Une tête de cerf au-dessus de la cheminée ou dans les bois ? Une tortue capturée dans un filet de pêche ou qui pond ses oeufs dans le sable ?
10 000 poules sans lumière ou qui picorent près du lapin? Des chaussures de luxe ou un crocodile dans la mare ? Un dauphin qui fait le show ou qui plonge avec ses frères dans la mer ?
Le principe est simple et basé sur l’utilisation de pages transparentes, comme montré ici pour la version américaine qui a été donc traduite cette année en français.
Un charmant petit ouvrage à offrir à ses enfants ou aux enfants des autres, à conseiller et dont l’existence doit être diffusée. Il y a toute une nouvelle culture à faire partager!
C’est une des chansons les plus connues du groupe Téléphone et son atmosphère correspond vraiment à celle du début des années 1980. On a un mélange de critique de la société et d’approche désabusée, de portrait réaliste et de cynisme.
« Cendrillon », qui date de 1982, est en tout cas une chanson incontournable et elle ne peut que rappeler l’intérêt de la position straight edge de garder intact sa morale, de ne pas céder aux illusions d’un monde « adulte » qui ne correspond qu’aux besoins de la société de consommation.
Cendrillon pour ses vingt ans
Est la plus jolie des enfants
Son bel amant, le prince charmant
La prend sur son cheval blanc
Elle oublie le temps
Dans ce palais d’argent
Pour ne pas voir qu’un nouveau jour se lève
Elle ferme les yeux et dans ses rêves
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Cendrillon pour ses trente ans
Est la plus triste des mamans
Son prince charmant a foutu l’camp
Avec la belle au bois dormant
Elle a vu cent chevaux blanc
Loin d’elle emmener ses enfants
Elle commence à boire
A traîner dans les bars
Emmitouflée dans son cafard
Maintenant elle fait le trottoir
Elle part, jolie petite histoire (x2)
Dix ans de cette vie ont suffit
A la changer en junkie
Et dans un sommeil infini
Cendrillon veut voit finir sa vie
Les lumières dansent
Dans l’ambulance
Mais elle tue sa dernière chance
Tout ça n’a plus d’importance
Elle part
Fin de l’histoire
Notre père qui êtes si vieux
As-tu vraiment fais de ton mieux
Car sur la terre et dans les cieux
Tes anges n’aiment pas devenir vieux
Je refuse tout accessoire en peau… à part les ceintures. Mes habits sont végans… sauf mes chaussures. Quant à ceux qui veulent la vertu en soi, ce sont des nazis, car de toutes manières, nul n’est parfait.
Petit extrait de « Antispéciste » d’Aymeric Caron, du chapitre « Pourquoi les vegans extrémistes sont en réalité spécistes », dont nous conseillons la lecture intégrale dans son ouvrage.
« Monsieur Caron, vous défendez les droits des animaux. Mais êtes-vous vegan au moins ? Cette question, elle m’a été adressée des centaines de fois.
Sans compter Untel qui se plaint sur les réseaux sociaux que j’ai raconté dans un précédent livre ne pas avoir encore réussi à me passer totalement de chaussures en cuir ou Unetelle qui délire en certifiant que je mange du foie gras…
Il m’a même été reproché ma participation à un jeu télévisé au prétexte que des animaux y étaient, non pas tués, mais utilisés : des insectes dans des bocaux, des serpents et des tigres dans le décor… Mes contempteurs fermaient les yeux sur le plus important : le fait que j’étais le capitaine d’une équipe qui a, ce soir-là, joué pour une association de protection animale antispéciste pour laquelle nous avons remporté 13 000 euros, et qui a eu les honneurs du prime time sur la plus grande chaîne publique, ce qui ne s’était jamais vu auparavant. Ne pas comprendre le bénéfice pour les animaux d’une telle action relève de l’aveuglement.
Entre les interrogations accusatrices des uns et les affabulations des autres, il n’est pas toujours simple de faire partie de la grande famille des défenseurs des animaux. Certains militants ont la désagréable manie de chercher à démontrer que vous n’êtes pas assez vertueux et, donc, que vous êtes indigne de la Cause.
Chacun peut entrevoir les dangers d’un tel tribunal. Être antispéciste ne signifie pas que l’on a signé une charte de bonne conduite en 20 ou 30 points. Cela implique une cohérence, mais laisse également des questions en suspens. (…)
La production commerciale de lait, quelle que soit la taille de l’exploitation, entraîne donc souffrance et mort. Mais imaginons une petite ferme où aucun animal n’est envoyé à la boucherie. Les animaux se reproduisent naturellement, et chacun meurt de sa belle mort. Qu’est-ce qui nous empêche dans ce cas de prélever un peu de lait pour notre consommation personnelle ?
La vache n’en souffrira pas, ni son veau. Cette configuration relève sans doute de l’utopie dans notre monde actuel, mais elle n’est pas irréaliste dans un futur proche. (…)
En ce qui concerne les œufs, c’est une autre histoire. Il existe à la campagne de petits élevages de poules en liberté, dont aucune n’est maltraitée ou tuée lorsqu’elle devient moins productive. Pourquoi ne pas récupérer leurs œufs ?
Aucune souffrance engendrée, les poules sont nourries et protégées des prédateurs en retour, et les œufs sont une source de protéines pour l’homme. En tout cas, cela me semble cohérent.
Encore un mot sur le cuir : j’ai récemment attristé une amie qui m’avait offert un porte-cartes en cuir en lui expliquant que je ne pourrai pas utiliser son cadeau et qu’il fallait par conséquent le rapporter. Voilà près de vingt-cinq ans que je refuse tout accessoire en peau, à part les ceintures que j’ai longtemps portées, faute d’alternative satisfaisante.
En revanche, pour les chaussures, je reconnais ma faiblesse : je possède encore quelques paires en cuir. La raison est simple : il est toujours compliqué aujourd’hui de trouver des chaussures vegans dans les magasins.
Il existe bien des sites Internet qui les commercialisent, mais acheter des chaussures par correspondance s’est toujours révélé un fiasco pour moi : une paire de chaussures s’essaye, c’est même le principe premier. Mais ce n’est qu’une question de temps : très prochainement, il n’y aura plus du tout de peau morte dans mon appartement, à part celle de mes pieds passés à la pierre ponce.
De toute façon, nul n’est parfait. On pourrait toujours faire mieux. Mais les militants des droits des animaux qui semblent vouloir décrocher un brevet de pureté en envoyant à l’échafaud ceux qui dévient de la ligne du Parti font fausse route.
Toute personne qui se bat contre l’exploitation animale mérite d’être considérée, sauf si bien sûr ses actes sont en contradiction flagrante avec son discours. Avant de mépriser un végétarien ou un flexitarien, en l’accusant d’incohérence ou de faiblesse, il faut d’abord considérer l’effort que celui-ci fournit par rapport à un carnivore indifférent. (…)
Je côtoie ainsi de nombreux vegans en transition qui s’accordent encore un bout de brie ou de chèvre de temps en temps. Faut-il les excommunier pour autant ? Je ne le crois pas.
Je lis aussi les commentaires de certains vegans qui reprochent violemment à d’autres vegans de ne pas vérifier systématiquement la composition de tous les produits qu’ils achètent (alimentaires ou autres) afin de contrôler qu’aucune substance d’origine animale ne s’y est insidieusement cachée – il est vrai qu’il s’en trouve dans certains endroits inattendus comme le shampoing ou le dentifrice.
La discipline vegan observée avec précision implique de rejeter tous les biens de consommation qui contiennent des bouts d’animaux (il faut passer en revue la composition de chaque produit), mais également ceux qui ont pu être testés sur des animaux.
Donc il est nécessaire de se procurer une liste détaillée et de la consulter avant chaque achat douteux, ce qui demande un temps considérable, autant pour la nourriture que pour les produits cosmétiques ou ménagers. On ne peut reprocher à certains de ne pas avoir toujours le temps.
Être vegan à 90 % ou 95 %, dans une société où les produits de l’exploitation animale sont omniprésents, représente déjà un effort considérable. (…)
De la même manière, un vegan puriste ne devrait plus lire de livres sur papier, puisque pour fabriquer ce papier des arbres ont été abattus, et des vies minuscules qui habitaient ces arbres en ont forcément pâti. (…)
J’irai même plus loin : les militants antispécistes intransigeants qui s’en prennent aux non-vegans sont en réalité spécistes. En effet, il y a chez les défenseurs des droits des animaux plusieurs espèces, des plus modérées aux plus radicales. Or, les radicaux intolérants se présentent comme les représentants de l’espèce supérieure, plus intelligente et sensible que les autres pour lesquelles ils n’affichent que dédain.
Cela ne vous rappelle rien ? L’antispéciste, pour sa part, ne méprise pas la différence. Il essaye de la comprendre. Cela commence évidemment par les humains. »
Nous qui avons une certaine expérience du véganisme, nous disons ici franchement que nous ne pouvons que penser qu’Aymeric Caron ne restera pas végan longtemps, encore est-il d’ailleurs qu’il faut déjà qu’il le devienne vue cette histoire de chaussures.
Car une fois la fenêtre du relativisme ouverte, le bâtiment s’effondre inévitablement. Il faut être strict, suivre une voie stricte, le moindre libéralisme se transformant en plaie béante faisant s’écrouler tout l’édifice moral.
Il ne s’agit pas d’insulter les gens qu’il s’agit de convaincre, comme le prétend Caron afin de décrédibiliser ceux et celles assumant la morale comme un ensemble inébranlable, mais de dire aux petit-bourgeois relativistes qu’ils n’ont pas leur mot à dire.
Aucun amour pour les animaux, relativisme et esprit de « tolérance »… C’est tout autant illusoire, improductif et décalé que les propos de la porte-parole de L214 qui proposait hier des réformes à la commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs, avec encore une fois le thème du halal et du casher…
On célébrait hier le triste trentième anniversaire de Tchernobyl. Sortir du nucléaire a publié un compte-rendu de la situation qui présente la catastrophe et ses suites. Nous conseillons particulièrement la vidéo du journal télévisé de l’époque, qui explique par le « miracle » de la météo que seule la France serait épargnée !
30 ans plus tard, la situation à Tchernobyl n’est toujours pas sous contrôle
L’Ukraine, le Bélarus mais aussi une grande partie de l’Europe ont été marqués par une catastrophe nucléaire en cours depuis 30 ans. Scandales sanitaires, mensonges et dénis, milieu naturel atteint, réacteur toujours menaçant : à l’occasion de ce triste 30è anniversaire de l’accident, retrouvez ci-dessous quelques rappels sur l’étendue d’un désastre.
26 avril 1986 : le début de la catastrophe
Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) explose en projetant dans l’atmosphère des quantités considérables de radioéléments. La première vague d’évacuation ne commencera que le lendemain ; une zone d’exclusion de 30 km de rayon sera ensuite définie.
Pendant des mois, pompiers puis « liquidateurs » – de 600 000 à 900 000 personnes, essentiellement des jeunes appelés recrutés sur tous le territoire de l’URSS – se relaient dans des conditions sanitaires catastrophiques pour éteindre l’incendie, puis pour tenter à tout prix d’étouffer la fusion du cœur du réacteur. Comme celui-ci menace de s’enfoncer dans le sol, un tunnel de 167 mètres de long est creusé sous le réacteur pour y construire une dalle de béton. Une deuxième explosion catastrophique aura été évitée, mais au prix de l’irradiation de centaines de milliers de personnes.
Les radionucléides mortifères projetés par l’explosion ont touché principalement le Bélarus, l’Ukraine et l’Ouest de la Russie, mais se sont également dispersés, pour 53%, sur une grande partie de l’Europe. Des concentrations élevées se déposent notamment en Allemagne, en Autriche, en Suède et en Finlande [1]. La France n’est pas épargnée : les Alpes, la Corse et l’Alsace seront les régions les plus touchées.
30 ans de désinformation
Très vite, l’appareil de désinformation officiel se met en place en Ukraine, mais aussi en Europe. En France, le Professeur Pellerin, directeur du Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants (SCPRI), intervient à de nombreuses reprises pour minimiser la menace sanitaire.
Aucune distribution de pastilles d’iode n’aura lieu, et – contrairement à ce qui s’est passé chez nos voisins européens – aucune consigne concernant les aliments contaminés ne sera donnée. Le même Pierre Pellerin fera partie du petit cénacle d’experts internationaux qui s’accorderont sur le nombre de morts de Tchernobyl à communiquer officiellement [2]. Attaqué par l’Association Française des Malades de la Thyroïde, il bénéficiera d’un non-lieu en septembre 2011 et décèdera en 2013, blanchi par la justice.
Pourtant, il existe de lourdes preuves du passage du nuage de Tchernobyl en France et du fait que les autorités en étaient averties. Avant d’être brusquement dessaisie du dossier en mars 2011, la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy a rassemblé de nombreux éléments accablants lors de perquisitions, notamment dans plusieurs ministères.
Quand la météo d’Antenne 2 affirmait que le nuage de Tchernobyl s’était fait refouler à la frontière française (JT Antenne 2 du 30/04/2016)
De nombreuses études ont tenté de mettre à jour les impacts réels de la catastrophe de Tchernobyl. Mais toutes, ou presque, ont finalement été enterrées par les autorités. En juillet 2013, pourtant, est sortie une étude épidémiologique indépendante menée par l’équipe du Pr Cremonesi, mettant en évidence la forte augmentation des maladies thyroïdiennes en Corse suite à l’accident.
Dans les zones les plus contaminées, la catastrophe sanitaire n’a pas fini de sévir. Parmi les 600 000 à 900 000 liquidateurs, un grand nombre sont décédés ou tombés rapidement malades des suites de leur irradiation.
Plus de 3,5 millions de personnes vivent toujours dans des zones contaminées [3] en Ukraine, 2 millions au Bélarus et 2,7 en Russie. Certains radioéléments projetés en masse lors de l’explosion, toujours présents dans les sols, sont entrés dans la chaîne alimentaire, comme le césium-137 et le strontium-90, dont les effets nocifs ne prendront fin que d’ici trois siècles.
L’accumulation du césium-137 dans l’organisme va de pair avec une augmentation spectaculaire du taux de cancers et de pathologies cardiovasculaires, en particulier chez les enfants, mais atteint aussi l’ensemble des systèmes des organes vitaux.
Elle provoque également des malformations congénitales, cancers et leucémies, maladies neuropsychiques, endocriniennes, ophtalmologiques, infectieuses ou auto-immunes, augmentation de la mortalité périnatale.
La désinformation est toujours à l’œuvre concernant les impacts sanitaires réels de Tchernobyl. Devant l’élévation du taux de malformations congénitales (passé entre 2000 et 2009 de 3,5 pour 1000 à 5,5 pour 1000), la réponse du ministère de la Santé du Bélarus fut de fermer l’unique Institut de recherche sur les maladies héréditaires et congénitales [4], ainsi que l’Institut de radio-pathologie de Gomel.
En 2005, le « Forum Tchernobyl », réuni à Vienne sous l’égide de l’AIEA, avait affirmé qu’à long terme, le nombre de décès attribuables à Tchernobyl atteindrait un maximum de 4000 victimes. L’augmentation des pathologies et la dégradation de l’état de santé des populations y sont mises sur le compte du stress, de l’alcoolisme, de la « radiophobie » et de la détérioration des conditions économiques et sociales dans les régions concernées.
Pourtant, les recherches menées par des scientifiques indépendants mettent au jour des chiffres autrement plus élevés. Selon une étude de trois éminents scientifiques russe et biélorusses, publiée dans les annales de l’Académie des Sciences de New-York en 2011, la catastrophe et ses suites seraient responsables de 985 000 morts prématurées entre 1986 et 2004 [5].
Par ailleurs, depuis plusieurs années, d’étranges « ONG » comme le CEPN [6] mettent en place des programmes destinés à prouver que l’on peut vivre en zone contaminée. Ainsi, le programme « ETHOS », en vigueur à Tchernobyl, est maintenant exporté… à Fukushima, pour appuyer le retour de populations dans des régions où la radioactivité ambiante devrait pourtant interdire tout séjour prolongé !
Les milieux naturels aussi sont touchés
En 2010, le reportage « Tchernobyl, une histoire naturelle » a contribué à populariser la thèse d’une nature intacte qui reprendrait ses droits. Pourtant, cette théorie va à l’encontre des observations scientifiques réalisées dans la zone contaminée (Lire l’analyse détaillée du professeur Michel Fernex : http://www.sortirdunucleaire.org/Tchernobyl-Fernex).
Après avoir mis en évidence l’existence de malformations importantes chez les hirondelles de Tchernobyl [7], Timothy Mousseau, chercheur à l’Université de Caroline du Sud a récemment découvert que la croissance des arbres pouvait aussi être affectée par les radiations [8]. Selon ce même chercheur, il apparaît également que les radiations nuisent aux micro-organismes, empêchant la décomposition des végétaux [9].
Cette accumulation de bois mort pose un nouveau risque : les incendies se déclenchent plus facilement, relâchant dans l’atmosphère une fumée chargée de radioéléments. En février 2015, une étude du Norvegian Institute for Air Research a ainsi confirmé que les feux de forêts plus fréquents contribuaient à répandre à nouveau la radioactivité [10].
Le 28 avril 2015, quasi 29 ans après l’explosion du réacteur n°4 de Tchernobyl, un important feu de forêt s’est déclenché autour de la centrale sur une surface de 10 000 hectares d’après les images satellites.
Selon les travaux d’une équipe de chercheur du Norwegian Institute for Air Research , l’effet cumulé des trois feux de forêt précédents a déjà relâché de 2 % à 8 % du seul césium 137 présent dans les sols et des particules radioactives ont été détectées jusqu’à Kiev.
La construction du nouveau sarcophage et les soins aux malades, victimes collatérales de la crise politique.
Le réacteur éventré, qui contiendrait encore 97 % des éléments radioactifs, constitue toujours une menace : le sarcophage de béton construit à la va-vite au-dessus de ses ruines se fissure déjà. En 2013, une partie du toit s’est déjà effondré [11].
La construction d’une arche métallique géante de 92 mètres de haut et 245 mètres de long destinée à recouvrir le réacteur, a donc commencé en 2010. Ce chantier pharaonique, mené par un consortium formé de Vinci et Bouygues, est censé coûter plus de 2 milliards d’euros.
L’Ukraine ne pouvant y contribuer qu’à hauteur de 8 %, le reste devait être financé par la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement et le reste de la communauté internationale. En raison de manque de fonds, les travaux ont été retardés et la fin est annoncée au mieux pour novembre 2017, au lieu de 2015.
Les assemblages destinés au dôme viennent à peine d’être terminés en novembre 2015 mais le recouvrement à proprement dit des ruines de Tchernobyl ne devrait pas avoir lieu avant novembre 2016.
Ce cache-misère n’est en rien une solution pérenne pour la mise en route du démantèlement de la centrale et il a seulement pour but de confiner les projections d’éléments radioactifs lors d’un chantier qui devrait s’étaler sur plusieurs décennies.
La crise politique et le spectre d’opérations militaires ont également de lourdes conséquences humanitaires. Selon l’ONG autrichienne Global 2000, l’État ukrainien n’est plus à même de financer un système de santé déjà faible et certaines thérapies contre le cancer destinées aux enfants ne sont plus disponibles dans le nord du pays [12].
Fondé en 1990 par le Professeur Vassily Nesterenko, l’institut Belrad est considéré comme le seul organisme qui assure une radioprotection effective des populations vivant sur les territoires contaminés.
Il permet notamment aux enfants de bénéficier de soins et de mesures de la radioactivité présente dans leur corps. Confronté à des difficultés chroniques de financement, il est maintenant entièrement tributaire des fonds récoltés par des fondations et associations, en particulier l’association Enfants de Tchernobyl Belarus (Pour soutenir financièrement Belrad : http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=adhesion_don). Voir une présentation de ces deux organismes en bas de l’article.
La crise politique accroît le risque nucléaire en Ukraine
Enfin, la menace d’une escalade de la violence fait réapparaître le spectre d’un nouveau désastre nucléaire en Ukraine. Le pays compte encore de nombreuses centrales en activité, dont celle de Zaporizhzhya, qui compte six réacteurs. En cas d’opération militaire, comment assurer la sécurité de ces sites ? Même s’ils sont arrêtés, comment garantir qu’ils restent approvisionnés en électricité pour que le refroidissement puisse se poursuivre [13] ?
En novembre 2015, la crainte de la survenue de ce type d’événements se confirme lors de la destruction de pylônes à haute tension par un groupuscule nationaliste ukrainien en Crimée. Cet attentat provoque alors un black-out pour près de 2,5 millions de personnes mais aussi une rupture d’alimentation pour 2 centrales nucléaires dont la centrale de Zaporizhia qui sera alors arrêtée d’urgence.
30 ans après l’explosion du réacteur, la catastrophe est toujours là, et pour longtemps. Au nom de toutes les victimes passées, présentes et à venir, nous devons absolument rappeler sa terrible actualité. Et tout faire pour empêcher un nouvel accident.
Nous avons ici beaucoup développé la situation en Ukraine, mais le Bélarus est le pays qui a été le plus largement touché. Pour en savoir plus et apporter une aide aux victimes, plus d’informations ici : http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php
L’esprit de compassion n’a pas de frontières, ni de limites. Aussi c’est sans aucune arrière-pensée ni préjugés que nous parlons d’une question importante qu’on nous a mentionné, au sujet du zoo de Tlemcen en Algérie.
Si Tlemcen est la perle du Maghreb, il en va bien différemment de ce zoo. Imaginons nous par exemple une cage de 2 à 3 m² occupée… par des caniches.
Un même espace aussi restreint est occupé… par des lions, qui ne peuvent pas se retourner, s’allonger confortablement, souffrant et mourant dans leurs propres déjections.
Qu’on nous dise qu’ils sont drogués, cela ne nous étonne pas : les rares vidéos de gens allant à ce zoo montrent des animaux exhibés.
On peut trouver également des chats siamois, au milieu de leurs déjections, sans abri contre la pluie, sans eau ni nourriture, alors que des rongeurs se baladent d’une cage à une autre, témoignant du manque d’organisation des bâtiments.
Cette colère qu’on peut éprouver à la vue d’un des caniches blessé à la tête, nous regardant de ses yeux emplis d’innocence, tel un appel à l’aide, ne peut que rappeler à quel point les zoos sont un non-sens, une insulte à la vie, à la bienveillance nécessaire envers tous les êtres vivants.
De manière plus politique, puisqu’on connaît la sensibilité nationale algérienne, disons également : quel intérêt de chasser le colonialisme si c’est pour reprendre sa culture de la ménagerie, de l’exhibition d’animaux, tels des trophées ?
Rappelons également que la situation est parfois tout aussi catastrophique dans des zoos français, qui se maintiennent à coups d’arrêtés préfectoraux permettant de contourner légalement les lois !
Pour les animaux subissant les attaques de la malveillance humaine, il est essentiel que les êtres humains prennent conscience qu’un autre monde est nécessaire et pour se faire il faut prendre des notes, des photographies, enquêter, raconter, dénoncer.
Voici, pour archive, le texte libéral-libertaire de « L’ Appel du 18 joint », publié dans le quotidien Libération, le 18 juin 1976. Il est très intéressant, car on y retrouve déjà le discours voulant que des pays comme le Canada ou les Etats-Unis sont plus ou moins allés dans le sens d’une dépénalisation.
De par la position nouvelle du Canada, on voit déjà les partisans du cannabis prendre ce pays en exemple…
On remarquera l’intérêt des dernières lignes, qui montrent que les signataires ont conscience que c’est aussi une question capitaliste. A l’époque, ces personnalités liées à la gauche disaient que c’était une autre question, aujourd’hui, la gauche libérale-libertaire trouve cela même bien pour les taxes et la relance de l’économie…
«Cigarettes, pastis, aspirine, café, gros rouge, calmants font partie de notre vie quotidienne. En revanche, un simple « joint de cannabis (sous ses différentes formes: marijuana, haschich, kif, huile) peut vous conduire en prison ou chez un psychiatre.
Des dizaines de documents officiels (notamment les rapports La Guardia aux Etats-Unis, Wootton en Grande-Bretagne, le Dain au Canada) ont démontré que le cannabis n’engendre aucune dépendance physique, contrairement aux drogues dites « dures, telles que l’héroïne, mais aussi au tabac ou à l’alcool, et n’a aucun effet nocif comparable (« Pas même une bronchite, sauf chez les grands fumeurs, a écrit aux Etats-Unis le directeur de l’Institut national contre l’abus des drogues).
Le contenu de ces documents n’a jamais été porté à la connaissance du public français, on a préféré laisser la grande presse mener des campagnes d’intoxication fondées sur des mensonges ineptes.
Dans de nombreux pays déjà Etats-Unis (Californie, Oregon, Alaska), Pays-Bas, Canada , la législation sur le cannabis a été considérablement adoucie.
En France, on continue d’entretenir la confusion entre drogues dures et drogues douces, gros trafiquants, petits intermédiaires et simples usagers.
Cela permet de maintenir et de renforcer une répression de plus en plus lourde: depuis 1969, la police peut perquisitionner chez n’importe qui, sans mandat, à toute heure du jour ou de la nuit, sous prétexte de drogue. Cela permet des arrestations massives de jeunes et des quadrillages policiers.
Cela sert à justifier la détention de centaines de personnes, petits revendeurs ou fumeurs de cannabis, quand tout le monde sait que des gros bonnets de l’héroïne sont en liberté. Ces emprisonnements, bien sûr, sont sélectifs et frappent en priorité la jeunesse, surtout la jeunesse ouvrière et les immigrés, particulièrement dans les régions.
Or, des milliers et des milliers de personnes fument du cannabis aujourd’hui en France, dans les journaux, les lycées, les facultés, les bureaux, les usines, les ministères, les casernes, les concerts, les congrès politiques, chez elles, dans la rue. Tout le monde le sait.
C’est pour lever ce silence hypocrite que nous déclarons publiquement avoir déjà fumé du cannabis en diverses occasions et avoir, éventuellement, l’intention de récidiver. Nous considérons comme inadmissible toute forme de répression individuelle, soumise à l’arbitraire policier, et entendons soutenir activement tous ceux qui en seraient victimes.
Nous demandons que soient prises les mesures suivantes: Dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantités de consommation courante.
Ouverture de centres d’information sur les substances psychotropes, en ordre alphabétique: alcool, cannabis, cocaïne, héroïne, LSD, médicaments, tabac, etc.
Nous n’avons que faire de la légalisation de la marijuana, ni de sa commercialisation. Si des trusts à joints s’en emparent, c’est une question de société. Ce texte n’est pas un appel à la consommation. Il vise seulement à mettre fin à une situation absurde.»
La ministre de la santé du Canada a tenu un discours à New York, lors d’une session plénière extraordinaire de l’ONU sur les drogues. Elle y a expliqué que le Canada allait mettre en place l’année prochaine une loi pour légaliser le cannabis.
C’est un pas de plus dans l’intégration de cette drogue dans le capitalisme… Voici le document retranscrivant les propos de la ministre.
Déclaration en plénière pour l’honorable Jane Philpott ministre de la Santé – SEAGNU sur le problème mondial de la drogue
20 avril 2016
SEULE LA VERSION PRONONCÉE FAIT FOI
Monsieur le président, chefs d’État et de gouvernement, ministres et distingués délégués. C’est pour moi un honneur de participer à cette session extraordinaire à l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce rassemblement est une excellente occasion de revoir nos efforts à l’égard des politiques mondiales concernant la drogue.
Il y a quelques semaines, j’ai rencontré un groupe d’ONG à Ottawa en vue du présent rassemblement. Ce groupe se composait d’avocats, de médecins et d’activistes très articulés, mais la voix qui s’est le plus démarquée est celle d’une mère.
Elle nous a raconté l’histoire de sa fille, qui est décédée des suites de complications liées à la toxicomanie. Elle a décrit comment elle avait vu sa fille s’éteindre alors qu’elle avait de la difficulté à accéder au traitement et aux services qui auraient pu sauver une vie fragile.
Des histoires comme celles-ci sont trop courantes. De nombreuses vies prennent fin trop rapidement en raison de surdoses de drogues licites et illicites. Aujourd’hui, je m’adresse à vous en tant que ministre de la Santé du Canada pour vous dire que nous devons faire mieux pour nos citoyens.
Je suis fière de défendre une politique à l’égard des drogues qui se fonde sur des données probantes scientifiques. Une politique axée sur la santé publique qui vise à sensibiliser au maximum le public et atténuer au minimum les risques.
En tant que médecin qui a pratiqué au Canada et en Afrique subsaharienne, j’ai vu trop de personnes subir les conséquences dévastatrices de la consommation de drogue et des crimes qu’elle engendre ainsi que des politiques de lutte contre la toxicomanie mal conçues.
Heureusement, des solutions sont à notre portée. Au Canada, je suis impressionnée par le travail d’Insite, un site de consommation supervisée où les personnes qui ont des problèmes de dépendance ont accès aux soins et à l’aide dont ils ont besoin [il s’agit d’une salle de shoot à Vancouver].
Je suis fière de la rapidité avec laquelle nous rendons plus accessibles les trousses de naloxone afin de sauver la vie de personnes faisant une surdose d’opioïdes.
Je sens notre empressement à travailler ensemble pour trouver des solutions, que ce soit pour les grandes villes ou les communautés autochtones éloignées. Je sais que cette bonne volonté et cette générosité sont présentes à l’étranger.
C’est pourquoi j’ai été encouragée par le récent rappel du président de l’OICS [Organe International de Contrôle des Stupéfiants, initié par l’ONU] de mettre la santé et le bien-être au centre d’une approche équilibrée à l’égard de la mise en œuvre des traités.
Notre approche à l’égard des drogues doit être exhaustive et axée sur la collaboration et la compassion. Elle doit respecter les droits de la personne tout en favorisant le partage des responsabilités. Et elle doit reposer sur une approche fondée sur la science.
Ces principes seront appliqués au Canada en ce qui concerne la marijuana.
À ces fins, au printemps 2017, nous allons présenter notre projet de loi pour empêcher la marijuana de tomber entre les mains des enfants, et les profits de tomber entre les mains des criminels. Bien que ce plan remette en question le statu quo dans plusieurs pays, nous sommes convaincus qu’il s’agit de la meilleure façon de protéger nos jeunes tout en renforçant la sécurité publique.
Le Canada continuera de moderniser son approche à l’égard de la politique relative aux drogues. En nous inspirant de nos réussites comme Insite, nous adopterons une approche mettant l’accent sur la prévention en amont, le traitement axé sur la compassion et la réduction des méfaits.
Nous collaborerons avec des partenaires des services d’application de la loi afin d’encourager la prise de mesures de justice pénale appropriées et proportionnées. Nous savons qu’il est impossible de régler le problème en procédant simplement à des arrestations.
La lutte contre la consommation de drogue est un défi que nous partageons tous. Les solutions doivent donc être collectives et demandent la participation des gouvernements, des Autochtones, de la société civile, des jeunes, des scientifiques et des grands organismes de l’ONU.
Je reconnais que d’autres pays et cultures adopteront des approches qui diffèrent de celle du Canada. Je crois que si nous respectons le point de vue de chacun et trouvons un terrain d’entente, nous pouvons atteindre notre objectif commun : protéger nos citoyens.
Mieux encore, nous pouvons améliorer leur vie. Merci.
Prince était un très grand artiste, qu’on a souvent comparé à Michael Jackson, pour les opposer. Tous deux pourtant portaient une culture très similaire, mélangeant pacifisme et universalisme, dans l’esprit de la musique soul.
Prince est même censé avoir été végétarien puis végétalien depuis une vingtaine d’années, refusant la laine, mais difficile de savoir s’il a été vegan et s’il l’a vraiment été. Peut-être qu’on en saura plus avec l’autobiographie qu’il comptait sortir avant de décéder.
Il avait composé une chanson pour le 20e anniversaire de PeTA, « Animal Kingdom », expliquant qu’il fallait laisser les poissons dans l’eau, qu’il fallait refuser le lait ; il a également été nomme végétarien le plus sexy par PeTA dans les années 2000.
En attendant d’en savoir un peu plus – même si les chansons de ses albums finalement n’abordent pas réellement la question – voici les paroles de « When doves cry », c’est-à-dire « Quand les colombes pleurent », ou encore les pigeons, puisque les termes sont en pratique finalement largement interchangeables.
Une chanson très belle, présentant de manière réaliste les rapports dans un couple, avec les colombes comme référence d’harmonie : voilà qui relève indéniablement de notre culture!
Dig if you will the picture
Of you and I engaged in a kiss
The sweat of your body covers me
Can you my darling
Can you picture this? Reprends cette photo si tu veux De toi et moi engagés dans un baiser La sueur de mon corps me couvre Peux-tu ma chérie Avoir une image en tête de cela ?
Dream if you can a courtyard
An ocean of violets in bloom
Animals strike curious poses
They feel the heat
The heat between me and you Si tu peux imagine une cour
Un océan de violettes en fleur
Les animaux prennent de curieuses poses
Ils sentent la chaleur
La chaleur entre toi et moi
How can you just leave me standing?
Alone in a world that’s so cold? (So cold)
Maybe I’m just too demanding
Maybe I’m just like my father, too bold
Maybe you’re just like my mother
She’s never satisfied (She’s never satisfied)
Why do we scream at each other
This is what it sounds like
When doves cry Comment peux-tu simplement me laisser tomber ? Tout seul dans un monde qui est si froid (si froid) Peut-être que j’en demande trop Peut-être que je suis comme mon père, trop hardi Peut-être que tu es simplement comme ma mère Elle n’est jamais satisfaite (elle n’est jamais satisfaite) Pourquoi est-ce qu’on se hurle dessus l’un sur l’autre Cela sonne comme cela Quand les colombes pleurent
Touch if you will my stomach
Feel how it trembles inside
You’ve got the butterflies all tied up
Don’t make me chase you
Even doves have pride Si tu veux touche mon estomac Sens comme à l’intérieur cela tremble Tu es totalement débordé intérieurement Ne m’oblige pas à te pourchasser Mêmes les colombes ont de la fierté
Don’t Cry (Don’t Cry)
When doves cry
When doves cry
When doves cry
When Doves cry (Doves cry, doves cry, doves cry)
Don’t cry
Darling don’t cry Ne pleure pas Quand les colombes pleurent Quand les colombes pleurent Quand les colombes pleurent Quand les colombes pleurent (les colombes pleurent, les colombes pleurent, les colombes pleurent) Ne pleure pas Chérie ne pleure pas
L’année dernière, au bac littéraire, le sujet de philosophie était assez captivant par sa problématique :
« Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? »
Rappelons ici que la philosophie est enseignée sur la base de la séparation radicale entre le corps et l’esprit, la nature et la culture. Impossible de répondre en allant dans le sens du véganisme dans le cadre d’une réflexion philosophique française résolument fondée sur Descartes…
Or, il est très intéressant de voir ce qui vient de tomber au bac philosophie à Pondichéry, en Inde. On a, en effet, un texte de Kant sur la cruauté envers les animaux.
Bien entendu, le point de vue est très différent du nôtre, on peut même faire difficilement plus anthropocentriste, puisque selon Kant il faut respecter les animaux, parce qu’on doit respecter les autres humains.
On peut tuer les animaux, mais il faut éviter de les faire souffrir gratuitement, car cela rend indifférent par rapport à la souffrance et on risque de nuire après aux humains! En soi, les animaux ne comptent pas…
Au moins, ceci dit, le texte affirme que la vivisection est inutile si elle consiste en simplement des expériences à l’aveugle, pour « découvrir ». Rien que cela est déjà, au moins, quelque chose, en sachant que Kant vivait au 18e siècle…
Concernant la partie des créatures qui est vivante, bien que dépourvue de raison, un traitement violent et en même temps cruel des animaux est […] intimement opposé au devoir de l’homme envers lui-même, parce qu’ainsi la sympathie à l’égard de leurs souffrances se trouve émoussée en l’homme et que cela affaiblit et peu à peu anéantit une disposition naturelle très profitable à la moralité dans la relation avec les autres hommes – quand bien même, dans ce qui est permis à l’homme, s’inscrit le fait de tuer rapidement (d’une manière qui évite deles torturer) les animaux, ou encore de les astreindre à un travail (ce à quoi, il est vrai, les hommes eux aussi doivent se soumettre), à condition simplement qu’il n’excède pas leurs forces; à l’inverse, il faut avoir en horreur les expériences physiques qui les martyrisent pour le simple bénéfice de la spéculation, alors que,même sans elles, le but pourrait être atteint.
Même la reconnaissance pour les services longtemps rendus par un vieux cheval ou un vieux chien (comme s’ils étaient des personnes de la maison) appartient indirectement aux devoirs de l’homme, à savoir au devoir conçu en considération de ces animaux, mais cette reconnaissance, envisagée directement, n’est jamais qu’un devoir de l’homme envers lui-même.
KANT,Doctrine de la vertu, 1797
On peut critiquer Kant, mais rappelons encore une fois que c’est un auteur des Lumières ; il était anthropocentriste, mais en se battant pour le progrès…
Il en va exactement de même pour le texte proposé au bac philosophie, toujours à Pondichéry, toujours cette année, en STMG.
Là encore, on a un auteur des Lumières affirmant la raison contre la barbarie, et l’anthropocentrisme va de pair avec sa vision datant d’il y a deux cent ans.
Pourquoi l’homme est-il perfectible et pourquoi l’animal ne l’est-il pas?
L’animal ne l’est pas, parce que sa raison, s’il en a une, est dominée par un sens despote qui la subjugue.
Toute l’âme du chien est au bout de son nez, et il va toujours flairant.Toute l’âme de l’aigle est dans son œil, et l’aigle va toujours regardant.
Toute l’âme de la taupe est dans son oreille, et elle va toujours écoutant.
Mais il n’en est pas ainsi de l’homme. Il est entre ses sens une telle harmonie qu’aucun ne prédomine assez sur les autres pour donner la loi à son entendement ; c’est son entendement au contraire, ou l’organe de sa raison qui est le plus fort.
C’est un juge qui n’est ni corrompu ni subjugué par aucun des témoins ; il conserve toute son autorité, et il en use pour se perfectionner : il combine toutes sortes d’idées et de sensations, parce qu’il ne sent rien fortement.
DIDEROT, Réfutation d’Helvétius(1786)
« despote » : tyran
« subjuguer » : dominer totalement
« il est » : il existe
Est-il possible qu’il y ait un hasard à ce que la question animale soit présente pas moins de deux fois au bac philosophie à Pondichéry? Absolument pas, vue la rareté de la chose. Et il est facile de comprendre que l’éducation nationale utilise le vieil anthropocentrisme pour le prétendre actuel, afin de former dans un esprit anti-végan, pseudo rationaliste…
Avec les diverses interventions politiques en faveur de la dépénalisation du cannabis, les partisans de la légalisation de celui-ci ont le vent en poupe. Le cannabis règne d’ailleurs déjà en maître, avec l’alcool, place de la République à Paris, avec « Nuit debout ».
L’association CIRC, fer de lance du lobby pro-cannabis, espère ainsi capitaliser la tendance actuelle, alors que s’annonce l’annuelle « marche mondiale du cannabis » qui se tiendra cette année dans plusieurs villes de France : Lyon, Paris, Marseille, Strasbourg, Poitiers, Chartres, avec également des appels pour que l’initiative se tienne si possible dans d’autres villes, un kit de déclaration de manifestation étant même disponible!
Voici le texte de l’appel à manifester, dont on devine toute l’hypocrisie : ce serait pour lutter contre les addictions et pour la santé publique qu’il faudrait légaliser le cannabis… C’est très bien tourné et montre bien quelle ligne ces gens développent afin de faire passer leur ultra-libéralisme visant à la légalisation de la fuite individuelle dans les paradis artificiels!
Nos doléances
En venant marcher avec nous lors de cette manifestation :
Vous participez à faire évoluer le discours sur le chanvre, ses usages et ses usagers.
Vous revendiquez la régulation de la filière cannabicole au nom de la santé publique.
Vous luttez contre les contrevérités scientifiques et les clichés erronés qui sclérosent tout débat.
Vous rencontrez de nombreux activistes, occasion de créer des liens pour se fédérer et coordonner davantage nos actions.
Nos dirigeants politiques doivent nous voir et nous écouter car la réforme de la loi de 1970 est une urgence de santé publique : non seulement pour des milliers de malades qui risquent la prison alors qu’ils ne désirent que de vivre en meilleure santé, mais aussi pour des millions d’usagers récréatifs qui ne bénéficient d’aucune stratégie de réduction des risques.
La prohibition freine la prevention et renforce les addictions : tous ensemble pour la régulation.
La prohibition occulte les recherches et manipule l’opinion : tous ensemble contre la désinformation.
La prohibition est un fléau : tous ensemble contre ses dommages colossaux.
Sachons dire stop au mépris des enjeux de la régulation en termes de santé publique, de cohésion sociale et de justice dans notre pays. Stop au gaspillage colossal de l’argent du contribuable dans une politique démontrée inefficace et contreproductive à tous les égards.
Changeons notre regard sur les politiques publiques en matière de lutte contre les addictions: Réguler c’est améliorer la santé, la sécurité et les économies de tous les français, notamment des plus vulnérables.
Notre diversité ; c’est notre force. Alors, que vous soyez malade ou bien portant, usager ou non, étudiant, actif ou retraité, … Il peut s’agir de votre santé ou de celle d’un de vos proches, mais aussi de votre casier judiciaire ou de celui de vos enfants.
Tous ensemble pour un retour de la plante cannabis dans la pharmacopée et une véritable politique de réduction des risques respectant les droits des usagers.
Pour cela 3 mots d’ordre :
Dépénalisation de l’usage,
Régulation de cannabis social clubs
Délivrance en pharmacie sur prescription médicale.
Tous ensemble, nous existons et voulons faire entendre notre voix, alors venez marcher le samedi 07 mai en province et le 14 mai à Paris Bastille à 14h
Plus de Compassion et d’Education – Moins d’Addictions et de Contrefaçons – Seule la Régulation Apporte les Solutions !
Europe Ecologie Les Verts a connu une nouvelle démission, celle de Denis Baupin. Bien entendu, il reste député…
Voici le texte de sa démission.
Monsieur le Secrétaire National,
Cher David,
J’ai décidé de ne pas renouveler ma cotisation et donc de démissionner d’EELV.
Je n’ai pas pris cette décision le cœur léger, car cela fait maintenant plus de 27 ans que j’en suis membre, espérant lui avoir été utile.
Mais, chacun a pu s’en rendre compte, je partage de moins en moins les choix stratégiques du mouvement, même si je n’en méconnais pas les raisons.
Et même si je peux partager une partie des analyses (sur la situation politique, le rapport des écologistes au pouvoir que tu as toi même évoqué…), mon intuition personnelle ne me conduit pas aux mêmes conclusions sur ce qui est le plus efficace pour faire progresser concrètement l’écologie.
Je ne prétends pas être sûr d’avoir raison (tout choix est un pari), mais c’est la façon dont moi je me sens le plus utile, en mettant mes actes en conformité avec mon intuition.
Car s’il est bien une chose que j’ai appris au cours de ces années, c’est qu’on ne peut être efficace et convaincant qu’en faisant ce que l’on sent juste.
C’est pourquoi les militants et cadres d’EELV ne deviennent pas pour moi des ennemis, car je les considérerai toujours comme des écologistes, même si nous avons des désaccords stratégiques.
En 27 ans d’écologie j’ai trop connu de guerres fratricides – où d’autres écologistes deviennent les pires ennemis parce que d’un autre parti, d’un autre courant – pour ne pas m’en méfier comme de la peste, car elles sont ravageuses pour les personnes et pour la crédibilité du combat écologiste que nous menons.
Mon sentiment est au contraire que nous aurons collectivement progressé lorsque nous serons capables, les uns et les autres, d’accepter et valoriser nos complémentarités que d’en faire des différences irréconciliables.
L’écologie reste pour moi le fil conducteur de mon engagement, car je continue de penser que sa grille d’analyse est celle qui apporte le plus de réponses pertinentes. Et, plus que jamais, engager et mettre en œuvre la décroissance et la sortie du nucléaire, pas à pas, malgré les obstacles de tous ordres et les conservatismes, reste mon combat prioritaire.
Cordialement,
Denis Baupin
Bien entendu, nous le disions, il reste député… comme restent députés, sénateurs ou députés européens 15 autres personnes ayant quitté EELV et étant pro-gouvernement, ainsi que 2 sénateurs et 2 députés européens « neutres ».
Denis Baupin fait partie des pro-gouvernement, il a même fondé il y a une semaine, avec sa femme la ministre Emmanuelle Cosse, un « club pour refonder une écologie responsable » (CREER), dont le premier invité est Laurence Parisot, ancienne chef du MEDEF, le « syndicat » des patrons.
On peut voir d’ailleurs que dans sa lettre ouverte de départ (ou plutôt d’abandon) d’EELV, il n’y a aucun contenu. Le débat ne porte pas sur ce qu’est l’écologie, mais sur la manière de verdir plus ou moins un gouvernement réformiste.
Tout cela est encore et toujours de l’opportunisme, mais rappelons qu’il y a lieu d’en parler. A moins de faire de l’apolitisme libertaire, il faut bien regarder ce qui se passe, apprendre des erreurs, refuser les opportunismes et se rappeler de tout cela demain, car évidemment l’avenir est prometteur pour l’écologie !
Nous vivons une époque de fuite en avant dans l’individualisme et un pseudo hédonisme.
Le site gay Têtu, issu du magazine éponyme qui été liquidé financièrement l’année dernière, est historiquement de cette approche.
Toujours à l’affût de « l’actualité », il présente de manière critique par rapport aux risques – mais sans dénoncer ouvertement, esprit libéral-libertaire oblige – une pratique gay extrême, dans l’article « Slam : les drogues au service de marathons sexuels« , où il est raconté :
« Les soirées slam sont apparues il y a peu de temps en France et coïncident avec l’arrivée sur le marché des nouvelles drogues de synthèse.
Les drogues de synthèse sont des substances qui imitent les effets de drogues plus classiques comme l’ecstasy, les amphétamines, la cocaïne… mais dont la structure moléculaire diffère légèrement. Elles contournent ainsi la législation et peuvent donc être vendues librement sur internet.
La drogue de synthèse la plus utilisée dans le cadre du slam est la méphédrone. Sa structure chimique imite celle de la cathinone, une substance naturelle psychoactive contenue dans le khat, un arbuste africain. Malgré son interdiction en 2010, ce produit est toujours disponible sur internet et ce à faible coût.
La particularité de la méphédrone est qu’elle augmente considérablement les capacités sexuelles. Non seulement le plaisir ressenti est décuplé mais la durée de l’érection est bien plus longue.
Cette substance est aussi connue pour altérer la notion du temps et couper les sensations de faim et de sommeil.
Les soirées s’étendent ainsi facilement sur des périodes allant de 24 h à 72h. Il n’est pas rare qu’elle soit associée à d’autre produits tels que la cocaïne, le cannabis, la kétamine, le GHB etc.
Chaque slameur réalise ainsi son cocktail de produits en fonction de ses attentes. Par exemple, l’addition de kétamine permettra une plus grande perte de contrôle, le GHB, lui, pourra être utilisé comme anesthésiant pour supporter des pratiques sexuelles douloureuses. (…)
On retrouve aussi associé à cette drogue un sentiment de toute puissance, des sens exacerbés (notamment le toucher et une sensibilité accrue à la musique), une déshinhibition totale, un profond bien-être, un sentiment euphorique, une humeur hypersociable, et enfin une grande énergie physique.
Au plan relationnel, une empathie sincère voire un état fusionnel avec l’autre sont souvent évoqués. (…)
D’un point de vue psychologique, on associe souvent cette pratique à une conduite ordalique. L’ordalie c’est risquer sa vie pour tenter de se poser en maître de son destin. En ce sens, le slam serait pour certains un moyen de se sentir exister.
Pour d’autres, la dimension autodestructrice voire suicidaire ne peut être écartée. La théorie psycho-sociale veut que ce soit une substance qui colle à notre époque: «on veut tout, tout de suite, très vite et très fort». »
Inutile de préciser le terrible degré d’aliénation qui est sous-jacent à une telle démarche. On est ici dans l’extrême visant à donner un sens à la vie, à combler un manque affectif, une perspective de construire quelque chose.
Mais est-ce bien nouveau ? Ce n’est pas sans rappeler les orgies romaines, l’esprit décadent « fin de siècle ». C’est une orientation de gens nihilistes, ne croyant en rien à part leur ego.
Seule leur auto-satisfaction compte dans le monde. Et pour se sentir vivre, au-delà de la Nature qui est entièrement niée, il n’y a plus que le mysticisme du sado-masochisme, de la sexualité comme violence.
Nous sommes quatre jours après la mise sur Youtube de la version française de l’émission canadienne « Recettes pompettes » et la vidéo de « Monsieur Poulpe » et Stéphane Berne cuisinant en buvant de l’alcool a déjà 900 000 vues.
C’est un éloge de l’alcool dans tout ce qu’il y a de plus sordide, avec ce côté « psychanalytique » : alcoolisé, on se lâcherait, on révélerait sa personnalité profonde, etc.
C’est un scandale sur toute la ligne et devant ce mélange terroir – éloge de la biture, l’Etat a capitulé : le ministère a demandé que l’émission ne se tienne pas, mais s’est arrêté là, et pour cause, devant le libéralisme et la décadence, il faut bien céder le pas, il ne faut pas avoir l’air de jouer les pères la vertu ou les moralisateurs…
Pourtant, c’est ce qu’il faudrait : de la morale, de la vertu, des gens qui disent non et surtout qui refusent dans les faits. La France est un pays de gens qui se contentent de ne pas être d’accord, sans suivre dans la pratique.
Faut-il être révulsé par cela ou bien accepter cet esprit de fausse rébellion comme le font par exemple les associations welfaristes qui relativisent le véganisme?
Il faut dire non et il faut accuser, dénoncer. Stéphane Berne, connu pour son hold up sur la culture française réduite à un sensationnalisme et un culte de l’anecdote digne d’un magazine de paparazzis, a ici participé et donné sa « crédibilité » à un projet ignoble : celui faisant de l’alcool un « révélateur », un moyen de forger une amitié.
Bizarrement, sur certains médias comme dans VSD on lit que Berne prétend ne pas avoir réellement bu d’alcool lors de l’émission :
« Le jeu, c’est de faire croire qu’on boit, mais on ne boit pas » a-t-il expliqué, avant de conclure qu’il « n’était pas ivre ».
Mais dans d’autres par contre, comme Closer, il dit le contraire, de manière formelle :
« Je ne bois jamais d’alcool, le maximum à un dîner, c’est un verre de vin rouge, donc j’ai fini dans un état pitoyable. »
Pire encore, et là c’est une honte, voici ce qu’a dit Monsieur Poulpe à ce sujet :
Monsieur Poulpe a tenu à saluer le courage de la vedette de France 2 d’avoir tenté une telle expérience les yeux fermés : « Il n’a pas été difficile à convaincre. Au contraire. C’est notre parrain royal. Je l’ai trouvé hyper courageux et généreux de venir. Il l’a fait mais il n’avait pas bu d’alcool depuis 20 ans. Il était hyper content de le faire. Il a dit que c’était super. »
Il serait intéressant d’avoir l’avis de quelqu’un comme Renaud à ce sujet. Car se montrer heureux qu’une personne ne buvant pas d’alcool « reprenne » cela et trouve ça bien, c’est un appel d’air qui résonne terriblement pour les gens ayant été dépendants.
“Par sa diffusion large sur YouTube, ‘Recettes pompettes’ sape les efforts de prévention et brouille tous les messages envers les personnes ayant une consommation déjà problématique.”
C’est parfaitement dit. A cela s’ajoute la terrible indifférence libérale qui profite de cet appel d’air, et qui est résumée par ce commentaire sur la page de l’article de Closer :
« C’est la responsabilité de chacun de boire ou pas. C’est plutôt bon enfant et Marrant après si il y a des alcooliques c’est leur problème perso. »
C’est là exactement ce que nous refusons, au nom du bien et du mal, et où nous disons : boire de l’alcool, c’est mal ! Il faut être bienveillant avec tous et combattre l’alcool !
Quant au point de vue de Stéphane Berne – son vrai point de vue -, il a le mérite d’avoir été très clair au final.
Depuis son compte twitter (où il retweete même L214), il a lancé avec provocation une sorte de « fuck » à association nationale de prévention en alcoologie et addictologie et au ministère de la santé!
Se moquer du ministère de la santé et de l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, quelle rébellion ! Et au nom de quoi ? Du libéralisme et du terroir…
Quand on parle du véganisme et des animaux, il y a la question qui se pose de savoir ce qui doit primer : les animaux ou le véganisme. Nous, nous disons les animaux, et sommes bien minoritaires pour cela.
En effet, l’anthropocentrisme prime largement chez les personnes se tournant vers le véganisme et cela laisse, évidemment, de la place pour une contre-offensive très brutale sur les faiblesses d’une telle approche.
Comprenant que la démarche anthropocentriste permet d’annuler le véganisme comme vision du monde universelle, l’article se concentre là-dessus, disant que le véganisme n’est pas naturel, qu’il n’y a pas de compassion naturelle (logique puisque pour les libéraux la concurrence prime).
Et, par conséquent, dit l’article, le véganisme est un produit du capitalisme, d’un choix relevant du « luxe » permis par le capitalisme :
Les normes végétariennes ou simplement « biologiques » valent surtout pour des personnes relativement confortables.
Ayant solutionné la plupart de leurs défis humains, elles en sont rendu à considérer les animaux. C’est bien, mais si elles veulent forcer d’autres êtres humains à les suivre, elles ne respectent plus la dignité de ceux-ci, rabaissant leur volonté au même niveau que celle des poulets et des vaches.
C’est probablement pourquoi d’ailleurs elles ne le font pas, ni même y pensent, se contentant de médire de l’alimentation des autres entre deux discussions philosophiques. (….)
Les abattoirs et la chasse aux éléphants d’Afrique sont des activités commerciales. Cependant, les zoos, les activités de plein air, les animaleries, les vétérinaires, l’alimentation biologique, la restauration et les livres de recettes végétariennes aussi.
En fait, la lutte pour reconnaître les droits animaux se fait sur les marchés et non au sein d’institutions politiques. À aucun moment, des élections se jouent sur cette question. Jamais un dirigeant ne va interdire à sa population de manger de la viande si celle-ci est à 96 % carnivore.
C’est le marché qui permet aux 4 % de marginaux de se déployer et de croître. Si l’alimentation était un bien public, ceux-ci auraient plutôt à craindre que la viande leur soit imposée comme source de protéine pour des « raisons budgétaires ».
Peut-être qu’une loi mineure concernant les conditions des animaux sur les fermes et dans les abattoirs peut légitimement être adoptée pour plaire à cette frange de l’électorat, mais jamais si elle implique une hausse significative du prix de la viande.
L’intérêt pour les chiens, les chats et les lapins de compagnie contribue pour beaucoup dans cette empathie croissante pour les animaux.
Avant d’accuser le capitalisme des maux qui les accablent, il est utile de se rappeler qu’un tel passe-temps est possible surtout parce que des hommes d’affaire soucieux de profits ont historiquement haussé nos standards de vies à un point tel où nous avons ce luxe. Un fonctionnaire de l’URSS n’aurait pas perdu son temps à concevoir des jouets pour chat ou des systèmes de toilettage de caniches. C’est vraiment très capitaliste d’offrir cela. »
C’est une logique implacable et, de fait, les mouvements « welfaristes » (comme L214) ou abolitionnistes (comme avec Aymeric Caron) se posent comme des gens entendant défendre leurs idées comme on achète et vend des actions à la bourse, sans jamais considérer les choses avec une vue d’ensemble.
Aucun ne répondrait à un libéral que c’est le peuple qui a produit les richesses et que les riches doivent rendre tout ce qu’ils ont, afin de permettre une autre société, généralisant la bienveillance et la compassion…
Un autre aspect de l’anthropocentrisme, ainsi que de l’individualisme, tient au « simili-carné », que nous rejetons formellement, et sommes biens seuls pour cela. Naturellement, les partisans de l’exploitation animale ont ainsi le champ totalement libre pour dénoncer les « ersatzs », appelant à se tourner vers « l’original », comme le fait M la revue « style » du Monde, dans l’article « Le végan, ou l’art de l’ersatz« .
On y lit notamment :
Dans un salon d’obédience strictement végétarienne, on pouvait s’attendre à une abondance de fruits et légumes, de denrées fraîchement sorties de la terre, si possible de proximité. Il n’en est rien. Les produits manufacturés règnent en maîtres dans les rayons, sous tous les emballages possibles : plastique, carton, bocaux, tubes, sous vide, surgelés, etc. (…)
La nourriture végane est d’abord conçue comme une alimentation de substitution permettant la transition entre des pratiques carnivores coupables et un avenir radieux riche en protéines végétales. Elle doit faire oublier l’avant en montrant qu’on peut faire pareil, mais autrement, ce qui s’apparente à de la tromperie sur la marchandise. (…)
Une catastrophe à la dégustation de ces pâtes insipides, de consistance identique, évoquant furieusement les denrées industrielles propres à vous dégoûter du fromage. Mais n’est-ce pas justement le but recherché ? Hendrik Schellkes, directeur des Salons VeggieWorld, peut bien affirmer « qu’être végan n’est pas impossible même au pays de la gastronomie », il est permis d’en douter…
C’est inévitable : au pays du terroir, soit on assume la lutte contre les beaufs, soit on tente de faire du « foie gras végétalien » qui sera, immanquablement, décrédibilisé par rapport à « l’original »…
La revue Elle a également parlé récemment des « faux mages », les « fromages » végétaliens ; là aussi, l’exécution est sommaire, faire comme en passant…
Que l’on soit vegan, intolérant au lactose ou qu’on suive un régime alimentaire particulier, le fromage vegan est une alternative healthy intéressante. Facile à réaliser, à partir de lait végétal ou d’ oléagineux, ce fromage qui ressemble à s’y méprendre à un fromage frais, promet textures et saveurs originales loin d’être inintéressantes.
D’un côté, c’est apprécié, de l’autre cela reste anecdotique. Dans tous les exemples donnés ici, on voit les limites patentes du végétalisme qui ressemble à s’y méprendre à une alimentation omnivore sans viande avec des ersatzs sans compensés. On peut se douter que non seulement cela ne transformera pas la société, mais qui plus est une telle tendance va rapidement s’enliser et n’aboutir qu’à la capitulation de nombreuses personnes…
Avec le groupe de musique Les binuchards, qui s’arrête dans quelques mois après quarante années de carrière, on a une synthèse très parlante de cette France profonde, d’esprit beauf et vaguement rebelle, hostile à l’ordre établi pour en fait ne proposer qu’une manière de vivre faussement hédoniste chantée à travers du « rock festif ».
Voici la chanson « La route à trois grammes », avec une vidéo absolument terrible, qui a déjà eu 6,5 millions de vues.
Quelques paroles de cette chanson :
J’ai pris la route à 3 grammes, pour éviter les gendarmes,
Les chemins et les palisses pour éviter la police.
J’ai bu deux ou trois Pastis, c’est sûr je suis positif,
J’ai beau expliquer aux flics que je suis pas un alcoolique,
J’ai essayé le pétard, la Tourtel et un peu tout,
Mais je préfère le pinard et la bière de Bercloux.
J’ai branché mon G.P.S sur la route de l’ivresse,
Je passe à travers les vignes et les chemins de traverses,
Qu’elle est la route la plus sûre, quand t’as soupé au vin pur,
T’as déjà un gramme ou deux, tu peux bouffer des Croix-Bleues [association de lutte contre la dépendance].
Voici des paroles d’une autre chanson, glorifiant le braconnier comme « homme libre » :
Il n’a pas de montre au poignet, mais il sait toujours l’heure qu’il est,
Du vent, il fait de la lumière, et il boit l’eau de sa rivière,
Il a fait un grand bras d’honneur à tous les voleurs de bonheur,
Je suis dans la maison d’un homme qui n’a plus besoin de personne. (…)
C’est un trappeur, c’est un indien, un homme qui n’a plus peur de rien. (…)
Si je dois revenir un jour, je veux que ce soit pour toujours,
Car je veux vivre comme cet homme, qui ne compte jamais ce qu’il donne
Voici la chanson « Entre Bretagne et Pyrénées », éloge de l’alcool version identitaire…
Quelques paroles :
Entre Bretagne et Pyrénées, y’a le pays où je suis né, Entre la Loire et la Gironde, là où je suis venu au monde.
Entre les vignes et l’océan, Bercé aux chants des goélands, Cà sent le Cognac à plein nez
Dans le pays où je suis né. J’ai essayé de vivre ailleurs, Sur d’autres terres, des jours meilleurs,
Oui, j’ai enragé de ne pas être né, En Bretagne ou en Pyrénées.
Mais mes racines m’ont rappelé, Que je suis né dans un carrelet,
Cà sent le Pineau à plein nez Dans le pays où je suis né.
Voici quelques paroles de « Le goret à Titi », où est racontée la mise à mort d’un cochon :
Quand on a voulu tuer, le goret à Titi, ynous échappé, le goret à Titi,
Trois jours et puis trois nuits, j’avons mis les cheuns après lui,
Enfant d’garce de chéti…….le goret à Titi. (…)
Qu’est ô qu’ j’avons mangé, sur le goret à Titi, les oreilles et la queue, ô vous mets pas en appétit,
Les jambons, les saucisses, sentait tout le fraîchin,
Les côtelettes et la tête……j’l’avons donné au chien.
J’avons mis l’sanglier, à la place du goret, la fumelle était pleine, çà j’peux vous l’assurer,
L’an prochain c’est promis, que nous a dit Titi, je fermerais mon portail,
Pour pas qu’le goret s’en aille, si je suis pas abrami,
On fera de bias rotis, et puis à la Toussaint……..j’mangerons d’au marcassin………
Quelques paroles de « Ce petit verre de blanc » sont très utiles dans leur culte de « l’amitié » du terroir par l’alcool :
Si c’est pas du bonheur ce petit verre de blanc à l’heure de l’apéro, quand les copains sont là.
Si c’est pas du bonheur ça lui ressemble tant que je lève mon verre, aux amis que voilà.
Oui je lève mon verre, et je veux me griser aux parfums délicieux du vin de l’amitié
Grâce à lui tout à l’heure, monteront les refrains dans la douce chaleur, et puis nous aurons faim.
Nous aurons faim de vivre, l’ivresse qui délivre nos yeux s’allumeront.
Nous casserons les œufs, taillerons le jambon, les amis resteront.
Et pour finir, pour bien comprendre la démagogie de tout ce style « terroir », on trouve une critique démagogique du « monde moderne » :
On aimerait manger des produits naturels,
C le joyeux bordel,
On veut pas d’OGM, on nous en donne quand même,
On refait un lifting à la viande avariée,
C le joyeux bordel,
Produit de marketing, bénéfices assurés.
La mer qui était belle est devenue une poubelle,
C le joyeux bordel,
C’est le lave-vaisselle des pétroliers rebelles,
Il arrive sur les plages de quoi se shooter,
C le joyeux bordel,
Des nappes de pétrole, des oiseaux mazoutés.
La critique des puissants en mode beauf, la critique du « monde moderne » en version terroir, voilà bien un ennemi du progrès!
Quand on veut connaître une tendance sociale décidée par l’État, il suffit de regarder la loi et son application. C’est cela qui révèle tout, puisqu’on y voit la tendance de fond de l’administration, de la police, de la justice, etc.
Le quotidien Le Monde a l’habitude de bombarder d’articles sur la dépénalisation du cannabis (ainsi que d’ailleurs ces derniers temps sur le végétalisme bobo, comme récemment avec L214 en couverture, là encore hier avec « Être végétalien et grand sportif, c’est possible ? »).
Naturellement, l’article du Monde en mode « décodeurs » – discussion sms explique les dangers du cannabis, mais surtout que la dépénalisation rapporterait plein d’argent, que cela permettrait que moins de gens en fument, etc.
Mais surtout, il y a l’argument juridique, car Le Monde est tout de même le quotidien de Sciences Po et des fonctionnaires de l’administration. Et effectivement, comme dit en quelque sorte par Le Monde la tendance est déjà présente :
Bon ok, mais ça veut dire que les « fumeurs de pétard » sont envoyés en prison?
En théorie oui, en pratique c’est très rare. A partir de 1978, le ministère de la justice fait en sorte de traiter différemment les consommateurs de marijuana et les autres :
– mai 1978 : la « circulaire Peyrefitte » préconise d’opérer une distinction entre le cannabis et les autres drogues,
– mai 1987 : la « circulaire Chalandon » introduit une différence entre usagers occasionnels et « d’habitude »,
– juin 1999 : la « circulaire Guigou » recommande des mesures alternatives plutôt que des poursuites pour « simple usage »,
– avril 2005 : la « circulaire Perben » prône une réponse pénale systématique mais adaptée. En cas de possession simple, c’est un rappel à la loi,
– février 2012 : une nouvelle circulaire dans le même esprit recommande des stages pour les usagers non dépendants, et des injonctions thérapeuthiques pour les autres,
– octobre 2015 : le décret d’application de la « transaction pénale » autorise les officiers de police judiciaire à proposer une amende pour les petits délits, payée immédiatement.
Comme on le voit très bien, le processus de dépénalisation est déjà là. Il suffira juste de travailler l’opinion publique pendant quelques temps et l’appareil d’État ira au basculement.
Refuser cela ne sera pas facile !
Et notons d’ailleurs, que de manière fort étrange, les associations welfaristes ont la même stratégie pour les droits des animaux que les partisans de la dépénalisation du cannabis. Ils pensent qu’il y aura un même processus graduel, jusqu’à la réforme générale.
Sauf que c’est absurde, car les enjeux financiers sont énormes et le conservatisme ici certainement pas renversable depuis l’intérieur du système lui-même !
Le seul résultat serait de réduire la cause animale à la dimension d’une cause « sociétale ». C’est d’ailleurs là un risque énorme : la main-mise par les couches sociales bobos d’une cause aussi sacrée pour l’ajouter à son catalogue de causes diverses et variées qui ne servent qu’à renforcer sa place.
Il ne faudra pas s’étonner si le véganisme va passer, pour un temps, et c’est déjà en partie le cas, comme un existentialisme bobo de centre-ville. Alors que cela devrait être une démarche partant de la morale populaire!
Dire non au cannabis, c’est donc aussi préserver le véganisme, en rejetant la « gauche sociétale » et sa dénaturation de ce qui est juste…
Antoine Waechter, qui avait déjà été candidat aux élections présidentielles en 1988 où il avait obtenu 3,78 % des voix, sera candidat l’année prochaine, au nom du Mouvement écologiste indépendant.
Ce mouvement, très restreint, représente en quelque sorte le canal historique de l’écologie politique des années 1970 et à la française, le canal habituel ayant donné EELV. La candidature a clairement comme but de viser au remplacement d’EELV, accusé d’avoir transformé l’écologie politique en simple soutien au Parti Socialiste.
Voici la déclaration du MEI :
Un candidat incarnant l’indépendance de l’Ecologie Politique pour l’élection présidentielle de 2017
Réunis en Conseil National ces 19 et 20 mars 2016, les Écologistes du Mouvement Écologiste Indépendant,
– au regard des exigences environnementales, démographiques, sociétales et de leur urgente prise en compte,
– au regard de la nécessité politique de présenter un candidat qui ait la volonté de rassembler toutes les forces de l’écologie en France,
ont désigné Antoine Waechter, Président des Écologistes M.E.I., afin de présenter sa candidature à l’élection présidentielle de 2017.
Pour faire face à la gravité de la situation écologique, seule l’indépendance de l’Ecologie Politique, un rassemblement, une coordination entre tous les écologistes, pourra permettre la prise en compte des enjeux environnementaux dans toutes les politiques menées.
Par son engagement : co-fondateur de l’Ecologie Politique en France, son expérience : il a été candidat à cette élection, sa constante implication pour défendre l’indépendance de l’Ecologie, Antoine Waechter est un candidat intègre et crédible.
Ce sont les principales raisons qui ont amené le Conseil National du M.E.I. à formuler ce choix.
On peut, en effet, accuser Antoine Waechter de ce qu’on veut, mais il est toujours resté opiniâtre dans son option et, pour le coup, il a un véritable engagement « naturaliste » absolument éloigné d’EELV.
Il est vrai toutefois qu’il a appelé à soutenir François Bayrou aux présidentielles de 2007, ce qui montre que ce genre de projet est ramené à être simplement « centriste » en l’absence de ligne autre que décroissance + critique de la démographie + volonté de stabiliser l’écosystème.
Dans cette tradition historique de l’écologie politique, soulignons tout de même l’indéniable ouverture aux animaux, avec un texte très abouti sur la condition animale, qu’on peut qualifier de welfariste ultra, avec par exemple la volonté d’interdiction de vente à l’étalage des animaux.
Symbole de la contradiction, il est demandé également l’interdiction de chasser les mercredis et dimanches, ce qui est un indicateur de la volonté de ne pas chercher la « rupture ».
On a ici la vraie écologie politique à la française, qui se considère comme « à part », comme ayant une bonne idée essentielle, le reste ne la regardant pas. C’est une attitude qu’on retrouve historiquement d’ailleurs dans la scène de protection animale. D’où, évidemment, la récupération de cet apolitisme par le populisme d’extrême-droite parfois.
Le problème, cependant, au-delà du manque d’orientation végane, est le manque de remise en cause par rapport à un échec historique. L’écologie politique à la française s’est déjà réalisée : cela a donné EELV. On peut bien sûr penser qu’il aurait mieux fallu que Waechter gagne, mais cela n’a pas été le cas, et il y a des raisons à cela.
Pour les résumer simplement : incapacité à voir l’expansion massive de la production de « viande » à l’échelle mondiale, aveuglement devant la nécessité morale de la libération animale, acceptation du capitalisme qu’il faudrait « ralentir » et des institutions qu’il faudrait « aménager », et surtout incompréhension de la dimension profonde de la négation de la Nature en France (celle-ci étant d’ailleurs ici réduite au terme d’écosystème).
Les professeurs sont souvent de gauche, mais culturellement ils sont toujours de droite. Ils sont conservateurs, pétris de certitudes académiques, méprisant avec les élèves, niant l’existence de la Nature, incapable d’être démocratique.
On en a une preuve vraiment écœurante avec l’initiative du syndicat SNES, qui a réussi à… annuler une décision ministérielle abolissant la vivisection de certains animaux dans les collèges et les lycées. La directive ministérielle interdisait tous les vertébrés et céphalopodes, les souris étant explicitement mentionnées, sauf ceux « faisant l’objet d’une commercialisation destinée à l’alimentation ».
La précision est importante, car on peut lire ici et là des remarques irrationnelles comme quoi la dissection avait été supprimée dans son ensemble, etc. En tout cas, donc le Conseil d’Etat vient de donner raison au SNES, dans un long document, où on lit entre autres la justification donnée pour l’annulation.
Ce n’est pas que le ministère a tort de le faire, dit le Conseil d’Etat… C’est qu’il l’a fait en se prévalant d’une décision de l’Union Européenne qui ne le dit pas. La décision est donc « juridiquement » infondée… On est ici en plein imbroglio juridique absolument pathétique, dont on rirait si les animaux n’en étaient pas les victimes.
7. Considérant, en second lieu, que, contrairement à ce que soutient le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, aucune autre disposition des articles R. 214-87 à R. 214-137 du code rural et de la pêche maritime, dont il n’est pas soutenu qu’ils n’ont pas assuré une transposition complète des dispositions de la directive du 22 septembre 2010, ne fait obstacle à l’élevage d’animaux vertébrés, à leur mise à mort et à l’utilisation de leurs tissus et organes lorsque cette utilisation est destinée à l’enseignement scientifique dans les classes du secondaire ;
8. Considérant qu’il résulte de tout ce qui précède que, s’il était loisible au ministre chargé de l’éducation, dans le cadre du pouvoir réglementaire que lui confère l’article L. 311-2 du code de l’éducation et dans le respect des procédures légales, d’interdire la dissection d’animaux vertébrés dans les classes du secondaires, il ne pouvait, sans en faire une interprétation erronée, se prévaloir des dispositions de la directive du 22 septembre 2010 et du décret du 1er février 2013 pour interdire, par voie de circulaire, dans les établissements d’enseignement secondaire, les travaux pratiques de sciences de la vie et de la Terre et de bio-physiopathologie humaine réalisés sur des vertébrés ou des céphalopodes mis à mort dans le but d’une utilisation expérimentale de leurs tissus et organes ;
Le SNES s’est bien entendu réjoui de sa « victoire » littéralement ordurière, avec des justificatifs pseudo-scientifiques. A l’époque, le SNES avait protesté pour, officiellement, deux motifs :
Cette circulaire apparaît comme une entrave supplémentaire à la liberté pédagogique et une étape supplémentaire à la disparition des travaux pratiques en SVT.
En résumé, on est « scientifique » et on fait ce qu’on veut, et on veut garder nos postes. Voilà une démarche à la fois corporatiste et résolument réactionnaire, allant tout à fait dans le sens du projet social de Marine Le Pen. Toute la dimension anti-démocratique des professeurs est ici parfaitement résumée.
On retrouve la même chose, donc, dans le communiqué « victorieux » :
Conseil d’État : annulation de l’interdiction de dissection des souris
lundi 11 avril 2016
Dans une décision en date du 6 avril 2016, le Conseil d’État a annulé la note de service de la DGESCO interdisant la dissection des souris – entre autres – dans les enseignements du second degré (voir aussi cet article).
Sans défendre les « dissections à tout prix », le SNES-FSU avait réagit en considérant que la DGESCO effectuait une transposition très « personnelle » des textes du ministère de l’agriculture sur lesquels elle s’appuyait.
Nous soutenons que la confrontation avec le réel est l’un des fondements de notre discipline, dans l’évident respect de la vie animale, et les solutions alternatives actuellement proposées – maquettes en plastique, programmes informatiques… – sont loin de pouvoir remplacer la manipulation du « vivant ».
Cette circulaire apparaissait comme une entrave supplémentaire à la liberté pédagogique et une étape supplémentaire à la disparition des travaux pratiques en SVT.
Cette décision du Conseil d’État rend aussi caduque la partie de la nouvelle version de la plaquette « Risques et sécurité en sciences de la vie et de la Terre et en Biologie Écologie », p. 6, concernant les dissections (téléchargeable sur le site de l’ONS).
Naturellement, on est en 2016 et une telle « joie » du SNES était tout de même un peu brutale, même pour un pays comme la France où la question animale est si arriérée. Le SNES s’est donc fendu d’une autre déclaration, censée la dédouaner d’arrières-pensées anti-animaux, mais en fait aussi lamentable que la première :
Mise à jour du 12 avril suite à certaines réactions
La circulaire ministérielle de décembre 2014 a provoqué un émoi chez les enseignants de Sciences de la vie et de la Terre de part son caractère abrupt, et le fait qu’elle s’appuie sur des textes réglementaires européens et en France du ministère de l’agriculture, qui ne correspondent pas aux situations d’enseignement dans les collèges et les lycées. Les travaux pratiques de SVT étaient conformes à la directive européenne que le ministère invoquait, notamment en termes de réduction de l’emploi d’animaux à des fins éducatives et scientifiques.
De fait, les dissections sont actuellement rares, elles correspondent à des choix pédagogiques des enseignants, sont soigneusement préparées avec les élèves, lesquels ne sont jamais obligés de les réaliser.
Ces séquences de cours, le plus souvent menées en classe de Seconde lors du travail sur la biodiversité et l’évolution des espèces, en conformité avec les programmes, sont aussi l’occasion de débattre avec élèves du respect de la vie animale, sauvage ou domestiquée, de l’alimentation humaine carnée…
La confrontation au réel est essentielle dans l’enseignement des sciences expérimentales, que ce soit pour développer les facultés d’observation que pour comprendre le fonctionnement des êtres vivants végétaux et animaux. Les images numériques, les reconstitutions en plastique sont des visions partielles et tronquées de la réalité, qui ne permettent pas le même travail avec les élèves. Le travail sur du matériel réel amène à se poser des question sur les responsabilités humaines, à être plus enclin à respecter la vie animale.
Quelle plaisanterie, le SNES qui prétend qu’il y aurait des « débats » ouvert grâce à la vivisection, notamment au sujet du respect de la vie animale ou encore de la « viande », appelée ici « alimentation humaine carnée » pour faire « scientifique »…
Quelle fiction ! Mais c’est un moyen de défendre sa corporation, en prétendant apporter des connaissances, en prétendant amener un débat. Que les professeurs s’opposent à la démolition programmée de l’éducation nationale, soit, mais quel sens y a-t-il à le faire sur une base totalement réactionnaire, totalement fausse ?
Comme si réellement les élèves de seconde, comme dit dans l’exemple du SNES, allaient connaître une révélation scientifique en taillant en pièce un cadavre…
En réalité, la vivisection à l’école n’est qu’un outil idéologique pour forcer l’exploitation animale dans les esprits, pour apprendre aux élèves à considérer les animaux comme des objets. Voilà la vérité, voilà ce que défend le SNES.
Il y a deux jours nous parlions de la tendance à la mise en place d’un référendum sur la légalisation du cannabis : les choses s’accélèrent de manière significative avec les propos de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement.
On se doute que ces propos ne doivent rien au hasard et qu’il a parlé en service commandé pour l’Elysée, tout comme les Inrockuptibles. C’est sur BFMtv qu’il a tenu notamment les propos suivants :
« Le cannabis est une très mauvaise chose pour la santé publique, en particulier chez les jeunes. Mais la prohibition n’amène pas une diminution de la consommation. »
« Il y a un tabou dans la société française, on ne parle pas de ça. »
« Je propose que le Parti socialiste dise enfin la vérité [se reprend], propose une vérité: l’interdit moral ne crée rien du tout, il crée beaucoup de dégâts dans la société française. »
« Je dis que la situation actuelle ne marche pas, que ce soit au niveau des trafics et de la culture de ‘gangsterrorisation’ en quelque sorte que cela crée. Je pense qu’il faut peut-être aller vers des mécanismes de légalisation contrôlée mais surtout avec des politiques d’éducation et de santé publique. »
« Je suis un homme de santé publique. Je me suis toujours battu contre la consommation d’alcool, de tabac, et je me battrai toujours contre la consommation de cannabis chez les jeunes. Mais la prohibition n’est pas efficace. »
« Il faut armer les jeunes pour véritablement les convaincre, il faut pouvoir leur tendre la main pour qu’ils ne restent pas dans cette consommation qui est dangereuse. C’est donc une approche sanitaire que je propose, et non pas une approche morale ou juridique. »
« On doit avoir des levées d’interdiction très sélectives: pour les adultes, certainement pas pour les jeunes de moins de 21 ans. »
« Les bigots de la prohibition devront aussi expliquer pourquoi la mesure appliquée depuis 30 ans ne marche pas. »
Le fait de traiter de « bigots » les partisans de la prohibition révèle bien le fond de la pensée de Le Guen : prétendre vouloir moins de cannabis, pour en réalité prôner l’intégration de celui-ci dans les mœurs et surtout l’économie.
Le prétexte des trafics et des mafias est une règle : il s’agit à la fois de prétendre que l’État est impuissant – alors qu’en réalité cela l’arrange pour que le peuple ne se révolte pas – tout en prétendant assurer une meilleure sécurité grâce au commerce légalisé du cannabis.
C’est une habile manœuvre ! Evidemment, Patrick Menucci, qui a tenu des propos en ce sens il y a quelques jours, a salué les propos de Le Guen.
On voit à quel point la gauche « sociétale » est pressée de faire avancer le « progrès », en réalité celui du commerce ! Voilà où mène le refus de la Nature et la fuite dans les paradis artificiels, dans l’éloge superficiel des plaisirs « individuels » transcendants, qui dépasseraient de loin la réalité !
Si un référendum a bien lieu, et on voit mal comment on pourrait y échapper dans les conditions actuelles, alors les masques vont bien tomber et on verra qui a de la morale et qui n’en a pas, qui se bat pour les valeurs universelles et qui est libéral, qui défend coûte que coûte l’esprit clair et qui préfère fuir la réalité, qui privilégie la santé et qui se met au service du commerce !
Aymeric Caron a publié un ouvrage intitulé « Antispéciste » et nous sommes heureux et heureuses d’avoir, de notre côté, toujours réfuté l’emploi de ce terme en raison de son contenu totalement erroné.
Et, tant qu’à faire, précisons également que nous ne sommes pas du genre à faire confiance à Aymeric Caron qui, il y a quelques mois encore, continuait sa démarche consistant à ne jamais répondre à la question de savoir s’il était vegan ou pas.
Ces derniers jours, à l’occasion de la parution de son ouvrage, il le déclame par contre haut et fort, se présentant aussi comme un « abolitionniste ».
Tout cela est bien trop contorsionné pour être honnête, mais il faut juger sur pièce et, plutôt que de juger ses propos dans des interviews ou encore dans l’émission « On n’est pas couché », regardons ce qu’il dit dans « Antispéciste ».
Rien qu’avec la première phrase et sa justification, à notre sens tout est dit :
« Je n’aime pas les animaux. Je les respecte, tout simplement. L’amour est un sentiment parfois irrationnel, une inclination subjective, une expression trop passionnelle pour être tout à fait sensée. »
Ce qui nous distingue des autres courants de pensée et d’action en faveur des animaux, c’est que nous aimons les animaux et que nous considérons qu’il est absurde d’opposer la raison aux sentiments.
Nous méprisons Descartes et sa vision séparant le corps et l’esprit ; nous pensons qu’il est naturel d’aimer, et nous n’opposons pas les cinq sens à nos raisonnements.
Pour cette raison, même si nous considérons que le véganisme est incontournable, nous avons le plus grand respect pour les activistes des refuges, la « vieille femme aux chats », le SDF qui nourrit les pigeons, toutes ces personnes qui, sans être vegan, relève pour nous d’une tendance naturelle à la compassion.
Nous trouvons insupportables ces intellectuels, bobos et autres hipsters qui nous ennuient avec leur « droit », leur questionnement sur la « justice », tout cela pour faire carrière, dans un esprit bien français. Rappelons qu’en chinois, l’idéogramme désignant la France signifie au sens strict « pays de la loi ».
Aymeric Caron est quant à lui d’un formalisme odieux ; comme le montre les lignes suivantes :
« Mais si je ne mange pas d’animaux, si je refuse de consommer des produits issus de leur souffrance, si je m’oppose à leur détention et si je milite pour la fin de la chasse et de la corrida, ce n’est pas en raison d’une sensibilité exacerbée à leur égard. Seule une exigence de cohérence et de justice motive mon refus de tuer et de faire souffrir un animal.
Avant de sauter dans un lac pour sauver un homme en train de se noyer, vous ne vous demandez pas si vous aimez cette personne. Le médecin et le pompier n’ont pas non plus besoin d’aimer les individus auxquels ils viennent en aide : ils agissent en fonction de leur conscience et de leur sens des responsabilités. Il n’y a pas d’affect dans leur comportement. »
Nous disons de notre côté : voilà exactement l’horreur de notre monde. Le manque d’affect est insupportable et l’exemple du médecin ou du pompier est bien choisi. Qui ne connaît pas l’arrogance hautaine du médecin qui nous voit comme un objet à réparer, du pompier dans sa version militaire qui prend le peuple pour un ramassis d’inconscients et d’écervelés.
On a à peine commencé l’ouvrage d’Aymeric Caron que la messe est dite : voilà encore de l’existentialisme à la française, du catho cherchant à se donner bonne conscience.
Quant au concept d’antispécisme employé, qu’Aymeric Caron s’approprie de manière éhontée afin d’asseoir sa carrière médiatique de bellâtre, il n’a rien de nouveau.
Il s’agit d’une simple catégorie bobo de plus, à côté de la grossophobie, de la transphobie, de l’âgophobie et autres termes délirants pour désigner ce qui relève d’un manque d’humanité, d’éducation, de savoir.
Citons Aymeric Caron, qui encore une fois dès le début de l’oeuvre le dit ouvertement :
« Je suis antispéciste. C’est-à-dire que je considère qu’il n’y a aucune justification à discriminer un être en raison de l’espèce à laquelle il appartient.
Autant le préciser tout de suite : l’antispécisme n’est pas juste un cri de défense en faveur des animaux maltraités. Il est un combat social pour l’égalité, qui présente la particularité de dépasser le simple cas des humains.
L’antispécisme est donc en réalité un nouvel humanisme, qui reconnaît notre parenté avec les autres espèces animales et qui en tire les conséquences. »
Quarante années exactement après la naissance de l’ALF, il faut encore avoir à supporter un tel anthropocentrisme, refusant de faire de la libération animale une cause sacrée, devant s’imposer car elle est d’une justesse absolue ?
Nous répondons non, nous répondons : non, la place est prise, par une démarche sérieuse qui sait qu’il faudra arracher les animaux à leurs ennemis, qu’il faudra se confronter à tout prix aux promoteurs de l’écocide en cours.
La cause animale n’est pas un simple ajout universitaire à la liste des combats sociétaux que seraient la cause des femmes, des personnes homosexuelles, des minorités, des personnes subissant le racisme, etc.
La cause animale est une cause qui dépasse l’humanité, qui la replace dans l’ensemble de la Nature, qui la fait se soumettre à la planète compris comme un grand tout.
Nous disons qu’Aymeric Caron n’a rien compris à la cause quand il dit :
« Il ne s’agit pas de décréter que tous les animaux sont les égaux des hommes.
Cela n’aurait aucun sens. Mais nos différences avec les autres espèces ne peuvent plus justifier le refus de leur accorder à tous des droits minimaux. Lesquels ? Le débat est ouvert. Selon moi, quatre droits fondamentaux s’imposent : nous ne devons plus manger les animaux, ni les enfermer, ni les torturer, ni en faire le commerce. »
Nous, nous disons : « en défense de toute vie ! » et nous affirmons que chaque être vivant est une composante liée à l’ensemble de la vie, dont l’existence est sacrée car l’ensemble est sacré, chaque élément étant indissociable de l’ensemble.
Nous n’avons pas besoin de gens qui ne sont pas spécistes. Nous avons besoin de gens dans les refuges, nous avons besoin de gens pour libérer les animaux des laboratoires, nous avons besoin des gens pour détruire les abattoirs, nous avons besoin de gens pour admirer les oiseaux !
La Nature subit une offensive généralisée : elle n’a pas besoin d’existentialistes se comportant de telle manière à avoir bonne conscience, mais de gens se lançant dans la bataille, à ses côtés !
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales a publié son nouveau rapport, où l’on apprend que les infractions à la législation sur les stupéfiants ont été multipliés par six entre 1990 et 2010.
C’est bien sûr le cannabis qui est à la source de la très grande majorité de ces infractions, comme le constate le document :
« Quelle que soit la qualification retenue, le cannabis 11 reste, sur la période étudiée, la drogue la plus fréquemment impliquée au regard du nombre d’affaires annuelles. Le volume des affaires liées à ce stupéfiant a été multiplié par 6.
Il atteint, en moyenne, plus de 18000 par an, sur les trois premières années de la période observée et près de 108200, en moyenne, sur les trois dernières années.
La part relative des affaires liées au cannabis représente ainsi de 70% à 90% de l’ensemble des affaires traitées sur les 20 années d’observation. Cette part évolue peu depuis le début des années 2000, même si le nombre d’affaires continue, lui, à progresser. »
Les autres drogues gagnent aussi du terrain, mais leur domaine est circonscrit à certaines pratiques :
« Avec en moyenne 12 moins de 400 affaires au début des années 1990, près de 1200 au début des années 2000 et 1700 à la fin, les affaires d’usage de cocaïne ont augmenté régulièrement au cours des vingt années observées. Leur part relative n’a néanmoins jamais représenté plus de 3% des procédures pour usage.
Comme on le verra infra, la cocaïne est pourtant une drogue beaucoup plus présente dans les affaires de trafic. Contrairement à l’usage de cannabis et d’héroïne qui sont plus fréquemment pratiqués sur la voie publique, l’usage de cocaïne relève essentiellement de la sphère privée.
Ce mode de consommation différencié explique certainement la faiblesse relative du nombre d’affaires d’usage simple lui étant lié.
Enfin, il faut noter que si les drogues de synthèse constituent une part marginale des affaires d’usage, elles ont néanmoins connu une expansion au début des années 2000.
Ainsi, de quelques dizaines d’affaires au début des années 1990, on en dénombre en moyenne près de 900 dix ans plus tard. Leur part relative ne dépasse néanmoins jamais les 2% sur l’ensemble de la période. »
Il est impressionnant de voir le nombre de personnes concernées : on a, entre 1990 et 2010, 2 250 243 personnes interpellées dans le cadre des 1 394 942 affaires traitées, chiffre à ajuster en raison des multirécidivistes, amenant ainsi au chiffre de 1 387 059 personnes.
Un million 400 000 personnes ont été interpellées en vingt ans en raison des drogues!
C’est un chiffre énorme, témoignant de l’impact des drogues dans notre pays, du poids culturel du cannabis, de son importance qui fait que les entreprises transformeraient bien cette pratique en machine à profit… Cela aux dépens de la santé, physique comme psychologique.
L’Etat n’est pas seulement en faillite économique : il l’est aussi culturellement et dans le domaine de la santé ; totalement aux mains des entreprises, on voit mal comment on échapperait à la mise en place d’un référendum pour la légalisation du cannabis, ce dernier devenant un business comme les autres…
On peut certainement commencer à envisager à s’opposer à ça!