Mois : septembre 2011
Manif antispe à Aix-la-Chapelle le 1er octobre
Le 1er octobre se tiendra une manifestation contre une ferme de visons en Allemagne à Aix-la-Chapelle. Nous publions la version française de cet appel, que nous trouvons positif, très clair et constructif. L’état d’esprit peut avoir l’air négatif, mais uniquement pour des gens ne voulant pas assurer la cause de la libération animale sans compromis aucun.
Rejoignez le bloc pour la libération animale et critique de la domination, lors de la manifestation du 1er octobre!
Il est mobilisé par des activistes de la libération animale pour un bloc pour la libération animale, anticapitaliste et critique de la domination, lors de la manifestation contre l’industrie de la fourrure et la ferme de visons d’Orsbach, le 1er octobre.
Par cela, nous voulons nous distancer clairement et expressément des positions des gens pour la « protection animale » et les prétendus « gens aimant les animaux », dont l’intervention pour les animaux est une reconnaissance inconséquente faite du bout des lèvres, et n’améliore en rien la situation des animaux si l’on considère une perspective à long terme.
Car il est quelque chose que les gens de la « protection animale » cachent bien tendu : ce n’est pas seulement pour les produits de la fourrure que les animaux souffrent. Que ce soit pour le lait, les oeufs, la viande, le cuir ou le poisson : pour tous ces « produits » les animaux se voient enlevés leur liberté, enfermés dans des cages minuscules, torturés et finalement assassinés pour le profit et le goût.
S’engager pour que les animaux en restent là mais dans des conditions améliorées, c’est un soutien sans équivoque à la légitimation du meurtre des animaux par l’industrie de l’exploitation animale, car cela conserve un droit de tuer.
Les associations et regroupements comme par exemple « Die Tierfreunde » [les Amis des animaux], « Vier Pfoten » [quatre pattes] ou l’association en train d’être dissoute « Tierversuchsgegner Aachen » [association d’Aix-la-Chapelle contre les tests sur les animaux] s’engagent pour une amélioration des conditions de détention des animaux prétendument « utiles », mais nous partisanEs de la libération animale exigeons par contre une fin totale de l’enfermement d’individus vivants pour la consommation.
C’est pourquoi nous voulons aller dans les rues le 1er octobre 2011 non pas seulement contre l’industrie de la fourrure, mais contre toute exploitation animale!
Nous voulons nous distancer clairement et mettre en avant notre manière de voir!
Un bloc critique de la domination est possible, comme cela le montrent l’Antispe Action-Day à Francfort (sur le Main) en mars, ou encore il y a quelques jours lors de la manifestation Cologne sans fourrure, le 10 septembre.
Tant à Francfort qu’à Cologne il a été clair que la libération animale n’a rien à voir avec l’amélioration des conditions de détention et que n’ont pas particulièrement à voir ensemble les gens pour la « protection animale » et ceux et celles pour la libération animale !
Ce qui a d’ailleurs aussi été clair, c’est que la position des personnes participantes passage davantage lorsqu’il y a un bloc conséquent et énergique, comme à Francfort, plus que par exemple à Cologne.
Le bloc critique de la domination, qui a été dans les rues à Francfort, l’a montré : l’antispe exige de se positionner clairement comme antispéciste ! Antispe exige d’avoir une position antifasciste ! Et les antifspe ne se laissent pas impressionner des arbitraires harcèlements policiers de la BFE [police s’occupant des preuves et des arrestations] !
Il en a été autrement à Cologne : il n’y a pas eu de bloc, au lieu de cela un cortège avec des trous de plusieurs mètres entre les banderoles, qui auraient pu rendre les agressions policières aussi simple qu’un jeu d’enfant. Deux personnes ont eu des accusations en raison de prétendues blessures corporelles dangereuses pour avoir tenu « de manière non correcte » un mégaphone.
Cette mesure du harcèlement policier n’aurait pratiquement assurément quasiment pas pu avoir lieu s’il y avait à son encontre un bloc décidé et solidaire.
La position clairement antispéciste de la point de la manifestation a été bien organisée, mais il n’y avait aucun espace pour des actions spontanées et pas non plus pour une apparition plus offensive, et le bloc pour la libération animale s’est dissous dans le reste de la manifestation, ou une séparation stricte n’a malheureusement plus été possible.
Un affirmation antisexiste partie du bloc par des slogans n’a pas empêché que des affiches anti-fourrure en partie sexiste (de Peta entre autres) parviennent sans souci jusqu’à la tête de la manifestation.
A Aix-la-Chapelle, cela devra se passer différemment !
Nous n’appelons pas à un « Black Block », mais ne stopperont pas non plus la formation d’un bloc comme à Cologne ! Il doit y avoir dès le début un bloc décidé et organisé, rendant impossible aux gens de la « protection animale » de mélanger de manière masquée leurs positions avec les nôtres.
Nous voulons former un bloc ferme avec beaucoup de banderoles, tant devant que sur les côtés, afin de bloquer la répression et le harcèlement policier, et ce quel que soit la taille du bloc!
Le bloc critique de la domination doit se caractériser tant par une position explicite pour la libération animale que par un positionnement clairement antifasciste !
Le tout est une première tentative, qui aurait dû être faite depuis longtemps, d’amener une critique de la domination dans les manifestations contre la ferme à visons d’Orsbach et d’établir cette critique, petit à petit.
Radical et militant – Antispe cela signifie résistance !
Pour la libération de l’humain et des animaux !Manifestation le 1er octobre 2011,
11h30, Place Willy Brandt (Kugelbrunnen), Aix-la-Chapelle
Suspension provisoire du projet routier à travers le parc national TIPNIS en Bolivie
Le président bolivien Evo Morales a été obligé de céder devant la vague de révolte de milliers d’Indiens amazoniens : le projet routier devant traverser un parc national a été provisoirement suspendu.
Ce projet de 300 kilomètres de routes passe en effet par le parc national Isiboro Secure, également appelé Tipnis pour Territoire Indigène et Parc National d’Isiboro Sécure.
Ce parc fait 1 million d’hectares et est le lieu de vie de 15 000 Indiens amazonien (Chiman, Mojeño et Yuracaré, qui seraient en partie déplacés).
On peut voir ici sur un site militant quelques photos des nombreux animaux qui y vivent et ici de la flore; on trouvera également ici un site de soutien à la lutte.
Ce projet routier, financé à 80% par l’Etat brésilien dans l’élargissement de sa zone d’influence, est durement combattu depuis le départ.
Une marche de 1700 personnes, partie le 15 août de la ville de Trinidad dans le nord-est du pays, parcourt 600 kilomètres afin d’arriver à la capitale, La Paz.
Elle affronte une dure répression. Ce samedi la marche a dû forcer un barrage policier, et ce dimanche ce sont des contre-manifestants qui ont tenté de bloquer la marche.
La police est alors intervenue, soit disant pour empêcher les affrontements, mais surtout pour attaquer les manifestants au gaz lacrymogène, les forçant à monter dans des cars. Il y a eu des blessés et un bébé est apparemment mort suite aux gaz.
On peut voir ici une vidéo de cette répression brutale.
Plusieurs centaines de personnes ont ensuite été amenées de force à l’aéroport pour être ramenées dans le nord du pays, mais il y a eu un vent de révolte et la piste a été occupée par la population locale afin d’empêcher le décollage !
L’événement est marquant en Bolivie, où le président Morales marquait un certain « espoir » : il est indigène, dans un pays où les gens le sont en majorité (les indigènes de l’Amazonie représentent 10% des 10 millions de personnes en Bolivie).
Ici sur ce graffiti Evo Morales est accusé matricide.
L’émotion est grande et la ministre de la défense a même démissionné pour se démarquer de la répression. Il y a encore deux mois, le ministre des Travaux Publics rejetait les écologistes de cette manière : « S’ils étaient cohérents, ils devraient s’opposer aux mines, aux puits, aux centrales hydroélectriques, et nous devrions nous contenter de regarder la nature. »
Voici à l’inverse le point de vue de primitivistes d’Amérique latine :
À propos du problème du TIPNIS en Bolivie
La perspective éloignée de la civilisation en référence au problème du TIPNIS [Territoire Indigène Parc National Isiboro Sécure]
Affronter les problèmes de manière éloignée fait que la domination soit perdurable. Le point réside dans la spécialisation des rôles et des devoirs en faveur du système et de par la satisfaction de nécessités au sein de la civilisation.
L’éloignement des problèmes provoqués par la civilisation amène à chercher trivialement les réponses les plus adaptables, cohérentes avec la technologie et les intérêts communs de la civilisation. Ainsi, surgissent les alternatives « possibles » de l’exploitation de la terre.
Entrant dans le problème du TIPNIS, celui-ci surgit avec la IIRSA (Initiative pour l’Intégration Régionale de l’Amérique du Sud : un projet d’autoroutes joignant les différents pays d’Amérique du Sud) et ce projet affecte visiblement des « lieux protégés », « peuples originaires et indigènes » pour qui la position de la résistance n’est pas changeante.
Surgissent à cause de cette menace régionale représentants et défenseurs externes et internes, dans le cas du TIPNIS, ils ont proposé des routes alternatives, quatre projets qui doivent être, selon eux, approfondis par l’État.
Ils ont donc ainsi informé de la présence de la diversité biologique existante, comme échantillon de l’inventaire scientifique et se sont « défendus » à travers les lois mises en place par l’État. Cette attitude réformiste ne fait que reconnaître l’autorité de l’État et la domination qu’il exerce et ne sert qu’à intensifier sa capacité de contrôle et de décision.
Si l’on analyse bien les choses, la plus grande menace pour le TIPNIS provient des mêmes personnes qui le défendent aujourd’hui. Si, bien que cela sonne contradictoire, ces personnes qui aujourd’hui défendent le TIPNIS et se solidarisent avec la Nature et l’environnementalisme sont elles-mêmes les provocateurs de l’exploitation du sauvage au nom des richesses naturelles ; quand leurs consciences deviennent trop lourdes, ils réforment l’exploitation, la rendent moins évidente et la camouflent avec des alternatives via des négociations avec les parties intéressées.
De la même manière que quelques-uns défendent seulement le TIPNIS, il y a aussi ceux, qui suivant la même mode, s’intéressent uniquement aux animaux du TIPNIS, d’autres seulement à la flore et d’autres aux indigènes. Les activistes et leurs stratégies réformistes doivent disparaître, les animalistes doivent disparaître, les écologistes, les défendeurs des droits indigènes entre autres…
Pourquoi doivent-ils disparaître ?
Car simplement les entreprises, les gouvernements et les États seulement répondent aux intérêts de ceux qui les nourrissent, produisent et font les lois. Et tous deux sont les artifices de la structure civilisationnelle fonctionnelle. Et les activistes sont les éteints-feu par excellence, car ce sont eux qui incitent de manière éloignée au soulèvement des consciences et ce sont eux-mêmes qui bénéficient des résultats.
Cet éloignement des problèmes est ce qui inévitablement, provoque la destruction du TIPNIS et tous les espaces profitables à la commercialisation en faveur du système techno-industriel qui offre tous les biens et services confortables à chaque homme, femme et enfant au sein du système social.
L’effondrement de la civilisation est inévitable, l’expansion actuelle du système techno-industriel et de la civilisation vers le sauvage pour éviter sa chute est le fruit pourri de ce système, mais cela est insoutenable, il n’existe pas deux TIPNIS dans le cas de la Bolivie, il n’existe pas non plus de liberté dans un monde qui renforce le contrôle et la production du système techno-industriel.
Enfin, l’heure de choisir, de lutter et de vaincre est arrivéE !
Insurrection Sauvage !
Wangari Muta Maathai
Wangari Muta Maathai, qui était une activiste écologiste du Kenya, est décédée il y a deux jours. Elle est relativement connue médiatiquement depuis son prix nobel de la paix en 2004; ces dernières années, elle était une des deux figures de la campagne « Pour un milliard d’arbres » du Programme des Nations Unies pour l’Environnement.
Elle était également à la tête du mouvement « Green Belt » (la ceinture verte), mouvement pour la reforestation. Toute la perspective de Wangari Muta Maathai est écologiste mais liée au développement économique. Elle-même a étudié aux Etats-Unis et en Allemagne, et a un diplôme de vétérinaire. Femme extrêmement éduquée dans une société patriarcale, elle a été une figure pour les droits des femmes au Kenya.
Wangari Muta Maathai est donc surtout une démocrate dans un endroit du monde où la démocratie est un vain mot, et ses actions, aussi bonnes soient-elles, ne peuvent pas aller loin et sont largement saluées par tous les gouvernements du monde, quels qu’ils soient (pour la France, elle a été faite chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur en 2006).
Le mouvement « Green Belt » a permis de planter 30 millions d’arbres, mais combien sont tombés sous les coups des machines? Voici justement un extrait d’une interview qu’elle a accordé à la revue Le Point, où on voit bien qu’en accusant tout le monde, elle n’accuse finalement personne.
Mais qui est responsable de la détérioration de l’environnement ? Les Etats riches ?
Tout le monde est coupable. Il n’y a qu’à voir le film « Nous resterons sur Terre » pour se rendre compte que les activités des hommes, qu’ils soient dans des pays riches ou dans des nations moins développées, contribuent à dégrader l’environnement de manière dramatique. Chaque individu, où qu’il vive sur la planète, est responsable d’elle. Chacun de ses habitants contribue à détruire l’environnement. Et chacun peut donc décider d’agir pour la préserver.
Le film dresse un tableau sans équivoque : il n’y a qu’à voir comment on se comporte, comment on se nourrit, comment on produit, comment on consomme les ressources de la planète. C’est la course à la démesure. C’est aux gens de décider s’ils veulent soutenir un tel rythme. Mais en en assumant les conséquences ! En étant honnête, on voit très clairement qu’une telle pollution et un tel gaspillage des ressources sont insupportables. Nos ressources sont limitées. Il n’y a pas d’alternative. Seul le développement durable peut nous sortir de cette impasse. Ce choix doit être fait par les individus, par les entreprises et par les gouvernements. Tout le monde a un rôle à jouer.
Mais que doit-on faire concrètement ?
Il faut tout d’abord s’éduquer pour être persuadé qu’en effet la planète est menacée. Nombreux sont ceux qui pensent encore qu’il y a assez de ressources dans le monde, qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Voilà pourquoi des films comme celui-ci sont extrêmement importants. Beaucoup de gens travaillent dans le monde entier pour tenter de faire passer le message, mais je suis étonnée de voir avec quelle lenteur il se diffuse !
La deuxième chose à faire, c’est de faire des choix. Vous pouvez décider de ne pas manger d’aliments venus de l’autre bout du monde et de soutenir les productions locales : ce choix-là, toutes les maîtresses de maison peuvent le faire. Les enfants peuvent aussi agir : quand ils se brossent les dents, ils peuvent économiser l’eau. Quand ils sont à l’école, ils peuvent écrire des deux côtés de la feuille. Chacun peut décider, quelle que soit sa place dans la société, de ne pas gaspiller. Les Japonais ont un très beau concept inscrit dans leurs traditions, le Mottainai. Son principe repose sur trois « R » : réduire, réutiliser, recycler. Il faut être reconnaissant de ce que l’on a, respecter et ne pas gâcher les ressources. Certains investissent dans l’énergie solaire ou dans l’éolienne ; d’autres, comme je l’ai constaté à Paris, préfèrent les vélos à leur voiture… Chacun doit comprendre qu’il n’y a pas de geste inutile. La planète a besoin de nous. Et c’est surtout nous qui avons besoin de la planète.
Les plus démunis ont-ils aussi les moyens d’agir ?
Les populations les plus pauvres sont souvent responsables de la déforestation, car elles sont très dépendantes du bois. Elles détruisent les forêts, les terres agricoles et la biodiversité. Elles génèrent de l’érosion. Bien sûr, il s’agit pour elles de survie. Mais elles détruisent tout de même l’environnement. Elles doivent pourtant comprendre qu’elles sont toujours très dépendantes des matières premières, de leurs terrains pour l’agriculture, des forêts pour le bois de chauffe, des rivières pour l’irrigation de leurs cultures…
Et que si elles n’y prennent garde, elles en subiront directement les conséquences. C’est pour cela que j’ai lancé des campagnes comme celle du « milliard d’arbres », pour que ces populations réalisent qu’elles peuvent participer, même en faisant un tout petit quelque chose. Les Africains sont aux avant-postes de la protection de la planète, et ils ne doivent pas attendre que les gouvernements ou les agences d’aide internationale interviennent. Planter un arbre ne nécessite ni argent ni technologie avancée. Certaines actions essentielles et durables peuvent être menées sans grands moyens.
Parlez-nous de la campagne du « milliard d’arbres ».
Le Programme des Nations unies pour l’environnement, la Ceinture verte et le Centre international pour la recherche en agroforesterie ont lancé cette campagne en octobre 2006, pour lutter contre le changement climatique en encourageant les individus, les communautés, les organisations et les gouvernements à s’engager à planter des arbres. Nous avons déjà contribué à faire pousser 2 milliards d’arbres, et nous espérons atteindre les 7 milliards avant le sommet de Copenhague, en décembre prochain. C’est un geste tout simple, mais qui montre que chaque citoyen du monde a un rôle à jouer.
Votre combat n’est-il pas perdu d’avance ?
Certains disent que c’est déjà trop tard. J’ai lu un article de James Lovelock [l’un des intervenants du film, NDLR], le père de la « théorie Gaïa » [« la terre doit être considérée comme un organisme vivant »], qui dit que l’on perd notre temps en plantant des arbres. Mais je suis de nature optimiste : je pense que nous sommes encore là et que nous pouvons agir pour changer le cours des choses. Ne serait-ce que pour nos enfants. Il n’y a pas de temps à perdre.
Vous avez reçu en 2004 le prix Nobel de la paix pour votre action écologique au sein du mouvement Ceinture verte. Quel lien y a-t-il entre la paix et l’environnement ?
Ceux qui m’ont remis le prix ont compris qu’en protégeant l’environnement et en promouvant le développement durable et les droits de l’homme, il s’agit de paix. Si on n’a pas de gestion durable des ressources, celles-ci ne seront plus en quantité suffisante pour tous. Cette répartition inégale des matières premières engendre une compétition, et donc des conflits. Si on pouvait gérer les ressources de manière plus durable, on serait plus à même d’anticiper les sources de conflits. C’est là que la gouvernance de l’environnement rencontre la paix.
Des « cadavres » exhibés
L’incapacité à assumer la libération animale et sa radicalité font qu’on a droit non seulement parfois à un esprit misanthrope, glauque, mais en plus à un pragmatisme selon lequel « la fin justifie les moyens », comme avec l’utilisation d’images sexistes par PeTA.
L’association L214 vient d’associer les deux dans une initiative d’un rare sordide, où la dignité animale se voit littéralement crucifier au nom d’un esprit chrétien de compassion, lors d’un happening n’enviant en rien la dimension bizarre et morbide à l’art contemporain.
Les animaux n’ont pas besoin de « témoignage » en version chrétienne, et encore moins qu’on assassine leur dignité en les exhibant dans leur dénuement le plus total, alors qu’ils sont décédés. Les animaux ont besoin d’une humanité positive tournée vers des valeurs positives, et donc assumant la libération animale!
Place St Michel [à Paris] , samedi 24 septembre, l’association L214 organisait une mise en scène choc pour questionner la place accordée aux animaux dans notre société. Une quarantaine de militants ont exposé des cadavres d’animaux (lapins, porcelets, poulets, canards, poissons, etc.) collectés dans des élevages et sur un marché à la criée pour les poissons. (Des précautions ont été prises pour prévenir le passage des enfants durant la tenue de l’exposition des cadavres.)
L’émotion était vive, les visages graves aussi bien du côté des manifestants que des passants. Ces vies exposées, montrant l’immense gachis que nous perpétrons chaque jour, ne laissaient pas indifférent.
L’objectif de cette opération consistait à provoquer une réflexion des passants sur l’élevage, la mise à mort et la pêche des animaux pour l’alimentation. Chaque jour, en France, plus de 3 millions sont tués en abattoir et 2 000 tonnes de poissons sont pêchés pour la consommation sans nécessité alimentaire.
Manif anti-nucléaire le 15 octobre à St Vulbas
Voici l’info du collectif Stop Bugey:
CHAMBERY
- Réunion publique à Chambéry sur les risques spécifiques à la centrale nucléaire du Bugey.
Dans le but d’informer sur les risques spécifiques à la centrale nucléaire du Bugey, Sortir Du Nucléaire 73 organise, mercredi 28 septembre à 19h30, une réunion publique à l’espace Pierre Cot, à Chambéry. Vous y êtes les bienvenus.
- Départ en cars de Chambéry
Pour la manifestation du 15 octobre voici quelques précisions pour les départs en cars prévus de Chambéry :Lieu de départ : à priori gare routière de Chambéry
Horaires aller : départ de Chambéry 11h30, arrivée à St Vulbas 13h15
Horaires retour, départ de St Vulbas à 18h, arrivée à Chambéry 19h45
Coût : environ 10 € Aller/Retour (tarif réduit possible pour les personnes ayant des difficultés).
— > Prévoir un casse-croûte.Si tu souhaites confirmer ton inscription pour le voyage en car merci d’envoyer un chèque de réservation à « SDN 73 – Maison des Associations – 67 rue Saint François de Sales – 73000 Chambéry (chèque à l’ordre de SDN73). Si l’on devait annuler ce voyage, ce qui est très peu probable car la mobilisation commence à prendre corps, ton chèque de réservation te serait retourné.
Pour la préparation de cette manifestation et des autres activités de SDN73 des réunions ont lieu tous les mercredi à partir de 19h00 à la Maison des Associations de Chambéry. Des affiches, bandeaux et tracts seront disponibles à partir du mercredi 14 septembre pour celles et ceux qui souhaitent faire connaître la manifestation dans leur entourage.
Roots of compassion Cycling
Voici une petite interview d’une personne qui fait partie de l’équipe cycliste de Roots of Compassion… Une initiative vraiment sympathique et constructive! (Comme d’habitude pour les interviews publiées, c’est nous qui en sommes à l’origine, sauf mention contraire.)
1. Il y a désormais une équipe cycliste Roots of Compassion. C’est quoi exactement ?
L’idée derrière l’équipe cycliste était de lier notre passion pour le cyclisme avec notre conviction végane. Voilà pourquoi nous avons monté notre équipe amateur, afin de montrer aux gens que les performances sportives de haut niveau vont sans problème avec l’alimentation végétalienne.
2. Êtes-vous pour ainsi dire des amateurs, ou bien des athlètes ?
Jusqu’ici nous n’avons pas d’athlète professionnel dans l’équipe, mais tous les membres de l’équipe pratiquent leur sport à côté de leur emploi. Pour l’instant, notre spectre de performance va du hobby jusqu’au niveau qui est comparable à celui de la classe amateurs.
L’équipe étant cependant encore très jeune, cela laisse certainement encore beaucoup de marge pour le futur.
3. Les membres de l’équipe cycliste sont vegans. Cela signifie quoi pratiquement, quand on est unE athlète?
Dans un sport d’endurance, il y a une exigence maximale pour le corps, il est donc important de connaître précisément les besoins du corps et d’adapter l’alimentation par rapport à cela, vu qu’un entraînement optimal et la régénération ne peuvent réussir qu’avec un régime alimentaire équilibré.
Que cela soit possible avec une alimentation végétalienne, cela est déjà montré par beaucoup d’athlètes dans des sports d’endurance, comme le triathlète Brendan Brazier, l’ultra-marathonien Scott Jurek, ou l’athlète Carl Lewis.
Nous espérons bien entendu que cette tendance se poursuive à l’avenir et que le nombre de sportifs végétaliens grandisse.
4. Vous avez désormais même un maillot d’équipe…
Tout à fait ! Et tout le monde peut le commander chez nous, afin de montrer également à vélo sa conviction végane. Je pense que c’est une bonne possibilité de promouvoir le véganisme et de dissiper les préjugés sur l’alimentation végane.
5. Est-il possible de participer ?
Oui, nous demandons à toutes les personnes qui commandent le maillot d’envoyer une photo les montrant à l’entraînement avec le maillot.
Par ailleurs, nous envisageons pour la saison 2012 la participation à plusieurs courses cyclistes en Allemagne, ainsi qu’une équipe végane !
Si vous avez des questions ou bien êtes intéressés, vous pouvez nous contacter sur notre page Facebook, ou bien sur notre site.
Voilà, vue l’importance du cyclisme en France, espérons que cette initiative permette une émulation dans cette perspective!
Tour de France !
Manifestation anti-nucléaire à Rennes le 15 octobre
Une grande manifestation anti-nucléaire aura lieu à Rennes le 15 octobre. Voici le programme:
Programme du 15 Octobre
RDV à 12H00 mail Mitterand à Rennes. Le déroulement de la journée est programmé comme suit (il est encore susceptible d’évoluer):– 12H00 : Restauration [très vraisemblablement pas vegan!] – Buvette [très vraisemblablement pas straight edge!] – stands d’information – musique
– 13H30 : Prises de parole
– 14H15 : Départ du cortège de l’esplanade
– 17-18H00 : Retour du cortège sur l’Esplanade
– 18H30 : – Concert de Sergent Pépère et bar à parlotte
A noter également:
Sortir du Nucléaire Mayenne organise une marche à partir de Laval pour venir à la manifestation de Rennes, le 15 octobre prochain. Toute personne souhaitant participer à ce voyage trouvera les contacts nécessaires à la fin de ce billet. Quatre journées sont prévues. Les soirées seront l’occasion d’échanger et de s’informer sur différents thèmes du nucléaire.
Voici l’itinéraire prévu :
Mercredi 12 octobre départ 10 h place du Jet d’eau
Laval – Saint Berthevin (5,2 km) Saint Berthevin – Le Genest Saint Isle (5,9 km) pique nique
Le Genest Saint Isle – Olivet (3,7 km) Olivet – Port-Brillet (4,9 km)
Port-Brillet – Launay-Villiers (4,8km) Total 24,5 km arrivée estimée 17h00Jeudi 13 octobre départ 10 h
Launay-Villiers – Saint Pierre la Cour (2,7 km) Saint Pierre la Cour – Bréal sous Vitré (4,3 km)
Bréal sous Vitré – Mondevert (3,8 km) pique nique
Mondevert – Erbrée (2,8 km) Erbrée – Vitré (7,7 km) Total 21,3 km arrivée estimée 16h30Vendredi 14 octobre départ 10 h
Vitré – Val d’Izé (9,1 km) pique nique
Val d’Izé – Dourdain (5,8 km) Dourdain – La Bouexière (6,4 km)
La Bouexière – Liffré (6,8 km) Total 25,3 km arrivée estimée 17h00Samedi 15 octobre départ 8 h
Liffré – Thorigné Fouillard (9,8 km) Thorigné Fouillard – Cesson-Sévigné (5,1 km)
Cesson-Sévigné – Rennes (5,9 km) Total 20,8 km arrivée estimée 12h00
La RATP ridiculise le comportement d’animaux
Pour tenter de lutter contre l’incivilité dans le métro parisien, la RATP vient de lancer une campagne d’affichage. A cette occasion, une fois de plus ce sont les animaux qui sont pris pour cible et sont montrés comme des êtres asociaux…
Ces affreux montages montrent à quel point les animaux sont inconnus, incompris, méprisés. Et sont considérés inférieurs aux êtres humains, qui eux, auraient la capacité de vivre en groupe et de « se tenir », d’avoir de la culture…
Regardons cette campagne de plus près.
Le paresseux est un mammifère d’Amérique tropicale. Contrairement à ce que son nom indique, le paresseux n’est pas « paresseux » !!
Son métabolisme très lent est son meilleur camouflage, car ce petit et très vulnérable mammifère vit perché dans les arbres et ne descend au sol uniquement pour faire ses besoins, une fois par semaine.
Utiliser l’image de ces animaux pour pointer du doigt des usagers de transport en commun qui ne se lèvent pas de leurs sièges, sous-entendu par fainéantise, comme soit disant le paresseux serait « paresseux », est une aberration et un manque de culture animale terrifiant !!
Le lama est un mammifère d’Amérique du Sud, qui ne crache pas sur tout ce qui bouge, comme les fausses idées tendent à le faire croire. Le lama crache uniquement s’il se sent en danger. Et si il crache pour se défendre, c’est sur ses congénères…
Le lama n’est pas un être malpropre qui crache à tout va rien que pour le plaisir de salir….
Qualifier une personne masculine d’être un « boeuf » est très péjoratif, et une fois de plus, dégradant pour l’animal. Quand on ne connaît, ni ne comprend le mode de vie des autres animaux, ce qui intrigue, choque ou semble bizarre est tout de suite mis en avant de manière condescendante et prétendument supérieure.
Les buffles ne sont pas des brutes, comme voudrait le faire croire l’image. En Afrique, ils font partie des herbivores (et donc, des « proies » des « prédateurs ») courant le moins vite. Les carnivores chassent en priorité les buffles faibles/âgés/les nouveaux nés.
Les buffles sont connus pour faire face aux carnivores et les charger pour défendre les membres de leur troupe. Avec cette affiche, c’est le courage du buffle qui est ridiculisé, et mis sur le même plan que l’égoïsme et la brutalité de certains humains.
Tout le monde connaît la poule, un animal terriblement victime de l’industrie du meurtre. Elle est considérée comme « idiote », et elle est ici mis sur le même plan que la « cruche », la femme « superficielle et idiote » qui se croit toute seule et parle très fort avec son téléphone portable.
On a ici un niveau de mépris des femmes et un niveau de stupidité assez aberrant, encore une fois!
La grenouille est connue malheureusement surtout pour ses sauts et ses croassements, ce qui est réducteur. Pas étonnant que l’affiche de la RATP joue sur ces stéréotypes typiques de la non-culture humaine par rapport aux animaux.
Quel rapport avec sauter un tourniquet? Même les chaussures du personnage sont en vert… Affligeant!
Le manque de culture sur les autres animaux, associé à un déni volontaire de leur reconnaître une vie sociale et une intelligence à part entière, fait partie des habitudes dont il faut se débarrasser au plus vite.
Tout comme en témoigne ces horribles expressions du quotidien : « une cervelle de moineau », « manger comme un porc », « tếtu comme une tête de mule », « avoir le cafard » etc. etc.
Le goût, les expressions, la morale, la vie sociale… Cela en fait des choses à changer et c’est justement changer le monde!
Le discours le plus important de votre vie – Gary Yourofsky
Gary Yourofsky est un vegan militant américain, qui fait des conférences sur le véganisme, dont voici des vidéos, en bas de l’article. La première consiste en la conférence, la seconde en une série de questions posées par les étudiantEs…
EtudiantEs qui sont déjà 60 000 à avoir écouté une de ces conférences, dans 170 écoles, hautes écoles et universités. Comme expliqué sur son site, il a monté l’ADAPTT (Animals Deserve Absolute Protection Today and Tomorrow – Les animaux méritent la protection absolue aujourd’hui et demain).
C’est une organisation voulant l’abolition de toutes formes d’exploitations et de tortures : vivisection, dissection, cirques, rodéos et toutes les autres formes d’esclavage, d’exploitation, de maltraitance et de meurtre. ADAPTT croit aussi en la désobéissance civile et aux actions directes car les actions pacifistes et réformistes sont inefficaces.
Bien que se soit, bien sûr, une démarche énorme et essentielle, Gary Yourofsky ne se « contente » pas que d’informer. Son but n’allant clairement pas dans le sens des réformes ou de l’attente passive que les choses changent et que les mentalités évoluent doucement… Ce vegan militant est d’ailleurs banni de 5 pays dont l’Angleterre et le Canada depuis 1999 car en 1997, Gary a libéré 1542 visons d’une ferme fourrure dans l’Ontario.
Parrainé par PeTA de 2002 à 2005, il a pris ses distances pour diverses raisons comme expliqué lors de la conférence : refus du profit voulu par PeTA ainsi que des campagnes sexistes et de la condition animale dans les refuges de PeTA.
Dénonçant aussi l’énorme pression quotidienne pour nous faire ingurgiter des produits animaux et sous-animaux, Gary Yourosky est un très grand orateur au discours limpide, simple et efficace. Ce militant déborde d’énergie et sort ainsi des clichés du vegan mou dépressif qui ne croit en rien…
Cependant la traduction porte à confusion car vegan est traduit par végétalien alors que, rappelons-le encore, il existe des personnes végétaliennes qui ne sont pas véganes. Le végétalisme étant, dans ce cas, une pratique égoïste de santé et rien d’autre. Cette conférence doit être vue et diffusée, malgré quelques points décevants comme l’apologie claire et nette de la fausse viande.
Le véganisme est une nouvelle culture, et ne saurait être crédible si l’on met en avant de la « chaire animale végétale » ! Comment le goût de la mort pourrait-il avoir un sens dans une société de vie ?
Même si il ne faut pas donner trop d’idées différentes, au même moment, afin de rendre un discours compréhensif, la seule dénonciation de la souffrance des animaux dans les élevages industriels est présente.
Pourtant, la finalité des élevages bio est exactement la même et il n’en est jamais question. Ce qui est très regrettable de ne pas en parler ! Nous laissons donc cette conférence en visionnage permanent afin qu’elle soit vue et diffusée. Afin que le message soit compris et appliqué !
Voici les deux vidéos, les deux sont sous-titrées; si les sous-titres ne s’affichent pas cliquez sur cc sur la vidéo et choisissez le français, ou parmi les autres langues disponibles.
Vegan Straight Edge !
Convergence énergétique : mystiques et conspirationnistes au taquet
La planète et les animaux forment des questions vitales du 21ème siècle, aussi ne doit-on pas être étonné de voir des certaines personnes apparaître qui utilisent ces questions afin de rouler les gens. Voici un petit exemple avec des anti-conspirationnistes qui constatent la présence de délirants dans le « mouvement écologiste. »
Les limites de cet article sautent aux yeux: il ne s’agit nullement d’une critique de l’intérieur du « mouvement », mais de l’extérieur; il est d’ailleurs dit que « jamais sans doute les luttes dont ces mouvements sont porteurs n’ont été aussi indispensables à l’avenir de l’humanité »: sauf que justement l’écologie véritable est une rupture avec cet anthropocentrisme…
Ce qui fait qu’il faut rappeler les critères essentiels à nos yeux: la reconnaissance de Gaïa, la reconnaissance de la Nature comme ayant une valeur en soi, la libération animale avec l’ouverture sensible aux animaux…
Convergence énergétique : mystiques et conspirationnistes au taquet
On le sait : le mouvement écologiste, et singulièrement sa frange décroissanciste, n’est pas du tout imperméable aux thèses conspirationnistes, voire aux discours fascisants. Une situation d’autant plus déplorable que jamais sans doute les luttes dont ces mouvements sont porteurs n’ont été aussi indispensables à l’avenir de l’humanité.
Exemple ci-après.
Une équipe de la radio libre parisienne Fréquence Paris Plurielle (FPP, 106.3 FM) est allée couvrir le rassemblement anti-gaz de schiste dit « Convergence citoyenne pour une transition énergétique » qui a eu lieu à Lézan dans le Gard à la fin du mois d’août.
C’est avec un grand étonnement qu’elle a découvert sur place un étrange mélange des genres : à côté des organisations institutionnelles telles que Greenpeace, la Criirad, etc., le groupe des « Guerriers de l’Arc-en-Ciel » (dit aussi « La Marche du Vivant ») occupait un rôle-clé dans la logistique.
Or, les pratiques mystiques new-age et le caractère sectaire du fonctionnement de ce groupe ont tout de suite sauté aux yeux des membres de l’équipe radiophonique, alors que la présence de ces hippies new look ne semblaient pas poser de problème majeur aux militants locaux.
Parallèlement, les reporters de FPP relatent la présence massive d’autocollants du mouvement Zeitgeist, qui avait appelé ses membres à se rendre sur place peu de temps auparavant, lors de ses rencontres d’été. Il ont aussi pu rencontrer l’« ontologue » Frank Hatem, promoteur de l’« hyperscience », d’un moteur à mouvement perpétuel et auteur d’un livre récent sur la nécessité de combattre les « Illuminatis » et les « Reptiliens ». Bien évidemment, de petits médias conspirationnistes couvraient aussi l’événement.
Tout comme chez les « Indignés » et avec les mêmes conséquences, l’apolitisme était revendiqué, à tel point que les ultra-libéraux d’Alternative libérale ont aussi eu tribune libre en lieu et place de Fabrice Nicolino, qui a refusé de participer à la table ronde prévue avec ce petit parti (préférer Alternative libérale à Nicolino, il faut quand même le faire, pour un mouvement qui se veut écologiste).
En toute logique, plusieurs personnes présentes sur place ont exprimé leur ouverture aux représentants de mouvements d’extrême droite et même à ceux des autorités répressives de l’Etat : la cause des gaz de schiste n’étant « pas politique », il n’y a aucune raison de refuser de s’allier avec ce genre d’individus.
Abasourdie par ce qu’elle a vu en l’espace d’un week-end, l’équipe de FPP a donc éprouvé le besoin de consacrer une émission entière à son débriefing, mêlant analyses sérieuses et interviews absurdes. Un moment radiophonique comme on les aime, non dénué d’humour malgré le sérieux du sujet traité. A écouter sur Sons en luttes (attention, le lecteur s’ouvre directement) : FPP – Retour de Lézan
La forêt qui a reconquis une ville : Angkor
La forêt qui a reconquis une ville : Angkor
Il y a quelques semaines a rouvert au Cambodge un temple dans la fameuse cité royale d’Angkor, au Cambodge. Le temple Baphoun, de la zone bouddhiste d’Angkor Thom, a été restauré au moyen de 300.000 pierres patiemment répertoriées.
Si cela est particulièrement intéressant pour nous (en plus de l’intérêt pour la culture khmère, comme pour toutes les cultures), c’est la leçon pour l’humanité que cela représente.
La zone d’Angkor Thom de la cité royale d’Angkor a en effet été flamboyante, à la fin du 12ème siècle – début du 13ème siècle.
Angkor elle-même a été une capitale du royaume khmer du IXe au XVe siècle, et comptait à son apogée 750 000 personnes vivant en son sein, sur une superficie d’environ 1 000 km² (c’est ce royaume qu’ont espéré refonder, dans un élan de folie meurtrière, les « khmers rouges »).
Sa civilisation a grandement profité de la nature, au moyen de réservoirs d’eau et de canaux pour irriguer, et pensant soumettre celle-ci, comme on le voit sur ce bas-relief (on notera également le chien derrière la roue, le bœuf et le chien comptant bien sûr parmi les animaux domestiqués historiquement).
Mais cette prétention, fondée sur l’incompréhension de la nature et de sa réalité, a contribué largement à l’effondrement de cette ville, la plus grande des villes humaines de l’époque pré-industrielle. Parmi les multiples raisons, on trouve les inondations et les sécheresses.
Et la forêt a reconquis Angkor, son millier de temple et ses bâtiments, comme le montrent ces quelques photos…
Bien entendu, l’humanité n’a pas tiré (encore) les leçons, comme en témoigne l’exploitation des éléphants, preuve du mépris pour la vie sur Terre telle qu’elle est partagée (pour l’instant) par la quasi totalité des sociétés humaines…
L’écologie, les interrelations
ZAD – Notre Dame des Landes – en cas d’expulsion : grande manif de réoccupation!
Voici un message relatif à l’éventuelle évacuation des personnes occupant la ZAD… « Si ils nous expulsent, on revient ! »
Notre Dame des Landes : Ils veulent vider la zone concernée par le projet d’aéroport… Mais la résistance s’organise !
** Si ils nous expulsent, on revient ! **
Grande Manif de réoccupation pour resemer, pour reconstruire…pour empêcher l’aéroport !
Fourches, poutres, planchettes, clous et outils en main…
RV à 11h, le 4e samedi suivant une expulsion.
A l’appel de : Reclaim the Fields + occupant-e-s de la ZAD
Ni ici, ni à Khimky*, ni ailleurs, Vinci dégage !
des visuels et tracts à imprimer sur zad.nadir.org
——————Le 7 mai 2011, nous étions 1000 personnes à manifester fourche en main pour défricher ensemble une terre agricole à l’abandon. Il s’agissait d’aider à l’installation d’une ferme maraîchère qui contribue aujourd’hui à nourrir la lutte contre l’aéroport. Nous nous quittions en nous engageant à défendre cette ferme et les autres espaces occupés de la ZAD (« la Zone d’Aménagement Différé » ( où est prévue l’aéroport) devenue « Zone A Défendre ».)
Le 24 juin, Vinci lançait des procédures d’expulsion à l’encontre de 8 maisons occupées sur la ZAD, dont « Les Planchettes », espace collectif d’accueil et d’organisation.
Le 10 juillet, des milliers de personnes, à l’appel de la coordination contre l’aéroport, affirmèrent par une fresque humaine « Vinci dégage ! ».
Le mardi 23 août, le président de la région Pays de la Loire, Jacques Auxiette, demandait au préfet « de passer au karcher » les occupant-e-s de la ZAD. L’appel à la répression la plus brute est sans ambiguïté, mais cela ne nous empêchera pas de résister, revenir et repousser.
Pour faire suite au 7 mai, des occupant-e-s de la ZAD, et Reclaim the Fields, réseau de paysan-ne-s en lutte, appellent à une grande manifestation de réoccupation en cas d’expulsion et invitent tous les collectifs et groupes qui le souhaitent à soutenir cette initiative. Si le karcher policier arrive, nous voulons être de nouveau des milliers pour donner corps aux « Vinci dégage ! » et revenir occuper la zone afin de continuer à empêcher concrètement les travaux. Cette manifestation se veut ouverte à une pluralité de formes et d’engagements.
* Khimki est une région boisée de Russie où se développe une large lutte contre la construction d’une autoroute Vinci
—————-
Depuis quarante ans, les décideurs et bétonneurs planchent sur un nouvel aéroport à côté de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes, pour parfaire leurs rêves voraces de métropole et d’expansion économique. La ZAD, c’est 2000 hectares de terres agricoles et d’habitats qu’ils veulent anéantir sous le béton. La résistance contre ce projet est au carrefour d’enjeux sur lesquels s’unir, croiser des problématiques et penser des stratégies communes. À travers cette lutte, nous combattons l’alimentation sous perfusion, la société industrielle et son réchauffement climatique, les politiques de développement économique et de contrôle du territoire, les mégalopoles et la normalisation des formes de vie, la privatisation du commun, le mythe de la croissance et l’illusion de participation démocratique…
Les décideurs communiquent à tout va pour vendre leur projet et laisser croire qu’aucun retour en arrière n’est envisageable à ce stade. Car après 40 ans de lutte, les travaux préliminaires à la construction sont aujourd’hui lancés : forages pour les études de sol, expertises environnementales, qu’ils espèrent faire suivre cet automne de fouilles archéologiques et de travaux de défrichages pour la construction du barreau routier… autant de pré-requis au bétonnage de la ZAD.
Mais les opposant-e-s sont loin d’avoir baissé les bras et les actions s’intensifient : opposition aux forages, perturbations des études d’impact de Biotope, occupations de bureaux et chantiers, péages gratuits, diffusion de journaux, etc, etc … En outre, depuis plus de 2 ans, au lieu que la ZAD se vide progressivement, au rythme des rachats et des destructions, la vie et l’activité s’y est redensifiée. De nombreuses maisons laissées à l’abandon ont été réhabilitées et occupées, des cabanes ont été construites au sol et dans les arbres, des collectifs occupent des terres pour y faire du maraîchage. Des espaces de réunion, boulangerie, bibliothèque, gîte sont ouverts à tous et toutes. Ce sont plus d’une centaine de personnes qui occupent en permanence la ZAD, soutenues par de nombreuses personnes du coin et d’ailleurs qui s’y rencontrent et s’y organisent. Les occupations font partie prenante d’un mouvement qui prend des formes diversifiées. Elles ont entre autres permis, ces derniers mois, des réactions rapides face aux premières démarches entreprises par Vinci en vue des travaux.
En juin 2011, Vinci a entamé les procédures d’expulsion afin de se doter des moyens légaux pour expulser les occupant-e-s « sans droit ni titre » de la ZAD. Ils veulent aujourd’hui enrayer la croissance du mouvement, et pour commencer les travaux, il faut faire place nette : après l’expulsion des occupant-e-s « sans titre », ils pensent passer aux locataires, propriétaires et exploitants agricoles. En parallèle, les pro-aéroport font tout leur possible, campagnes de presse à l’appui, pour isoler les occupants de la ZAD, tentent de diviser le mouvement et de briser les solidarité, et renforcent la présence policière au quotidien et la répression des initiatives collectives.
Malgré ce contexte, nous gardons en mémoire les victoires passées contre les projets mégalos, du nucléaire au militaire, comme au Carnet, à Plogoff ou au Larzac, et nous savons que cet aéroport peut encore être stoppé. Nous regardons de l’autre coté des Alpes où l’opposition à la
construction de la Ligne à Grande Vitesse Lyon-Turin mobilise toute une vallée, où des dizaines de milliers de personnes empêchent les travaux. Nous nous préparons pour qu’ici aussi toute tentative de bétonnage des terres leur coûte cher.Cet appel à manifester est une manière de signifier que les expulsions ne signifie en rien la fin de la lutte ; il permet également de se projeter dans des formes offensives collectives après de potentielles évacuations. C’est affirmer qu’ils ne peuvent militariser cette zone en permanence et la stériliser, et que, quels que soient leurs efforts, ils ne pourront nous empêcher de nous y réinstaller. C’est marquer la volonté commune de conserver le levier des occupations pour empêcher le projet d’aéroport.
Cette manifestation permettra, suivant les nécessités, la reconstruction d’espaces d’organisation collective, d’habitats ou encore la mise en culture de nouvelles terres.
Même si nous ne pouvons savoir quand ils lâcheront la cavalerie, nous lançons aujourd’hui cet appel afin d’anticiper une réaction rapide, et massive. Nous proposons de se retrouver le 4ème samedi après les premières expulsions – fourches, outils et poutres en main – pour reprendre les terres et reconstruire ensemble.
Outre cet appel à réoccupation, d’autres initiatives sont évidemment les bienvenues : actions de solidarité aux quatre coins de la France, présence lors des expulsions-mêmes pour obstruer l’opération policière… Et d’ici là, les initiatives pour empêcher l’aéroport continuent, et la vie sur la ZAD aussi !
Infos pratiques :
– Guettez les infos ! Consultez régulièrement http://zad.nadir.org, et d’autant plus en cas d’expulsion. La date et le lieu exact de rendez-vous seront précisés à ce moment là.
– Il sera possible d’arriver la veille de la manif, pour les derniers préparatifs et échanges d’infos. Amenez de quoi camper.
– On vous invite à rester sur place après la manif pour protéger les espaces réoccupés et continuer les constructions.
A l’appel de : Reclaim the Fields + occupant-e-s de la ZAD
Contact : reclaimthezad****AT****riseup.net
Valognes stop train castor
Voici un appel à lancer un grand mouvement contre le transport nucléaire CASTOR.
Nous appelons au rassemblement le plus large possible afin de bloquer le train CASTOR à son point de départ et pourquoi pas sur tout le reste de son trajet. Après la grande manifestation de Rennes du 15 octobre, ce serait une façon d’insuffler un nouvel élan à la lutte, de relancer le mouvement anti-nucléaire en France.
APPEL AU CAMP DE VALOGNES EN NOVEMBRE 2011
La catastrophe de Fukushima se rajoute à la longue liste de l’horreur quotidienne du nucléaire, mais il n’est plus temps de s’étonner de cette réalité. Si pour certains elle est l’alibi d’un contrôle et d’une gestion de la vie plus poussée, elle attise pour d’autres un sentiment de colère qui ne se dissout pas dans le fatalisme ambiant ou l’attente désespérée d’une échéance électorale. C’est par un geste fort porté collectivement à l’intérieur même du pays le plus nucléarisé du monde que sortir de cette impuissance devient tangible.
En novembre prochain partira le dernier transport de déchets nucléaires CASTOR (Cask for Storage and Transport Of Radioactive Material) de La Hague à Gorleben en Allemagne. Voilà qui nous donne une occasion d’agir. La question des déchets constitue le maillon faible de l’industrie nucléaire, et l’illustration la plus frappante du scandale qu’elle est dans son ensemble : on ne sait pas plus s’en débarrasser aujourd’hui qu’il y a soixante ans – on les envoie finir leur demi-vie sous terre à Bure, en Lorraine, ou à l’air libre en Sibérie.
Le transport de novembre 2010 a été marqué par une très forte mobilisation en Allemagne. Depuis 15 ans, pas un train ne passe sans embûches. La diversité des pratiques de blocage permet un véritable harcèlement sur la quasi totalité de la ligne: par exemple, quand 50000 personnes manifestent à Dannenberg, 400 paysans du Wendland stationnent leurs tracteurs pour bloquer les convois policiers, tandis qu’à Hitzacker, 1400 personnes s’invitent sur les voies. L’an passé, l’arrêt du convoi durant quatre jours a rendu plus onéreux la sécurisation du transport que le transport lui-même.
Ce que nous proposons, c’est donc de nous approprier les méthodes les plus éprouvées du mouvement anti-nucléaire allemand et de doubler le traditionnel rassemblement de Valognes d’un camp de deux jours, d’où partent actions et réflexions.
Il existe d’ors et déjà des collectifs locaux constitués ces derniers mois à la suite de Fukushima, ainsi que des personnes qui s’organisent contre le projet de ligne Très Haute Tension dans la Manche, en Mayenne et en Ille et Vilaine. Nous appelons au rassemblement le plus large possible afin de bloquer le train CASTOR à son point de départ et pourquoi pas sur tout le reste de son trajet. Après la grande manifestation de Rennes du 15 octobre, ce serait une façon d’insuffler un nouvel élan à la lutte, de relancer le mouvement anti-nucléaire en France et, qui sait ?, d’un jour vaincre.
La fermeture de la centrale de Fessenheim repoussée de dix ans. Un président de la République qui ne voit pas en quoi la catastrophe de Fukushima pourrait remettre en cause l’industrie nucléaire française. La présidente d’Areva qui, à peine limogée, trouve refuge au conseil d’administration d’un quotidien national réputé « de gauche ». Comme le nuage de Tchernobyl en son temps, il semble que les effets dévastateurs de l’explosion de Fukushima sur le consensus nucléariste doivent une nouvelle fois s’arrêter aux frontières de la France.
La folle arrogance des nucléocrates hexagonaux n’a pas de limites : l’Allemagne décide de sortir du nucléaire, c’est un « cas isolé ». La Suisse puis l’Italie lui emboîtent le pas : tant mieux, on leur vendra notre électricité. Un peu plus et on nous expliquait, diagrammes psychologiques à l’appui, que si le Japon, à son tour, veut en finir avec ses centrales, c’est en vertu d’un excès passager de radiophobie.
Partout dans le monde, le tissu de raisonnements spécieux, de promesses mirifiques et de mensonges éhontés avec lequel se soutenait le lobby nucléaire se déchire. Fukushima a exposé aux yeux de tous l’incroyable bricolage à quoi se réduit le fonctionnement quotidien d’une centrale dans le pays « le plus avancé technologiquement au monde ».
On ne peut plus ignorer sans mauvaise foi la démission soudaine de tous les responsables dès que survient l’accident, l’impuissance du gouvernement japonais à faire face à la moindre des conséquences de celui-ci, les dosimètres distribués aux écoliers pour déguiser cette impuissance en constat scientifique, le réhaussement aléatoire et opportun des seuils de toxicité admissibles par l’organisme humain, bref : l’incompatibilité entre le nucléaire et le fait d’habiter quelque part sur la planète Terre. Tandis que s’effondrent tous les arguments économiques en faveur de l’atome, les Etats les plus lucides laissent derrière eux ce monstre incontrôlable.
Avec ses projets d’EPR, d’ITER, avec son MOX et ses « dommages collatéraux » que des territoires entiers subissent à l’extérieur de l’Europe, la France fait de plus en plus l’effet d’un malade en plein délire qui divague dangereusement dans le concert des nations. A voir l’Etat français engloutir depuis des décennies des milliards en pure perte, on se dit que s’il s’agissait d’un individu, cela ferait bien longtemps qu’on l’aurait mis sous curatelle. Mais la passion nationale des grands équipements et des nouvelles technologies, le rêve d’exporter un jour quelque chose d’autre que du vin, des armes et des bagnoles rencontrent ici les intérêts bien compris d’une mafia économique, d’une secte de scientifiques et d’ingénieurs qui se croient une élite.
Pour le lobby nucléariste français, la seule façon d’échapper à la sanction de tous ses crimes et mensonges passés est d’en commettre d’encore plus énormes. Si la population a été un jour prise en otage, c’est par ces gens et cette démence-là. Le nucléaire en France est un cauchemar dont Fukushima doit sonner le réveil.
Pour commencer, il faut reconnaître l’échec des hypothèses qui ont porté les réseaux anti-nucléaires de la phase précédente[…].
1- L’hypothèse qu’il suffirait de « faire de l’information » et de faire pression sur les élus, qui ne seraient pas assez au fait de la menace nucléaire, a été battue en brèche par Fukushima : tout le monde sait désormais. Des sondages veulent bien admettre que 60 % de la population française ne veut plus du nucléaire et pourtant rien ne change. C’est donc que le problème nucléaire en France n’est pas une question technique d’argumentation rationnelle et de transparence de l’information, mais une question politique de rapport de force.
Si le gouvernement allemand, clairement nucléariste, a décidé de sortir du nucléaire sous dix ans, ce n’est pas en vertu d’une soudaine illumination de la raison, mais grâce à la puissance d’un mouvement capable d’agir et de mettre des centaines de milliers de gens dans la rue.
2- Les luttes anti-nucléaires historiques en France et ailleurs dans le monde n’ont jamais remporté de victoire qu’à condition d’avoir une forte emprise locale. C’est au fond la différence entre Plogoff et Malville. C’est aussi l’explication de la longevité et de la vigueur intacte de la mobilisation allemande dans le Wendland contre les transports de déchets Castor. C’est donc pour commencer localement qu’il faut s’organiser, et de là être capable d’en appeler au soutien de tous ceux qui viennent d’ailleurs.
3- Le problème nucléaire ne se pose pas en termes de risques qu’il faudrait gérer et idéalement faire tendre vers zéro. Il n’y a pas le fonctionnement normal du nucléaire et ses regrettables accidents. Lorsqu’il se rappelle à nous périodiquement, par une catastrophe tonitruante, on en oublierait presque que la catastrophe tient tant dans ses dysfonctionnements que dans ce qu’il empêche même en parfait état de marche. Le nucléaire irradie au moins autant nos imaginaires que nos thyroïdes.
Tous nos possibles s’éclipsent derrière l’échelle démesurée qu’il impose. De telles infrastructures, quadrillant des milliers de km², induisent une gestion et une organisation à cette mesure. Quant à la dangerosité, elle sous-tend une parfaite maîtrise des “populations” vivant sur les territoires impliquées. Le nucléaire contraint à un monde globalisé et pacifié; il réalise en cela l’idéal du crédit sur plusieurs générations. Et, tout comme l’économie, la nécessité de s’en défaire apparaît impérieusement à quiconque ne voit pas, dans la perpétuation de ce monde, un horizon désirable.
4 – La nécessité de nous opposer au nucléaire ne signifie pas qu’il faille lui opposer les « énergies alternatives », sous peine de nous retrouver aux côtés des nouvelles mafias industrielles qui exproprient les paysans des Pouilles et bientôt du Maghreb pour y construire leurs absurdes centrales solaires, et pour finir aux côtés du CEA devenu entre-temps Commissariat aux Energies Alternatives.
La ligne de partage n’est pas entre le nucléaire et les énergies alternatives mais entre une production d’énergie centralisée, commerciale et gérée par en haut, et une production décentralisée, contrôlée localement et renouvelable ; une production en contact direct avec les besoins qu’elle doit satisfaire. C’est seulement à l’échelle locale que se dissout l’alternative entre le nucléaire et la bougie : car là les besoins existants peuvent se donner les moyens de la production qui leur est nécessaire, et en retour les possibilités de production peuvent redéfinir intelligemment les besoins. Il faut cesser de penser la question de l’énergie en terme national si l’on entend sortir de l’impuissance.
5 – A quelque tendance du mouvement anti-nucléaire que l’on appartienne, il faut cesser de faire grief de notre échec collectif à telle ou telle autre tendance. Ce mécanisme de division atavique nous dédouane certes de toute responsabilité, mais nous condamne à perpétuer les causes de notre faiblesse. L’enseignement qui nous vient du mouvement allemand est précisément que les différentes tendances peuvent coexister sur une base pratique, en ayant chacune son mode d’action.
A partir du moment où toutes poursuivent sincèrement le but commun d’en finir maintenant et par elles-mêmes avec le nucléaire, aucune n’a de titre à condamner la stratégie adoptée par les autres. La permanence des luttes de chapelles en France n’exprime que l’insuffisance pratique du mouvement. C’est justement par les différentes manières de se rapporter aux gestes de lutte sur un territoire que les luttes du Wendland ou du Val de Susa (la vallée italienne opposée à la construction d’une ligne de TGV) ont trouvé leur force.
Maintenant que des Etats s’engagent à renoncer au nucléaire, poussons avec force vers une sortie totale et immédiate. Ne soyons pas dupes des effets d’annonce gouvernementaux, comme celles d’une sortie « responsable » du nucléaire en 30 ans : il se peut bien que ce ne soit pour les dirigeants qu’une façon de gagner du temps, et qu’ils reviennent sur cette décision dès que l’occasion s’en présentera et que l’émotion sera retombée.
Le nucléaire a la peau dure. Dans la mesure où l’on ne peut laisser nos vies entre les mains d’aucun dirigeant, la seule garantie de l’exécution effective des décisions prises est justement la permanence et la puissance du mouvement. On a assez joué avec nos vies. Nous ne nous laisserons pas gérer dans le cadre de la dénucléarisation comme on a pu gérer notre nucléarisation.
La manifestation du 15 octobre à Rennes sera l’occasion de nous retrouver à la fin du cortège, pour discuter plus largement du camp de novembre à Valognes.
Les détails du camp seront sur le blog. N’hésitez pas à y inscrire les différentes contributions logistiques que chacun ou chaque groupe pourront apporter, comme des cantines, des barnums etc.
Lesieur contre le véganisme
Il est rare de voir une entreprise ouvertement s’afficher contre le véganisme, voici donc un bel exemple, celui de Lesieur. Rappelons que Lesieur, ce sont les huiles alimentaires, et même en France 40% du marché de ces huiles.
Dans le cadre d’un partenariat avec « Terrafemina » (un magazine féminin en ligne qui fait la promotion du business par les femmes), on a droit à des experts dissertant sur la question suivante:
Régime végétarien/végétalien : quels sont les risques de carences ?
Le discours (voir la vidéo ici) est édifiant, prenant bien évidemment encore et toujours à la fin les enfants en otage, afin de jouer sur la peur et la sensibilité des parents.
Voici ce que raconte le médecin nutritionniste:
Comme vous le savez, nous mangeons tous différemment, selon nos goûts et nos croyances.
Certaines personnes par exemple pratiquent l’exclusion de certains ou de tous les aliments d’origine animale au profit d’un régime végétarien qui exclut viandes et poissons ou d’un régime végétalien qui exclut en plus les laitages et les oeufs. Par contre ces deux modes alimentaires contiennent beaucoup de fruits et de légumes.
Pour assurer un apport suffisant en protéines, la pratique d’un régime végétarien préconise la consommation des trois principales familles végétales : des céréales comme le blé sous toutes ses formes, le sarrasin, le maïs, le quinoa, des légumineuses comme les lentilles, les pois chiches, les haricots blancs et rouges, les fèves, les graines de soja et les oléagineux comme les noix, les noix de pécan, les pistaches, les olives. S’y associent la consommation de laitages et d’oeufs. Il y a donc complémentarité d’apport en protéines végétales et animales.
La seule carence qui pourrait apparaître est celle de la vitamine B12 que l’on trouve exclusivement chez les animaux. Il est donc important d’effectuer régulièrement un contrôle sanguin pour s’assurer de l’absence de carence.
En ce qui concerne le fer, l’apport végétal peut être suffisant car en l’absence de viande il existe une augmentation naturelle de l’absorption du fer végétal. Il est néanmoins recommandé de vérifier également régulièrement l’absence d’anémie par un bilan sanguin.
Le végétarisme chez les enfants et adolescents doit être particulièrement surveillé dans la mesure où leurs besoins nutritionnels sont beaucoup plus importants qu’à l’âge adulte et qu’il n’est pas sûr qu’ils puissent assurer par cette alimentation un apport nutritionnel suffisant. Il existe des variantes du régime végétarien selon l’assemblage des aliments comme le lacto-végétarisme excluant les œufs. Il existe également des régimes encore plus spécifiques comme le crudivorisme où les produits consommés dans le régime végétarien doivent l’être dans l’état où la nature les fournit. Et il en existe encore bien d’autres…
Pour le végétalisme, régime végétarien sans œuf ni produits laitiers donc, c’est une toute autre histoire. Il n’est pas possible d’assurer à long terme un apport nutritionnel convenable en ne mangeant que des céréales, des légumineuses et des oléagineux. Le végétalisme expose à des déficits potentiellement sévères en vitamine B12, en fer en iode, en taurine, en acides gras oméga 3, et en calcium qui peuvent être lourds de conséquences, notamment chez le jeune enfant où ont été décrits des troubles de la croissance et des anémies sévères.
Parents, soyez donc vigilants avec l’alimentation de vos enfants. Et si les modes alimentaires sont une façon de créer son identité, elle ne peut s’exprimer aux dépends de « leur » ou de « notre » santé !
Comme on le voit dans ces dernières lignes, le discours vise non seulement le végétalisme, mais ouvertement le véganisme! La sensibilité, l’ouverture aux animaux, bref le véganisme comme « identité » est présenté comme un dangereux foklore…
Roa et son « street art »
Nous avons déjà parlé de comment les animaux sont utilisés, de manière le plus souvent horrible, dans l’art contemporain. Il était logique que le « street art » se les approprie aussi.
Si le « street art » a déjà une longue tradition (Jean-Michel Basquiat, Keith Haring) et de nombreux représentants en France, c’est ici d’un « artiste » belge dont nous allons parler.
« Artiste » entre guillemets car ses œuvres sont bien souvent d’un glauque typique de ces pseudos artistes modernes utilisant les animaux, de préférence sous forme de cadavres, pour mettre en avant leur conception morbide de la vie.
Parfois, les œuvres de cet « artiste », appelé Roa, font que pour le coup il est un vrai artiste, ramenant les animaux dans la ville, animaux faisant parfois 30 mètres de large.
Mais quand il les montre dépecés, pendus, etc., cela sort de l’art pour plonger dans la fascination pseudo-rebelle du glauque. Nous ne montrons pas ici les pires images de ce genre, pour présenter surtout des œuvres où il y a de l’idée, mais en plus de manière flagrante avec un esprit allant dans un sens positif et ouvert à la nature.
La vie, toujours la croissance
Rassemblement à Liège le 17 septembre
Ce 17 septembre se tient à Liège un rassemblement pour les animaux, dont voici l’appel:
Leur souffrance est notre souffrance
Chaque année en Belgique, c’est plus de 700 000 animaux (1) qui sont utilisés dans les laboratoires pour des expériences. Au niveau européen, la Belgique est ainsi l’un des chefs de file en ce qui concerne le nombre d’animaux de laboratoire.
La Coalition Anti Vivisection n’est en aucune façon contre la recherche scientifique mais estime que celle-ci doit être pratiquée de manière éthique, moderne et doit se passer dans le respect.
C’est pourquoi nous exigeons la fin de toute expérimentation animale dans les plus brefs délais ainsi que l’arrêt immédiat des expériences sur les animaux à l’Université de Liège (ULg).
En Wallonie, l’ULg est de loin le plus gros utilisateur d’animaux. L’ULg utilise annuellement de nombreux chiens, chats,… pour des expériences cruelles et dépassées (2). Cela doit cesser!
Le samedi 17 septembre 2011, rassemblons-nous pour une manifestation pacifique mais déterminée contre ces tests sur les animaux à travers le centre-ville de Liège.
Ensemble, nous pouvons faire la différence pour les animaux !
- Quand : le 17 septembre 2011 à partir de 14h
- Lieu de rendez-vous : 7, Place du 20-Août à partir de 13h
- Ce qu’il faut d’apporter : posters, sifflets, klaxons, tambours, mégaphones,.
- Animation : divers stands d’information et de nourriture seront présents. Après la manifestation, plusieurs orateurs seront également là.
Pour arriver Place du 20 Août de la gare des Guillemins:
Les arrêts de bus se trouvent en face de la gare. Prendre les bus 2 ou 3 direction République française (il y en a toutes les 20 minutes). Descendre à l’arrêt Place Cockerill qui est l’avant-dernier arrêt de ces lignes. Arrivés à l’arrêt Place Cockerill, traversez le passage piéton puis le parking de l’Université, prenez ensuite à gauche: vous êtes arrivés Place du 20 Août.Horaire des bus à l’arrêt Gare des Guillemins:
Bus 2: 12:46, 13:06, 13:26, 13:46, 14:06
Bus 3: 12:56, 13:16, 13:36, 13:56
Une « journée mondiale contre la cruauté envers les animaux » qui n’annonce rien de bon…
Le 8 octobre, il y aura la « journée mondiale contre la cruauté envers les animaux », un événement qui va avoir une importance très grande pour la libération animale en France.
Cet événement va en effet totalement à son encontre : le contenu est un appel aux gouvernants à « prendre conscience. »
Mais qu’est-ce que cette « journée mondiale contre la cruauté envers les animaux » ?
Cette « journée mondiale contre la cruauté envers les animaux » est organisée par un nouvelle association internationale appelée « WEEAC (World Event to End Animal Cruelty). »
Son site est ici et on peut facilement voir qu’il s’agit d’un réseau construit de manière bricolée grâce à des contacts par-ci par-là. Il n’y a de plus, sur le plan des idées, strictement rien de nouveau.
Et chose très parlante, la seule information qu’on trouve au sujet de la « WEEAC » est une interview (qu’on peut écouter ici) accordée à un média d’extrême-droite !
Le responsable français de cette « WEEAC » est un admirateur des vikings, ce qui n’est pas mal en soi mais bien souvent plus que suspect vues les interprétations racistes en France, surtout quand est accordée une interview à un média d’extrême-droite, et qu’il s’agit de la première annonce pour cette « journée »…
Cette personne explique aussi au site « identitaire » que pratiquement toutes les associations viennent, mais la liste est trop longue pour les nommer !
Voilà qui est bien étrange…
Le média d’extrême-droite cite alors la Fondation Brigitte Bardot et naturellement, le responsable français de la « WEEAC » dit qu’elle est partie prenante…
Quel curieux hasard… Voilà une initiative construite de manière bien étrange!
Bien évidemment, le but de cette « journée mondiale contre la cruauté envers les animaux » est que l’État assume de nouvelles lois en faveur des animaux.
Et dans l’interview il est bien entendu expliqué qu’il sera voté pour les gens qui aux élections iront dans ce sens…
Est-il besoin de rappeler qu’il y a les élections présidentielles dans six mois ?
Pas besoin d’être devin pour savoir ce qu’il va se passer : Marine Le Pen se présentera comme étant à la tête d’un grand rassemblement pour sauver la « culture française », il y aura des mesures pour les animaux qui seront annoncées…
Alors, forcément, devant une telle « occasion », la mentalité sera celle-ci de la part des associations pour la protection animale : « si Marine Le Pen permet de faire avancer les choses… alors pourquoi pas !»
Et hop l’affaire sera dans le sac, grâce à un splendide travail de sape dont nous avons déjà régulièrement parlé.
Précisons juste pour la petite histoire qu’il y a quelques jours, pareillement aux journées d’été de Marine Le Pen (et non du Front National, afin de taper plus large), les « identitaires », dont le média a fait l’interview du responsable de la WEEAC, ont annoncé qu’ils abandonnaient leur projet de se présenter aux présidentielles, ce qui évidemment est compris comme point de départ d’une future alliance avec Marine Le Pen…
Pour donner un autre exemple de cette tendance, on a une « journée nationale du loup » organisée par le « Klan du loup », dont nous avions déjà présenté l’idéologie ouvertement d’extrême-droite.
Depuis 4 ans en effet le « Klan du loup » organise au « Muséoloup » à Tannerre en Puisaye (à une heure d’Auxerre) une journée dont voici le programme pour 2011 :
10h00 : Ouverture au public
10h15 : Conférence sur le loup : « Du mythe à la réalité… »
10h45 : Spectacle de marionnettes pour les enfants
11h15 : Présentation de loups
12h00 : Dégustation gratuite d’Hypocras (apéritif médiéval)Restauration médiévale (menu proposé à 10 euros) ou sandwichs sur place
13h00 : Danses médiévales suivies d’une initiation ouverte à tous
13h30 : Présentation d’un campement médiéval et reconstitutions
14h00 : Spectacle médiéval
14h30 : Présentation de loups
15h15 : « Opération chirurgicale d’après les méthodes du Moyen Age… »
15h45 : Habillage d’un chevalier en armure suivi d’une initiation au combat d’épée destinée aux enfants
16h15 : Spectacle médiéval
17h00 : Spectacle médiéval
17h30 : Présentation de loups
18h00 : Partage du « Gâteau de Saint Loup »
Naturellement, cette journée moyen-âgeuse qui n’a rien à voir avec la défense des animaux en général est mise en avant par l’extrême-droite, comme la « mouvance identitaire » :
Voilà le projet des fachos: prendre les animaux comme otages dans une critique réactionnaire de la société, et nous ramener en arrière…
Défendre l’espace sauvage !
Parking Day les 16-17-18 septembre 2011 et exploitation des poules
Le week-end prochain aura lieu le « Parking Day« , dont nous avons déjà parlé: le principe est de réoccuper les parkings. Initiative alternative et artistique au départ, il s’agit maintenant malheureusement d’un rouleau compresseur bobo.
On a ainsi droit à un programme complet visible uniquement en PDF pour la presse, l’initiative est de plus en plus institutionnalisée et les « laboratoires artistiques » de plus en plus présents, etc. Pas de fête populaire donc, et d’ailleurs quand on occupe le parking pour l’initiative, on est prié de… le payer!
On notera aussi qu’à Nantes on trouvera une mise en avant des poulaillers (dans l’esprit des « décroissants » que nous avions critiqué il y a peu). Voici la présentation:
Partout en France, le Parking Day éveille les initiatives et les volontés. Il suffit de parcourir la carte des initiatives pour se rendre compte de toute la volonté qui entoure cette édition 2011.
Coup de projecteur sur les agences nantaises. En occupant cinq places de parking dans la rue des Olivettes, dans le centre de Nantes, elles situent leur park entre » La Poule Noire » et » le Cul de la Poule ».
Cela vous met la puce à l’oreille ? Vous avez bien raison car elles ont choisi de mener leur réflexion sous un angle original et surprenant :
La poule sous toutes ces formes.
En s’associant à des graphistes, designers, architectes, paysagistes, mais aussi avec une société de conseils en éco-conception de produits et services, elles initient une réflexion sur le retour à la nature dans la ville en utilisant la poule comme emblème.
Mais laissons la place à l’organisateur qui nous explique, à défaut de qui a été le premier de l’oeuf ou de la poule, de quoi sera fait leur parking day :
« – un poulailler (un vrai, avec de vraies poules, du grillage, de la paille sur une place de parking) proposé par les designers Faltazi
– un atelier de fabrication de cocottes en papier proposé par Scopic (agence de communication et d’événements et plus encore…) : une cocotte en papier géante et plusieurs en origami, avec des messages à caractères citoyens et respectueux de l’environnement de la nature et des animaux (enfin surtout des poules) seront distribués aux automobilistes et aux passants et aussi aux écoliers à proximité de l’école Emile Péhant. Evidemment, le papier utilisé sera du papier brouillon recyclé, récupéré dans les différents bureaux des structures.
– un atelier de construction du « NID » qui accueillera la cocotte géante, proposé par le collectif Fertile (archi, paysagistes et plus…), à partir de matériaux de récupération et de végétaux.
– un espace de discussion végétalisé, pour aller plus loin dans le développement durable, proposé aux passants ou automobilistes, sous un « arbre à palabre », proposé par EVEA conseil, société de conseil en éco-conception de produits et services.
– un atelier de cuisine, de convivialité et transformation de l’oeuf à toute heure (porté par tous) : oeufs brouillés pour le pdj, omelette le midi, oeuf au lait au goûter… tout cela offert aux curieux qui viendront discutés avec nous »
Et il nous réserve encore d’autres surprises….
Nantais, personnes de passages : venez réfléchir à un vrai retour à la nature dans la ville…Ou venez juste vous amuser, vous cultiver et bien manger. C’est ça aussi le Park(ing) Day !
« Bien manger »… de la même manière que ceux-ci qui construisent des parkings, voire de la même manière que leurs prédécesseurs immédiat, ce qui revient au même. Une belle preuve que le véganisme est un critère essentiel pour comprendre si une initative pour l’écologie est authentique… ou pas!
En défense de la vie sauvage !
« Etats-Unis : plus anti-écolo qu’un favori républicain, tu meurs »
Puisque nous avons parlé des États-Unis hier, voici un petit aperçu des anti-écolos là-bas, avec un article paru sur American Ecolo, un blog de Rue89 (il ne s’agit évidemment pas d’un blog pour l’écologie radicale telle qu’elle existe aux États-Unis).
Etats-Unis : plus anti-écolo qu’un favori républicain, tu meurs
Le gouverneur du Texas Rick Perry est pétri de certitudes originales. Après avoir appelé son peuple à prier pour faire tomber la pluie, il se compare maintenant à Galilée. Cet homme sera peut-être le prochain président des Etats-Unis.
Quelque temps avant qu’il ne se lance dans la course à la présidentielle, j’avais décrit Perry, son background politique, ses convictions religieuses et sa haine envers les environnementalistes. Il les accuse avec acharnement de détruire l’économie américaine.
Maintenant que Rick Perry est officiellement candidat, qu’il s’est installé très vite en tête de la course, et qu’il a par conséquent des chances sérieuses d’être élu, nous allons suivre ses déclarations et ses actions concernant l’environnement.
L’Agence pour la protection de l’environnement, en ligne de mire
Cette semaine, Perry s’en est violemment pris à l’EPA (Environmental Protection Agency), l’Agence de protection de l’environnement qui réglemente les émissions de polluants. Cette EPA est la bête noire absolue de la droite républicaine, et la Chambre des représentants tente sans relâche de rogner ses prérogatives.
Le Sénat, toujours à majorité démocrate, a jusque-là évité le détricotage des réglementations antipollution en vigueur. Mais le pire est peut-être à venir : la candidate du Tea Party, Michele Bachmann, a promis la suppression pure et simple de l’EPA si elle était élue Présidente.
« Ces mecs de l’Agence, ils vont être surpris »
Rick Perry n’est pas loin de cette position. Il a profité d’une cacophonie déclenchée par Obama lui-même pour faire part de ses propres intentions.
Le Président venait d’annoncer qu’il renonçait temporairement à édicter des mesures restreignant la pollution par l’ozone pour ne pas aggraver la situation de l’emploi en contraignant les entreprises. Le gouverneur du Texas s’est aussitôt déchaîné :
« Je vais vous dire une chose : les officiels de l’EPA que nous, nous mettrons en place, ils seront pro-business, et on n’aura pas besoin de s’excuser auprès de quiconque pour ça. Ces mecs de l’Agence, ils vont être surpris ! »
Extrêmement déçus par le « lâchage » d’Obama, les Verts de tout poil ont raillé le Texan comme ils pouvaient :
« Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi Perry aimerait que les réglementations soient édictées directement par les pollueurs : depuis 1998, il a reçu pour 11 millions de dollars de contributions de l’industrie du gaz et du pétrole.
Et ce type a maintenant le culot d’étayer ses attaques contre la science climatique en accusant les chercheurs de manipuler leurs données en échange d’argent ! »
Mercredi dernier, les huit candidats républicains à la présidentielle s’affrontaient lors d’un débat télévisé, dans le cadre de leurs primaires. Parmi les nombreuses questions abordées, le climat est très vite venu sur la table, car les candidats ont des positions plus ou moins nuancées, voire opposées, sur le sujet.
« Je suis incapable de nommer quelque scientifique que ce soit ! »
Perry a pour sa part fait des étincelles. Voici sa pensée, décortiquée par une chroniqueuse de Grist, site américain écolo :
« Tous les scientifiques ne croient pas au changement climatique, j’en suis presque sûr. »
« Je ne peux nommer aucun de ceux qui n’y croient pas, mais de toute façon, je suis incapable de nommer quelque scientifique que ce soit. »
« Même si ce qu’ils disent est un fait avéré, ça ne veut pas dire que c’est vrai. »
« Prenez Galilée. Lui, il n’aurait probablement pas cru au changement climatique. »
Si on ajoute à ces puissantes certitudes sur le climat le fait que Perry conteste vigoureusement la théorie darwinienne de l’évolution des espèces, préférant, comme sa collègue Bachmann et des millions d’autres Américains, s’en référer à la genèse biblique, on comprend mieux pourquoi le journaliste qui animait le débat s’est ensuite tourné vers le candidat John Huntsman.
« Qui est antiscience sur cette scène ? »
Huntsman a été gouverneur républicain de l’Utah avant d’être nommé ambassadeur des Etats-Unis en Chine par Obama. Le fait que le Président lui ait proposé cette fonction, et le fait qu’Huntsman ait ainsi accepté de collaborer avec un gouvernement démocrate, indiquent qu’il se situe plutôt au centre de l’échiquier politique.
Huntsman se démarque même violemment des autres candidats républicains, ainsi que lui a fait remarquer le journaliste :
« Votre principal conseiller politique a récemment décrit le Parti républicain comme étant “une bande d’obsédés butés” antiscience, et ajouté que vos concurrents “déblatéraient des idioties”.
C’est évidemment insultant pour quelques-uns des candidats présents dans ce débat ce soir. Qui est antiscience sur cette scène ? »John Huntsman a eu la courtoisie de ne pas désigner nommément Bachmann et Perry. Il a répondu :
« Vous ne pouvez pas ne pas tenir compte des certitudes de 98% des climatologues. Vous ne pouvez pas commencer à remettre en cause l’évolution des espèces.
Ce que je veux dire, c’est que si le Parti républicain entend gagner, il ne doit pas s’éloigner des faits scientifiques et de la philosophie partagée par le plus grand nombre. »
Inutile de préciser que John Huntsman n’ira pas bien loin dans la course des primaires.
Qu’on ne s’y trompe pas : contrairement à ce que peuvent laisser penser ces échauffourées rhétoriques et les déchaînements républicains contre l’EPA et le changement climatique, l’environnement ne sera pas un sujet important dans cette course présidentielle.
Des débats théoriques qui n’engagent plus à rien
Il l’avait pourtant été en 2008. Les Américains étaient alors vilipendés dans le monde pour leur refus de ratifier le protocole de Kyoto, et pour l’attitude « négationniste » de George W. Bush sur les questions climatiques. Obama et même son opposant John McCain considéraient, eux, sérieusement le sujet.
Et puis, la crise des subprimes n’en était qu’à ses débuts, l’économie américaine ne s’était pas encore effondrée. Les citoyens avaient encore le souci de préserver l’environnement, fut-ce au prix de quelques sacrifices.
La préoccupation est désormais reléguée au second plan. Aujourd’hui, quand je vois les candidats s’agiter sur le sujet, il est clair qu’ils ne cherchent pas à confronter des stratégies destinées à remédier aux problèmes écologiques. Ils tentent seulement de se positionner par rapport :
- à une philosophie politique (le laisser-faire absolu ou l’intervention de l’Etat),
- des croyances (la Bible, la science, ou une hasardeuse conjonction des deux),
- une vision du monde (régie par les impératifs du business ou de la solidarité).
Ce n’est sans doute pas le camp démocrate qui bataillera pour remettre l’environnement « concret » au cœur des préoccupations politiques. Le candidat Obama aura bien trop à convaincre par ailleurs, on l’a vujeudi soir lors de son discours sur l’emploi.