Blade-runner: un roman vegan, un film qui ne l’est pas

[Voici un article publié sur l’ancêtre de LTD, à savoir VeganRevolution. L’article date du tout début de l’année 2005.]

Blade-Runner (1982) est un film de science-fiction très connu. Il y a pourtant un problème énorme avec ce film.Il a pris des libertés terribles par rapport au scénario du roman original de Philip K. Dick.

Car dans le roman de Philip K. Dick, le monde de Blade Runner est un monde vegan. Toute l’histoire du roman, jusqu’aux détails, la psychologie, les motivations des personnages, tout l’environnement, dépend de cela.

Quel est le scénario du film? Il retrace l’histoire d’un policier assez spécial: le blade runner (en anglais: celui qui coure sur le fil du rasoir).

Le blade runner doit traquer les réplicants, c’est-à-dire des androïdes ayant exactement l’apparence d’êtres humains. Ceux-ci sont utilisés pour aider à la colonisation de la planète Mars et il arrive qu’il y en ait qui s’enfuient pour se réfugier sur terre.

Comment le blade runner fait-il pour les reconnaître? Il leur fait passer un test psychologique, consistant précisément à savoir si… s’il y a des sentiments pour les animaux ou pas.

Le monde du blade runner est en effet un monde post atomique, les animaux sont sacrés. Chacun rêve d’en avoir un. Le blade runner héros du roman travaille principalement car il aimerait lui aussi être payé plus et posséder comme les privilégiés un animal sur le toit de sa maison.

Donnons ici quelques exemples du test effectué. Les questions horrifient les humains, mais pas les androïdes, qui ne possèdent pas de faculté d’empathie et passent à côté de l’aspect principal.

Un pécari.

On vous offre un portefeuille de pécari pour votre anniversaire.

Un petit garçon vous montre sa collection de papillons, ainsi que le bocal dans lequel il les tue.

Vous êtes assise devant la télévision quand, tout d’un coup, vous apercevez une guêpe sur votre poignet.

Dans un magazine, vous tombez sur une photo pleine page en couleurs d’une fille nue. La fille est allongée sur le ventre sur un beau tapis de peau d’ours. Votre époux décide d’accrocher la photo au mur de son bureau.

Dans ce dernier cas, l’androïde femme est naturellement plus choquée par le fait que le mari veuille mettre la photo au mur que le fait qu’il y ait une peau d’ours. Tout le roman contient cette dimension.

A chaque fois l’accent est mis sur la capacité de l’humanité à éprouver de l’empathie. En clair: de la compassion. Dans le film il n’y a rien de tout cela.

D’ailleurs le titre du roman n’est pas Blade Runner, ni Robot Blues comme on avait nommé une traduction de l’oeuvre.

Le titre original est, comme pour la première traduction: « Do androids dream of electric sheep? » c’est-à-dire: Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?

Cela étant une allusion au rêve du blade runner non pas de tuer, car le roman est basé sur son empathie allant même aux androïdes, mais d’avoir sur son toit un vrai mouton, et non pas un mouton électrique…

« Vamos a la playa »

C’est une chanson relativement connue, datant de 1983, en quelque sorte un classique de kitscherie post-disco (et en réalité de ce qui fut l’italo disco). Ce qu’on sait moins, c’est que même une chanson kitsch peut révéler toute une époque, en l’occurrence avec la menace nucléaire qui plane…

Voici une présentation bien vue que l’on peut trouver sur le net.

Vamos a la playa oh o-o-o-oh !
Vamos a la playa oh o-o-o-oh !

Qui d’entre nous n’a pas entendu ça au moins une fois ? Je ne risque pas grand-chose si je dis peu, en effet…
Mais combien savent ce qui se cache derrière les paroles de ce tube de l’été 83 ?
D’ailleurs, combien sont capable de chanter les couplets ?

C’est pourquoi je vais tenter de vous éclairer rapidement sur la partie cachée de cet énorme iceberg italo-espagnol…

D’abord les paroles et leur traduction (maison)… ne me félicitez pas, j’aime bien les langues… :p

Refrain :
Vamos a la playa oh o-o-o-oh
Vamos a la playa oh o-o-o-oh
Vamos a la playa oh o-o-o-oh
Vamos a la playa oh oh

Vamos a la playa
La bomba estallo
Las radiaciones tuestan
Y matizan de azul

(refrain)

Vamos a la playa
Todos con sombrero
El viento radiactivo
Despeina los cabellos

(refrain) x 2

Vamos a la playa
Al fin el mar es limpio
No mas peces hediondos
Sino agua florecente

(refrain)

Comme tous le monde (ou presque) connaît le refrain, je vais traduire les couplets ; ça donne quelque chose comme ça :

Allons à la plage
La bombe a éclaté
Les radiations grillent (la peau)
Et nuancent d’un bleu

Allons à la plage
Tous avec un chapeau
Le vent radioactif
Décolore les cheveux

Allons à la plage
A la fin la mer est propre
Plus de poissons puants
Que de l’eau fluorescente !

Ce chef d’œuvre musical de Righeira a vu le jour en 1983, sous la plume du talentueux Stefano Righi qui l’a également composée avec le célèbre La Bionda, pionnier de l’italo-dance avec « One for me, one for you »(1978).

Mais ne nous y méprenons pas ! Vamos a la playa est, contre toute attente, une chanson étonnamment engagée. Lucide et anti-nucléaire, le groupe italien Righeira nous décrit sous une bonhomie apparente une plage dans un état post-atomique, ce qui était d’actualité dans les débuts des années 80. Les moins jeunes se souviennent peut-être de Reagan et son programme de bouclier antinucléaire (guerre des étoiles). Eh bien c’était justement en mars 1983 !

Bref, cette œuvre musicale rendra célèbre Righeira à travers le monde. Ce groupe, formé de Stefano Righi et Stefano Rota (d’origine espagnole), deux anciens copains d’école natifs de Turin, rééditera avec No Tengo Dinero (je n’ai plus d’argent) [à la vidéo en dessin animé très moderne pour l’époque et très « stylé » par ailleurs].

Code du travail – Vers la prohibition ?

« L’anticapitaliste » est l’hebdomadaire du Nouveau Parti
Anticapitaliste; avant il s’agissait de « Tout est à nous » mais les
objectifs ont été réduits à la baisse. On peut y trouver un article
assez fascinant qui fait une apologie de l’alcool, qui est d’ailleurs dans le même esprit que celui du New York Times qui appelait à supprimer la « prohibition sur le cannabis »…

Attention, il faut s’accrocher car l’on pourrait croire l’article
directement écrit par le service marketing de l’industrie de
l’alcool…

Code du travail – Vers la prohibition ?

Jusqu’à présent, le code du travail stipulait qu’« aucune boisson
alcoolisée autre que le vin, la bière, le cidre et le poiré n’est autorisée sur le lieu de travail ». Voilà que ça change…

Un décret publié jeudi 3 juillet au Journal officiel ajoute un alinéa,
selon lequel « lorsque la consommation de boissons alcoolisées » est «
susceptible de porter atteinte à la sécurité et la santé physique et
mentale des travailleurs », l’employeur peut prendre des mesures par « le règlement intérieur ou, à défaut, par une note de service ».

« Ces mesures, qui peuvent notamment prendre la forme d’une
limitation, voire d’une interdiction de cette consommation, doivent
être proportionnées au but recherché », précise le texte.

Défendre la vie collective

Cette nouvelle attaque au code du travail va renforcer les entreprises
qui avaient inscrit l’interdiction totale de l’alcool au travail. Sous
prétexte de sécurité ou de protection de la santé, on assiste en fait à une offensive prohibitionniste.

Au moment ou les salariés en souffrance consomment des psychotropes à un niveau record dans notre pays, l’interdiction de l’alcool en entreprise vise à supprimer les derniers endroits de convivialité, les fameux pots de fin de semaine ou d’événements familiaux.

La stratégie patronale est bien d’exclure de l’entreprise tous les
moments où l’on n’est pas au travail, pris dans la concurrence entre
salariéEs et sous la surveillance de la hiérarchie, directe ou
informatisée. Il nous faut défendre ces espaces favorables à la vie
collective en entreprise, car la lutte contre l’alcoolisme ne passe
surtout pas par la clandestinité ni par les leçons de morale.

Jett Aelys

Peut-on faire plus ultra-libéral que ces dernières lignes de refus de
l’interdiction et de la morale? D’ailleurs, ces thèses sont en
opposition historique complète avec le mouvement ouvrier de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle.

Quant au reste, faire l’apologie de l’alcool comme prétexte à la fête,
la convivialité, voire la lutte… Que dire? On a là la négation non
seulement du caractère destructeur de l’alcool, mais aussi de sa
dimension mensongère. Car là où l’alcool coule à flots, et notamment
dans ces fameux « pots » que l’article défend, on est dans le règne de
la légèreté qui n’engage à rien, de l’hypocrisie.

Imaginer comme le fait l’article que l’entreprise n’a aucun contrôle
lorsque les gens boivent est littéralement aberrant. C’est au
contraire là où l’entreprise a le plus de contrôle. Et s’il y a
interdiction, c’est que l’alcool envahit tous les domaines de la vie,
la société s’effondre et l’alcool s’immisce partout, il est devenu banal et acceptable.

Les entreprises sont en panique parce que les choses vont trop loin.
Mais comment pourraient-ils en être autrement? Le sens de la vie
s’enfuyant, l’alcool renforce sa présence, alors qu’en arrière-plan,
la société française, dénaturée et rongée par l’individualisme, ne
reconnaît plus de normes, toute règle est considérée comme un obstacle à la liberté individuelle, censée être absolue.

Le New York Times appelle à légaliser le cannabis

La marijuana doit être légale aux États-Unis: voici la conclusion à
laquelle est arrivée le New York Times. Il s’agit d’un quotidien fondé
en 1851, plutôt lié au parti démocrate, historiquement très important et employant plus de 1000 personnes, avec un tirage d’environ
1,2 million d’exemplaires, etc.

Autant dire que ce parti pris ne représente pas rien, surtout que
sa prise de position a été publiée ouvertement dans un éditorial, ce 26 juillet 2014. C’est un pas en avant vers la libéralisation de cette «
drogue douce » au nom de la liberté de l’individu et des lois du
marché qui vont avec.

L’argumentation du quotidien est simple : puisque le tabac et l’alcool
provoquent plus de dégâts – le journal mentionne la santé, l’impact sur la société ainsi que la justice – et que c’est légal, alors donc il
faut légaliser le cannabis. C’est une argumentation illogique, car on
devrait plutôt penser qu’il faut supprimer le tabac et l’alcool…

Aussi trouve-t-on d’autres arguments bidons du même genre. Ainsi, la légalisation du cannabis serait un acte anti-raciste. En effet, les
trafics illégaux sont le fait des populations les plus pauvres et
légaliser le cannabis ne les placerait plus dans le viseur de la
justice. On peut lire dans l’éditorial:



 Les coûts sociaux des lois sur la marijuana sont vastes. Il y a eu
658 arrestations pour possession de marijuana en 2012, selon les chiffres donnés par le FBI, en comparaison avec 256 000 arrestations pour la cocaïne, l’héroïne et ses dérivés.

Pire même, le résultat est raciste, frappant de manière
disproportionnée les jeunes noirs, gâchant leur vie et donnant
naissance à de nouvelles générations de criminels.



Au lieu de dire qu’il faut prendre l’argent aux riches et construire
des écoles, on a donc la solution miracle que serait le commerce du
cannabis…

Le terme de « commerce » n’est pas employé par l’éditorial, bien
entendu. Il se contente de se concentrer sur la prohibition,
assimilant la situation actuelle à celle ayant existé quant à l’alcool
entre 1920 et 1933. L’éditorial s’intitule d’ailleurs « Annuler de
nouveau la prohibition » et commence de la manière suivante:


« Il a fallu 13 années aux Etats-Unis pour reprendre ses esprits et mettre un terme à la prohibition, 13 années au cours desquelles les gens ont continué à boire, de sorte que des citoyens respectueux de la loi sont devenus des criminels et que les syndicats du crime ont émergé et prospéré.

Cela fait plus de 40 ans que le Congrès a adopté l’interdiction
actuelle du cannabis, infligeant un grand préjudice à la société
simplement pour interdire un produit beaucoup moins dangereux que l’alcool. Le gouvernement fédéral devrait dépénaliser le cannabis. »


L’éditorial se fait ainsi le fer de lance d’une tendance déjà
présente. Il y a deux États ayant déjà légalisé le cannabis, celui de
Washington et celui du Colorado. Et les ¾ des autres États ont pris
une direction comme légaliser l’usage thérapeutique ou réduire les
peines.

Un autre argument, qui se veut « réaliste », est que le cannabis
n’amène pas à d’autres drogues dites dures et qu’il n’y a pas d’impact
sanitaire, à part pour les jeunes, aussi suffit-il d’autoriser, selon
l’éditorial, le cannabis à partir de 21 ans.

Pour contribuer à cette mise en place, le quotidien publiera des
articles à ce sujet et appelle à des réactions pour et contre.
Histoire d’apparaître comme « démocratique ».

Car c’est tout de même toute une histoire que de se la jouer «
réaliste », moderne, anti-raciste, soucieux des gens, tout cela pour
légaliser une drogue et le marché qui va avec. La vérité est pourtant
fort simple: la société américaine, comme la française, est dénaturée
et pourrie par le capitalisme.

Les gens s’enfuient dans des paradis artificiels, comme les drogues ou
les religions, et le New York Times préfère que ce soit dans les
drogues. Car il est bien beau de présenter le cannabis comme «
relaxant », mais c’est une image d’Épinal mise en avant notamment par Bob Marley. En réalité, le cannabis ralentit le cerveau et casse
l’esprit, il engourdit, quand il ne rend pas franchement parano.

Légaliser le cannabis n’est pas la solution, c’est littéralement une
faillite culturelle, c’est reconnaître que la société n’a rien à
proposer et que chacun peut partir s’isoler dans son petit monde…

Le point de vue de la présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis

Voici un « chat » tenu par Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, datant du début du mois et publié sur le site du journal gratuit « 20 minutes« . Son point de vue très éloigné de celui de la libération animale, sans parler de la libération de la Terre, aussi y a-t-il lieu de s’y confronter.

Il est intéressant de voir ainsi comment elle parle de « lobbies » pour ne pas avoir à se confronter à l’exploitation animale comme système, et comme elle est partisane du principe comme quoi « Chacun fait comme il veut. On vit dans un monde libre. »

C’est là une apologie de l’individualisme absolument criminel à notre époque de destruction de la planète, et surtout en plus de renforcer l’égoïsme et l’individualisme, cela soutient que les gens choisissent alors qu’en pratique, les valeurs dominantes choisissent pour eux…

Sisiphhe: Quelles sont les principales causes qui poussent une personne à abandonner son animal?

Ce sont surtout des acquisitions ou adoptions irréfléchies. Les gens prennent un animal sur un coup de tête et puis se rendent compte que les animaux, même si c’est un grand bonheur d’en avoir, il y a aussi des contraintes et cela a aussi un coût.

Ils oublient trop souvent que ce sont des êtres sensibles et que nous devons nous en occuper.

Malheureusement, la personne qui veut se débarrasser de son animal trouve toujours une excuse. Parfois, il y a des cas de force majeure. Je pense à ces pauvres personnes âgées, qui doivent se séparer de leur animal en partant en maison de retraite.

Cela fait deux malheureux. Il faut absolument que l’on puisse laisser ces «couples» finir leur vie ensemble.

Maryline: Que faire lorsqu’on voit un chien errant sur la route? Ça arrive souvent à la campagne. Le refuge près de chez moi ne prend pas directement les animaux trouvés sur la voie publique.

Il faut en effet qu’il passe par la case fourrière où l’animal sera identifié. Il faut plusieurs jours pour essayer de retrouver l’animal et avertir le maitre par lettre recommandée. D’où l’importance quand vous déménagez de bien avertir l’ICAD (fichier d’identification des carnivores domestiques) de vos nouvelles coordonnées sinon si vous perdez votre compagnon, et il n’y aura aucun moyen de le retrouver. Si personne ne vient le chercher il sera envoyé dans un refuge où on tentera de le faire adopter.

Si vous l’emmenez chez un vétérinaire, celui-ci essaiera de lire la puce ou le tatouage pour tenter de retrouver les maitres (c’est gratuit).

N’hésitez pas à dire au refuge de vous prévenir si personne ne souhaite le récupérer. On n’est jamais assez prudent.

Vanbot87: L’émission «30 Millions d’Amis» va-t-elle continuer à être diffusée à la télé à la rentrée?

Ouiiiii! Grâce à la fidélité de nos téléspectateurs, on fait de supers scores d’audience! Nous sommes reconduits tous les dimanches pendant 45 min à partir de 12h45 sur France 3.

Mais nous sommes toujours sur des sièges éjectables. Alors si vous voulez que l’émission continue, soyez au rendez-vous! Sinon, nous serons «abandonnés». L’émission a 39 ans et on espère fêter nos 40 ensemble! Je compte sur vous tous!

Ombeline: J’ai recueilli il y a deux jours un chien setter anglais mâle de deux ans et demi. Il est très doux mais très peureux. Il sursaute toute la journée au moindre bruit, a peur de tout (bruit, autres animaux…). Dès que je le laisse en liberté dans le jardin et que je veux le rentrer il se cache sous un buisson. Il était auparavant dans un chenil au fond d’un jardin avec d’autres chiens et a certainement été battu… Que puis-je faire pour lui redonner confiance?

C’est malheureusement le sort de ces animaux qu’on recueille. Ils ont eu un passé douloureux, n’ont plus confiance en l’homme et pensent que c’est trop beau pour être vrai d’avoir une personne aimante qui leur veut du bien. C’est donc un long processus de réadaptation au bonheur.

Il faut beaucoup de patience, de compassion et d’amour. Il vous sera à jamais reconnaissant quand il retrouvera la confiance. On peut aussi se faire aider par un comportementaliste ou aller avec lui dans des cours collectifs d’éducation, certaines mairies le font gratuitement. Le fait de trouver d’autres copains pourra l’aider. Dans tous les cas, il est jeune tout se passera bien.

Julie: Bonjour. L’animal n’est plus reconnu comme un meuble dans le code civil. Qu’est-ce que ça va changer?

Attention, ce n’est pas gagné! Les députés l’ont voté en première lecture mais déjà, les lobbies se mobilisent fortement pour faire échouer ce changement dans le Code Civil.

On doit rester mobilisés et interpeller nos députés, signer la pétition sur le site de «30 Millions d’Amis». On ne peut pas continuer à nier l’évidence que l’animal est un être vivant et sensible.

C’est primordial pour changer le statut de l’animal qui n’est plus un bien meuble. La Fondation se porte partie civile dans de nombreux procès de maltraitance. Si on veut que des peines plus lourdes soient appliquées il faut que les magistrats puissent appliquer la loi avec plus d’audace. Ce sera le cas avec ce nouveau statut.

Toutefois il faut être conscient que les activités comme la chasse, l’élevage, et même la corrida, sont régis et encadrés par soit le Code pénal, rural ou environnemental.

Cela ne changera rien pour ces cas de figure. Seule la mobilisation de l’opinion publique pourra à terme faire changer les choses. Il faut donc déjà remporter une première victoire…et ce n’est pas évident!

Alison: Faut-il être végétarien pour aimer les animaux? 

Chacun fait comme il veut. On vit dans un monde libre. Mais moi qui ne mange pas de viande, je me demande comment on peut toujours en ingurgiter après avoir vu l’horreur des élevages intensifs, des gavages d’oies etc. Cela me parait évidemment antinomique avec l’amour que l’on porte aux animaux.

Gaétane: A quand une vraie politique de responsabilisation des propriétaires d’animaux? A quand l’identification obligatoire, sans parler de la stérilisation?

L’identification EST obligatoire, voir la question ci-dessous. Il FAUT continuer à sensibiliser, notamment les plus jeunes au respect de l’animal.

La stérilisation doit être généralisée pour que les gens ne fassent pas reproduire leurs animaux afin d’arrondir leurs fins de mois!

Surtout les chats, un couple de chats peut en 4 ans reproduire 25.000 chats! Il faut qu’il y ait une vraie politique de stérilisation. Nous établissons à la Fondation des partenariats avec les mairies afin de stériliser les chats et aidons les structures à le faire.

Julien: Abandonner c’est mal, on le sait tous. Mais comment bien agir si l’on souhaite malgré tout se séparer de son animal? Quelles sont les meilleures options selon vous?

Il n’y a pas de «meilleure option» c’est toujours un drame pour un animal qui a connu la douceur et l’amour d’un foyer de se voir rejeter. Il faut que chacun prenne ses responsabilités et tente de replacer l’animal dans la famille ou auprès d’amis.

Ensuite, en dernier recours, avoir le courage de l’emmener dans un refuge où on établira une fiche pour dire qu’il aime ou non les chats, qu’il est sympa avec les enfants, a besoin d’un jardin etc.

On pourra ainsi lui trouver un foyer approprié. Le pire, c’est de le jeter à la rue, c’est de la cruauté punie par la loi: passible de 2 ans de prison et 30.000 Euros d’amende. Encore faut-il que l’on attrape le coupable…

Chats et chiens doivent obligatoirement être tatoués ou pucés pour que l’on puisse retrouver le maitre. Mais malheureusement, la cruauté veut que certains n’hésitent pas à couper l’oreille du chien pour que l’on ne puisse pas les retrouver.

Vous verrez beaucoup de chiens à l’oreille coupée dans les refuges, ou qui ont été incisés pour leur enlever la puce. C’est horrible!

Marie: Que deviennent les animaux abandonnés la plupart du temps? Le pourcentage de ceux qui arrivent jusqu’à la SPA n’est-il pas faible par rapport à ceux qui finissent juste morts de faim, de soif ou écrasés?

La Fondation est partenaire de 300 refuges en France. Notre mot d’ordre est de n’aider que les refuges qui n’euthanasient pas les animaux. On a même une opération «doyens», le plus vieux de chaque refuge a droit a une belle niche et nous prenons à notre charge tous les frais vétérinaires lorsque quelqu’un l’adopte.

Ceci afin d’encourager l’adoption des plus vieux, pour qu’ils aient une belle fin de vie, auprès de personnes aimantes. Le public est de plus en plus sensibilisé au fléau des abandons grâce à nos campagnes chaque année et lorsqu’ils voient un animal à l’abandon, ils ont le reflexe de l’emmener dans un refuge où les bénévoles sont toujours là pour le prendre en charge.

Pierre: Ne serait-il pas souhaitable de revenir à une taxe payée par les propriétaires de chien?

Cela existe en Allemagne et dans certains pays européens. Mais les Français sont toujours réfractaires aux taxes en tous genres!

Il faut surtout responsabiliser les maitres de chiens et de chats, ce sont des êtres vivants et sensibles et non des produits de consommation. Les peines contre la maltraitance doivent être appliquées pour dissuader les maitres d’abandonner leur animal.

Christine: J’ai deux chiens. Lorsque je cherche un camping ou une location je me retrouve confronté  (de plus en plus) au fait que les loueurs ne veulent plus d’animaux. Comment faire?

Il vous faut commander le kit vacances pas bêtes sur le site de la Fondation, c’est gratuit et vous aurez toutes les infos indispensables.

Il y a aussi l’appli gratuite de «30 Millions d’Amis» qui, par géolocalisation, vous indique plages, hotels, campings, gîtes etc. qui acceptent les animaux. Vous trouverez les noms des pensions aussi.

Vous avez aussi une bourse d’entraide où les internautes peuvent se contacter pour offrir leurs services de garde d’animaux à titre d’ «échange» (« Je pars en vacances tu me gardes mon chat, tu pars en vacances, je te garde ton chien »).

Vincent: Nous possédons actuellement six chats (stérilisés) et un chien. Depuis environ un an, une jeune chatte qui n’appartient à personne du quartier et qui a trouvé refuge dans un fossé bordant notre terrain, vient se nourrir chez nous. Elle est impossible à attraper, très méfiante, assez sauvage et vient justement d’accoucher de quatre chatons. Que pouvons-nous faire pour les attraper et les stériliser et à la charge de qui?

Le mieux c’est de trouver un refuge dans le coin qui pourra venir avec une cage pour les attraper, ils ont l’habitude avec les chats sauvages. Mettez-vous aussi en rapport avec un veto du coin qui pourra placer les chatons et surtout les stériliser. Il y a des «Ecoles du Chat» qui s’occupent de ces cas peut être en avez vous à côté ce chez vous. Sinon appelez la Fondation qui aide ces structures en prenant en charge les frais de stérilisation etc..

« (r)évolution des «objets» »

Le 27 septembre à Paris aura lieu un rassemblement « unitaire » sous le mot d’ordre de « (r)évolution des «objets» », à l’appel des « Forces Unies pour les Droits des Animaux ». On trouvera ici une page pour cet appel et ici une sorte de vidéo manifeste reflétant le point de vue du « mouvement FUDA ».

Les mots d’ordre du rassemblement sont :

« – Nous demandons une évolution SIGNIFICATIVE du Statut Juridique de l’Animal.

– L’abandon pur et simple du statut de bien meuble pour les Animaux.

– La création d’une nouvelle catégorie:
«Individu non Humain, Vivant et Sensible» distincte des «personnes» et des «biens»

– Une cohérence favorable aux Animaux entre code Rural, code Pénal et code Civil.

– Un renforcement des peines contre tout acte de maltraitance envers un Animal. »

C’est une sorte d’initiative idéaliste, le rassemblement visant à remettre une lettre au Président de la République François Hollande et à Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agro-alimentaire et de la forêt, que voici :

« Monsieur le Président, monsieur le ministre,
aussi incroyable que cela puisse paraître, en 2014, les animaux ne sont toujours pas considérés comme des êtres vivants, mais comme des biens meubles, autrement dit des objets!

Cette définition datant de 1804 n’a jamais été révisée
malgré l’existence d’une Déclaration Universelle des Droits des Animaux, proclamée solennellement à Paris le 15 Octobre 1978 à la maison de l’UNESCO.

Je m’associe donc à la demande de la Fondation 30 Millions d’Amis, du mouvement International FUDA et de toutes les associations de protection animale œuvrant en ce sens, de faire évoluer le régime juridique des animaux et demande au législateur de retirer l’animal du droit des biens et de créer dans le Code civil, à côté des “Personnes” et des “Biens” une troisième catégorie pour les “Animaux”.

En ce sens, je soutiens la proposition visant à modifier l’intitulé du Livre II du Code civil comme suit : “Des animaux, des biens et des différentes modifications de la propriété” avec un Titre 1er “Des animaux” où il devra être spécifié que l’animal est un être vivant et sensible.

Monsieur le président de la République, monsieur le ministre de l’Agriculture, j’attire votre attention sur les dérives cruelles et insensées dont des milliers d’Animaux sont victimes chaque jour dans le monde et dans notre pays, faute d’une législation laxiste à leur égard et d’une vide juridique sur leur statut.

Monsieur le Président, monsieur le ministre, je compte sur votre bon sens et votre humanité et vous adresse ma plus profonde gratitude pour l’intérêt que vous porterez à mon appel.

Veuillez agréer, monsieur le Président de la République, monsieur le ministre de l’agriculture, mes salutations Respectueuses. »

Aussi honorable que soit la lutte en faveur des animaux, il y a ici plus d’illusions qui sont diffusées qu’autre chose. L’initiative nie que l’exploitation animale est un système et que l’anthropocentrisme est toute une vision du monde… Cela ne peut pas aboutir à quelque chose de productif.

L’armée des douze singes ou comment caricaturer les activistes

[Voici un article publié sur l’ancêtre de LTD, à savoir VeganRevolution. L’article date d’avril 2006.]

L’armée des douze singes est un film de Terry Gilliam datant de 1995, le scénario est repris du film La jetée, de Chris Marker. Dans ce film on retrouve l’atmosphère oppressante de Brasil, que cet ancien Monty Python avait déjà réalisé. Sauf que là, les partisans de la défense animale et de la protection animale sont caricaturés au possible.

Tout le scénario du film de Gilliam part en effet du principe (nouveau par rapport à La jetée) que les défenseurs des animaux sont des marginaux totalement à l’écart de la société, pratiquant des actions clandestines parallèlement à une façade faussement sympathique de « hippies défenseurs des animaux ».

Dans le film le chef de « l’armée des douze singes », un groupe de défense animale, est joué par Brad Pitt, fils d’un scientifique millionnaire pratiquant l’expérimentation animale. On le voit la première fois dans un asile de fous, ne cessant de s’exciter et de faire des gestes saccadés, tenant un discours « typiquement gauchiste » (les vrais fous sont à l’extérieur, le monde est une prison).

Naturellement dans ce premier passage les animaux ne l’intéressent pas; quand on le retrouve quelques années plus tard on voit que sa rébellion se situe surtout contre son père, qu’il veut enlever avec l’armée des douze singes pour le placer dans un zoo dont on aura libéré des animaux.

Les défenseurs des animaux sont ainsi de doux dingues parfois très dangereux, notamment quand ils libèrent des lions et des girafes en pleine ville, ce qui est une grave caricature des libérations comme celle faite par le front de libération des animaux.

A la fin du film on comprend que Bruce Willis s’était trompé quand il avait cru que ces « écolos » menés par Brad Pitt voulaient exterminer la race humaine par un virus pour la livrer aux animaux. Il s’agissait d’un responsable de labo devenu fou.

Mais c’est trop tard pour que le spectateur n’ait pas acquis une foule de préjugés à l’encontre d’une culture « folklorique » et « potentiellement dangereuse ». Le réalisateur de Brazil a bien assimilé la culture du type Hollywood et son idéologie opposée aux idées progressistes, contribuant par ce film à donner une image misérable de la libération animale.

Quelques questions à Robyn Arouty et à son hommage à Dukey

Voici une interview de la photographe qui a réalisé une série de cliché sur Dukey, le chien malade du cancer, pour son dernier jour. Nous avons parlé de ces photographies il y a peu de temps.

Bien entendu, il n’est pas question d’être obligé d’apprécier sa vision des choses ou d’être d’accord avec tout, cependant c’est un thème important et c’est bien de connaître les différentes approches, les différents points de vue, qu’ils soient bons ou mauvais!

1. Vous photographiez depuis cinq ans les gens et leurs « animaux de compagnie ». Comment arriver à cela, et quelles sont les impressions qui en découlent?

J’étais psychothérapeute dans mon ancienne vie. Il y a environ 7 ans, je suis allée en congé sabbatique afin de poursuivre une carrière avec plus de créativité. Je suis une photographe et une graphiste autodidacte.

Peu de temps après, j’ai commencé le bénévolat au refuge local de contrôle des animaux de Houston, j’ai amené mon appareil photo un week-end pour prendre des photos des bénévoles et des chiens qu’ils promenaient. J’ai posté quelques photos sur facebook cette nuit-là. Les demandes pour photographier les gens avec leurs animaux de compagnie ont commencé à affluer. Six semaines plus tard, j’avais une carrière à temps plein que je n’avais jamais planifié. Je suis très chanceuse. Je n’ai jamais regardé en arrière.

2. Qu’est-ce qui rend si marquant les moments spéciaux entre les humains et les animaux,  selon vous?

Chaque moment avec nos animaux de compagnie est spécial. Je crois qu’ils viennent ici pour nous enseigner des leçons. Chacun a une mission, tous conçus pour nous servir en quelque sorte. Lorsque leur mission est terminée, il est temps pour eux de s’en aller. La mission de Dukey a impliqué d’enseigner à des millions de personnes sur l’amour et la compassion et la dignité envers les animaux. Pour les débutants de toute façon … LOL.

3. Vous avez recueilli des fonds pour la communauté de sauvetage de chiens de Houston. Comment pensez-vous que les artistes devraient aider au sauvetage des animaux? Connaissez-vous le projet « Act of dog »?

L’art nous touche avec précaution sur le plan émotionnel. C’est l’espace brut que nous pouvons éduquer et informer. J’ai toujours vu mon entreprise de photographie en tant que plate-forme pour les causes pour lesquelles je me préoccupe profondément.

« Act of dog » de Mark Barone est incroyable et j’ai apprécié de voir dans quelle mesure il est allé loin dans le projet.

Honnêtement, je pense que non seulement les artistes, mais tout le monde devrait aider jusqu’à ce que nous n’ayons plus ces problèmes.

4. Les photographies pour « Je suis mort aujourd’hui » ont produit de nombreuses réactions. C’était comme si la compassion avait été ouvertement montrée. Qu’en pensez-vous?

Nous n’avions pas réalisé à ce moment-là, bien sûr, mais l’histoire de Dukey a créé cette belle tribune pour les gens afin de partager des histoires sur leurs animaux de compagnie adorés qui ont péri.

Nous avons lu beaucoup de commentaires dès les premières 48 heures après que l’histoire ait été publiée, mais avec tous les partages et toutes les histoires proches, cela a été au-delà de tout ce que nous pouvions imaginer.

Photographier et documenter Dukey ce jour-là a vraiment donné le pouvoir à des gens pour trouver un moyen de faire face et soulager la douleur de laisser partir un animal de compagnie en les célébrant pendant qu’ils sont encore là.

La plupart des gens sont tellement accablés de tristesse lorsque leur animaux tombent malades, ils ne pensent pas à la célébration, et encore moins à le photographier.

5. Pour nous, le véganisme va automatiquement avec le soutien aux refuges, et nous pensons aussi que les humains actifs dans les refuges devraient logiquement devenir végans. Quel est votre point de vue ici?

Je suis d’accord.

« Dancing with tears in my eyes »

Puisqu’il a été parlé de « Vamos a la playa », cela vaut le coup d’oeil de regarder la vidéo d’un autre « tube » de la même époque, Dancing With Tears In My Eyes (« Dansant avec des larmes dans les yeux »), datant de 1984.

Le thème y est pareillement le risque d’une explosion nucléaire ; si en l’occurrence, c’est d’une centrale qu’il s’agit dans la vidéo (de manière évidemment très simplifiée), il faut se souvenir de la menace d’une guerre nucléaire entre les USA et l’URSS.

Voici le texte de la chanson du groupe « Ultravox ».

Dancing with tears in my eyes
Weeping for the memory of a life gone by
Dancing with tears in my eyes
Living out a memory of a love that died
Dansant avec des larmes dans les yeux
Pleurer le souvenir d’une vie passée
Dansant avec des larmes dans les yeux
Laisser de côté la mémoire d’un amour mort

It’s five and I’m driving home again
It’s hard to believe that it’s my last time
The man on the wireless cries again
It’s over, it’s over
Il est cinq heures et je rentre à la maison de nouveau
C’est difficile de croire que c’est ma dernière fois
L’homme à la radio pleure encore
C’est fini, c’est fini

It’s late and I’m with my love alone
We drink to forget the coming storm
We love to the sound of our favourite song
Over and over
Il est tard et je suis seul avec mon amour
Nous buvons pour oublier la tempête qui arrive
Nous nous aimons sur l’air de notre chanson préférée
Encore et encore

It’s time and we’re in each others arms
It’s time but I don’t think we really care
C’est l’heure et nous sommes dans les bras l’un de l’autre
C’est l’heure mais je ne pense pas vraiment que cela nous préoccupe

L’aspas sur Nicolas Vanier

Voici deux citations de documents de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages. Elles sont intéressantes, parce que leurs limites sont flagrantes. Nicolas Vanier n’a jamais pu avoir l’air sympathique pour des personnes s’intéressant à la Nature.

La question n’est pas simplement qu’il soutient les chasseurs ou qu’il en est, dans ses documentaires il présente clairement la chasse comme faisant partie du cycle naturel de la vie, avec toute la mystique du rapport à l’animal tué, etc.

Le principe même de l’explorateur qui est colonial, conquérant ! Un explorateur, historiquement, ce n’est pas un scientifique visant à renforcer les connaissances humaines et à protéger Gaïa… Cela devrait être le cas, mais en attendant historiquement on en est très loin !

Quant à la seconde citation plus précisément, elle n’est pas claire voire franchement incompréhensible, les élevages sont soutenus afin de soutenir les animaux encore sauvages ce qui n’est pas cohérent, et le fait que deux chiens aient été tués directement, froidement, et que cela ne soit même pas commenté dans le communiqué, donne un ton encore plus étrange au tout.

Mais tout cela tient au fait de se focaliser sur Nicolas Vanier et d’y chercher des choses qu’il n’a par définition jamais pu représenter…

« Pour 65 % des adhérents de l’ASPAS [en 2012], Nicolas Vanier se sert de l’image sympathique de l’explorateur pour suivre une carrière médiatique et opportuniste. Car derrière cette image se cache un fou de chasse, prenant des positions anti-écologistes révoltantes.

Soutien au lobby des chasseurs de phoques, affirmations anti-scientifiques, comme dans son film « Le dernier trappeur » (« il n’y aurait pas tant d’animaux s’il n’y avait pas de chasseurs »…), conditions de tournage déplorables pour les bêtes sauvages et domestiques exploitées dans son film « Loup », construction d’un camp touristique sur une zone protégée du Vercors, attaques de ses chiens de traîneau sur des animaux…

Ces deux personnages si opposés, le héros et l’imposteur, recevront leur trophée avec les compliments de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages. »

Conte de Noël sanglant chez Nicolas Vanier

Vassieux-en-Vercors, vendredi 13 décembre [2013].

Une fois de plus, les chiens du célèbre cinéaste s’échappent, font des ravages dans un troupeau de brebis et reviennent ensanglantés. Pour l’ASPAS, qui a déjà épinglé les opinions anti-loup et anti-écologistes de Vanier, cette récidive est un peu forte.

En juin 2012, dans cette même bergerie du Vercors (Drôme), six brebis et cinq agneaux avaient déjà été tués par les chiens de traîneau de Nicolas Vanier. L’éleveur, Serge Gémard, découvrant le carnage, avait abattu les deux chiens fugitifs dans la bergerie même.

Et des promesses avaient été faites. Mais cela n’a visiblement pas suffi, une enquête est en cours pour préciser les faits. C’est une responsable du domaine de Nicolas Vanier qui a donné l’alerte en voyant ses chiens revenir d’une fugue maculés de sang.

Déjà, la construction du camp touristique du cinéaste sur une zone protégée du Vercors avait interpellé l’ASPAS sur les agissements du personnage.

De plus, ses positions en faveur de la chasse au phoque ou des tirs au loup, entre autres, lui ont valu de recevoir de l’association le « Trophée de Plomb 2012 », suite à un vote impressionnant de 65 % des adhérents.

Pour les membres de l’ASPAS, Vanier est un opportuniste qui se sert de l’image sympathique des explorateurs pour asseoir sa carrière, mais sans respect réel pour la nature qu’il exploite dans ses productions.

À l’heure où les éleveurs se plaignent des dégâts du loup, où les protecteurs de la nature se font menacer physiquement par les responsables syndicaux de la filière ovine, il y a de quoi se poser des questions.

Il est temps de rappeler que les chiens divagants font bien plus de dégâts que les loups, et que 500 000 brebis de réforme sont abattues et brûlées chaque année, chiffre sans commune mesure avec les dégâts des loups.

Enfin, l’ASPAS rappelle que les troupeaux victimes d’attaques ne sont généralement pas suffisamment protégés comme la loi l’exige, et qu’ils sont aujourd’hui descendus dans les vallées. Le loup n’est plus d’actualité, il n’y a que les chiens de Nicolas Vanier pour oser entrer dans la bergerie…

John Zerzan répond à la revue VICE

Nous avions déjà posé quelques questions à John Zerzan, le principal théoricien du primitivisme (voir Quelques questions à John Zerzan).

Il a accordé une interview à la revue en ligne Vice, revue se voulant par ailleurs au top de la branchitude et de l’information version hipster. Voici quelques unes des questions et réponses reflétant la pensée de Zerzan, toujours plus « magique ».

VICE : Vous défendez l’idée selon laquelle il faudrait abandonner toute technologie et retourner à un mode de vie inspiré des chasseurs-cueilleurs. Ça vous fait quoi, de discuter avec moi sur Skype ?

John Zerzan : J’étais invité sur un plateau de télévision il y a quelques années, et le présentateur n’arrêtait pas de me dire que pour vivre en cohérence avec ma philosophie, il fallait que j’aille vivre dans une grotte. Je lui avais répondu : « Oui, c’est vrai. Mais dans ce cas nous n’aurions jamais eu cette conversation. » J’essaie de maintenir une connexion avec les autres. Il faut communiquer avec eux, avec la société – le contraire ne me semble pas sérieux.

VICE : C’est la seule chose qui vous retient d’aller vivre dans la nature ?

John Zerzan : J’imagine, même si je dois admettre que comme beaucoup de gens, je suis aujourd’hui domestiqué. J’aime être dans la nature, mais je n’ai pas les ressources pour pouvoir y vivre.

VICE :  Vous avez déjà essayé d’y vivre ?

John Zerzan : Pas vraiment, même si je suis allé plusieurs fois passer quelques jours en montagne.

VICE :  Et quand vous y étiez, vous aviez l’impression de trouver ce qui vous manquait dans la vie d’aujourd’hui ?

John Zerzan : Oui, c’est certain. On se déconnecte pour vivre en osmose avec la nature. C’est une chose de l’écrire, mais il faut également le vivre. Nous ne pourrons jamais procéder à une transition vers un mode de vie de chasseurs-cueilleurs si nous n’apprenons pas progressivement à vivre sans technologie – et à terme, sans civilisation. Ce sont des détails pratiques, mais il faut en tenir compte.

(…)

VICE : Comment convaincre les gens d’abandonner la technologie ?

John Zerzan :  Ça n’arrivera que si les gens finissent par se lasser du nombre toujours croissant de médiations. Tant qu’ils se satisfont d’être des zombies devant leur écran, rien ne se passera. Mais j’espère que les gens finiront par voir ce mode de vie tel qu’il est : triste.

VICE : Quand avez-vous commencé à penser de cette façon ?

John Zerzan : C’est venu progressivement – à partir du moment où j’ai réalisé que la technologie n’était jamais neutre, mais toujours intentionnelle. La Révolution industrielle ne fut pas simplement dicté par des enjeux économiques. Comme l’écrit Foucault, il s’agissait surtout d’imposer une discipline aux autres. J’ai alors commencé à m’interroger, et à me dire que la technologie avait peut-être toujours fonctionné ainsi. Les gens n’y réfléchissent pas encore trop – mais Hollywood si. Regardez Her, regardez Transcendance. Des films commencent à poser ce genre de questions.

VICE : Vous n’avez pas le moindre espoir que le progrès technologique puisse être positif ?

John Zerzan : Non. Je n’y crois pas. Le transhumanisme prétend que plus de technologie, c’est l’assurance du progrès, l’assurance que tout ira bien. Tous les problèmes seront résolus par la technologie, on finira par vivre éternellement. Mais il suffit de regarder où en sont les choses. Nous sommes au cœur d’une crise environnementale et sociétale sans précédent. Ils prétendent que nous sommes tous connectés, mais je crois que dans l’Histoire, nous n’avons jamais été aussi déconnectés les uns des autres.

VICE : Vous voulez que les gens soient connectés, et les trans-humanistes aussi. Serait-il possible que vous rêviez en réalité d’un même monde, que vos utopies convergent ?

John Zerzan :  Peut-être, mais ces gens-là assimilent le cerveau à un ordinateur. Ce n’en est pas un. Ça n’a rien à voir, ce n’est pas une machine, et nous non plus. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est la conscience ; personne n’en a d’ailleurs la moindre idée.

VICE : Il me semble que ce qu’ils entendent par là, c’est que le cerveau est une entité purement physique, comme l’ordinateur. Vous, vous pensez qu’il existe un élément spirituel, impossible à répliquer par la technologie ?

John Zerzan : Ils n’ont rien fait de mieux que de concevoir une machine capable de battre un être humain aux échecs. Mais il s’agit juste de calculer plus vite. En quoi est-ce de l’intelligence, l’expression d’une conscience ? Je me souviens d’un voyage en Turquie – j’ai discuté avec une jeune femme qui m’a dit qu’elle pensait que l’anarchisme vert était avant tout un « mouvement spirituel ».

(…)

VICE : Si la civilisation s’effondre, comment se déroulera le processus de retour à la nature ?

John Zerzan : C’est la principale question. Comment allons-nous vivre ? Nous avons perdu la totalité de nos compétences, comment les acquérir à nouveau ? Il faudra réapprendre à fabriquer des outils en pierre, réapprendre à distinguer les plantes comestibles. Il faudra commencer par réacquérir ces savoirs, sinon nous n’oserons jamais sauter le pas.

Et en dehors de l’apprentissage de compétences oubliées, sera-t-on capable d’apprendre à oublier, justement ? Pourra-t-on oublier ce que sont les étoiles ? Avant, les gens regardaient le ciel et ne savaient pas ce que c’était – le mystère était partout.

Après tout oui, pourquoi les gens auraient besoin de savoir ce genre de choses ? À quoi cela leur sert-il ? Je ne pense pas que ce soit de l’ignorance. C’est tout le contraire. Les chasseurs-cueilleurs savaient décrypter d’autres choses, comme un brin d’herbe. C’était déjà une forme de science.

La Casa, à La Chapelle Glain, a besoin de soutien!

La Casa est un refuge qui a besoin de soutien! Il se situe en Bretagne.

Nous lançons aujourd’hui un appel aux dons solidaires pour aider La Casa à nourrir, entretenir et soigner les animaux du refuge, car bien que l’association La Casa ne souhaite plus accueillir de nouveaux pensionnaires, nous avons encore 250 animaux en charge au refuge plus ceux qui se trouvent en FA ( Hydra, Buk, Rigolo, Argentine, Marquise, Petit Géranium, Charmeur et Gandhi )

Nous ne recevons quasiment plus de dons du fait que nous ne prenons plus d’animaux en charge et ne faisons donc plus de sauvetage, il faut avouer que c’est quasiment uniquement dans ce genre de cas que les dons affluent et que nous nous faisons connaître .

Nous avons également moins de parrainage, depuis le début d’année, plusieurs parrains, marraines ont arrêté leur parrainage, ou ont diminué le montant mensuel qu’ils reversaient ce qui fait moins d’entrée d’argent pour l’association, alors que les dépenses sont quasiment identiques, nous avons eu seulement quelques chats (8) et chiens (2) adoptés depuis le début de l’année.

Nous manquons de croquettes pour chats, de litières, de boites pour chiens et chats, nous avons besoin de vermifuges et anti-parasitaires pour chiens et chats.

La Casa abrite actuellement 34 chiens, 69 chats (10 chats positifs, 34 chats en chatterie principale, 25 chats sauvages ), 7 cochons, 7 moutons, 16 chèvres et boucs, 30 poules, 60 pigeons, un âne et un cheval.

Et tout ce petit monde à besoin de manger, d’être soigné, d’être déparasité, certains enclos doivent être refaits ou améliorés, nous devons acheter du brise-vue pour limiter le stress dans la nouvelle chatterie extérieure par rapport aux chiens … etc.

Aussi c’est un appel aux dons général que nous lançons aujourd’hui pour nous aider à faire face à nos besoins au quotidien, je vous demanderais de partager cet évènement le plus possible et d’y participer suivant vos possibilités.

Paypal : refuge.casa@hotmail.fr
Chèque : à l’ordre de La Casa
Virement possible sur demande par mail refuge.casa@hotmail.fr

Association La Casa
La Delaunière
44670 La Chapelle Glain

A noter qu’à l’adoption, il reste Achille, Jules, Grindsel, Tarzan, Taamin, Black Jack et Lucky!

Des drones pour documenter sur les fermes-usines

C’est une sacrée initiative qu’a pris Will Potter, un activiste américain, à l’origine notamment du blog Green is the new red (le vert est le nouveau rouge), qui traite de la répression énorme dans son pays contre la libération animale et la libération de la Terre.

Il a décidé d’affronter indirectement la nouvelle loi, notamment prise dans les États de l’Iowa, de l’Utah, de l’Idaho du Missouri (mais la liste va s’agrandir), interdisant de filmer les lieux de l’exploitation animale. Le but de l’Etat est d’empêcher les enquêtes qui alertent l’opinion publique.

Pour cette raison, il a fait appel pour survoler les zones des fermes-usines au moyen… de drones. Il a déjà tellement de dons que deux seront opérationnels, avec même les éleveurs annonçant déjà qu’ils tireraient dessus.

Bien entendu, et malheureusement, les drones ne pourront pas tout voir, mais il existe une caractéristique importante aux Etats-Unis, avec les « feedlots », les parcs d’engraissement. Ces fermes-usines sont tellement massives qu’elles façonnent l’environnement de manière terrible.

En voici quelques exemples, avec des photos impressionnantes montrant des zones de déchets dans ces « feedlots ».




Précisons tout de suite que la situation est différente en France. Tout d’abord, les drones sont considérés légalement comme des « aéronefs qui circulent sans personne à bord » et il y a toute une législation à ce sujet, et encore plus en cas de prises de vue, il faut faire des demandes et de nombreuses déclarations (comme celle-là notamment), bref ce n’est pas trop possible concrètement….

Car, surtout, l’exploitation animale est bien cachée en France. Quiconque a roulé en voiture dans des zones industrielles ou sur des « routes de campagne » sait que ces grands hangars ne révèlent pas grand chose à leur apparence.

Ainsi, même si on regarde les photos satellites de google pour étudier les zones où se trouvent des élevages, des abattoirs, etc., il n’y a rien de frappant, rien de marquant, ce sont des endroits « neutres ». Sans nul doute il y a ici une étude, une réflexion à faire, sur cette architecture discrète de l’exploitation animale.

Dukey, un ami

Quand on partage sa vie avec quelqu’un, on peut parfois faire face à sa disparition suite à une maladie. C’est un moment très difficile, bien entendu, et on essaie de faire au mieux.

La photographe américaine Robyn Arouty était allée rendre visite à une amie travaillant également dans un refuge et elle a assisté à un moment de ce type, un moment très particulier.

Elle a publié ces photos, en ajoutant une légende, indiquant en quelque sorte ce que Dukey pouvait penser. Dukey était atteint d’un cancer des os, un ostéosarcome, qui avait déjà abouti à l’amputation d’une patte. La maladie avait un stade vraiment trop avancé et cependant, le départ de Dukey a été organisé de telle manière à l’honorer et lui faire plaisir.

On peut retrouver les photos de Robyn Arouty sur son site, ici il y a son facebook. Elles ont été publié il y a quelques jours et elles ont frappé les esprits et les coeurs.


Et j’ai mangé plein de hamburgers. On a fait la fête.


Et j’ai ri.


Et j’ai pensé à quel point cet endroit allait me manquer.


On a fait des blagues.


On a gardé notre sérieux parfois.


Mes voisins sont venus me voir. Ils sont jumeaux. Quand on leur a offert un de mes hamburgers, l’un d’eux a répondu: «Non merci. Je ne veux rien prendre à Dukey.»


Kristen est venue me voir. Elle n’arrête jamais de rire. Elle est ma toiletteuse. Et mon amie.


Alors qu’on attendait le vétérinaire, Kristen a dit qu’on allait se promener. Puis quelqu’un a dit: «Et si on allait jouer au parc à eau en bas de la rue?» Et on y est allés!


«Tu sais que tu vas me manquer?»


«Et toi aussi, hein?»


«Prends soin de ma famille.»


« Tu m’entends? C’est tout ce que je veux! »


On était bien mouillés.


On a ri.


Ça nous a fait un bien fou.


On a brisé les règles.


J’écoutais les enfants jouer à l’horizon. Et pensé à mes deux bébés à la maison. J’adorais les protéger.


Je me suis relaxé.


Je n’ai pas eu mal. Même si la tumeur avait beaucoup grossi.


Je me suis senti aimé.


J’ai dit au revoir à mon amie Kira.


Je n’ai pas dit adieu. J’ai dit à la prochaine.


J’ai eu de la chance. Tu adores que je te regarde. Je n’arrêterais jamais.


À tout jamais, Dukey.

Que pouvait-on attendre de Nicolas Vanier?

Nicolas Vanier en prend littéralement plein la gueule en ce moment. Les chiens récupérés de son « camp » étant dans une situation de santé très mauvaise, les critiques fusent, et même les médias traditionnels y vont « cash ».

Même Le point y va carrément d’un :

L’odieux business canin de Nicolas Vanier

Le camp qui porte le nom du célèbre explorateur a fermé pour des raisons d’hygiène et de sécurité, laissant orphelins 61 chiens en mauvaise santé.

Mais comment être étonné ? Et en quoi d’ailleurs Nicolas Vanier est-il un « explorateur »? Est-il un scientifique? Non, justement, c’est un aventurier, un explorateur qu’on s’imagine qu’il y a en eu de par le passé. En fait, le fond du problème est qu’ici certains ont oublié trop vite l’idéologie typique du 19e siècle de l’explorateur – aventurier, dont « Indiana Jones » et « Lawrence d’Arabie » sont des exemples connus.

Nicolas Vanier ne doit même pas comprendre ce qu’on lui reproche. Car ce qui compte derrière, ce qui est essentiel, c’est la question de la Nature. Or, Nicolas Vanier en a une vision tout ce qu’il y a de plus traditionnel, avec en gros la conception selon laquelle la Nature est impitoyable, marquée par la loi du plus fort, etc. C’est d’ailleurs le point de vue typique du 19e siècle, de ces aventuriers et explorateurs…

Nicolas Vanier s’est toujours présenté ainsi comme un baroudeur, un aventurier, un « mec » qui va à l’extrême. Il a la même conception que tous les aventuriers, tous les gens qui font des sports extrêmes, etc. : il veut l’adrénaline, les « grands espaces », etc. Normalement il voudrait des « découvertes », mais désolé c’est trop scientifique tout de même, donc c’est mis de côté…

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si dans les pays nordiques on peut trouver des Français louant des chiens de traîneaux ! C’est ici l’aventure individuelle, associée à l’exotisme, marqué par un goût du pittoresque…

La Nature, d’ailleurs, pour tous ces gens, n’est intéressante que de manière pittoresque, le reste ne compte tout simplement pas.

C’est cela qui explique que Nicolas Vanier est un cynique, et qu’il ne comprend tout simplement rien. Il accuse par exemple les associations de « buzzer » pour se faire de l’argent. C’est pathétique quand on sait le temps et l’énergie qu’exigent de travailler dans un refuge, et cela montre qu’il assimile les refuges à une sorte de casino pour ses membres humains. Mais il est certainement sincère, c’est ça le pire !

Voici ce qu’il dit dans un message sur facebook :

« Ces fausses informations, immédiatement reprises et commentées sur les réseaux sociaux et dans les médias, ont atteint le seul but que s’était fixé cette association : faire parler d’elle et récupérer de l’argent en touchant la sensibilité des gens et en activant des réseaux d’associations et des médias qui auraient dû effectuer les vérifications nécessaires. »

Toute la vision social-darwiniste du monde se reflète ici. Comme chez Nietzsche, les « faibles » tentent d’escroquer les « forts »…

On a la même chose dans son texte « Le Camp Nicolas Vanier ferme ses portes » où il annonce la fermeture du camp.

A une vision « mystique » autour de ses aventures, il ajoute une vision du monde totalement libéral, totalement capitaliste. La Nature ? Il n’en parle même pas… Voici le texte en entier, parce qu’il est totalement représentatif de l’esprit qu’on peut résumer par la formule « aventure + business ».

« La fin d’une aventure …
Le Camp qui porte mon nom va fermer ses portes. Cette décision douloureuse était inévitable.

Je n’ai jamais dirigé cette structure auquel j’ai apporté mon âme, celle de mes voyages, à qui j’ai donné une vision avec le rêve d’en faire un lieu d’échanges, où je voulais que nous transmettions notre amour des chiens et de la nature.

Ceux qui se sont succédé à la direction de ce Camp étaient, comme moi, des passionnés, de chiens, de chevaux, de nature mais pas des gestionnaires.
Pendant cinq ans, le Camp n’a fait que perdre de l’argent, tout en offrant à ceux qui nous faisait l’amitié de venir nous voir du rêve, ce qui était une sorte de contrepartie au temps, à l’énergie, à tout l’argent que nous avons mis dans cette structure pour tenter de la faire vivre et durer.

Par ailleurs, nous étions loin d’imaginer nous retrouver victimes et dépendants de la rigidité des banques qui sont intraitables, ainsi que de l’administration française qui assomme les entreprises de taxes, d’impôts, de prélèvements tout en exigeant de se conformer à une réglementation coûteuse et insupportable pour les petites structures comme la nôtre.

Le gérant, en accord avec les associés dont je fais partie, a donc pris, la mort dans l’âme, la seule décision qui s’imposait : fermer et déposer le bilan.

Pour ma part, je poursuis mes aventures avec mes chiens qui ne sont pas impactés par cette décision sinon qu’ils seront entraînés ailleurs.
Les chiens du Camp, appartenant pour certains aux amis avec lequel nous avons monté ce Camp, seront replacés chez eux et pour quelques-uns dans des structures identiques à la nôtre ou chez des particuliers capables de bien s’en occuper.
Par ailleurs, le Camp indemnisera les clients qui ont déposé des acomptes. En dernier recours, je le ferai moi-même en leur disant combien je suis désolé pour ceux qui avaient prévu de venir nous voir prochainement.

Nous sommes très tristes de devoir abandonner ce rêve pour lequel, croyez-nous, nous avons tant, tant donné.

Je souhaite que dans cette affaire douloureuse, les esprits malveillants se taisent et nous laissent faire le deuil de cette aventure.
Et surtout un grand merci à tous ceux qui nous ont déjà exprimé leur sympathie et nous ont proposé leur aide. »

Rêve, aventure, argent, réglementation… Voilà à quoi le texte se résume. Quant à la Nature, elle est juste ici au mieux un lieu pittoresque où en profiter.

Et cela, il y en a plein des gens qui ont cette vision du monde. On peut même dire que la majorité des gens aisés ont exactement cette manière de voir les choses et de déconsidérer la Nature.

La chasse, le golf, la pêche, le polo, les traîneaux tirés par les chiens… Voilà ce qui intéresse ces gens ; la Nature c’est le lieu de cela, pour « ressentir » des sentiments forts.

Voilà pourquoi Nicolas Vanier peut prétendre aimer la Nature et dire que se préoccuper des phoques massacrés au Canada relève de la « sensiblerie ». C’est l’idéologie du trappeur. Nicolas Vanier témoigne du fait que les grands bourgeois et les décroissants ont, finalement, la même conception passéiste de la Nature…

« A placer: Les chiens de Nicolas Vanier… »

La SPA de Besançon publie cet article absolument édifiant au sujet du sort que le très médiatique Nicolas Vanier a réservé aux chiens qu’il a utilisé…

Un article absolument terrible!

Lors de leur arrivée à l’association Eden Valley, dans la Drôme…

Ils sont 60, ils sont célèbres, ils ont bossé dur toute leur vie, ont été adulés, filmés et photographiés… Et pourtant, aujourd’hui on s’en débarasse, ils sont à placer, comme tellement d’autres, et dans un état qui nous rappelle les chiens de SDF qui arrivent au refuge!

 Cachétiques, mal entretenus, bourrés de vers et fourrure plus que négligée, groenlandais, sibérian huskys, et autres croisement de laïkas étaient au « Camp Vanier » dans le Vercors ; attractions pour touristes, après avoir tiré le traineau chargé du fameux explorateur sur des milliers de kilomètres.

Succès, notoriété, argent, ces chiens nordiques ont pourtant donné beaucoup!

Mais sous le vernis et la poudre aux yeux, la réalité était faite de chenils « passoires » (qui valurent plusieurs attaques sur troupeaux, dont une se soldat par le tir des chiens fugueurs par l’éleveur ovin), surpopulation, mauvaises conditions d’entretien des animaux, etc.

Après plusieurs demandes de mise en conformité, la DDPP et la Préfecture ont donc décidé de la fermeture du camp. 

C’est la deuxième fois qu’un camp Nicolas Vanier ferme ses portes (le premier au Canada)

Et les chiens?

« Pour ma part, je poursuis mes aventures avec mes chiens qui ne sont pas impactés par cette décision, sinon qu’ils seront entraînés ailleurs », avait écrit le célèbre aventurier.

Mais finalement, loin d’assumer le désastre pour ces 61 chiens ou la faillite du camp (voir article plus haut), ce seront des associations spécialisées en chiens nordiques, comme l’Eden, qui accueilleront, soigneront et placeront ces animaux.

Prêter son nom, vendre du rêve et de jolies images, films, livres, sponsoring, publicités, objets dérivés en tous genres, accueillir des touristes… très lucratif.

Ces chiens, parfois âgés, ceux sans qui tout cela n’aurait été possible, n’ont que faire de cet argent et notoriété. Ils ne veulent comme reconnaissance, qu’un endroit agréable pour vivre et un lien d’attachement avec ceux qui se disent leurs maitres.

 Ceci, ce sera donc des associations de bénévoles, des particuliers, qui se chargeront de l’assurer pour ces chiens qu’ils ne connaissent qu’au travers des récits du célèbre aventurier. Juste par compassion, juste par amour et respect des animaux, et a fortiori de chiens de travail, d’athlètes à qui on a demandé le maximum, et qui l’ont donné sans compter, tout comme leur confiance.

 Liens:

-Une récompense singulière pour Nicolas Vanier.

– Fermeture du camp Nicolas Vanier : déception ou soulagement ?

-Le camp de l’explorateur Nicolas Vanier visé par une fermeture administrative

Quelques chiffres sur l’exploitation animale en France

Voici, pour conclure quelques chiffres concernant l’exploitation animale en France, encore une fois tiré du document produit par l’État et présentant les objectifs pour 2025.

Mais quel est le nombre d’animaux concernés ? Le document parle de « cheptel ». Les chiffres donnés sont les suivants, avec également les expressions employés par le document en question :

* 4,13 millions de brebis allaitantes (y compris les agnelles saillies)
* 1,58 millions de brebis laitières
* 880 000 chèvres
* 1,3 millions de colonies [d’abeilles] (hors cheptel de renouvellement)
* 13,8 millions de têtes [pour les cochons]
* 143 millions de poulets
* 26 millions de canards
* 23,2 millions de dindes
* 10,2 millions de pintades
* 47 millions de poules pondeuses
* 4,1 million de vaches allaitantes
* 3,690 millions de vaches laitières [« produisant » 24 milliards de litres de lait]

Ce sont des chiffres très importants, mais il faut également voir ce qu’il faut comprendre par « cheptel ». En effet, un site de « professionnels » comme leporcenbretagne.com parle lui de plus de 25 millions de cochons « produits » à l’année, ce qui ne correspond pas au « cheptel » de 13,8 millions « de têtes ».

Il y a toute une réflexion à faire ici, qui touche à la crédibilité du véganisme. Comment fermer ces entreprises, quel emploi proposé aux travailleurs de ce secteur, quelles productions faudra-t-il lancer pour fournir l’alimentation aux gens ?

Voilà des questions, pas évidentes, mais forcément incontournables, sans quoi on reste dans l’abstraction.

Inversement, ceux qui défendent, par intérêt, l’exploitation animale, savent bien l’importance de tout cela. A titre de comparaison justement, voici le classement de la France, dans l’Union Européenne, pour cette affreuse production. On peut voir que la France est toujours parmi les premières places, encore une fois ce sont les expressions du document qui sont ici utilisées.

* Ovins viande : 3ème derrière le Royaume Uni et l’Espagne
* Ovins lait : 5ème producteur laitier
* Caprins lait : 1er producteur laitier devant l’Espagne et les Pays-Bas
* Apiculture : 2ème derrière Espagne
* Porcs : 3ème derrière l’Allemagne et l’Espagne
* Poulet : 3ème derrière le Royaume Uni et l’Allemagne
* Dinde : 1er devant l’Allemagne et le Royaume-Uni
* Oeufs : 1er devant Allemagne et l’Espagne
* Bovins viande : 1er devant l’Allemagne
* Bovins lait : 2ème producteur laitier derrière l’Allemagne

On a affaire en France à une exploitation animale très agressive, parce que le secteur marche fort. C’est toute une économie ; si en plus on ajoute un « style de vie » avec les pêcheurs, chasseurs, forains utilisant des animaux, ou encore avec les corridas, on comprend qu’on fait face à un ennemi puissant et organisé, un ennemi très décidé !

Finissons justement avec le nombre d’éleveurs auxquels on a ici affaire. C’est important pour conclure ce bien triste panorama. Les termes employés sont ceux du document, encore une fois.

Et bien entendu, il y a ici de moins en moins d’entreprises de petite taille et toujours plus de grandes entreprises. Dans quelques années, les chiffres auront considérablement changés…

* Ovins viande : 50 451
* Ovins lait : 5 039 exploitations détenant plus de 25 brebis laitières en 2010
* Caprins lait : 5 300 producteurs en 2012
* Apiculture : 75 000 apiculteurs environ dont 1 600 apiculteurs professionnels (possédant plus de 150 ruches) et 2 000 apiculteurs pluriactifs (30 à 150 ruches)
* Porcs : 22 300
* Volailles de chair : 20 000 dont 12 300 supérieurs à 1 000 poulets ou dindes
* Oeufs : 2 069 supérieurs à 250 poules pondeuses
* Bovins viande : 100 000
* Bovins lait : 69 300 producteurs

Savoir où se trouvent ces exploitations est important, parce que pour promouvoir le véganisme quelque part, il faut connaître la situation concrète, et ne pas parler en général.

On ne peut pas agir en Bretagne sans voir la très grande importance économique qu’a là-bas l’exploitation animale, et de la même manière certaines régions ont des spécificités, comme les corridas, ou encore les élevages de sélection, dont parle justement VEAN, qui fait un trop gros effort pour dresser le panorama de la situation locale.

Tout est une question de crédibilité sur le long terme, de changement culturel à moyen terme, et de démonstration morale immédiate !

Exploitation animale : la « filière volaille de chair » en 2025

Continuons de regarder le document analysant l’horizon 2025 de l’exploitation animale, et portons notre attention sur la « filière volaille de chair ». Ici, le document souligne tout de suite l’importance de la filière, car celle-ci a une particularité : elle est en croissance à l’échelle mondiale.

« La viande de volaille est produite et consommée partout dans le monde. Les échanges internationaux sont en croissance régulière, et se sont développés au rythme d’environ + 5 % / an sur les dix dernières années. Ils sont dominés par trois acteurs : le Brésil, les États-Unis et l’Union européenne.

Le marché mondial de la viande de volailles devrait rester dynamique dans les prochaines années tiré par une demande en expansion dans les trois principales régions d’importations, l’Asie, le Proche et le Moyen-Orient et l’Afrique Centrale. »

Pour avoir un ordre d’idée, cette filière de l’exploitation animale concerne chaque année pas moins de 143 millions de poulets, 26 millions de canards, 23,2 millions de dindes, 10,2 millions de pintades… Autant d’animaux dont la vie consiste à souffrir et mourir dans des conditions atroces.

Mais cela ne suffit pas à l’exploitation animale, dont le problème n’est pas moral mais économique : c’est la concurrence, allemande et hollandaise en Europe, et du Brésil à l’international. Qu’à cela ne tienne, voici ce qui est prévu.

« Pour le secteur de la volaille de chair, les enjeux concernent principalement la reconquête du marché intérieur en particulier du poulet standard, la mutation de la filière d’exportations vers les pays tiers et la durabilité de la filière. »

« Aider les entreprises à investir : moderniser les sites industriels pour les rendre plus compétitif et saturer les outils d’abattage découpe viables et réduire les surcapacités
2014 :Plan abattoirs (cIA/OnA/Aides FAM)
Plans de reconquête industrielle pour la France (abattoir du futur) »

Mais attention, il ne s’agit pas seulement de mener la « reconquête du marché poulet standard ou du poulet
industriel ». Il s’agit également de faire en sorte que la société participe à cet effort… Et donc d’anéantir tous les résultats des campagnes en faveur des animaux.

« Il faut promouvoir une filière durable, attractive pour les éleveurs et les entreprises, reconnue par la société en travaillant sur l’image et l’acceptabilité environnementale et sociale de la production »

Plus loin dans le document, cela sera résumé en :

« Renforcer le dialogue entre la société civile et la filière et répondre aux attentes sociétales »

Ce qu’on voit ici est crucial. Il serait en effet tout à fait faux de penser que la société est passive sur le plan culturel et qu’il s’agirait, pour ainsi dire mécaniquement, de faire passer le message pour que des progrès aient lieu.

Si c’était vrai, le réformisme aurait raison et toute autre attitude serait de l’impatience. Malheureusement, ce n’est pas le cas, rien n’est statique. Ce qui est gagné un jour peut être perdu le lendemain, et inversement. Une campagne peut avoir un grand succès, puis parce qu’elle était mal ciblée, s’essouffler et n’aboutir à rien. Il faut voir sur le long terme et tracer des bilans, mais cela n’est pas fait. Ce qui fait que souvent les mêmes erreurs sont faites, avec les mêmes échecs.

En l’occurrence, on ne peut pas lutter pour les animaux et ne pas prendre en compte les initiatives de l’exploitation animale. Déjà parce qu’on est censé vouloir son abolition lorsqu’on est logique et moralement conséquent. Mais également parce celle-ci organise de nombreuses initiatives, tel le centre d’information des viandes, pour faire passer son propre message et maintenir ses positions.

Là, cela va encore plus loin toutefois, puisqu’il est parlé de dialogue entre la société civile et la filière. Il est dit que ce dialogue doit être « renforcé » : c’est un langage de bureaucrate qui ne trompera personne ; il n’y a actuellement aucun dialogue de ce genre, à part des critiques soit de l’élevage en général soit plus couramment de l’élevage industriel.

Mais on doit donc s’attendre à ce qu’un dialogue s’instaure. Comment ? Cela il faut y réfléchir, cela il faut l’analyser, le repérer, afin de pouvoir faire des contre-mesures… Sans quoi la bataille pour l’opinion publique sera nécessairement perdue.

Sans doute faut-il également s’attendre ici, mais l’avenir le dira, à ce que le réformisme tourne le dos à son prétendu objectif de réforme globale. Plus le temps passe et plus l’horizon de la libération animale apparaît pour ce qu’il est : un doux rêve de gens marginalisés et pacifistes, ou bien un objectif révolutionnaire violemment antagonique au système en place.

Par conséquent, le réformisme assumera tous les compromis au nom de la protection animale, se faisant l’outil dans l’opinion publique de l’exploitation animale « modernisée ». Après tout, historiquement c’est ce qui s’est passé avec les syndicats, et à une bien autre échelle. On voit mal les choses se dérouler de la même manière ici !