animal comme un être vivant à part entière, sensible et souffrant.

Pourtant, lorsqu’on est doté d’une conscience, que vaut un chiffre d’affaire, un bénéfice, un profit en regard d’une douleur injustifiée, du mépris de la vie, du respect dû à tout le vivant?

Alors que nous vivons la 6ème extinction animale de masse, que les espèces présentes sur terre disparaissent 100 fois plus vite que par le passé, que l’exploitation animale détériore chaque jour notre planète et hypothèque la vie humaine, il est tout simplement vital, au sens premier du terme, de repenser notre rapport au vivant et de l’inscrire au cœur de notre action politique.

Depuis 2009, les Traités européens reconnaissent les animaux comme des êtres sensibles, mais c’est toujours à la faveur de mobilisations citoyennes que les victoires ont pu être arrachées.

C’est parce que les consommateurs, les associations et les ONG ont agi que nous réussirons à interdire le chalutage en eaux profondes et préserver une partie de la biodiversité marine, c’est grâce aux mobilisations citoyennes que nous pouvons à la fois remettre en cause les subventions accordées aux corridas, à faire passer l’animal avant notre divertissement et à ne plus considérer comme allant de soi les numéros de dressage dans les cirques ou l’exposition d’animaux dans les parcs zoologiques, que nous pouvons faire reculer l’univers concentrationnaire de l’élevage industriel, c’est parce que nous pouvons nous appuyer sur les milieux scientifiques qu’il est possible d’interdire des expérimentations animales à des fins mercantiles.

Dès lors, ce mouvement ne doit pas s’arrêter, il doit s’amplifier.

Pour nous, écologistes, la question de notre rapport aux animaux n’est pas qu’un sujet politique parmi d’autres, elle est un projet de société en soi, elle est le marqueur de notre rapport au monde et fondamentalement, de notre vision de l’humanité.

Caroline De Haas directrice de campagne de Cécile Duflot pour la primaire écologiste

Voici un tweet de Caroline De Haas. Comme elle ne parle jamais d’écologie (et encore moins des animaux), on se dit qu’elle s’y met un peu.

En fait, pas du tout. Elle savait déjà ce qu’elle allait annoncer aujourd’hui : elle devient directrice de campagne de Cécile Duflot pour la primaire écologiste.

Sans pour autant adhérer à EELV ! C’est-à-dire que si Cécile Duflot gagne la primaire, Caroline De Haas va se retrouver propulsée d’un coup à la direction d’EELV… C’est beau la bataille des idées.

Voici un autre tweet, où Caroline De Haas explique qu’elle est arrivée aux journées d’été d’EELV fin août.

Comme il faut tout de même faire un peu semblant, voici ce qu’on pouvait lire hier comme explication de Caroline De Haas.

« Je suis en pleine transition écologique dans ma tête et ma pratique quotidienne. Comme avec le féminisme il y a dix ans, j’ai basculé. »

C’est sûr que quand on n’a jamais parlé d’écologie, mais que subitement on devient une directrice de campagne pour prendre la tête d’EELV, il faut en effet au moins un peu de poésie politicienne.

Mais au-delà de cela, reconnaissons surtout un discours classique des gens de la « gauche américaine » qui veut « déconstruire ». Ce qu’on dit ne veut rien dire, mais on s’approprie un discours en apparence « révolutionnaire », tout cela pour s’arroger des places dans les institutions, à l’université ou dans l’Etat, à travers un questionnement « existentiel »…

Car le plan de carrière était plombé. Au niveau des idées, elle n’a rien à dire à part un féminisme justifié mais entièrement borné dans un esprit « paritaire », au point que même Aymeric Caron, de manière fort juste, se moque dans l’émission On n’est pas couché de son vide complet en termes de propositions.

C’est qu’en apparence, encore une fois, Caroline De Haas est une « contestataire ». Les médias ont en effet beaucoup parlé d’elle au moment du projet de loi travail, sa pétition en ligne ayant eu dans la foulée un immense succès.

Sauf que c’est du cinéma. A la base, Caroline De Haas, fille de parents médecins, est une cadre du PS : elle a appartenu au Mouvement des jeunes socialistes, ensuite logiquement au Parti socialiste, et elle est même devenue attachée de presse du porte-parole du parti (Benoît Hamon)…

Elle a également été conseillère chargée des relations avec les associations et de la lutte contre les violences faites aux femmes au sein du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem…

Elle est entièrement liée historiquement au PS et à François Hollande… Si elle est partie, c’est non pas pour les idées, car elle assume ouvertement d’avoir uniquement un côté « pratique », mais par esprit de carrière.

Sauf que sa carrière était jusque-là mal partie. La liste « Féministes pour une Europe solidaire » dont elle avait la tête a obtenu 0,29 % aux élections européennes de 2014.

Caroline De Haas a donc changé une troisième fois de ligne, s’adaptant afin de faire carrière, son féminisme étant un levier afin de s’insérer dans un programme en prétendant apporter des revendications d’égalité…

On nous trouve dur ? Voici la déclaration de Caroline De Haas publiée sur Mediapart hier. Il suffit de lire : il n’y a strictement rien. Le mot « écologie » revient deux fois, juste en passant. On reconnaît tout à fait le hold up.

Demain nous appartient!

Pourquoi je rejoins aujourd’hui la campagne de Cécile Duflot pour l’élection présidentielle.

Il y a 2 ans, j’ai lu « De l’intérieur : Voyage au pays de la désillusion », le livre écrit par Cécile Duflot après son départ du gouvernement. A cette époque, je ne connaissais pas bien l’auteure. Il y a deux choses qui m’ont marquée dans ce livre.

La première, c’est quand Cécile Duflot raconte qu’elle a cru au début que les ministres écolo n’étaient pas invité.e.s aux réunions politiques du gouvernement. En fait, elle a pris conscience que ces réunions dans lesquelles on débat, on construit une orientation, on se convainc, on teste des idées, on travaille… n’existaient tout simplement pas. Le pilotage des politiques publiques, des décisions économiques, sociales ou écologiques reposait donc soit sur le bon vouloir du Président de la République, soit sur des notes réalisées par des techniciens, sans aucun doute très compétent.e.s, mais à aucun moment élu.e.s pour mettre en place un programme politique.

La deuxième chose dont je me rappelle, c’est qu’elle raconte dans ce livre le moment de sa rupture personnelle avec cette politique. Pour Cécile Duflot, c’est intervenu lorsque Manuel Valls a expliqué que les Roms n’avaient pas vraiment vocation à s’intégrer en France. Rupture accentuée par le fait que le Président n’a pas jugé utile de recadrer le ministre de l’intérieur pour ces propos qui ouvraient les vannes du racisme et de la discrimination (déjà bien ouvertes par le gouvernement précédent).

J’ai trouvé dans ce livre l’enthousiasme de se dire que lorsqu’on fait de la politique, on peut changer le monde, faire bouger les lignes, penser en permanence des alternatives pour faire reculer les inégalités. J’ai trouvé aussi de la révolte. Ce qui fait qu’on trouve l’énergie de se lever le matin pour essayer par tous les moyens à notre disposition de faire changer les choses, c’est parce que ce que nous voyons autour de nous n’est pas satisfaisant.

En fait, ce que nous voyons autour de nous n’est pas seulement insatisfaisant. C’est intolérable. Ca dépasse l’entendement.

Comment est-ce possible que notre monde soit aussi riche et que des personnes meurent (littéralement) de faim tous les jours ? Comment est-ce acceptable que chaque jour, en France, 230 femmes soient violées par des hommes qui, dans l’immense majorité des cas, ne seront jamais condamnés ? Comment est-ce tenable que des personnes travaillent plus de 40 ans et finissent avec à peine plus que le SMIC ? Comment est-ce rationnellement compréhensible qu’un premier ministre, tout seul, décide de continuer à balancer des déchets toxiques dans la mer Méditerranée ? Comment comprendre que plus de 5 millions de personnes soient inscrites à Pôle Emploi pendant que des millions de salarié.e.s soient en surchauffe ?

J’arrête, vous voyez le concept. ;-) Ce livre m’a plu. Je me suis dit à l’époque que j’étais d’accord avec ce qu’elle écrivait sur le travail, l’écologie, le racisme ou le féminisme.

Deux ans après avoir lu Cécile Duflot, je rejoins son équipe.

Il y a plusieurs choses qui m’ont décidée.

D’abord, Cécile Duflot est une responsable politique connectée avec le réel. Responsable politique, elle a chevillé au corps cette conviction que lorsque des personnes se rassemblent, réfléchissent, parlent, s’engagent, on peut déplacer des montagnes. La politique, c’est jamais parfait, mais c’est le meilleur outil que nous ayons pour changer le monde. « Connectée avec le réel » : je suis intimement convaincue qu’on ne peut diriger un groupe, une collectivité ou un pays si on ne comprend pas ce que vivent les personnes pour lesquelles nous devons prendre des décisions. Cécile Duflot connaît les galères de métro ou de mère célibataire. Etre connecté.e au réel ne suffit pas à faire une bonne politique. Mais ça aide à prendre les bonnes décisions.

Ensuite, Cécile Duflot tient bon. Je retrouve dans son engagement ce que j’aime dans l’engagement féministe. On sait que c’est pas tous les jours facile de changer le monde. Mais on est déterminées. Parce que notre horizon n’est pas négociable. On ne négocie pas l’égalité. On ne négocie pas l’écologie. On ne négocie pas la décence d’un salaire ou le bien-être au travail. On trouve le moyen, coute que coute, d’avancer.

Enfin, Cécile Duflot représente à mes yeux la meilleure chance de réaliser l’union de la gauche. Je suis convaincue que si nous voulons transformer le réel, nous devons construire une offre politique à vocation majoritaire dans ce pays. Cécile Duflot peut incarner ce rassemblement et ce dépassement.

J’ai envie de participer à une aventure qui permette de faire émerger d’autres thèmes dans la campagne. Une aventure qui permette que 2017 ne se fasse pas sur le burkini ou le coût du travail mais sur les 32 heures, la sortie du nucléaire ou la lutte contre les violences sexuelles. Une aventure qui permette de tester de nouvelles pratiques politiques. Une aventure qui mette les citoyen.ne.s au coeur des décisions et de l’action. Une aventure qui permette de rassembler toutes celles et ceux qui refusent l’ordre établi et veulent prendre le pouvoir pour changer la donne. La campagne de Cécile Duflot, c’est tout cela à la fois !

Bref, à vélo ! (« en marche » était déjà pris)

Caroline De Haas

De la mobilisation sans contenu, donc de l’escroquerie, voilà ce que c’est. D’ailleurs, finissons sur deux exemples culturels révélateurs.

Déjà, un tweet qu’aucune personne réellement progressiste n’aurait pu posté. On est là dans une démagogie, un populisme, voire une beauferie franche.

Et surtout, pour finir, un tweet ignoble, doublement ignoble, révélant le côté « gauche américaine » de Caroline De Haas.

Justifier une relation extra-conjugale, voilà un exemple fort d’esprit individualiste, ultra-libéral, décadent… Tromper son conjoint, ce serait ça la modernité ?

Mais voici ce dont elle se moque, car là on ne peut pas bien lire de quoi il s’agit.

Voilà de quoi se moque Caroline De Haas : du fait qu’il ne faille pas tromper la personne avec qui on vit, du fait qu’on a le droit de savoir qui sont ses parents, de qui on est enfant…

Les quatre candidats aux primaires d’EELV

On connaît désormais les personnes candidates aux primaires d’Europe Ecologie Les Verts. Le processus n’a pas été ouvert à l’extérieur, puisqu’il fallait disposer d’au moins 36 « parrainages » de conseillers fédéraux (il y en a tout 240).

Voici une petite présentation de ces personnes, dont la plus connue est Cécile Duflot, qui a dirigé EELV de 2006 à 2012, avant de rejoindre le gouvernement. Elle table sur ce passé et sa médiatisation pour se présenter comme la candidate naturelle.

Elle avait d’ailleurs tenté de passer en force et de proposer qu’il n’y ait pas de primaires. Pour résumer ce qu’il faut penser à son sujet, nous rappellerons simplement l’anecdote de Copenhague.

Elle a rejoint le sommet de Copenhague le 12 décembre 2009 en partant en train devant les caméras. Il faut quinze heures de voyage et pourtant le 13 elle était à Paris pour le journal de France 2, ayant pris l’avion pour ainsi dire à peine arrivée à Copenhague…

La personne menaçant le plus Cécile Duflot dans sa quête présidentielle est Yannick Jadot, qui est issu de l’aile social-libérale moderne d’EELV, dont le chef de file est Daniel Cohn-Bendit.

Pour sa résumer son approche, citons ce tweet qu’il a publié hier : « nous ne sommes pas contre la concurrence lorsque ce n’est pas au dépend des gens de la planète ou des États ».

C’est l’option « gestionnaire » sur le modèle des Verts allemands, une sorte d’écologie gérée par en haut et faisant du social en alliance avec le business. Dans cet esprit, Yannick Jadot a d’ailleurs été directeur des campagnes de Greenpeace France de 2002 à septembre 2008.

La troisième personne à être candidate est Karima Delli, issue d’une famille ouvrière du Nord et immigrée de 13 enfants. Elle se pose d’ailleurs en faveur d’une « écologie populaire ».

Par « populaire » il ne faut cependant pas comprendre un terme relevant de la lutte des classes, mais une sorte de démarche populiste, comme en témoigne ce qu’on lit dans sa présentation pour les primaires :

« Les Français aiment l’écologie. Ils trient leurs déchets, s’intéressent au sort de la planète, s’émeuvent de la condition animale, font attention à leur alimentation et même à leur consommation d’énergie. Ils sont écolos ! (…)

Activiste dans des mouvements de société comme Jeudi Noir ou Sauvons les riches, je suis française et européenne, j’aime Céline Dion et Marguerite Duras, Jean Ferrat et Alain Souchon, j’aime danser et chanter, je suis optimiste de nature. »

C’est là une sorte d’image d’Epinal de la béatitude petite-bourgeoise, prête à toutes les superficialités culturelles et allant jusqu’au mensonge : dire que les Français sont écolos, franchement !

Désolé également de montrer ici un de ses tweets de cet été, mais cela révèle le niveau…

La dernière candidate est-elle meilleure ?

Il s’agit de Michèle Rivasi. D’un côté, elle a un parcours académique (École normale supérieure, agrégation de sciences naturelles), de l’autre elle a fondé en 1986 le Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) et est présidente du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem).

Elle a également été, elle aussi, directrice de Greenpeace France. Difficile de dire quel est son programme, son texte de présentation pour les primaires étant vide, mais avec une tentative d’effet de style pratiquement poétique tout de même :

« Je souhaite incarner et réaliser le rapprochement des Français avec l’écologie, bâtir consciencieusement le nouveau monde pendant que l’ancien s’écroule, pourtant perfusé de subventions, contre toute logique économique et au détriment de notre santé et celle de notre planète.

Je veux être la candidate de l’authenticité, d’une écologie intègre liant l’urgence sociale, environnementale et démocratique. Cette campagne se veut collective et polyphonique.

Luttons ensemble contre le renoncement et la résignation ; dénoncer ne suffit plus.

Il faut énoncer une perspective, retrouver un horizon, suivre de nouveaux repères. Face au vent mauvais qui balaie l’Europe et la France, je veux tenter de réveiller l’espoir en offrant un débouché politique à la dynamique écolo-citoyenne émergente pour l’intérêt général et le bien commun. »

Certaines mauvaises langues diront qu’avec un tel vocabulaire, on devine la professeure (qu’est de fait la candidate), d’autres qualifieront ce genre de phrases de « yakafokon ».

Il serait faux toutefois de dire qu’elle n’a pas de valeurs, comme en témoigne cette critique « patriote », très années 1930, faite à Arnaud Montebourg : ce dernier soutient le grand capital américain au lieu de soutenir le capitalisme familial « bien de chez nous » !

Dans les quatre cas, les personnes candidates se présentent comme la personne « interface » idéale, évitant soigneusement de proposer un contenu, de dresser une liste rationnelle de mesures et de valeurs sur lesquelles débattre.

Autant dire qu’avec une telle liste de personnes candidates, EELV va directement dans le mur. Même en se disant que cette coquille est vide, où ses 3 ou 4 000 adhérents existent uniquement en rapport aux personnes élues, est soutenue par les médias, cela ne peut pas tenir.

Une preuve de plus que le soutien institutionnel au Parti Socialiste a tué une écologie à la française déjà dénuée de valeurs véritables, par incapacité d’assumer la défense de la Nature et la défense des animaux.

Cécile Duflot : « Je suis née écologiste »

Cécile Duflot a annoncé, sans surprise, sa candidature aux primaires d’Europe Ecologie Les Verts. Son mot d’ordre est pas moins que Demain nous appartient et elle se positionne directement pour la présidentielle dans un long message.

Elle explique qu’elle est la personnalité la plus connue et que donc elle se sacrifie en quelque sorte pour la cause…

Voilà pourquoi cette candidature écologiste n’est pas une aventure individuelle mais nous engage collectivement. Je mesure la responsabilité qui est la mienne.

La notoriété que j’ai acquise dans nos combats communs grâce à la confiance que les militantes et les militants m’ont accordée, je me dois de la mettre au service de l’intérêt général. C’est un immense honneur bien évidemment mais c’est avant tout une épreuve.

Gardons en tête nos campagnes passées. La présidentielle est un marathon. Pas un sprint. On ne s’improvise pas candidate.

Cécile Duflot, d’ailleurs, est tellement forte qu’elle est pas moins que « née écologiste » ! Et même, elle est touchée par la grâce du message catholique papal…

Je suis née écologiste, parce que mes parents m’ont transmis l’amour de la nature et le souci de sa préservation.

L’écologie politique est d’abord un mouvement d’affirmation de l’importance de la question naturelle. Or, l’idée de nature a déserté nos sociétés, trop obsédées par le matérialisme et le productivisme pour comprendre que l’état de notre planète est essentiel.

Si à l’orée de la COP 21, le « Laudato si » du pape François a reçu un accueil si particulier, c’est qu’il a su trouver les mots justes pour mettre en lumière le lien indissoluble entre la sauvegarde de la planète et le respect dû à ses habitants.

Ce texte que je tiens pour l’un des plus importants de ces dernières années, a résonné à mes oreilles comme une merveilleuse incitation à persévérer dans notre travail d’éveil des esprits et des cœurs, en faisant le lien entre la critique de notre modèle de développement et des propositions novatrices pour transformer le quotidien de millions de personnes.

Loin d’être le monopole des croyants, c’est notre responsabilité de terriens, précisément sans distinction d’origine, d’obédience ou de religion. Pour que se poursuive la grande aventure de l’humanité, nous devons retrouver l’envie profonde de créer des lendemains meilleurs pour chacun.

Il y a bien un aspect historique ici. Il faut bien noter que c’est la première fois, sans doute, que la « question naturelle » est mise en avant à EELV.

Mais comme on le voit, c’est tout de suite rattaché à une critique digne des années 1930 (« matérialisme », « productivisme »…) débouchant sur un éloge de la religion catholique… tout comme dans les années 1930.

Pour la petite histoire, Cécile Duflot est passée par la Jeunesse ouvrière chrétienne.

On a d’ailleurs une même approche existentielle de la révolte. Cécile Duflot n’est pas que née écologiste, elle est une révoltée par nature,  elle en a le « goût », parce qu’elle n’a pas eu le choix… Là aussi le lyrisme est vraiment forcé…

 La condition des femmes c’est aussi l’apprentissage de l’arbitraire du sexisme et du modèle patriarcal autoritaire.

Ne me demandez donc pas d’où vient mon gout de la révolte : je n’ai eu d’autre choix que de refuser l’inacceptable.

Mère de quatre enfants je connais bien le sort qui est fait aux femmes même sous nos latitudes pourtant plus clémentes : l’injonction à choisir entre vie professionnelle et vie familiale, l’assignation à résidence genrée qui nous interdit d’espérer, l’obsession du contrôle de nos corps par autrui qu’il s’agisse de le couvrir ou de le dévoiler.

Tout cela sonne très universitaire et « moderne », d’ailleurs ensuite Cécile Duflot parle de son « militantisme associatif », de la « condition carcérale », de la « justice sociale », de la « technostructure » et du « conservatisme du système », de la « société de consommation », de « l’ordo-libéralisme », etc.

Il y a un petit passage écologiste, tout de même, très teinté d’idéologie années 1930 encore une fois :

Nous devons sortir du culte de la croissance pour la croissance et lutter contre la gabegie généralisée de la société de consommation.

Je plaide pour que l’impératif climatique soit rendu constitutionnel et que notre république devienne une république écologique, digne des questions soulevées par l’anthropocène. Voilà le cap. Je défends l’idée d’une France 100% renouvelable qui sorte enfin de l’hiver nucléaire.

Voilà donc l’écologie à la française : une critique de la consommation en mode catholico-papal et une dénonciation du nucléaire, associé à un esprit de rejet de l’Etat comme administration.

C’est pratiquement le programme de Pétain relooké, ni plus ni moins. Pas un mot sur / pour les animaux, rien sur l’urbanisation, rien sur les forêts, rien sur les réserves naturelles, rien sur l’océan…

Coup de force de Cécile Duflot à EELV pour les présidentielles

C’est une information, qui est encore typique d’Europe Ecologie Les Verts, dans la mesure où ce qu’il ressort c’est le carriérisme, l’opportunisme, etc.

On ne sera pas étonné de retrouver Cécile Duflot. Nous mentionnons toujours à son sujet son départ en train devant les journalistes pour le sommet de Copenhague, suivi d’un retour discret en avion le lendemain même pour être au journal  télévisé de 13h.

Sachant qu’il faut quinze heures de train pour aller à Copenhague, que l’avion met deux heures, elle n’est restée que symboliquement dans cette ville, au nom de sa carrière…

D’ailleurs, elle veut être la dirigeante et elle a organisé un petit coup de force pour être la candidate aux élections présidentielles de 2017.

On vient d’apprendre il y a deux jours que Nicolas Hulot ne serait pas candidat, ne se considérant pas comme l’homme providentiel. Cécile Duflot considère alors que c’est le bon moment et dans la foulée, elle a envoyé un très long message interne, révélé par Europe 1.

Cette lettre est un coup de force, car elle dit qu’elle veut être nommée candidate sans qu’il y ait de primaires à l’intérieur d’EELV et qu’elle ne serait de toutes façons pas présente au conseil fédéral d’EELV à Nantes, en raison d’un mariage…

Elle se pose en personne égocentrique : « c’est une démarche personnelle qui n’engage pas EELV », c’est-à-dire qu’EELV n’a qu’à suivre, son avis ne comptant pas…

Elle a même créé un site, jesignepourlecologie.fr, totalement vide à part pour donner son email et l’adresse d’élus susceptibles de sympathiser…

Pas de contenu écologiste, pas de réflexion, mais le coup de force électoral et institutionnel jusqu’au bout!

Normalement, si EELV était une structure normale, Cécile Duflot se ferait expulser… Mais à EELV, même la dirigeante  Emmanuelle Cosse trahit pour être ministre de François Hollande, comme tout récemment (elle va d’ailleurs rejoindre Ecologistes!, qui va devenir « Parti écologiste » et s’insérer dans le projet de réélection de François Hollande).

EELV a l’habitude des coups de force, des trahisons : son projet est par nature d’ailleurs carriériste, bobo, vide de contenu, n’ayant comme programme qu’une modernisation de l’économie en mode développement durable. Quant à Cécile Duflot, elle avait déjà fait un petit coup de force similaire avec une lettre ouverte l’année dernière.

Voici la lettre interne de Cécile Duflot. Cela ne sert à rien de le préciser, mais évidemment, on n’y trouve aucunement les termes « Nature » et « animaux »…

Cher toutes et tous,

Comme la vie est pleine d’imprévu, j’avais prévu d’envoyer un message ressemblant à celui ci-dessous mardi soir. L’annonce de Nicolas Hulot en a changé substantiellement la teneur. Je ne serai pas au conseil fédéral demain et après demain, cela fait un moment que j’ai pris du champ à l’égard du fonctionnement interne du parti certes, mais il se trouve en plus que ce WE ma filleule se marie, à Briare, qui n’est pas tout près de Nantes… Je reprends donc une part de ce message pour répondre à quelques questions posées en réponse à mon message initial à propos du site www.jesignepourlecologie.fr.

Vous m’en pardonnerez j’espère la longueur mais je voulais été exhaustive, n’ayant pas l’intention d’en rajouter ensuite sur ce sujet. Lundi il y a à l’ordre du jour une PPL des républicains sur CIGEO et l’enfouissement à Bure (qui fait écho à la mobilisation actuelle de nos copains sur le terrain) et plein d’autres sujets sur lesquels se mobiliser utilement.

De prime abord je crois qu’on peut ne pas me prendre en défaut de loyauté à l’égard du parti depuis…. toujours…. Je m’astreins même à ne jamais dire de mots désagréables à l’égard des autres membres de celui-ci. Il se trouve néanmoins que je suis à un moment de vérité à l’égard de ce collectif auquel je tiens mais dont parfois l’intégration de contraintes infinies et l’incapacité à gérer ses propres contradictions au mieux le paralyse au pire le ridiculise.

Si j’ai pris l’initiative de créer le site www.jesignepourlecologie.fr c’est pour une raison principale : je pense qu’il nous faut réfléchir et agir pas uniquement dans le cadre du parti, que nous avons besoin d’air et de renouvellement. Il y a une appétence pour la politique et l’engagement – nuit debout l’a montré – dans le même temps qu’il y a de la méfiance vis à vis des organisations actuelles. Mais il y a aussi une contradiction difficile à dépasser : penser hors des cadres habituels tout en reconnaissant l’appui nécessaire que peut être une formation qui a patiemment sédimenté travail et connaissance depuis 30 ans.

Alors bien sur j’entends les reproches de certains sur la dimension « personnelle » de cette démarche (elle est d’ailleurs en fait celle d’une équipe composée de membres d’EELV et de gens qui ne viennent d’aucun parti) mais pour une fois, dégagée complètement de toute responsabilité interne ou collective je m’autorise à dire que c’est assez curieux de reprocher de ne pas respecter une démarche du mouvement alors même que l’idée est justement de dépasser le fonctionnement partidaire classique.

Il y a 5, 10 et 15 ans (en 1995 je n’étais pas là) nous avions déjà à cette date désigné un/e candidate… (Oui il y a 15 ans nous en avions ensuite changé et il y a 10 ans nous organisions un nouveau vote…) là le parti n’a même pas commencé d’étudier le sujet. J’en comprends les raisons, le congres, la fatigue, l’été etc mais en fait parmi mes quelques allergies figure celle relative à  » on ne fait rien mais on veut que personne ne fasse rien non plus, non mais » ;)

Par ailleurs je note qu’il y a eu ces derniers mois nombre d’initiatives prises par tel ou telle y compris sur la présidentielle qui n’ont pas suscité débat. Je me suis donc interrogée sur le fait de bénéficier d’un traitement spécifique ;) est-ce que parce que je l’ai prise en mon nom – je n’ai aucune autre qualité pour le faire – mais sans ma photo et sans annoncer ma propre candidature ? Juste au passage vous connaissez beaucoup de personnes qui prennent la peine de monter un site et une organisation en disant que cela pourrait être mis à disposition d’autres… ?

On peut ne pas partager ma démarche, mais on peut aussi écouter mes arguments : apprendre de nos erreurs et échecs, renouer avec l’ouverture et le dépassement, mettre au cœur du sujet un projet et un méthode de travail sur une campagne si particulière, être très très conscient de la dureté et de la fragilité du moment politique.

Donc oui je revendique et j’assume, c’est une démarche personnelle qui n’engage pas EELV. Le parti peut parfaitement faire tout autrement ou même rien du tout. Je n’engage que moi mais quand je choisis de m’engager je le fais. En assumant et avec franchise.

Je pense que nous pouvons faire une campagne ambitieuse et créatrice, avec davantage d’ampleur, de stratégie et d’organisation et que ceux qui disent « a quoi ça sert de faire 2% » sont peu confiants en nous même. Si pour une fois nous engageons les choses différemment en intégrant les règles de cette campagne spécifique mais en hackant le principe même de l’élection nous pouvons franchir des paliers.

Je pourrais continuer sur les piliers à retenir, la mise en lumière de celles et ceux qui porteurs sur le terrain de réalisations qui marchent peuvent éclairer différemment une campagne. Je l’ai dit j’ai réfléchi et travaillé. Ça ne vaut pas blanc seing mais ça ne mérite pas d’être balayé non plus au motif que ce n’est pas une démarche collective quand personne ne l’a voulue jusqu’alors.

On m’opposera que « oui mais tu fais un mauvais score dans les sondages » c’est vrai mais ça ne garantit rien sur l’issue : ni l’échec (Melenchon est passé de 3 à 12) ni le succès (en 2007 nous sommes passés de 3 à 1,5)

Je suis donc très lucide sur la prise de risque (et certains de mes vrais amis me conseillent très sincèrement de me mettre « au chaud » en me concentrant sur l’élection législative et en ne prenant pas ce risque d’une campagne très difficile) mais je crois que ce serait une faute politique pour l’écologie que de ne pas affronter cette élection – avec tous ces défauts et tout ce que nous lui reprochons – dans ce moment politique fiévreux où cette troisième voix (je revendique de donner une nouvelle signification à cette expression) entre l’accompagnement-renoncement et la crispation sur la défense du monde d’avant.

A cet instant j’expliquais qu’une raison à notre surplace est était bien sur d’attendre la décision de Nicolas (personne ne lui faisant reproche de ne pas se plier au fonctionnement d’EELV…) mais qu’un des risques était de se retrouver le bec dans l’eau s’il décidait tardivement et je crois que c’aurait été une erreur. Ce n’est pas un secret j’avais dit dès le mois d’octobre ma position quant à sa candidature, je l’ai confirmé devant le bureau exécutif : s’il se lançait je le soutiendrais immédiatement.

Ce ne sera donc pas le cas. Il explique dans son message avec des mots précis la dimension personnelle que revait ce choix.

Je peux parfaitement le comprendre, mi-août 2010 je disais cela : « Quand je me regarde dans la glace le matin, puisque c’est là, paraît-il, que ça se passe, je me dis que j’en ai peur. La présidentielle, c’est une tuerie. J’ai toujours dit ma réticence personnelle. Personne ne le croit, puisque tous les politiques, paraît-il, ne rêvent que de ça. Mais ça n’a jamais fait partie de mes plans de carrière d’être candidate en 2012 (…) On peut être un peu lucide sur soi-même. Aujourd’hui, je pense que je n’ai pas les épaules suffisantes pour porter seule une telle charge ».

Je le pensais évidemment (et je n’ai pas oublié qu’à l’époque on m’avait fait reproche d’exposer de la faiblesse… ce caractère si féminin….) mais quelques jours avant, Eva Joly dans Libération annonçait qu’elle serait candidate. Je connaissais toutes les qualités d’Eva mais aussi la volonté de certains de pousser sa candidature pour éviter la mienne et… je ne voulais absolument pas de bagarre publique, je me suis donc effacée sans sourciller pour donner à nos journées d’été une image de rassemblement. Cela ne fut même pas suffisant puisque le feu fut du coup ouvert sur d’autres sujets mais c’est une autre histoire ;)

J’ai parlé et écrit sur la maladie de la minorisation qui est la notre, celle qui consiste parfois à se mettre nous même les boulets aux pieds qui nous empêchent d’avancer mais aussi sur notre faible capacité à l’anticipation et au long terme dans notre fonctionnement alors même qu’écologistes ce devrait être notre obsession.

J’ai donc pris aussi pour moi cette critique et depuis un an, sans en faire mystère, je me suis préparée. Comme je n’ai toujours pas cette obsession personnelle de la candidature, le meilleur moyen d’y remédier était le travail – fond, forme, identification des points de faiblesses comme des marqueurs utiles, rencontres nombreuses, etc etc. Pour ce qui est des attaques personnelles, déstabilisations et menaces – auxquelles je sais que l’exercice expose et qu’il faut anticiper – j’ai aussi bénéficié d’un entraînement particulier – même si fort peu agréable – ces derniers mois ;)

J’ai été reçue par le bureau exécutif jeudi dernier. J’ai expliqué motifs et sens de ma démarche, j’ai expliqué aussi en quoi, participante à une de ces précédentes désignations et co-organisatrice de deux, j’en connaissais par cœur la dimension fratricide et plombante. J’ai également dit que je ne pensais pas qu’il était une bonne idée qu’EELV « désigne » un candidat mais plutôt qu’il soutienne une candidature qui dépasse notre cadre de parti. j’ai compris que le BE allait proposer une méthode, je sais que le CF se prononcera donc ce WE.

Quand à la question de ma participation à une primaire interne, je réserve ma réponse et ce message n’est donc clairement pas une déclaration de candidature. En effet je ne peux pas à la fois faire le constat que cette méthode nous a toujours porté tort et dire qu’évidemment j’y participerai…

Je connais la règle, elle n’a souffert aucune exception : une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres et encore davantage les candidats les moins connus à taper sur les plus connus pour – notamment – que leur nom figure dans le journal. Je crois que cet exercice abime tout le monde et tout particulièrement le/la candidat/e qui est finalement désigné/e et qu’ainsi il ou elle commence sa campagne dans les plus mauvaises conditions. J’ai d’ailleurs parlé plusieurs fois avec Noël de cette question en lui disant que je ne voulais pas davantage d’affrontement avec lui… Il a dit hier dans sud ouest qu’il ne serait pas candidat lui non plus en disant qu’il n’a « pas envie d’entrer dans une bataille de primaires des écologistes »

C’est d’ailleurs pour cela que j’aurais trouvé idiot un affrontement Duflot/Hulot et que j’ai dit depuis octobre que je le soutiendrai unilatéralement. C’est la même logique qui m’avait conduite je l’ai rappelé à annoncer des août 2010 que je ne serai pas candidate, lucide sur la volonté de certains d’organiser avec Eva Joly une confrontation que je jugeais inutile. Elle aura finalement lieu avec Nicolas Hulot (et messieurs Lhomme et Stoll) chacun se souvient de sa conclusion……..

Je ne crois pas du tout au « quitte à faire n’importe quoi faisons le avec n’importe qui » je pense même qu’en faisant ça on est un allié de ceux qui aiment voir l’écologie faible et caricature d’elle-même. Je crois au contraire que le sérieux et le travail – sans se prendre au sérieux – sont un devoir à l’égard de nous-même et que nous ne pouvons pas nous satisfaire de préparer l’échéance présidentielle à la dernière minute et dans des conditions qui ne nous permettent pas de déployer une campagne avec efficacité.

C’est la raison pour laquelle j’ai dit que j’étais prête – en ayant bien conscience des risques et des difficultés mais aussi avec la volonté ferme d’emmener une telle campagne vers des résultats ambitieux, voilà pourquoi je travaille depuis plus d’un an et que je continue donc d’avancer sans hésitation mais en toute transparence et avec respect des uns et des autres.

Je regarderai donc avec attention ce que décidera le mouvement et prendrai une décision ensuite. Il est évident que je refuserai d’être le pushing-ball d’une nouvelle mécanique infernale – j’ai bien noté qu’il y avait déjà 5 autres candidats potentiels… – , tout comme je ne serai pas candidate contre le parti. Mais le prix de tant d’annees de loyauté c’est la liberté de dire ce que je crois être juste.

Revivre la période du début milieu des années 2000 serait au-dessus de mes forces et même, à mes yeux, une grave erreur. Alors que nous pouvons faire tant et mieux, que nos idées ont tellement progressé et qu’est venu le temps de franchir un palier et de ne plus se penser minoritaire. Je crois que c’est possible, chacun est un maillon de cette histoire. J’en suis un, avec des responsabilités particulières, que j’ai prises avec humilité en ce qui me concerne mais je ne suis pas la seule. Chacune et chacun d’entre vous l’est aussi.

Bien amicalement à toutes et tous, et à Lorient pour celles et ceux qui y seront.

Cécile

PS ce message est diffusable sur les listes internes uniquement.

Le scandale de l’affaire Denis Baupin

C’est une affaire scandaleuse de plus pour EELV, mais cette fois c’est d’une telle gravité que plus personne ne peut prétendre que ce parti a été progressiste d’une manière ou d’une autre.

Quand on est progressiste, quand on veut lutter pour un monde meilleur, il faut des valeurs à la hauteur et il faut les assumer. Nous sommes pour une ligne incorruptible, pour des personnes s’engageant en conservant la pureté des idéaux, en assument avec rigueur le véganisme, en étant prêt à tout donner pour les animaux.

EELV n’a jamais été rien d’autre qu’un assemblage électoral de petit-bourgeois n’assumant rien, rejetant la Nature et faisant de l’écologie une sorte de modernisation verte du capitalisme.

Ce que révèle l’affaire Baupin, c’est la pourriture qui y règne et qui y a régné, c’est la corruption, l’esprit beauf.

Nous parlions récemment de Denis Baupin, qui en avril a quitté EELV, afin de se placer dans l’orbite de François Hollande.

Mediapart et France-Inter en ont fait un symbole de l’ignominie en  publiant une enquête sur lui l’accusant de harcèlement sexuel, avec huit femmes témoignant de cela, expliquant que d’autres n’ont pas osé.

On est là dans quelque chose de très violent, d’absolument inacceptable ; voici par exemple ce que raconte une  secrétaire régional EELV :

« Au total, j’ai reçu une centaine de messages. Du type ‘Je suis dans un train et j’aimerais te sodomiser en cuissarde’. ‘J’adore les situations de domination. Tu dois être une dominatrice formidable’ »

Que nos propos soient clairs : ce genre de harcèlement sexiste, d’idéologie pornographique n’a rien à faire dans notre camp et ceux qui s’imaginent pouvoir se comporter ainsi doivent être cassés de la manière la plus virulente.

C’est une question de morale, de culture et il semble qu’à EELV, ce qu’il y a en arrière-plan est odieux. Voilà où mène l’orientation libérale-libertaire, qui rejette la Nature, qui considère que le couple serait « réactionnaire », qui fait de la politique en s’intégrant aux institutions.

Voici un autre témoignage, montrant bien le sentiment d’impunité :

Octobre 2011, Montreuil. x se tient à la tribune, face aux cadres d’Europe Écologie-Les Verts venus préparer le programme pour la présidentielle et les législatives de 2012. « À un moment donné, j’ai voulu faire une pause », raconte-t-elle. Elle se lève, quitte la pièce, part aux toilettes.

« Dans le couloir qui longe la salle, Denis Baupin est venu. Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine, et a cherché à m’embrasser. Je l’ai repoussé violemment. »Tout se passe très vite. Presque en silence. « Sur le moment, j’étais tellement choquée que je n’ai pas dit grand-chose. »

Elle venait d’intégrer la direction de son parti. Denis Baupin, lui, est déjà un cadre influent du mouvement écologiste, adjoint au maire de Paris de 2001 à 2012. « J’arrivais sur le quota non-Verts, je venais de province, et j’étais une femme. Personne ne me connaissait. J’étais la petite nouvelle. »

Quelques minutes après les faits, Sandrine Rousseau, économiste à l’université de Lille-I, revient à la tribune. « Je ressentais un très grand malaise. J’ai immédiatement pensé que c’était absolument anormal que je subisse ça. Mais le mot agression sexuelle, je l’ai mis très longtemps après. »

À un de ses voisins, elle glisse ce qui vient de se produire. « Il m’a dit : “Ah, il a recommencé.” Ça a été sa phrase. »

Ce qui est terrible, c’est que les témoignages commencent en 1998 et que Denis Baupin est le compagnon d’Emmanuelle Cosse, qui est désormais ministre du logement, qui a surtout été secrétaire nationale d’EELV de décembre 2013 à février 2016 !

A EELV, on savait, c’est une évidence, mais comme dans toute organisation intégrée aux institutions, à la morale dominante, on a été dans l’oppression, le sexisme, la mentalité d’exploitation.

Jean-Sébastien Herpin, co-secrétaire régional d’EELV pour la région Centre, avoue explicitement sur son blog :

« Oui, je savais, pas tout, pas complètement. Autour d’un bon verre de vin, en soirées amicales, tour à tour, des camarades, pour certaines des amies, parlaient, se confiaient et je blêmissais, et je savais que ça tomberait un jour, il fallait que cela tombe, mais comment, que faire, mon silence me rendait coupable. Soutenir ? Parler ? »

Tout est dit : les petit-bourgeois n’ont pas osé parler, préférant leur carrière. Les femmes victimes ont également fait une lourde erreur, car elles étaient tout à fait conscientes de tout cela, protestant symboliquement avec EELV contre le sexisme, mais n’assumant pas la lutte dans la réalité, trahissant la cause générale afin de privilégier leur carrière.

On a là quelque chose de terriblement sordide, où les enjeux institutionnels, de carrière, ont permis une vaste corruption, profitant déjà de l’idéologie libérale-libertaire…

Voici d’ailleurs ce qu’on lit – c’est édifiant ! – dans une étude universitaire intitulée ‘Nous nous sommes tant aimés’. (In)égalités des droits et questions sexuelles chez Europe écologie – Les Verts (EELV) :

« C’est ce qui ressort, selon nous, de la comparaison de deux « affaires » chez Les Verts : celle, connue, médiatisée, jugée – et finalement pardonnée – de Stéphane Pocrain (56), et celle, citée par la rumeur mais jamais dénoncée, du harcèlement sexuel auquel se livrerait un élu depuis plusieurs années, et qui aurait même suscité l’intervention d’une dirigeante, proposant d’importantes sommes d’argent aux salariées du siège harcelées afin qu’elles ne déposent pas plainte.

Un journaliste du Canard enchaîné enquête, dit-on dans le parti… Sorte de « DSK des Verts », cet élu semble bénéficier d’une forme de bienveillance, qui n’est pas sans rappeler celle dont bénéficie Dominique Strauss-Kahn.

(56)Condamné pour violences conjugales et abandon de famille, il a néanmoins fait partie de l’équipe de campagne d’Eva Joly pour la présidentielle de 2012. La polémique suscitée en interne par ce recrutement avait contraint la candidate à invisibiliser sa présence dans l’organigramme de son équipe de campagne. Les médias l’avaient néanmoins interrogé sur ce recrutement qu’elle avait légitimé au motif que chacun méritait « une seconde chance ». »

Tous les cadres d’EELV savaient, c’est une évidence. Mais personne n’a rien dit, même pas les femmes. C’est révélateur d’une orientation malsaine, corrompue, d’absence d’intégrité morale, de mensonges.

Quand on sait cela et qu’on lit le communiqué d’EELV sur l’affaire, on ne peut que constater qu’il n’y a aucune autocritique, qu’il est fait semblant, encore et encore…

Déclaration d’Europe Écologie Les Verts au sujet des accusations portées à l’encontre de Denis Baupin

Suite à la parution des enquêtes de Médiapart et de France Inter, Europe Écologie Les Verts salue le courage des militantes qui ont brisé la loi du silence en apportant leurs témoignages accusant Denis Baupin d’agression et de harcèlement sexuels.

Les écologistes sont convaincus que seules la dénonciation systématique de tels actes et la mise en œuvre d’une réponse collective permettront de faire reculer ces comportements et de protéger les femmes.

Dans notre société, les femmes sont victimes d’une « double peine » d’abord en tant que victimes mais aussi quand certains minimisent ce qu’elles ont vécu, voire les en rendent responsables.

Après le salutaire manifeste «Bas les pattes» co-signé par une quarantaine de journalistes révélant de fréquents comportements déplacés — indignes et irresponsables — de certains hommes politiques issus de tous les partis, Europe Écologie Les Verts avait décidé de réagir en invitant les journalistes concernées à signaler d’éventuelles attitudes sexistes de la part d’élus et militants écologistes au moyen d’une adresse email.

Dans l’immédiat, Europe Écologie Les Verts entend mettre en œuvre de nouveaux dispositifs internes pour faciliter la libération de la parole, en accompagnant les personnes victimes de comportements répréhensibles, en recueillant leur parole, en les accompagnant vers des associations spécialisées et en mettant à disposition des moyens pour les soutenir dans d’éventuelles démarches juridiques.

Europe Écologie Les Verts ne peut qu’espérer que le courage des lanceuses d’alerte soit contagieux et que la parole se libère à l’encontre de tous les harceleurs et agresseurs que ce soit en politique ou plus généralement. La peur et la honte doivent changer de camp.

David Cormand, secrétaire national
Élise Lowy et Jean Desessard, secrétaires nationaux adjoints

Tout cela est lamentable et à EELV c’est une habitude de bout en bout. Ces gens ont sali l’écologie, ils ont menti, ils n’ont jamais pensé qu’à leurs carrières ; leur culture n’a même pas été une écologie alternative hippie comme les Verts allemands, ce qui aurait déjà été mieux que rien ! Non, ils n’ont été qu’un ferment de décomposition morale de plus.

Denis Baupin quitte EELV

Europe Ecologie Les Verts a connu une nouvelle démission, celle de Denis Baupin. Bien entendu, il reste député…

Voici le texte de sa démission.

Monsieur le Secrétaire National,
Cher David,

J’ai décidé de ne pas renouveler ma cotisation et donc de démissionner d’EELV.

Je n’ai pas pris cette décision le cœur léger, car cela fait maintenant plus de 27 ans que j’en suis membre, espérant lui avoir été utile.

Mais, chacun a pu s’en rendre compte, je partage de moins en moins les choix stratégiques du mouvement, même si je n’en méconnais pas les raisons.

Et même si je peux partager une partie des analyses (sur la situation politique, le rapport des écologistes au pouvoir que tu as toi même évoqué…), mon intuition personnelle ne me conduit pas aux mêmes conclusions sur ce qui est le plus efficace pour faire progresser concrètement l’écologie.

Je ne prétends pas être sûr d’avoir raison (tout choix est un pari), mais c’est la façon dont moi je me sens le plus utile, en mettant mes actes en conformité avec mon intuition.
Car s’il est bien une chose que j’ai appris au cours de ces années, c’est qu’on ne peut être efficace et convaincant qu’en faisant ce que l’on sent juste.

C’est pourquoi les militants et cadres d’EELV ne deviennent pas pour moi des ennemis, car je les considérerai toujours comme des écologistes, même si nous avons des désaccords stratégiques.

En 27 ans d’écologie j’ai trop connu de guerres fratricides – où d’autres écologistes deviennent les pires ennemis parce que d’un autre parti, d’un autre courant – pour ne pas m’en méfier comme de la peste, car elles sont ravageuses pour les personnes et pour la crédibilité du combat écologiste que nous menons.

Mon sentiment est au contraire que nous aurons collectivement progressé lorsque nous serons capables, les uns et les autres, d’accepter et valoriser nos complémentarités que d’en faire des différences irréconciliables.

L’écologie reste pour moi le fil conducteur de mon engagement, car je continue de penser que sa grille d’analyse est celle qui apporte le plus de réponses pertinentes. Et, plus que jamais, engager et mettre en œuvre la décroissance et la sortie du nucléaire, pas à pas, malgré les obstacles de tous ordres et les conservatismes, reste mon combat prioritaire.

Cordialement,

Denis Baupin

Bien entendu, nous le disions, il reste député… comme restent députés, sénateurs ou députés européens 15 autres personnes ayant quitté EELV et étant pro-gouvernement, ainsi que 2 sénateurs et 2 députés européens « neutres ».

Denis Baupin fait partie des pro-gouvernement, il a même fondé il y a une semaine, avec sa femme la ministre Emmanuelle Cosse, un « club pour refonder une écologie responsable » (CREER), dont le premier invité est Laurence Parisot, ancienne chef du MEDEF, le « syndicat » des patrons.

On peut voir d’ailleurs que dans sa lettre ouverte de départ (ou plutôt d’abandon) d’EELV, il n’y a aucun contenu. Le débat ne porte pas sur ce qu’est l’écologie, mais sur la manière de verdir plus ou moins un gouvernement réformiste.

Tout cela est encore et toujours de l’opportunisme, mais rappelons qu’il y a lieu d’en parler. A moins de faire de l’apolitisme libertaire, il faut bien regarder ce qui se passe, apprendre des erreurs, refuser les opportunismes et se rappeler de tout cela demain, car évidemment l’avenir est prometteur pour l’écologie !

La dirigeante d’EELV prend le large pour être ministre

Quel contraste saisissant entre la gravité de notre époque, ses exigences, la réalité de la guerre subie par notre planète… et l’opportunisme éhonté d’Europe Ecologie Les Verts depuis sa fondation.

S’il est nécessaire de parler de ces gens qui apparaissent comme les plus vils opportunistes, c’est pour bien se démarquer de l’opportunisme justement, pour bien saisir ce que c’est, pour en comprendre les leçons historiques.

Comment l’avenir jugera-t-il ainsi la trahison ouverte d’Emmanuelle Cosse? Dirigeante d’EELV, elle plaque tout pour être ministre, contre l’avis d’EELV…

Voici son « explication », avec un haut niveau d’hypocrisie, dans son mail aux personnes membres d’EELV. Il y en à peu près 4000 (soit autant que de « visiteurs individuels » sur LTD en deux jours, ou deux jours et demi).

EELV s’est fait totalement, résolument débordé. Deux communiqués ont été publié : le premier, juste avant le remaniement, pour dire qu’EELV se positionnait contre la participation au gouvernement… avec le lendemain un autre communiqué, pour « acter » la trahison de la dirigeante!

Au sujet du remaniement
Publié le 10 février 2016

Europe Ecologie-Les Verts prend acte de l’agitation croissante autour d’un possible remaniement ministériel. La question de voir entrer des membres d’EELV dans ce gouvernement est ainsi, selon certaines rumeurs, à l’ordre du jour. A ce jour, EELV n’a pas été contacté.

Les écologistes constatent que si les conditions n’étaient plus réunies pour faire progresser l’écologie en avril 2014 lors de la sortie de Cécile Duflot et de Pascal Canfin du gouvernement, elles ne le sont pas plus aujourd’hui.

Si une proposition du Président de la République et du Premier ministre était éventuellement faite à l’ensemble du mouvement, le Bureau exécutif l’étudiera avec responsabilité et rendra un avis, avant de soumettre une feuille de route au Parlement du parti (le Conseil fédéral) qui se prononcera rapidement.

EELV constate cependant que l’évolution de la politique gouvernementale ne laisse pas entrevoir un horizon favorable à des politiques plus écologistes, solidaires, compatibles avec le besoin de justice sociale et à même de construire une société apaisée dont l’une de nos valeurs cardinales, la fraternité, est profondément atteinte par le principe de déchéance de nationalité que le gouvernement souhaite inscrire dans la Constitution française.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

Voici la réaction « administrative » à la trahison d’Emmanuelle Cosse, qui n’est même pas vilipendée! EELV n’a aucune fierté, aucun principe, aucune valeur… Pour la petite histoire, le communiqué suivant est le fruit d’un… « bureau exécutif extraordinaire téléphonique »!

Réaction d’EELV suite au remaniement du 11 février 2016
Publié le 11 février 2016

EELV prend acte du remaniement intervenu ce jour et de l’entrée d’Emmanuelle Cosse au ministère du logement.

EELV désapprouve cette participation et regrette cette décision personnelle alors que la politique gouvernementale est malheureusement incompatible avec des orientations écologistes, de justice sociale, solidaires, et à même de construire une société apaisée.

En conséquence du départ d’Emmanuelle Cosse, et en vertu des statuts, David Cormand, jusqu’ici secrétaire national adjoint est désigné secrétaire national par interim dans le cadre d’une direction collégiale. Le bureau exécutif tiendra une conférence de presse vendredi 12 février 10h30 au siège d’EELV 6 bis rue Chaudron 75010 Paris.

Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux

Pour ajouter à l’ignominie, Emmanuelle Cosse récupère le ministère du logement, comme Cécile Duflot auparavant. Une insulte symbolique à celle-ci, qui tente de faire carrière coûte que coûte de manière désespérée.

Désespéré, Jean-Vincent Placé l’était aussi, cherchant à tout prix à intégrer le gouvernement. Il est désormais secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat, ayant mis ce côté sa prétention à être ministre. En 2012, il disait encore, par exemple au Journal du Dimanche, qu’il serait ministre ou rien du tout…

Enfin, on a Barbara Pompili, qui a été nommée secrétaire d’Etat chargée des Relations internationales sur le climat. Désireuse pareillement être au gouvernement, elle avait quitté EELV en octobre 2015… Sans abandonner son poste de député, tant qu’à faire.

Que dire? Que dire, si ce n’est qu’il faut juger ces gens au regard des destructions en cours, au regard de l’avenir qui doit advenir : une planète bleue et verte, débarrassée des entreprises qui détruisent, des nations qui divisent.

Dans chaque pays, on doit prendre le meilleur de la culture, le meilleur de l’ouverture à la Nature, et se précipiter dans l’abnégation, en défense de chaque vie, en protégeant notre mère la Terre!

« Nicolas Hulot n’entrera pas au gouvernement »

La rumeur, qui a commencé avant-hier, s’est propagée dans tous les médias… Pour se terminer hier par un message de Nicolas Hulot sur Twitter.

Nicolas Hulot a montré avec ce tweet qu’il ne servait à rien : étant institutionnel, il avait les moyens d’agir vraiment en leur sein, en tant que numéro deux du gouvernement, juste derrière Manuel Valls.

Il a refusé, préférant selon certains commentateurs une candidature à la prochaine présidentielle. D’ailleurs Jean-Paul Besset et Pascal Durand viennent de quitter EELV. Pascal Durand a dirigé EELV en 2012 et en 2013, il est aux côtés de Nicolas Hulot depuis de nombreuses années, dès 2007, étant même son directeur de campagne pour la primaire écologiste de 2012 (perdue face à Eva Joly).

Nicolas Hulot ne prend naturellement pas position ouvertement dessus, expliquant juste qu’il ne participerait pas à une primaire de gauche.

En fait, il fait tout pour ne pas cliver, pour être populaire en allant dans le « sens commun » qui n’est rien d’autre que le masque du conformisme qui s’imagine plus ou moins « rebelle ». C’est aussi pourquoi il avait écrit la préface de l’édition française de l’encyclique du pape au sujet de l’écologie, « Laudato Si ».

Sur France Inter, Nicolas Hulot a même réfuté l’existence de l’écologie comme système de pensée :

« Je me demande si « écologie politique » n’est pas une forme d’oxymore.

L’écologie, pour moi, est supra-politique. Si l’écologie est politique c’est parce que les grandes formations politiques ont déserté ce sujet. »

Nicolas Hulot se pose en fait comme homme providentiel et on ne peut pas comprendre sinon le lancinant populisme qu’il pratique de manière ininterrompue.

C’est le contraire qui est vrai : la « politique » n’est pas politique, la vraie question politique aujourd’hui c’est l’écologie.

C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse les riches rouler en 4×4, ou on les en empêche par la force. C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse les entreprises pratiquer la vivisection, ou on les en empêche par la force. C’est une question écologiste et donc politique que de dire : on laisse l’Amazonie subir la déforestation, ou on empêche cela par la force.

Nicolas Hulot n’est, évidemment, pas un révolutionnaire : selon lui l’écologie peut être diluée au sein du système, car c’est une question de survie pour le système lui-même. Sauf que le système en question est totalement irrationnel et se moque de toute pratique écologiste, y compris gestionnaire, car il s’imagine que demain il trouvera bien autre chose pour continuer à exister, que de toutes façons l’humanité ne pourra jamais exister différemment.

Tout cela suinte, au fond, la peur : la peur du soulèvement des consciences, la peur d’avoir à bouleverser les pratiques de la vie quotidienne, la peur d’avoir à cesser un mode de pensée anthropocentriste confortable.

Nicolas Hulot veut être au-dessus de la politique, parce qu’il veut neutraliser l’écologie dans ce qu’elle porte : le 21e siècle connaîtra pourtant inéluctablement une révolution écologiste, ou il ne sera que chaos, guerre, effondrement de la civilisation.

Il y a un proverbe qui dit qu’il faut boire le calice jusqu’à la lie : la société française, pétrie d’esprit conformiste faussement rebelle, doit donc supporter Nicolas Hulot (et L214, EELV, etc.) jusqu’au bout, jusqu’à ce que tout le monde comprenne les enjeux réels de notre époque…

C’est une guerre qui est menée contre la planète. Elle a besoin de nous. De notre abnégation complète, de notre engagement total.

Le même jour que la demande d’interdiction du gavage des oies : celle du soutien aux éleveurs

Nous avions parlé hier de la visite de Pamela Anderson à la conférence de presse de Laurence Abeille, une député EELV, à l’assemblée nationale, demandant une loi contre le gavage des oies.

Parlons maintenant de cet autre événement parlementaire qui s’est déroulé le même jour, soit avant-hier. En effet, nous sommes en France, pays de tout et son contraire.

En l’occurrence, le même jour donc, une député demandait que soient soutenus les éleveurs gavant les oies, en raison d’une influenza aviaire. Cette grippe aviaire a amené un gel de la « production » et fait qu’il y aura une chute d’un tiers de la production de « foie gras » dans le sud-ouest cette année.

Le Figaro présente la chose ainsi :

Si les pouvoirs publics décident de mettre en place un vide sanitaire de quatre semaines, «la perte de production sera de 9,5 millions de canards dans les 18 départements concernés», qui en comptent au total 28,5 millions, a détaillé M. Barrailh, président du Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras (Cifog) et administrateur de la coopérative Euralis.

Ces 18 départements représentent 80% de la production de foie gras en France, où l’on recense au total 36 millions de canards, selon le Cifog.

«Les premières estimations font état d’un trou de production de 30 à 50% suivant les zones», a indiqué de son côté Dominique Duprat, directeur général adjoint de Delpeyrat, l’un des principaux producteurs de foie gras (13% du marché).

Or, cette député qui est allée soutenir les éleveurs est elle-même EELV! Il s’agit de Brigitte Allain, qui a été une importante dirigeante de la Confédération Paysanne !

Voici sa demande au gouvernement, effectuée le même jour que la demande d’une autre député EELV que le gavage soit aboli (mais non le « foie gras ») :

QAG Influenza aviaire 19012016 par BrigitteAllain

Question au Gouvernement – Brigitte Allain Le 19 janvier 2016

Ma question s’adresse au Ministre de l’agriculture.
Je m’interroge sur les dispositions prises pour enrayer la maladie dite Influenza aviaire.
Certes, elles permettront peut-être à la France de relancer ses exportations de volailles mais la voix des producteurs fermiers a-t-elle été entendue ?

J’ai reçu hier, à Bergerac, des éleveurs fermiers qui commercialisent en circuit court.
Certains d’entre eux pratiquent l’accueil à la ferme et fournissent les bonnes tables.
D’ores et déjà, ils savent que ces mesures représentent la perte d’une année de production pour les oies, six mois pour les canards.
Ces fermes emploient de nombreux salariés à temps plein, grâce à la transformation et à la vente directe.

Sur les conséquences économiques :
Les inquiétudes des éleveurs sont d’autant plus fondées que leurs trésoreries sont déjà très fragilisées par une filière longue imposant des prix de plus en plus bas.
De quoi vont-ils vivre ?
Les indemnités couvriront-elles la totalité du manque à gagner ?

Les éleveurs admettent la nécessité de plans de luttes efficaces :
Leur métier leur a appris que l’équilibre sanitaire dans les élevages est une affaire subtile.
Ils plaident pour des dispositifs raisonnables adaptés pour les élevages et des accouveurs fermiers.
Aussi, je vous demande : quels éléments scientifiques attestent qu’un tel vide sanitaire permettrait d’éradiquer durablement la maladie ?

Leur crainte, que je partage, est que ces mesures permettent de blanchir les filières industrielles, dont on sait que les multiples transports entre naisseurs, éleveurs, gaveurs et autres fournisseurs d’aliments, ne sont pas sans risque sanitaires.
Les paysans du Périgord et du Sud-ouest, qui ont le soucis du bien-être animal et de la qualité de leurs produits, créent des emplois, de la valeur ajoutée sur leur territoire rural, risquent d’être sacrifiés.

On nage en pleine schizophrénie, mais ce n’est guère étonnant. Il n’y a aucune culture de fond, tout est effectué de manière idéaliste. On a deux députés EELV qui, le même jour, disent plus ou moins le contraire, ce qui montre bien l’incohérence totale d’EELV.

Il n’y a aucune ligne de conduite, aucune réflexion sur rien, on a en même temps une député voulant interdire le gavage et une autre disant que les éleveurs concernés ont le « souci du bien-être animal »!

On notera, pour finir, la défense par François de Rugy de cette même ligne écolo-facho de défense du terroir. Là pour le coup cela saute aux yeux de manière assez claire.

Cet éloge du petit producteur est ignoble, c’est du pétainisme modernisé, c’est en contradiction avec ce dont on a besoin : d’une humanité entièrement unifiée, pratiquant le véganisme en défendant la Nature, sur une planète verte et bleue !

Pamela Anderson à l’assemblée nationale contre le gavage

Est-il possible de contourner ce qu’on appelle le peuple? La réponse, claire et franche, doit être non. Il faut dire non aux contorsions infinies que certains font, sous prétexte de bonnes intentions.

En l’occurrence, la viste de Pamela Anderson à l’assemblée nationale pour soutenir une loi contre le gavage est un scandale. Cela fait passer les personnes défendant les animaux pour des êtres adeptes d’une culture commerciale et superficielle que Pamela Anderson représente.

Cela ridiculise la cause, pour le plaisir du « show », avec même les gendarmes intervenant pour repousser photographes et cameramen. Tout pour la galerie, voilà le sens de cette initiative, car bien sûr la proposition de loi a été balayée, unanimement rejetée par tous les partis politiques. Ce n’est pas Pamela Anderson qui va être la grande dirigeante de la révolution culturelle balayant l’infâme idéologie du terroir…

Voici le texte de la proposition de loi, qui est parfaitement ridicule et n’a comme seul but que la provocation :

Proposition de loi
Article unique

L’article L. 654-27-1 du code rural et de la pêche maritime est ainsi rédigé :

« Le gavage des palmipèdes pour la production de foie gras est interdit.

La seule fonction de cela est la provocation et cela n’a pas raté. Tous les partis politiques se sont précipités pour défendre le foie gras.

Le député Les Républicains Jean-Louis Costes a dit que l’interdiction du gavage était une pure folie, mais surtout il y a eu pas moins qu’un courrier commun aux députés de la part des présidents des groupes PS, PRG, Front de gauche, UDI et LR, ainsi que l’ancien président du groupe écologiste François de Rugy, afin de défendre le gavage!

Hugues Fourage, porte-parole du groupe PS, s’est permis au passage un jeu de mot sur le gavage :

« La venue de Mme Anderson, ça me gave et ça me gonfle. »

Évidemment, Marie-Pierre Pé, déléguée du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cofig), a affirmé son « indignation dans le moment que nous vivons ».

CPNT (Chasse, pêche, nature et traditions) a aussi fourni un texte assez révélateur…

Pamela Anderson vient à l’Assemblée nationale soutenir la proposition de loi de la députée écologiste Laurence Abeille qui ne veut plus du gavage des oies et des canards.

Pas de doute, Labeille préfère les dindes gonflées au silicone aux bonnes oies gavées au maïs des Landes, du Périgord, de Vendée ou d’Alsace…

Décidément, à CPNT nous n’avons pas les mêmes valeurs ! Nous préférons le naturel, l’authenticité et le bon goût des savoirs faire du terroir au mauvais goût des écologistes pour le factice bourré de plastique et leur appétence pour les interdits.

Plus que jamais, le Mouvement de la ruralité soutient les hommes et les femmes de la filière du foie gras, fleuron de l’économie de nombreux territoires ruraux, qui n’ont vraiment pas de leçon à recevoir d’une starlette siliconée…

Et on notera au passage que le texte justifiant la proposition de loi, faite par la député EELV Laurence Abeille ne dénonce pas le foie gras, seulement le gavage! On pourrait produire du foie gras sans gavage, et éventuellement profiter si l’on veut des variantes végétales…

Lors d’une conférence de presse, j’ai présenté une proposition de loi visant à interdire le gavage des palmipèdes pour la production de foie gras, avec le soutien de la Fondation Brigitte Bardot et la présence de Pamela Anderson, Delphine Wespiser, Paul Watson et Henry-Jean Servat.

Le texte de la proposition de loi :

En décembre 2015, un nouveau rapport scientifique visant à évaluer les conséquences de la production de foie gras sur le bien-être des canards a été présenté. Ce rapport, réalisé à la demande de l’association belge GAIA par la prestigieuse université de Cambridge (Royaume-Uni), a été co-écrit par le Docteur en biologie Irene Rochlitz et mené par le Professeur Donald M. Broom, autorité scientifique de notoriété mondiale en matière de bien-être animal.

Les résultats de ce rapport sont sans équivoque, la pratique du gavage est fortement préjudiciable au bien-être des canards. Il rejoint ainsi les conclusions du rapport du comité scientifique de la Commission européenne publié en 1998 : « le gavage, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, est préjudiciable au bien-être des oiseaux ».

D’après la directive 98/58/CE du Conseil du 20 juillet 1998 (Art. 14) concernant la protection des animaux dans les élevages : « Aucun animal n’est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu’il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles et sa nourriture ou sa ration de liquide ne doit contenir aucune substance susceptible de lui causer des souffrances ou des dommages inutiles. »

Pour la production de foie gras, les oiseaux sont forcés deux fois par jour d’avaler une bouillie de maïs projetée par une pompe pneumatique jusqu’à l’apparition d’un état pathologique du foie : la stéatose hépatique. Pour ce faire, le gaveur saisit le cou de l’animal et y introduit un long tube métallique jusqu’à l’œsophage. A la fin de la période de gavage, le foie des animaux a atteint un volume dix fois supérieur au volume normal.

Les canards peinent à se déplacer et halètent pour réguler leur température corporelle. On remarque aussi très souvent chez les oiseaux des lésions au cou, des inflammations et des infections. Sur les 12 jours qui marquent la période de gavage, le taux de mortalité des oiseaux est de 10 à 20 fois plus élevé que dans des élevages de canards de chair. En outre, la production de foie gras entraîne l’élimination (par broyage ou gazage) de millions d’individus femelles dont le foie, trop veineux, est inapte à la consommation en tant que foie gras.

Douze pays de l’Union européenne interdisent formellement le gavage ou interprètent les lois de protection animale comme condamnant de facto cette pratique. Seuls 5 pays de l’UE produisent du foie gras (France, Espagne, Bulgarie, Hongrie, Belgique). Le gavage est également interdit en Israël, Suisse, Norvège, Argentine, Turquie ainsi que dans l’Etat de Californie aux Etats-Unis.

Dans un sondage IFOP pour la Fondation Brigitte Bardot de janvier 2016 [1], à la question « pour produire du foie gras, sachant qu’il existe des alternatives, seriez-vous favorable à l’interdiction du gavage ? », 70% des Français répondent oui. L’interdiction du gavage est donc largement partagée par nos concitoyens, et encore davantage chez les plus jeunes (76% chez les moins de 35 ans).

Il est possible de produire du foie gras sans recourir au gavage des palmipèdes, en ajoutant des ingrédients au foie sain, après l’abattage. Cette méthode de production a au moins le mérite d’éviter la pratique très controversée du gavage. Il existe aussi de nombreuses alternatives végétales garanties sans souffrance animale.

Aussi, cette proposition de loi vise à interdire le gavage des palmipèdes (canards, oies) pour la production de foie gras.

[1] L’enquête menée auprès d’un échantillon de 1 006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 4 au 7 janvier 2016.

Tout cela n’a aucun sens, si ce n’est de remplir l’actualité de vagues propositions à prétention morale, hors contexte, hors culture, en dehors de la vie quotidienne des gens. Croit-on vraiment aider les animaux avec ce genre de choses?

Les calanques, les boues rouges et l’anthropocentrisme

Voici de nouveaux documents au sujet de la pollution des Calanques. On peut espérer que cela soit le début d’une vaste prise de conscience ; une pétition à ce sujet en 2012 avait obtenu en ligne 222 signatures, dont beaucoup de récentes, faites par des gens ayant entendu parler de la question.

Il est vrai qu’il y a eu de multiples autres initiatives, mais elles ne font pas boule de neige. EELV pourrait faire en sorte que cette question soit connue, mais l’écologie n’est pas dans sa culture, qui est en fait « sociétale » – « développement durable ».

Voici d’ailleurs le communiqué fait par EELV, qui se préoccupe peu de la vie marine, mais souligne bien qu’elle s’intéresse aux consommateurs…

Boues rouges dans les Calanques, ou comment donner un permis de polluer impunément dans le silence des fêtes

Depuis des décennies, plus de 20 millions de tonnes de boues rouges ont été déversées sur les fonds marins du Parc national des Calanques par l’entreprise Alteo.

En 1996, un arrêté avait donné 20 ans à l’entreprise pour s’adapter et cesser de rejeter des produits toxiques en mer. Or ces 20 ans n’ont pas du tout été mis à profit pour protéger l’environnement. Le chantage à l’emploi réalisé aujourd’hui est donc malhonnête de la part de cette entreprise au comportement irresponsable.

Pour les écologistes ce permis de polluer accordé par le premier représentant du gouvernement est un scandale environnemental et sanitaire. La toxicité de ces boues atteint les poissons et menace les consommateurs.

Le chantage à l’emploi se fait au mépris d’autres activités menacées, notamment les milliers d’emplois de la pêche et du tourisme local qui vivent grâce à la préservation de la qualité des eaux et de l’environnement.

La France se montre encore une fois bien trop sensible aux arguments des entreprises et incapable de privilégier l’intérêt général.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux.

Voici, de manière plus approfondie, le point de vue de Collectifs Littoral, qui dans le fond ne se distingue pas d’EELV dans l’anthropocentrisme.

POUR L’ARRÊT DES REJETS DES EFFLUENTS LIQUIDES CHIMIQUES, TOXIQUES ET RADIOACTIFS DE L’USINE ALTEO DANS LES EAUX DU PARC NATIONAL DES CALANQUES

Nous, citoyens français, responsables, engagés dans la protection de l’environnement, dans la qualité de notre cadre de vie, dans la préservation de notre santé publique, n’accepterons pas la décision que pourrait prendre notre Gouvernement en faveur d’intérêts financiers parcellaires,

sans tenir compte de l’avis de la population largement exprimé lors de l’enquête publique, et en portant de graves préjudices au pouvoir de la vie, de la biodiversité et à notre futur.

À l’heure de la COP21, il n’est plus temps de privilégier les intérêts des Industries polluantes quand ces derniers mettent en danger non seulement l’environnement mais aussi notre santé, notre réservoir alimentaire marin, ainsi que l’économie touristique et résidentielle liée à la qualité de nos eaux et de nos ressources marines.

La France ne doit pas manquer le rendez-vous de l’exemplarité en s’engageant sans concessions pour la protection des Mers , des Océans et de la chaîne alimentaire marine.

En 1993, Péchiney (ALTÉO) s’était engagé à régler le problème des rejets de boues rouges en mer dans les 5 ans. Aujourd’hui non seulement le problème n’est pas résolu mais la France va renouveler à l’industriel le permis de polluer en déversant des effluents toxiques, chimiques et radioactifs, au sein du Parc National des Calanques.

considérant le droit pour le citoyen de demander un positionnement clair des élus de la République Française sur l’engagement de leur responsabilité, aujourd’hui et dans les années à venir,

considérant les objectifs de la Présidence de la République et de la grande conférence environnementale de la COP21 qui doivent adresser aux acteurs économiques et financiers les signaux nécessaires à la réorientation de leurs investissements, afin d’engager la transition vers des économies bas carbone et respectueuses de l’environnement,

considérant que l’industriel ALTÉO doit se conformer à la législation internationale, à la convention de Barcelone et au protocole d’Athènes-Syracuse qui interdisent le rejet en mer de polluants ne respectant pas les normes adoptées, à la charte du Parc National des Calanques, dont l’objectif est de préserver les écosystèmes et la biodiversité marine, ainsi qu’aux exigences des Directives Cadre sur l’Eau (DCE, transcrite dans le SDAGE Rhône Méditerranée) et sur la stratégie pour le milieu marin,

considérant le Droit Public Maritime bafoué et l’opportunité pour la Ministre de l’Environnement du Développement Durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, d’une saisine du Conseil d’État,

considérant une augmentation prévisible des effets nocifs, liée au passage des effluents de l’état solide à un état liquide chargé de métaux lourds et métalloïde (mercure, plomb, arsenic, aluminium, uranium etc…) non biodégradables, qui se cumulent au fil du temps. L’eau polluée plus légère que l’eau de mer remontera vers la surface et le phénomène naturel d’«upwelling» accentuera cette remontée, lorsque le mistral souffle, confinant la pollution vers le littoral et les plages,

considérant l’impact désastreux sur la faune et la flore marines de cette pollution invisible sans frontières se dispersant en Méditerranée et les problèmes liés aux questions de santé publique, avec la pollution des plages par les métaux lourds et la concentration des polluants le long de la chaine alimentaire jusqu’à l’humain,

considérant la dangerosité de la vétusté de la canalisation qui déverse les rejets en mer, et le risque écologique et sanitaire majeur lié à une rupture probable de la canalisation ou/et d’un effondrement du plateau continental en zone sismique,

considérant l’immense perte économique que subira la région PACA du fait de l’impact important de la pollution à métaux lourds sur les métiers de la pêche, la consommation des produits de la mer et sur l’économie touristique et résidentielle des villes du littoral, qui repose sur la qualité de leur environnement,

considérant la mauvaise utilisation de l’aide publique attribuée depuis plus de 20 ans à l’industriel, sa volonté de manipuler les études d’impact et de désinformer l’opinion publique en se servant du chantage à l’emploi,

considérant que les solutions pour dépolluer ces rejets existent, lesquelles permettent la récupération des métaux lourds et le recyclage de l’eau actuellement gaspillée avec un débit gigantesque de 270m3 par heure ,

Nous demandons au Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie

la saisine du Conseil d’État
l’ouverture d’une table de négociation ministère, associations, ALTEO
afin de contraindre l’industriel au respect des réglementations en vigueur,
avec la mise en place de techniques d’épuration totale et le recyclage effectif des eaux rejetées,
l’apport de compensations financières aux acteurs victimes de préjudices importants
la surveillance des fonds pollués
une approche sociale et humaine vis-à-vis des salariés de l’entreprise.

N’ACCEPTONS PAS L’INACCEPTABLE

C’est terrible : ces points de vue sont entièrement anthropocentristes ; dans leur fond, leur démarche fait de l’océan des ressources, tout comme le font les grandes entreprises. Comment alors critiquer celles-ci?

Une critique écologiste authentique ne peut que rompre avec une telle approche et reconnaître à l’océan une valeur en soi.

« Fin de la Cop21 : un accord universel à suivre de près… »

Voici le point de vue d’Europe Ecologie Les Verts sur la COP 21. On remarquera qu’il est présenté de manière très technocratique, et pour cause : son auteur, Lucile Schmid, a fait Sciences-Po et l’ENA, travaillant à de multiples postes de haut fonctionnaire, membre du Parti Socialiste pendant des années, avant de rejoindre EELV en 2010.

À 19h29 le 12 décembre 2015, les 195 pays réunis à Paris ont adopté à l’unanimité un accord pour limiter le réchauffement climatique. Après 24 heures de prolongation, les points de blocage ont été surmontés.

L’accord reflète dans son équilibre général la persistance de réelles divergences dues à la très grande diversité des situations nationales.

Mais c’est un véritable succès d’avoir réussi à obtenir une approbation universelle – l’accord de Kyoto ne portait au final que sur 15% des émissions de CO2 mondiales – cet accord de Paris permet donc de trouver un socle commun de discussion et de dynamique vers une économie décarbonée pour l’avenir.

L’accord sera définitivement signé en avril 2016 et entrera en vigueur en 2020.

On peut en retenir la garantie d’un financement à hauteur d’un plancher de 100 milliards de dollars à compter de 2020 qui était un sujet essentiel pour que la confiance soit établie entre les pays occidentaux et le groupe des 77, la confirmation du mécanisme de révision tous les 5 ans à compter là encore de 2020, ou la confirmation du principe de responsabilité commune mais différenciée qui fonde l’approche des COP et conduit à reconnaître que les efforts à mener pour aboutir à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent être proportionnés aux responsabilités et moyens de chaque pays.

Les Etats insulaires ont obtenu que l’accord mentionne l’objectif de contenir en dessous de 2 degrés le réchauffement climatique si possible à à 1,5 degrés, limite au-dessus de laquelle de nombreux états insulaires seront en effet submergés.

C’est une surprise lorsqu’au début de la négociation seul l’objectif de 2 degrés était communément évoqué.

Mais cette victoire a un prix. L’objectif de réduction des émissions à long terme est particulièrement flou et ne constitue pas une contrainte.

Il est juste prévu de « viser un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre dès que possible «.

Pour mémoire le GIEC juge nécessaire de baisser de 40 à 70% les émissions de GES d’ici 2050 pour se situer dans une trajectoire de réchauffement à deux degrés.

Jean Jouzel,  ancien vice-président du GIEC, a dans les heures qui ont suivi l’adoption de l’accord alerté sur le fait que se fixer un objectif de 1,5 degrés sans y adjoindre les contraintes correspondantes n’avait pas de sens. Il a également rappelé que le scénario de réchauffement à deux degrés était déjà extrêmement difficile à atteindre.

Il faut également remarquer que l’accord devant entrer en vigueur en 2020 et le mécanisme de révision prenant effet tous les 5 ans, l’addition de ces deux éléments nous emmènerait beaucoup trop loin dans le temps sans revue des engagements par rapport à la situation (15 ans de délai alors que le GIEC a estimé dans son dernier rapport que c’était les 20 prochaines années qui étaient décisives).

C’est pour cette raison que le groupe de pays qui s’est formé pour porter une haute ambition sur le climat (high ambition) et qui comprend l’Union européenne comme les Etats-Unis ( qui ont fait le choix de s’y joindre au cours de la négociation de Paris) ou le Brésil et des pays particulièrement vulnérables au réchauffement s’est engagé à une révision de ses engagements avant 2020.

Au vu de cette situation plusieurs orientations se dégagent :

–        D’abord la nécessité de faire d’un accord universel mais peu contraignant le point de départ d’une dynamique ce qui ne va pas de soi ;

–        Ensuite l’importance pour l’Union européenne de retravailler rapidement sur sa cohésion et son rôle de leadership et de médiation entre le Nord et le Sud dans la perspective de la Cop22 qui aura lieu au Maroc ;

–        Ensuite encore la nécessité de donner aux pays les plus impactés aujourd’hui par le dérèglement climatique (Afrique, pays les moins avancés, Etats insulaires) les moyens d’une adaptation concrète, rapide et efficace. Attendre 2020 pour mettre en place les outils d’une adaptation efficace serait criminel ;

–        Enfin le travail à effectuer rapidement pour faire le lien entre les engagements de l’accord et ceux des collectivités locales et des entreprises, comme des initiatives citoyennes.

Lucile Schmid, membre du Bureau exécutif chargée de la COP21

« L’écologie n’est pas la machine à laver du civic-washing »

« L’écologie n’est pas la machine à laver du civic-washing » : tel est le nom de la lettre ouverte de Christophe Cavard, député EELV du Gard. Il a quitté EELV tout en restant député (du Gard) – comme les gens d’écologiste! – mais il n’a pas rejoint ce parti, ayant monté une liste pour les régionales, intitulé « Bien commun » (qui n’a pas de site ni rien, par ailleurs).

A cette occasion il s’adresse à Gérard Onesta et dénonce l’alliance locale EELV-Front de gauche, car selon lui il y avait les moyens de lancer une liste autonome. Tout cela est de la tambouille sans grand intérêt autre qu’électoral, qui ne nous intéresserait pas, s’il n’y avait pas un contenu intéressant, car révélateur.

En effet, Christophe Cavard avait quitté le PCF en 2009, après y être resté 20 ans. Et il résume bien la différence entre EELV et le Front de Gauche, même s’il faut décoder ses propos : EELV c’est le parti des bobos des centre-villes qui croient en l’Union Européenne pour développer de nouveaux business (qualifiés de durables, de démocratie des usagers, de coopération et d’économie solidaire, etc.). C’est donc en contradiction avec le Front de Gauche qui est dans une logique de nationalisme à prétention sociale, une sorte de programme commun de Mitterrand de 1981 réactualisé.

C’est bien vu, et tout cela n’a rien de commun avec la défense de la Nature…

« Cher Gérard, tu passes beaucoup de ton temps à dénigrer la démarche que nous avons entreprise pour ces régionales, la constitution d’une liste écologiste et citoyenne. Et puisque tu refuses de me saluer lorsque l’on se croise, je te dirai donc les choses en public.

Je ne suis pas né écologiste, je le suis devenu, par conviction. Rien de naturel dans ce parcours, mais de nombreuses expériences de la chose publique dans le cadre de responsabilités associatives ou institutionnelles m’ont conduit vers l’écologie politique. Celle que je veux porter n’est pas agressive, mais elle est suffisamment singulière et pratique, suffisamment solide dans la forme et le fond du projet qu’elle prétend vouloir réaliser, pour s’affirmer de façon autonome là où il s’agit de mener une bataille démocratique.

Je n’ai pas renoncé à la démocratie. Je ne renonce pas à la République représentée par ses institutions. Les institutions républicaines sont garantes des droits fondamentaux, l’écologie politique doit savoir y prendre place pour y orienter les politiques publiques. Alors que nous demandons à toute force une représentation proportionnelle aux opinions exprimées, nous devons la permettre lorsque le mode de scrutin l’autorise.

La voie que tu as choisie, imposée par « le haut » à coup de manigances internes pilotées des bureaux de l’exécutif de la région Midi-Pyrénées, est une alliance électorale d’appareils qui ne poursuivent pas les mêmes objectifs, ni politiques ni stratégiques. L’alliance entre EELV et le Front de Gauche est une alliance de façade. Alors que l’espace politique était grand ouvert en Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées pour porter en autonomie un projet écologiste digne de ce nom, tu as préféré diluer l’écologie dans un accord technique qui ne dit pas son nom, qui s’habille maladroitement de communication, de détournements du sens.

Car il y a entre EELV et le FDG de tels désaccords sur les compétences principales de la Région, qu’il est malhonnête de vous présenter ensemble au 1er tour devant les électeurs, d’autant que tu as déjà annoncé un accord de second tour avec le parti socialiste. A ce petit jeu, combien d‘écologistes resteront en piste à la fin du round électoral, et dans quelle transparence vis-à-vis des électeurs ?

Les personnes que je rencontre dans la vie de tous les jours expriment bien souvent leur désarroi et leur refus d’être pris en otage par des logiques partisanes dénuées de sens. D’autant qu’ils y voient des catalogues d’intentions non suivies d’effets, et pour cause !
Cache-sexe

Les désaccords portent sur ce qu’est la région, d’abord. La vision communaliste et nationaliste du PG et du PC, le refus de l’Europe, va s’affronter avec un projet écologiste dans lequel la région prend tout son sens dans un ensemble européen, et une liberté de mise en œuvre régionale. Sur l’énergie, ensuite, grande et nouvelle compétence régionale, pour laquelle le PC continue de parler de nucléaire propre. Bien sûr, ils se promettent d’y réfléchir dans une convention programmée en 2016.

Ce n’est qu’un cache-sexe pour masquer ces divergences de fond avec leur nouvel allié. Et que dire de leur refus catégorique d’envisager ce que nous souhaitons : qu’une fraction significative des foyers puisse être productrice de sa propre énergie…

Car dans ce domaine comme dans les autres, la position du PC et du PG est d’abord d’affirmer que la seule réponse aux dérives du libéralisme est le retour aux monopoles publics, à la toute-puissance de l’État. Tandis qu’un écologiste est normalement convaincu que la réponse passe par la réappropriation de ces biens communs par les usagers, au travers d’instruments de coopération et de concertation comme les SCIC, l’économie sociale et solidaire, etc.

Par la même je n’enlève pas, bien entendu, au PCF et au PG la légitimité de défendre leur projet, puisqu’il est différent des autres. Et ainsi laisser aux électeurs la liberté de choisir !

Car, lorsqu’on relie les constats, on voit bien qu’il y a peu ou pas d’éléments communs qui vont justifier votre union. Hormis un, qui n’est jamais avoué, et c’est anormal, qui est qu’EELV et FDG se sont trouvés un ennemi commun, que l’alliance a pour but d’affaiblir. Et il faudrait que ces alliés disent clairement et explicitement qu’ils ont un ennemi en commun, c’est le Parti Socialiste. Moi mon ennemi c’est le front national, sa banalisation, qui gangrène jusque dans les rangs des militants radicaux.

Un nouveau civic-washing dont l’écologie serait la machine à laver

La plate-forme, cette réunion de contributions militantes, est pleine de principes et d’intention. On y insiste beaucoup sur la démocratie participative, la démocratie « augmentée ». Je souscris d’autant plus facilement à ces principes que, pour le coup, les élus du Bien Commun les mettent en œuvre depuis longtemps, que ce soit en mairie du Séquestre ou dans la co-construction participative du budget insertion du département du Gard, par exemple.

Et d’autres colistiers pratiquent depuis des années de l’évaluation de politiques publiques, mettent en place des procédures de transparence de l’action publique et des méthodes de co-construction. Mais dans le rassemblement EELV-FDG, il y a des élus, certains vice-présidents sortants de la région Midi-Pyrénées, et pourtant aucun d’entre eux n’a mis en place cette démocratie augmentée dans leurs mandats exécutifs. Pourquoi le feraient-ils demain s’ils ne l’ont pas fait avant ? « Citoyens » et « démocratie participative » ne sont pas pour nous les piliers d’un nouveau « civic-washing » dont l’écologie serait la machine à laver.

Quand la Charte éthique de ce cartel de partis explique qu’il faut lutter contre la présidentialisation du régime, comment ce même cartel accepte-t-il que tu affirmes – tu l’as fait devant moi et devant témoin -, que la seule stratégie possible pour les régionales, c’est de choisir le futur président, et que les listes départementales ne servent qu’à supporter le leader ? Comment le cartel accepte-t-il ce fonctionnement resserré de ta campagne et la communication personnalisée autour de ta personnalité ?

Mais c’est au fond cohérent avec l’ouverture populiste de cette charte, qui vise avant tout à dresser le constat d’un pays rongé par la corruption, un « ils sont tous pourris » qui n’aura comme unique conséquence de renforcer à gauche les thèses populistes sur lesquelles prospèrent les escrocs de la démocratie.

Et ce grand écart permanent entre ce qui est dit et ce qui est fait justifie la rupture. Avec le processus que tu mènes, et avec une logique, un fonctionnement de tous les partis de gauche qui sont capables de faire des projets merveilleux avant les élections pour ensuite ne pas les mettre en œuvre une fois élus.
Faire confiance aux faiseurs plutôt qu’aux diseurs

La démarche du Bien Commun est tout l’inverse. Nous ne nous cachons pas les yeux devant la maladie, mais nous sommes trop au contact de la société pour faire comme si les solutions n’existaient pas en son sein. Nous préférons co-élaborer. Pas dans un entre-soi militant, mais en rassemblant celles et ceux qui font, pas seulement qui disent ! Lutter contre la finance ? Oui, au concret. Nous mettrons en œuvre les critères de développement durable dans tous les marchés publics de la région, pour bouter hors de la commande publique les entreprises qui défiscalisent.

Et pour ça nous favoriserons la constitution de sociétés coopératives d’intérêt collectif pour que les usagers et les bénéficiaires se réapproprient les biens publics, y compris en faisant entrer la région au capital de ces sociétés. Et nous créerons des outils pour que les PME se regroupent et conquièrent les marchés publics. Nos entreprises n’ont pas tant besoin de fonds publics spéciaux, mais d’outils pour produire elles-mêmes de la valeur, dans d’autres modèles que la compétition libérale ou l’assistance-dépendance au pouvoir politique.

Et nous construirons les politiques liées aux compétences générales avec une vraie méthode. Les acteurs culturels, par exemple, n’ont cure d’organiser les énièmes assises ou états généraux de la culture, on leur a déjà fait.

Ce qu’ils attendent, c’est un diagnostic co-construit au plus près de leurs particularités, pour modeler les outils les plus appropriés pour accompagner le développement des projets artistiques, pour faire converger l’ensemble des fonds de soutien disponibles. Et que la région donne l’exemple, et fasse coopérer l’ensemble des services : économiques, touristiques, scolaires, pour que la culture et l’art soient considérés aussi comme des vrais agents économiques, avec de vraies problématiques d’emplois et d’activité.

Quasiment un électeur sur deux ne veut pas aller voter en décembre, et le dit par avance, 3 mois avant le scrutin ! Nombreux sont celles et ceux qui en ont marre des diseurs, ils veulent une méthode et des solutions, une cohérence dans l’action. Ils veulent être associés, pas instrumentalisés. Voilà la démarche que nous construisons, patiemment. L’abstention massive traduit une vraie désaffection vis-à-vis des institutions républicaines.

Cette désaffection est le fruit d’une défiance, en partie nourrie par cette insupportable coupure entre gouvernants et gouvernés. Seule une autre pratique du pouvoir peut offrir la garantie que l’institution joue effectivement un rôle crucial pour la justice sociale, la redistribution, et la capacité à répondre aux crises écologiques, économiques et démocratiques. C’est ça, la recherche du bien commun. Loin des postures, des faux-semblants, et des alliances de court terme.

Christophe Cavard, pour la coopérative politique Le Bien Commun, élections régionales 2015 en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.

écologistes! : « premières rencontres nationales »

Ce week-end se sont tenues les « premières rencontres nationales » du nouveau mouvement politique de de Rugy, « écologistes! ». Un bon démarrage apparemment, puisque pas moins de 300 personnes s’y sont rendues, samedi.

Il ne s’agit bien sûr pas tant de militants que de gens naviguant dans les institutions, aux postes d’élus et autres. D’ailleurs, « écologistes! » s’est réuni pas moins que dans une annexe de l’Assemblée nationale.

De Rugy s’est à ce titre exprimé très clairement devant les gens présents :

« C’est clair, net et précis. Nous sommes demandeurs, nous voulons des élus et nous voulons exercer des responsabilités. »

La voie pour cela, c’est Jean-Vincent Placé qui l’a formulé, avec l’expression suivante: « une écologie pragmatique, réaliste et positive ».

Et histoire d’être bien sûr d’avoir des bonnes places dans les institutions, en octobre, il y aura une unité avec le Front démocrate et Génération écologie pour former l’Union des démocrates et écologistes, comme appui à François Hollande.

De Rugy a aussi, comme c’est la tradition dans ce genre de tambouille politique, exhibé une « prise de choix », sous la forme de Véronique Massonneau, députée du nord-Vienne EELV. C’est une question de crédibilité : un nouveau mouvement institutionnel doit toujours montrer qu’il attire des élus, qu’il est là pour « gagner ».

Voici un petit exemple de comment elle a expliqué son choix d’abandonner EELV dans un coup d’éclat :

« Moi j’aimerais qu’on soit plus pragmatiques et plus réalistes. Et que du coup, on soit LE parti écologiste qui réponde aux enjeux du 21ème siècle.

Et ça, le nouveau parti Ecologistes, il peut le porter. C’est nous qui allons le créer, c’est nous qui allons le porter ce projet. Il y a beaucoup d’élus des collectivités, beaucoup de militants qui partagent cette philosophie portée par Jean-Vincent Placé et François de Rugy.

Bien sûr qu’il y aura des écueils, c’est normal, mais soyons des sentinelles dans ce nouveau parti. Soyons vigilants. On peut le créer ce parti. Faisons-le à notre image. »

Ou encore, tout aussi ridicule :

« Je m’attendais à être attaquée. Je n’ai averti que les gens importants pour moi. Je n’ai pas voulu l’annoncer au mauvais moment. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne quitte pas ce parti de gaieté de coeur. J’ai eu beaucoup de mal à quitter EELV.

C’est comme un deuil. J’ai mis beaucoup de temps à mûrir ma décision. Je l’ai prise jeudi 1er octobre 2015, vous voyez, c’est tout frais »

Quelle hypocrisie, prétendre avoir choisi deux jours avant… On est là clairement dans une logique de « places ».

C’est également ce qui a amené Barbara Pompili, députée de la Somme, à abandonner EELV il y a quelques jours. Là aussi, EELV est quitté, mais pas la place de députée, tant qu’à faire!

Elle ne rejoint pas (encore) « écologistes! », mais sa logique est la même : rejet de l’extrême-gauche et volonté de soutenir François Hollande.

Car ces gens, outre de n’en avoir rien à faire de la Nature, prétendent faire barrage à Marine Le Pen en soutenant François Hollande, qui serait le seul recours… On est vraiment très mal parti.

La blague est également venue d’Aline Archimbaud, sénatrice qui avait déjà annoncé avoir pris ses distances avec EELV l’année dernière. Mauvaise pioche médiatique, aussi a-t-elle réitéré hier, annonçant quitter EELV la veille du congrès du mouvement « écologistes! », étant ainsi certaine de trouver un petit écho… Que ne faut-il pas faire!

Ou peut-être faut-il plutôt considérer que la pire des blagues vient de Jean-Vincent Placé, dans ses propos relatés par Challenges.

Il se plaint qu’à EELV on se soit moqué de son look de cadre, et affirme qu’il a, ô miracle apparemment pour lui, « évoqué » la cause animale….

« L’ancien numéro 2 d’EELV est d’ailleurs peut être celui qui s’est montré le plus critique avec son ancien parti.

En charge du discours de clôture du congrès, le sénateur de l’Essonne s’est longuement attardé sur les errements de son ancienne formation « où l’on s’est parfois écharpé pour des virgules sur un communiqué de presse », où « si l’on n’acceptait pas les 120 idées du partis on était stigmatisé- y compris sur son style vestimentaire » et où « l’on s’est même moqué de moi (rires) quand j’ai évoqué la cause animale qui m’est chère ». »

Sans doute y aura-t-il des doux naïfs ou de sacrés opportunistes pour croire cette thèse de « cause animale » qui lui serait chère. Cela ne sera pas notre cas…

L’appel lancé par « écologistes! »

« écologistes! », issue d’une scission d’Europe Ecologie les Verts, comme nous en avions parlé, a désormais un site internet avec un appel que nous reproduisons ici.

Comme prévu, c’est ce qui manque qui est d’autant plus frappant : pas de Nature… Pas d’animaux…

La France, l’Europe et le Monde font face à des bouleversements écologiques sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Ces bouleversements, nous les vivons déjà toutes et tous : nous savons qu’ils auront des conséquences sur la vie de nos enfants et de nos petits-enfants. Le dérèglement climatique bouleverse déjà la vie de 200 millions de personnes chaque année. Il a, de par le monde, des conséquences migratoires qui s’ajoutent à celles des guerres.

Dans le même temps, l’économie mondialisée produit des richesses, mais épuise la planète, les sols, le sous-sol, les ressources en eau. Elle offre des opportunités d’accéder à de nouveaux services, de nouvelles libertés, mais entretient et creuse des inégalités. Elle met en concurrence les territoires et les pays, elle détruit des emplois en même temps qu’elle en crée, fragilise les systèmes sociaux au risque de mettre en danger le pacte républicain.

Refuser la mondialisation est un mirage, un mensonge : elle ne résiste à aucun mur, aucune frontière physique ou réglementaire.

Se soumettre à la mondialisation sans tenter de lui fixer des règles, de la dompter pour qu’elle ne conduise pas à une catastrophe environnementale et climatique, à une désagrégation sociale porteuse de dangers totalitaires, ce serait un abandon.

Et si on commençait, ici, à faire de la réponse à la crise écologique, à la raréfaction des ressources naturelles, au défi climatique des opportunités pour vivre mieux et pour mieux vivre ensemble ? Telle devrait être l’ambition de l’écologie politique, appuyée sur une méthode : accompagner les initiatives, encourager, faciliter les choix individuels, porter des choix collectifs clairs et démocratiquement débattus, élaborés et partagés.

Etre écologiste, c’est vouloir mettre à profit les transitions énergétiques, technologiques, sociales indispensables et inéluctables pour créer des emplois durables, c’est parier sur la capacité d’initiatives, de création, d’innovation. C’est avoir conscience que face à l’immensité des défis qui se posent au monde, qui concernent chacun (rendre l’air plus respirable, conserver la qualité des eaux, des paysages, dégager notre système économique de sa dépendance aux énergies carbonées…) personne ne peut prétendre à lui seul détenir LA solution. C’est privilégier le dialogue, l’échange de pratiques, c’est refuser tous les prêt-à-penser.

Etre écologiste en politique, c’est vouloir placer l’écologie au cœur des politiques publiques, c’est rechercher, construire et assumer dans la durée les compromis indispensables sans lesquels l’action politique n’est que vaine incantation.

Etre écologiste en politique, c’est également affirmer que ce qui nous unit sur les questions écologiques est plus fort que ce qui nous distingue sur les autres sujets qui rythment notre vie démocratique, mais que cela ne gomme pas nos différences, qui sont une richesse : c’est l’accepter et l’assumer, et ne pas chercher à créer de toutes pièces un système ou une idéologie de plus – alors même que les idéologies du XXème siècle se sont, les unes après les autres, effondrées.

Il est temps de réconcilier les Français avec une écologie politique trop souvent perçue comme sectaire, principalement contestataire, contraignante, prescriptive. Il est temps de tenir la promesse d’une écologie positive, constructive, d’une écologie qui parle à chacun.

écologistes ! c’est l’affirmation d’une ambition pour le XXIe siècle.

Notre société est caractérisée par le morcellement : les représentations classiques ne tiennent plus face à la réalité vécue. Les facteurs d’inégalités se superposent, les identités sont multiples, chacun étant porteur d’origines, d’intérêts, d’aspirations qui forment autant de tribus éphémères ou mouvantes. C’est un constat : nous pouvons en faire une chance à condition de retrouver un objet de mobilisation collective, qui concerne chacun et qui nous pousse à voir au-delà des différences et des peurs pour agir ensemble.

Quels que soient les milieux sociaux, les croyances, les situations sociales, les convictions philosophies, les lieux de résidence, les pratiques culturelles, nous sommes tous confrontés au défi écologique : parce que la pollution touche chacun, que les modifications de l’environnement nous concernent tous, que nous partageons tous, d’où que nous venions, une même et unique planète.

Oui, le défi écologique est le nouveau dénominateur commun, capable de parler à tous les Français. Y répondre collectivement, c’est faire des choix politiques cohérents, et c’est permettre à chacun d’être, dans sa vie quotidienne, l’écologiste qu’il souhaite.

écologistes ! c’est l’affirmation d’une ambition pour la France

La persistance de la crise, les discours de repli et de stigmatisation, les populismes, mais aussi un courant intellectuel théorisant le déclin et cultivant la nostalgie d’un passé fantasmé ont plongé la France dans une dépression collective. Et pourtant, la France regorge de talents, d’aspirations inassouvies, de forces créatrices.

Et si la France apprenait à tirer de son environnement la force de ses habitants ? Il y a tant de combats à mener : pour le respect, l’entretien et l’amélioration de nos paysages, si divers, si riches, de nos côtes, de nos rivières, pour la préservation et l’amélioration d’une qualité de vie que le monde nous envie, pour le soutien aux créateurs économiques qui s’engagent dans la transition écologique, aux filières technologiques qui sont des pôles d’excellence que le monde reconnaît, pour l’accompagnement d’initiatives individuelles ou collectives qui concrètement participent du combat pour la planète.

Soyons fiers également de cette idée du vivre ensemble qui considère que la diversité humaine, à l’image de la biodiversité, est une richesse qui s’épanouit dans le respect mutuel : en France, cela s’appelle la laïcité.

Sachons tirer de la place de la France dans le monde, de son rayonnement historique, intellectuel et spirituel, les ressources pour peser sur la marche de la planète : ancrons clairement et sans ambiguïté le projet national dans une perspective européenne, et dans une dimension internationale. La France, en matière d’écologie et de nouveaux droits individuels et collectifs peut et doit tout à la fois se fixer comme objectifs d’être exemplaire, d’être un moteur, et d’être un partenaire actif de ses voisins et de la communauté internationale.

Oui, la France a besoin de se fixer une ambition collective : celle d’être le pays de l’écologie.

écologistes ! c’est vouloir adapter les formes de l’engagement politique aux réalités de la vie des citoyens

Pour peser sur les décisions collectives, pour accompagner les projets et les initiatives, les écologistes doivent participer à la vie démocratique.

Nous souhaitons le faire sans hypocrisie, et en assumant pleinement notre ambition de chercher à convaincre et à rassembler lors des scrutins électoraux, notre volonté prendre part, à chaque fois que cela est possible, à l’exercice du pouvoir dans le cadre d’alliances durables et assumées.

Nous souhaitons le faire en adaptant les formes d’engagement aux réalités sociales : les partis politiques, dans leur forme héritée du XXè siècle ont vécu. Trop souvent, ils épuisent leurs militants en débats internes et exigent d’eux une disponibilité et un engagement excessifs. Trop souvent, ils cherchent à constituer des corpus programmatiques artificiels, au prix de la mise à l’écart des opinions divergentes ou de la formulation de propositions fourre-tout. Trop souvent, ils négligent les retours d’expériences, les débats d’idées, les innovations issues de la société.

C’est pour répondre à ces défi qu’ECOLOGISTES ! entend s’appuyer sur deux piliers : le parti, dont la fonction est de participer au débat politique, de présenter des candidats aux élections, de participer à l’exercice des responsabilités, et le réseau, espace physique ou numérique d’échanges, de débats, de confrontations, autour des grandes questions écologiques.

Le parti a vocation à accueillir tous ceux qui, d’où qu’ils viennent, entendent participer à la vie démocratique et électorale, et partagent la même ambition d’une écologie concrète et pragmatique, le même engagement européen, la même vision d’une laïcité émancipatrice et la même volonté de voir le pays mener les réformes nécessaires pour permettre à la fois le développement économique et le maintien d’un système de protection social à la hauteur des besoins des citoyens. Le parti a l’ambition de participer au rassemblement des écologistes et des démocrates. Un rassemblement qui saura bâtir des alliances assumées et durables à gauche, avec les forces politiques qui refusent les facilités du populisme, le danger des extrémismes et agissent pour une démocratie vivante mais apaisée.

Le réseau a pour fonction de participer au débat des idées, à l’approfondissement des connaissances, à la détection et au partage d’initiatives qui concourent à l’écologie. Espace dénué d’enjeux de pouvoir, forum d’échanges, il est ouvert à quiconque souhaite y apporter sa contribution, sans engagement autre que la volonté d’accompagner et d’enrichir l’action politique des écologistes et de l’ancrer dans la réalité. La participation à la vie du réseau ne signifie pas adhésion au parti, elle n’est en rien incompatible avec l’appartenance à une autre formation politique – à l’exception de formations extrémistes.

Citoyens convaincus de l’importance de l’écologie et disponibles pour vous engager, élus, militants ou anciens militants désireux de porter autour de vous une écologie audacieuse, constructive et apaisée, vous êtes, nous sommes écologistes !

« écologistes ! »

Ces histoires électorales sont une tambouille bien indigeste, mais il faut bien en parler, pour ne pas se faire piéger…

Nous avions donc parlé tout récemment du fait que François Goullet de Rugy et Jean-Vincent Placé quittent EELV. Leur motivation est simple et directe : faire de la « politique », et personne n’a jamais été dupe. Placé a, par exemple , toujours été un homme d’appareil (on a un aperçu très clair dans notre article « Beau bar de 47 cm pris au large à la ligne grâce aux conseils d’un maître pécheur« ).

Celle qui mécontente, c’est bien sûr Duflot, qui est sur la même position mais qui entendait qu’EELV ait un candidat au premier tour de la présidentielle : elle-même. De Rugy et Placé sont eux sur la ligne de soutien direct à Hollande, dès le premier tour.

Duflot est une carriériste du même acabit, le plus bel exemple, que nous mentionnons souvent tellement c’est énorme, fut son « coup » lors de la conférence de Copenhague sur le changement climatique : partie là-bas en train devant les médias, elle en était revenue… dès le lendemain… en avion, pour une interview télévisée!

L’écologie est ici un prétexte à la modernisation et à la carrière. Voici ce que Duflot a expliqué dans Libération hier:

Avez-vous été surprise par les départs de Jean-Vincent Placé et François de Rugy d’EE-LV ?

Non, pas vraiment. Ils ont renoncé à la transformation écologique de la société et pensent qu’il faut simplement s’adapter au monde tel qu’il est aujourd’hui. Je le regrette d’autant plus que le chemin
a été long pour en arriver là ensemble. Chacun suit désormais sa route. Je pense, et je l’explique dans mon livre, que la mutation du monde appelle d’autres réponses que l’orthodoxie et les recettes éculées: il faut un grand virage vers l’écologie.

Vous vous préparez même pour la prochaine élection présidentielle…

C’est vrai. Mais je ne souhaite pas que les écologistes reproduisent les mêmes erreurs que lors des trois dernières présidentielles. Est-ce que j’ai décidé de ma candidature ? Pas du tout. Ma priorité
c’est la déminorisation de l’écologie, c’est-à-dire construire une force capable d’exercer pleinement le pouvoir.

Comment peut-on dire qu’on se prépare pour la présidentielle et qu’en même on n’a pas décidé d’être candidat? C’est totalement délirant. Quant au contenu, il n’y en a pas.

Au moins, De Rugy et Placé ne font pas semblant. Ils ont annoncé leur parti, qui n’en est pas un, juste une « fédération » qui d’ailleurs n’existe pas encore. Il y a quelques jours, cela devait s’appeler « Union des démocrates et écologistes », maintenant cela doit s’appeler « écologistes ! ».

Il n’y a pas de contenu, aucun programme, aucune valeur, simplement un logo.

C’est même assumé, voici la réponse de De Rugy à une question d’Ouest France:

Vous en êtes le fondateur, le président ?

Oui, parce qu’il en faut un, on va dire ça comme ça. Le premier animateur. Il n’y a pas d’organigramme. C’est la première pierre que l’on pose : un nom, un logo, un site internet.

Il n’y a même pas de site internet, car il faudrait le remplir… mais de quoi? D’ailleurs, les portes sont ouvertes à tout le monde, comme il est dit d’une manière ultra-opportuniste, toujours à Ouest France:

Tout le monde est le bienvenu ! Ce qu’on veut, c’est être aussi ouvert que possible, en tant qu’organisation, et surtout du point de vue de l’état d’esprit. C’était d’ailleurs l’ambition au départ de Dany Cohn-Bendit, qui s’est complètement perdue en route. Nous, on appellera ça un réseau, pour des gens qui ne veulent pas s’engager directement dans un parti politique, qui permettra de fédérer des gens qui soit sont engagés ailleurs, soit qui souhaitent rester en dehors d’un appareil.

Si ce n’est pas du racolage! Guère étonnant que dans ce projet vide, ils ont été rejoint par Jean-Luc Bennahmias et Christophe Madrolle , tous deux ex Verts et ex MODEM, ayant fondé un « front démocrate ».

Car le seul sens de ce projet, c’est de participer au « front » électoral de Hollande, qui compte bien à la présidentielle apparaître comme le représentant de « l’union de la gauche » face à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.

Rien sur le plan du contenu, sur plan de la morale, rien sur le plan de la culture… Mais est-ce étonnant? Notre époque a besoin d’un esprit de soulèvement, d’une indignation morale allant jusqu’à la pratique, critère de vérité : le véganisme. Allant jusqu’à l’affrontement avec la décadence et les destructions, avec la pratique comme critère de vérité, encore, le straight edge!

On ne peut pas défendre ces valeurs positives et être dans l’esprit de participer aux institutions, à une société aux valeurs agonisantes, n’existant que par son antagonisme à notre mère la Terre.

François Goullet de Rugy et Jean-Vincent Placé quittent EELV

Le grand paradoxe historique d’Europe Ecologie Les Verts, c’est de ne jamais ouvertement parler d’écologie. Les thèmes ont toujours été « sociétaux », avec comme optique de rendre agréable aux bobos certaines zones urbaines et de prôner la « modernité » pour mettre de côté les bourgeois conservateurs de Neuilly Auteuil Passy.

EELV n’est pas né d’un mouvement populaire en défense de la Nature, avec une culture alternative, comme en Allemagne ou en Autriche. C’est un parti libéral libertaire utilisant les réformes écologistes comme moyen de « moderniser ».

Seulement en France, il y a déjà un parti dont c’est le rôle : le parti socialiste. EELV a donc toujours été la fraction bobo du parti socialiste. Et comme François Hollande organise un réseau pour être réélu, forcément EELV doit en être, obligatoirement pour exister.

Le carriérisme étant ce qu’il est à EELV, la scission se passe entre ceux qui veulent attendre, pour se vendre plus cher voire faire d’EELV un grand parti remplaçant le parti socialiste, et ceux qui veulent s’allier directement.

Du 19 au 22 août lors de son université d’été, EELV a donc connu des affrontements en série. 2000 personnes étaient attendues, seulement 800 sont venues tellement cela s’annonçait mal.

Il y avait, pour l’anecdote, un stand de L214 de présent, preuve de l’opportunisme tout azimut et du manque complet d’analyse de la situation. A moins que tous ces gens dont on craignait qu’ils aillent chez les fachos préfèrent finalement les bobos.

Jean-Vincent Placé n’y est pas allé de main morte : il s’est posé ouvertement et tel quel comme l’homme le plus fidèle de François Hollande et a annoncé que cela continuait comme cela, il y aurait scission avant les régionales et non pas après.

Évidemment quand tout le monde sait qu’une scission va avoir lieu, alors elle se produit sans attendre. Avant-hier, c’est le député de Loire-Atlantique François de Rugy qui a quitté EELV.

François de Rugy, c’est en réalité François Goullet de Rugy, issu d’une famille aristocrate de haute volée, qui est un de ces cadres typiques d’EELV : un technocrate modernisateur qui sait gérer, pas comme ces hippies d’écolos de l’ancienne période !

Le titre de son nouvel ouvrage est d’ailleurs « Écologie ou gauchisme, il faut choisir ». Pétri d’esprit libéral libertaire, il soutient même la légalisation de la GPA c’est-à-dire les mères porteuses…

Voici ce qu’il disait par exemple en 2011. Rien que le titre résume bien l’esprit bobo d’EELV : c’est nouveau dans la société donc c’est bien, la société devrait être libérale libertaire…

Bioéthique : encore une fois, l’Etat est en retard sur la société

Ce projet de loi ne comporte aucune avancée et renforce le statu quo sur ces questions qui transcendent le clivage droite/gauche. Le maintien de l’interdiction de toute recherche sur les embryons et cellules souches embryonnaires est à déplorer. De même, l’impossibilité de lever l’anonymat sur le don de gamètes ainsi que le refus exprimé par la majorité d’autoriser la gestation pour autrui sont extrêmement regrettables. Il est temps de sortir d’une vision conservatrice de ces problèmes de société afin de moderniser la législation pour l’adapter aux évolutions actuelles.

Le départ de François Goullet de Rugy était prévu depuis longtemps en fait. Nous en avions parlé : l’idée est d’avoir des « écolos » au gouvernement pour la COP21, ainsi que pour le front électoral de 2017. François Hollande se dit qu’avec un tel bloc modernisateur, il passera face à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen…

François Goullet de Rugy se situe dans cette perspective et son action est logique. Son but est que les « écolos » se soumettent tout de suite au parti socialiste, et pas au second tour car c’est trop risqué et surtout cela empêche « l’union » qui est la seule condition au succès de François Hollande.

Dans une interview au Monde, voici ce que dit François Goullet de Rugy :

« Que pensez-vous d’une candidature de Cécile Duflot en 2017 ?

Dans l’opinion, je ne vois pas de dynamique autour de cette candidature mais Cécile Duflot se prépare et EELV est déjà devenu une petite boutique présidentielle. Cette candidature se présente comme l’exact remake de celle de 2012, avec le résultat que l’on connaît. On ne sait d’ailleurs pas bien si ce serait une candidature de la gauche de la gauche ou une candidature rouge et verte. (…)

Vous pensez rejoindre un autre parti ?

Je ne suis ni dans l’idée d’adhérer à une autre formation ni d’en créer une autre. Je veux fédérer les écologistes réformistes, ceux qui ne sont pas à EELV et ceux qui y sont encore. Dans les mois qui viennent, il y aura des recompositions et des choses nouvelles à inventer au-delà de la forme du parti traditionnel. Celle d’EELV est d’ailleurs l’une des plus usées. »

Quitter EELV est donc cohérent : il y a juste le temps de « monter autre chose » et de se satlliser au parti socialiste. Sa compagne Emmanuelle Bouchaud, vice-présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, avait d’ailleurs quitté EELV en juin 2015.

Et hier, c’est Jean-Vincent Placé qui a annoncé son départ sur Europe 1, en duplex… depuis l’université d’été du PS à La Rochelle ! Un grand moment de ridicule, qui vaut le détour.


Placé : « Pour moi, EELV c’est fini ! par Europe1fr

Cependant, il y a une chose qu’il dit qui est vrai : il assume enfin qu’il est républicain de gauche, qui aurait pris conscience de l’importance de l’écologie. Fini de jouer aux bobos écolos – qu’il n’a jamais été – au moins le masque est tombé et il assume enfin qu’il veut « faire de la politique », aller au gouvernement, etc.

Il a même fait l’apologie d’Emmanuel Macron : « Il bouge les lignes, et il va faire en sorte que ce pays se bouge enfin. »

C’est bien la « modernisation » et l’écologie n’est qu’un prétexte pour cela…

Ce qui est aussi intéressant, c’est que le prétexte de cette scission serait qu’EELV serait trop à gauche. Mais en fait, EELV n’est nulle part… Il n’y aucune défense de la Nature, aucune des animaux… Quand au côté « rouge », on ne peut qu’en rire : EELV ce n’est pas la révolution… Car de toutes manières, au 21e siècle, c’est quoi la seule révolution possible ?

Prendre tout l’argent des riches et s’approprier toutes les entreprises, pour produire des choses réellement culturelles et utiles en partageant tout, en vivant en harmonie avec la Nature et donc en supprimant tous les comportements barbares, individualistes, égocentriques. Une société végane, où tout le monde vit en paix en défendant les animaux et en se cultivant, avec des divertissements intelligents.

EELV en est plus que très loin…