Les producteurs de vin à l’assaut de la loi Evin

C’est un véritable imbroglio auquel on a eu droit, comme d’habitude lorsqu’il s’agit de la question de l’alcool dans notre société. Rien n’est décidé démocratiquement, tout est embrouillé afin de masquer les intérêts économiques en jeu.

En l’occurrence, c’est la loi Evin sur la publicité concernant l’alcool qui a été prise d’assaut par les entreprises relevant de la viticulture, à l’occasion des débats parlementaires dans le cadre de la Loi Santé.

Deux aspects sont concernés, voyons aujourd’hui ce qu’il en est du premier, concernant la fameuse inscription « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé ». Elle est d’ordre général, aussi le ministère de la Santé avait-il exigé que la formulation puisse changer selon ses exigences.

Les producteurs d’alcool en général ont compris le problème, surtout les viticulteurs: eux prétendent que leur vin n’est pas mauvais pour la santé, que seul un « abus » est mauvais. Critiquer l’alcool en général, c’est critiquer leur production de biens qui sont mauvais pour la santé, mais que eux prétendent bons. Donc, ils s’y sont opposés.

Voici l’amendement de protestation fait par Gilles Lurton, député apparenté UMP en Ile-et-Vilaine.

L’article L. 3323‑4 du Code de la Santé Publique précise dans son 4ème alinéa que « Toute publicité en faveur de boissons alcooliques, … , doit être assortie d’un message de caractère sanitaire précisant que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. »

L’objectif de ce message fixé par le législateur dans le cadre de la loi Evin vise à lutter contre la consommation excessive d’alcool.

A la suite d’un amendement déposé par le rapporteur en Commission des Affaires Sociales, ce message a été supprimé et remplacé à l’avenir par un arrêté du Ministère de la Santé fixant le contenu des messages sanitaires destinés à figurer sur les publicités des boissons alcooliques. La volonté du rapporteur est de permettre d’adapter le message en fonction des supports et des modalités techniques de sa diffusion, du public visé et des boissons concernées.

Cette suppression remet en cause un message qui fait autorité depuis 1991, qui a le mérite de la clarté et de la simplicité, ce qui le rend efficace.

Ce message avait par ailleurs pour avantage de cibler l’excès de consommation reconnu comme préjudiciable à la santé de chacun et non pas une consommation raisonnable de produits de qualité issus de savoirs-faire locaux de renommé parfois international qui met en valeur les terroirs de notre pays.

Voici ce que raconte à ce sujet Michel Piron, député UDI de Maine et Loire, dans la Revue du Vin de France. Il y associe vin et culture; on remarquera la blague sur la fermentation, tout à la fin…

La Revue du Vin de France : Quel est l’esprit des amendements que vous proposez ?

Michel Piron : Mes amendements visent à défendre le vin, c’est-à-dire ce qui découle d’une production culturelle, d’un savoir et de savoir-faire qui représentent notre pays à l’échelle internationale. Il faut cesser avec cette anti-culture qui confond prévention et interdiction, usage et abus.

Sous prétexte qu’il y a des abus on devrait interdire l’usage, c’est de la folie. On frise l’obscurantisme.

La RVF : En quoi le transfert des compétences du ministère de l’Agriculture à celui de la Santé menace la filière viticole ?

Michel Piron : Le Ministère de la Santé n’a absolument pas la compétence pour parler du vin. Il a la compétence pour parler des abus.

Or, pareille décision viendrait à réduire le vin à de l’alcool et à en faire un produit dangereux. C’est une vision extrêmement réduite et caricaturale. C’est aussi faire preuve, au mieux d’une grande inculture, au pire de dévoiement.

La RVF : Quel regard portez-vous sur la Loi Évin ?

Michel Piron : En matière de santé toutes les normes ont été posées. Il n’y a rien à ajouter à la loi Évin. Si on prend les exemples des pays autour de nous, nous sommes les plus rigides.

Bon, on pourra toujours me parler de la Suède… Grand pays producteur ça, la Suède… Le vin est un produit qui s’apprend, et il vaudrait mieux prendre exemple sur l’Italie dans le domaine.

La RVF : Que se passerait-il si vos amendements n’étaient pas adoptés ?

Michel Piron : Je ne vois pas pourquoi ils ne le seraient pas, nous sommes prêts et surveillerons le dossier attentivement, comme on surveille une fermentation.

C’est un refrain traditionnel: face aux vilains pays protestants / anglo-saxons qui posent des exigences morales, adoptons la prétendue joie de vivre catholique / latine. Que chacun fasse ce qu’il veut, du moment qu’il n’emmerde pas les autres, etc.

Réduit à sa dimension individuelle, l’alcool ne pose alors, forcément plus de problèmes sociaux, puisque la société n’est plus prise en compte…

« Round-Up non merci ! »

De  nombreuses initiatives se sont montées contre le pesticide Round Up. Voici des informations à ce sujet!

Le samedi 21 mars à 15h, les « cafés paysans » de Grenoble et le collectif « Roundup non merci ! » ont organisé une action « Round-Up non merci ! » dans le magasin Castorama de Saint-Martin d’Hères.

Cette action se déroulait dans le cadre de la Semaine pour des alternatives aux pesticides, et en réaction à l’étude de l’agence du cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé classant le Roundup comme un ’’cancérigène probable’’.

Seize jardiniers, paysan-ne-s et habitant-e-s de l’agglomération grenobloise ont interpellé la direction de Castorama en remplissant des caddies de Roundup marqués « Roundup non merci » à l’entrée du magasin. 500 tracts détaillant les méfaits du Roundup ont été distribués aux client-e-s et salarié-e-s du magasin.

Quelques minutes après le déclenchement de l’action, le directeur du magasin, des vigiles et une dizaine de salarié-e-s de Castorama ont entouré les manifestant-e-s. La tension était forte. Les affiches ont été arrachées et les caddies déplacés. La direction semblait quelque peu dépassée par la situation. Les menaces d’expulsion étaient viriles. Les membres du collectif « Roundup non merci ! » ont fait face et ont argumenté calmement.

Peu à peu, la tension est retombée, puis la discussion s’est engagée. « Je n’y peux rien s’il y a du Roundup à Castorama ! Ça ne dépend pas de moi ! Je ne suis qu’un salarié parmi quatorze mille ! Il faut contacter la direction nationale ! » a répété plusieurs fois le directeur du magasin. « On sait bien que ce produit pose problème. Mais tant que c’est légal et que ça se vend, on le vend » a ajouté un adjoint.

Suite à cette discussion, les manifestant-e-s ont diffusé calmement les 500 tracts à l’entrée du magasin. De nombreux clients et clientes ont exprimé leur solidarité avec notre action. Plusieurs salarié-e-s de Castorama nous ont dit : « À titre personnel je soutiens votre action, mais à titre professionnel vous nous avez foutu un sacré bordel ! On n’avait jamais vu ça ! ». Le Roundup ne semble pas avoir le vent en poupe…

En point final de l’action, le collectif a formé un ROUNDUP NON MERCI avec des lettres géantes.

Cette action s’inscrit dans la campagne nationale Round’Up non merci !

PÉTITION – Roundup : interdisons ce pesticide maintenant !

Nous relayons la pétition de l’association Agir pour l’environnement. Il est plus que temps d’interdire le Roundup et le glyphosate!
L’Organisation Mondiale de la Santé vient de classer cinq pesticides, dont le célèbre « glyphosate », substance active du Roundup, comme « cancérigène probable pour l’Homme ».

Commercialisé par la multinationale Monsanto, le Roundup est un herbicide total. Plus de 80% des organismes génétiquement modifiés sont des plantes résistantes au glyphosate. Glyphosate et OGM sont donc les deux faces d’une même pièce.

La décision de l’OMS n’est pourtant pas une surprise :

  • En effet, les études menées par le professeur Gilles-Eric Séralini ont démontré, dès 2012, les effets génotoxiques du Roundup sur des rats exposés.
  • En 1985, l’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis avait déjà classé le glyphosate comme « cancérigène possible » avant de se dédire, vraisemblablement sous l’effet d’un lobbying intense des géants de l’agrochimie…

Ne doutant de rien, Monsanto commit, en 1998, une publicité présentant le Roundup comme un produit « biodégradable » et « bon pour la Terre » ; avant d’être condamné pour publicité mensongère.

  • De fait, le glyphosate est présent dans plus de 750 produits utilisés en agriculture et vendus massivement en jardinerie.
  • Chaque année, la France épand plus de 8000 tonnes de glyphosate, contaminant les eaux de surface et nappes phréatiques.

Jardiniers amateurs et agriculteurs sont les plus exposés et présentent un risque de développer des cancers du sang (lymphome non hodgkinien). Le désherbant phare de Monsanto semble également induire sur des animaux des dommages chromosomiques, des cancers de la peau ou encore des cancers du tube rénal.

Face à ces signaux d’alerte répétés, les ministres de la Santé, de l’Agriculture et de l’Ecologie doivent agir avec rapidité pour limiter l’exposition des agriculteurs, des jardiniers amateurs et des populations riveraines des espaces traités.

Sans attendre d’hypothétiques nouvelles études, le gouvernement doit interdire la commercialisation et l’épandage des pesticides incriminés par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Signez la pétition pour envoyer un message aux ministres de la santé, de l’agriculture et de l’environnement !
http://stop-roundup.agirpourlenvironnement.org/

Un point bleu pâle, visible depuis l’ISS 24 heures sur 24

La Station spatiale internationale est une structure de 110 m de longueur, 74 m de largeur et 30 m de hauteur qui se balade au-dessus de nous à des fins scientifiques.

Or, ce qui est formidable, c’est qu’il y a désormais des caméras haute définition qui sont placées dessus, et la NASA diffuse la vue de la Terre 24 heures sur 24, même s’il y a parfois de légers décrochages techniques…

Broadcast live streaming video on Ustream

Idéalement il faut cliquer à droite pour mettre la résolution à 720p.

C’est absolument formidable, et citons ici des paroles très connues de l’astronome Carl Sagan, au sujet d’un point bleu pâle. Il s’agit en l’occurrence d’une photographie de la planète bleue prise par Voyager, en 1990, à 6,4 milliards de kilomètres…

Regardez encore ce petit point. C’est ici. C’est notre foyer. C’est nous.

Sur lui se trouvent tous ceux que vous aimez, tous ceux que vous connaissez, tous ceux dont vous avez entendu parler, tous les êtres humains qui aient jamais vécu.

Toute la somme de nos joies et de nos souffrances, des milliers de religions aux convictions assurées, d’idéologies et de doctrines économiques, tous les chasseurs et cueilleurs, tous les héros et tous les lâches, tous les créateurs et destructeurs de civilisations, tous les rois et tous les paysans, tous les jeunes couples d’amoureux, tous les pères et mères, tous les enfants plein d’espoir, les inventeurs et les explorateurs, tous les professeurs de morale, tous les politiciens corrompus, toutes les “superstars”, tous les “guides suprêmes”, tous les saints et pécheurs de l’histoire de notre espèce ont vécu ici, sur ce grain de poussière suspendu dans un rayon de soleil.

La Terre est une toute petite scène dans une vaste arène cosmique.

Songez aux fleuves de sang déversés par tous ces généraux et ces empereurs afin que nimbés de triomphe et de gloire, ils puissent devenir les maîtres temporaires d’une fraction d’un point. Songez aux cruautés sans fin imposées par les habitants d’un recoin de ce pixel sur d’indistincts habitants d’un autre recoin. Comme ils peinent à s’entendre, comme ils sont prompts à s’entretuer, comme leurs haines sont ferventes.

Nos postures, notre propre importance imaginée, l’illusion que nous avons quelque position privilégiée dans l’univers, sont mis en question par ce point de lumière pâle.

Notre planète est une infime tache solitaire enveloppée par la grande nuit cosmique. Dans notre obscurité – dans toute cette immensité – il n’y a aucun signe qu’une aide viendra d’ailleurs nous sauver de nous-mêmes.

La Terre est jusqu’à présent le seul monde connu à abriter la vie.

Il n’y a nulle part ailleurs, au moins dans un futur proche, vers où notre espèce pourrait migrer. Visiter, oui. S’installer, pas encore. Que vous le vouliez ou non, pour le moment c’est sur Terre que nous prenons position.

On a dit que l’astronomie incite à l’humilité et fortifie le caractère.

Il n’y a peut être pas de meilleure démonstration de la folie des idées humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue.

« Trafic international d’espèces protégées en bande organisée »

Voici une nouvelle terrible, publiée dans La montagne.

Exclusif : le propriétaire du zoo du Bouy soupçonné de trafic international d’animaux

Le propriétaire du zoo du Bouy, implanté à Champétières, près d’Ambert, a été mis en examen et placé en détention provisoire ce vendredi à Clermont-Ferrand. Alain Albrecht est notamment poursuivi pour « trafic international d’espèces protégées en bande organisée ».

Pour ce seul délit, il risque jusqu’à sept ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Ce Belge, aux commandes du site depuis fin 2011, est soupçonné d’avoir acheté puis revendu plusieurs animaux, avec une plus-value à la clé. Selon nos informations, une transaction a par exemple été conclue récemment autour de deux panthères des neiges.

Les fauves, arrivés l’an dernier au zoo du Bouy en provenance d’Allemagne, venaient d’être cédés à des Russes. Montant de la vente : 50.000 euros. Les panthères devaient être « acheminées » jusqu’à leurs nouveaux propriétaires dans les prochaines semaines.

Lors de sa garde à vue, Alain Albrecht a rejeté ces accusations en bloc. « Il réfute tout enrichissement personnel et explique avoir été berné par des vendeurs étrangers, qui lui ont donné un soi-disant certificat de commercialisation de ces animaux », explique son avocat, Me Jean-Hubert Portejoie.

Maltraitance, non-respect des règles de sécurité, etc

La liste des charges qui pèsent sur Alain Albrecht ne s’arrête pas là. Il est aussi soupçonné pêle-mêle d’avoir laissé mourir des animaux de faim ; d’en avoir achevé d’autres à coups de fusil, d’avoir sciemment découpé des bêtes mortes pour en nourrir d’autres.

Des cadavres – celui d’un puma entre autres – ont par ailleurs été découverts dans la chambre froide du zoo, jeudi, par les gendarmes et les agents de la direction départementale de la protection des populations (DDPP), associée de près au dossier.

Le propriétaire du site n’est pas un inconnu de la justice: en novembre 2012 déjà, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour maltraitance d’animaux. Il avait alors écopé de six mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer pendant un an.

Me Portejoie indique ce soir qu’il va faire appel du placement en détention de son client.

On est là dans l’ignominie et, comme on le voit, elle a continuité. Ce qui ne doit pas étonner, puisqu’il y a ici un moyen de réaliser des bénéfices très rapidement, et très facilement. Dans le contexte d’exploitation animale généralisée, quoi de plus logique que certains se précipitent sur ce « marché »?

Surtout que les risques sont très limités, en comparaison avec les gains financiers possibles. Ce qui amène une seule conclusion possible: il faut une répression très grande, d’une vigueur pratiquement brutale, car l’éducation et l’ouverture à la sensibilité ne suffisent pas.

Ce n’est que dans une société écrasant la violence faite aux animaux que les solutions générales sont possibles. La moindre tolérance est une faille morale et ne peut qu’aboutir à la faillite culturelle.

C’est une utopie? Exactement, et c’est cela qui en fait la force. C’est un vrai projet, systématique. Ce n’est pas un vœu pieux, une demande quémandée à des institutions qui n’ont rien à faire des animaux, puisqu’elles sont là pour que tout reste comme c’est.

La situation animale exige que l’humanité cesse son anthropocentrisme. La Nature en général l’exige. Et cela de manière impérative, car les destructions s’aggravent, les conditions animale et végétale empirent, la planète subit des assauts toujours plus brutaux.

Il ne faut pas regarder le monde à court terme, mais sur le long terme, avec les yeux enragés qui regarderont le monde dans le futur si nous échouons à ce que la planète redevienne bleue et verte !

Les chasseurs et les enfants à l’école

C’est un article édifiant du Canard enchaîné, sur l’activité des chasseurs à l’école…

Il y a quelque chose qui doit par contre nous interpeller. Il y a suffisamment d’amis et d’amies des animaux en France pour compiler toutes ces activités des chasseurs. Pourquoi n’est-ce pas fait?

Il ne s’agit pas que de dénoncer les chasseurs ou la chasse, mais bien de relier ces faits à l’exploitation animale en général, pour comprendre comment elle s’organise, comment elle agresse les esprits, comment elle impose sa culture.

Encore une fois, il apparaît que sans ancrage local, la critique générale ne dispose pas d’assez d’énergies…

Ce n’est que d’un entrelacement de groupes locaux, échangeant expériences et informations, soulevant l’opinion publique, qu’on peut arriver à une vraie mobilisation pour les animaux… Et bien sûr, au coeur de tout cela, il ne doit pas y avoir les humains, et leur anthropocentrisme, réformiste ou « antispéciste », mais les animaux eux-mêmes, donc la Nature sauvage, les refuges…

Festival de la protection animale à Valenciennes

Fin juin aura lieu à Valenciennes, dans le Nord, un festival de la protection animale.

Il est très intéressant de voir que cet événement est majoritairement organisé par des associations de défense et de placement des animaux « de compagnie », mais qu’aussi les repas seront vegétaliens. Par ailleurs, un salon de tatouage se joint à cette occasion et les bénéfices des tatouages réalisés iront aux associations présentes lors de ces 2 journées.

C’est un festival important, l’information est à diffuser le plus largement possible, ce rassemblement est à soutenir.

FESTIVAL DE LA PROTECTION ANIMALE VALENCIENNES (59)

L’Association Canin sans Famille est heureuse de vous annoncer qu’elle organisera son premier Festival de Protection animale à Valenciennes .
Salle Vauban Rue Magalotti les 27 et 28 Juin 2015.(du jamais vu dans cette ville).
Ce rassemblement a pour but de réunir la défense animalière, la vie au naturel, la protection de l’environnement afin que chaque être respecte l’autre et s’unisse pour une terre meilleure.
Ces deux jours seront ouverts en premier lieu aux défenseurs et amis des animaux mais aussi aux services animaliers.

Le but des associations :

-Sensibiliser à la protection animale (que ce soit sur la terre, dans la mer ou dans le ciel).
Informer (conférences pour les associations qui le désirent).
-Responsabiliser
Faire passer un moment agréable aux familles.

-Mieux connaître le végétalisme
Pour les services animaliers : voir tout ce que l on peut apporter à nos petits compagnons (éducation, toiletage…..).

Associations présentes

Les Ch’tis furets
Rescue Boule
Alerte à Malibull
Terre des Lévriers
Anica
Reptilium
One Voice
Association Galgos
CRAC Europe (Comité Radicalement Anti-Corrida)
PAD ( Protection des dobermans)
International Campaigns
Action Mutante
Marguerite & cie
Ase (Sauvegarde des équidés)
Sea Shepherd
Citanimal
Amicat
C.N.V.
Ani Nounou
Aide aux Lévriers Martyrs
Pet Alert
Dogue allemand Nôtre
Le sanctuaire des hérissons
ADADA
Les felins du vignoble.

Quelques professionnels :

Bertrand Beuns (educateur comportementaliste ) France Bleu Nord
Marianne Fauvel ( soigner ses animaux avec les huiles essentielles )
Kinésiologie animale
Au Bonheur des Chiens (toilettage, spa…)
Jmt (la sentinelle)
Rollsdog (prothésiste pour nos petits protégés ).

Restauration végétalienne

Le salon de tatouage privé Grimm’s Tattoo sera présent ( le dimanche ) pour réaliser de petits tatouages sur place. Les bénéfices seront reversés aux associations animalières présentes. Il s’agira de la 4e fois que le shop fait ce type d’événement et c’est avec plaisir que nous vous accueillerons ! Les conditions sont simples, un tatouage assez petit (maximum 5 cm), pas trop compliqué, les conditions seront à voir directement avec nous. Il faudra compter entre 50 et 80 euros selon le tatouage.
Tous les produits utilisés sont Végans .
Vous pouvez d’ores et déjà nous parler de votre projet sur la page professionnelle du salon:https://www.facebook.com/AngeliqueGrimmTattoo?pnref=lhc
Grimm’s Tattoo

A ce jour, des associations sont déjà inscrites ,mais il reste quelques places donc n hesitez pas à nous contacter via l ‘adresse mail caninsansfamille@hotmail.com

Merci !

EVENEMENT FACEBOOK
https://www.facebook.com/events/1560376154248747/

WolfXDown – Stray from the path

Voici les paroles d’une chanson de WolfXDown, un groupe allemand vegan straight edge.

go with the flow – that’s what we’re taught
and like blind sheep we believe what we’re told
heading towards one direction
a misguided youth without connection
I choose a way off the beaten track
a herder has never been a sheep’s best friend
aller avec le courant – c’est ce que nous avons appris
et comme des moutons aveugles nous croyons ce que nous a dit
nous dirigeant dans une direction
une jeunesse malavisée sans connexion
Je choisis d’une manière hors des sentiers battus
un éleveur n’a jamais été le meilleur ami du mouton

blind leading the blind – obeying by tradition
veer away, all you need is volition
I’m not the only one –
there is more of my kind
I am a renegade
fighting to survive
I’m not the only one –
there is more of my kind
stray from the path
leave the mass behind
aveugle conduisant des aveugles – obéissant par tradition
dévier, tout ce dont vous avez besoin est la volonté
Je ne suis pas tout seul –
il y en a plus de mon genre
Je suis un renégat
luttant pour survivre
Je ne suis pas tout seul –
il y en a plus de mon genre
s’écarter du chemin
laisser la masse derrière

we’re lost – we miss the forest for the trees
that’s why we’re pleased with living life on our knees
there’s no right way in this labyrinth
stray from the path
nous sommes perdus – nous oublions la forêt pour les arbres
c’est pourquoi nous sommes heureux de vivre la vie à genoux
il n’y a pas de voie juste dans ce labyrinthe
s’écarter du chemin

stray from the path — escape prescribed conformity
stray from the path – break the uniformity
stray from the path – get out of control
stray from the path – we’re here, you’re not alone!
s’écarter du chemin – échapper à la conformité prescrite
s’écarter du chemin – casser l’uniformité
s’écarter du chemin – devenir hors de contrôle
s’écarter du chemin – nous sommes ici, vous n’êtes pas seul!

Faim et exploitation animale au Maghreb

Manger à sa faim est quelque chose de difficile pour une bonne partie de l’humanité. Et le paradoxe ici est qu’une alimentation végétalienne serait facile à mettre en place, satisfaisant les besoins. Pourtant, ce n’est pas fait.

Pourquoi ? Parce que le modèle de l’exploitation animale est exporté. C’est en cela que les gens qui veulent des réformes sont des gens qui contribuent à empêcher une remise en cause générale. Il ne s’agit pas que du temps qui pose problème, il y a aussi l’espace : le modèle s’exporte, partout dans le monde, rendant l’exploitation animale encore plus puissante, encore plus incontournable.

Voici des exemples tout à fait actuels, au Maghreb. Voici par exemple la situation au Maroc. La production de « viande » y est de 490 000 tonnes, et passera d’ici cinq ans à 612 000 tonnes…

D’après les statistiques de l’année 2013, la filière des viandes rouges emploie 1,9 million de personnes, soit 40% de l’ensemble des emplois du secteur agricole, et réalise un chiffre d’affaires de 25 milliards de DH.

La production de viande rouge a, pour sa part, dépassé son objectif  initial de 450 000 t pour atteindre 490 000t. Quant à la consommation, elle a atteint 14,2 kg/habitant/an, soit 4% de plus que l’objectif fixé de 13,5 kg/habitant/an.

Ces résultats sont le fait d’un amont jugé «extrêmement positif», du fait de l’amélioration génétique du cheptel bovin, ovin et caprin et du développement des techniques de production. (…) Le nouveau contrat-programme 2014-2020 prévoit un investissement global de 5 milliards de H, dont 1,45 milliard supporté par l’Etat et 3,55 milliards par le privé.

Trois axes sont retenus. Le premier concerne le développement de l’amont de la filière. Le deuxième axe porte sur l’aval. L’idée consiste en l’aménagement de 14 souks hebdomadaires à bestiaux, l’installation de 40 souks temporaires à l’occasion d’Aïd Al Adha, la  mise à niveau et la passation en gestion déléguée de 12 abattoirs communaux, et la création de 50 unités modernes de distribution et 7 unités de transformation et valorisation des viandes.

Le troisième axe est, quant à lui, relatif à la mise à niveau de l’interprofession, l’élargissement de la base des adhérents et l’application des principes de bonne gouvernance, la mise en œuvre du système national d’identification et de traçabilité du cheptel, l’élaboration des guides de bonnes pratiques, la formation aux métiers de viande au niveau du Zoopole d’Ain Jamaa, ainsi que la mise en place d’une stratégie de communication.

Ce nouveau contrat-programme devrait permettre de créer 80 000 emplois directs et de porter la production et la consommation moyenne respectivement à 612 000 t et 17,3kg/hab./an. Le chiffre d’affaires de la filière attendu s’élève à 35 milliards de DH.

On notera au passage que le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime du Maroc, Aziz Akhannouch, a une fortune estimée à à 1,4 milliards de dollars… On voit ce qui se passe, c’est le triomphe d’un modèle, qui ne vise pas à satisfaire la faim, mais des perspectives économiques fondées sur le profit.

L’Algérie en est ici un autre exemple terrible en ce moment : on pourrait résoudre la faim en mettant en avant les végétaux, qui pourraient fournir tout ce qu’il faut. Mais l’idéologie dominante dans l’alimentation fait qu’il n’y a pas de chemin naturel vers le végétalisme… On tente à tout prix de se tourner absolument vers la « viande ».

La viande fraîche devient de plus en plus inaccessible pour de nombreux Algériens. Alors que la population augmente d’année en année, dans la capitale, la production des six abattoirs d’Alger, quant à elle, ne cesse de baisser.

L’inspecteur vétérinaire de la wilaya, Abdelhalim Yousfi, a déclaré, dans ce sens, que la production des abattoirs algérois a baissé de 4000 têtes de bovins en l’espace de quatre années, passant de 36 000 bovins abattues en 2010, à 32 000 en 2014. En somme, durant l’année dernière, près de 90 bovins ont été abattus par jour dans les six abattoirs d’Alger, à savoir Hussein Dey, Rouiba, El Harrach, Bordj El Bahri et Zeralda et de l’abattoir privé des Eucalyptus.

Une baisse qui n’est pas justifiée par l’incapacité de ces six abattoirs puisque ceux-ci peuvent même produire d’avantage. Elle est plutôt due au niveau de vie des Algériens confrontés à une hausse continue des prix des viandes. Des paramètres qui ont poussés, ajoute la même source, nombre de nos compatriotes à se tourner vers la viande rouge congelée d’importation, vendue à des prix plus accessibles.

En Tunisie, c’est pareil : l’élevage représente 37 % du PIB de l’agriculture… A quoi s’ajoutent les importations officielles comme illégales. 200 kilos de « viande » avariée ont été trouvés il y a quelques jours à Tunis, 400 kilos à Bizerte, 650 kilos à l’Ariana…

C’est une course pour manger à sa faim, mais comme cette course est mal orientée, elle débouche sur la faim, l’exploitation animale, et évidemment une situation de dépendance économique. Voici un exemple tout récent de décision prise dans l’urgence :

Le ministère du Commerce, a annoncé, dimanche 15 mars 2015, qu’un manque de viande rouge a été enregistré sur le marché, ce qui a obligé la société des Viandes à importer des quantités importantes de viande bovine.
Il a ajouté que le kilogramme de viande bovine sera vendu, à partir de la semaine prochaine, à 16,5 dinars.

Tout cela montre l’implication d’un nombre très important de paramètres. L’exploitation animale n’est nullement une méchanceté, mais un choix effectué très clairement suivant des valeurs au service d’un certain type d’économie.

Nations-Unies : Charte Mondiale de la Nature

Afin de bien comprendre les enjeux qu’il y a derrière le concept de « biodiversité », voici un document historique au sujet de la reconnaissance de la Nature, même si de manière très relative: la Charte Mondiale de la Nature des Nations-Unies. Le document a été rendu public le 28 octobre 1982, ayant été voté (avec 111 voix pour, 18 abstentions et une seule voix contre,celle du représentant des États-Unis).

Préambule

L’Assemblée générale, ayant examiné le rapport du Secrétaire général relatif au projet révisé de Charte mondiale de la nature,

Rappelant que, dans sa résolution 3517 du 30 octobre 1980, elle s’est déclarée persuadée que les bénéfices qui pouvaient être obtenus de la nature étaient fonction du maintien des processus naturels et de la diversité des formes de vie et que ces bénéfices étaient compromis du fait de l’exploitation excessive et de la destruction des habitats naturels,

Rappelant en outre que, dans la même résolution, elle a reconnu qu’il était nécessaire de prendre des mesures appropriées, aux niveaux national et international, pour protéger la nature et promouvoir la coopération internationale dans ce domaine,

Rappelant que, dans sa résolution 36/6 du 27 octobre 1981, elle s’est déclarée de nouveau consciente de l’importance capitale que la communauté internationale attachait à la promotion et au développement d’une coopération destinée à protéger et à sauvegarder l’équilibre et la qualité de la nature et a invité le Secrétaire général à transmettre aux États-Membres le texte de la version révisée du projet de Charte mondiale de la nature contenu dans le rapport du Groupe spécial d’experts chargé d’examiner le projet de Charte mondiale de la nature, ainsi que toutes observations ultérieures des États, en vue d’un examen approprié par l’Assemblée générale à sa trente-septième session,

Consciente de l’esprit et des termes de ses résolutions 35/7 et 36/6, dans lesquelles elle a invité solennellement les États-Membres, dans l’exercice de leur souveraineté permanente sur leurs ressources naturelles, à mener leurs activités compte tenu de l’importance suprême de la protection des systèmes naturels, du maintien de l’équilibre et de la qualité de la nature et de la conservation des ressources naturelles, dans l’intérêt des générations présentes et à venir,

Ayant examiné le rapport complémentaire du Secrétaire général

Exprimant ses remerciements au Groupe spécial d’experts qui, grâce à la tâche accomplie, a assemblé les éléments requis pour que l’Assemblée générale puisse achever l’examen du projet révisé de Charte mondiale de la nature et l’adopter à sa trente-septième session, comme elle l’avait précédemment recommandé,

Adopte et proclame solennellement la Charte mondiale de la nature qui figure en annexe à la présente résolution.

48e séance plénière ; 28 octobre 1982

CHARTE MONDIALE DE LA NATURE (Annexe)

L’Assemblée générale,

réaffirmant les buts fondamentaux de l’Organisation des Nations Unies, en particulier le maintien de la paix et de la sécurité internationales, le développement des relations amicales entre les nations et la réalisation de la coopération internationale pour résoudre les problèmes internationaux dans les domaines économique, social, culturel, technique, intellectuel ou humanitaire.

Consciente que :

a) L’humanité fait partie de la nature et la vie dépend du fonctionnement ininterrompu des systèmes naturels qui sont la source d’énergie et de matières nutritives,

b) La civilisation a ses racines dans la nature, qui a modelé la culture humaine et influé sur toutes les oeuvres artistiques et scientifiques, et c’est en vivant en harmonie avec la nature que l’homme a les meilleures possibilités de développer sa créativité, de se détendre et d’occuper ses loisirs,

Convaincue que :

a) Toute forme de vie est unique et mérite d’être respectée, quelle que soit son utilité pour l’homme et, afin de reconnaître aux autres organismes vivants cette valeur intrinsèque1 l’homme doit se guider sur un code moral d’action,

b) L’homme peut, par ses actes ou par leurs conséquences, transformer la nature et épuiser ses ressources et doit, de ce fait, pleinement reconnaître qu’il est urgent de maintenir l’équilibre et la qualité de la nature et de conserver les ressources naturelles,

Persuadée que :

a) Les bienfaits durables qui peuvent être obtenus de la nature sont fonction du maintien des processus écologiques et des systèmes essentiels à la subsistance, ainsi que de la diversité des formes organiques, que l’homme compromet par une exploitation excessive ou par la destruction de l’habitat naturel,

h) La dégradation des systèmes naturels qui résulte d’une consommation excessive et de l’abus des ressources naturelles, ainsi que de l’incapacité d’instaurer parmi les peuples et les États un ordre économique approprié, conduit à l’effondrement des structures économiques, sociales et politiques de la civilisation,

u) La course aux ressources rares est génératrice de conflits tandis que la conservation de la nature et de ses ressources va dans le sens de la justice et contribue au maintien de la paix, et elle ne sera assurée que lorsque l’humanité aura appris à vivre en paix et à renoncer à la guerre et aux armements,

Réaffirmant que l’homme doit acquérir les connaissances voulues pour maintenir et développer son aptitude à utiliser les ressources naturelles tout en préservant les espèces et les écosystèmes dans l’intérêt des générations présentes et futures,

Fermement convaincue de la nécessité de mesures appropriées, aux niveaux national et international, individuel et collectif, privé et public, pour protéger la nature et promouvoir la coopération internationale dans ce domaine,

Adopte, à ces fins, la présente Charte mondiale de la nature, qui proclame les principes de conservation ci-après, au regard desquels tout acte de l’homme affectant la nature doit être guidé et jugé.

I. PRINCIPES GÉNÉRAUX
Article premier

La nature sera respectée et ses processus essentiels ne seront pas altérés.

Article deux

La viabilité génétique de la Terre ne sera pas compromise; la population de chaque espèce, sauvage ou domestique, sera maintenue au moins à un niveau suffisant pour en assurer là survie: les habitats nécessaires à cette fin seront sauvegardés.

Article trois

Ces principes de conservation seront appliqués à toute partie de la surface du globe, terre ou mer: une protection spéciale sera accordée aux parties qui sont uniques, à des échantillons représentatifs de tous les différents types d’écosystèmes et aux habitats des espèces rares ou menacées.

Article quatre

Les écosystèmes et les organismes, de même que les ressources terrestres, marines et atmosphériques qu’utilise l’homme, seront gérés de manière à assurer et maintenir leur productivité optimale et continue, mais sans compromettre pour autant l’intégrité des autres écosystèmes ou espèces avec lesquels ils coexistent.

Article cinq

La nature sera préservée des déprédations causées par la guerre ou d’autres actes d’hostilité.

II. PRINCIPES GÉNÉRAUX

Article six

Dans le processus de prise dè décision, on reconnaîtra qu’il n’est possible de satisfaire aux besoins de chacun qu’en assurant le fonctionnement adéquat des systèmes naturels et en respectant les principes énoncés dans la présente Charte.

Article sept

Dans la planification et l’exécution des activités de développement socio-économique, il sera dûment tenu compte du fait que la conservation de la nature fait partie intégrante de ces activités.

Article huit

Dans l’élaboration de plans à long terme de développement économique, d’accroissement de la population et d’amélioration des conditions de vie, il sera dûment tenu compte de la capacité qu’ont les systèmes naturels d’assurer à longue échéance la subsistance et l’établissement des populations considérées, tout en reconnaissant que cette capacité peut être développée par la science et la technique.

Article neuf

L’affectation de parties de la surface du globe à des usages déterminés sera planifiée en tenant dûment compte des limites physiques, de la productivité et de la diversité biologiques ainsi que de la beauté naturelle des sites concernés.

Article dix

Les ressources naturelles ne seront pas gaspillées, mais utilisées avec la mesure que dictent les principes énoncés dans la présente Charte et ce selon les règles suivantes :

a) Les ressources biologiques ne seront pas utilisées au-delà de leur capacité naturelle de régénération:

b) La productivité des sols sera maintenue ou améliorée par des mesures préservant leur fertilité à long terme et le processus de décomposition organique et prévenant l’érosion ainsi que toute autre forme de dégradation;

c) Les ressources qui ne sont pas consommées par l’usage, y compris l’eau, seront réutilisées ou recyclées ;

d) Les ressources non renouvelables qui sont consommées par l’usage seront exploitées avec mesure, compte tenu de leur abondance, des possibilités rationnelles de les transformer à des fins de consommation et de la compatibilité de leur exploitation avec le fonctionnement des systèmes naturels.

Article onze

Les activités pouvant avoir un impact sur la nature seront contrôlées et les meilleures techniques disponibles, susceptibles de diminuer l’importance des risques ou d’autres effets nuisibles sur la nature, seront employées ; en particulier

a) Les activités qui risquent de causer des dommages irréversibles à la nature seront évitées:

b) Les activités comportant un degré élevé de risques pour la nature seront précédées d’un examen approfondi et leurs promoteurs devront prouver que les bénéfices escomptés l’emportent sur les dommages éventuels pour la nature et, lorsque les effets nuisibles éventuels de ces activités ne sont qu’imparfaitement connus, ces dernières ne devraient pas être entreprises;

c) Les activités pouvant perturber la nature seront précédées d’une évaluation de leurs conséquences et des études concernant l’impact sur la nature des projets de développement seront menées suffisamment à l’avance; au cas où elles seraient entreprises, elles devront être planifiées et exécutées de façon à réduire au minimum les effets nuisibles qui pourraient en résulter;

d) Les pratiques relatives à l’agriculture, aux pâturages, à la sylviculture et à la pêche seront adaptées aux caractéristiques et limites naturelles des zones considérées;

e) Les zones dégradées à la suite d’activités humaines seront remises en État à des fins conformes à leur potentiel naturel, et compatibles avec le bien-être des populations affectées.

Article douze

Tout rejet de substances polluantes dans des systèmes naturels sera évité, et

a) S’il est impossible de l’éviter, ces substances seront traitées à la source en utilisant les meilleurs moyens disponibles;

b) Des précautions spéciales seront prises afin d’empêcher le rejet de déchets radioactifs ou toxiques

Article treize

Les mesures visant à prévenir, contrôler ou limiter les catastrophes naturelles, les infestations et les maladies s’adresseront spécifiquement aux causes de ces fléaux et éviteront de produire des effets secondaires nuisibles pour la nature.

III. MISE EN OEUVRE

Article quatorze

Les principes énoncés dans la présente Charte trouveront leur expression dans la législation et la pratique de chaque Etat, ainsi qu’au niveau international.

Article quinze

Les connaissances relatives à la nature seront largement diffusées par tous les moyens possibles, en particulier par l’enseignement mésologique qui fera partie intégrante de l’éducation générale.

Article seize

Toute planification comportera, parmi ses éléments essentiels, l’élaboration de stratégies de conservation de la nature, l’établissement d’inventaires portant sur les écosystèmes et l’évaluation des effets sur la nature des politiques et activités projetées : tous ces éléments seront portés à la connaissance du public par des moyens appropriés et en temps voulu pour qu’il puisse effectivement être consulté et participer aux décisions.

Article dix-sept

Les moyens financiers, les programmes et les structures administratives nécessaires pour atteindre les objectifs de la conservation de la nature seront assurés.

Article dix-huit

On s’efforcera sans cesse d’approfondir la connaissance de la nature grâce à la recherche scientifique et de diffuser les informations ainsi obtenues sans restriction d’aucune sorte.

Article dix-neuf

L’État des processus naturels, des écosystèmes et des espèces sera suivi de près pour qu’on puisse déceler le plus tôt possible toute dégradation ou menace, intervenir en temps utile et évaluer plus facilement les politiques et techniques de conservation.

Article vingt

Les activités militaires préjudiciables à la nature seront évitées.

Article vingt-et-un

Les États et, dans la mesure où ils en ont la possibilité, les autres autorités publiques, les organisations internationales, les particuliers, les associations et les entreprises :

a) Coopéreront à la conservation de la nature par des activités communes et autres actions appropriées, notamment par des échanges d’informations et par des consultations;

b) Etabliront des normes pour les produits et procédés de fabrication risquant d’avoir des effets nuisibles sur la nature, ainsi que des méthodes d’évaluation de ces effets;

c) Mettront en oeuvre les dispositions juridiques internationales applicables en vue d’assurer la conservation de la nature et la protection de l’environnement;

d) Feront en sorte que des activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommage aux systèmes naturels situés à l’intérieur d’autres États, ni dans les zones situées en dehors des limites de juridiction nationale;

e) Sauvegarderont et conserveront la nature dans les zones au-delà des limites de juridiction nationale.

Article vingt-deux

Compte tenu de la plaine souveraineté des États sur leurs ressources naturelles, chaque Etat donnera effet aux dispositions de la présente Charte par ses organes compétents et en coopération avec d’autres États.

Article vingt-trois

Toute personne aura la possibilité, en conformité avec la législation de son pays, de participer, individuellement ou avec d’autres personnes, à l’élaboration des décisions qui concernent directement son environnement et, au cas où celui-ci subirait des dommages ou des dégradations, elle aura accès à des moyens, de recours pour en obtenir réparation.

Article vingt-quatre

Il incombe à chacun d’agir en conformité avec les dispositions de la présente Charte; chaque personne, agissant individuellement, en association avec d’autres personnes ou au titre de sa participation à la vie politique, s’efforcera, d’assurer la réalisation des objectifs et autres dispositions de la présente Charte.

Canada : Libérez votre nature et gagnez 1 000 $!

Pour nos lecteurs et lectrices au Canada, voici une petite information intéressante, même si le WWF n’est pas pour la libération animale, ni pour la libération de la Terre, loin de là!

Pour nous qui sommes en France, par contre, il y aura ici un exemple intéressant d’appel à l’initiative. Ce qui fait la force du WWF ici, c’est clairement sa capacité à appeler à des initiatives simples et locales, s’adressant à tout le monde.

Pour que l’écologie se développe réellement en France, loin d’EELV, il faut des groupes locaux servant d’interfaces à toutes les initiatives !

Libérez votre nature et gagnez 1 000 $!

Le WWF-Canada lance un concours d’idées novatrices pour encourager l’action écologique

Montréal, Québec (9 mars 2015) – Ce printemps, le WWF-Canada invite les Canadiens à partager leurs bonnes idées pour amener leur communauté à s’impliquer davantage dans la conservation de la nature. Les cinq meilleures propositions recevront une micro subvention pouvant atteindre jusqu’à 1 000 $ pour aider à leur réalisation.

Du 5 mars au 15 avril, les Canadiens d’un océan à l’autre, de 7 à 77 ans, sont invités à « libérer leur nature » avec le WWF-Canada et à courir la chance de gagner, en reconnaissance et en argent. Tout ce que vous avez à faire est de soumettre une demande en ligne en nous disant ce que VOUS feriez pour rapprocher les gens de votre communauté de la nature.

«Les études montrent que les Canadiens passent trop de temps à l’intérieur et ont tendance à ignorer tout ce que la nature a à offrir, même dans leur propre cour », a fait remarquer David Miller, président et chef de la direction du WWF-Canada. « La nature, même en pleine ville, nous propose d’innombrables expériences et bienfaits tous les jours. Grâce à Libérez votre nature, le WWF-Canada veut non seulement révéler la présence de la nature dans la vie quotidienne de nos concitoyens, mais aussi connaître les solutions qu’ils proposent pour aider la nature à s’épanouir dans leur milieu, au sein de leur communauté. C’est la meilleure façon d’accueillir le printemps! »

Dans le cadre de sa campagne Libérez votre nature, le WWF-Canada recherche les idées les plus intéressantes et innovantes pour amener les collectivités à communier avec la nature dans leur milieu. Libérez votre nature appuiera les projets créatifs et pragmatiques adaptés à leur communauté. Les idées gagnantes pourraient être de célébrer la nature ou de trouver des solutions aux menaces qui pèsent sur elle, ou encore de former des membres de la collectivité à la surveillance des écosystèmes de l’endroit. Quelques données :

Les Canadiens passent en moyenne plus de 90 % de leur temps à l’intérieur.
8 Canadiens sur 10 vivent en zone urbaine.
85 % des Canadiens craignent que les zones naturelles dont ils profitent aujourd’hui n’existeront plus pour leurs enfants ou petits-enfants.
Près de 90 % des Canadiens reconnaissent se sentir plus heureux quand ils sont en contact avec la nature.1

Les gagnants du concours Libérez votre nature seront annoncés le 15 mai 2015.
Visitez le site www.wwf.ca/votrenature pour de plus amples renseignements tels que les critères de sélection, ainsi que le formulaire de demande.

Participez à la conversation en ligne et suivez les dernières nouvelles des projets avec leurs photos sur Twitter et Instagram sous #VotreNature.

Le WWF-Canada est la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF), l’un des organismes indépendants de conservation les plus importants et les plus respectés au monde, en activité dans plus de 100 pays. Grâce à l’appui de plus de 250 000 Canadiens et fort d’une expérience de près de 50 ans, le WWF-Canada met en œuvre des recherches et connaissances scientifiques dans le cadre de projets pragmatiques sur le terrain. Le WWF propose des solutions aux plus grands défis de conservation de notre planète afin de bâtir un avenir où les êtres humains pourront vivre en harmonie avec la nature. Pour en savoir plus, visitez le site wwf.ca/fr.

On notera cette précision que fait le WWF Canada ailleurs, et là on a un exemple de non-compréhension de la Nature pour le premier exemple, alors que le second est pertinent:

Nous cherchons des idées rassembleuses qui redonneront à la nature son importance pour votre communauté et amèneront les gens à s’unir pour prendre soin de l’environnement. Qu’il s’agisse de planter des arbres, de protéger des animaux, de compter des espèces, de former des citoyens écoresponsables, de célébrer la beauté, de résoudre des problèmes, de diriger, ou d’inspirer, toutes vos idées sont bienvenues.

Voici quelques suggestions, soumises par nos collègues, qui pourraient vous inspirer:

« Pour que mes amis se sentent concernés par le bassin versant dans lequel nous vivons, j’aimerais les emmener pêcher dans la rivière Rouge, près du centre-ville de Toronto. Il y a une diversité impressionnante d’espèces de poissons indigènes dans cette rivière urbaine. Tandis que nous y serons, je leur demanderai de m’aider à prendre quelques échantillons d’eau et d’insectes qui pourrons être inclus dans le Bilan de la santé des cours d’eau du WWF! »

– James Snider, directeur par intérim du programme Eau douce, WWF-Canada

« Les gens de Vancouver sont toujours surpris d’apprendre qu’une des pires menaces qui pèsent sur les cétacés de la mer de Salish, c’est le bruit des bateaux qui y passent. J’aimerais installer des microphone sous l’eau dans l’habitat des épaulards qui sont menacés, et retransmettre les sons captés sous l’eau dans un grand établissement public. Ce qui permettrait aux gens d’enfin apprécier les vocalisent des épaulard et de comprendre l’effet de la pollution sonore sur cette espèce. Les gens seraient ainsi davantage motivée à trouver des façons d’aider les mammifères marins de la région. »

– Hussein Alidina, cadre supérieur, planification marine, WWF-Canada

« L’extension de l’éthique à ce troisième élément de l’environnement humain… »

Aldo Leopold (1887 – 1948) est une figure américaine de la défense de l’environnement, auteur d’un ouvrage qui a marqué la culture américaine : Almanach d’un comté des sables, qui en France a été publié chez Flammarion.

On y retrouve un mélange de trois tendances : celle du petit propriétaire des grandes plaines américaines qui veut son lopin de terre et pratique la chasse et la pêche, celle du naturaliste étudiant en détail la Nature, enfin l’écologie en tant que défense de la dite Nature.

Une citation très célèbre de lui, jouant un grand rôle dans l’identité de « l’écologie profonde », est la suivante :

« Une chose est juste lorsqu’elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique. Elle est injuste lorsqu’elle tend à l’inverse. »

Il y a là quelque chose de très fort, puisqu’il s’agit de défendre la Nature en soi. Il y a par contre aussi la mise en avant de la « stabilité », précisément comme dans l’écologie chrétienne ou encore les « décroissants ».

Voici un extrait très intéressant de l’Almanach, où Leopold donne son point de vue : les humains ont une conception du vivre ensemble en politique et en économie, mais il manque l’écologie.

La séquence éthique

Cette extension de l’éthique, qui n’a été étudiée jusqu’à, présent que par les philosophes, est en réalité un processus d’évolution écologique. Ses séquences peuvent être décrites en termes écologiques aussi bien que philosophiques.

Une éthique, écologiquement parlant, est une limite imposée à la liberté d’agir dans la lutte pour l’existence. D’un point de vue philosophique, une éthique distingue entre des formes sociales et asociales de conduite.

Il s’agit de deux définitions différentes d’une même chose. Cette chose a son origine dans la tendance des individus ou des groupes’ interdépendants à mettre au point des modes de coopération.

L’écologiste les appelle symbioses. La politique et l’économie sont des symbioses avancées où la compétition primitive du chacun pour soi a été remplacée, en partie; par des mécanismes de coopération pourvus d’un contenu éthique.

La complexité des mécanismes de coopération augmente en même temps que la densité de population et l’efficacité des outils. Il était par exemple plus simple de définir les usages asociaux des pierres et des massues à l’époque des mastodontes, que des fusils de chasse et des panneaux publicitaires à l’époque des moteurs.

Les premières éthiques se préoccupaient des relations entre individus : le décalogue mosaïque en est un exemple. Plus tard, il fut question de la relation entre l’individu et la société.

La règle d’or est une tentative pour intégrer l’individu à la société [cf Matthieu 7, 12, et Luc 6, 31] ; la démocratie, pour intégrer l’organisation sociale à l’individu. Il n’existe pas à ce jour d’éthique chargée de définir la relation de l’homme à la terre, ni aux animaux et aux plantes qui vivent dessus. La terre, comme les petites esclaves d’Ulysse, est encore considérée comme une propriété.

La relation à la terre est encore une relation strictement économique, comportant des droits mais pas de devoirs.

L’extension de l’éthique à ce troisième élément de l’environnement humain constitue, si mon interprétation est correcte, une possibilité de l’évolution et une nécessité écologique.

C’est la troisième étape d’une séquence où les deux premières ont déjà été atteintes.

Les penseurs individuels, depuis l’époque d’Ézéchiel et d’Isaïe, ont établi que la spoliation de la terre n’est pas seulement un mauvais calcul, mais un mal. La société, cependant, n’a pas encore affirmé cette croyance.

Je considère le mouvement écologique actuel comme l’embryon d’une telle affirmation.

Une éthique peut être considérée comme un guide pour faire face à des situations écologiques si neuves ou si complexes, ou impliquant des réactions si lointaines que le chemin de l’intérêt social ne peut être perçu par l’individu moyen. L’instinct animal est un guide qui permet à l’individu de faire face à de telles situations. Il se peut que l’éthique soit une sorte d’instinct communautaire en gestation.

L’humanité est-elle « l’intendante » de la « création »?

LTD est athée, c’est-à-dire que nous ne croyons pas en Dieu, mais pas seulement cela: être athée, c’est reconnaître la Nature, comme à l’époque des Lumières. Parce que s’il n’y a pas de Dieu, il faut bien qu’il y ait quelque chose, et ce quelque chose, c’est la vie, c’est la Nature.

Rien à voir donc avec les ultra-libéraux qui sacralisent l’individu, rejettent la Nature comme « mauvaise », « meurtrière », et considèrent que l’humanité serait « supérieure » parce qu’elle disposerait du « libre-arbitre ».

Ces gens sont souvent d’ailleurs bien moins intéressant que les croyants qui, s’ils sont plein de préjugés et de superstitions, comprennent qu’il y a un souci majeur à célébrer la « toute puissance » de l’humanité.

Les médias ont parlé d’ailleurs abondamment de cette histoire d’un jeune anglais de 19 ans qui a décidé de « faire un bébé tout seul », en utilisant sa propre mère comme « mère porteuse ». On est là à la fois dans l’absurde et le crime. Il ne faut pas s’étonner après que l’extrême-droite ait le vent en poupe quand on accepte ce genre de choses au nom de la « liberté », du libre choix de l’individu, etc.

Voici un article illustrant comment la religion tente ici de prendre une position « écologiste » afin de conquérir l’opinion publique, aux dépens évidemment de la défense de la Nature. La venue probable du pape à la conférence de l’ONU sur le changement climatique à Paris en fin d’année sera ici une apothéose de toute une opération savamment calculée.

D’ailleurs, l’article a été rédigé par le rédacteur de La Croix, dans une perspective dite œcuménique, c’est-à-dire transcendant les clivages religieux.

A quoi on pourrait répondre, simplement: admettons que vous avez raison, alors on devrait dire que « Dieu créé, l’homme détruit ». Or, vous ne le dites pas, vous ne faites rien pour stopper les destructions, alors que vous devriez être aux premières loges de la lutte. C’est la preuve que votre position n’est qu’une variante d’anthropocentrisme…

Chrétiens et écologie, en harmonie avec l’univers

Dans la perspective chrétienne, s’engager en faveur de la Création est une manière de témoigner de la solidarité de toutes les créatures dans le salut.

Les chrétiens qui réfléchissent à la problématique écologique se tournent vite et de manière spontanée vers les récits de la Création dans le livre de la Genèse. Ils s’arrêtent aussi sur l’un ou l’autre texte comme le Cantique des trois enfants (Dn 3) ou le psaume 144. Mais ils sont plus mal à l’aise face au Nouveau Testament qui, pourtant, devrait être leur point de départ, car c’est à la lumière du Christ que la foi chrétienne envisage la Création. Les Écritures nous disent en effet que c’est « par lui et pour lui que le monde fut créé » (Col 1, 16).

Le Sauveur est aussi le Créateur du monde. Cette conviction est exprimée dans les hymnes cosmiques au Christ du Nouveau Testament. Jésus-Christ, médiateur et sauveur de la Création, confirme que la Création est l’œuvre très bonne de Dieu. Sont ainsi tenues ensemble les actions créatrices et salvifiques. La Création ne peut être séparée du Salut. Elle est elle-même concernée par le projet de Salut, promise à un avenir. Elle aussi est promise à la régénération finale (Ap 21, 1) et à la vie éternelle, dans l’union au Christ (Ep 1, 10). Elle aussi doit être évangélisée, selon la finale de l’Évangile de Marc : « Allez par le monde entier, proclamer l’Évangile à toutes les créatures » (Mc 16,15).

RESPONSABILITÉ DE L’HOMME À L’ÉGARD DE L’AVENIR DE TOUTE LA CRÉATION DONT IL EST L’INTENDANT

Voilà qui donne un autre fondement à la responsabilité de l’homme à l’égard de l’avenir de toute la Création dont il est l’intendant. « Créée ex nihilo (2 M 7, 28), elle est par nature soumise à la loi du temps et menacée sans cesse d’un retour au néant d’où elle a été tirée. Elle ne peut échapper à cette finitude et accéder à la gloire promise qu’en étant unie et ramenée à cet au-delà d’elle-même qui est son origine : Dieu. Pour cela, elle a besoin de l’être humain ; en attendant, elle gémit dans les douleurs de l’enfantement », explique Michel Maxime Egger (« Le respect de la Création », Christus n° 234 hors-série, mai 2012, p. 112).

Ce théologien orthodoxe fait référence à saint Paul qui écrit dans sa lettre aux Romains : « La Création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : livrée au pouvoir du néant – non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’y a livrée –, elle garde l’espérance, car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet : la Création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement » (Rm 8, 19-22).

La libération de l’emprise du péché a été inaugurée par la mort et la résurrection du Christ mais n’a pas encore atteint son achèvement. Le triomphe du Christ ne le sera qu’à la fin des temps, quand toutes choses seront récapitulées en lui. La Création aspire elle aussi à ce temps, qui sera celui de la réconciliation de toutes choses dans le Christ.

UNE MANIÈRE DE TÉMOIGNER DE LA SOLIDARITÉ DE TOUTES LES CRÉATURES DANS LE SALUT

Dans la perspective chrétienne, l’engagement en faveur de la Création est une manière de témoigner de la solidarité de toutes les créatures dans le Salut. L’homme n’est pas seul à être sauvé. Le Salut a une dimension cosmique. La promesse d’un ciel nouveau et d’une terre nouvelle oblige à s’interroger sur notre attitude à l’égard de la Création tout entière aimée de Dieu et à inventer des manières d’établir des relations plus harmonieuses avec elle.

Dans la tradition biblique, c’est le mot shalom qui caractérise le mieux cette harmonie : une harmonie de l’homme avec Dieu, des hommes entre eux et de l’humanité avec l’univers. Le mot est employé par le prophète Isaïe pour décrire les promesses messianiques : la paix qui régnera dans le peuple sera accompagnée de réjouissance et fera fleurir le désert et la terre aride (Is 35, 1-2). Le shalom est une réalité divine qui comprend la justice, la paix, l’intégrité de la Création dont les hommes sont aussi les acteurs.

Lorsqu’un animal appuie sa tête contre un mur

Avec internet, la diffusion des connaissances est rendue incroyablement plus facile, ainsi que la manière dont on pourrait partager nos connaissances et nos émotions pour les animaux et la planète!

Voici un exemple, extrêmement utile, relevant d’un phénomène peu connu, avec une information permise par le Nouvel Observateur.


LE PLUS. « Si votre animal appuie sa tête contre un mur, rendez-vous chez le vétérinaire dans les plus brefs délais ». C’est ce qu’a déclaré une association néerlandaise de protection des animaux sur sa page Facebook. Partagée près de 18.000 fois, cette mise en garde inquiète les internautes. Que signifie ce phénomène ? Éclairage de Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste.

Lorsqu’un animal appuie sa tête contre un mur, on appelle cela une « poussée au mur ». C’est un symptôme clinique, que les vétérinaires connaissent bien.

Ce comportement, que l’on observe plus souvent chez les chiens que chez les chats, démontre dans tous les cas une souffrance de l’animal. Il s’agit vraisemblablement de maux de tête très douloureux.

Des maux de tête intenses

Un animal qui appuie sa tête contre un mur est forcément en danger, car il peut avoir un problème neurologique ou nerveux. Et quelle que soit la pathologie dont il est atteint, cela se manifeste par des maux de tête intenses.

En appuyant sa tête contre le mur, l’animal essaye probablement de se soulager.

Quand un être humain a une migraine, il se masse les tempes pour calmer sa douleur. En appuyant sa tête contre un mur, l’animal tente sans doute de faire la même chose.

Ce n’est pas le seul comportement de ce type connu chez les animaux : quand ils ont de l’arthrose aux pattes, par exemple, ils ont tendance à lécher cette zone, pour tenter de calmer la douleur.

Il faut se rendre d’urgence chez le vétérinaire

Ces migraines peuvent être le signe que l’animal est atteint d’une encéphalopathie hépatique ou d’une tumeur cérébrale.

Si l’on voit un jeune animal faire une poussée au mur, cela est sûrement lié à une atteinte du foie. Par contre, si un animal plus âgé fait la même chose, cela est plus probablement lié à une atteinte du cerveau.

Dans tous les cas, quand on observe un chien ou un chat faire une poussée au mur, il faut l’amener directement chez un vétérinaire. Il faut également se poser les bonnes questions, pour pouvoir guider le spécialiste. Qu’a mangé l’animal ? À quelle heure était-ce ? À quel moment a-t-il fait une poussée au mur ?

Des toxines peuvent provoquer une migraine

Ces éléments permettront au vétérinaire de mener son enquête. Même si la poussée au mur est d’abord un signe neurologique, le spécialiste prendra en compte toutes ces informations et pourra éventuellement réaliser une prise de sang, pour voir si le foie est atteint.

Cet organe, censé purifier l’organisme de ses toxines, ne peux plus assumer sa fonction s’il est malade. La présence de toxines dans l’organisme peut alors entraîner des maux de tête et une poussée au mur.

Un phénomène étrange

Si certaines personnes trouvent ce comportement drôle et que cette information fait le tour des réseaux sociaux, c’est parce que la poussée au mur est quelque chose d’étrange. Peu de personnes y ont déjà été confrontées.

Pour autant, il ne faut pas prendre ce phénomène à la légère, car il est forcément synonyme de danger : un animal n’a effectivement aucune raison d’appuyer sa tête contre un mur. Cela n’a pas de sens. Il faut donc rester vigilant.


« Cela risque de poser quelques problèmes aux conducteurs de véhicules »

Ce qui devait arriver arriva. Après les discours ridiculement glorieux de certaines associations sur la modification des codes juridiques, faisant que l’animal change de « statut » sans que rien ne change en pratique, voilà que les animaux « sauvages » se font expulser du droit, à l’occasion du débat sur la loi sur la biodiversité.

C’est la conséquence inévitable, dramatique, des campagnes en faveur de certains animaux et pas d’autres. Les animaux dits de compagnie et les animaux intégrés directement dans l’exploitation animale ont un « statut » afin de neutraliser leur existence juridiquement, quant aux autres… ils sont précipités dans l’enfer de la destruction.

Avec la complicité des fanatiques du « droit », prisonniers de l’esprit institutionnel, incapables de comprendre qu’il faut radicalement tout changer, non seulement les mentalités, mais également la société!

Voici le compte-rendu du débat à l’Assemblée nationale… Qui est édifiant. C’est véritablement un morceau d’histoire, entre partisans purs et durs de l’exploitation animale, et une « amie » des animaux qui reconnaît ouvertement que l’amendement en question ne changerait rien s’il était adopté, à part pour la symbolique!

M. le président. Je suis saisi de deux amendements identiques, nos 39 rectifié et 956 rectifié, portant article additionnel après l’article 4.

La parole est à Mme Geneviève Gaillard, rapporteure, pour soutenir l’amendement no 39 rectifié.

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Cet amendement vise à donner à l’animal sauvage une place dans notre droit. Dans le code de l’environnement, l’animal sauvage n’existe qu’à travers divers titres, comme la préservation, la chasse, la pêche et la destruction. Mais il n’est jamais fait référence à sa nature propre.

Alors que personne ne nie le caractère sensible de l’animal, inscrit depuis 1976 dans le code rural et de la pêche maritime, et réaffirmé récemment à l’Assemblée nationale par un amendement défendu par M. Glavany visant à l’inscrire dans le code civil, il apparaît illogique que le caractère sensible de l’animal sauvage ne soit pas inscrit dans le code de l’environnement.

Les animaux sauvages qui ne sont classés ni chassables, ni nuisibles, ni protégés, sont relégués à l’état de « biens qui n’ont pas de maître » ou de « choses qui n’appartiennent à personne et dont l’usage est commun à tous ». L’animal sauvage est ainsi doté d’un statut « res nullius ». Il peut donc être blessé, capturé, maltraité ou tué en toute impunité.

M. le président. La parole est à Mme Laurence Abeille, pour soutenir l’amendement no 956 rectifié.

Mme Laurence Abeille. Effectivement, l’animal sauvage ne bénéficie à l’heure actuelle d’aucun statut. Même en cas d’actes de cruauté, il ne bénéficie pas de la même protection qu’un animal domestique. Un lièvre, par exemple, peut être torturé ; pas un lapin.

M. Gérard Bapt. Vous avez déjà essayé d’attraper un lièvre, vous ?

Mme Laurence Abeille. C’est vraiment un non-sens. L’article 4 ter de ce projet de loi, introduit en commission, vise à y remédier en partie.

Cet amendement vise à aller plus loin dans ce sens, en donnant à l’animal sauvage un statut, en reconnaissant son caractère sensible dans le code de l’environnement. L’adoption des amendements identiques que nous défendons ensemble, Geneviève Gaillard et moi-même, représenterait vraiment une avancée remarquable.

M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?

Mme Ségolène Royal, ministre. Madame la rapporteure, madame Abeille, vos amendements identiques visent notamment à introduire un nouvel article dans le code de l’environnement. Celui-ci contient des dispositions relatives à la faune et à la flore sauvage qui ont pour objectif de garantir la conservation des espèces : nous sommes bien d’accord sur ce point. Ces amendements sont bancals sur le plan juridique, car ils ne correspondent pas à ce principe : ils tendent à protéger non des espèces mais des animaux isolés.

Je comprends bien qu’il s’agit, précisément, d’assurer un support juridique aux animaux isolés, mais vous ne pouvez pas régler cette question en rattachant ces animaux à la catégorie d’espèce protégée : cela n’a rien à voir. Votre amendement est motivé par des considérations liées à la protection animale – ce qui est tout à fait respectable en soi – et non par des raisons tenant à la conservation de la nature. Il ne relève donc pas de la logique de ce texte, car il n’a rien à voir avec la question de la biodiversité.

Geneviève Gaillard est très engagée sur ce sujet : elle combat depuis des années les mauvais traitements infligés aux animaux. Mais il ne s’agit pas de cela : nous ne sommes pas du tout dans cette configuration. Il serait tout à fait légitime que l’Assemblée nationale examine un dispositif concernant la condition animale, en débatte et en vote, mais sous la forme d’une proposition de loi, pas dans le cadre de ce projet de loi relatif à la biodiversité. L’engagement, le militantisme de Mme la rapporteure sont très respectables, car la condition animale pose de vrais problèmes. Vous avez saisi l’occasion que représentait ce projet de loi pour déposer des amendements touchant à cette question. Ils sont plus précisément relatifs à la souffrance animale.

Je suis cependant obligée de les refuser, car ce projet de loi n’est pas le bon support juridique pour leurs dispositions. Vous ne pouvez pas utiliser ce projet pour faire avancer votre cause : je suis donc défavorable à ces amendements. Bien évidemment, le Gouvernement examinera par la suite avec beaucoup d’attention toute proposition de loi sur la question de la souffrance animale. Cette question est fondée, mais elle ne relève pas de ce projet de loi relatif à la biodiversité.

M. le président. La parole est à Mme la rapporteure.

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. J’ai bien compris ce qu’a dit Mme la ministre. Je ne retire cependant pas cet amendement. Je souligne que beaucoup d’espèces d’animaux non classés parmi celles que j’ai énumérées sont en voie de disparition. Des études scientifiques ont montré qu’à l’avenir, les petites espèces de mustélidés risquent de disparaître, voire d’autres espèces. Or l’on sait que ces animaux ont un système nerveux : elles sont donc sensibles.

Très peu d’espèces sont classées dans le code de l’environnement : vous ne pouvez donc refuser cet amendement sur cette base.

Vous ne pouvez pas non plus le repousser au motif qu’il serait un cavalier. L’amendement de Jean Glavany, grâce auquel le code civil reconnaît tous les animaux comme sensibles, était lui aussi un cavalier ! Il s’agit donc simplement de mettre en cohérence le code civil et le code de l’environnement.

M. le président. La parole est à Mme Laurence Abeille.

Mme Laurence Abeille. J’insiste, moi aussi, sur ces amendements identiques. Je ne crois pas qu’il s’agisse de cavaliers. Ce projet de loi touche à la biodiversité, à la protection de la nature ; il concerne donc nécessairement aussi la protection animale. Certes, c’est une question connexe, mais vous savez très bien qu’il est difficile de trouver le temps nécessaire pour faire aboutir une proposition de loi. Il y a eu plusieurs propositions de loi sur la question de la protection animale, sans effet. Aujourd’hui, nous avons la possibilité de faire réellement avancer le droit, et de mieux reconnaître les animaux sauvages. Ceux-ci font partie intégrante de la biodiversité, et comme l’a fait remarquer Geneviève Gaillard, un certain nombre d’entre eux sont déjà protégés.

Malgré cela, de très nombreuses espèces d’animaux sauvages n’ont pas, à l’heure actuelle, de statut juridique. Nous pourrions leur en donner un ; nous devrions donc le faire : je vous invite donc à voter pour ces amendements, qui ont le soutien de la commission du développement durable. Je remercie Geneviève Gaillard, et toute la commission, de s’être emparé de ce sujet, d’en avoir débattu. Je crois que ces amendements représentent vraiment une chance pour la nature, pour les animaux. Ils nous donnent l’occasion de reconsidérer le monde autour de nous.

Cette évolution est, de plus, attendue par de très nombreuses personnes dans notre pays. Je la crois très populaire. Je maintiens donc, évidemment, mon amendement no 956 rectifié : j’espère que nous serons nombreux à le voter.

M. le président. La parole est à M. le président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire.

M. Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Je sollicite une suspension de séance de cinq minutes, monsieur le président.
Suspension et reprise de la séance

M. le président. La suspension est de droit. La séance est suspendue.

(La séance, suspendue à vingt-deux heures vingt, est reprise à vingt-deux heures trente.)

M. le président. La séance est reprise.

La parole est à Mme Laurence Abeille.

Mme Laurence Abeille. Permettez-moi, pour plus de clarté avant le vote, de relire précisément le contenu de l’amendement : « I. L’article 713 du code civil est complété par deux alinéas ainsi rédigés : Les animaux domestiques, ou d’espèces sauvages apprivoisés ou tenus en captivité, trouvés errants, sont exclus du champ d’application de cet article et relèvent des dispositions spécifiques du code rural et de la pêche maritime. La faune sauvage relève du code de l’environnement.

II. Le code de l’environnement est ainsi modifié : Après l’article L. 411-1, il est inséré un article L. 411-1-1 ainsi rédigé : « Les animaux sauvages dotés de sensibilité vivant à l’état de liberté et n’appartenant pas aux espèces protégées visées par le premier alinéa du I de l’article L. 411-1 ne peuvent être intentionnellement blessés, tués, capturés, ou, qu’ils soient vivants ou morts, transportés, colportés, vendus, ou achetés, sauf lors des activités régies par les règlements propres à la chasse, aux pêches, à la recherche scientifique ainsi qu’à la protection de la santé publique ou vétérinaire et de la sécurité publique ».

Il me semble que cette lecture éclaire largement la portée de cet amendement et devrait rassurer ceux qui s’inquiétaient.

M. le président. Sur les amendements identiques nos 39 rectifié et 956 rectifié, je suis saisi par le groupe écologiste d’une demande de scrutin public.

Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.

La parole est à M. Jean-Marie Sermier.

M. Jean-Marie Sermier. À mon sens, il est dommage de présenter cet amendement dans un tel texte. Il va de soi que chacun défend la cause animale et se scandalise des tortures et sévices infligés à tout animal. Notre humanité même nous fait prendre conscience de ces problèmes.

Cela étant dit, vous nous proposez un texte qui n’est pas préparé et qui est sorti de son contexte. Mme la ministre a en effet rappelé que nous examinons un texte relatif à la biodiversité : nous ne sommes pas ici pour soutenir telle ou telle cause. Sinon, il faudrait y ajouter un certain nombre de causes humaines puisque, comme cela a longuement été dit, les êtres humains font eux aussi partie du cycle du vivant. Nous n’avons donc pas à isoler le cas des animaux sauvages.

En outre, l’adoption d’un tel amendement handicaperait de nombreuses activités sans pour autant donner une dimension particulière à l’animal sauvage, dont nous ne connaissons d’ailleurs pas la définition exacte.

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Si !

M. Jean-Marie Sermier. S’agit-il des vertébrés ou des invertébrés ? Quels sont les animaux concernés ? Que signifie la notion de blessure intentionnelle ?

Je suis convaincu que l’adoption de cet amendement provoquerait une multitude de contentieux juridiques. Ce n’est pas servir la cause des animaux que de présenter ainsi un amendement qui s’apparente à un cavalier.

M. le président. La parole est à M. Philippe Meunier.

M. Philippe Meunier. Compte tenu de l’importance de cet amendement, il est nécessaire de définir ce qu’est un animal sauvage. Peut-on en connaître la définition ?

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Oui, bien sûr ! Ne savez-vous pas ce que c’est ?

M. Philippe Meunier. Une mouche est-elle un animal sauvage ? Je voudrais le savoir avant de me prononcer sur ce type d’amendements.

M. le président. La parole est à M. André Chassaigne.

M. André Chassaigne. Je fais sans doute partie de ceux qui, dans cet hémicycle, sont très embêtés par cet amendement, car le vote auquel il donnera lieu, une fois analysé, pourrait laisser accroire que les uns sont très sensibles à la souffrance et à la cause animales et s’opposent à tel et tel acte de cruauté tandis que les autres, qui auraient voté contre, seraient eux-mêmes des êtres non « dotés de sensibilité ».

En somme, tout cela ne colle guère, madame la rapporteure. Nous sommes saisis d’un beau texte qui comporte des avancées pour la biodiversité, et autour duquel nous nous sommes retrouvés par-delà nos sensibilités. Il s’agit d’une étape cruciale. Ce texte peut sembler banal mais il est assez important pour contenir des avancées qui sont autant de marqueurs pour notre société en matière de biodiversité, et ce en lien avec les productions humaines et l’agriculture.

Or, voici que surgit cet amendement clivant. Chacun sait bien quelles en seraient les conséquences : il est ce que l’on retiendra pour l’essentiel et déclenchera des réactions chez certaines personnes et associations. Je l’ai lu et relu : selon moi, même si l’on exclut les « activités régies par les règlements propres à la chasse, aux pêches, à la recherche scientifique », il demeurera toujours une fenêtre ouverte pour des procédures qui risque de créer d’innombrables difficultés.

M. Jean-Marie Sermier. Bien sûr !

M. André Chassaigne. C’est pourquoi pour ma part, je dis sans être tranquille – ce n’est en effet pas une décision facile – que je suivrai l’avis de Mme la ministre car je préfère que l’on retienne de ce texte ce qui va dans le bon sens et non ce qui est susceptible de produire des clivages.

M. le président. La parole est à Mme Martine Lignières-Cassou.

Mme Martine Lignières-Cassou. Il serait bon, madame la rapporteure, que vous leviez toute crainte concernant certaines pratiques qui ont cours dans notre pays et qui font débat. Je pense aux combats de coqs et aux corridas : l’amendement porte-t-il sur ces pratiques ? Si vous éclaircissiez ce point, madame la rapporteure, nous serions nombreux à être plus à l’aise avec ce débat.

M. le président. La parole est à Mme Geneviève Gaillard, rapporteure.

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Je répète que cet amendement ne vise qu’à reconnaître dans le code de l’environnement le caractère sensible des animaux qui ne sont pas actuellement classés, quelle que soit leur espèce.

Je rappelle à M. Meunier qu’un animal sauvage est un animal qui n’est pas domestique ; sans doute avez-vous appris cela à l’école.

M. Philippe Meunier. La mouche est-elle donc un animal sauvage ?

M. Jean-Marie Sermier. Et le lombric ?

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Ensuite, je rappelle à Mme Lignières-Cassou que le coq est un animal domestique, de même que le taureau.

M. Philippe Meunier. Et la mouche ?

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Oui, la mouche et l’abeille sont des animaux qui peuvent être classés sensibles. Cela vous gêne-t-il ?

M. Philippe Meunier. Cela risque de poser quelques problèmes aux conducteurs de véhicules…

M. Jean-Marie Sermier. Et aux jardiniers qui, de leur bêche, couperaient des lombrics !

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Il ne s’agit pas de tuer ou de ne pas tuer. Permettez-moi de vous rappeler pour faire avancer le débat qu’en 1976, M. Nungesser a fait adopter une loi prévoyant que l’animal domestique ou tenu en captivité – cas que nous examinerons à l’amendement suivant – est un animal sensible. Je le répète : l’animal domestique ou tenu en captivité est un animal sensible. Cela vous a-t-il pour autant empêché de manger de la viande d’agneau ou de bœuf, ou de tuer des animaux même lorsqu’ils sont reconnus sensibles ? Non. Ce n’est pas pour autant que vous pourrez tirer gloire d’arracher les ailes d’une mouche, mais passons, puisque personne ne le verra.

En tout état de cause, cet amendement ne changera rien…

M. Jean-Marie Sermier. À quoi sert-il donc ?

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. …si ce n’est qu’il fera la preuve que nous vivons dans un pays évolué, comme beaucoup d’autres, où le caractère sensible des animaux est reconnu. Cet amendement n’a rien d’épouvantable et nous pouvons parfaitement l’adopter sans qu’il ait la moindre influence ni sur la corrida, ni sur les coqs de combat.

En outre, le groupe de travail sur la protection animale s’est réuni plusieurs fois depuis trois ans, et vos collègues qui y siègent ont participé à ces travaux ; sur ces sujets, ils sont donc d’accord avec nous. Un texte en la matière nous a été promis en avril l’an passé, puis en février dernier, mais il n’est hélas pas encore en discussion. Je maintiens donc mon amendement car il n’entraîne aucune conséquence ni sur notre texte, ni sur des pratiques telles que la corrida ou autres.

M. le président. La parole est à M. Philippe Meunier.

M. Philippe Meunier. Précisons votre pensée, madame la rapporteure : une mouche est-elle un animal sauvage ?

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Bien sûr !

M. Philippe Meunier. Soit. Ainsi, lorsqu’une mouche se fracasse sur le pare-brise de mon véhicule, puis-je être accusé d’avoir intentionnellement tué un animal sauvage ?

Mme Laurence Abeille. Non, il est rare que ces choses-là se fassent intentionnellement…

M. Philippe Meunier. Je répète ma question : est-ce que je tue des animaux sauvages lorsque d’innombrables mouches viennent s’écraser sur mon pare-brise pendant l’été ?

M. le président. La parole est à Mme la ministre.

Mme Ségolène Royal, ministre. Le sujet est certes important mais, comme le disait M. Chassaigne, il est dommage qu’il interfère avec un texte qui n’a rien à voir avec la condition animale. Le texte que nous examinons concerne la biodiversité ; il concerne des valeurs fondamentales dont nous venons de débattre à l’article premier, et il est attendu dans la perspective de la Conférence de Paris sur le climat. Il fixe des principes nouveaux et essentiels au regard des services que nous rend la nature et du développement des filières technologiques liées au génie écologique.

Je répète une fois de plus que nous comprenons parfaitement les préoccupations de Mme Gaillard, qui se bat depuis de nombreuses années en faveur du bien-être animal. Toutefois, ce n’est pas dans un texte de cette importance que nous pouvons régler les problèmes d’arbitrage internes à un groupe parlementaire qui doit décider en toute liberté d’inscrire à l’ordre du jour des travaux de l’Assemblée une proposition de loi tout à fait respectable et fondée sur un sujet qui, dans le présent texte, est néanmoins un cavalier législatif.

Allons plus loin et parlons vrai : je respecte les positions idéologiques défendues dans ces amendements, mais ce ne sont pas celles que défend le Gouvernement, ni la ministre de l’écologie qui a la tutelle sur les questions de chasse et de pêche. Disons donc les choses clairement : il s’agit par ces amendements de remettre en cause les activités de chasse et de pêche…

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Non !

Mme Ségolène Royal, ministre. …qui sont des activités réglementées auxquelles nous ne porterons pas atteinte au détour d’un texte législatif pour soulever des polémiques dans notre pays, alors même que le présent projet de loi relatif à la biodiversité est consensuel et attendu, et qu’il est déjà assez compliqué à élaborer.

M. Jean-Claude Buisine. Absolument !

Mme Ségolène Royal, ministre. Ce texte suscite une attente en termes de créations d’activité et emplois ; j’ai expliqué ce qu’il en était en matière de croissance verte et de croissance bleue. Autant je respecte vos préoccupations et votre point de vue, autant je ne saurais émettre un avis favorable à la remise en cause des activités de chasse et de pêche. Il va néanmoins de soi que je condamne tout autant que vous le caractère absolument odieux de la maltraitance animale, mais où celle-ci s’arrête-t-elle ? Je vous rappelle par exemple que la protection des animaux errants relève à juste titre du code rural et du code pénal, car il faut que les sanctions soient sévères en cas de maltraitance, mais elle ne relève pas du code de l’environnement qui traite de la question des animaux en tant que représentants d’une espèce constitutive de la biodiversité.

Ces amendements présentent donc deux inconvénients graves : parce qu’ils traitent des animaux errants, ils permettront demain de poursuivre ceux d’entre nous qui piégeons les ragondins pour protéger les rives du Marais poitevin. De même, les particuliers qui piègent des souris pourront eux aussi être poursuivis.

Mme Laurence Abeille. Mais non !

Mme Ségolène Royal, ministre. Mais si, puisque les souris sont des animaux sauvages errants ! Il pourra donc se produire des contentieux sur ces sujets.

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Mais non !

Mme Ségolène Royal, ministre. Si, et c’est pourquoi cela ne me semble pas raisonnable. D’autre part, remettre en cause les activités de chasse – qui sont réglementées et légales – au détour d’un amendement relatif à la maltraitance animale s’apparente à une manière de faire la loi qui susciterait des polémiques et sur laquelle j’appelle l’attention de la représentation nationale : elle n’est conforme ni à la cohérence du texte, ni à l’équilibre des différents codes, qu’il s’agisse du code rural, du code pénal – lequel vise toutes les maltraitances d’animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages – ou encore du code de l’environnement, ni au débat sur la biodiversité que nous sommes en train d’avoir.

Je propose donc le retrait de ces amendements et suggère au groupe socialiste de faire inscrire une proposition de loi qui serait cohérente et répondrait aux préoccupations soulevées ici, que je respecte pleinement mais qui, je le répète, sont étrangères au texte en discussion.

M. le président. La parole est à Mme Geneviève Gaillard, rapporteure.

Mme Geneviève Gaillard, rapporteure. Il n’y a pas lieu de poursuivre ce débat. Évitons simplement de faire un amalgame entre les animaux sauvages et les animaux domestiques et de définir les activités qui seraient soi-disant impactées par un amendement de cette nature, mais reconnaissons que l’animal sauvage est un animal sensible. Tous les scientifiques le disent et les travaux ont beaucoup avancé au cours des dernières décennies. Il s’agit pour nous ni plus ni moins que de traiter les animaux sauvages dans le code de l’environnement comme Jean Glavany a traité dans le code civil, sans que cela pose problème, l’ensemble des animaux.

M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos 39 rectifié et 956 rectifié.

(Il est procédé au scrutin.)

Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 29
Nombre de suffrages exprimés 24
Majorité absolue 13
Pour l’adoption 7
contre 17

(Les amendements identiques nos 39 rectifié et 956 rectifié ne sont pas adoptés.)

« Quand même, le cuir, c’est de la fourrure épilée! »

C’est un exemple typique de comment les illusions de certains sont hypocrites. Le combat contre la fourrure se targue d’humanisme, mais son orientation est en soi une capitulation. Alors, bien sûr, apparaître comme aimant les animaux est utile pour les magazines, les people, le charity-business, etc.

Mais les très riches n’en ont rien à faire, et pour cause. La fourrure c’est une question de standing, et puis de toutes manières il n’y a aucune dictature pesant sur eux les forçant à faire ceci ou cela, ou à ne pas exister.

C’est une question de goût et de moyens… Voici par exemple ce qui est à la mode chez la marque Fendi.


Partant de là, ce que dit Karl Lagerfeld dans Madame Figaro est criminel, mais logique, parfaitement cohérent, et le lui reprocher, c’est nier que le monde est ce qu’il est et qu’il faut tout changer pour parvenir à autre chose…

Fendi annonce un défilé de haute fourrure à Paris

En juillet prochain, pendant la semaine de la couture à Paris, Karl Lagerfeld présentera le premier défilé de haute fourrure de Fendi, cinquante ans après avoir été choisi pour renouveler les collections de la maison. (…)

À une rédactrice de mode qui lui confiait récemment sa déception de ne pas avoir retrouvé au Salon de l’agriculture la vache qu’elle avait vue l’an dernier, il rétorqua : « Peut-être que vous l’avez mangée ! »

Ses diatribes contre la vraie fausse bonne conscience de certains sont fameuses, bâties sur une logique imparable.

« Il faut être cohérent. Comment peut-on critiquer la fourrure en mangeant un hamburger et en portant des chaussures en cuir ? Car, quand même, le cuir, c’est de la fourrure épilée ! » (…)

Pourtant, ses créations pour Fendi, étalées sur cinq décennies, sont bel et bien celles d’un visionnaire. Dès son arrivée, il demande l’impossible aux ateliers italiens. Amincies, recoupées, rasées, teintes, montées géométriquement, les peaux sont travaillées comme du tissu.

En désembourgeoisant la fourrure, il lui dessine une allure, lui invente un style. Avec toujours, en guise de fil rouge, des épaules arrondies, des motifs ultra­structurés, des volumes hyperboliques. (…)

Reste à savoir ce que l’inventeur du logo en double « F » de la griffe (pour «  Fun Furs  ») dévoilera en juillet à Paris. « Je n’en sais rien ! C’est beaucoup trop tôt. On commence à peine à choisir les peaux avec Silvia Fendi. Nous allons mettre à l’honneur les plus luxueuses, les plus royales des fourrures puisque nous présentons pendant la semaine de la haute couture parisienne.

Ce défilé de pièces exceptionnelles a sa place dans la capitale. Et puis, comme pour la haute couture de Chanel, on n’utilise pas de fourrure, cela tombe très bien. »

On aurait tort de penser que Karl Lagerfeld dit cela à l’emporte-pièce, il est tout à fait cohérent et réfléchi. Prétendre le contraire est mensonger.

Notons ici d’ailleurs qu’en 2014… la fourrure c’est 40 milliards de dollars de chiffres d’affaires. Le nombre de créateurs de mode en utilisant est passé de 40 en 2000 à 500 en 2015.

Lagerfeld le sait: il appartient totalement à la société telle qu’elle est aujourd’hui. Alors voici ce qu’il disait par exemple en décembre 2014 dans une interview à Madame Figaro:

Quelles sont vos peaux préférées ?

Nous n’utilisons pas de panthère, ni de phoque. Mais on adore la zibeline, bien sûr, c’est la plus belle fourrure au monde. J’aime aussi l’hermine, mais ce n’est pas in en ce moment. La fourrure est le plus ancien matériau porté par l’homme. C’est chaud, c’est sexy, cela va à tout le monde, c’est flatteur. Après la feuille de vigne, c’est la meilleure chose que l’on a trouvée pour s’habiller ! (…)

Choupette a-t-elle son manteau siglé ?
L’autre jour, j’ai demandé à Choupette de faire un gros chèque pour la Fondation Brigitte Bardot – elle gagne beaucoup d’argent, vous savez, énormément d’argent, et il y a beaucoup de petits chats qui n’ont pas autant de chance qu’elle dans la vie. Elle est très gâtée et très aimée, peu d’êtres humains sont aussi bien traités.

Bref, elle a reçu une adorable lettre de remerciement de la part de Bardot, au moment de son 80e anniversaire. Mais ensuite, j’ai reçu une deuxième lettre envoyée par la fondation, qui disait : « Nous en déduisons que vous n’utiliserez plus jamais de fourrure dans vos collections. »

Mais j’ai rétorqué la même chose qu’à Peta : êtes-vous assez riches pour payer les salaires de tous ceux qui travaillent dans cette branche ? Pour payer les chasseurs qui vont chasser la zibeline dans le Nord  ? On ne peut pas élever ces animaux en captivité.

Je ne porte ni vison, ni renard, ni chinchilla, cela tient trop chaud, je ne mange pas non plus de viande.

Mais les gens font ce qu’ils veulent. La fourrure est une industrie : qui va indemniser ceux qui y travaillent si on arrête ce métier ? Cela représente des milliards et des milliards d’euros dans le monde.

Karl Lagerfeld a raison: les gens font ce qu’ils veulent… A moins qu’on ne les empêche. Ce n’est ni libéral, ni anarchiste que de dire cela, c’est juste logique : si l’on veut triompher de l’exploitation animale, il faudra bien l’écraser.

Tout le reste, c’est du symbolisme, de la « bonne conscience », mais cela ne change rien. Et si jamais on trouve cela trop « radical », que l’on regarde les chiffres : l’exploitation animale est en croissance exponentielle!

« Biodiversité »: un terme ennemi de la Nature

Que signifie le terme de « biodiversité », employé par la loi qui sera votée ? C’est une question d’une importance extrême, car ce terme est par définition même quelque chose de mensonger, de réducteur, de criminel.

Regardons déjà ce que disent les dictionnaires.

Le wiktionnaire dit cela :

biodiversité /bjo.di.vɛʁ.si.te/ féminin

(Biologie) Diversité biologique, diversité des espèces vivantes.

Depuis des millénaires, en effet, les Amérindiens modifient la composition de la forêt. Ils l’ont transformée en macro-jardin, en plantant un peu partout des espèces utiles aux humains. Du coup, lorsqu’ils déforestent, les grands propriétaires terriens dévastent l’Amazonie sur plusieurs plans : ils anéantissent les conditions de vie des peuples locaux ; ils réduisent la biodiversité ; […]. — (Philippe Descola, Interview par Olivier Pascal-Moussellard, Télérama n°3392, janvier 2015)

Le Larousse donne ça :

biodiversité
nom féminin
Diversité des espèces vivantes et de leurs caractères génétiques.

La page wikipédia éclaircit un peu la définition :

La biodiversité, néologisme composé à partir des mots bio (du grec βίος / bios, « vie ») et diversité, est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s’apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces, et des gènes dans l’espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d’organisation et entre eux.

Reprenons d’ailleurs la page wikipédia pour un approfondissement particulièrement utile :

La convention sur la diversité biologique (CDB) a été adoptée à la suite du Sommet de la Terre qui s’est déroulé à Rio de Janeiro en 1992. Pour la première fois en droit international, la CDB reconnaît la préservation de la biodiversité comme « préoccupation commune à l’humanité » et fournit un cadre légal universel.

À ce jour, 168 des 193 États membres de l’ONU ont signé ce traité et les États-Unis sont le seul grand pays à ne pas l’avoir ratifié.
La convention établit trois objectifs principaux :
1. la conservation de la diversité biologique
2. l’utilisation durable de ses éléments
3. le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques

Ce que cela signifie est finalement très clair. Le terme de biodiversité est un équivalent pour « réservoir du vivant ».
Ce qui compte, ce n’est pas la vie comme valeur en soi, mais sa diversité comme relevant du possiblement utile. La biodiversité, c’est un potentiel à capitaliser.

Ce n’est pas tout ! Bien plus grave encore, si c’est possible, il y a la négation de la planète comme système vivant. On considère que la vie prend des formes multiples qui coexistent.
On ne considère pas que la Nature existe, formant un grand tout où tout est inter-relié, où aucun rapport ne peut exister de manière séparé du reste de la vie.

Ces deux conceptions ne vont pas l’un sans l’autre. Nier le tout, c’est ne considérer que les éléments « séparés », dont on peut faire ce qu’on veut. On peut vouloir exploiter ces parties, ou pas : le pseudo-véganisme de certains n’est qu’une version inversée du « spécisme » qu’ils dénoncent.

Le véganisme, pour avoir une base réellement solide et viable, ne peut se fonder que sur la vie elle-même, pas sur la « volonté » individuelle, ce qui signifie reconnaître la Terre comme système global, où chaque partie a une place, un rôle dans l’ensemble, sans avoir à prendre le « dessus » de manière par ailleurs impossible.

On voit bien que l’anthropocentrisme mène justement à la catastrophe, en massacrant la planète, la vie en général… et donc également l’humanité. L’anthropocentrisme, tant religieux que moderne « libéral », est le véritable ennemi de tout progrès dans la compréhension de la Nature ; c’est cela qui empêche l’humanité de se mettre à la place qui est la sienne : au service de la planète redevenue bleue et verte !





Vers « l’Agence nationale de la biodiversité »

Du 16 au 19 mars, l’assemblée nationale va étudier une loi sur la biodiversité, avec beaucoup de retard puisque la date prévue était la fin de l’année 2013…

L’objectif est de fonder une « Agence nationale de la biodiversité ». Hier, une conférence de presse s’est tenue, en présence des députés rapporteurs de la loi Biodiversité: Geneviève Gaillard rapporteur du projet (PS), Laurence Abeille (EELV) et Serge Grouard (UMP), mais également de Benoît Hartmann, porte-parole de FNE, Mathieu Orphelin, porte-parole de la FNH, Bernard Chevassus-au-Louis et Christophe Aubel, Président et Directeur d’Humanité & Biodiversité, et Philippe Germa, directeur général du WWF France.

On l’aura compris, il s’agit d’institutionnaliser une écologie dans une version totalement compatible avec les valeurs dominantes.

Il faudra étudier la loi quand elle sera passée, cependant en voici l’introduction, qui présente les points fondamentaux (dont les détails seront donc à étudier).

Mesdames, Messieurs,

L’état et les perspectives de conservation de la biodiversité restent préoccupants dans le monde à bien des niveaux : de l’espèce aux habitats, de la terre à la haute-mer… La France n’échappe pas à ce constat. Les derniers bilans montrent que 22 % des habitats d’intérêt communautaire en France seulement sont en bon état de conservation et que 28 % des espèces d’intérêt communautaire le sont (Rapportage à la commission européenne pour la directive habitats Faune Flore).

Les Français ont maintenant, grâce notamment aux efforts de communication menés en 2010 lors de l’année internationale de la biodiversité, une meilleure connaissance de ce qu’est la biodiversité ; d’après une étude du centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC / « Les français et la biodiversité » – Enquête CREDOC 2013), deux tiers d’entre eux déclarent ainsi savoir ce qu’est la biodiversité.

La même étude fait ressortir que nos concitoyens placent de plus en plus les questions de perte de biodiversité parmi les problèmes de dégradation de l’environnement les plus préoccupants.

Plus encore qu’une inquiétude, on note un changement perceptible dans la perception des conséquences de cette perte de biodiversité puisque plus d’un tiers des français déclarent que l’érosion de la biodiversité a déjà un impact sur leur quotidien, un chiffre en progression par rapport à 2010. Enfin, les questions de mode de production sont aussi de plus en plus citées parmi les causes de cette perte de biodiversité, invitant dès lors la puissance publique et les acteurs à questionner les modèles de production.

La biodiversité est aussi une force économique pour la France. D’une part, elle assure des services qui contribuent aux activités humaines, dit services écosystémiques. Si l’évaluation complète des services rendus et donc le coût de leur disparition ne sont pas encore connus, plusieurs études ont montré l’importance de la biodiversité en tant que capital économique extrêmement important. D’autre part, la biodiversité est une source d’innovation (biomimétisme, substances actives …) et représente dès une lors une valeur potentielle importante.

L’action publique s’est d’abord concentrée, en France, en Europe et dans le reste du monde, sur une politique de protection de la nature, marquée par la création d’espaces dédiés (création des parcs nationaux dans les années 60) ou la protection des espèces (loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, directive 2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages dite directive « Oiseaux »).

Le droit européen a été très moteur dans l’évolution de la protection de la biodiversité avec la directive habitats de 1992 qui a introduit une dimension plus large dépassant le cadre des espèces. L’action publique s’est ensuite diversifiée pour prendre en compte des aspects de plus en plus en complexes de la biodiversité tels que les continuités écologiques.

Cependant, au-delà d’un encadrement règlementaire des activités, la recherche d’une mobilisation des parties prenantes lancée par la convention sur la diversité biologique de 1992, prolongée lors de la conférence des parties de 2010 à Nagoya avec les objectifs d’Aïchi a été un tournant majeur. En France la stratégie nationale pour la biodiversité, révisée en 2011, s’inscrit complètement dans cette logique de mobilisation des acteurs avec un système d’adhésion et d’engagements volontaires (http://www. developpement-durable.gouv.fr/-Appel-a-reconnaissance-SNB-.html.)

Plus de trente ans après la loi de 1976 précitée, après de telles évolutions conceptuelles et sociales et compte-tenu de l’urgence à agir, l’action publique doit être renouvelée. C’est l’objet de cette loi entièrement consacrée à la biodiversité, prise dans son ensemble : depuis les gènes jusqu’au niveau le plus important d’organisation des écosystèmes que sont les paysages, sur terre comme en mer.

Cette loi a aussi pour ambition de s’intéresser aux différentes facettes de l’action publique : encadrement règlementaire, mais aussi organisation de l’État et des opérateurs, gouvernance…

La conférence environnementale de 2012 et les débats menés en région ont permis de retenir les axes de réforme. Ces axes forment les différents titres de la loi.

Compte-tenu des évolutions fortes rappelées précédemment, qu’elles soient scientifiques, sociales ou économiques, le titre Ier a pour ambition de renouveler la vision de la biodiversité et les principes d’action qui doivent permettre sa protection et sa restauration.

Le titre II est consacré à la gouvernance de la biodiversité, au niveau national et régional. L’objectif est de disposer d’une gouvernance claire venant en appui de l’action publique, tant sur des aspects scientifiques et technique que sociétaux. Cette gouvernance se veut ouverte sur les autres politiques sectorielles, les activités humaines contribuant largement à la gestion durable de cette biodiversité tout en étant sources de menaces sur celle-ci.

Le titre III vise à doter la France d’un grand opérateur public, l’agence française pour la biodiversité, qui permettra un regroupement et une meilleure diffusion et valorisation de la connaissance ainsi qu’un appui renforcé et unifié à la fois méthodologique et financier aux porteurs de projets en faveur de la biodiversité.

Cette agence permettra aussi d’accroître la sensibilisation de nos concitoyens et d’améliorer la formation des professionnels, aussi bien de l’État ou des collectivités, que d’autres employeurs concernés par cette politique. Elle aura vocation à appuyer la définition et le portage des positions françaises au plan international et au niveau européen et enfin à apporter son appui à la gestion des espaces naturels et à l’exercice de la police de l’eau et des milieux aquatiques.

Cette agence permettra en particulier de mobiliser les moyens nécessaires aux politiques de biodiversité et de développer les partenariats avec les collectivités, acteurs tout à fait essentiels pour la bonne mise en œuvre des politiques de biodiversité.

Les titres suivants s’intéressent à la mise en place d’outils permettant d’atteindre les objectifs fixés de reconquête de la biodiversité en mobilisant des outils innovants, comme le partage des avantages ou les obligations environnementales, en s’intéressant au milieu marin encore peu connu et peu protégé, ou en étendant des dispositifs éprouvés dans des cas particuliers à d’autres situations.

Le titre IV s’inscrit dans le contexte de l’entrée en vigueur à venir du protocole de Nagoya à la Convention sur la Diversité Biologique et de la proposition de règlement européen sur le même objet.

Il s’agit de garantir un cadre juridique clair à la recherche et développement (R&D) sur les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles associées à ces ressources génétiques, sur le territoire français.

Ce cadre juridique s’applique à la fois aux acteurs français et internationaux.

Il prévoit des règles d’accès aux ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles associées à ces ressources génétiques, sur le territoire français, ainsi que des modalités de partage, avec l’État ou des communautés d’habitants, des bénéfices tirés de leur exploitation économique.

Ce partage doit contribuer à mettre en œuvre un cercle vertueux sur la valorisation de la biodiversité, un enjeu particulièrement important pour la France qui est à la fois riche de sa biodiversité et en pointe sur des secteurs qui recourent à la biodiversité comme source de production et d’innovation : il s’agit notamment des secteurs agro-alimentaire, cosmétique, et pharmaceutique.

Le titre V propose une palette d’outils gradués en fonction des enjeux pour renforcer l’action en faveur de la préservation et de la reconquête de la biodiversité des acteurs publics, État ou collectivités, ou privés. Ce titre comporte dès maintenant des dispositions de simplification des outils de protection des espaces et des espèces comprenant notamment des modifications de procédures ou de schémas.

Enfin, le titre VI concrétise le changement de paradigme de la politique des paysages initiée par la loi paysages de 1993 et renforcée par la Convention européenne du paysage qui passe d’une logique de protection des paysages remarquables vers une prise en compte de tous les paysages. Il introduit en outre une réforme des sites inscrits pour renforcer l’efficience de la politique des sites.

La cause animale comme vecteur de l’ultra-libéralisme?

C’est une menace très importante sur la cause animale, qui était déjà présentée dans un vieil article d’un peu moins de dix ans, intitulé Véganisme utopique et véganisme scientifique. Il y a des gens qui, pour renouveler l’ultra-libéralisme, s’appuient sur les animaux.

Des animaux reconnus juridiquement, cela fait plus d’individualisme, moins de catégories d’ordre générale, comme notamment bien sûr… les classes sociales.

C’est cela qui explique l’avalanche de théoriciens du droit auquel on a droit depuis quelques années en France. C’est un mélange de carriérisme et d’ultra-libéralisme sa cachant derrières les animaux. Il y a même un ouvrage qui vient de sortir, intitulé « Bêtes humaines » (??), avec des textes de gens prônant l’abolitionnisme (comme Francione), avec une préface de… Michel Onfray.

Michel Onfray peut ainsi se présenter comme un défenseur des animaux, ce qui est un scandale absolu, et il peut donc le faire grâce à des gens expliquant qu’il ne faut aucun compromis… Ce qu’il ne faut pas faire pour être mainstream, institutionnel, etc.!

Voici un exemple d’ailleurs plus que cocasse. Il s’agit d’une tribune, publiée dans Libération, dont l’auteur se veut démocratique, citant Rosa Luxembourg, prônant le droit des minorités, etc.

Or, voici son CV, qu’on peut considérer comme un classique ultra-libéral, allant de la fac de droit d’Assas à la meilleure école de commerce HEC:

Philippe Reigné

Agrégé des facultés de droit, professeur titulaire du CNAM

Domaines d’intervention
Droit des sociétés, droit boursier, droit des financements et des sûretés, règlement des différends, gestion patrimoniale et fiscalité.

Languages
Anglais Français
Présentation

Après sept ans passés auprès du cabinet d’avocats Archibald (membre du réseau Arthur Andersen puis du réseau Ernst & Young), concomitamment avec ses activités d’enseignement et de recherche, Philippe Reigné intervient en qualité de consultant dans les dossiers complexes de cessions et d’acquisitions de sociétés, de droit boursier et de financement.

Il est en outre spécialiste des problématiques de règlement des différends et fait partie de l’Association française d’arbitrage et du Comité français d’arbitrage.

Membre de la Commission nationale des professions libérales, Philippe Reigné facilite l’approche inter-professionnelle du Cabinet par sa connaissance approfondie des professions connexes du notariat et de l’expertise-comptable.
Philippe Reigné supervise la doctrine interne, la veille juridique et le knowledge management du Cabinet.

Formation

Université Panthéon-Assas : Docteur en droit (1993)
CAPA (1989)
DECF (1988)
HEC (1986)

Et voici donc la tribune de ce spécialiste (et partisan) du capitalisme, masquant son ultra-libéralisme derrière l’esprit de réforme juridique, au « service » des animaux:

Nous sommes tous des animaux sensibles

«Savez-vous que j’ai souvent l’impression de ne pas être vraiment un être humain, mais un oiseau ou un autre animal qui a pris forme humaine ?» On peut lire cette étonnante confession dans l’une des Lettres de prison écrites par Rosa Luxemburg (1).

La célèbre théoricienne et militante internationaliste poursuit : «A vous, je peux bien le dire ; vous n’allez pas me soupçonner aussitôt de trahir le socialisme. Vous le savez, j’espère mourir malgré tout à mon poste, dans un combat de rue ou un pénitencier. Mais, en mon for intérieur, je suis plus près de mes mésanges charbonnières que des « camarades ».»

On aurait tort de refuser toute portée politique à ces déclarations en y voyant la marque d’une sensibilité exacerbée. Dans la même lettre, quelques lignes plus haut, Rosa Luxemburg déplore la disparition des «oiseaux chanteurs» d’Allemagne en l’attribuant à l’extension de la «culture rationnelle […] qui détruit peu à peu les endroits où ils nichent».

Elle établit alors une comparaison avec les «Peaux-Rouges en Amérique du Nord», remarquant qu’«eux aussi sont peu à peu chassés de leur territoire par l’homme civilisé et sont condamnés à une mort silencieuse et cruelle». Avec plus d’un demi-siècle d’avance sur ses contemporains, Rosa Luxemburg ébauche ce qui, chez les partisans du mouvement de libération animale, deviendra la double analogie espèce, sexe, race.

Il faut attendre l’année 1970 pour que le psychologue britannique Richard Ryder, défenseur de la cause animale – soulignant que le mot «espèce», comme le mot «race», n’a pas de définition précise -, critique l’illogisme de notre position morale à l’égard des animaux ; il crée, à cette occasion, le terme de «spécisme», qui désigne «le préjugé qui consiste à accorder davantage de considération morale au représentant d’une espèce (souvent la nôtre mais pas toujours) pour le seul motif de l’appartenance à cette espèce (2)». Toutefois, alors que Richard Ryder se fonde sur les travaux de Darwin pour affirmer qu’il n’existe pas de différence essentielle entre les êtres humains et les autres animaux justifiant le spécisme, Rosa Luxemburg paraît bien prendre appui sur une expérience identitaire personnelle, empruntant ainsi une voie beaucoup plus originale.

Les personnes qui, bien qu’elles aient conscience d’avoir un corps humain, s’identifient à un ou plusieurs animaux non humains, sont fréquemment appelées «personnes animales» ; elles perçoivent des sensations qui les rapprochent de l’animal dont leur identité porte l’empreinte. Comme tous les phénomènes identitaires, de telles sensations varient d’un être à l’autre.

L’exemple des personnes animales révèle que l’identité d’espèce d’une personne n’est pas nécessairement totalement humaine. Elle se rapproche, par sa complexité, de l’identité de genre. Cette dernière expression recouvre «l’expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par chacun, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné à la naissance, y compris la conscience personnelle du corps […] l’habillement, le discours et les manières de se conduire (3)».

Or, de même que la catégorie raciale et la catégorie de sexe sont le produit de rapports sociaux de domination qui leur préexistent et qu’elles légitimisent en les naturalisant, de même la catégorie d’espèce est le produit des relations de domination que les êtres humains exercent sur les autres animaux et dont elle interdit la contestation au nom de la Nature (4). Ces rapports de domination peuvent cependant être remis en cause par des identités qui leur sont irréductibles, voire qui les dépassent.

Ainsi, est-il possible de refuser les catégories du genre en se définissant comme un être humain non genré. Pareillement, peut-on rejeter les catégories du spécisme en se définissant comme un être vivant et sensible. Le législateur vient même de donner à ce rejet un appui inattendu.

La loi du 16 février 2015 insère dans le code civil un nouvel article 515-14 qui proclame : «Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens.»L’intention du législateur était de «donne[r] une définition juridique de l’animal, être vivant et doué de sensibilité, et [de] soumet[tre] expressément les animaux au régime juridique des biens corporels en mettant l’accent sur les lois spéciales qui les protègent (5)».

Le résultat n’est pas exactement celui annoncé. Les êtres humains sont aussi des êtres vivants et sensibles ; le droit ne les considère cependant pas comme des animaux, faute de les soumettre au régime des biens.

L’article 515-14 ne pose pas une définition des animaux non humains, qui serait trop large, mais introduit dans le code civil la catégorie des êtres vivants et sensibles, commune aux animaux et aux êtres humains. Voulant définir les animaux, le législateur n’a pas su les distinguer d’avec les êtres humains ; il a donc conçu une métacatégorie qui les réunit. Aussi, si les animaux ne sont plus des biens, c’est parce qu’ils ont pris place, à côté des êtres humains, dans la catégorie juridique des êtres vivants et sensibles.

La situation des animaux évoque celle des esclaves gouvernés par le code noir de 1680 ; ces derniers étaient des êtres humains, puisqu’ils devaient être baptisés (art. 2), mais ils étaient déclarés meubles et soumis au régime des biens (art. 44). De même, les animaux sont des êtres vivants et sensibles, mais ils sont soumis au régime des biens, à la différence des êtres humains.

Refuser son identité d’espèce en se définissant comme un être vivant et sensible est un moyen de lutter contre le spécisme et de favoriser l’avènement d’une société démocratique multi-espèces, telle que celle proposée par Sue Donaldson et Will Kymlicka dans Zoopolis (6).

Ainsi, en consacrant la catégorie des êtres vivants et sensibles, le législateur a facilité, sans y prendre garde, l’apparition d’un trouble dans le spécisme.

(1) In «Lettres de prison» de Rosa Luxemburg, éditions Bélibaste, 1969. (2) «L’Ethique animale», par Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, PUF, 2008. (3) Principes de Jogjakarta, mars 2007. (4) Voir Yves Bonnardel, De l’appropriation… à l’idée de Nature, les Cahiers antispécistes, numéro 11, 1994. (5) Cécile Untermaier, JO, débat Assemblée nationale du 15 avril 2014. (6) «Zoopolis. A Political Theory of Animal Rights», par Sue Donaldson et Will Kymlicka, Oxford, 2011.
Philippe REIGNÉ Professeur du Conservatoire national des arts et métiers

On aurait tort de prendre cela pour une anecdote. L’utilisation de la question animale par l’extrême-droite est un fait, mais l’instrumentalisation a lieu aussi par des courants ultra-libéraux.

Les animaux ne sont pas appréciés en soi, ils sont utilisés idéologiquement pour prôner la paix sociale, la négation de l’existence des classes sociales au nom d’une vision purement individuelle des choses, etc. Cela naturellement les gens le ressentent bien et cela ne rend pas sympathique la cause animale, dont l’instrumentalisation n’est pas forcément comprise, mais clairement vue de par le type de démarches, le type de revendications, etc.

La cause animale, ici, ce n’est pas la bataille pour la reconnaissance de Gaïa, de la Nature, d’une seule humanité unifiée: c’est le prétexte à l’idéologie ultra-libérale d’individus totalement atomisés.

Les combats de coqs, une pratique populaire ?

Voici un très intéressant texte sur les combats de coqs organisés dans le Nord, réalisé par l’Amicale progressiste.

Dimanche 1er mars 2015, un combat de coqs a été organisé dans la ville de Gondecourt, proche de Seclin. À cette occasion, France3 Nord Pas-de-Calais rappellait que :

« En vertu d’une loi de 1964, les combats ne sont autorisés en France que dans les localités où une tradition ininterrompue peut être établie et la création de nouveaux gallodromes est interdite. Le Nord/Pas-de-Calais est la seule région de France métropolitaine où ces combats sont encore autorisés.

La Fédération des « coqueleurs » du nord de la France revendiquait début 2013 quelque 2.000 licenciés. »

Le Nord Pas-de-Calais est donc la seule région de France où ce « loisir » barbare est encore autorisé. Et, du fait de la mobilisation face au combat de Gondecourt, l’événement a été pas mal repris dans les médias. Deux qualificatifs revenaient alors souvent : un « loisir » traditionnel et populaire. Voyons ce qu’il en est.

Le combat de coqs est en effet une pratique qui existe depuis des siècles. Les plus anciennes preuves remonteraient à la Grèce antique. Mais que cette activité soit pratiquée depuis plusieurs siècles ou non, là n’est pas la question. L’être humain évolue, la culture se fait de plus en plus fine et éclairée et il existe pleins de spectacles ont disparu.

Aujourd’hui, beaucoup se disent que les combats de coqs ne devraient plus exister. Ils semblent appartenir à une culture d’un autre âge. Pourtant ils existent encore et les médias en parlent comme si c’était une pratique commune dans le Nord. Alors est-ce que ces combats sont si populaires ? Où sont-ils pratiqués ?

L’article de France3 expliquait donc que la fédération du Nord rassemble 2000 adhérents. En cherchant rapidement, on se rend rapidement compte qu’en réalité, plus de 40 % de ces adhérents sont des belges venus assouvir leur plaisir macabre dans le Nord. En effet, les combats de coqs sont interdits en Belgique depuis 1929.

En chiffres, dans les clubs du Nord Pas-de Calais, il y a donc environ 1200 personnes inscrites. Sachant que le Nord Pas-de-Calais compte 4.042.015 habitants, ces personnes représentent 0,0002 %, autant dire rien du tout.

Mais peut-être ces gens se concentrent-ils dans des zones particulières. Dans son article, France3 utilisait une photo d’un combat de coqs se déroulant à Hantay, une commune se trouvant un peu plus à l’Ouest que Gondecourt mais toujours dans la périphérie lilloise.

Les gallodromes sont-ils concentrés en certains endroits ? En 2013, la région comptait trente-deux gallodromes officiels. Et un amateur de combats de coqs a mis en ligne en 2010 la liste d’une bonne vingtaine de gallodromes. Il y en a à peu près autant dans le Nord que dans le Pas-de-Calais.

Dans le Nord, les gallodromes se concentrent autour de plusieurs villes :

  • 2 gallodromes près d’Hazebrouk : Godewaersvelde et Boeschepe (une commune qui est coupée en deux par la frontière franco-belge),
  • 4 gallodromes autour de Lille : Gondecourt, Hantay, Fromelles (au Nord de Gondecourt et Hantay), Camphin en Pévèle (légèrement au Sud-Est de Villeneuve d’Ascq),
  • 1 entre Lille et Douai : Tourmignies (à l’Est de Phalempin),
  • 4 gallodromes de Douai à Marchiennes : à Douai même, Cuincy (situé dans le Pas-de-Calais mais très proche de Douai), Flines-les-Raches (près de Marchiennes), Raimbeaucourt (au Nord de Douai, juste à côté de Flines-les-Raches),
  • 4 galodormes autour de Saint-Amand-Les-Eaux : Saint-Amand-Les-Eaux même (Place du Mont des Bruyères), Rouillon, Vieux-Condé et un à Mouchin (un peu plus loin, au Nord d’Orchies, à la frontière belge).

La liste montre donc que les gallodromes se trouvent dans le triangle Lille-Douai-Saint-Amand-Les-Eaux et qu’il y a une répartition est assez uniforme sur cette zone, mais plutôt en zone urbaine ou en périphérie.

Si l’on ne peut se réjouir qu’il existe encore 15 gallodromes dans le Nord, le chiffre montre que le combat de coqs est une tradition mourante. Les adhérents eux-mêmes ne s’y trompent pas. La Voix du Nord a publié le témoignage de deux adhérents, le deuxième étant particulièrement édifiant de la « culture » du combat de coqs  :

« La disparition des gallodromes, la difficulté à attirer du sang neuf : « Bien sûr, on a quelques jeunes mais c’est pas la majorité… Faut dire que c’est contraignant. » Moins de coqueleux et moins de gallos : du coup les derniers établissements attirent de loin, même de Belgique où les combats sont interdits. »

« [Roger, 80 ans] évoque avec nostalgie la grande époque. « Il y a une trentaine d’années, y’avait 400 personnes pour les combats. Les gens avaient plus d’argent… Parce que ça coûte cher, ne serait-ce qu’en essence pour aller battre… Et maintenant les femmes veulent partir en vacances et faut des sous pour ça, alors les hommes ne jouent plus aux coqs » »

En conclusion, les combats de coqs ne sont pas populaires. Ils ne sont pas répandus massivement. Et, par conséquent, c’est un « loisir » archaïque qui pourrait – et qui devrait – être interdit facilement.

[On notera qu’il y a également une présentation sur le site de l’Amicale progressiste une présentation du tableau suivant, de Rémi Cogghe.]

Action de l’ALF en Picardie

Voici un communiqué publié sur Bite back! au sujet d’une action de l’ALF en Picardie.

« Bonjour

Nous avons cette nuit (dans la nuit du 5 au 6 mars) détruit une cage a corbeau. Cette cage, appartient a un piégeur. Il ne pourra plus jamais s’en servir.

France, Picardie A.L.F France. »

« White wolfs klan »

La drogue est un fléau anti-social. Elle brise les individus, elle fait vivre les trafics et leurs mentalités, leurs pratiques indignes. Rejeter les drogues est un principe élémentaire de qui veut que les gens vivent bien, vivent une vie naturelle.

Dès qu’il y a les drogues, il y a l’esprit de la fuite en avant, l’esprit de l’autodestruction, du nihilisme.

Aussi, à lire ces nouvelles tirées du Figaro et du Courrier Picard, on ne doit pas éprouver du mépris, mais bien de la tristesse, car c’est la vie de pauvres gens qui est aliénée par l’idéologie appelée « thug life » : la fuite par l’esprit de rébellion sans cause, par les trafics, la brutalité, les agissements anti-sociaux.

C’est tout un mode de vie individualiste et brutal qui triomphe ici, et paradoxalement, les gens qui l’assument dans toute sa dimension « américaine » se veulent… « nationalistes ».

C’est bien la preuve que l’esprit d’auto-destruction n’a pas de frontières, et que la véritable rupture, c’est la reconnaissance de la Nature, le refus de toutes les drogues, l’amour pour les animaux, le refus catégorique des comportements destructeurs, anti-sociaux. C’est là qu’il y a la vraie camaraderie, et non pas dans les fantasmes sur des « clans », avec une vision social-darwiniste du monde prenant l’image du loup en otage.

Le procureur de la république d’Amiens décrit au Figaro un groupe dont les membres de style skinhead «vivaient du revenu de la délinquance». «Leurs activités allaient du trafic de stupéfiants au vol et au cambriolage», explique Bernard Farret. La tentative d’homicide concerne une bagarre à coups de couteaux. Des armes ont également été saisies chez les suspects. Les forces de l’ordre ont découvert lors des perquisitions «des matraques, des battes de baseball et des armes de poing».

La Picardie est toujours un terreau fertile pour ce genre de personnes et de groupes. «C’est l’un des rares endroits en France où l’on peut encore croiser une famille skinhead à l’américaine, avec mari, femme et enfants, explique Stéphane François, spécialiste de ce mouvement. C’est une région où il existe un racisme latent très fort, avec peu de travail et beaucoup de chômage. Raisons qui poussent certains jeunes vers cette radicalité.»

Le QG de ce groupe nationaliste picard, c’était le bar le Local, situé rue de Javel dans le XVe à paris. Ils y étaient tous les week-ends. Cet établissement était connu pour être le lieu de rassemblement des plus extrémistes de droite, ceux du mouvement Troisième voie, qui a été dissous après la mort de Clément Méric, militant antifasciste, au cours d’une rixe. Le suspect principal, Estaban Morillo, a grandi dans l’Aisne.

Après les seize interpellations qui ont eu lieu dans le secteur de Ham (Somme), Chauny (Aisne) et Compiègne (Oise) lundi matin, les auditions se poursuivent en garde à vue. Et selon nos informations, au moins l’un des suspects ferait figure de meneur. Il s’agit de Jérémy Mourain. Cet habitant de Ham, âgé 25 ans, était membre de Troisième voie avec au moins des connaissances communes avec Morillo.

Il serait l’un des créateurs d’un mouvement de l’utra-droite, davantage local  : WWK (white wolfs klan, le clan des loups blancs).

Ce suspect n’est pas un inconnu de la justice. Dès ses 18 ans et déjà le crâne rasé, il s’est distingué dans une « ratonnade » du côté de Crouy-en-Thelle (Oise). Parce qu’il «  roulait en plein phare  », il stoppe le véhicule de la voiture qui le suit, avec au volant cet homme un peu trop bronzé à son goût. Il le frappe avec une batte de base-ball au visage, puis brise le pare-brise. «  J’ai bien tapé dans le pare-brise d’un gris », aurait-il dit. Il a été condamné pour cela à 8 mois de prison.

Une batte de baseball, il en était question aussi en octobre dernier quand il a écopé de 18 mois de prison. Un mois plus tôt, le jeune homme, accompagné de deux autres membres du WWK, était allé régler ses comptes à trois hommes, dont un ancien du clan, coupables d’avoir bu une bière devant son immeuble. L’une des victimes a eu le genou brisé par le coup… de batte de baseball.

Ce Hamois semble semer la terreur. Si on entre dans le WWK, on ne le quitte pas. Sinon… «  On est sous sa coupe. Il dit où aller et on y va. Surtout, on ne le quitte pas  », a dit un témoin lors du procès.

Depuis lundi, les gendarmes, qui enquêtaient sur cette bande nationaliste depuis de longs mois, entendent les suspects pour qu’ils s’expliquent sur toute une série de faits. Le plus grave est une tentative d’homicide qui aurait été commise à Valenciennes (Nord) en 2013 ou 2014.

Il est question aussi de faire la lumière sur beaucoup de faits de violences, y compris entre membres du WWF. Celui-ci aurait été lynché pour avoir eu l’intention de quitter le clan, cet autre pour ne pas qu’il « balance » tout ce qu’il savait sur les agissements de la bande…

Car c’est d’un clan très bien organisé qu’il s’agit. Il a été créé sur le modèle d’une association, avec un président, un secrétaire, un trésorier, etc. Pour y entrer, il faut être « prospect », à savoir, faire ses preuves.

Et les postulants doivent ainsi commettre des délits, toujours humiliants, que ce soit pour la victime ou pour l’auteur. Si le ticket d’entrée est validé, il faut régler une cotisation de 20 euros par mois. Signe distinctif des membres : une brûlure à la main, en forme de croix, et, bien-sûr, une tenue vestimentaire particulière.

Lors des perquisitions, de nombreuses armes ont été retrouvées : un fusil à pompe, un fusil à canon scié, des poings américains, un couteau à quatre branches, mais aussi une chaîne métallique.

Mardi soir, cinq suspects ont été déférés, et le placement en détention a été demandé par le parquet pour deux d’entre eux. Les onze autres personnes ont vu leur garde à vue prolongée.

Sam Simon et les Simpsons

Les Simpson est une série qui se veut caustique et très critique d’un certain mode de vie, tout en étant en fait totalement insérée dedans. C’est une sorte d’objet qui se veut non identifié alors que cela relève totalement de l’idéologie dominante.

On peut y retrouver toutefois des éléments très sympas, et cela doit beaucoup à Sam Simon, qui est mort avant-hier. Il était à l’origine de la série avec Matt Groening et James L. Brooks, fondé en 1989. Sam Simon n’est resté scénariste que quatre ans, mais était resté producteur exécutif.

Et là on rentre dans un monde très particulier, celui de la philanthropie à l’américaine. Sam Simon lui-même vient d’une famille très riche, avec un père industriel et une mère avec une galerie d’art, avec comme environnement Groucho Marx, Elvis Presley ou Andy Warhol.

v110

Touchant 10 millions de dollars de royalties annuellement avec les Simpson, Sam Simon a décidé, de perdre son temps à vivre comme les gens richissimes, passant son temps au poker, à se marier à Las Vegas à une « playmate » (pour trois semaines seulement) ou à être manager dans la boxe, etc.

Mais il a également joué les philanthropes en faveur des animaux, d’autant plus ces dernières années alors qu’il avait un cancer.

Il a ainsi fondé la Sam Simon Foundation, active à… Malibu, qui sauve des chiens abandonnés de l’euthanasie à Los Angeles, s’occupe des chiens de gens pauvres notamment pour les soins et la stérilisation, et organise des rencontres avec des soldats traumatisés de retour d’Irak et d’Afghanistan.

Il a fondé la Sam Simon Foundation Feeding Families program, qui nourrit chaque jour, de manière végétalienne, 400 familles, ainsi que les chiens et les chats. Il a organisé des sanctuaires pour 11 ours à Dallas, 23 dans le Colorado, 500 chinchillas en Californie, un cheval en Virginie.

Il a soutenu financièrement l’association pour l’enfance Save the Children. Il collectait régulièrement de l’argent pour PeTA et il a également acheté un bateau pour l’association Sea Shepherd, dont voici la photo.

Comme on le voit, c’est assez typique, son nom se retrouve absolument partout, que ce soit pour le bateau, les associations ou même le siège central de PeTA !

Lui-même vivait dans le grand luxe, son immense habitation étant le plus « écologiste » possible, mais n’en étant pas moins quelque chose relevant du grand luxe individuel, qui par définition n’est certainement pas écologiste de par l’utilisation des ressources de manière disproportionnée.

Sa démarche n’était pas du tout démocratique, comme le montre ses actions très morales mais sans aucune utilité sociale réelle : il est allé avec Pamela Anderson proposer un million de dollars aux chasseurs de bébés phoques pour qu’ils arrêtent, il a participé à une course automobile, la Talladega, avec une voiture au logo de « Blackfish », un documentaire sur les orques en captivité, etc.

C’est là du spectacle, du hobby de millionnaire, à l’américaine. Bien entendu, Sam Simon disposait d’ailleurs de tout le « luxe » nécessaire : une grande collection d’oeuvres d’arts (dont des « pin ups » de Vargas et Elvgren), une télévision géante allant du sol au plafond, un arbre pétrifié datant du jurassique comme âtre…

Les limites de tout cela s’expriment bien sur le plan du contenu, avec le fameux épisode « Lisa la végétarienne », qui est le cinquième épisode de la saison 7 et qui vaut vraiment le coup d’oeil.




Lisa a compris le rapport entre un agneau qu’elle a vu et la viande, et devient végétarienne, avec le soutien d’un personnage vegan, Apu, un indien pacifiste, qui lui présente Paul McCartney, ce qui donne malheureusement un moment très niais, très simpliste, totalement décalé avec la réalité.

Car bien sûr, finalement on se moque de Lisa : comme d’habitude elle est intelligente, mais le monde autour d’elle est ce qu’il est, il serait immuable, il faudrait juste faire avancer les choses petit à petit, etc.

Bref c’est le rythme tout à fait conforme, non pas à la réalité, mais au moralisme d’un multi-millionnaire. On est très loin d’un appel au renversement complet d’un mode de vie…

Et voilà pourquoi les Simpsons, tellement « critiques », sont diffusés depuis le départ par le réseau Fox News – le plus populaire aux Etats-Unis – qui est ultra-conservateur, qui soutient l’aile dure des Républicains…

« Oui, mais j’en mange moins, et de meilleure qualité »

Voici une interview (faite par Libération) de plus illustrant la schizophrénie de ces gens prétendant défendre les animaux et n’assumant pas le véganisme.

On sent qu’il y a un blocage, une frontière: tout est vu, les faits sont présentés, rien que le titre utilisé est parlant… et pourtant… le saut au véganisme n’est pas fait. Car c’est un saut, et c’est cela que le « réformisme » ne comprend pas.

Il y a ici des enjeux culturels et économiques, les choses ne se résument pas à une simple réflexion individuelle.

A ces enjeux s’ajoute le rapport à la Nature, aux animaux en tant qu’êtres vivants.

Cet aspect là est totalement oublié la plupart du temps, alors que c’est le fondement de toute la démarche d’un véganisme authentique!

«Les bêtes sont encore vivantes au moment où on les tronçonne»

INTERVIEW
Anne de Loisy, journaliste, est l’auteure d’une enquête sur la filière de la viande.

La journaliste Anne de Loisy avait enquêté en 2012 sur les abattoirs pour l’émission Envoyé spécial. Elle en a tiré Bon appétit ! Quand l’industrie de la viande nous mène en barquette (1), un livre très documenté paru fin février sur la filière de la barbaque, des éleveurs à nos assiettes.

Est-ce difficile d’enquêter sur la filière de la viande ?

C’est très compliqué parce que c’est hyper opaque. Les industriels refusent les interviews et interdisent les tournages dans les abattoirs. Le problème de la viande, c’est que c’est une industrie qui est dirigée par trois personnes : les groupes Bigard, Terrena, et SVA Jean Rozé. Du coup, rien ne sort.

Comment avez-vous eu accès aux abattoirs ?

J’ai d’abord demandé les autorisations officielles, qui m’ont été refusées. J’ai fini par y avoir accès grâce à des intermédiaires, notamment l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA). Je suis entrée avec le directeur, qui m’a présentée comme l’une de ses assistantes.

Lors de votre enquête, qu’est-ce qui vous a le plus choquée ?

Je ne me rendais pas compte à quel point l’industrialisation de la viande était en marche. A tous les niveaux. Les élevages de 40 000 volailles, de milliers de cochons, de centaines de bovins… On est loin des images de vaches dans les prés qu’on vend au consommateur. Mais le plus impressionnant, c’est l’industrialisation de l’abattage. Faire passer un animal de vie à trépas, c’est forcément un peu gore.

Mais l’industrialisation de cette étape-là est extrêmement violente : les bêtes sont abattues à une telle cadence qu’elles sont encore vivantes au moment où on les tronçonne. En plus, ce sont des conditions extrêmement compliquées pour les ouvriers des abattoirs, qui travaillent dans le froid, le sang, les odeurs…

D’où vient la viande que l’on trouve dans nos assiettes ?

Dans la restauration collective, 70% des bovins et 87% de la volaille sont importés. Alors qu’on a des éleveurs qui crèvent de faim, et que la profession compte entre un et deux suicides par jour. Quand les gens chargés de nourrir une société se suicident à tour de bras, c’est qu’il y a un souci quelque part !

Le paradoxe, c’est que nos belles races à viande sont exportées et qu’on récupère des vaches laitières moins chères, de mauvaise qualité. C’est toute l’aberration du système : les industriels nous expliquent qu’on a une viande bas de gamme parce que le consommateur veut une viande bon marché, alors que les prix ont augmenté de 40% entre 1995 et 2010 pour le consommateur, mais n’ont pas changé pour l’éleveur. Ces deux bouts de la chaîne sont les grands perdants.

Vous expliquez qu’il n’y a pas assez de vétérinaires dans les abattoirs…

Les grands abattoirs ont choisi l’autocontrôle. Ça ne fonctionne pas, parce qu’ils se retrouvent juges et parties. Les bouchers disent qu’ils ont de plus en plus de carcasses qui arrivent avec des abcès. Eux les enlèvent, mais après, tout ce qui part en industriel… C’est parfois mixé ! On n’arrivera pas à améliorer le système tant qu’on ne mettra pas plus de vétérinaires pour contrôler les différentes étapes de l’abattage.

Qu’est-ce que l’abattage rituel ?

C’est un abattage, halal ou casher, fait par des personnes habilitées. Pour les juifs, ce sont des chokhet, pour les musulmans, ce sont des personnes qui possèdent une carte de sacrificateur, remise par trois mosquées en France. Dans les deux cas, ils tranchent complètement la gorge, et sont obligés de couper tous les canaux, dont l’œsophage et la trachée.

Abattage rituel ne signifie pas qu’il est forcément sans étourdissement préalable. De plus en plus de musulmans considèrent qu’un abattage avec étourdissement est halal si la bête est tournée vers La Mecque et si le nom d’Allah est prononcé par le sacrificateur.

Pourquoi certains abattoirs généralisent-ils l’abattage rituel ?

Plutôt que de nettoyer la chaîne entre chaque type d’abattage, et donc stopper la production, les industriels préfèrent tout faire en rituel, en se disant que les consommateurs n’ont pas besoin de savoir.

Parvenez-vous encore à manger de la viande ?

Oui, mais j’en mange moins, et de meilleure qualité. Et en circuit plus direct, ce qui permet de savoir comment les bêtes ont été élevées et abattues, tout en faisant mieux vivre les éleveurs. Le circuit court, c’est ce qui peut nous sauver, et sauver la filière.

Vous dédicacez ce livre «aux femmes et aux hommes qui travaillent dans la filière viande pour satisfaire nos pulsions carnivores». Les coupables, c’est nous ?

Manger de la viande n’est pas un problème en soi. Mais si les gens prennent conscience de la réalité, ils seront peut-être moins enclins à jeter la vieille tranche de jambon au fond du frigo. Le plus problématique, c’est la viande transformée, qui contient énormément de conservateurs, d’additifs, d’antibiotiques.

C’est complètement aberrant dans un pays qui vante partout sa gastronomie et qui nous sert des produits qu’on n’a vraiment pas envie de manger. Mais, au final, c’est quand même le consommateur qui achète. Son pouvoir d’achat, c’est un bulletin de vote.

(1) Presses de la Cité, 468 pp., 19,50 €.