Les mafias et la mondialisation des drogues

Puisque nous parlons des trafics de drogues,  essayons de faire un bref aperçu de ce qu’il en est, car les choses sont souvent connues indirectement, sans avoir pour autant un panorama de la situation.

Voici d’abord quels sont les principaux réseaux historiques, tels que présentés dans un article sur l’émergence de la très violente mafia russe, dans les années 1990.

Jusqu’en 1995, cinq principaux groupes dominaient le marché mondial de l’économie criminelle:

— les groupes italiens (qui comprennent la Cosa nostra sicilienne, la Camorra napolitaine et la ‘Ndrangbeta calabraise);

— la Cosa nostra américaine (émanation de la mafia sicilienne);

— les cartels de la drogue colombiens (notamment ceux de Medellin et de Cali qui approvisionnent en cocaïne la totalité du marché américain);

— les triades chinoises (qui opèrent à partir de Hong-Kong et Taiwan en suivant les mouvements migratoires des communautés chinoises);

— les yakuzas japonais (qui opèrent indifféremment dans les domaines légaux et illégaux).

Désormais, on peut en ajouter un sixième : les mafias ex-soviétiques qui profitent du chaos existant pour saisir toutes les opportunités et qui, selon un officiel du FBI, sont sur le point de supplanter la Cosa nostra « comme principal groupe criminel organisé aux Etats-Unis ».

En réalité, le marché de l’économie criminelle évolue de manière permanente.

Des groupes s’efforcent de le pénétrer (et y parviennent, comme les Russes), alors que des sous-groupes évoluent à la périphérie (gangs nigériens qui servent de « mules », Turcs et Kurdes qui sous-traitent le marché de la drogue, [à quoi il faut ajouter aussi désormais la mafia albanaise, en lien avec l’Italie], etc.). Des alliances se font et se défont ; mais les mafias opèrent désormais comme des sociétés multinationales

Voici à quoi ressemble cette question de la mondialisation des trafics de drogues, telle que présentée sur un forum d’étudiants de Sciences-Po.

Décentralisation des grandes organisations pour faire face à la répression : en 2001, il y avait en moyenne 40 à 80 organisations en Colombie, alors qu’il y en avait seulement trois ou quatre cartels à fin des années 80. De même, la Cosa Nostra sicilienne après les vagues d’arrestation des années 1990, s’est implantée au Canada, au Brésil, en Europe de l’Est et en Afrique du Sud.

Commerce mondial de la drogue reflète la Division Internationale du Travail : les matières premières (coca, opium, cannabis) sont produites par le Tiers-monde ; les produits transformés sont vendus sur les grands marchés de consommation des pays industrialisés.

Coopération entre organisations criminelles ; fin février 2001, police du Nicaragua appuyée par la DEA américaine intercepte un bateau (battant pavillon brésilien) transportant 8 tonnes de cocaïne vendues par un cartel colombien à la mafia russe !

La réduction des contrôles douaniers et la libéralisation des marchés financiers permettent de faire entrer de la drogue beaucoup plus facilement. La constitution d’un méga-marché financier mondial brassant environ 1000 milliards de dollars chaque jour permet de faciliter et de diluer les blanchiments.

Le blanchiment d’argent et la criminalisation touchent, par la mondialisation, l’ensemble du globe. Cet aspect est renforcé par les conflits locaux (qui ont explosé après la guerre froide). L’OGD en a dénombré une trentaine dans le monde, (dont la moitié en Afrique) ayant tous une rapport quelconque avec la drogue : Birmanie, Angola, Colombie.

Les routes de la drogue : la nature des produits transportés imposent des chemins détournés, des zones peu fréquentées et mal contrôlées. Il existe 4 grandes routes, avec toutes les conséquences géopolitiques qu’ont les trafics de drogue sur les pays traversés :

-les Balkans : depuis la Turquie; 70 à 80% des prises d’héroïne européennes ont lieu en Turquie.

-Mexique : 3500 kilomètres de frontières ; 50 à 70% de la drogue introduite aux Etats-Unis transitent par le Mexique.

-Afrique : voie aérienne et maritime de plus en plus utilisée par trafiquants d’héroïne de l’Asie du Sud-Est.

-L’effondrement de l’Union Soviétique: état central affaibli économie de marché pas contrôlée. La drogue est produite dans le Caucase ou en Asie Centrale et expédiée par les « têtes sombre » (Tchétchènes, Géorgiens, Arméniens) et par la mafia russe.

La progression des trafics dans le monde a transformé l’Europe en « véritable échangeur d’autoroute » à trois entrées : à l’Est (les Balkans pour héroïne de l’Asie du Sud-Est et Asie Centrale), à l’Ouest (cocaïne de Colombie par Espagne atlantique, le Portugal et les Pays-Bas) et au Sud (cannabis du Maroc).

Comme on le voit, l’humanité pourrait être unie pour la paix, assumant un rapport positif à la Nature, formant une société unie où l’on cherche à progresser… Au lieu de cela, on a une mondialisation, tant aux dépens de l’environnement, puisque les trafics croissent de manière horrible, qu’avec les drogues…

Communiqué d’Exarcheia (5)

Voici la dernière partie du communiqué d’Exarcheia, qui présente toute une théorie de l’organisation avec le concept de « milice ».

Il est intéressant de voir comment la seconde partie du communiqué est, en quelque sorte, vide de contenu par rapport à la première qui posait une véritable réflexion sur les drogues, leur nature, leur rôle, les mafias, etc.

La « milice » est ici, en effet, présentée comme la solution miracle.

Ainsi, comment défendons-nous dans les faits l’auto-organisation dans le quartier d’Exárcheia, sans parler de quand nous sommes menacés ?

Certainement pas en le proclamant comme une formation abstraite, ou bien comme structure qui ne communique nulle part avec le monde extérieur.

L’auto-organisation signifie la forme (et non pas le contenu) avec laquelle nous composons nos forces. Cela signifie que nous avons la capacité, avec nos propres outils politiques et expérimentaux, de former un camp prolétarien organisé contre la classe bourgeoise.

Les syndicats, les assemblées, les commissions, les occupations, les groupes armés, etc. sont l’expression physique de l’auto-organisation, ce sont nos armes contre l’État bourgeois et ses institutions.

Et comme précisément l’auto-organisation ne veut pas dire des îles et des communautés de liberté, mais des points de brassage, de vigilance et d’offensive des forces prolétariennes, nous devons le préserver. Du réformisme, tout comme l’ennemi de classe.

Des milices comme forme d’auto-organisation, apparaissant partout et tout le temps comme une nécessité, défendant les acquis collectifs, mais également le droit du peuple et du mouvement à contre-attaquer la violence des capitalistes et de ceux qui les servent.

Contre la police, l’armée, les fascistes et toutes les sortes de paramilitaires.

Les milices ont toujours été la chair de la chair du peuple et du mouvement, parce qu’elles servaient ses besoins et exprimées la réponse collective à la question de comment nos luttes seront préservées de la violence des patrons, et de comment nous défendre d’un bain de sang nous menaçant.

Parce que, finalement, elles expriment l’acceptation dans les faits de la violence comme condition préalablement nécessaire dans le développement de la lutte des classes et que les obstacles inévitables auxquelles elle fera face sont balayés en termes réellement révolutionnaires.

Aujourd’hui, à Exárcheia, malgré que nous soyons dans un espace-temps complètement différent de celui qui donna naissance aux milices du siècle dernier, nous rencontrons les mêmes questions que celles rencontrées par nos prédécesseurs.

Les questions de l’organisation et de la préservation de la lutte contre la violence de l’ennemi de classe. Même s’il est inapproprié de procéder à des réductions automatiques et au mimétisme, nous sommes obligés relire l’histoire, d’étudier les raisons ayant amené la création de gardes armés et d’apprendre d’elles.

C’est pourquoi, nous parlons ici en premier lieu du contenu et en second lieu seulement de la forme. Et cela parce que le contenu est commun et concerne le besoin existentiel diachronique [relatif à l’évolution d’un fait dans le temps] du mouvement de se défendre.

La force que cette défense prendra aujourd’hui, étant donné la violence requise d’une part, et les corrélations particulières présentes de l’autre, ont à être analysée dans la juridiction du mouvement.

C’est pourquoi dans le cadre de cette nécessité de trouver des réponses au sujet des questions de préserver le peuple et le mouvement, nous y incorporons également l’exécution justifiée de Habibi.

Nous avons mené cette action spécifique en étant motivés par le besoin impératif de cesser de regarder de manière impassible la chute d’Exárcheia, de ne pas se courber devant la violence que nous recevons des voyous agissant dans cette zone, mais aussi afin d’ouvrir avec maturité les discussions quant aux moyens de la bataille que les situations exigent.

Ce choix qui est le nôtre est dialectiquement connecté aux mobilisations ayant lieu ces derniers mois à Exárcheia contre les mafias et le « cannibalisme » social en général.

Nous voulions contribuer selon nos propres termes à ces mobilisations que nous estimons positivement. Parce que, avant tout, l’unité est importante dans la perspective d’une cible commune et impérative, et non pas les identifications idéologiques.

Parce que la mafia nous a déclaré la guerre et que nous n’avons plus de temps à perdre. Autrement, chacun tiendra haut la bannière de sa pureté idéologique, alors qu’en même temps nous deviendrons une minorité sans défense.

Par conséquent, chacun devrait faire son choix. Ou alors avec le mouvement et son histoire ou seul avec ses arrogances idéologiques.

C’EST NOUS OU EUX. IL N’Y A PAS DE SOLUTION INTERMÉDIAIRE.

GROUPES MILICIENS ARMÉS – ΕΝΟΠΛΕΣ ΟΜΑΔΕΣ ΠΟΛΙΤΟΦΥΛΑΚΩΝ

Communiqué d’Exarcheia (1)

Communiqué d’Exarcheia (2)

Communiqué d’Exarcheia (3)

Communiqué d’Exarcheia (4)

Communiqué d’Exarcheia (5)

Rapport PNUE-INTERPOL : la valeur des atteintes à l’environnement a augmenté de 26 %

Interpol a publié un communiqué de presse concernant les « atteintes à l’environnement » et leurs terribles progressions.

C’est une démonstration de plus de la catastrophe que subit notre planète. En plus de tout ce qui est légal, le capitalisme illégal est d’une puissance toujours plus immense, avec la déforestation, l’exploitation de minerais, la pêche, le trafic de déchets, le trafic d’animaux…

NAIROBI (Kenya) – La valeur des atteintes à l’environnement a augmenté de 26 % par rapport aux estimations précédentes, atteignant aujourd’hui un montant compris entre 91 et 258 milliards d’USD contre 70 à 213 milliards en 2014, selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et INTERPOL.

La Hausse des crimes contre l’environnement, publié à la veille de la Journée mondiale de l’environnement (JME), démontre que des lois laxistes et des forces de sécurité souffrant de financements insuffisants permettent à des réseaux criminels organisés et à des groupes rebelles armés de s’enrichir grâce à un commerce qui alimente les conflits, dévaste les écosystèmes et menace les espèces sauvages d’extinction.

Le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, affirme : « L’augmentation des atteintes à l’environnement partout dans le monde est très préoccupante.

Les vastes sommes d’argent générées par ces crimes méprisables alimentent l’insécurité et maintiennent en activité des organisations criminelles internationales extrêmement sophistiquées. Il est essentiel que le monde agisse dès maintenant afin de combattre cette menace grandissante avant qu’il ne soit trop tard. »

D’après ce rapport, la criminalité environnementale dépasse de loin le trafic illégal d’armes légères, pourtant évalué à quelque 3 milliards d’USD. Il s’agit de la quatrième activité criminelle la plus lucrative au monde après le trafic de drogues, la contrefaçon et la traite d’êtres humains.

Les pertes financières résultant d’atteintes à l’environnement sont 10 000 fois plus importantes que les sommes engagées par les agences internationales pour lutter contre ce phénomène – entre 20 et 30 millions d’USD.

« Les atteintes à l’environnement se multiplient à un rythme alarmant. La complexité de ce type de criminalité exige une intervention multisectorielle soutenue par une collaboration transfrontalière.

Avec ses capacités policières mondiales, INTERPOL est résolument engagé à collaborer avec ses pays membres afin de lutter contre les réseaux criminels organisés responsables d’atteintes à l’environnement », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, Jürgen Stock.

La dernière décennie a vu la criminalité environnementale augmenter d’au moins 5 à 7 % par an.

Cela signifie que les atteintes à l’environnement, qui comprennent le commerce illégal d’espèces sauvages, les infractions commises par des entreprises du secteur forestier, l’exploitation et la vente illégales d’or et d’autres minéraux, la pêche illégale, le trafic de déchets dangereux et la fraude aux crédits carbone, progressent 2 à 3 fois plus rapidement que le PIB mondial.

Plus d’un quart de la population mondiale d’éléphants a également été abattue au cours de la dernière décennie.

Chez certaines espèces parmi les plus vulnérables de la planète, dont les éléphants et les rhinocéros, le rythme des pertes augmente de plus de 25 % par an depuis dix ans.

Au cours de la même période, des braconniers ont tué en moyenne 3 000 éléphants par an en Tanzanie. Cela représente une valeur marchande de 10,5 millions d’USD pour les trafiquants d’ivoire, un montant cinq fois supérieur au budget national consacré à la conservation des espèces sauvages.

Ce rapport préconise l’adoption de mesures fortes, d’un cadre législatif solide et de sanctions sévères aux niveaux national et international, y compris de dispositions visant à perturber le fonctionnement des paradis fiscaux, une augmentation considérable du soutien financier à la mesure de la grave menace que fait peser la criminalité environnementale sur le développement durable, ainsi que des incitations économiques et des modes de subsistance différents pour les personnes situées en bas de la chaîne de la criminalité environnementale, telles que les braconniers.

Communiqué d’Exarcheia (4)

Voici la quatrième et dernière partie du communiqué d’Exarcheia. La thématique est ici sans doute plus secondaire, puisque consistant directement en des réflexions sur la contradiction de l’anarchisme qui d’un côté refuse toute autorité, mais de l’autre voit bien qu’il faudrait imposer une autorité sur les mafieux…

Il est donné que quand quelque chose n’est pas limité à un certain niveau, il va tellement s’étendre qu’il va nous anéantir à la fin. Cela va se répandre comme un cancer. C’est le cas à Exárcheia, quand le caractère romantique sinon du quartier, qui a toujours accueilli les proscrits, les sans compromis et les déshérités, tourne dans le mauvais sens.

Non pas parce que ces gens ne doivent pas être accueillis, mais parce qu’ils devraient être incarnés dans des règles fondamentales de solidarité sociale. Ils devraient accepter l’offre mais également agir de manière réciproque, prouvant en pratique que la solidarité n’est pas la porte dérobée pour le chaos et le cannibalisme, mais bien le modèle de la maturité sociale, par la capacité à s’auto-institutionnaliser et d’agir en harmonie.

La solidarité sociale est pour cette raison une question de responsabilité et pas seulement de tolérance. Plus particulièrement, quand nous avons affaire à des éléments criminels anti-sociaux, la gestion de ceux-ci n’est pas ajustée par une main invisible [allusion à la main invisible qui selon le libéral Adam Smith régule l’offre et la demande], mais par notre capacité à maintenir au moins un équilibre des forces.

Nous devrions avoir un œil sur eux, nous imposer et leur rappeler qu’ils sont dans un environnement hostile. Sinon, les mafiosos et les hooligans se sentiront en sécurité et forts, imposeront leur hégémonie et nous élimineront.

C’est pourquoi, en réponse aux théories incompréhensibles comme quoi « Exárcheia a toujours été ainsi », nous disons que ceux qui prétendent cela appartiennent aux forces conservatrices, à ceux qui avec leur attitude perpétuent la situation décadente du quartier.

Ainsi, à partir de maintenant, ils seront également considérés comme une partie du problème. Exárcheia est une des zones les plus chargées politiquement d’Europe. Là-bas, de rudes luttes ont été menées, des camarades ont été assassinés par la police, des insurrections ont commencé, des mouvement et des idées y sont nés.

L’image du quartier a désormais capitulé devant la décadence des drogues, du pseudo divertissement et du hooliganisme, c’est une image triste.

Cependant, nous devons admettre que cela reflète les problèmes structurelles, organisationnelles et idéologiques de notre mouvement.

Au nom d’un « anti-autoritarisme » latent, qui identifie les termes de la formation d’un front prolétarien, au niveau des rapports moraux et des rapports internes, avec ceux avec lesquels nous combattons contre le monde civil, nous oublions que nous ne répondons pas à la brutalité avec des caresses.

Ainsi, quand nos idées sur les rapports sociaux se transforment en idéologie, et non pas en conflit constant afin de les préserver, alors il y a des décalages qui sont créés et les pouvoirs de l’ennemi trouvent de l’espace pour s’asseoir sur notre « anti-autoritarisme ».

Tout se juge par les corrélations matérielles réelles et non pas par nos visions abstraites.

« L’anti-autoritarisme », par conséquent, afin de survivre dans l’environnement urbain où il évolue, et pour convaincre que c’est une proposition réaliste d’organisation sociale, devrait exercer l’autorité sur ses ennemis.

Sinon, il est condamné à s’effondrer.

De l’autre côté, la signification élargie de la tolérance, qui permet à des éléments anti-sociaux d’agir sans être dérangée dans le quartier d’Exárcheia, amène plusieurs questions essentielles.

Pourquoi sommes-nous (devrions-nous) être tolérants avec quiconque utilisant comme alibi son identité nationale ou soi-disant politique (celle d’immigré ou d’« anarchiste ») et exerçant une violence anti-sociale, et pourquoi ne sommes-nous pas tolérants avec la société locale qui, de manière justifiée, proteste contre eux ?

Pourquoi les premiers sont-ils considérés comme des forces amies et les seconds comme des petit-bourgeois et des fascistes ? A qui nous adressons-nous et qui sont nos alliés ?

C’est ici que nous rentrons dans les profondeurs du caractère historique de notre mouvement, ses distortions concernant la lutte des classes et son rôle en son sein. La tolérance, par conséquent, n’est pas un coupon de contributions libres à prix libre. Le prix est lourd. Le prix de la responsabilité.

Et face au danger de devenir des proscrits dans notre propre quartier, d’être assailli moralement et politiquement et incapable de défendre notre espace vital, de perdre la crédibilité d’une proposition politique responsable pour la société, nous disons que cette responsabilité est la nôtre. Quel qu’en soit le prix.

Communiqué d’Exarcheia (1)

Communiqué d’Exarcheia (2)

Communiqué d’Exarcheia (3)

Communiqué d’Exarcheia (4)

Communiqué d’Exarcheia (5)

Le film « Comme des bêtes »

Aujourd’hui sort au cinéma le film « Comme des bêtes« , avec une question servant de prétexte à tout le scénario : que font les animaux « de compagnie » quand leurs « maîtres » ne sont pas là?

Précisons tout de suite ce qu’il en est : il n’y aucune problématique vegan dans le film, absolument rien. Bien sûr, on va pouvoir trouver des éléments intéressants, car cela se veut une réflexion sur le statut d’animaux « de compagnie ».

Mais la fin consiste en un éloge absolument innommable de l’animal « de compagnie » dont la vie consisterait à attendre et à connaître le bonheur au retour du « maître ». Ce n’est pas valable que pour les chiens, mais aussi pour les chats, les poissons, les cochons d’Inde, les tortues, les oiseaux…

A cela s’ajoute une scène hallucinante où deux chiens connaissent le bonheur dans une usine à saucisses, prétexte à une perception délirante de leur part.

On a alors une scène qui vaut le coup d’oeil tellement cela en est givré et non vegan, avec des saucisses ayant des visages et se mettant à danser tous les sens dans un spectacle féerique, attendant d’être mangées. Une scène incroyable et totalement hallucinée.

Il y a, par contre, des moments très intéressants, car il y a une tentative de faire un certain portrait de la vie quotidienne. On voit l’ennui des animaux qui sont seuls à la maison et d’ailleurs le prétexte du film est une aventure incroyable où, en réalité, les animaux auraient une « vie secrète », trépidante, avec toute une organisation sociale derrière, etc.

On peut également voir comment les gens maltraitent leurs chiens, comme dans un parc où une personne ne cesse de tirer sur la laisse, alors qu’il cherche à socialiser avec d’autres chiens. Il y a aussi la jalousie, là aussi prétexte au film puisque l’arrivée d’un second chien provoque un conflit qui sert d’élément perturbateur au scénario, pour utiliser l’expression qu’affectionnent les professeurs de français.

Voici une des multiples bande-annonces du film, présentant la situation.


Ce qui est par contre très problématique et pour le coup inacceptable, c’est que le scénario se fonde sur une opposition entre les animaux « de compagnie » et les animaux sauvages, ces derniers s’avérant tourmentés, malheureux, criminels.

Ils vivent dans les égouts et veulent supprimer les humains, pour avoir été abandonnés, maltraités. Ils ne supportent pas les animaux « domestiqués ». Leur chef est un petit lapin qui, bien sûr, une fois adopté, n’a plus l’intention de tuer les humains pour se venger…

On a donc un film qui se veut purement divertissant, cherchant à accrocher naturellement en s’appuyant sur quelque chose de réel (sinon cela n’intéresserait pas).

Sauf qu’il n’a pas de contenu critique réel, qu’il se cantonne dans une vision idéalisée d’animaux « de compagnie » heureux de vivre chez des gens vivant à New York, dans un environnement feutré où tout le monde est en même temps différent (il y a les gens chics, le tatoué, l’intellectuel, la jeune active branchée, etc., chacun ayant un animal « de compagnie » qui lui est « adéquat »…).

Un réel gâchis, qui n’est pas sauvé par les efforts d’inventivité!

« Kio murgee maarai? »

Restons en Inde pour porter notre attention sur cette merveilleuse chanson relevant de la culture sikh. Celle-ci naît dans une forme de syncrétisme de l’hindouisme et de l’Islam, cherchant à les dépasser dans une perspective positive.

L’un des précurseurs de cela fut Bhagat Kabir, qui vécut juste avant la fondation du sikhisme et dont certains écrits ont été repris par elle. La chanson qu’on trouve ici reprend ses paroles faites à un cadi, qui est un juge musulman des affaires civiles et religieuses.

Le refrain est le suivant : « Tu dis que le Seigneur unique est en tout, alors pourquoi tues-tu les poulets? » et on remarquera que les images où un animal est tué sont floutées, par respect pour l’être vivant et la raison, ce qui est tout à fait appréciable.

Voici quelques extraits des paroles, avec la translittération et notons que deux choses sont à comprendre pour saisir vraiment le texte.

La défense des animaux s’exprime à l’époque par le panthéisme : tout participe à Dieu. Kabir entend donc montrer que l’univers divin est inattaquable et qu’il est vain de prétendre vraiment tuer.

L’amour pour le divin, inversement, s’exprime dans l’amour pour la vie de tout être et Kabir a même une interprétation mystique de Mahomet, au point qu’il pense que celui-ci n’a jamais mangé de « viande ».

L’autre question est celle du rapport du sikhisme aux animaux. Au sens strict, les points de la culture straight edge sont assumés par les Sikhs et il existe de nombreux éléments en faveur des animaux traversant leur religion, comme en témoigne cette chanson.

Toutefois, la défense des animaux n’est pas reconnue comme devant être obligatoire dans le sikhisme, à part par quelques courants. Théoriquement, l’utilisation des animaux comme nourriture n’est justifiable que dans des cas extrêmes (être assiégé, n’avoir rien d’autre pour survivre, devoir devenir plus fort, etc.).

En pratique, tout est accepté, du moment que l’animal ait été tué selon le mode « Jhatka », c’est-à-dire décapité, par opposition au halal qui est le mode employé par les musulmans.

Les religions ont été quelque chose de très bien… dans la mesure seulement où elles ont transporté la compassion en se rapprochant du panthéisme.

baedh kathaeb kehahu math jhoot(h)ae jhoot(h)aa jo n bichaarai
Ne dis pas que les Védas, la Bible et le Coran sont faux. Ceux qui ne les contemplent pas sont faux.

jo sabh mehi eaek khudhaae kehath ho tho kio murgee maarai
Tu dis que le Seigneur unique est en tout, alors pourquoi tues-tu les poulets?

mulaa(n) kehahu niaao khudhaaee
O Mullah, dis-moi : est-cela la justice de Dieu?

thaerae man kaa bharam n jaaee rehaao
Les doutes de ton esprit n’ont pas été dissipés.

pakar jeeo aaniaa dhaeh binaasee maattee ko bisamil keeaa
Tu saisis une créature vivante, et ensuite l’amène à la maison et tu tues son corps, tu as tué seulement l’argile.

joth saroop anaahath laagee kahu halaal kiaa keeaa
La lumière de l’esprit passe dans une autre forme. Alors dis-moi, qu’as-tu tué?

kiaa oujoo paak keeaa muhu dhhoeiaa kiaa maseeth sir laaeiaa
A quoi sont bonnes tes purifications? Pourquoi t’ennuies-tu à laver ton visage? Et pourquoi t’ennuies tu à te courber à la mosquée?

jo dhil mehi kapatt nivaaj gujaarahu kiaa haj kaabai jaaeiaa
Ton coeur est plein d’hypocrisie; à quoi bon tes prières ou ton pélerinage à la Mecque?

thoo(n) naapaak paak nehee soojhiaa this kaa maram n jaaniaa
Tu est impur, tu ne comprends pas le Seigneur pur. Tu ne connais pas Son Mystère.

kehi kabeer bhisath thae chookaa dhojak sio man maaniaa
Dit Kabir. Tu as raté le paradis, ton esprit est prêt pour l’enfer.

« Cet hôpital a au moins le mérite d’exister »

Voici une constatation intéressante faite par quelqu’un qui est allé en Inde du Nord afin d’observer des oiseaux.

On retrouve en effet les sentiments contradictoires ressentis par de nombreuses personnes en découvrant les refuges.

Il y a en face du fort rouge [à Delhi], « the charity birds hospital » un hôpital pour les oiseaux blessés ou malades, dans des bâtiments exigus et mal entretenus. Les volières sont petites et surpeuplés, il fait chaud et l’air est irrespirable. Beaucoup de perruches et de pigeons attendent une hypothétique guérison, dans un piètre état, je ressors de là, le cœur un peu retourné. Les moyens manquent c’est évident, mais cet hôpital a au moins le mérite d’exister.

On a là deux impressions typiques et contradictoires. Tout d’abord, il y a le ressenti, l’émotion, l’empathie pour les animaux qui souffrent. C’est là une impression active.

Ensuite, il y a la protestation contre les conditions si dures, voire sordides. C’est là une impression passive.

Or, c’est un grand problème que cette seconde impression. Elle se rattache à toute une manière passive et consommatrice de voir les choses. Les gens sont habitués à la loi de l’offre et de la demande, considérant que le capitalisme satisfait les besoins par des propositions commerciales.

Lorsque les choses sortent du cadre, les gens pensent pour autant que comme eux demandent quelque chose, alors leur attente doit être satisfaite.

Ils ne voient pas que les animaux sont des victimes complètes et qu’il n’y a nul bénéfice commercial ou économique à les aider. Ils s’imaginent passivement que comme il y a une demande, alors comme par miracle la société de consommation va leur proposer ce qu’il faut.

Cette attitude existe malheureusement aussi du côté des personnes agissant dans les refuges. A un moment donné, face aux difficultés, les gens craquent parfois psychologiquement et s’imaginent qu’il y a une sorte de complot interne pour que les choses marchent si mal.

Là aussi, il y a une situation de passivité qui se profile. Une véritable attitude constructive serait de dire : ce pauvre refuge en Inde, je m’en vais aller le soutenir, ou bien :  ce pauvre refuge à côté de chez moi a besoin de mes initiatives en sa faveur.

Mais la passivité triomphe, dans l’attente d’une société de consommation qui, en réalité, ne trouve aucun intérêt aux refuges, à part par exemple des entreprises pour se donner une bonne image, comme celles parfois de nourriture pour animaux (bien qu’il faut noter aussi qu’on y trouve aussi de vrais amis des animaux oeuvrant en ce sens).

Il faut que ce genre de mentalité cesse : il faut savoir prendre parti dans le bon sens, ne pas se cantonner dans la critique comme quoi il faudrait que soit mieux fait, mais participer pour l’amélioration générale!

Milan, nouvelle capitale italienne de la mafia

Puisque nous parlions avant-hier de la Cosa Nostra, qui agit en Sicile, ayons un aperçu sur l’évolution récente de la mafia italienne, à qui on associe communément, en plus de la Cosa Nosta, la Camorra napolitaine et la ‘Ndranghetta calabraise, cette dernière étant la plus puissante.

La mafia est en train, en effet, de gangrener le Nord. Si les grandes villes, comme Turin, Trieste ou Gênes sont relativement épargnées, ce n’est pas le cas des petites villes. Les mafias s’installent en Lombardie, au Piémont, en Ligurie…

Cela commence d’ailleurs à être connu et, pire encore, accepté comme tel. Voici un sondage publié par l’Espresso. La question posée est de savoir si la criminalité organisée est présente « dans les régions du sud » ou « dans tout le pays ». Cette dernière option obtient 61% des réponses.

Ce choix a évolué de manière sidérante dans l’opinion publique italienne, comme on peut le voir dans le graphique suivant. Il est passé de 22% en 2006 à 31% en 2010, 46% en 2014, 61% désormais…

Il est considéré que jusqu’à un quart des dépenses des touristes sont désormais happés par la mafia et voici l’extrait d’un entretien des journalistes Anne Véron et Gadh Charbit publié par Télérama et titré « La capitale de la mafia, aujourd’hui en Italie, c’est Milan » :

Anne Véron : Dans les années 80 et au début des années 90, sous le règne de Toto Riina, un véritable psychopathe, Cosa Nostra a engagé une lutte d’une extrême violence contre le pouvoir, assassinant tous ceux qui se mettaient en travers de sa route : juges, politiques, journalistes… L’Etat a fini par réagir et pendant ce temps-là, la mafia calabraise, plus discrète, moins exposée, s’est développée pour devenir la plus puissante du monde.

G.C. : Il n’y a que le détroit de Messine qui sépare ces deux régions, mais ce sont deux mondes différents. Quand nous enquêtions sur place, on nous expliquait que la Calabre, aride, économiquement et culturellement pauvre, ressemblait beaucoup à ce qu’était la Sicile il y a une trentaine d’années, sous le règne des Corleone [issus du village du même nom à 60 km de Palerme, ndlr]. Il y règne une atmosphère très pesante. Dans le documentaire, on a mis une courte séquence très parlante, où une voiture fonce vers la caméra alors que nous sommes simplement en train de filmer une église…

A.V. : On arrive dans des villages en apparence déserts et on se sent constamment espionnés, c’est très impressionnant. C’est le Far West : on sait qu’on entre dans un fief mafieux en voyant un panneau indicateur criblé de balles… En comparaison, la Sicile est beaucoup plus développée et ouverte, à tout point de vue. (…)

G.C. : Un jour, on était avec notre guide local – quasiment indispensable là-bas –, sur une plage magnifique, et on a vu un bâtiment abandonné de quelques étages. On a appris que c’était un hôtel de tourisme que la mafia avait incendié. En gros, si quelqu’un essaie de monter une affaire, il va être immédiatement racketté, et la mafia va l’obliger à employer des gens qu’elle a choisis, généralement incompétents. Toute velléité de contribuer au développement économique de la région est ainsi étouffée dans l’œuf. (…)

A.V. : En fait, même si elle est peu visible, elle est davantage présente dans le Nord du pays, beaucoup plus riche, car c’est là que se traitent les affaires. La capitale de la mafia, aujourd’hui, c’est Milan.

G.C. : En Sicile, elle est revenue à une activité traditionnelle de « pizzo » (racket des commerces et des entreprises en échange d’une protection), il n’y a plus d’enlèvements, plus de sang qui coule. D’énormes sommes d’argent ont été recyclées, et il règne une fausse quiétude apparente. La Calabre reste un cas particulier, c’est vraiment une base arrière criminelle avec ces villages isolés dans le massif de l’Aspromonte. Il y a de la drogue, des armes, beaucoup de trafics. Et, comme on le montre à travers des images d’actualité, d’incroyables cachettes aménagées dans les maisons, qui permettent aux hommes recherchés de disparaître pendant longtemps.

Federico Varese, spécialiste italien de la mafia, constate la même chose. Les mafias ont un tel rapport de force économique qu’elles intègrent le capitalisme officiel (ce qui est, relativement, la thèse du communiqué d’Exarcheia). Voici ce qu’il dit dans Linkiesta, traduit par Courrier International :

Linkiesta : Comment les mafias réussissent-elles à s’implanter dans des zones traditionnellement épargnées ?

Federico Varese : J’ai consacré dans mon livre Mafie in movimento (Les mafias en marche) [éd. Einaudi, 2011] un long chapitre aux régions du Piémont et de la Vénétie. Une série de facteurs pousse des individus à tendance mafieuse vers de nouveaux territoires. La théorie selon laquelle les mafias suivent les traces de l’immigration venue du sud de l’Italie est erronée. L’émergence inopinée de marchés locaux délaissés par l’Etat et par les autorités locales est un facteur clé d’implantation de réseaux mafieux, en dehors de toute logique d’immigration.

Linkiesta : La mauvaise réputation de la Lombardie, nouveau “cœur du business mafieux”, est-elle méritée ou exagérée ?

J’ai lu attentivement toutes les enquêtes judiciaires sur le sujet, en particulier celle intitulée Infinito-Crimine, menées conjointement par les directions régionales antimafia de Calabre et de Lombardie. [En 2010, ces enquêtes ont abouti à l’arrestation de 300 personnes et ont confirmé que Milan était devenu la capitale économico-financière du crime organisé en Italie.] Le matériel recueilli démontre l’ampleur des infiltrations.

Les enquêtes ont montré que ces noyaux (locaux) ont fait leurs armes dans les petites communes des environs de Milan avant de s’attaquer à la grande ville. Elles pointent principalement la ‘Ndrangheta [mafia calabraise] dont la caractéristique, par rapport aux autres mafias, est d’avoir réussi à pénétrer puis à conditionner le marché du bâtiment, en commençant par les petites communes. C’est là qu’une mafia change de dimension : quand elle abandonne le trafic de stupéfiants pour entrer sur le marché.

Une logique terrifiante! La Camorra investit même dans les « marchés légaux » d’Aberdeen, troisième ville d’Ecosse… C’est la mondialisation du crime, au lieu d’une humanité unie en harmonie avec la Nature…

Le sens du verdict de l’affaire de la chienne enterrée de Carrières-sur-Seine

C’est une information que nous comptions suivre, mais malheureusement nous avons fait l’erreur de mal nous organiser, alors que l’issue de ce procès était très importante.

L’affaire concerne la pauvre chienne enterrée sur les bords de Seine de Carrières-sur-Seine, la laisse enfouie profondément dans la terre, elle-même reliée à un sac rempli de pierres. Seule la truffe dépassait (notre article à l’époque montre de nombreuses photos).

Athéna est malheureusement décédée au début de cette année, alors qu’elle avait été adoptée.

Voici quel a été le verdict, donné il y a deux semaines.

Il est le suivant  : 8 mois d’emprisonnement avec sursis, interdiction de posséder un chien pour les cinq prochaines années.

Rappelons que le sursis signifie qu’on ne va pas en prison. Le sursis ne change strictement rien à la vie de quelqu’un, à part en cas de nouvelle condamnation dans les années qui suivent.

Le procureur avait d’ailleurs demandé quelque chose de similaire : six mois avec sursis, accompagné il est vrai d’une interdiction à vie de posséder un chien.

A cette condamnation s’ajoute 150 euros de dommages et intérêts à deux policiers insultés, ainsi que 1 000 euros à sept organisations de défense des animaux qui se sont constituées partie civile.

Cet argent, ce n’est même pas de l’argent sale, c’est l’argent de la « bonne conscience », qui est censée laver le crime. Si les associations l’acceptent, elles acceptent l’ignominie, une farce sordide.

Quant à la condamnation au sens strict, que dire?

La loi interdit de la commenter, mais qu’est-ce que cela change au fait que c’est tragiquement banal? Que cela reflète absolument la situation actuelle?

Quand on pense à la propagande mensongère d’associations nous disant que la sensibilité animale est reconnue… Comme quoi les choses s’améliorent dans les institutions, qu’il y a du « progrès »…

Quel progrès? Enterrer son animal vivant, cela coûte 1000 euros, voilà tout. C’est un fait, qui s’étale devant nos yeux. C’est la réalité, bien loin de ceux prétendant que les choses s’améliorent et que dans 300 ans des réformes auront changé des choses…

Quant à l’impact de ce verdict, il est énorme. Si la jurisprudence n’existe pas officiellement en France, reste est que le premier jugement sur un fait pose une certaine tendance.

Et cette tendance n’est pas absurde. Elle repose sur une idéologie, sur un système qui est l’exploitation animale. Non pas le spécisme, non pas un « préjugé » ou une « mentalité » : le juge n’est pas un monstre, d’ailleurs le criminel non plus.

Tout cela est l’expression d’un système parfaitement rôdé, aux bases économiques solides, avec des démarches qui se diffusent à partir de là.

Et ce système, forcément, ne condamne pas ce qu’il produit…

Le parc des Nébrodes visé par la mafia utilisant des chats comme torches vivantes

Ces dernières semaines, des actes particulièrement cruels envers les chats en Italie ont eu un petit écho. Au nord de la Sicile, dans le parc régional de la région montagneuse des Nébrodes, de nombreux feux de forêt ont été déclenchés par des tissus enflammés accrochés à des chats, au niveau de leur queue.

Les chats, eux-mêmes arrosés d’essence  également, deviennent alors des torches vivantes. Apeurés ils courent à travers la forêt, provoquant des incendies avant d’agoniser.

Cette méthode est la norme de la part de la mafia, car elle permet de rendre très difficile  le fait de retrouver les départs de feu et donc la trace des criminels.

Difficile par conséquent de savoir dans quelle mesure elle a été généralisée pour les 800 feux qui se sont déclenchés pratiquement simultanément, en 48 heures, au sein du parc régional, détruisant 6 000 hectares sur 86 000…

Néanmoins, on a compris l’arrière-plan barbare, dans tous les cas. L’impunité criminelle s’exprime ici en toute limpidité.

Le but de la mafia est bien sûr de profiter de ces incendies, soit de manière traditionnelle dans des opérations immobilières sur les terrains « libérés », soit plus récemment en s’appuyant sur des entreprises de reforestation phagocytées et profitant de subventions.

C’est aussi un moyen de faire pression sur l’Etat pour maintenir les emplois des 23 000 personnes qui en Sicile travaillent dans le secteur forestier, largement infiltré par la mafia. Rien que le mois dernier 180 personnes ont été licenciées en raison de leurs liens avec des entreprises criminelles…

Bien entendu, ce sont de grandes sommes qui sont en jeu, car il y a des subventions de centaines de millions d’euros de l’Union Européenne…

Quant au directeur du parc régional de la région montagneuse des Nébrode, Giuseppe Antoci, il doit à ses gardes du corps d’avoir échappé aux coups de feu qui le visaient en mai dernier.

C’était une attaque de la Cosa Nostra, en plein milieu du parc, les cocktails molotov étant prêts pour l’incendie alors qu’un 4×4 attendait les assaillants pour les faire disparaître rapidement…

Voici une présentation du parc, venant du site officiel, pour bien montrer la valeur naturelle de celui-ci. L’explication est ici très « universitaire », mais elle donne un bon aperçu de ce qui est menacé.

Les Arabes décrivirent les Nebrodi comme « une île dans l’île », et la raison de telle définition apparaîtra très claire au visiteur qui s’apprête pour la première fois à découvrir ce territoire surprenant : les riches forêts suggestives, les vastes pâturages de haute montagne, les lacs silencieux et les torrents contrastent avec l’image commune d’une Sicile aride et brûlée par le soleil.

Dès que l’on laisse la côte et que l’on commence à monter, il est possible de reconnaître immédiatement des étages de végétation précis, qui dépendent non seulement de l’altitude mais aussi de facteurs physiques particuliers qui, avec la température et les précipitations pluvieuses et neigeuses abondantes, créent des situations écologiques favorables.

L’étage méditerranéen (du niveau de la mer jusqu’à 600-800 mètres) est caractérisé par le typique maquis méditerranéen sempervirent, dominé par l’Euphorbe, le Myrte, le Lentisque et le Genêt, et où l’on reconnaît des éléments arborescents aux feuilles étroites tels que l’Arbousier, le Chêne-liège et le Chêne vert.

La suberaie (des formations intéressantes se situent surtout dans la zone de Caronia) est présente à l’état pur lorsque le climat et le sol sont favorables ; dans la plupart des cas, cependant, elle est associée à d’autres espèces tels que le Chêne vert et le Chêne pubescent, avec un riche sous-bois.

Au dessus des 800 mètres, et jusqu’aux 1 200-1 400 mètres, se trouve l’étage supraméditerranéen, caractérisé par la présence des chênes de caducifoliés. Les différentes espèces présentes, telles que le Chêne pubescent, le Chêne rouvre et le Quercus gussonei, forment des peuplements plus ou moins importants en fonction des substrats géologiques et de l’exposition des versants. Le Chêne chevelu est aussi très commun, et il devient dominant dans les zones les plus fraîches, surtout dans celles exposées au nord.

Au dessus des 1 200-1 400 mètres d’altitude, l’étage montagnard méditerranéen se caractérise par la présence des hêtraies, des formations boisées splendides qui couvrent l’entière crête des Nebrodi, pour un total de 10 000 hectares, et qui forment des milieux de grande valeur naturelle et paysagère.

Dans les parties les plus élevées le Hêtre vit presque à l’état pur : on y trouve seulement de rares exemplaires de Érable blanc, Érable champêtre et Frêne. Parmi les espèces du sous-bois, outre qu’au Houx, au Petit houx, à l’Aubépine et à la Daphne, l’on trouve le If, une espèce relicte très vivace qui survit dans des conditions microclimatiques très localisées. (…)

Grâce à sa haute variété environnementale, le Parco dei Nebrodi accueille des communautés faunistiques riches et complexes : nombreux petits mammifères, reptiles, amphibiens, nombreuses espèces d’oiseaux nicheux et migrateurs, un nombre élevé d’invertébrés.

Parmi les premiers il faut mentionner le Porc-épic (Hystrix cristata), le Chat sauvage (Felis sylvestris) et la Martre (Martes martes), qui sont des espèces très rares ; parmi les reptiles, la Tortue d’Hermann (Testudo hermanni), et surtout la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) ; parmi les amphibiens, enfin, le Discoglosse peint (Discoglossus pictus) et la Grenouille verte (Rana esculenta). 150 espèces d’oiseaux ont été classées sur les Nebrodi, dont quelques endémismes de grand intérêt tels que la Mésange Nonnette de Sicile (Parus palustris siculus) et la Mésange à longue queue de Sicile (Aegithalos caudatus siculus).

Les zones aux limites des bois accueillent nombreux rapaces, tels que la Buse variable (Buteo buteo), le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus), le Lanier (Falco biarmicus), le Milan royal (Milvus milvus) et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), tandis que les zones rocheuses escarpées et fissurées des Rocche del Crasto sont dominées par l’Aigle royal (Aquila chrysaetos). Le Grèbe castagneux (Podiceps ruficollis), la Foulque macroule (Fulica atra), la Bergeronnette des ruissaux (Motacilla cinerea), le Cincle plongeur (Cinclus cinclus) et le Martin-pêcheur (Alcedo atthis) préfèrent les zones humides, tandis que sur les pâturages l’on peut observer la désormais rare Bartavelle de Sicile (Alectoris graeca whitakeri), l’incomparable huppe de la Huppe fasciée (Upupa epops) et le vol puissant du Grand corbeau (Corvus corax).

Parmi les oiseaux de passage il vaut la peine de mentionner l’Echasse blanche (Himantopus himantopus) et le Héron cendré (Ardea cinerea). Les invertébrés, enfin, sont très nombreux.

Des études scientifiques récentes ont donné des résultats surprenants : sur un total de 600 espèces recensées, concernant une petite partie de la faune existante, 100 espèces sont nouvelles pour Sicile, 25 pour l’Italie et 22 pour la science. Parmi les formes les plus importantes du point de vue paysager, il faut mentionner les papillons (plus de 70 espèces) et les Carabidés (plus de 120 espèces).

14ème mois consécutif avec le dépassement du « record » mensuel de chaleur

C’est un fait indéniable, que tout le monde constate dans les médias, chez les scientifiques : le réchauffement climatique s’installe toujours plus fort dans la vie de la planète.

Sacré coup de chaud en janvier 2016 a pu dire Sciences et avenir, expliquant que « Janvier 2016 a été le mois de janvier le plus chaud jamais enregistré sur le globe ».

« Météo: Le mois de mars est le plus chaud jamais enregistré dans le monde » expliquait 20 minutes.

« Le mois d’avril le plus chaud de l’histoire » racontait le site belge 7 sur 7.

Et là, début juillet, on s’aperçoit que c’est pareil pour juin, La France agricole notant : « Juin 2015 mois le plus chaud depuis la fin du XIXe siècle« .

En fait, la situation est tellement catastrophique que, selon les données de l’Agence américaine océanique et atmosphérique, juin a été pas moins que le quatorzième mois consécutif où le « record » mensuel de chaleur a été dépassé!

Depuis 1880, date où commence les relevés (donnant des chiffres pour 1638 mois), c’est même la première fois qu’il y a une montée des températures aussi prolongée…

Le mois de juin 2016 est le quarantième mois de juin successif avec une température plus élevée que celle en moyenne au vingtième siècle.

Voici un graphique montrant la situation en juin 2016, montrant dans quelle mesure il a été bien plus chaud.

Si on regarde en Arctique, la situation est catastrophique.

La banquise en juin avait une dimension qui a été de 11,4% plus basse que pour la moyenne 1981-2010, ce qui représente 1 372 694 km²! Un chiffre incroyable, qu’il nous a fallu vérifier à plusieurs reprises, vérifiant si nous ne nous étions pas trompés dans la conversion des chiffres donnés en « square miles » américaines…

La perte de la couverture de glace est chaque jour de 74 000 km²… A Nuuk, capitale du Groenland, il a fait 24°C le 9 juin, soit plus chaud qu’à New York!

Voici une vidéo de présentation de la situation en Arctique qui vient d’être mise en ligne par l’Agence Spatiale Européenne.

Qu’est-ce que tout cela veut dire? Que l’humanité, prisonnière de l’anthropocentrisme, mène une guerre contre la planète. Qu’il faut prendre le parti de la planète et lutter pour sa libération, en brisant les modes de vie anthropocentristes, en généralisant le véganisme à l’échelle de la planète, en mettant les intérêts de l’ensemble de la planète au-dessus des intérêts particuliers (ceux de l’humanité).

Il faut écraser le terrorisme intellectuel anti-écologiste s’appuyant sur le relativisme, l’indifférence, mais aussi le cynisme (avec les gens disant « de toutes façons je ne serai plus là »). Il faut rejeter les accusations des passéistes et des conservateurs qui accusent l’écologie d’être punitive et culpabilisatrice, de profiter de l’ignorance pour distiller la peur.

Oui, l’humanité est en ce moment coupable d’écocide, oui c’est un crime, oui elle devra réparer les dégâts subis par la planète!

Communiqué d’Exarcheia (3)

Voici la troisième partie du communiqué d’Exarcheia. Elle aborde une thématique très particulière : celle des quartiers alternatifs travaillés au corps par les petits commerces et la consommation de drogues.

Il va de soi que dans le prolongement de cette situation, la dimension « alternative » s’effondre.

Il ne faut pas du tout confondre avec une influence hipster préludant à une présence accrue de bobos. Il s’agit ici de la décadence d’attitudes rebelles en autodestruction.

Ce phénomène est très connu en France où les squats – tant punks alternatifs qu’autonomes – ont toujours basculé dans la criminalité et la consommation de drogues. Plus récemment, on a pu assister à une réémergence de la culture punk – skinhead – rock’n roll aboutissant au même éloge des drogues parallèlement à une perte toujours plus grande de contenu (que bien entendu les fachos savent utiliser pour dénoncer en leur sens).

Il est tout à fait vrai que le quartier d’Exárcheia est tourmenté par toute une série de problèmes. Le début de tout cela est la transformation d’Exárcheia en une zone consumériste de masse, qui attire la mafia et amène en fin de compte la détérioration politique et culturelle de la zone.

La concentration de douzaines d’entreprises de restauration rapide, qui anéantit la charge historique et politique de la zone et qui profite de la vente d’un mode de vie alternatif et d’un pseudo-insurrectionnalisme, a comme conséquence le rassemblement de milliers de jeunes dans un contexte de consumérisme et de dépolitisation.

C’est précisément là que la mafia trouve un terreau fertile pour grandir. Parce que la zone rapporte des profits inimaginables de la « protection » de douzaines de magasins et encore plus du trafic de drogues.

C’est un triste fait que les centaines de jeunes qui fréquentent un quartier caractérisée par l’agitation politique constante semblent avoir une fausse interprétation de la liberté, qui se conclut par la confusion amenée par l’utilisation de drogues.

Les idéologies urbaines qui nourrissent toutes ces formes de « mode de vie alternatif », visant la désorientation et une aphasie [un mutisme] idéologique, font l’éloge des drogues comme prétendue expérience libératrice, transformant des milliers de jeunes en des utilisateurs de drogues, dépendants ou non, et en « clients » soutenant économiquement les organisations criminelles de la mafia.

Nous appelons tous ces jeunes, qui pourraient et devraient être de notre côté, à considérer que les drogues sont un moyen de sédation et non pas de libération.

Nous les appelons à ne pas contribuer économiquement la mafia, nous les appelons prendre position dans cette bataille, soit en cessant de consommer des drogues, soit en quittant Exárcheia.

Autrement, alors que la lutte s’intensifie, les consommateurs et la vaste demande qu’ils offrent aux trafiquants de drogue devront être considérés comme un problème à résoudre, même au moyen de la violence.

Puisque nous parlons de cette question des drogues et de la culture des drogues en général comme d’un phénomène inondant principalement la jeunesse, notte position est absolument que l’empoisonnement de notre cerveau et de notre corps avec des substances est une expérience de fuite, un égarement de nos sensations opprimées et une fausse échappatoire de la réalité et des problèmes généraux qui nous touchent.

En particulier dans les sociétés occidentales où le capital a dévalisé chaque aspect de notre monde émotionnel, le concept de personnalité a été déconstruit au moyen de son placement dans un environnement social aliéné et asphyxiant : celui de la solitude, de l’insécurité, de l’amputation émotionnelle et d’une vie insupportable.

La quête justifiable pour trouver des portes de sortie, quand menée un état de manque de conscience de classe, amènera en fait à des voies fâcheuses. Les drogues sont l’une d’entre elles.

Et elles sont probablement l’expression la plus rude de punissement de soi et d’introversion, dans la mesure où la « porte de sortie » désirée nous ramène à nous-mêmes et à nos problèmes, de la pire des manières.

En d’autres mots, il n’est pas répondu par la violence libératrice à la violence imposée sur nous par la société de classe, mais par la violence contre nous-mêmes.

C’est pourquoi, en tant que révolutionnaires, nous combattons les drogues, qui sont un soutien à l’imposition de la paralysie sociale, mais également une attaque directe sur la partie la plus vivante de la société, la jeunesse.

Nous avons déjà dit qu’il n’y a pas d’espace pour tous dans notre quartier. Et par cela nous ne voulons pas seulement parler de la mafia, mais également du hooliganisme, où que ce soit qu’il s’exprime. Que ce soit sous le manteau de la politique, ou apolitique et cru.

La lutte pour Exárcheia, même si nous devons pour cela aller au conflit armé, ne concerne pas les moyens de la lutte, mais le contenu que celle-ci représente. La bataille d’Exárcheia est une bataille de civilisations, pour la simple raison qu’il ne s’agit pas de deux gangs qui s’affrontent, mais de deux mondes.

D’un côté, le monde du para-Etat et de la pourriture et de l’autre, notre monde d’espoir, de solidarité et de lutte.

Toutefois, la formation de notre camp n’est pas accompli seulement par des appels déclaratoires pour la bataille, mais avec l’éducation et la conformité avec les standards culturels du nouveau monde que nous représentons.

C’est pourquoi la bataille d’Exárcheia est une bataille contre le capital et la mafia, tout comme une lutte contre la corrosion interne du mouvement.

Contre la culture des drogues, l’indiscipline, l’anti-socialisme et la violence dénuée de sens.

Autrement, nous sommes condamnés à perdre cette bataille ou même pire : à devenir une partie du problème.

Communiqué d’Exarcheia (1)

Communiqué d’Exarcheia (2)

Communiqué d’Exarcheia (3)

Communiqué d’Exarcheia (4)

Communiqué d’Exarcheia (5)

« Les premiers grands dealers de cannabis de la préhistoire »?!

La revue Sciences et Avenir s’est dit qu’après tout, elle aussi participerait bien à la campagne générale pour légaliser le cannabis.

Elle a ainsi publié il y a deux jours un article totalement délirant, bien entendu à prétention scientifique, au titre incroyable : Des dealers de cannabis à la préhistoire. En voici la présentation :

Une route du cannabis a précédé celle de la soie. Selon des archéologues allemands, un peuple de cavaliers des steppes aurait ainsi largement diffusé le chanvre – et peut-être son usage psychoactif – dès 5000 ans av. J.-C.

Comme on le sait, la route de la soie a été une importante voie commerciale, reliant la Chine à la Syrie et active surtout depuis environ 100 avant notre ère jusqu’au 13e siècle.

L’idée bien entendu de l’article « scientifique » est alors de dire que le cannabis qui devrait aujourd’hui être légalisé pour être consommé en masse l’était déjà dans le passé, formant une sorte de « route de la soie ».

Le seul problème, bien entendu, est que tout cela est de la fiction, une manière pure et simple de plaquer un rêve commercial d’aujourd’hui au passé. On sait déjà comment les partisans de l’individualisme le plus forcené présentent d’ailleurs la Nature comme un monde cruel où le plus fort seulement peut survivre, avec comme mot d’ordre « manger ou être mangé », etc. etc.

Pas de souci, les « scientifiques » savent faire aussi fort que Games of thrones quand il le faut :

Les Yamna, des cavaliers venus des steppes, et l’une des quatre tribus fondatrices des Européens modernes, sont probablement les premiers grands dealers de cannabis de la préhistoire, estiment des chercheurs allemands.

Ces hommes de l’âge du bronze ancien (et dont la culture a rayonné entre 5 500 av. J.-C. et 4 300 av. J.-C.), ne se sont pas contentés de diffuser les langues indo-européennes, ni de répandre leurs gènes en se mêlant à toutes les populations de fermiers rencontrées : ils auraient également répandu le chanvre et peut-être son utilisation psychoactive à travers toute l’Europe et l’Asie, estiment Tengwen Long et Pavel Tarasov, de l’Université libre de Berlin, dans la revue Vegetation History and Archeobotany. (…)

Les Yamna, d’abord essentiellement localisés au nord de la mer Noire, se sont largement déployés à l’ouest, mais également introduits dans toute l’Asie centrale, puis en Mongolie et en Chine. « La valeur élevée du cannabis pouvait en faire un bon d’échange idéal à l’époque – une sorte de “culture de rente” avant l’argent, avance Tegwen Long, même si cette hypothèse exige davantage de preuves. »

On notera les précautions oratoires : « probablement », « ils auraient », « peut-être », « hypothèse »… Qui contrastent avec le coup de massue idéologique : « les premiers grands dealers de cannabis de la préhistoire ».

On est là en plein délire. Ces gens parlent de ce qui se passait il y a 9 000 ans et à les écouter, une tribu ferait du commerce international, vivant en parasite grâce à la fourniture d’une denrée rare de type psychotrope.

Ce dont il s’agit ici, n’en soyons pas dupes, c’est d’une tentative de légitimation de la légalisation du cannabis. Ces « scientifiques » tentent de fournir un alibi à l’industrie moderne du cannabis, qui pourra profiter d’une telle étude « scientifique » pour prétendre avoir en fait tout le temps existé…

Y compris à une époque de barbarie la plus complète, avec des échanges éparses tentant très vaguement de se généraliser… Rappelons qu’à l’époque, il y a environ cinq millions d’êtres humains sur la planète… L’argent va apparaître quatre mille ans plus tard, justement comme moyen d’échange lors de l’émergence des premières civilisations un tant soit peu stables…

On est à une époque où c’est l’esclavage qui prédomine. Et on aurait une tribu faisant du commerce international et vivant tranquillement de ses « rentes »?

C’est totalement délirant et pourtant, malheureusement, on voit très bien de quoi cela relève.

Ne croyons pas non plus que la diffusion d’une telle information soit un accident, puisque l’article a été écrit directement par le Chef du service Enquêtes au magazine Sciences et Avenir (qui affirme avoir l’habitude de recevoir « un abondant courrier de la part de religieux, scientistes, écologistes ou climato-sceptiques » – les écologistes étant mis sur le même plan que les autres!).

C’est clair : l’idéologie dominante veut forcer la libéralisation du cannabis, coûte que coûte!

Bois Lejuc : l’occupation malgré la répression

Ce week-end a été marqué par une nouvelle tentative de se confronter au projet d’enfouissement nucléaire à Bure.

La première étape a été l’occupation d’un bois, dont voici le communiqué à ce sujet :

Samedi 16 juillet, plus de 350 personnes de tous les âges et tous les horizons sont entrées dans le Bois Lejuc, à Mandres-en-Barrois et viennent de le libérer une nouvelle fois de l’emprise de l’Andra.

Des paysans sont sur place avec leurs tracteurs, des enfants se promènent dans le bois, une cantine vient de s’installer, des chaînes humaines se forment pour acheminer le matériel tandis que l’accordéon commence à jouer.

Les occupants se réjouissent du succès de cette action, qui a largement rassemblé les différentes composantes du mouvement contre Cigéo.

Bien entendu, l’Etat a immédiatement mené une répression, toujours plus forte, mais, c’est une particularité, des milices privées ont été à l’oeuvre!

Voici ce que dit, entre autres, le « Communiqué de presse des équipes médicale et juridique du mouvement d’occupation du Bois Lejuc sur les violences subies par les manifestant.e.s » :

Dimanche 17 juillet 2016, Bure.

Ce samedi 16 juillet 2016, des habitant.e.s, des paysann.e.s, des militant.e.s, des familles et des soutiens internationaux, ont participé à la manifestation de réoccupation de la forêt de Mandres-en-Barrois. Ce bois tricentenaire, ayant déjà subi les dégâts causés par les premiers travaux illégaux de l’ ANDRA, est voué à disparaître pour laisser place au projet insensé d’enfouissement des déchets nucléaire CIGEO.

Ce cortège d’au moins 400 personnes, unies par le désir de défendre ce bois et d’empêcher la poursuite de ce projet et de ces travaux illégaux, a convergé vers la forêt. Cette manifestation joyeuse et déterminée s’est achevée par un grand repas et par une nuit au sein du bois Lejuc.

Au lendemain de cet événement, les équipes médicale et juridique du mouvement, ayant pris en charge les personnes blessées et recueilli de nombreux témoignages, en tirent un constat alarmant.

Tout au long de la journée du 16 juillet, les participant.e.s ont rapporté les innombrables agressions commises par le service de sécurité privé de l’ANDRA.

Equipés de boucliers transparents, de casques, de matraques, de sprays lacrymogènes, de manches de pioches et de frondes, ces soi-disant « vigiles » chargés de la sécurisation du site se sont en réalité constitués en une véritable milice mobile, allant au contact et pourchassant dans les champs et dans les bois les manifestant.e.s pour les passer à tabac et voler leurs affaires.

Les personnes agressées ont été molestées à coups de bâtons et de matraques, de coups de pieds et de poings, ont reçu des jets de pierre, ont été gazées directement dans le visage et, pour certaines d’entre elles, se sont fait enfoncer la tête dans le sol, taper sur le crâne et rouer de coups.

Suite à ces faits, l’équipe médicale fait état d’au moins 5 personnes blessé.e.s, présentant des traumatismes et blessures ouvertes à la tête, ainsi que de multiples blessures au dos et aux membres. Une de ces personnes a perdu connaissance pendant quelques instants. De nombreuses personnes sont en état de choc suite à ces violences.

En outre, 3 manifestants ont été blessés par des tirs de flashball et de grenades de désencerclement effectués par les gardes mobiles. Ils présentent diverses lésions aux jambes et au bras. Plusieurs participant.e.s témoignent également de jets de pierre non seulement par les vigiles mais aussi par les gendarmes.

En effet, ces derniers ont constamment entretenu un rapport ambivalent concernant les actes de la milice de l’ANDRA. Comptant sur ces mercenaires pour faire le « sale boulot », les forces de gendarmerie se sont à plusieurs reprises retirées afin de laisser les groupes de vigiles agir librement puis sont intervenues pour arrêter des manifestant.e.s agressé.e.s. Quatre participant.e.s ont été placé.e.s en garde-à-vue.

Par ce communiqué, nous tenons à dénoncer le caractère insupportable des ces violences graves infligées par la milice privée de l’ANDRA et de la connivence à peine cachée de ces dernières avec les forces de gendarmerie. Nous condamnons la présence de groupes armés et violents distillant un tel climat de terreur pour le compte de l’ANDRA.

Cependant, hier soir l’occupation se maintenait! Voici le fil d’info de la journée d’hier.

Dimanche 17 juillet

7h : dans le bois, la nuit a été calme et les occupant.e.s n’ont été réveillé.e.s que par le chant des oiseaux !
8h50 : la milice de l’Andra est de retour. 20 vigiles se mettent en position près de la barricade sud.
9h25 : une dizaine de fourgons de gendarmes mobiles et deux voitures de polices viennent d’être vues à Joinville, roulant en direction de Bure.
9h45 : 5 fourgons et une voiture de police ont dépassé Saudron.
Des soutiens sont partis devant les gendarmeries où sont les personnes actuellement en cours d’audition. Appel à faire entendre notre soutien aux camarades à l’intérieur => gendarmeries de Bar-le-Duc (1 gardé à vue), Commercy (2 gardés à vue) ; ces trois personnes sont entendues actuellement ! À Void-Vacon, la personne a déjà été entendue.
10h30 : les gardes mobiles sont arrivés sur le site et se déploient, notamment vers la barricade sud.
15h38 : assaut éclair, puis repli des flics, au niveau de la barricade sud. Des vigiles parcourent le bois.
16h20 : nouvelle charge.
16h30 : il semble que les gardes mobiles soient en train de tester la résistance des occupant.e.s du bois. Envoi massif de gaz lacrymogènes.
17h15 : tentative d’expulsion. Une pelleteuse défonce les barricades, mais elles seront reconstruites à nouveau plus loin.
21h15 : la forêt est toujours occupée.

Pour ceux et celles voulant participer au mouvement, cela se passe par là ; nous tiendrons bien sûr au courant de l’évolution de la lutte.

Communiqué d’Exarcheia (2)

Voici la seconde partie du communiqué d’Exarcheia. L’approche qui est présentée dans cette partie du texte rappelle immanquablement ce qui est raconté dans la chanson classique de la culture vegan straight edge, Firestorm d’Earth Crisis.

Et personne ne dit rien parce que la peur et l’indifférence dominent.

Et c’est même pire, car parmi les forces saines du voisinage, la futilité prédomine comme quoi rien ne peut changer. Il est vrai qu’est grand le stock de voyous, d’« anarchistes », de hooligans, de propriétaires de grands magasins, de trafiquants de drogues et de policiers.

Et il est tellement profond qu’il y a besoin d’un tremblement de terre pour les déraciner. Ce tremblement de terre est notre but, et afin de l’accomplir nous devons dès le départ clairement diviser les camps.

Qui nous sommes et qui sont contre nous. Ainsi, nous pouvons mesurer les choses et ainsi cessent la tolérance, les compromis et les hésitations entre les deux.

Nous ne sommes pas simplement tous « un voisinage » et il n’y a pas de place pour tous ceux d’entre nous dans ce voisinage.

Ce serait tragi-comique de la part de la police que de prétendre être dans l’ignorance au sujet des gens et de leurs situations et même pire de prétendre être incapable d’intervenir en raison de leur peur des anarchistes.

Et ce serait tragi-comique, parce que la police mène des raids, torture et arrête les anarchistes avec une grande capacité d’action et de manière particulièrement vicieuse quand il y a des affrontements dans la zone.

Pourquoi est-ce que la même chose ne pourrait pas se produire avec les trafiquants de drogues, les voyons et les hommes de main ? La question est bien sûr de type rhétorique.

Elle l’est, parce que notre position en tant que combattants sociaux fait que nous ne pouvons dénoncer l’inactivité de la police, vu que cela impliquerait que nous avons besoin de leur intervention pour résoudre le problème.

Au contraire, ce que nous prouvons en parlant de cette absence de la police et de sa protection de la situation c’est la fusion flagrante de ses intérêts [avec la mafia], l’existence d’un front para-étatique, à qui ne peut se confronter que le peuple en lutte et que lui.

Ne nous faisons pas d’illusions ici, en attendant le soutien des corps officiels et des institutions. Ils sont tous unis et sont tous contre nous.

Ainsi, le thème d’Exárcheia concerne dans son noyau même l’affrontement avec les mécanismes d’accumulation collatérale du capital, c’est-à-dire que nous parlons d’un para-Etat, de l’autre face de la profitabilité capitaliste.

La prétendue para-économie est un réseau d’une taille inimaginable apportant des milliards.

A côté de cela, le fait qu’aujourd’hui soit accepté que les capitaux « noirs », opaques, sauvent internationalement le système bancaire est particulièrement caractéristique, prouvant ainsi non pas seulement la taille des profits, mais aussi l’agrégation de l’économie capitaliste « illégale » et de celle « légitime ».

C’est pourquoi, de par cette agrégation, il est évident que les mafias sont l’expression organisée de l’économie « au noir », donc l’organisation latérale du mécanisme d’État.

Les juges, les journalistes, les politiciens, les entrepreneurs et la police forment un comité d’entreprise de la para-économie, utilisant des hommes de paille comme idiots utiles pour faire le sale boulot.

Par conséquent, les trafiquants de drogues d’Exárcheia, composés d’éléments lumpen-prolétaires, de « videurs », de petits criminels et de gens aimant devenir gangsters, sont simplement les idiots utiles du commissariat d’Exárcheia et de la GADA (le siège de la police d’Athènes), les centres officiels de contrôle des trafics de drogues.

Ces ordures, qui prétendent être Escobar et sans peur, sont des mouchards standards et les associés de la police, ce sont des petits durs sournois car sans leurs protecteurs ils n’oseraient jamais poser la main, ni même en fait poser leur regard sur ceux qui luttent pour le voisinage d’Exárcheia.

Comprenant le problème à la racine même, nous sommes arrivés à la conclusion que la guerre contre les mafias est une guerre contre le coeur de l’accumulation capitaliste, c’est une guerre anti-capitaliste.

Pour cela, afin de ne pas nous perdre dans des schémas théoriques fantaisistes qui nous amèneraient à ne pas nous confronter avec les mafias car le capitalisme existerait aussi sans elles, nous avons considéré que nous devions bien commencer quelque part.

Parce que le capitalisme n’est pas un rapport abstrait, mais au contraire un rapport tangible, matériel et bien précis.

Cela – la guerre pour conserver le voisinage propre de la boue des déchets capitalistes que la mafia accumule – n’est pas une guerre d’idées, mais une guerre pour faire se basculer la corrélation matérielle du pouvoir.

Communiqué d’Exarcheia (1)

Communiqué d’Exarcheia (2)

Communiqué d’Exarcheia (3)

Communiqué d’Exarcheia (4)

Communiqué d’Exarcheia (5)

Communiqué d’Exarcheia (1)

Le texte que nous publions ici est une partie seulement d’un long communiqué dans le prolongement des événements dans le quartier athénien d’Exarcheia (voir Cortège armé anti-drogues à Exarcheia à Athènes) ; nous le publierons pour cette raison en plusieurs parties.

Nous aurions d’ailleurs préféré le publier simplement pour archivage, comme nous le faisons parfois en second article, car il est très problématique. En fait, il fait même froid dans le dos et on peut craindre qu’il soit mal compris, tellement la situation est différente d’en France… pour l’instant encore.

L’arrière-plan qu’on découvre est d’une brutalité impressionnante et cela en dit long sur la vie quotidienne des gens vivant là-bas. Il faut bien reconnaître également que les gens qui s’y confrontent ont un sacré courage et qu’ils osent intervenir.

Rappelons que le concept de « cannibale » employé en Grèce désigne ici les gens ayant des comportements anti-sociaux et « cannibalisant » socialement d’autres personnes.

Nous prenons la responsabilité de l’exécution du mafieux Habibi, qui pendant des années a été en première ligne dans les violents incidents avec les résidents et les personnes fréquentant le quartier d’Exárcheia, culminant dans l’attaque meurtrière contre trois camarades du centre social occupé VOX, le mois dernier.

Le caractère paranoïaque de cet individu en particulier et la violence impitoyable qu’il infligeait à la moindre provocation a fait de lui un serial killer potentiel, la peur et la terreur du quartier.

Le harcèlement, le vol et les coups de couteaux étaient inclus dans le répertoire de sa présence quotidienne sur la place d’Exárcheia, lui donnant l’espace pour prétendre être le leader de quelque chose que personne ne pourrait, pensait-il, venir lui disputer.

Avec la force d’une bande de cannibales l’entourant, mais également avec l’appui de la mafia et de la police, il agissait sans être dérangé, vendant des drogues et terrorisant le voisinage, qui était sans défense et incapable de lui faire face soumis à son pouvoir et réduit au silence.

La peur causée par son activité criminelle lui a donné toujours davantage d’audace, l’amenant à mener de manière répétée des assauts avec des intentions meurtrières devant les yeux de dizaines de gens, laissant derrière lui des gens en sang, à moitié mort, alors que lui restait tranquille et fier.

Et cela parce que, malgré qu’il ait été dépendant aux drogues et paranoïaque, il savait très bien qu’il n’y aurait aucune conséquence. Parce qu’il savait que personne n’interviendrait, étant donné qu’en tant qu’employé de la mafia, il était essentiellement un employé de la police également.

Cependant, son audace s’est montrée « suicidaire » finalement, quand il a fait l’erreur d’attaquer trois camarades anarchistes du centre social occupé VOX, blessant deux d’entre eux.

Ce fut la goutte d’eau faisant déborder le vase et la mise en œuvre de la justice populaire-révolutionnaire exigeait la sentence de mort.

Cela non seulement dans le cadre de la vengeance pour les camarades blessés, mais également en défense d’un voisinage tellement traumatisé, qui se sentira soulagé, nous en sommes certains, à la nouvelle de l’exécution de cette ordure.

Parce que quelqu’un devait mener une action. Pour la restauration même marginale des rapports de pouvoir dans le voisinage d’Exárcheia, pour le rappel que le bras long du para-Etat [la mafia] doit faire face à l’arme punissante du mouvement.

En parlant du para-Etat, nous devons clairifier ici que pour nous l’exécution de cet individu en particulier ne se limite pas à un simple coup contre le « cannibalisme » qui règne à Exárcheia.

Nous ne percevons pas la violence « cannibale » comme un phénomène social généralisé. Nous ne sommes pas des sociologues ; nous nous positionnons dans la classe qui est en guerre avec le capital et en tant que tel nous entrons dans la bataille pour regagner Exárcheia.

Avec cette orientation, cette exécution spécifique s’étend également avec le conflit physique avec le regroupement para-étatique de la police et de la mafia. C’est-à-dire que cela étend la lutte contre quiconque est l’expression la plus rude du capital.

Et cela parce que Habibi a été recruté par la mafia d’Exárcheia, non seulement en tant que l’un des dizaines de trafiquants de drogues opérant dans cette zone, mais également en tant que gendarme gardant violemment la profitabilité régulière de ses patrons.

Le riche arrière-plan de Habibi, incluant toutes sortes d’activités anti-sociales, a fait de lui le suppôt, le chien de garde enragé de la mafia de la place Exárcheia. Et il était un chien de garde en raison de sa violence, indépendamment de sa nature psychotique et imprudente, de sa fonction comme menace contre quiconque pourrait imaginer perturber le trafic régulier des drogues.

Contre, finalement, quiconque mettrait en cause le règne de la mafia sur la place d’Exárcheia. En exécutant Habibi, nous avons rendu clair que dans les faits nous contestons le règne des trafiquants de drogues.

Que nous aussi nous avons le moyen de leur faire face et que si cela est nécessaire nous nous engagerons dans une confrontation frontale avec ceux.

Une confrontation qui est un impératif historique et politique.

Le regroupement de la mafia et de la police, bien qu’étant un phénomène constaté de très nombreuses fois, ne surprend plus personne ; à Exárcheia cela s’est exprimé de manière manifeste. Ceux qui vivent, travaillent ou fréquentent le quartier savent très bien que les posts de trafics de drogues ne sont pas des zones isolées, mais qu’au contraire occupent les points principaux de la place d’Exárcheia.

Ils savent également qui vend les drogues et quand, étant donné que nous parlons de 3/8 [roulement de huit heures de trois équipes] réalisées par des individus vivant et se déplaçant dans tout Exárcheia.

Ils savent quels magasins servent à blanchir l’argent, qui sont les leaders de la mafia, les endroits fréquentés par eux, visiblement armés.

Ils savent également que le commandant du commissariat d’Exárcheia rencontre certains d’entre eux dans un climat particulièrement amical.

Tout cela se déroule devant nos yeux chaque jour et personne ne dit rien.

Communiqué d’Exarcheia (2)

Communiqué d’Exarcheia (3)

Communiqué d’Exarcheia (4)

Communiqué d’Exarcheia (5)

Quand les protestants tentent de se rapprocher du végétarisme…

Le journal Réforme, un « hebdomadaire protestant d’actualité », a consacré son numéro d’hier au végétarisme.

Il s’agit surtout d’une petite enquête prenant comme prétexte un atelier parisien de l’Association végétarienne de France, comme on peut le lire dans l’article en ligne intitulé de manière très libérale « Végétarien, vegan ou flexi, à chacun son menu« .

Cette approche est étonnante de par son libéralisme, d’ailleurs.

Si les catholiques et leur libéralisme ne tolèrent pas le véganisme, on sait bien en pratique que les personnes liées au protestantisme, au judaïsme et à l’Islam ne sont aucunement choquées, voyant tout de suite le pourquoi du comment, même sans être d’accord.

Alors pourquoi le journal « Réforme » adopte-t-il ce ton si mesuré? C’est bien entendu par esprit de récupération.

On a ainsi un article intitulé « Berlin, paradis végétarien » histoire de tenter de dresser un pont un peu « hipster ». On a aussi un petit encart dans le journal qui pointe discrètement vers un lien sur un article au sujet du prétendu rapport entre les protestants et les animaux…

Et au cas où vraiment les lecteurs et lectrices n’auraient pas compris la mise en avant d’un certain « entrisme » religieux, il y a même un encart théologique donnant le ton…

Petit regard théologique sur l’alimentation

Dans l’Ancien Testament, le programme alimentaire au début de la Genèse est plutôt végétarien, fondé notamment sur les graines et les fruits, explique Jean-Pierre Poulain qui aborde le sujet dans son ouvrage Sociologies de l’alimentation. Ensuite, « Ève croque la pomme », et après le Déluge, l’homme déchu se voit proposer un nouveau programme alimentaire qui dès lors inclut la viande. Mais tous les animaux ne sont pas consommables, le sang est exclu et les modalités de la mise à mort sont explicitement définies.

Cette seconde partie de la Genèse sert de base à l’alimentation casher et halal. Ces approches constituent un patrimoine historique et culturel commun des religions du Livre. Mais la chrétienté va prendre des distances avec les interdits alimentaires. « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui provient de la bouche, voilà ce qui souille l’homme. » (Mathieu 15,11).

Et l’attention sera portée sur la relation gras-maigre dans la période du carême et sur l’alimentation du vendredi. Cependant, certains ordres religieux ont affiché des pratiques quasi végétariennes avec des justifications où se mêlent frugalité et retour au programme initial d’avant la chute.

Ce petit regard théologique est d’une nullité sans pareil et relève de la pure publicité mensongère.

C’est tout à fait calculé, et d’ailleurs le journal « Réforme » parle dans l’article cité plus haut des « contraintes alimentaires imposées par l’Église catholique »,  il tente d’expliquer que les protestants seraient différents, de par la décentralisation de leurs temples…

C’est totalement faux, car la base chrétienne est la même et l’obligation de manger des animaux est une base anthropocentriste incontournable. Cela est souligné de manière formelle par Jean Calvin, et c’est tout de même le fondateur du protestantisme…

Ce que Calvin dénonçait de cette manière, c’était alors les courants religieux millénaristes populaires pratiquement communistes, voulant établir tout de suite le paradis sur Terre, en coupant les têtes des aristocrates et du clergé…

Toute religion monothéiste est, historiquement, anthropocentriste et considère les animaux comme étant une création au service de « l’Homme ».

Après, certaines religions comme le protestantisme et son exigence de responsabilité morale individuelle peuvent être plus proches que d’autres du véganisme, comme de la morale straight edge d’ailleurs.

Cela explique aussi pourquoi le véganisme est arrivé bien avant et s’ancre bien davantage dans des pays comme les États-Unis, l’Allemagne, la Suède, bien qu’il faille relativiser quand on voit l’ampleur du véganisme en Autriche et en Italie.

En tout cas, il est frappant de voir le journal « Réforme » saborder sa propre culture exigeante pour tenir un discours libéral-libertaire afin de suivre la mode « végétarienne »…

Le projet Cigéo enclenché, rassemblement à Bure le 16 juillet 2016

Ce lundi, le parlement a adopté une loi visant à l’établissement à Bure de 100 000 m3 de déchets nucléaires sous la terre…

Voici le communiqué de Sortir du nucléaire, suivi de l’appel à un rassemblement.

Loi Longuet : une poignée de députés se prononce sur un projet multimillénaire dans l’indifférence générale

Communiqué du 12 juillet 2016

Alors que la gestion des déchets radioactifs est un sujet grave, qui engage la France pour des millénaires, vingt députés à peine se sont retrouvés hier à l’Assemblée Nationale pour trancher sur la proposition de loi Longuet. Les partisans de CIGÉO de droite comme de gauche (à identifier sur le site de l’Assemblée Nationale) ont refusé tous les amendements, afin d’accélérer l’adoption de la loi et d’éviter une nouvelle lecture

Que retenir du contexte dans lequel s’inscrit ce vote crucial ? Un lendemain de finale de coupe d’Euro et veille de jour de fête nationale, en plein mois de juillet dans un hémicycle vide, marqué par un rapporteur incarnant pleinement le conflit d’intérêt (car également président du Conseil d’administration de l’Andra !) et l’absence de la ministre concernée, mieux occupée à faire des selfies avec les footballeurs de l’équipe de France.

Cette poignée de députés vient donc de donner son aval à un projet démesuré, comportant 300 km de galeries, des installations de stockage en surface aussi vastes que La Hague, qui nécessitera la construction de nouvelles lignes haute tension et de postes de transformation et d’une ligne ferroviaire pour acheminer deux convois de déchets radioactifs par semaine pendant un siècle.

La « phase pilote » avalisée par le texte constitue la première étape industrielle de la construction de CIGÉO, et non une phase d’expérimentation comme cela a été présenté au Parlement. Elle représente à elle seule l’ensemble des installations de surface, de transport, réception et conditionnement des « colis » de déchets, ainsi que les premiers 40 premiers kilomètres de galeries. Son coût s’élève à 5,7 milliards d’euros. Cette somme est à comparer aux 5 milliards d’euros provisionnés à ce jour pour la totalité du projet CIGÉO, à savoir, sur 130 ans, au bas mot, 34,5 milliards d’euros selon l’Agence pour la gestion des déchets radioactifs.

Les risques insolubles du projet (explosion d’hydrogène, incendie souterrain, contamination des nappes phréatiques) ont été balayés par les députés et le gouvernement. Quant à la »réversibilité » du stockage mise en avant par les partisans de CIGÉO, elle n’est qu’un leurre. En cas d’accident, il sera en réalité impossible de récupérer les déchets à 500 mètres sous terre, dans des conditions d’irradiation extrême.

Le Réseau « Sortir du nucléaire » dénonce ce simulacre de démocratie et appelle à amplifier la résistance contre ce projet dangereux et insensé, notamment en rejoignant le rassemblement prévu samedi 16 juillet et tout le week-end à Bure pour défendre le bois Lejuc, où l’Andra a déjà commencé des travaux.

Voici le texte de l’appel pour le rassemblement :

Samedi 16 Juillet, on reprend la forêt !

Ils ont donc envoyé les casqués par dizaines. On les a vu poindre à l’horizon peu avant six heures du matin, jeudi 7 juillet. Les casqués, les fourgons, les tracteurs, les bulldozers, les poids-lourds, les hélicoptères. Ô sinistre parade venue nous déloger !

Depuis le 19 juin, collectifs, associations, habitant.e.s en résistance, paysan.e.s vivaient dans et avec la forêt libérée de Mandres-en-Barrois en construisant des cabanes là où l’ANDRA a déboisé.

À l’heure où les nucléocrates tentent de légaliser le cimetière atomique à l’Assemblée Nationale, nous, nous avons occupé joyeusement la plateforme de Cigéo, symbole du début des travaux.

Ce front contre l’empire nucléaire, brèche fragile, a été ouvert et tenu de diverses manières : sabotages, pique-nique, occupation, actions juridiques et le ralliement de plus d’une soixantaine d’associations. Tout ceci a enrayé la machine de l’ANDRA jusqu’à la pousser à employer la force.

Cette expulsion ne signe en rien une défaite. Elle renforce plutôt notre colère, notre rage et notre détermination. Il est hors de question de leur laisser ce bois. Que les flics y traînent leurs sales bottes à longueur de journée, que les mercenaires de l’ANDRA reprennent leurs rondes, qu’ils redémarrent leurs travaux insupportables.

Le week-end du 16 et 17 juillet 2016, nous avions convoqué, sous les charmes et les hêtres du bois, des « Barricades antinucléaires mondiales et improvisées ».

Il est urgent d’être ambitieux.ses et réalistes comme nous avons su l’être jusqu’ici. Ces rencontres auront donc lieu. Et elles auront lieu DANS LA FORÊT !

Après le 14 juillet, les seuls et uniques feux d’artifice qui jailliront seront ceux que nous tirerons contre l’Andra et son monde ! Une fois encore, notre seule limite c’est le nombre. Rejoignez-nous !
ON NE NOUS ATOMISERA JAMAIS !
ANDRA, DÉGAGE !
RÉSISTANCE ET AFFOUAGES !
#ÉTÉDURGENCE

« Pokémon go »

Quand on aime les animaux, on n’apprécie pas ce qui les agresse, qui les transforme en objets. On n’apprécie pas cela dans les faits, mais bien entendu on n’aime pas les mentalités qui vont avec non plus.

Ces mentalités forment en effet tout un arrière-plan produisant justement ce que subissent les animaux. On n’aurait, par exemple, aucune envie que les enfants trouvent bien de pratiquer l’élevage, qu’ils veulent devenir éleveurs, etc.

Or, c’est exactement le message transmis par le jeu « Pokémon », qui a eu un incroyable succès. Prenons une variante de ce jeu dont les médias ont abondamment parlé hier.

La variante « Pokémon go », qui n’est pour l’instant disponible qu’aux Etats-Unis, marche très fort, a été téléchargée déjà 7,5 millions de fois aux États-Unis. Elle est disponible, en effet, pour les smartphones, sur les plateformes iOS et Android. Elle utilise leur GPS et place les Pokémons virtuellement à certains endroits.

Il faut alors les « capturer » sur l’écran en projetant une balle, comme le montre l’exemple ci-dessous.

On remarquera que les animaux imaginaires que sont les Pokémons sont clairement présentés comme des animaux sauvages.

On est là dans la mentalité de la personne devant capturer un animal sauvage, en évitant que celui-ci s’enfuit. Voici ce que dit le site officiel de Pokémon :

« Allez à l’extérieur pour trouver et attraper des Pokémon sauvages. Explorez les villes et les villages autour de vous et dans le monde entier pour capturer autant de Pokémon que possible.

Vous saurez que vous êtes près d’un Pokémon car votre smartphone se mettra à vibrer. Après avoir rencontré un Pokémon, visez-le avec l’écran tactile de votre smartphone et lancez une Poké Ball pour l’attraper. Soyez prudent quand vous essayez de l’attraper, car il peut s’enfuir !

Recherchez également les PokéStops situés près de certains des endroits tels que des créations artistiques publiques et des monuments historiques, où vous pouvez obtenir des Poké Balls et d’autres objets. »

Ce n’est pas tout : le principe du jeu Pokémon est qu’on fait se combattre les Pokémons entre eux (ils ne peuvent pas mourir) afin de gagner les batailles et de les collectionner…

On est ici dans la mentalité de l’aventurier du 19e siècle parcourant le monde pour former sa collection, et c’est d’ailleurs le principe de « Pokémon go », puisqu’on parcourt en fait le monde entier si l’on veut pour cela…

Voici comment le journal Le Monde présente cette aventure du « dresseur » :

Le joueur incarne un dresseur dont il aura choisi le genre et le look, et se déplace en marchant réellement, dans un décor retranscrit sous forme de plan interactif sur l’écran de son téléphone.

Il gagne des niveaux en capturant des Pokémon, cachés dans des lieux réels, en leur envoyant, avec l’écran tactile, une « pokeball », une boule magique faisant office de filet de pêche à monstres de poche.

Voici comment Wikipédia présente le principe de la bataille pour les Pokémons :

Les matchs Pokémon consistent en combats entre les Pokémon de deux dresseurs, et se terminent quand tous les Pokémon de l’un d’entre eux sont KO. La mort des Pokémon est donc évitée, et les Pokémon peuvent être soignés au Centre Pokémon, un bâtiment où les infirmières guérissent les Pokémon blessés.

Pour participer à des compétitions, les dresseurs peuvent se déplacer aux différentes Arènes Pokémon où un badge leur est offert s’ils sortent victorieux d’un match contre le champion d’arène.

Après avoir gagné tous les badges de la région, un dresseur peut partir au siège de la Ligue Pokémon pour affronter quatre dresseurs d’élite, souvent appelés le « Conseil des 4 ». Ce n’est qu’après avoir battu ces quatre dresseurs que le dresseur peut affronter le Maître de la Ligue.

Le principe va tellement loin qu’on peut même « élever » des Pokémons, en trouvant des « parents parfaits »… Voici ce qu’on lit sur le portail Millenium :

Vous jouez depuis peu à Pokémon ou êtes un fan depuis des années, mais dans les deux cas vous n’avez jamais osé vous lancer dans la stratégie et donc dans le farming massif des œufs de Pokémon ? (…)

Alors les bases de la reproduction, okay, mais pour quoi faire ?
– Pour compléter votre Pokédex à 100%, nul doute qu’il faudra passer par cette étape pour capturer les bébés

Si vous voulez jouer en stratégie avec des Pokémon survitaminés et réglés comme des horloges, il faudra impérativement passer par la pension et par le farming d’œufs. Bien que fastidieux aux premiers abords, ce système est le plus rapide pour obtenir facilement des Pokémon aux IV parfaits, possédant la bonne nature et le bon talent. Ce qui vous permettra de travailler ensuite leurs EV pour finalement commencer les combats stratégiques.

C’est vraiment une sale mentalité, qui est le reflet pur et simple de l’exploitation animale…

Pour finir, revenons sur les Pokémons go avec deux images improbables…

Sur la première photo, une personne tente de « capturer » un animal sauvage virtuel jusque devant sa femme qui va accoucher… Sur la seconde, on a Pikachu qui se trouve devant le rayon boucherie d’un magasin…

Deux exemples de totale confusion entre la réalité et le virtuel, avec l’aliénation qui en découle…

« Tuer la mère, c’est même ‘LA’ régression »

Nous créons une nouvelle catégorie, sur la PMA et la GPA, car c’est un des thèmes essentiels de la campagne de « marchandisation du monde » qui est en cours.

Notre approche est la même que pour le cannabis : non aux démarches opposées à la Nature au nom de la toute puissance de « l’esprit ».

C’est cela qui, pareillement, nous amène à dire qu’on peut tout à fait être gay ou lesbienne, mais qu’il est absurde de s’imaginer être transsexuel, car c’est là séparer l’esprit et le corps.

Notre position en faveur de la Nature a amené certains, surtout des anarcho-antispécistes, à nous calomnier comme étant homophobes, transphobes, etc.

En réalité, ces gens ont abandonné l’émancipation pour accepter le libéralisme-libertaire, la marchandisation du monde comme vecteur d’une pseudo « libération ».

Voici par exemple ce que dit Marie-Jo Bonnet, une historienne figure de la cause homosexuelle, membre du Mouvement de Libération des Femmes, activiste ayant participé à la fondation du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) et des Gouines rouges.

Même si le mariage est, effectivement, une pratique conventionnelle, si l’on considère l’homosexualité comme étant naturelle, pourquoi alors critiquer le mariage des personnes homosexuelles comme une « revendication petite bourgeoise » ?

La cause homosexuelle est gagnée par une sorte d’idéal néolibéral qui l’amene à tourner le dos à l’idéal de changement social des années 1970.

Les principaux leaders de la cause gay se sont coupés de la contre culture émancipatrice.

Décimée par l’hécatombe du sida dans les années 1990, la communauté homosexuelle a perdu ses esprits les plus vifs, les plus subversifs, les plus critiques (je pense bien sûr à Guy Hocquenghem).

La subversion homosexuelle qui s’exprimait dans une contre-culture originale à travers la danse, la littérature, s’est transformée aujourd’hui dans une revendication petite bourgeoise d’un droit au mariage et à la famille qui pousse à devenir «comme tout le monde».

Autrement dit à rentrer dans le modèle dominant.

Elle constate cela dans Le Figaro, qui lui donne la parole parfois, alors que justement la gauche devenue libérale-libertaire préfère vanter un monde « post-moderne ».

Elle dénonce justement la tendance actuelle d’un faux progressisme, sur Comptoir.org, ici en l’occurrence au sujet du « mariage pour tous » :

Je crois que la situation a empiré depuis l’année dernière dans le mouvement LGBT et dans l’état d’esprit des faux progressistes.

On s’aperçoit que ces faux progressistes — c’est-à-dire tout ce courant LGBT favorable au mariage, un mariage qu’on pourrait qualifier de « bourgeois », de « conventionnel », du « XIXe siècle » — sont devenus en outre sectaires. Ils se permettent de qualifier leurs opposants d’homophobes, de réacs, de cathos de droite…

Ça leur permet de ne pas entendre les critiques qui viennent de la gauche. Je pense notamment à toutes mes amies féministes et lesbiennes, qui sont contre le mariage et qui n’ont pas pu s’exprimer.

Il y a eu un vrai problème démocratique, avec une opposition de deux blocs, la Manif pour Tous et le Mariage pour tous, un peu comme au temps de la guerre froide avec les Occidentaux et les Soviétiques, séparés au centre par le mur de Berlin et une impossibilité totale de communication, de débat démocratique.

Par conséquent, et nous pensons qu’elle saisit ici une question tout à fait essentielle, touchant au rapport à la Nature, elle défend la mère et la maternité :

Il n’y a pas de GPA éthique. Les enfants ne peuvent être un produit d’échange, ce sont des êtres humains.

On ne peut pas donner son enfant. Ce n’est pas un progrès, c’est une régression. Tuer la mère, c’est même LA régression.

C’est pire que la société grecque où les hommes dirigeaient la cité pendant qu’on mettait les femmes dans le Gynécée, où au moins elles pouvaient rester mère. La gestation pour autrui, c’est avant tout la destruction de la mère. D’ailleurs on ne parle même plus de maternité mais de «gestation».

Elle voit donc tout à fait de manière claire la nature économique de la revendication de la PMA et de la GPA :

Ce n’est ni une revendication de droite ni une revendication de gauche.

D’ailleurs les pays ultra libéraux ont ouvert toutes grandes les vannes de la PMA, y compris les pays catholiques comme l’Espagne, parce que c’est un marché et ça rapporte.

En France, c’est un gouvernement de droite qui a donné l’autorisation de fonder des CECOS (Centres d’Etudes et de Conservation des Oeufs et du Sperme), en l’occurrence Simone Veil qui voulait montrer que l’avortement n’empêchait pas la natalité.

Nous sommes nombreux à gauche à s’opposer à la médicalisation de la grossesse et plus nombreux à refuser la GPA. Quant à moi, je ne vois pas en quoi la PMA serait un «progrès».

L’insémination artificielle avec donneur anonyme est un pis aller qu’on a décidé de réserver aux hommes stériles pour sauvegarder l’image de l’homme «viril». Avec en prime le mensonge sur l’origine de l’enfant, toujours dangereux car il mène à la forclusion, c’est-à-dire à l’impossibilité psychique d’accéder à son origine.

En fait, de manière simple, si l’on veut défendre le féminisme, on est obligé d’être d’accord avec Marie-Jo Bonnet : les partisans ultra- libéraux du capitalisme gay ont torpillé la cause homosexuelle…

Elle constate amèrement :

Les rapports de pouvoir à l’intérieur même du mouvement ont changé: les revendications féministes ne peuvent plus s’y faire entendre car malheureusement, le mouvement homosexuel ne s’intéresse plus vraiment à l’égalité hommes-femmes.

Il est devenu impossible de militer ensemble, hommes et femmes, gays et lesbiennes, car nous n’avons plus les mêmes objectifs et priorités. Le féminisme et la cause gay, jadis unis dans un même combat pour la liberté, sont aujourd’hui deux causes divergentes.

Ainsi la Coordination lesbienne a quitté l’inter-LGBT de Paris à cause de ses positions favorables au marché et la prostitution, des positions contraires aux fondamentaux féministes.

C’est donc le paradoxe : dans les années 1970, les féministes refusaient de participer à leur propre soumission comme « poule pondeuse » et aujourd’hui elles défendent la maternité par opposition au principe commercial de gestation.

C’est qu’elles défendent le droit biologique à la maternité, mais refusent que l’existence de la femme soit anéantie par les biotechnologies…

Cela pose la question de la Nature et ici Marie-Jo Bonnet s’en sort par une pirouette :

On a dans le mouvement LGBT contemporain un déni du corps et de sa réalité biologique qui sont étonnants. L’idée que toute différence serait une domination construite, alors qu’il existe indéniablement un «reçu» un donné à la naissance.

Le mouvement «queer» importé des Etats-Unis imagine que nous sommes des sujets sans structure ni identité, capables de passer d’un sexe à l’autre.

La personne ne se définit pas uniquement par le «social», par les «stéréotypes sociaux», mais par des choses beaucoup plus profondes et multiples, un inconscient, une psychologie, une liberté de contester les conditionnements sociaux et d’assumer ce que l’on est.

Le communautarisme LGBT réduit le sujet à une seule dimension: sa sexualité, et en fait une essence.

C’est vrai, mais à un moment il va bien falloir choisir l’origine de la déviation queer et il est facile de voir que c’est la négation de la Nature.

Refuser la marchandisation de la vie du capitalisme moderne est quelque chose de tout à fait juste, mais si l’on ne veut pas basculer dans le religieux et le conservatisme, il faut bien soutenir l’épanouissement dans la reconnaissance de la vie naturelle…

Les papillons du Stade de France

Tout le monde sait qu’hier la finale de la coupe d’Europe se déroulait au Stade de France et il est intéressant de voir ce qui s’est passé sur le plan de la vie animale.

En effet, on a eu un bel exemple de pollution lumineuse et de gâchis énergétique la nuit précédant le match, puisque le stade a été allumé toute la nuit de la veille.

Il s’agissait pour les organisateurs de mener des répétitions de la cérémonie d’ouverture du match, de s’occuper de la pelouse,  etc.

Résultat : cela a attiré des milliers de papillons.

Les journalistes ont largement répercuté cette information et il y a de nombreuses photos présentant cette « invasion » : les humains s’imaginent toujours que la Nature n’existe pas et qu’ils n’ont aucun rapport avec le reste des êtres vivants…

La palme de la réaction bien rétrograde est sans doute à attribuer à Jérôme Sillon, ce qui n’est guère étonnant vu qu’il est Reporter RMC Sport – BFM Sport – BFM TV :

1 simple aspirateur contre l’invasion de papillons au Stade de France pour #PORFRA #Euro2016Final #rmclive @RMCsport

Car, effectivement, c’est la méthode assassine qui a été employée, mais apparemment pas assez durement encore pour le reporter…

C’est un exemple classique d’anthropocentrisme et cela montre que les gens qui prennent les décisions ne voient pas la Nature, qu’ils s’en moquent.

Ce qu’ils veulent, c’est l’argent par le spectacle, d’où les publicités pour l’alcool un peu partout, d’où Coca Cola et McDonalds comme sponsors d’un tel événement sportif, etc.

Pour les anthropocentristes, ces papillons n’ont été qu’une anecdote. Pour les gens qui ont conscience de ce qu’est notre planète, c’est un avertissement : les comportements humains dérèglent le monde du vivant, aboutissent à des destructions, à des écocides…

[Petit ajout : apparemment, la pratique de laisser la lumière toute la nuit dans les stades est courante en France, au nom de la « luminothérapie »! Voici une présentation de janvier 2016 par la dépêche :

La luminothérapie est de plus en plus utilisée dans les stades de foot modernes, où la lumière est insuffisante à cause de l’ombre générée par la hauteur des tribunes et de la toiture.

Au stade de la Route-de-Lorient (Rennes), au Parc des Princes (Paris), à Gerland (Lyon), au Stade de France, au stade du Hainaut (Valenciennes), ou encore au Roudourou, à Guingamp, cette technique a donné de bons résultats, notamment en termes de densité et de résistance de l’herbe.

Au Grand Stade de Saint-Denis, qui reçoit les équipes de France de football et de rugby, quelque 500 LED d’environ 400 watts, montées sur des rampes mobiles, sont allumées chaque jour pendant vingt heures. Cela équivaut à la consommation moyenne de 145 foyers.(…)

Selon un expert le coût d’achat du matériel de luminothérapie varie de 300 000 à 900 000 €, il faut ajouter la consommation électrique, soit une facture qui peut varier de 40 000 à 150 000€ par an.

Aucun hasard : on est bien là dans une démarche anthropocentriste menée de manière tout à fait régulière!]

Abandon et euthanasie des animaux de compagnie, une barbarie de masse

Voici un document présentant une réflexion très approfondie sur le meurtre des animaux abandonnés dans les refuges. Il est écrit par Michel Fize, un sociologue et chercheur au CNRS, également membre de la direction du Mouvement des progressistes (issu d’une scission du PCF).

Il a été initialement publié sur le Huffington post et est lié à une pétition demandant de modifier la loi autorisant la mise à mort d’un animal « de compagnie » dont le « propriétaire » n’a pas été trouvé dans les huit jours ouvrés de son arrivée à la fourrière ou au refuge, ou si une association de protection animale ne le prend pas en charge.

Sans vouloir préjuger de la valeur du document, notons que la pétition n’a que peu de sens : ce sont les refuges qui décident s’ils pratiquent une politique « no kill » ou pas,et non pas la loi.

Quant aux fourrières, leur capacité dépend de choix absolument politiques, notamment des maires. Travailler l’aspect juridique reste abstrait par rapport à la question des moyens et des rapports de force.

Pour qu’il y ait vraiment des refuges de ce nom, pour que l’abandon devienne un crime réellement puni et en même tempe rarissime, il faut un mouvement fort pour l’imposer!

Abandon et euthanasie des animaux de compagnie, une barbarie de masse

Commençons par l’abandon. Il y en a de plusieurs sortes. Il y a naturellement l’abandon le plus spectaculaire qui est aussi le plus lâche: l’abandon anonyme de l’animal en pleine forêt (attaché ou non à un arbre) ou sur quelque aire d’autoroute (l’animal est débarqué de la voiture qui repart aussitôt sous l’œil ahuri ou terrifié de la bête, laquelle hurle souvent de douleur devant cette épouvantable situation).

Autre forme d’abandon anonyme, l’animal accroché de nuit, à l’abri des regards, à quelque porte de refuge, geste malgré tout comportant un petit zeste de morale puisqu’il sauve de la mort, au moins pour un temps, l’animal en question: l’on pourrait parler ici, si l’acte en soi n’était pas aussi honteux, d’abandon « sécurisé ». C’est ainsi que mon chien labrador Will a été retrouvé un beau matin par les employés d’un refuge de l’Essonne.

A côté de l’abandon anonyme, existe ce qu’il faut bien appeler le « pseudo » ou « quasi » abandon, car vécu comme tel par l’animal. C’est l’abandon qui fleurit sur internet sur les sites de petites annonces.

Voici les raisons les plus fréquemment avancées par les « abandonneurs »: départ à l’étranger; maladie grave ou invalidante; arrivée d’un bébé au foyer; allergie d’un enfant ou d’un autre membre de la famille aux poils de chien ou de chat; mésentente avec un autre animal; agressivité (au moins supposée) envers des enfants en bas âge; déménagement du propriétaire de l’animal dans un logement plus petit (et/ou sans jardin); insuffisance (supposée) de temps, par suite par d’une soudaine sur-occupation professionnelle qui empêcherait de s’occuper aussi bien de l’animal qu’auparavant; séparation conjugale…

Bien entendu, au sens propre du terme, les propriétaires, en donnant ou en vendant parfois leur animal, ne commettent pas un abandon. Ce qui est plus grave, c’est qu’ils n’ont pas du tout conscience du mal (qui peut être irréparable) dont ils se rendent coupable envers leur animal, ou, ce qui est plus dramatique, n’en ont vraiment cure.

Il faut à cet instant, sans détour, poser la question: celui qui a apporté, parfois depuis de très nombreuses années, un confort de vie à la bête, lui a donné l’amour et l’amitié ainsi que la sécurité a-t-il le droit de s’en séparer pour les raisons invoquées plus haut, même si certaines de prime abord peuvent apparaître « compréhensibles » -et elles le sont quelquefois (maître devenu invalide)?

Cette question vaut également pour tous ces maîtres qui, à visage découvert cette fois, viennent abandonner leur animal dans un refuge, sous le regard stupéfait et affolé de celui-ci qui voit son compagnon s’éloigner de son regard et de sa vie.

Pour Konrad Lorenz, le célèbre éthologue autrichien, les raisons invoquées de séparation d’avec un animal sont – sans distinction des raisons – tout simplement pitoyables. « Cela me stupéfie, écrit-il, que tant de gens, qui semblent par ailleurs avoir du sens moral, n’éprouvent aucune honte à tenir ces discours. Les droits de l’animal sont ainsi niés, non seulement par la loi, mais par l’insensibilité de beaucoup de gens… La fidélité d’un chien, conclue l’éthologue, est un don précieux, qui entraîne une responsabilité morale non moins contraignante que l’amitié d’un être humain. »

Le problème, me semble-t-il, vient de la méconnaissance chez beaucoup de « propriétaires » d’animaux des véritables besoins des chiens en particulier. Il faut savoir par exemple qu’un animal souffrira moins d’une réduction d’espace que d’une privation soudaine d’amour, qu’il souffrira moins d’une réduction du nombre de ses balades quotidiennes, ou de leur durée, que de la disparition physique de son « maître ».

Deuxième grande forme de maltraitance, une maltraitance irréversible, définitive: l’euthanasie. La mise à mort est une décision de « particuliers » ou, répétons-le, d’institutions en charge, paradoxalement, de la protection animale.

Si naturellement chacun s’accorde à reconnaître le droit pour un médecin-vétérinaire, sollicité par un particulier ou un refuge animalier, d’abréger les souffrances d’un animal atteint d’une maladie incurable ou frappé d’une vieillesse invalidante, peut-on admettre l’exécution, souvent arbitraire, d’animaux jeunes et/ou en bonne santé ?

Or de tels actes, appelés parfois « euthanasies de confort », se commettent quotidiennement dans le secret d’officines vétérinaires ou le « non-dit » de refuges et fourrières, souvent bondés il est vrai (mais saurait-on voir là une excuse?).

Selon les sources, 100.000 euthanasies de chiens et de chats seraient chaque année, pratiquées en France, soit 10. 000 par mois et donc plus de 300 par jour. Disons le clairement: la mort donnée sans raison légitime, c’est-à-dire médicalement constatée, à un animal, qu’il soit de compagnie ou d’élevage, n’est qu’une infamie qui engage notre responsabilité morale et notre dignité d’homme. De quel droit en effet faisons-nous preuve d’une telle violence envers les animaux? En les tuant (de façon horrible souvent), nous devenons tout simplement des meurtriers, en les faisant souffrir les pires bourreaux qui soient.

Dernière forme de maltraitance: la maltraitance institutionnelle. Celle des refuges et des fourrières pourtant censés protéger les animaux. Cette maltraitance peut être le résultat de contraintes matérielles (ce qui, encore une fois, n’excuse rien). Ainsi, hélas, certains animaux sont-ils encore trop souvent enfermés dans d’étroites cages métalliques, n’en sortant qu’exceptionnellement pour de courtes promenades, ce qui autorise ici à parler de véritable incarcération.

Il faut savoir que de surcroît cette détention peut être de longue durée. Quelque 300 chiens et chats seraient enfermés depuis au moins 5 ans, parfois depuis 12 ou 13 ans dans ces conditions éprouvantes.

D’autres, parce qu’ils sont trop vieux ou n’ont pas la bonne couleur (la couleur noire reste rejetée par les adoptants), ou n’appartiennent pas à la bonne race, peuvent passer leur vie entière en refuge. Mais, et le fait est ici plus grave encore, il arrive que la maltraitance institutionnelle soit choisie, que des animaux soient par exemple sciemment « punis » parce qu’ils ont fait des « bêtises » (ils ont souillés leur cage par exemple), que d’autres soient « mis à mort » parce qu’ils ne plaisent pas à tel ou tel responsable de refuge.

Ainsi, dans une région et un refuge de France que nous ne nommerons pas, parce qu’une enquête est en cours, les molosses sont-ils systématiquement promis à la mort et des chatons délibérément affamés.

Résumons. La cruauté envers les animaux d’élevage ou de compagnie, tous animaux domestiques, est une ignominie, une barbarie. Comment les hommes peuvent-ils encore se targuer d’humanisme et de sensibilité quand, sans scrupules, ils torturent et tuent quotidiennement d’autres êtres vivants? Alors ne faut-il pas faire cesser au plus vite ces « crimes contre l’animalité »?

Coup de force de Cécile Duflot à EELV pour les présidentielles

C’est une information, qui est encore typique d’Europe Ecologie Les Verts, dans la mesure où ce qu’il ressort c’est le carriérisme, l’opportunisme, etc.

On ne sera pas étonné de retrouver Cécile Duflot. Nous mentionnons toujours à son sujet son départ en train devant les journalistes pour le sommet de Copenhague, suivi d’un retour discret en avion le lendemain même pour être au journal  télévisé de 13h.

Sachant qu’il faut quinze heures de train pour aller à Copenhague, que l’avion met deux heures, elle n’est restée que symboliquement dans cette ville, au nom de sa carrière…

D’ailleurs, elle veut être la dirigeante et elle a organisé un petit coup de force pour être la candidate aux élections présidentielles de 2017.

On vient d’apprendre il y a deux jours que Nicolas Hulot ne serait pas candidat, ne se considérant pas comme l’homme providentiel. Cécile Duflot considère alors que c’est le bon moment et dans la foulée, elle a envoyé un très long message interne, révélé par Europe 1.

Cette lettre est un coup de force, car elle dit qu’elle veut être nommée candidate sans qu’il y ait de primaires à l’intérieur d’EELV et qu’elle ne serait de toutes façons pas présente au conseil fédéral d’EELV à Nantes, en raison d’un mariage…

Elle se pose en personne égocentrique : « c’est une démarche personnelle qui n’engage pas EELV », c’est-à-dire qu’EELV n’a qu’à suivre, son avis ne comptant pas…

Elle a même créé un site, jesignepourlecologie.fr, totalement vide à part pour donner son email et l’adresse d’élus susceptibles de sympathiser…

Pas de contenu écologiste, pas de réflexion, mais le coup de force électoral et institutionnel jusqu’au bout!

Normalement, si EELV était une structure normale, Cécile Duflot se ferait expulser… Mais à EELV, même la dirigeante  Emmanuelle Cosse trahit pour être ministre de François Hollande, comme tout récemment (elle va d’ailleurs rejoindre Ecologistes!, qui va devenir « Parti écologiste » et s’insérer dans le projet de réélection de François Hollande).

EELV a l’habitude des coups de force, des trahisons : son projet est par nature d’ailleurs carriériste, bobo, vide de contenu, n’ayant comme programme qu’une modernisation de l’économie en mode développement durable. Quant à Cécile Duflot, elle avait déjà fait un petit coup de force similaire avec une lettre ouverte l’année dernière.

Voici la lettre interne de Cécile Duflot. Cela ne sert à rien de le préciser, mais évidemment, on n’y trouve aucunement les termes « Nature » et « animaux »…

Cher toutes et tous,

Comme la vie est pleine d’imprévu, j’avais prévu d’envoyer un message ressemblant à celui ci-dessous mardi soir. L’annonce de Nicolas Hulot en a changé substantiellement la teneur. Je ne serai pas au conseil fédéral demain et après demain, cela fait un moment que j’ai pris du champ à l’égard du fonctionnement interne du parti certes, mais il se trouve en plus que ce WE ma filleule se marie, à Briare, qui n’est pas tout près de Nantes… Je reprends donc une part de ce message pour répondre à quelques questions posées en réponse à mon message initial à propos du site www.jesignepourlecologie.fr.

Vous m’en pardonnerez j’espère la longueur mais je voulais été exhaustive, n’ayant pas l’intention d’en rajouter ensuite sur ce sujet. Lundi il y a à l’ordre du jour une PPL des républicains sur CIGEO et l’enfouissement à Bure (qui fait écho à la mobilisation actuelle de nos copains sur le terrain) et plein d’autres sujets sur lesquels se mobiliser utilement.

De prime abord je crois qu’on peut ne pas me prendre en défaut de loyauté à l’égard du parti depuis…. toujours…. Je m’astreins même à ne jamais dire de mots désagréables à l’égard des autres membres de celui-ci. Il se trouve néanmoins que je suis à un moment de vérité à l’égard de ce collectif auquel je tiens mais dont parfois l’intégration de contraintes infinies et l’incapacité à gérer ses propres contradictions au mieux le paralyse au pire le ridiculise.

Si j’ai pris l’initiative de créer le site www.jesignepourlecologie.fr c’est pour une raison principale : je pense qu’il nous faut réfléchir et agir pas uniquement dans le cadre du parti, que nous avons besoin d’air et de renouvellement. Il y a une appétence pour la politique et l’engagement – nuit debout l’a montré – dans le même temps qu’il y a de la méfiance vis à vis des organisations actuelles. Mais il y a aussi une contradiction difficile à dépasser : penser hors des cadres habituels tout en reconnaissant l’appui nécessaire que peut être une formation qui a patiemment sédimenté travail et connaissance depuis 30 ans.

Alors bien sur j’entends les reproches de certains sur la dimension « personnelle » de cette démarche (elle est d’ailleurs en fait celle d’une équipe composée de membres d’EELV et de gens qui ne viennent d’aucun parti) mais pour une fois, dégagée complètement de toute responsabilité interne ou collective je m’autorise à dire que c’est assez curieux de reprocher de ne pas respecter une démarche du mouvement alors même que l’idée est justement de dépasser le fonctionnement partidaire classique.

Il y a 5, 10 et 15 ans (en 1995 je n’étais pas là) nous avions déjà à cette date désigné un/e candidate… (Oui il y a 15 ans nous en avions ensuite changé et il y a 10 ans nous organisions un nouveau vote…) là le parti n’a même pas commencé d’étudier le sujet. J’en comprends les raisons, le congres, la fatigue, l’été etc mais en fait parmi mes quelques allergies figure celle relative à  » on ne fait rien mais on veut que personne ne fasse rien non plus, non mais » ;)

Par ailleurs je note qu’il y a eu ces derniers mois nombre d’initiatives prises par tel ou telle y compris sur la présidentielle qui n’ont pas suscité débat. Je me suis donc interrogée sur le fait de bénéficier d’un traitement spécifique ;) est-ce que parce que je l’ai prise en mon nom – je n’ai aucune autre qualité pour le faire – mais sans ma photo et sans annoncer ma propre candidature ? Juste au passage vous connaissez beaucoup de personnes qui prennent la peine de monter un site et une organisation en disant que cela pourrait être mis à disposition d’autres… ?

On peut ne pas partager ma démarche, mais on peut aussi écouter mes arguments : apprendre de nos erreurs et échecs, renouer avec l’ouverture et le dépassement, mettre au cœur du sujet un projet et un méthode de travail sur une campagne si particulière, être très très conscient de la dureté et de la fragilité du moment politique.

Donc oui je revendique et j’assume, c’est une démarche personnelle qui n’engage pas EELV. Le parti peut parfaitement faire tout autrement ou même rien du tout. Je n’engage que moi mais quand je choisis de m’engager je le fais. En assumant et avec franchise.

Je pense que nous pouvons faire une campagne ambitieuse et créatrice, avec davantage d’ampleur, de stratégie et d’organisation et que ceux qui disent « a quoi ça sert de faire 2% » sont peu confiants en nous même. Si pour une fois nous engageons les choses différemment en intégrant les règles de cette campagne spécifique mais en hackant le principe même de l’élection nous pouvons franchir des paliers.

Je pourrais continuer sur les piliers à retenir, la mise en lumière de celles et ceux qui porteurs sur le terrain de réalisations qui marchent peuvent éclairer différemment une campagne. Je l’ai dit j’ai réfléchi et travaillé. Ça ne vaut pas blanc seing mais ça ne mérite pas d’être balayé non plus au motif que ce n’est pas une démarche collective quand personne ne l’a voulue jusqu’alors.

On m’opposera que « oui mais tu fais un mauvais score dans les sondages » c’est vrai mais ça ne garantit rien sur l’issue : ni l’échec (Melenchon est passé de 3 à 12) ni le succès (en 2007 nous sommes passés de 3 à 1,5)

Je suis donc très lucide sur la prise de risque (et certains de mes vrais amis me conseillent très sincèrement de me mettre « au chaud » en me concentrant sur l’élection législative et en ne prenant pas ce risque d’une campagne très difficile) mais je crois que ce serait une faute politique pour l’écologie que de ne pas affronter cette élection – avec tous ces défauts et tout ce que nous lui reprochons – dans ce moment politique fiévreux où cette troisième voix (je revendique de donner une nouvelle signification à cette expression) entre l’accompagnement-renoncement et la crispation sur la défense du monde d’avant.

A cet instant j’expliquais qu’une raison à notre surplace est était bien sur d’attendre la décision de Nicolas (personne ne lui faisant reproche de ne pas se plier au fonctionnement d’EELV…) mais qu’un des risques était de se retrouver le bec dans l’eau s’il décidait tardivement et je crois que c’aurait été une erreur. Ce n’est pas un secret j’avais dit dès le mois d’octobre ma position quant à sa candidature, je l’ai confirmé devant le bureau exécutif : s’il se lançait je le soutiendrais immédiatement.

Ce ne sera donc pas le cas. Il explique dans son message avec des mots précis la dimension personnelle que revait ce choix.

Je peux parfaitement le comprendre, mi-août 2010 je disais cela : « Quand je me regarde dans la glace le matin, puisque c’est là, paraît-il, que ça se passe, je me dis que j’en ai peur. La présidentielle, c’est une tuerie. J’ai toujours dit ma réticence personnelle. Personne ne le croit, puisque tous les politiques, paraît-il, ne rêvent que de ça. Mais ça n’a jamais fait partie de mes plans de carrière d’être candidate en 2012 (…) On peut être un peu lucide sur soi-même. Aujourd’hui, je pense que je n’ai pas les épaules suffisantes pour porter seule une telle charge ».

Je le pensais évidemment (et je n’ai pas oublié qu’à l’époque on m’avait fait reproche d’exposer de la faiblesse… ce caractère si féminin….) mais quelques jours avant, Eva Joly dans Libération annonçait qu’elle serait candidate. Je connaissais toutes les qualités d’Eva mais aussi la volonté de certains de pousser sa candidature pour éviter la mienne et… je ne voulais absolument pas de bagarre publique, je me suis donc effacée sans sourciller pour donner à nos journées d’été une image de rassemblement. Cela ne fut même pas suffisant puisque le feu fut du coup ouvert sur d’autres sujets mais c’est une autre histoire ;)

J’ai parlé et écrit sur la maladie de la minorisation qui est la notre, celle qui consiste parfois à se mettre nous même les boulets aux pieds qui nous empêchent d’avancer mais aussi sur notre faible capacité à l’anticipation et au long terme dans notre fonctionnement alors même qu’écologistes ce devrait être notre obsession.

J’ai donc pris aussi pour moi cette critique et depuis un an, sans en faire mystère, je me suis préparée. Comme je n’ai toujours pas cette obsession personnelle de la candidature, le meilleur moyen d’y remédier était le travail – fond, forme, identification des points de faiblesses comme des marqueurs utiles, rencontres nombreuses, etc etc. Pour ce qui est des attaques personnelles, déstabilisations et menaces – auxquelles je sais que l’exercice expose et qu’il faut anticiper – j’ai aussi bénéficié d’un entraînement particulier – même si fort peu agréable – ces derniers mois ;)

J’ai été reçue par le bureau exécutif jeudi dernier. J’ai expliqué motifs et sens de ma démarche, j’ai expliqué aussi en quoi, participante à une de ces précédentes désignations et co-organisatrice de deux, j’en connaissais par cœur la dimension fratricide et plombante. J’ai également dit que je ne pensais pas qu’il était une bonne idée qu’EELV « désigne » un candidat mais plutôt qu’il soutienne une candidature qui dépasse notre cadre de parti. j’ai compris que le BE allait proposer une méthode, je sais que le CF se prononcera donc ce WE.

Quand à la question de ma participation à une primaire interne, je réserve ma réponse et ce message n’est donc clairement pas une déclaration de candidature. En effet je ne peux pas à la fois faire le constat que cette méthode nous a toujours porté tort et dire qu’évidemment j’y participerai…

Je connais la règle, elle n’a souffert aucune exception : une primaire pousse les candidats à dire du mal des autres et encore davantage les candidats les moins connus à taper sur les plus connus pour – notamment – que leur nom figure dans le journal. Je crois que cet exercice abime tout le monde et tout particulièrement le/la candidat/e qui est finalement désigné/e et qu’ainsi il ou elle commence sa campagne dans les plus mauvaises conditions. J’ai d’ailleurs parlé plusieurs fois avec Noël de cette question en lui disant que je ne voulais pas davantage d’affrontement avec lui… Il a dit hier dans sud ouest qu’il ne serait pas candidat lui non plus en disant qu’il n’a « pas envie d’entrer dans une bataille de primaires des écologistes »

C’est d’ailleurs pour cela que j’aurais trouvé idiot un affrontement Duflot/Hulot et que j’ai dit depuis octobre que je le soutiendrai unilatéralement. C’est la même logique qui m’avait conduite je l’ai rappelé à annoncer des août 2010 que je ne serai pas candidate, lucide sur la volonté de certains d’organiser avec Eva Joly une confrontation que je jugeais inutile. Elle aura finalement lieu avec Nicolas Hulot (et messieurs Lhomme et Stoll) chacun se souvient de sa conclusion……..

Je ne crois pas du tout au « quitte à faire n’importe quoi faisons le avec n’importe qui » je pense même qu’en faisant ça on est un allié de ceux qui aiment voir l’écologie faible et caricature d’elle-même. Je crois au contraire que le sérieux et le travail – sans se prendre au sérieux – sont un devoir à l’égard de nous-même et que nous ne pouvons pas nous satisfaire de préparer l’échéance présidentielle à la dernière minute et dans des conditions qui ne nous permettent pas de déployer une campagne avec efficacité.

C’est la raison pour laquelle j’ai dit que j’étais prête – en ayant bien conscience des risques et des difficultés mais aussi avec la volonté ferme d’emmener une telle campagne vers des résultats ambitieux, voilà pourquoi je travaille depuis plus d’un an et que je continue donc d’avancer sans hésitation mais en toute transparence et avec respect des uns et des autres.

Je regarderai donc avec attention ce que décidera le mouvement et prendrai une décision ensuite. Il est évident que je refuserai d’être le pushing-ball d’une nouvelle mécanique infernale – j’ai bien noté qu’il y avait déjà 5 autres candidats potentiels… – , tout comme je ne serai pas candidate contre le parti. Mais le prix de tant d’annees de loyauté c’est la liberté de dire ce que je crois être juste.

Revivre la période du début milieu des années 2000 serait au-dessus de mes forces et même, à mes yeux, une grave erreur. Alors que nous pouvons faire tant et mieux, que nos idées ont tellement progressé et qu’est venu le temps de franchir un palier et de ne plus se penser minoritaire. Je crois que c’est possible, chacun est un maillon de cette histoire. J’en suis un, avec des responsabilités particulières, que j’ai prises avec humilité en ce qui me concerne mais je ne suis pas la seule. Chacune et chacun d’entre vous l’est aussi.

Bien amicalement à toutes et tous, et à Lorient pour celles et ceux qui y seront.

Cécile

PS ce message est diffusable sur les listes internes uniquement.

Euro 2016 : + 20 % d’admissions aux urgences à cause de l’alcool

Comme la France a gagné en demi-finale, on va avoir droit jusqu’au bout à un festival de nationalisme light, de beauferie et d’alcool qui coule à flots.

Comme la mairie de Paris, qui est de gauche, héberge des fanzones, la droite en profite pour essayer de trouver des reproches et justement le magazine en ligne Atlantico en profite pour tenter de charger la mairie.

On y apprend des choses très intéressantes, malheureusement :

+20% d’admissions aux urgences à cause de l’alcool : quand l’État paye au prix fort les dérogations à la loi Evin accordées aux sponsors de l’Euro 2016

L’adjoint à la maire de Paris chargé de la santé dénonce une décision hypocrite de l’État qui, par la voix de ses préfets, a autorisé le sponsoring des « fan zones », ces espaces qui permettent de suivre sur grand écran les retransmissions de match de l’Euro 2016, par une marque de bière, et la RATP à recouvrir entièrement ses arrêts de métro par de la publicité pour de l’alcool.

C’est clair que c’est un scandale et le magazine en profite pour poser quelques questions au docteur Bernard Jomier, adjoint à la Maire de Paris Chargé de la santé, du handicap et des relations avec l’AP-HP.

Ses propos sont très offensifs, c’est le moins qu’on puisse dire :

« C’est plus qu’une hypocrisie d’Etat.

C’est un détournement pur et simple de l’esprit de la loi Evin, dont le contenu avait déjà été détricoté en 2015 par les députés, de droite comme de gauche, en vue d’événements importants tels que l’Euro 2016.

Même Jean-Louis Debré, qui vient de quitter le Conseil constitutionnel, s’est ému de cet étalage publicitaire, qui n’obéit pas aux intérêts de santé publique mais aux intérêts économiques des producteurs d’alcool, qui ont des lobbys très puissants.

L’Etat laisse délibérément l’UEFA détourner l’interdiction de consommation d’alcool dans les stades pour en faire la publicité et la promotion dans les « fan zones », et la RATP recouvrir entièrement ses arrêts de métro par de la publicité pour de l’alcool, qui fait quand même partie des trois premiers problèmes santé publique aujourd’hui en France, avec la pollution de l’air et le tabac.

La présidente de la RATP, que j’ai contactée pour tirer la sonnette d’alarme, m’a dit qu’elle appellerait désormais la régie Métrobus à faire preuve d’une « grande vigilance », mais on n’en voit pas la couleur.

Idem pour l’UEFA, qui n’a pas daigné mettre un centime dans les spots vidéos de prévention contre l’alcool que nous avons montés en vue de l’Euro 2016.

Depuis le début de l’Euro 2016, on constate une hausse de 15 à 20% des passages aux urgences liés à l’alcool. Et ce ne sont ni les brasseurs, ni l’UEFA qui vont payer la facture, mais bien l’Etat.

Ce genre de campagne publicitaire renforce par ailleurs le lien inscrit dans les mentalités entre alcool, événement sportif et jeunesse. Or, le but initial de la loi Evin était justement de briser ces associations d’idées. (…)

Le grand gagnant de l’Euro 2016 ne sera ni l’Allemagne, ni la France ou le Portugal, mais bien les producteurs d’alcool. Cette compétition aura au moins eu le mérite de mettre en évidence qu’une fois encore, la santé publique n’est qu’une variable d’ajustement aux yeux de députés français totalement irresponsables. »

Tout cela est indéniablement vrai. La catastrophe est vraiment totale : l’euro 2016 a été une brique de plus dans la muraille capitaliste associant fête, alcool, grand spectacle et grandes entreprises.

Il est impressionnant de voir l’engouement populiste que cela a entraîné dans cette perspective, y compris d’ailleurs chez les femmes, qui se sont clairement forcées parfois à participer en faisant semblant de s’intéresser, en buvant, etc.

C’est un phénomène vraiment frappant qui montre à quel point « l’association d’idées » dont il est parlé est clairement du terrorisme moral et culturel.

Le docteur Bernard Jomier est par contre bien hypocrite : d’abord, parce qu’il n’assume pas son combat de manière tranchée. Il y a des coupables : qu’ils donnent des noms!

Ensuite, parce que tout le monde sait qu’au café, la bière et le vin coûtent moins chez qu’un jus de fruit loin d’être bon le plus souvent…

Enfin, parce que la droite est hypocrite : elle est elle-même libérale-libertaire au niveau individuel. Aujourd’hui, elle prétend être contre le cannabis, par exemple, demain on sait qu’elle acceptera cela, business oblige!

Ce commentaire sur Atlantico, à la suite des propos du docteur Bernard Jomier, sont exemplaires, avec cette ironie impertinente du beauf prétend défendre son pré carré, à savoir avoir le droit de « faire ce qu’il veut comme il veut »…

Effectivement, il s’agit d’un problème grave : les supporters de foot qui d’ordinaire ne boivent jamais d’alcool ont décidé de s’enivrer à la vue des publicités affichées dans les « fan zones ». Nul doute qu’en leur absence, ils auraient bu de l’eau. Par ailleurs, merci à l’infirmière en chef de la mairie de Paris de s’occuper de ce que nous buvons. Nous sommes trop jeunes pour en juger par nous-mêmes. La grande infantilisation de la population est en marche, accélérée d’ailleurs depuis l’élection de tout-mou. Évidemment, Madame Hidalgo n’entend pas se laisser distancer dans cette course au crétinisme moralisateur. Et vous Monsieur Jomier, est-ce que vous mangez bien vos 5 fruits et légumes par jour ?

Au nom du refus de l’infantilisation et du totalitarisme, au nom du relativisme et de la liberté, les entreprises vendent tout et n’importe quoi à des gens heureux d’être aliénés…

SOS de plusieurs refuges à l’occasion de l’été

Comme on le sait, il y a chaque été des pics d’abandon. Voici un appel de la Fondation 30 millions d’amis pour certains de ses refuges.

Daisy, Batman, Fripon, Maki, Lovely, Isabella, Hadès ou encore Marjo… ces petits chatons sont dans des refuges et attendent une famille d’adoption.

En effet, à cette période de l’année, de nombreuses chattes sont abandonnées pleines ou avec de jeunes chatons. Les refuges ont donc lancé un SOS à la Fondation 30 Millions d’Amis pour faire adopter au plus vite ces matous afin qu’ils grandissent dans la chaleur d’un foyer aimant !

Des places ainsi libérées dans les refuges qui permettront d’autres laissés-pour-compte de la saison estivale.

Si vous avez envie de connaître la joie d’adopter un chaton, c’est le moment de vous rendre dans les refuges soutenus par la Fondation 30 Millions d’Amis !

APPEL À L’AIDE

Les 250 refuges soutenus par la Fondation 30 Millions d’Amis recueillent régulièrement des portées de chatons. Plusieurs d’entre eux, notamment le refuge de la Tuilerie (77), les Chats du Quercy (82), Ker Kaz’h – le village des chats (56), l’Ecole du Chat de Quiberon (56), leRegroupement des Chats Perdus à Yerres (91), les Chats Libres de Colomiers (31) ou encorePatacha (14), doivent absolument faire adopter ces petites boules de poils.

N’hésitez pas à visiter ces centres et les refuges proches de chez vous pour rencontrer directement leurs petits pensionnaires. N’oubliez pas, les plus âgés aussi ont droit à leur chance : ne passez pas sans les voir !