PETA et sa pochette « en façon poulain à imprimé léopard »

Le 11 octobre 2017, Gucci a expliqué arrêter l’utilisation de fourrures pour ses défilés. Victoire ! disaient de nombreuses associations comme PETA. Mais si l’on va sur le site de Gucci et qu’on tape fourrure, on trouve 147 réponses.

Dont par exemple des pantoufles, comme ici mises en avant par un joueur de football du club de Manchester United. On devine ici tout le degré d’inculture, de nullité intellectuelle, de libéralisme moral, bref de décadence… A l’indécence s’ajoute l’ignoble.

Et on en déduit aussi que l’annonce de Gucci ne concernait que les défilés… et que par conséquent, toutes les associations qui criaient victoire se moquent bien du monde. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

La marque The Kooples est ainsi à la mode dans les couches supérieures de la société, comme sorte de terrain d’entrée du haut de gamme. Un « pantalon en cuir d’agneau » coûte 700 euros, énorme pour nous, peu cher pour d’autres.

Rien d’étonnant donc à ce que cette marque ne fasse pas de fourrure, car celle-ci relève des marques justement un plus chères pour le coup. Et quoi de plus intéressant pour The Kooples de faire passer cela pour quelque chose de résolument engagé ?

C’est là évidemment qu’une association aussi insipide que PETA entre en jeu, avec un « collab » – le nec plus ultra des marques en ce moment – avec The Kooples, annoncé hier.

Conçue dans le style glamour et rock de la marque, la pochette est en imprimé léopard, fabriquée en similicuir façon poulain et dotée d’un lien en similicuir noir pour être à portée de main. Elle est certifiée du logo « PETA-Approved Vegan » de l’association – qui certifie que l’article ne contient aucune matière d’origine animale. Quoi de plus romantique que la compassion ?

Et ainsi :

« Nous sommes heureux de nous associer à The Kooples pour cette création sans matière animale », déclare Isabelle Goetz, porte-parole de PETA France. « Cette superbe pochette 100 % végane prouve que la compassion est en train de devenir LA tendance. »

Un produit… « similicuir façon poulain » pour prétendre combattre la fourrure ou le cuir, quelle absurdité. C’est comme lorsque l’ex-dirigeant de l’association Droit des animaux, ayant profité de son élan pour ouvrir uns magasin et faire 3,3 millions de chiffre d’affaires, expliquait récemment :

« Personnellement, j’aime le goût de la viande. Si elle poussait dans les arbres, j’en mangerais ! »

Le goût de la viande, l’aspect de la fourrure ou du cuir… quelle horreur. Quelle aberration.

Pour en revenir à la « collab » The Kooples X Peta, l’entreprise donne son avis sur son site, en présentant la pochette (qui coûte 45 euros, à titre indicatif).

L’AVIS DU CRÉATEUR

The Kooples affirme son engagement auprès de PETA en faveur de la cause animale et réconcilie mode et éthique. Cette pochette en cuir synthétique, dont les bénéfices seront entièrement reversés à l’association, est un accessoire au caractère unique. Réalisée en façon poulain à imprimé léopard pour ne rien perdre du style glamour et rock de notre Maison elle est dotée d’un lien en similicuir noir pour être à portée de main. Cette pochette alliant les signatures PETA et The Kooples dispose d’une étiquette « Vegan Approved », un label certifié, illustre la volonté de promouvoir des pratiques et produits plus respectueux pour une allure tendance ultra-féminine garantie sans culpabilité.

The Kooples, éthique ? The Kooples, en faveur de la cause animale ? Une pochette vegan « en façon poulain à imprimé léopard » ? On est ici dans l’ignominie la plus grande.

Surtout quand on voit le réel arrière-plan historique. Même si The Kooples a arrêté la fourrure à la grande joie de PETA, la production de fourrure est, bien évidemment, en croissance exponentielle. Si l’exploitation animale en général connaît une telle croissance, il n’y aucune raison que la fourrure ne connaisse pas la même chose.

Entre 2010 et 2015, le chiffre d’affaires du marché de la fourrure a été multipliée par trois, passant à plus de 40 milliards de dollars.

Cela va à l’encontre, bien entendu, des thèses de ceux et celles qui se cachent derrière des petits progrès particuliers pour prétendre que tout changerait, alors que tout empire. Ces gens sont, en pratique, les aides de l’exploitation animale, en masquant la gravité de la réalité.

Il est vrai aussi qu’il est important de suivre à la trace l’évolution de la production, qui change selon les périodes. Par exemple, en 1939 la Norvège était le principal producteur de fourrure, avec 20 000 fermes. Maintenant, elle va fermer ses dernières fermes d’ici 2025, car ses quelques pour cents du marché mondial ne tiennent plus la route face aux autres pays.

Ceux-ci, en Europe, sont la Finlande, le Danemark, les pays baltes, la Pologne. Avec une inévitable modernisation : si un renard argenté fait normalement 3,5 kilos, dans les fermes finlandaises il en fait 20. Une folie criminelle.

Et chaque année, il y a 10 % d’animaux en plus dans les fermes. La Chine, qui produit cette fourrure pour autour de 75 %, le fait dans des conditions atroces.

Il y a la France aussi, avec 13 fermes, où 100 000 visons sont tués chaque année. Il y a aussi les entreprises qui utilisent la fourrure. Si l’entreprise canadienne Canada Goose, connue pour ses doudounes, a un chiffre d’affaires d’à peu près 300 millions d’euros, l’entreprise française Moncler qui est dans le même créneau a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Il est très chic de porter des éléments avec de la fourrure. De toutes façons, si chacun fait ce qu’il veut, alors personne ne peut juger. Récemment, le chanteur Keen’V, à l’occasion d’une vidéo en Laponie pour une de ses chansons de variété, se faisait critiquer pour son manteau de fourrure, et une des réponses disant que chacun fait ce qu’il veut (ou ce qu’il peut) en dit long.

On pourrait aimer les animaux et porter de la fourrure : tout est une question de choix !

Le chanteur a répondu de son côté :

J’espère que vu l’amour que je porte aux animaux tu sais que c’est une fausse :)

Mais dans la vidéo, on dirait une vraie et de toutes façons, avoir une fausse qui ressemble à une vraie, c’est promouvoir la vraie.

Cela montre l’irrationalisme de tout cela, la quête de l’ego qui prend comme prétexte une cause restreinte au lieu d’assumer réellement l’ensemble de la question. Entre infantilisme et ego, l’exploitation animale se renforce…

Le décalage entre l’humanité et l’époque qu’elle vit est immense. Il faut le combler!

L’utilisation de singes pour les tests diesel de Volkswagen

L’expérimentation animale a une fonction qui se veut scientifique, mais en pratique c’est surtout un moyen de se dédouaner de toute responsabilité, de regarder « en général » les risques, le tout avec des tests à l’infini, sans partage d’informations.

C’est un crime moralement inacceptable de toutes façons, même si cela servait à quelque chose : tel doit être le point de vue de quiconque est pour la libération animale.

Si ici nous parlons de l’escroquerie que cela représente, cela ne change rien au fait que même si cela n’en était pas une, ce serait inacceptable.

L’histoire est donc la suivante : un laboratoire américain d’Albuquerque, le Lovelace Respiratory Research Institute avec Jake McDonald comme responsable de l’expérience, a enfermé en 2014 des singes dans un endroit, afin de leur faire inhaler plusieurs heures le diesel d’une Volkswagen Beetle, ainsi que d’un pickup de Ford de 1999.

10 macaques crabiers ont été la victime de cette fraude scientifique.

En effet, c‘est la marque Volskwagen qui, évidemment, a payé cette expérience. Le but était de « montrer » dans les faits que la nouvelle Volkswagen ne polluait pratiquement pas, et pour ce faire la Beetle a été paramétrée également pour produire bien moins de diesel qu’en réalité sur une route en roulant.

Volkswagen a d’ailleurs généralisé cette démarche de trafiquer les programmes de gestion pour que lors des tests, les voitures polluent moins.

Cela a provoqué un « dieselgate » qui est un scandale énorme, les Etats-Unis ont fait un procès à Volkswagen et réclament une vingtaine de milliards de dollars. C’est dans le cadre de ce procès que l’information sur cette expérience sordide vient de ressortir.

L’institut ayant servi d’intermédiaire pour financer celle-ci, l’European Research Group on Environment and Health in the Transport Sector, s’est d’ailleurs évaporé juste après le fait que le « dieselgate  » ait été rendu public.

Cet institut menait tout un travail de fond. Il avait tenté en 2012 de s’opposer « scientifiquement » à l’Organisation Mondiale de la Santé qui entendait classer le diesel comme cancérigène. L’institut a également remis en cause le fait de chasser les diesels des villes, que le niveau de diesel dans la ville de Barcelone était trop haut, etc.

Daimler et BMW finançaient d’ailleurs également cet institut, dont on a compris le rôle : servir au lobbying pro-diesel.

Et les tests sont de même nature que ceux fabriqués par les producteurs de cigarettes, qui faisaient fumer des chiens pour « prouver » que la cigarette n’était pas nocive.

Ils sont de la propagande, sans aucun autre sens… à part, bien sûr, la souffrance et la mise au mort pour les singes utilisés.

Notre-Dame-des-Landes : le triptyque rustique – petite propriété – petite exploitation animale

Nous sommes quelques jours après la décision gouvernementale d’abandonner le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Déjà il faut se réjouir de la protection de la Nature là-bas.

L’aspect principal reste pour nous la vie sauvage, et le fait qu’une partie d’entre elle puisse être préservée est essentiel. Même s’il faut être prudent pour l’avenir, d’autant plus que selon les propres lois de l’Etat français, le projet lui-même aurait dû être impossible en raison de la protection des zones humides…

Mais il faut également voir ce qu’il ressort de cette lutte à Notre-Dame-des-Landes, qui a eu beaucoup d’aspects. Ici il s’agit également voir si nous avons raison de tout d’abord saluer grosso modo le mouvement zadiste, pour ensuite le dénoncer comme s’étant retourné en son contraire.

Nous avions en effet constaté que loin de l’initiative écologiste du début, la ZAD s’est vite retrouvée comme un bastion des partisans de l’individualisme forcené, de la petite propriété et de la petite exploitation animale.

Il y a eu quelques végans pour servir de caution à la ZAD, tant sur place qu’en général, mais c’est absurde car les zadistes se sont toujours positionnés radicalement comme non végan, et donc comme anti-vegan, puisque la petite exploitation animale est leur valeur absolue.

Ces gens sont des réactionnaires, ils veulent réagir contre le monde moderne, ils veulent le passé. Le prochain rassemblement sur la ZAD, le 10 février 2018, confirme même la validité de notre critique rien que par son titre : « enracinons l’avenir ».

C’est là du pétainisme et l’utilisation du terme « s’enraciner » est un exemple pathétique de plus. Un tel vocabulaire relève exclusivement de l’extrême-droite à la française, avec le fameux « la terre, elle, ne ment pas » de Pétain, la terre comme « recours » comme il le dit dans son fameux discours.

Le communiqué de l’association ACIPA au sujet du rassemblement de février développe d’ailleurs tout l’argumentaire mystique du triptyque rustique – petite propriété – petite exploitation animale :

« Depuis des décennies, les 1650 ha de la zad sont menacés par un projet d’aéroport climaticide, destructeur de terres nourricières, de zone humides et de liens sociaux.

En lieu et place de ce projet, des paysan.ne.s résistant.e.s ont continué de vivre  sur leurs terres et de nouveaux.elles habitant.e.s sont arrivé.e.s dans les 10 dernières années. Il s’invente sur la zad des formes de vie, d’habitats et d’agriculture fondées sur le partage, la rencontre, le soin du vivant et des biens communs. »

Le soin du vivant, c’est en effet la petite exploitation animale ; les biens communs servent ici de justification au maintien des biens qui ne le sont justement pas, communs ! Les paysans, sur « leurs » terres, voilà le rêve de certains en 2018, alors que nous avons besoin d’une humanité unifiée à l’échelle mondiale pour protéger la planète…

Certains ont d’ailleurs été surpris que le gouvernement n’ait pas décidé de déloger les zadistes. Mais pourquoi serait-il si pressé ? Cela ne dérange personne et cela fait genre la seule opposition consiste en des gens voulant vivre comme il y a cinquante ou cent ans.

Et rappelons que non loin à Nantes les anarchistes cassent régulièrement des choses au centre-ville lors de manifestations. Sans que cela ne change rien, à part permettre au gouvernement d’avoir l’air « démocratique ».

Les zadistes comptent par conséquent continuer tranquillement leur démarche, comme le dit le communiqué de « victoire » :

« Dans le futur, ce territoire doit pouvoir rester un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole. »

On ne peut pas faire moins révolutionnaire : c’est vraiment l’éloge du repli sur un petit terrain, pour une « expérimentation ». Rien à voir avec l’urgence dont on a besoin !

Et comme le dit le texte commun de l’assemblée du mouvement du 18 janvier 2018, il y en a pour des années à négocier avec l’État, se mettre d’accord sur ce qui va être fait, etc.

Avec l’abandon de l’aéroport à Notre Dame de Landes nous vivons un moment important pour notre devenir commun.

Tandis que l’avenir de ce territoire fait l’objet de fantasmes médiatiques ici nous nous emparons de notre avenir et l’ensemble du mouvement avance concrètement sur sa construction.

Nous nous appuyons sur 10 ans de pratiques communes, assemblées, réunions, activités agricoles, vie quotidienne, organisation d’évènements etc… Nous avons construit une recherche du consensus qui est à la base de notre fonctionnement. Notre travail de réflexion et d’échange a abouti en 2015 à un accord en 6 points. Ils sont ce que nous défendons collectivement aujourd’hui.

Depuis plusieurs mois l’assemblée des usages nous permet de nous organiser sur différents thèmes :
Les hypothèses sur l’avenir qui explorent les formes juridiques possibles pour ce territoire.
Le foncier : ses usages, son partage, son statut
La gestion des conflits tant internes qu’avec l’extérieur (communes proches, organismes officiels etc…)
L’habitat, l’agriculture, la voirie, les communs que nous gérons

Il faudra de longs débats et un travail soutenu pour arriver à une formulation détaillée de notre projet, et nous aurons besoin de temps pour en trouver les formules de mise en place.

L’assemblée du mouvement du 18 janvier 2018

On pourrait se demander si, à la limite, tout cela n’est pas un grand gâchis. Sans doute que non. Tout comme le véganisme devait forcément connaître une décadence et un échec avec L214, l’écologie devait s’effondrer avec Europe Ecologie Les Verts et les zadistes.

Trop d’intellectuels liés aux universités, trop de gens de classes sociales supérieures, pas assez de contenu, pas d’engagement sur le long terme à part le plus souvent de carriéristes et d’opportunistes cherchant un moyen à s’intégrer dans les institutions d’une manière ou d’une autre…

Aujourd’hui, ni l’écologie ni le véganisme ne menacent l’équilibre des idées, la neutralité sociale la plus complète. Pourtant, il faut renverser l’exploitation animale et bloquer la destruction de la planète ; le décalage est énorme entre ce qu’il y a et ce qu’il faudrait.

Mais ce n’est qu’un début et les choses n’en resteront bien entendu pas là. La contradiction n’a été que repoussée… Pour s’exprimer d’autant plus violemment après.

Tribune pro-GPA et anti-Nature dans Le Monde

« On ne peut plus ignorer les enfants nés par GPA », tel est le titre d’une tribune publiée dans Le Monde et visant à exiger la reconnaissance des mères porteuses en prétextant le fait accompli.

C’est la même technique que pour le cannabis : on laisse le capitalisme conquérir une sphère de la société et on dit qu’on ne peut plus faire autrement, alors autant encadrer, réglementer, sinon ce serait pire.

Voilà comment un certain « progressisme » n’est en fait que le vecteur de l’ultra-libéralisme… « encadré ».

Et cela passe comme une lettre à la poste, puisque la société récuse la Nature. Le texte de la tribune le souligne de manière ouverte, ce qui en fait sa grande valeur:

« Rien dans le droit ne prescrit que la filiation doive imiter la nature. »

Un tel degré d’égocentrisme, d’anthropocentrisme est impressionnant… et montre à quel point on court à une véritable catastrophe. L’humanité décroche totalement de la Nature, elle s’imagine entièrement supérieur et à part… L’incompréhension de la question du réchauffement climatique en dit long à ce sujet d’ailleurs.

Voici le texte de la tribune, que nous avons été obligés de trouver… sur le forum jeux vidéos.com, pour la simple raison que comme très souvent, ce genre de tribunes est dédié à un public appartenant aux couches sociales très favorisées.

C’est un « débat interne », qui ne vise pas à la discussion démocratique, mais au fait de décider entre gens riches, pour savoir à quel point la permissivité de tel ou tel acte est possible.

Le Monde précise que la tribune est signée par « 110 signataires, dont Elisabeth Badinter, Pierre Rosanvallon et Irène Théry », nous obtiendrons cette liste un de ces jours, afin d’avoir un aperçu social et intellectuel de ces gens.

Tribune. Nous, associations de lutte contre l’infertilité, citoyens engagés en faveur de l’égalité des droits, demandons que le débat qui va s’ouvrir à l’occasion de la révision des lois de bioéthique soit un véritable débat, et de ce fait, inclue la gestation pour autrui (GPA).

En effet, cette dernière fait partie des techniques d’assistance médicale à la procréation selon l’Organisation mondiale de la santé qui en a donné une définition précise.

1. Les enfants nés par le recours à la GPA sont là. Ils ont des parents, hétérosexuels ou homosexuels. Ils sont des milliers, de plus en plus visibles, on ne peut plus les ignorer comme des fantômes et faire comme s’ils n’existaient pas.

On ne peut pas continuer à bafouer leurs droits en ignorant les jugements de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui ne cesse de condamner la France. La Cour de cassation a proposé une voie discriminante à l’égard des femmes qui ne peuvent porter un enfant puisqu’elle les efface purement et simplement de l’acte de naissance transcrit (filiation paternelle exclusivement reconnue).

Pourquoi les adaptations juridiques tenant compte des condamnations de notre pays par la CEDH pour manquement aux droits de l’homme devraient-elles être apportées uniquement par les juges ?

C’est ici le rôle et la responsabilité du législateur, en relation avec la société, de faire évoluer le droit. Nous demandons la transcription intégrale à l’état civil français de la filiation de l’enfant établie légalement à l’étranger à l’égard de ses parents. Les Français y sont favorables dans leur écrasante majorité (71 % – sondage IFOP – juin 2017).

2. Il faut lutter efficacement et avec détermination contre les dérives de la GPA et les mafias qui en profitent, au-delà de la réforme urgente qu’appellent les droits fondamentaux des enfants à leur filiation.

Nombreux sont ceux, en France, qui s’alarment à juste titre de la marchandisation et de la réification dont peuvent être victimes des femmes pauvres dans certains pays, mais aussi des parents d’intention qui se font maltraiter et les enfants qui peuvent se retrouver dans des tourments dramatiques. Eh bien, combattons ces situations odieuses !

A l’image de la convention de La Haye encadrant l’adoption internationale et luttant contre les trafics d’enfants, nous prônons une convention internationale sur la GPA, condamnant de façon efficace toutes les atteintes aux droits fondamentaux des personnes, seul moyen de lutter contre les situations où la dignité des femmes et la sécurité des enfants ne sont pas respectées.

3. Enfin, il est temps d’ouvrir sur la GPA en général un débat serein, argumenté et informé. Il existe dans de grandes démocraties des protocoles de GPA pensés et aménagés de façon parfaitement éthique, et dont les pratiques sont étayées par des études validées.

Plusieurs pays voisins, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Portugal, la Grèce, ont déjà débattu et même légalisé la GPA sur leur sol. Aujourd’hui, la réalité des nombreux témoignages vient contredire les fantasmes brandis par certains.

Les controverses sur la GPA transcendent les appartenances politiques ; mais nous savons aussi que ses adversaires les plus acharnés sont souvent ceux qui se sont opposés naguère à la contraception, à l’interruption volontaire de grossesse, à la procréation médicalement assistée (PMA).

Nombre d’entre eux n’acceptent toujours pas l’homoparentalité, alors que la loi de 2013 a tranché. Le Conseil constitutionnel l’a rappelé : rien dans le droit ne prescrit que la filiation doive imiter la nature.

Nous disposons des moyens de débattre de façon apaisée grâce aux témoignages des personnes concernées, des enfants ainsi nés, des études faites par les chercheurs et des associations spécialistes.

Aujourd’hui, nous demandons une réforme urgente sur la transcription de la filiation, une implication de la France dans une convention internationale contre les atteintes aux droits des personnes, et un vrai débat de fond sur la GPA, au nom des enfants qui en sont nés à l’étranger, au nom de leurs familles et amis, au nom des associations que nous représentons, au nom des experts et personnalités signataires de ce texte, au nom du principe de réalité, au nom de la dignité des personnes considérées.

L’opinion publique est prête. Les Français vont même plus loin que la demande exprimée dans cette tribune : ils sont 64 % à envisager une forme de légalisation de la GPA selon le dernier sondage IFOP pour La Croix et le Forum européen de bioéthique de janvier 2018, confirmant une tendance favorable depuis dix ans.

« Débats » sur la bioéthique : la PMA et la GPA comme vecteurs de l’individualisme

Dans quelques jours vont commencer les débats amenant la révision des lois de bioéthique.

C’est là un processus d’une importance capitale, d’une valeur historique. En effet, si auparavant le rejet de la Nature consistait en un contenu avec des formes très diverses, pour la première fois il y a une volonté d’ériger cela en système ouvert, reconnu.

Les thèmes du « débat » – en fait une vaste propagande pour faire passer la pilule libérale – vont consister en la procréation médicale assistée (PMA) pour toutes les femmes y compris célibataires, le stockage des données concernant la santé des personnes, la génétique, la fin de vie en général et l’euthanasie en particulier voire le suicide assisté, et inévitablement la gestation par autrui (GPA).

Cependant, il ne faut pas se leurrer et bien voir que ces thèmes sont à la fois des vecteurs et des verrous à faire sauter. Si ces digues tombent, tout tombe, peut-on même dire. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu’il y a la conjonction :

– d’une science sans conscience qui applique simplement ce qu’elle peut techniquement appliquer ;

– d’un vaste panel d’entreprises lancées sur un tel marché ;

– d’un individualisme forcené faisant des « droits » individuels l’essence de la vie.

Le raisonnement est le suivant : s’il est possible de payer pour avoir une nouvelle dimension de la vie d’un individu, alors cela est juste, du moment qu’il n’y a pas de préjudice pour autrui. C’est la négation complète de l’universel au profit du particulier.

C’est la négation de l’être humain comme figure universelle, au profit d’un ultra-individualisme forcené. C’est le culte du choix individuel, qui ferait l’identité même de la personne. C’est une tendance de fond présente à tous les niveaux de la société : tout serait relatif, on n’aurait pas le droit de rien critiquer ni dénoncer.

L’ ouverture d’esprit a été dévoyé en libéralisme forcené et en réponse purement individuelle. La « tolérance » est le masque d’un turbo-capitalisme faisant du corps un champ de bataille pour le marché. La fuite dans les mutilations corporelles afin de « changer de sexe » – une pure aberration biologiquement parlant – est un excellent exemple de cette fuite identitaire faisant de la consommation de son propre corps un moyen « d’avancer dans la vie ».

Force est de constater que, comme pour le cannabis, les digues sont d’ailleurs déjà tombées culturellement. L’Église catholique a malheureusement pris jusque-là la tête de la critique de cette évolution au moyen du mysticisme religieux et des valeurs réactionnaires, comme avec « la manif pour tous ».

Las ! La base catholique ne suit pas du tout, car elle est elle-même pourrie par le libéralisme, l’idéologie du chacun-fait-ce qu’il-veut-cela-le-regarde. Une large majorité des gens est favorable à ce qu’une femme seule puisse « faire un bébé toute seule », même si cela n’est pas vrai au sens strict. L’utilisation scientifique « efface » la dimension naturelle, au profit d’un « droit »… Et qui n’est pas pour que l’on ait plus de droits ?

D’ailleurs, le « droit » à la PMA est malheureusement un thème très porteur comme revendication « progressiste » – les gens se disant très à gauche ne voyant pas à mal qu’ils disent exactement la même chose que ceux de La République En Marche !

En ce qui concerne la gestation par autrui – les mères porteuses – il se dessine toujours plus une majorité en sa faveur. C’est logique : toutes les digues tombent ensemble, ou aucune. Un libéralisme en appelle un autre. Si l’individu est roi, alors le raisonnement se généralise à tous les domaines.

Même le suicide assisté va s’imposer inévitablement comme thème ! C’est là un découplage total de l’individu et de la société, de l’individu et de la Nature !

Quant au stockage des données, il est essentiel également, car il est un pas nécessaire vers la généralisation systématique des modifications du corps humain, dans le sens d’une « amélioration » ou d’un dépassement. C’est là l’idéologie du transhumanisme, mais ce dernier n’est rien d’autre que l’idéologie de l’individu-roi qui prétend être en mesure de « s’améliorer ».

On est passé du fait de vouloir une vie plus facile, plus épanouie, à une révolte contre la vie elle-même. L’individu prétend dépasser la vie, être sorti entièrement de la Nature.

En raison de l’offensive catholique ouvertement réactionnaire, il va être difficile de faire entendre une autre voix dans les débats bioéthiques. Mais le catholicisme ne fait pas le poids et va toujours plus se discréditer ; il ne restera au final que deux camps.

Celui qui veut que l’individu se dépasse, que l’humanité se considère comme un empire indépendant – et celui qui considère que l’humanité n’est qu’une composante de la Terre comme système, comme Nature en évolution.

La turbah de l’Islam chiite

Tout comme le nouvel an lié au soleil – le Norouz – qui s’est maintenu malgré ou à travers l’Islam en Iran (le nevroz), le « turbah » révèle beaucoup de choses de la tradition du rapport à la Nature en Perse historiquement.

On connaît en effet le principe du tapis de prière des hommes dans l’Islam. Sauf qu’en fait, ce n’est vrai que chez les musulmans sunnites. Chez les chiites, dont la base est persane, on doit pour les hommes prier à même la terre, ou bien sur de la pierre, sur du sable ou de l’herbe.

On reconnaît aisément la nature de ces éléments, sorte de base primordiale de la matière, de parties les plus élémentaires… En particulier dans des zones du monde où le désert, l’aridité a une telle importance.

Le Coran explique lui-même également que Dieu aurait procédé à la création de l’être humain au moyen d’argile (« Nous avons certes créé l’homme d’un extrait d’argile »).

L’Islam chiite, en plus de ces éléments « primitifs », autorise le papier, car il provient d’un arbre. Mais on n’a pas le droit de se prosterner sur un tapis ou sur des vêtements, ni même sur des végétaux pouvant servir à fabriquer des vêtements.

Ce qui est visé, c’est la pureté du contact avec ces éléments « primordiaux ». Le rapport le plus direct à la Nature est ici évident et la religion a tenté de briser en partie ce rapport au moyen de la turbah, le mot voulant directement dire terre ou boue par ailleurs.

Il s’agit d’un petit objet, le plus souvent en forme de disque, fait de terre, sur laquelle les hommes posent leur front au moment de prosterner. Cependant, il y a des limites dans la récupération. Ainsi, la turbah ne doit pas être faite de terre cuite, c’est-à-dire qu’elle doit conserver sa dimension à proprement parler naturelle.

A cela s’ajoute que les éléments sur la turbah – un nom en arabe, la représentation d’un mausolée, les noms des douze imams à la suite de Mahomet – ont tellement de relief, que la forme vient s’imprimer littéralement sur le front. L’importance de ce phénomène est essentiel pour comprendre comment le rapport à la Nature a été dévoyé en religion.

Rappelons en effet que chez les musulmans chiites, les douze imams à la suite de Mahomet, tous morts en martyr sauf le dernier qui s’est « voilé » et revient à la fin des temps – servent d’intercesseurs entre le monde de l’au-delà et le monde matériel. La Nature se voit ici « chiper » la première place par ces entités magiques.

S’incruster ce qui est inscrit permet d’avoir un rapport direct avec les intercesseurs… Pour bien souligner cela, il faut que la terre dez la turbah soit celle autour d’un mausolée d’une figure sainte, idéalement celle de Hussein, le fils d’Ali, mort lors de la bataille de Kerbala, grand symbole de la martyrologie chiite.

La turbah devient alors pratiquement une amulette aux propriétés protectrices ou thérapeutiques, au point de connaître deux nouvelles formes : celle en tant que chapelets, celle directement absorbée diluée dans l’eau (à quoi s’ajoute même l’onction des mains et du front d’une personne décédée).

L’Islam chiite affirme conserver dans sa mémoire religieuse, dans cette perspective pratiquement panthéiste en version religieuse, la phrase suivante qu’aurait prononcé Mahomet :

« La terre m’a été donnée en tant que lieu de prosternation et de purificateur. »

Tout cela semblera naturellement à la fois pétri de superstition et de lien fantasmé avec la Nature. Cependant, il serait absurde de ne pas voir une quête évidente de dignité dans le rapport au monde.

On ne trouve pas historiquement en Perse de réel pas vers les animaux, mais la végétation est puissamment reconnue comme ayant une valeur en soi ; les éléments naturels comme la terre elle-même se voient accordés une valeur aussi. Sans doute faudrait-il, pour avoir la réponse, demander aux gens tenant le restaurant végétalien de Téhéran, qui s’appelle… Zamin, c’est-à-dire la terre.

Réfléchir à la question de la mort

Établir un rapport positif avec les animaux amène un grand risque : celui de la fragilité par rapport à la mort. C’est l’une des raisons pour lesquelles certaines personnes n’adoptent pas ou refusent de s’attacher (tout au moins l’imaginent-elles).

Avoir un être proche qui disparaît est toujours une grande souffrance et les animaux avec qui on peut avoir un lien – chien, chat, ou encore cochon d’Inde, rat, – ont un cycle de vie bien plus court que le nôtre.

Cette différence de cycle pose un énorme souci. D’autant plus que l’établissement de certains animaux comme « animaux de compagnie » est lié à ce cycle. Ainsi, les cochons d’Inde sont censés aller avec les enfants, parce qu’ils ne vivent que quelques années, le temps que l’enfance passe.

On connaît donc le terrible dédain qui les marque si l’enfant, s’imaginant avoir « grandi », considère qu’il est de son devoir de ne plus s’y attacher, de ne plus y porter attention, voyant cela comme « indigne » du nouvel être qu’il serait.

Il en va pareillement, en fait, des chiens également : l’adolescent considère qu’il est le centre de sa propre attention et délaisse un compagnon toujours fidèle, lui.

Le rapport à la mort est si difficile que, bien entendu, la personne qui sait que l’animal va mourir et qui n’a pas assez de maturité, va chercher à s’en éloigner. D’autres, plus sages, s’en rapprochent. L’effet inverse est alors de ne jamais s’en remettre, alors que la vie continue, mais cela est vrai aussi pour des rapports entre humains.

Cette question de la mort est si importante dans le rapport à la mort qu’elle peut virer à l’obsession, dans un sens morbide. On connaît la tendance qu’ont de nombreuses personnes véganes à privilégier la couleur noir, une tendance au sinistre ou au cynique, avec comme ignoble expression parfois les défilés avec des animaux morts dans les mains.

Cela n’a rien à voir avec le véganisme comme amour des animaux, car l’amour signifie également et surtout le bonheur, la joie, la vie. C’est à croire d’ailleurs que certains prennent les animaux en otage pour exprimer leur peur de la mort, de la fragilité de la vie. La situation des animaux dans les abattoirs fait alors de pendant à la souffrance du Christ sur sa croix.

Le caractère stérile d’une telle dénonciation de la vérité ne va pas sans dire. On est là dans une forme en décalage total avec la réalité animale.

Précisons cependant que le rejet du concept de « Nature » relève de la même démarche, généralisée cette fois à l’ensemble de la vie sur Terre.

On notera aussi, pour être exhaustif, que le romantisme nazi, notamment lié à black metal, fait inversement un fétiche de la mort au sein de la Nature, au moyen d’un néo-darwinisme cynique et malsain, refusant de voir l’ensemble de la vie, au profit d’une lecture individualiste et guerrière de l’existence.

Tout cela est très problématique et on sait comment l’hindouisme a résolu le problème, en le contournant, au moyen de la réincarnation.

Non seulement chaque être se réincarne, mais qui plus est l’univers connaît une série de cycles se répétant. Pourquoi alors s’inquiéter de la mort dans la vie, si la vie n’est qu’un épisode constitué d’une multitude d’épisodes ?

Il va de soi qu’aimer les animaux signifie ne pas pouvoir se satisfaire d’une telle évocation des sentiments dans un au-delà mystique. Aimer les animaux signifie donc, bien souvent, les voir mourir.

Ainsi, quand on adopte un animal, on sait qu’on le voir mourir. Si on en adopte beaucoup, alors on sait qu’on en verra beaucoup mourir. On n’aurait tort de sous-estimer l’impact dévastateur que cela peut avoir.

Cela travaille forcément et si c’est vrai pour un médecin, pourquoi ne le serait-il pas pour un vétérinaire, une personne dans un refuge, une personne adoptant régulièrement des animaux ?

Le rapport à la mort, comme on le sait avec les médecins ou les croque-morts, induit souvent un humour noir, un certain cynisme, des attitudes pouvant choquer. On se doute que c’est une soupape de sécurité ; cela n’en heurte pas moins.

De manière bien plus compréhensible, pour s’attarder sur le principe de la réaction face à la mort, il y a la culture vegan straight edge du type hardline qui se focaliser sur la rétribution, sur la justice comme forme de violence que doivent connaître ceux qui maltraitent les animaux.

A la mort répond la mort, comme justice totale, avec une dimension universelle, d’où souvent l’inspiration dans l’imagerie religieuse apocalyptique, notamment médiévale, romantique noir, etc.

Il y a inévitablement davantage de dignité dans une telle attitude, car au-delà de la justice elle-même, il y a l’expression d’un manque. Il ne s’agit pas que de dénoncer le martyr des animaux, encore faut-il souligner l’importance de leur manque et cela doit provoquer la rage.

Les gens qui s’habillent en noir et portent un animal mort lors d’un petit défilé ne parlent que d’eux-mêmes, de leur propre angoisse, de leur propre peur. S’ils voulaient défendre vraiment la dignité de l’animal, ils lui accorderaient un enterrement digne et raisonneraient ensuite sur comment la justice doit s’exercer.

Telle est d’ailleurs la réponse. La mort est naturelle, mais il faut l’accepter. Par contre, arracher la vie à elle-même avant son terme, supprimer une vie en développement, c’est attaquer la vie elle-même.

Se positionner pour les animaux signifie donc se positionner la vie, la vie en général, et dire que la justice doit être conforme avec cette défense universelle de la vie.

Les compilations pour PETA « Animal Liberation » (1987)

 

Wax Trax! Records est un label de Chicago qui a joué un grand rôle dans la genèse de la musique electro-industrielle.

Fondé en 1980, il s’est lancé grâce à Ministry et par la suite on peut retrouver dessus des productions de Minimal Compact, Front 242, KMFDM, etc.

Cette scène electro-indus – parmi les grands noms il faut citer également Front Line Assembly, SPK, Die Krupps, Cabaret Voltaire et Skinny Puppy – a toujours eu une orientation extrêmement critique sur la société et ses aliénations.

On ne sera donc pas étonné qu’un esprit d’engagement affleure, notamment sur des questions directement liées à une remise en cause du mode de vie dominant.

Wax Trax a ainsi, en avril 1987, sorti un album en soutien à l’association PETA qui, rappelons le, est à l’époque une sorte de mouvement légal parallèle à l’ALF et refusant formellement de s’en dissocier.

Et encore, quand on dit refus de s’en dissocier, la photo que l’on voit sur le vinyl de la compilation veut dire bien autre chose…

Parmi les figures les plus connues, on retrouve dessus les deux chanteuses de New Wave Nina Hagen et Lene Lovich, Chris & Cosey auparavant membres du groupe anglais de musique industrielle Throbbing Gristle, Captain Sensible du groupe punk anglais The Damned, ainsi que le belge Luc Van Acker, qui participa au projet Revolting Cocks avec Richard 23 de Front 242 et Al Jourgensen de Ministry. Ce dernier réalisa les extraits de nouvelles et les citations sur l’album.

On retrouve également Shriekback, un groupe de postpunk avec un membre de XTC et un autre des Gang of four ; la version anglaise de l’album connaît une version live de Meat is murder des Smiths, placée tout à la fin.

Al Jourgensen – « International Introduction » (1:36)
Nina Hagen / Lene Lovich – « Don’t Kill The Animals » (Rescue Version) (6:36)
Al Jourgensen – « Civil Disobedience Is Civil Defence » (0:58)
Attrition – « Monkey In A Bin » (2:26)
Chris & Cosey – « Silent Cry » (3:27)
Al Jourgensen – « Lab Dialogue » (0:24)
Lene Lovich – « Supernature » (5:40)
Al Jourgensen – « Life Community » (0:49)
Colour Field – « Cruel Circus » (3:58)
Luc Van Acker – « Hunter » (3:31)
Shriekback – « Hanging Fire » (3:00)
Captain Sensible – « Wot? No Meat! » (3:11)
Al Jourgensen – « Meat Farmer » (0:28)
Howard Jones – « Assault And Battery » (4:50)

Voici ce qu’on pouvait trouver comme affiche dans la pochette du vinyl.

A noter que la première chanson dispose d’une vidéo.

Un an après la sortie de l’album, un Animal Righs Festival fut organisé par PETA, à Wahsington. Gratuit, on y retrouvait notamment les B-52’s, ainsi que Nina Hagen et Lene Lovich, Exene Cervenka et Tony Gilkyson du groupe punk californien « X ».

En 1991 fut produite une autre compilation sur le label Rhino, Tame Yourself, qui connut également un maxi spécial avec des « Housebroken Dance Mixes ».

Voici la liste des chansons, si jamais quelqu’un retrouve quelque part la compilation. On remarquera avec attention la très grande majorité de femmes chantant sur cet album.

« Don’t Be Part of It » – Howard Jones
« Tame Yourself » – Raw Youth
« I’ll Give You My Skin » – Indigo Girls and Michael Stipe
« Damned Old Dog » – k.d. lang
« Quiche Lorraine » (Live) – The B-52’s
« Slaves » – Fetchin’ Bones
« Born for a Purpose » – The Pretenders
« Don’t Kill The Animals » (’91 Mix) – Nina Hagen and Lene Lovich
« Fur » – Jane Wiedlin
« Asleep Too Long » – The Goosebumps
« Rage » – Erasure and Lene Lovich
« Bless the Beasts and the Children » – Belinda Carlisle
« Across the Way » – Aleka’s Attic
« Do What I Have to Do » – Exene Cervenka

Herbert Marcuse et l’écologie

Totalement inconnu en France, Herbert Marcuse est un philosophe allemand réfugié aux Etats-Unis qui a eu une influence très importante sur le Mai 1968 en Allemagne de l’Ouest. C’est un « freudo-marxiste » qui rejette le monde industriel, source pour lui d’aliénation totale.

C’est en quelque sorte un ancêtre du primitivisme. Voici une interview de lui à l’occasion d’un dossier du Nouvel observateur en 1972, intitulé « Ecologie et révolution » (Cliquer l’image pour agrandir).

La personne qui prend la parole juste après lui est le social-démocrate néelandais Sicco Mansholt, un des fondateurs de la Communauté Européenne et l’un des principaux artisans de la Politique Agricole Commune (PAC), avant de prôner en même temps une forme de « décroissance ».

Le marché et la criminalité de la drogue en France en 2017

Voici la présentation du marché et de la criminalité de la drogue en France l’année passée, 2017, par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Un dossier plus approfondi est téléchargeable ici.

L’herbe de cannabis est la seule substance illicite dont on observe la production en France. Alors que la culture d’herbe était majoritairement le fait de petits cultivateurs autosuffisants, la situation a commencé à changer, à partir de 2011, avec l’apparition de cannabis factories tenues par le crime organisé et l’investissement de particuliers dans la culture commerciale.

La France, compte tenu de sa position géographique au cœur de l’Europe occidentale, est une zone de transit pour les principales substances illicites (cannabis, cocaïne, héroïne, drogues de synthèse) produites dans le monde.

Elle l’est aussi par ses départements d’outre-mer situés sur le continent américain (Guadeloupe, Martinique et Guyane) à proximité des grandes zones de production et de transit de la cocaïne (Colombie, Venezuela).

La résine de cannabis consommée en France provient du Maroc, le plus souvent via l’Espagne tandis que l’herbe de cannabis provient principalement d’Espagne, des Pays-Bas et de Belgique. De nouvelles routes de trafic émergent, par l’intermédiaire de la Libye pour la résine de cannabis et de l’Albanie pour l’herbe de cannabis.

La cocaïne consommée en France provient essentiellement de Colombie. Elle transite essentiellement au sud par l’Espagne et au nord par les Pays-Bas (Rotterdam) et la Belgique (Anvers).

Depuis quelques années la cocaïne, transitant par le Vénézuela, puis les Antillles françaises, pénètre sur le continent européen par le port du Havre. Depuis deux ans, le trafic de « mules » empruntant la voie aérienne entre la Guyane et la métropole est aussi en forte augmentation.

L’héroïne consommée en France provient majoritairement d’Afghanistan (héroïne brune) et transite via la route des Balkans (Turquie, Grèce, Albanie). Les Pays-Bas, devant la Belgique, sont la plate-forme principale où les trafiquants français s’approvisionnent.

Les drogues de synthèse (MDMA/ecstasy, amphétamines) consommées en France proviennent également principalement des Pays-Bas.

En 2016, le nombre total de personnes mises en cause pour usage de stupéfiants en France est d’environ 160 000.

En dehors de ces infractions pour usage (83 % de l’ensemble), les services de la police et de la gendarmerie ont mis en cause 16 487 personnes pour usage-revente et 13 515 pour trafic-revente sans usage de stupéfiants. En 2010, 90 % des interpellations concernaient l’usage simple de cannabis, 5 % celui d’héroïne et 3 % celui de cocaïne.

Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 (MILDT 2013), et sa déclinaison dans le Plan d’actions 2016-2017 (MILDECA 2016), comprend un axe relatif à l’intensification de la lutte contre le trafic, avec les objectifs principaux suivants : Agir en amont des trafics : notamment en renforçant la coopération internationale et les capacités de contrôle, et en mutualisant les renseignements ; en renforçant la lutte contre le blanchiment des capitaux illicites et l’approche patrimoniale des enquêtes judiciaires ; en intensifiant la lutte contre la cannabiculture ; en accroissant la surveillance de l’utilisation du vecteur Internet et la lutte contre l’offre de produits illicites en ligne; en coupant les routes du trafic international de cannabis et de cocaïne en Méditerranée et dans la mer des Antilles.

L’usage des drogues en France en 2017

Voici la présentation de l’usages de substances illicites en populations générale et spécifiques en France pour l’année passée 2017 par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Un dossier plus approfondi est téléchargeable ici.

Usage des principales drogues illicites et polyconsommation

Selon les dernières données disponibles datant de 2016, le cannabis reste de très loin la substance illicite la plus consommée, aussi bien chez les adolescents qu’en population adulte, avec 17 millions de personnes à l’avoir déjà essayé (42 % des individus âgés de 18 à 64 ans). En 2014 (dernières données disponibles), la proportion d’usagers récents (dans le mois) atteint globalement 6,3 % et l’usage régulier (au moins 10 fois par mois) 3,1 %.

Parmi les usagers dans l’année de 18 à 64 ans, selon l’enquête Baromètre santé 2014 de Santé publique France, la proportion de ceux qui présentent un risque élevé d’usage problématique de cannabis (au sens du Cannabis Abuse Screening Test, CAST) est de 21 %, soit 2,2 % de la population française âgée de 18 à 64 ans.

C’est d’ailleurs le produit le plus souvent mentionné comme posant problème parmi les personnes reçues dans les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Concernant les cannabinoïdes de synthèse, 1,7 % des 18-64 ans déclarent en avoir déjà consommé, un niveau d’usage similaire à celui de l’héroïne ou des amphétamines.

Le cannabis apparaît comme le produit illicite le plus consommé entre 11 et 16 ans et surtout parmi les garçons. En termes d’expérimentation, l’usage du cannabis est très rare à 11 ans, il concerne 5,6 % des 13 ans et 28,3 % des 15 ans (données de l’enquête HBSC 2014), des proportions stables par rapport à 2010.

D’après les données de la dernière enquête ESPAD, en 2015, 32 % des élèves âgés de 16 ans ont expérimenté le cannabis au moins une fois au cours de leur vie (29 % des filles et 24 % des garçons), un niveau en baisse par rapport à la précédente enquête ESPAD de 2011 (39 %).

Les usages de cannabis ont augmenté entre 2010 et 2014 et se sont depuis maintenus à un niveau élevé, quelle que soit la tranche d’âge et la fréquence d’usage : cette hausse s’inscrit dans un contexte de net accroissement de l’offre de cannabis en France et notamment de développement de la pratique de l’autoculture et de la production locale d’herbe, tandis que le marché de la résine reste pour sa part très dynamique (voir workbook Marché et criminalité).

La consommation de cocaïne, deuxième produit illicite le plus consommé, se situe bien en deçà et concerne environ dix fois moins de personnes, que ce soit en termes d’expérimentation ou d’usage dans l’année.

Toutefois, la part des 18-64 ans ayant expérimenté la cocaïne a été multipliée par quatre en deux décennies (de 1,2 % en 1995 à 5,6 % en 2014), tout comme la proportion d’usagers dans l’année entre 2000 (0,3 %) et 2014 (1,1 %), marquant la diffusion plus large d’un produit autrefois cantonné à des catégories aisées et touchant depuis quelques années l’ensemble des strates de la société. Les niveaux d’expérimentation pour les substances synthétiques telles que la MDMA/ecstasy et les amphétamines sont respectivement de 4,3 % et de 2,3 %.

La proportion d’usagers actuels de MDMA/ecstasy a augmenté de manière significative entre 2010 et 2014 (de 0,3 % à 0,9 %) et atteint ainsi son niveau maximal depuis une décennie. Chez les 18-25 ans l’usage de ce produit devance celui de la cocaïne.

Enfin, la prévalence de l’expérimentation de l’héroïne est de 1,5 % pour l’ensemble des 18-64 ans et l’usage actuel apparaît très rare (0,2 % des personnes interrogées).

La dernière enquête ENa-CAARUD menée fin 2015 dans les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogues (CAARUDs) a permis de valider les observations qualitatives du dispositif TREND concernant l’évolution des consommations de cette population d’usagers problématiques, en l’occurrence un report des consommations des usagers les plus précaires vers les produits les moins chers, les médicaments et le crack lorsqu’il est disponible (Cadet-Taïrou et al. 2014; Lermenier-Jeannet et al. 2017).

Dans l’ensemble, la structure des consommations au cours des 30 derniers jours avant l’enquête n’a pas connu de modification importante. Néanmoins, certaines évolutions sont observables depuis 2008. Concernant les opiacés, conformément aux observations qualitatives, l’usage de buprénorphine haut dosage (BHD) diminue de façon régulière (depuis 2010) (40 % vs 35 %), au profit de la méthadone (24 % en 2008 vs 34 % en 2015), davantage prescrite, et du sulfate de morphine, le plus souvent détourné (15 % en 2010, 19 % en 2015).

Les consommations de substances codéinées s’élèvent très progressivement depuis 2010, date où elles ont été mesurées pour la première fois (5 % vs 10 %), alors que le niveau d’usage des autres médicaments opioïdes (fentanyl par exemple), interrogé pour la première fois s’élève à 8 %.

Concernant les stimulants, la part des usagers des CAARUD ayant consommé de la cocaïne basée (crack ou free base) poursuit sa progression continue (22 % en 2008, 32 % en 2015). Seuls 5 % des usagers ont consommé du méthylphénidate détourné, mais cette situation est très concentrée géographiquement. On n’observe pas d’évolution concernant les hallucinogènes consommés seulement par un sous-groupe de cette population (15 %).

Par contre, l’usage des benzodiazépines connaît une hausse brutale entre 2012 et 2015 (30,5 % vs 40 %).

Usage de drogues illicites, d’alcool, de tabac et de médicaments

Dans le Baromètre santé de Santé publique France (population adulte) comme dans l’enquête ESCAPAD de l’OFDT (jeunes de 17 ans), la polyconsommation est abordée par le biais de la consommation régulière (au moins 10 usages dans le mois, et tabac quotidien) d’au moins deux des trois produits parmi l’alcool, le tabac et le cannabis, sans qu’il soit possible d’établir s’il s’agit d’usages concomitants.

En 2014, une telle pratique demeure peu courante puisqu’elle ne concerne que 9,0 % de la population adulte. Elle atteint son niveau maximal parmi les 18-25 ans, qui sont une des tranches d’âges les plus consommatrices de tabac et de cannabis (13,2 %). La polyconsommation régulière des trois produits est rare, puisqu’elle concerne 1,8 % des hommes et 0,3 % des femmes âgés de 18-64 ans.

En 2014, la polyconsommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis concerne 12,8 % des adolescents de 17 ans. Le cumul des usages réguliers de tabac et de cannabis est le plus répandu (5,0 %), devançant de peu celui des usages réguliers de tabac et d’alcool (4,5 %). Le cumul des usages réguliers des trois produits concerne pour sa part 3,0 % des jeunes de 17 ans.

Entre 2011 et 2014, la polyconsommation régulière a progressé de 3 points. Cette concentration des usages réguliers s’est nettement accentuée chez les jeunes filles, dont la polyconsommation a quasiment augmenté de moitié par rapport à 2011, en passant de 5,8 % à 8,4 %.

Concernant le public reçu dans les consultations jeunes consommateurs (CJC), les consultants venus au titre du cannabis sont aussi consommateurs de tabac (87 % de fumeurs quotidiens) et sujets à une alcoolisation fréquente, voire massive. Ainsi, un consultant sur cinq déclare souvent consommer de l’alcool en vue de parvenir à l’ivresse, surtout parmi les jeunes majeurs (19 % des mineurs, 26 % des 18-25 ans, 16 % des plus de 25 ans).

Environ 10 % de ces « consultants cannabis » sont des buveurs réguliers et près d’un quart (22 %) déclare au moins trois alcoolisations ponctuelles importantes (API) dans le dernier mois.

Les consommations d’alcool apparaissent également majoritaires : si 69 % des usagers des CAARUD rapportent avoir consommé de l’alcool au cours du dernier mois, 33 %, soit près de la moitié des usagers récents d’alcool, déclarent avoir consommé l’équivalent d’au moins 6 verres en une seule occasion, tous les jours ou presque au cours de la dernière année (Lermenier-Jeannet et al. 2017).

Prévision de la croissance de l’exploitation animale en 2018

L’exploitation animale connaît une croissance immense ; d’ici 2026, rien que la production de « viande » à l’échelle mondiale devrait augmenter de 13%. Bien entendu, l’écrasante majorité de cette croissance repose sur les pays du tiers-monde, qui adoptent le mode de consommation des pays riches.

Voici un petit aperçu pour 2018, avec des données fournies par la Rabobank, une très puissante institution financière internationale de bancassurance d’origine néerlandaise.

Commençons par regarder et mettre de côté la question du végétalisme. Il est vrai, et heureusement, qu’il existe une croissance puissante de la consommation végétalienne. Voici les tableaux montrant cette croissance.

Mais les chiffres sont en milliers de tonnes… Ce n’est strictement rien aux non pas millions, mais milliards de tonnes de l’exploitation animale… Des tonnes qui masquant un nombre gigantesque d’êtres vivants!

L’une des formes d’exploitation qui connaît ici la plus forte croissance est l’aquaculture. Celle-ci devrait connaître l’année prochaine une croissance d’entre 3 et 4%, notamment en raison de la généralisation de cette forme dans le monde, son extension à l’Afrique, l’Amérique latine, le Sud-Est asiatique.

La pêche ne connaît quant à elle pas de changement concernant son niveau.

Certains secteurs de production connaissent eux-mêmes une croissance significative. Ainsi, aux Etats-Unis, la consommation de produits d’origine bovine augmente, tout comme massivement leur exportation.

Au Brésil, la production continue sa croissance dans les secteurs des cochons et des poulets… On parle là encore une fois de millions de tonnes.

Il en va de même des boeufs au Brésil, ainsi qu’en Argentine où la croissance reprend sa marche après une chute en 2010.

Il ne faudrait pas croire que l’Union Européenne ne participe pas à cette tendance. Voici les chiffres pour les exportations tout d’abord, et ensuite la consommation des poulets, en pleine expansion.

En ce qui concerne les cochons et les boeufs, cela reste stable sur le plan de la consommation locale (parallèle à la croissance des exportations).

En Chine, la production concernant les cochons augmente après un pic suivi d’un recul, mais les importations continuent massivement.

Il en va de même pou les importations de boeufs, alors que pour les poulets, il y a une vaste modernisation en cours. Les marchés locaux ont été fermés pour des raisons d’hygiène, ce qui est un pas essentiel vers le passage à une consommation de type industrielle (avec abattoirs modernes, produits réfrigérés, une chaîne de distribution systématisée, etc.).

Les poulets sont, malgré le ralentissement chinois, les victimes de la croissance de la production des autres pays du sud-est asiatique.

Ce qu’on voit ici est très clair et signifie qu’il faut avoir en tant que personnes véganes un point de vue mondial concernant les animaux, et certainement pas uniquement national. Célébrer une avancée ici en France, en admettant qu’elle soit réelle, est totalement hypocrite par rapport à la croissance mondiale de l’exploitation animale…

C’est même une trahison de la Cause.