La chanson « Supernature »

Nous sommes en 1977 et Marc Cerrone, un Français est expatrié aux États-Unis, seul pays à avoir initialement reconnu ses apports musicaux. Il produit alors la chanson Supernature, un grand classique de la disco.

L’atmosphère est ici inquiétante, l’ambiance est froide et dansante, hypnotique, avec un véritable fond critique puisque les paroles sont un incroyable mélange de libération animale et de libération de la Terre.

Le texte raconte en effet la vengeance rétributive des animaux à l’encontre des humains, du Earth Crisis en mode disco, une quinzaine d’années avant, en quelque sorte.

La musique est de Cerrone, la chanteuse est Kay Garner. Les paroles sont de Cerrone et Alain Wisniak, mais une personne bizarrement non créditée est forcément à la base de tout cela : Lene Lovich.

On connaît cette figure new wave notamment de par la compilation Animal Liberation faite par Peta en soutien à la ligne de l’ALF en 1987.

Once upon a time science opened up the door
We would feed the hungry fields till they couldn’t eat no more
But the potions that we made touched the creatures down below, oh
And they grew up in the way that we’d never seen before

Il arriva une époque à laquelle la science ouvrit la porte
Nous pourrions alors nourrir les champs affamés jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus
Mais les potions que nous fîmes ont touché les créatures en-dessous, oh
Et elles ont grandi d’une manière jamais vue auparavant

Supernature, supernature
Supernature, supernature
Supernature, supernature
Supernature, supernature

They were angry with the man ’cause he changed their way of life
And they take their sweet revenge, as they trample through the night
For a hundred miles or more you can hear the people cry
But there’s nothin’ you can do even God is on their side

Elles étaient en colère avec l’homme car il a changé leur mode de vie
Et elles prirent leur vengeance sucrée en piétinant à travers la nuit
Sur des centaines de kilomètres ou plus vous pouvez entendre les gens crier
Mais il n’y a rien qu’on puisse faire car même Dieu est de leur côté

Supernature, supernature
Supernature, supernature
Supernature, supernature
Supernature, supernature

How can I explain, things are different today
Darkness all around and nobody makes a sound
Such a sad affair, no one seems to care

Comment puis-je expliquer, les choses sont différentes aujourd’hui
L’obscurité partout autour et personne ne fait un bruit
Une affaire si triste, personne ne semble s’en préoccuper

Supernature, better watch out
Look at you now, better watch out
Look at you now, supernature
Better watch out, there’s no way to stop it now

Supernature, vous feriez bien de faire attention
Regardez-vous maintenant, vous feriez bien de faire attention
Regardez-vous maintenant, Supernature
Vous feriez bien de faire attention, il n’y aucun moyen de stopper cela désormais

You can’t escape, it’s too late
Look what you’ve done, there’s no place that you can run
The monster’s made, we must pay
Supernature, you better watch out

Vous ne pouvez pas vous échapper c’est trop tard
Regardez ce que vous avez fait, il n’y a pas d’endroit où fuir
Les monstres créés, nous devons payer
Supernature, vous feriez bien de faire attention

Supernature, look at you now
Supernature, you better watch out
Supernature, look at you now
Better watch out, there’s no way to stop it now
You can’t escape, it’s too late

Supernature, regardez-vous maintenant
Supernature, vous feriez bien de faire attention
Supernature, regardez-vous maintenant
Vous feriez bien de faire attention, il n’y aucun moyen de stopper cela désormais
Vous ne pouvez pas vous échapper, c’est trop tard

(Supernature)

Look what you’ve done, there’s no place that you can run
The monster’s made, we must pay

Regardez ce que vous avez fait, il n’y aucun endroit où fuir
Les monstres créés, nous devons payer

Maybe nature has a plan to control the ways of man
He must start from scratch again many battles he must win
Till he earns his place on earth like the other creatures do
Will there be a happy end, now that all depends on you

Peut-être que la nature a un plan pour contrôler les voies de l’homme
Il doit recommencer à zéro, beaucoup de batailles il doit gagner
Jusqu’à ce qu’il mérite sa place sur la terre comme le font les autres créatures
Y aura-t-il un happy end, cela dépend de toi

Supernature, supernature
Supernature, supernature
Supernature

Voici également la vidéo originale de l’époque, avec une version raccourcie de la chanson (par rapport à la version des clubs, qui est l’original).

Les implications de la « cellule Demeter »

Déméter est la déesse grecque de l’agriculture et des moissons ; c’est le nom choisi par l’État pour sa « cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole ». Elle vient d’être annoncée par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner (le 13 décembre) et dépend de la gendarmerie qui l’a mise en place le 3 octobre.

Les vegans sont les premiers concernés, non pas car ils volent des tracteurs pour les collectionner comme le raconte Valeurs Actuelles il y a peu, mais de par la signification de ce dispositif. Il s’agit en effet :

a) de bloquer l’activisme visant à filmer les élevages, d’en parler, etc. ;

b) de bloquer l’activisme visant à bloquer les élevages, en mode « désobéissance civile » ;

c) de criminaliser les activistes opérant depuis la clandestinité, en premier lieu l’ALF.

Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, présente lui-même la chose de manière on ne peut plus parlante :

« Depuis quelques années, un phénomène grandit, inacceptable. De plus en plus, nos agriculteurs sont visés par des intimidations, des dégradations, des insultes. Des individus s’introduisent dans leurs exploitations agricoles et les bloquent. Ils font des films aux commentaires orduriers, avant de jeter les exploitants en pâture sur les réseaux sociaux. Parfois même, les intrus dégradent, cassent et volent.

En se multipliant, certains actes confinent à l’absurde. Je pense à ces militants animalistes responsables de la mort de plus de 1 400 animaux dans l’Eure pour leur avoir fait peur en s’introduisant dans un élevage de dindes.

Ces phénomènes, nous devons les prendre très au sérieux : ils gâchent la vie des agriculteurs, inquiets chaque jour de savoir ce qui peut leur arriver. Ils nourrissent l’agribashing, la défiance et l’hostilité. »

Mais il faut donc ajouter un autre point essentiel à ceux mentionnés plus haut :

d) de fusionner éleveurs et agriculteurs (cultivant la terre) – deux activités séparées – en un seul bloc promouvant le « terroir ».

L’opération a ici une immense portée culturelle. Il faut d’ailleurs ajouter les chasseurs, puisqu’il s’agit vraiment de former un bloc éleveurs – agriculteurs (cultivant la terre) – chasseurs. En pratique, cela ne peut être contré que lorsque les vegans diront, de manière fort logique, que les agriculteurs cultivant la terre ont tout à gagner à un pays végétalien. Il y a ici une réflexion à mener.

Il y a surtout une conséquence très importante, qu’il faut bien saisir. Voici ce que dit le ministre de l’Intérieur :

Créée au sein de la Gendarmerie nationale, la cellule Demeter va permettre :

– d’améliorer notre coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements ;

– de mieux connaître les groupes extrémistes à l’origine des atteintes et de pouvoir anticiper et prévenir leurs actions ; 

– de pouvoir gagner en efficacité par des actions et des enquêtes mieux coordonnées. 

Cela implique des enquêtes approfondies sur le mouvement végan, des infiltrations, le recueillement de renseignements complets à tous les niveaux, etc. Si nous n’avons jamais utilisé Facebook, c’est justement pour éviter une telle situation. Avec Facebook, nous aurions démultiplié notre écho, mais nous aurions grillé tous les sympathisants de la libération animale. Ce qu’ont fait et ce que font ceux pour qui Facebook est le moyen absolu de communiquer pour agir.

Il faut bien ici comprendre que de par l’amplitude des tâches dévolues à la cellule Demeter, il y aura désormais l’enregistrement officiel de tous les messages postés sur les réseaux sociaux concernant la question animale au sens le plus large.

Avant, cela était bien entendu fait également, mais là ce sera fait légalement, avec tous les moyens publics officiels. Avec le terme « anticiper » et ceux de « mieux connaître », tout est permis, tout le monde va être surveillé de près, autant bien entendu que c’est techniquement possible.

Concrètement, si tel ou tel message donne prétexte à suspicion, il pourra y avoir écoute téléphonique, accès aux mails, filatures, à quoi s’ajoutent des tentatives d’infiltration, etc.

Voici d’ailleurs la présentation en mode blabla incompréhensible expliquant que les informations seront partagées à tous les niveaux étatiques :

La « Cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole » (cellule DEMETER) est destinée à apporter une réponse globale et coordonnée à l’ensemble des problématiques qui touchent le monde agricole en menant  collégialement les actions dans les 4 domaines :

– de la prévention et de l’accompagnement des professionnels du milieu agricole par des actions de sensibilisation et de conseils destinées à prévenir la commission d’actes délictueux, en lien avec les organismes de représentation du monde agricole (SDSPSR) ;

– de la recherche et de l’analyse du renseignement en vue de réaliser une cartographie évolutive de la menace et détecter l’émergence de nouveaux phénomènes et/ou groupuscules (SDAO en coordination avec SDPJ) ;

– du traitement judiciaire des atteintes visant le monde agricole par une exploitation centralisée du renseignement judiciaire, un partage ciblé de l’information et une coordination des investigations le nécessitant (SDPJ) ;

– de  la  communication,  en valorisant  opportunément  toutes  les  actions  menées  dans  ces  différents domaines par la gendarmerie au nom de la cellule DEMETER et par des actions ciblées destinées à rassurer le monde agricole par la prise en compte de ses problématiques par les forces de l’ordre (SIRPA).

Il est ici parlé par exemple de la SDAO. La SDAO, c’est la sous-direction de l’anticipation opérationnelle, c’est-à-dire les « services secrets » de la gendarmerie. La SDAO travaille évidemment de manière étroite avec le « Service Central du Renseignement Territorial », au sein de la « Direction Centrale de la Sécurité Publique » de la « Direction Générale de la Police Nationale ».

Pour dire les choses plus directement, il s’agit ici de structures dévolues à l’antiterrorisme notamment et disposant de moyens illimités. Si par exemple quelqu’un fait une action illégale, prend une photo et l’envoie, cette photographie sera décortiquée afin de voir son « empreinte » graphique et il sera recherché en ligne d’autres photos avec la même empreinte, ou bien un infiltré fera en sorte de se faire envoyer des photographies par une personne suspectée, histoire de vérifier.

Naturellement, les vols seront une thématique de la cellule Déméter… et même dans les faits sa principale activité. Mais la lutte contre la cause animale est ouvertement mise sur le même plan, ce qui est présenté comme suit :

« Le périmètre de compétence de la Cellule DEMETER englobe la prévention et le suivi :

– des actes crapuleux, qu’il s’agisse d’une délinquance de proximité et d’opportunité (ex : vol isolé de gasoil ou d’outillage,etc.) ou d’une criminalité organisée voire internationale (ex : filière de vol de GPS agricole, etc.) ;

– des actions de nature idéologique, qu’il s’agisse de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole ou d’actions dures ayant des répercussions matérielles ou physiques. »

Il y a d’ailleurs une petite liste d’exemples d’actions et cela de la destruction de miradors aux free parties. On notera par contre, chose terrible, que la libération d’animaux est placée comme « action symbolique ». Les antispécistes sont ici les responsables de cela, en défigurant la lutte historique avec leur manie sans perspective du « témoignage ».

– les violations de domiciles ou intrusions visant des exploitations agricoles ou des professionnels de l’agro-alimentaire  aux  fins  d’y  mener  des  actions  symboliques  (libération d’animaux, tournage de vidéos clandestines,etc.) ;

– les  occupations  illégales  de  terrains  agricoles  aux  fins  d’installation  temporaire  par  des  groupes constitués de gens du voyage ou d’organisation d’événements festifs non autorisés (free-parties) ;

– les dégradations commises à l’encontre de certains professionnels liés aux milieu agricole ou agro-alimentaire (boucheries, abattoirs, activités de transport d’animaux d’élevage, etc.) ;

– les actions anti-fourrure liées à des élevages spécifiques ;

– les actions menées par certains groupes antispécistes vis-à-vis du monde de la chasse, intimement lié au monde agricole (impact de la régulation cynégétique sur la protection des cultures, identité rurale, etc.) peuvent être intégrées à la cellule DEMETER en fonction des circonstances.

Ce qui est d’autant plus grave, dans toute cette histoire, c’est que la gendarmerie nationale assume ouvertement d’avoir fait une convention de partenariat avec la FNSEA/JA. L’État assume de faire un partenariat avec un syndicat professionnel, tout en se prétendant neutre… voilà qui en dit long. Et c’est un argument qui sera à utiliser en cas d’accusation. L’État a choisi son camp et ne peut pas prétendre le contraire, comme le montre cette « convention ».

La présentation de la cellule Déméter contient également un exemple d’une telle opération « approfondie ».

A cela s’ajoute que la structure est étatique mais para-légale :

La Cellule DEMETER est une structure :

– fonctionnelle, n’imposant pas de mise à disposition co-localisée des personnels des entités impliquées  ;

– permanente afin d’assurer néanmoins un suivi constant de la problématique.

Elle est un réseau de référents (titulaire/suppléant) spécifiquement chargés, au sein de leurs sous-directions ou services, de la centralisation et de l’analyse des informations.

Ce n’est donc pas un service spécifique, qu’on pourrait évaluer. C’est une structure para-légale : elle est mise en place, mais au sein du reste, de manière non officielle, invisible. Cette structure est pourtant « permanente » et cependant, en même temps… elle n’existe pas. On ne peut donc pas lui rendre des comptes, en parler comme institution, car ce serait simplement quelque chose de transversal, etc.

C’est le degré zéro de la démocratie, ce qui n’est guère étonnant, puisque la gendarmerie, c’est une organisation de type militaire. Cela veut dire qu’une surveillance non seulement accrue, mais professionnelle et aux moyens militaires, attend désormais les végans. Et que personne ne pourra légalement avoir un regard déçu. Seule la gendarmerie et le sommet de l’État le pourra.

Cela ne dérangera nullement ceux pour qui être vegan c’est rester dans son coin à broyer du noir en se disant qu’on ne peut rien faire ou bien à signer des pétitions de L214 en s’imaginant faire quelque chose.

En apparence du moins, car dans les faits, la pression va commencer à devenir réellement intense.

Cela va être le début du reflux.

La tension qui va s’imposer va littéralement aplanir le mouvement pour les animaux. Car on ne contourne pas l’Histoire comme cela. Le véganisme date des années 1980-1990, voilà la vérité. Nier cela et s’imaginer que le véganisme était « nouveau », que la victoire allait être à court terme et facile, par les pétitions et la désobéissance civile, tout cela était prétentieux, vain, trompeur, mensonger.

C’est maintenant que la bataille va commencer. Et il n’y aura pas de compromis dans la défense de notre mère la Terre !

La COP 25, un échec dans le silence

L’avantage d’étudier les COP depuis plusieurs années, c’est qu’on voit la vanité des choses, puisque tout se répète, sans résultats pour autant.

On est dans une situation toujours plus tendue, entre une humanité qui sait, mais qui n’agit pas, et quand elle veut agir, se contente de symbolisme et d’engouement pour une adolescente médiatisée. On est au niveau zéro.

Les Français sont sans doute les pires ici. L’année dernière la COP 24 s’était tenue alors que les gilets jaunes connaissaient leur succès médiatique en France. Le résultat, tout est passé à la trappe.

Cette année, la COP25 s’est tenue alors que la France connaît un mouvement social contre la réforme prévue des retraites. Résultat, tout est passé à la trappe.

Mais on aurait tort de penser qu’une contre-actualité vient entièrement parasiter l’information. S’il y avait des réseaux structurés, des gens s’impliquant réellement, la COP25 aurait été une actualité pour tout le pays.

Ce n’est pas le cas toutefois, en réalité, de par un dédain fondamental pour l’écologie, pour un engagement approfondi, prolongé, développé, complexe en ce domaine.

Cela se voit très bien tant chez les gilets jaunes que dans le mouvement social actuel. Ce qui compte, c’est son petit horizon personnel, son goût pour la propriété, la promotion de son ego.

Les gens ne sont pas capables de dire qu’une chose est bien, ils refusent de se considérer comme plus petits que des choses plus grandes. Leur empathie est faible, leur compassion tout autant.

Le monde pourrait s’effondrer, ils ne le remarqueraient pas, ils ont d’autres préoccupations! D’ailleurs, il s’effondre…. A la base, la COP25 devait être au Brésil. Mais avec l’élection comme président de Jair Bolsonaro, un ultra anti-écologiste, cela a été annulé un an auparavant.

Hors de question pour le Brésil de soutenir une telle initiative. C’est alors le Chili qui a dû prendre le relais.

Seulement comme il y a une révolte populaire immense là-bas, avec une répression d’ailleurs au moyen de tortures, de viols et de meurtres en masse, c’est finalement en catastrophe que l’Espagne a récupéré la COP25 un mois avant. C’est dire l’ambiance tout de même !

La COP 25 a donc été présidée par le Chili… A Madrid. Rien qu’avec ça, on s’aperçoit qu’on marche sur la tête. Ce sont les apparences qui comptent, et elles seules.

Du côté français, cela a d’ailleurs été le service minimum, tout comme l’année dernière à la COP24. Voire pire en fait, car les figures importantes sont restées encore moins longtemps que l’année dernière, où c’était déjà risible. Mais comme tout le monde s’en moque…

Le premier ministre, Édouard Philippe s’est simplement chargé de passer pour un discours à l’ouverture, alors qu’Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, est restée… une journée, et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, quelques heures seulement.

Emmanuel Macron, qui n’était pas allé à la COP24, avait prévu officiellement de venir à la COP25, les 1 et 2 décembre. En plus, cela se tenait donc à Madrid, dans un pays frontalier. Mais il n’y est pas allé. Avec la réforme des retraites, il y avait autre chose à faire ! Par contre, les 3 et 4 il était à Londres, autre pays voisin. Pour le sommet de l’OTAN.

C’est qu’il ne faut pas se leurrer, chaque pays se bat pour ses intérêts seulement. Derrière l’unité de façade, il y a des intérêts divergents et aucune opinion publique pour une humanité unifiée. Partant de là…

Plusieurs pays ont carrément été des freins assumés : le Brésil en tête, mais également bien entendu les États-Unis, l’Australie, l’Arabie Saoudite.

Voici comment Étienne Leblanc, envoyé spécial de Radio-Canada à la COP25, résume leur comportement :

« Ils sont arrivés samedi, ces pays-là, comme s’il n’y avait pas eu deux semaines de discussions. C’est comme s’ils avaient fait table rase de toutes leurs demandes et on est presque repartis de zéro. »

Il y a aussi le groupe BASIC, avec justement le Brésil, mais aussi la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud. Ils disent : on est en développement, on a fait des efforts, à vous de payer si vous voulez qu’on fasse quelque chose.

Le fond du problème est effectivement là : à problème mondial, solution mondiale. Seulement il n’y a pas de gouvernement mondial… donc chaque pays fait comme ça l’arrange. Rien ne l’oblige à agir. Il peut négocier autant qu’il veut.

L’établissement d’un « marché du carbone » à l’échelle mondiale, « oublié » des accords de Paris, attend donc éternellement sa mise en place.

Qui n’aura évidemment jamais lieu, à moins d’un changement radical à l’échelle mondiale. Qu’on ne voit pas venir, car l’humanité ne veut pas reconnaître Gaïa : aveuglée par son auto-célébration, elle est déconnectée du réel.

D’où le fantasme anthropocentriste d’une hypothétique volonté à venir. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a ainsi appelé à faire mieux.. la prochaine fois.

« La communauté internationale a perdu une occasion importante de faire preuve d’une ambition plus grande en matière d’atténuation, d’adaptation et de financement face à la crise climatique. Nous ne devons pas abandonner. »

Greta Thunberg s’est contenté du message suivant, dans le même esprit :

« Il semble que la COP25 soit en train de tomber en morceaux. La science est claire, mais la science est ignorée. Quoi qu’il arrive, nous n’abandonnerons pas. Nous ne faisons que commencer. »

La COP25 a même officiellement de son côté appeler à faire mieux… à la COP26. Il faut que chaque pays rehausse ses ambitions, etc.

Tout est ainsi fait, le silence du dédain comme le bruit des COP, pour nier le seul choix possible : la soumission à Gaïa.

Greta Thunberg «personnalité de l’année» du Time

Les événements tout récents permettent de vérifier si était juste le fait de dénoncer Greta Thunberg comme étant anti-vegan dans sa démarche. Ainsi, l’hebdomadaire américain Time vient de la nommer personnalité de l’année. On ne peut pas évaluer ici un jugement de valeur, car du point de vue du Time, la personnalité est simplement considérée comme ayant joué un grand rôle, que ce soit positif ou négatif.

Cela étant, il faut relativiser cette « neutralité », car les photos de Greta Thunberg, toutes récentes avec notamment plusieurs mise en scène au bord de la mer au Portugal, montrent que le Time magazine a accompagné celle-ci depuis au moins début décembre pour une opération « séduction ».

Mais allons au compte-rendu de son activité, avec la très longue présentation de Greta Thunberg dans le Time. Le mot vegan revient une seule fois, au moment où un militant de Greenpeace lui amène à manger un pad thaï vegan, plat qu’elle découvre pour la première fois. Super !

Le mot animal n’est pas présent dans le texte. Celui de Nature non plus. Seul le mot naturel est présent pour parler de l’océan qui mugit et fait comme un écho du monde naturel à la « petite voix » de Greta Thunberg. Poétique. Mais sans intérêt.

Le mot écocide n’est pas dans le texte. Les mots écologistes et écologie ne sont pas là, celui d’écologique est présent… une fois, lorsque il y a une citation de Greta Thunberg disant que la crise sociale serait aussi une « crise écologique ».

Le terme réducteur d’environnementaliste revient sept fois, celui d’environnement une seule fois. Même pour faire semblant, il semble que cela soit trop difficile.

Regardons aussi dans l’article expliquant le « choix » du Time. Il est écrit par son rédacteur en chef. Ici, aucun terme n’est trouvable.

Cela veut clairement tout dire. Il n’y a même plus de contenu, c’est juste une sorte de protestation illuminée contre la fin du monde. C’est une nouvelle religion. L’oubli des animaux est vraiment incroyablement révélateur : les animaux sont les premiers concernés sur la planète, mais ils n’existent pas !

Et ne parlons pas de ce refus de reconnaître la Nature, de dénoncer l’anthropocentrisme, etc.

Mais regardons deux autres choses très récentes et consistant cette fois en les propos de Greta Thunberg directement.

Elle était ainsi à la COP25 se tenant à Madrid (au lieu d’au Chili) et elle a tenu un petit discours le 11 décembre.

Dans ce discours du 11 décembre 2019, Greta Thunberg ne parle ni du véganisme, ni des animaux, ni de l’écocide, ni de la Nature. Elle n’emploie pas le terme environnement non plus, ni même ceux d’écologie, d’écologique, d’écologiste.

Là on peut dire que les choses sont franchement sans ambiguïté.

Elle a également accordé une interview exclusive à l’important quotidien suédois Dagens Nyheter, d’orientation libérale. Là c’est comme le Time, c’est un choix marketing très précis. Accorder une interview quand on ne le fait jamais, surtout dans son pays alors qu’on est connu mondialement, cela ne relève pas du hasard.

Pareillement, on n’y trouve rien du tout des termes mentionnés plus haut. C’est un discours sur le réchauffement climatique, les gouvernements qui ne font rien car ils sont méchants, qu’ils réfutent la science, etc.

C’est un point de vue régressif, qui va très bien avec le côté c’est la fin du monde, les gouvernements nous ont trahi, etc. Zéro remise en cause des mentalités, zéro transformation de soi, zéro morale, rien !

Concluons sur une anecdote révélatrice. L’association américaine PeTA vient tout juste de nommer Greta Thunberg comme modèle pour la jeunesse 2019 à l’occasion d’une remise annuelle de prix. Tout cela parce qu’elle contribuerait au véganisme et qu’elle parlerait « passionnément » de son « amour pour les animaux ». Incroyable, PeTA n’a peur de rien. C’est de la récupération pure et dure, de manière ultra-forcée.

Mais voilà ce qu’est Greta Thunberg. Une adolescente idéaliste, sans contenu, utilisée par n’importe qui pour projeter n’importe quoi. C’est un faire-valoir généralisé, une gigantesque bulle relevant des médias et des réseaux sociaux. Encore une fois, comment va-t-elle s’en sortir sur le plan personnel après avoir été le jouet de tout cela ?

Le véganisme invisible et trompeur de Greta Thunberg

Pippi Långstrump (« Pippi longues chaussettes ») est une figure de roman très connu en Scandinavie et dans les pays germaniques. On la connaît en français sous le nom de Fifi Brindacier. A la base il s’agit de romans écrit par la Suédoise Astrid Lindgren, mais il y a une série télévisée et un dessin animé.

L’idée derrière Fifi Brindacier est très simple : le personnage a une mentalité à part et remet les adultes en cause.

Quand on connaît Fifi Brindacier, on comprend Greta Thunberg comme figure suédoise d’exportation. Et c’est assumé, puisque de temps en temps, on retrouve un petit drapeau suédois, comme lors de sa traversée de l’Atlantique.

Voici par exemple Greta Thunberg fière d’être la femme de l’année pour l’Expressen… qui est, avec l’Aftonbladet, un de ces horribles tabloïds comme on sait en faire dans le Nord de l’Europe. Un cauchemar beauf typique d’une société aseptisée pratiquant un nationalisme « light ».

Tout cela a son importance pour aborder une question fondamentale : le véganisme de Greta Thunberg. Imaginons en effet que vous pourriez vous adresser à des millions de personnes, des dizaines, des centaines de millions de personnes. Mettriez-vous en avant le véganisme ?

Il va de soi que si on considère le véganisme comme universel, alors évidemment la réponse est oui. D’ailleurs, même si on ne l’est pas, la question se pose inéluctablement, obligatoirement. Qui nie l’actualité du véganisme sort du 21e siècle.

Et pourtant, Greta Thunberg ne parle jamais du véganisme. Elle aurait pourtant l’occasion de le faire. Elle ne le fait cependant jamais. Elle ne parle pas non plus des animaux, jamais. Pourtant, on sait qu’elle est vegan, alors comment expliquer cela ?

En fait, l’enfer est dans les détails et on saisit tout à ce moment-là. Si l’on prend les images mises en avant sur les comptes Facebook, Instagram, Twitter de Greta Thunberg, on a surtout deux types de choses : soit Greta Thunberg elle-même, soit une foule rassemblée.

En de très rares occasions, pratiquement des anecdotes, il y a des allusions au véganisme. Attention, ces allusions ne sont visibles que par les vegans. Jamais Greta Thunberg ne parle d’elle-même du véganisme, ni d’ailleurs n’en parle tout court. Si on lui demande si elle est vegan elle dit oui, pour des raisons éthiques, écologiques, etc. Mais elle ne précise jamais ce que cela veut dire, ne parle jamais du contenu de son véganisme et elle ne parle jamais des animaux.

Prenons ainsi Greta Thunberg dans un train avec son lunch. Elle ne dit pas que son lunch est vegan. Elle ne le précise pas – l’équipe filtrant ses messages fait exprès de ne pas le préciser. Pourquoi ? Parce que cela serait « diviseur ».

Mais il y a une allusion. L’œil curieux du vegan – surtout nordique, on est au début de sa carrière – verra forcément le « vegansk salat » à gauche au premier plan.

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Sur cette photographie, Greta Thunberg refait une pancarte. En hashtag on a #rescuedog. Il ne sera vu que par les vegans, qui apprécieront… alors que cela ne veut rien dire en soi. Mais c’est un « signe ».

En cherchant bien on peut trouver une référence – une seule – à quelque chose d’ouvertement lié au véganisme. Greta Thunberg visite ainsi un sanctuaire aux États-Unis, le Happily Ever Esther Farm Sanctuary. On a des hashtags engageant, une expression de contentement… mais strictement aucune référence au véganisme dans le texte. Là encore, on se contente de « signes »… destinés à ceux qui les verront.

Ici, Greta Thunberg visite le Centre d’Interprétation des Mammifères Marins, où l’on peut admirer les baleines du Saint-Laurent. Il y a un remerciement, mais sinon strictement rien, aucun engagement. Il n’y a même pas un semblant d’appel à protéger les animaux, l’océan, etc.

On l’aura compris, le véganisme mis en avant par Greta Thunberg est réduit à quelque chose d’individuel. Faut-il y voir quelque chose de mal ? Oui, car c’est une stratégie marketing, comme le montre l’image suivante.

Le coup du t-shirt « Sea Shepherd » discrètement mis en avant, mais juste suffisamment pour être reconnu des seuls connaisseurs, est flagrant. C’est bien une démarche calculée.

Ce que cela signifie, c’est que la manière qu’a Greta Thunberg – comme figure médiatique, produit marketing d’une équipe organisée, etc. – de mettre en avant la lutte pour la planète, implique le rejet du véganisme à une sorte d’arrière-plan individuel plus que secondaire.

Maintenant on peut faire comme « Extinction Rébellion » et considérer que c’est juste. Greta Thunberg a comme figure écologique donné un grand coup de pouce aux débuts de ce mouvement.

Si toutefois on considère le véganisme comme incontournable, alors c’est très mauvais. Car non seulement Greta Thunberg ne parle pas du véganisme, mais surtout elle prétend qu’on peut changer les choses sans le devenir.

On se retrouve ici dans la même situation qu’avec Sea Shepherd, puisqu’on trouvera beaucoup de sympathisants à cette association, la soutenant totalement… mais ne voyant même pas le rapport direct avec le véganisme. Pour eux ce sont deux choses séparées.

Qu’on ne puisse pas reprocher directement aux gens ayant défilé à l’occasion de la grève du 5 décembre 2019 de ne pas être vegan… soit, le rapport direct n’est pas évident pour qui n’a pas réfléchi à quel point tout est lié.

Mais qu’on parle de la planète et qu’on mette à l’écart le véganisme… tout en sachant ce que c’est, voire en l’étant, comme Greta Thunberg… ce n’est pas une erreur, c’est une faute, et même une attaque contre le véganisme.

Si on ajoute à cela les allusions au véganisme, savamment dosées dans un esprit marketing, là on est carrément dans l’inacceptable.

Il n’est pas difficile de deviner ici qu’on a un esprit, très « suédois », de refus de diviser, de heurter, un côté très prix Nobel. Ce n’est pas avec cela qu’on change le monde.

Encore moins quand on pense que la scène vegan straight edge suédoise du début des années 1990 était massive et que toute la jeunesse suédoise savait de quoi il en retournait.

Tous ces gens qui découvrent le véganisme et la défense de la planète en s’imaginant qu’il n’y avait rien avant eux desservent la cause. Ils s’imaginent en phase, être les premiers alors qu’ils sont en retard – tout comme l’écrasante majorité de l’humanité.

Valeurs Actuelles et «la terreur vegan»

L’hebdomadaire Valeurs Actuelles a publié avec une couverture anxiogène comme elle sait le faire. « La terreur vegan » est présentée avec des « révélations sur un nouveau totalitarisme ».

Le premier article, « Les fous des animaux », présente le véganisme comme « porteur d’un projet politique révolutionnaire visant à abolir les liens de dépendance entre les animaux et les hommes ». Il constate que le véganisme trouble l’idéologie dominante avec ses revendications. C’est le point de vue traditionnel du conservateur outré de l’appel à un changement de mode de vie.

Le second article est le plus intéressant, car le plus délirant et le plus politique. « Les agriculteurs dans le viseur de l’ultra-gauche » vise en effet à assimiler les agriculteurs et les éleveurs. Il prétend que les végans dénoncent autant les uns que les autres, ce qui est évidemment absurde.

L’idée de Valeurs Actuelles, c’est de dire que la crise économique des agriculteurs est également lié au véganisme. Pour argumenter cela, l’article parle des vegans puis commence à parler du vol de 600 véhicules dont 285 tracteurs, de 500 GPS agricoles, etc. Tout le monde sait que ce sont des réseaux mafieux qui en sont à l’origine.

Mais la chose est présentée comme si les vegans collectionnaient les tracteurs ou pillaient les vignes afin de faire s’effondrer l’agriculture ! C’est fascinant de mauvaise foi.

Fascinant de mauvaise foi, mais très intelligent, car le but est de créer un front entre éleveurs et agriculteurs, de dire aux agriculteurs qu’ils ne peuvent s’en sortir que si rien ne change, ou même mieux si on retourne en arrière aux valeurs du terroir, qu’il faut combattre de manière conjointe « l’agribashing », etc.

Le troisième article s’intitule « La folie antispéciste à la barre » et parle du collectif Boucherie Abolition. Cette structure est connu pour assimiler la condition animale à l’holocauste commis par les nazis et ainsi parler de « zoolocauste », avec tout un vocabulaire allant avec particulièrement incompréhensible.

Ce collectif n’a donc pas remarqué que les Juifs étaient réduits en cendres, alors que les animaux deviennent des marchandises. Le rapprochement historique a donc des limites flagrantes. Néanmoins, il faut tirer ici le chapeau à ce collectif, car Valeurs Actuelles les dénonce pour avoir tenu tête aux accusations lors d’un procès, revendiquant leur identité de vegan, justifiant leur action en présentant l’universalité des droits des animaux, tenu une ligne très offensive, etc.

Être dénoncé par Valeurs Actuelles pour avoir assumé son identité et son action en faveur des animaux lors d’un procès, ce n’est pas donné à tout le monde. On est loin ici des excuses et des reculades de pas mal de monde.

Le quatrième article parle de « L’antispécisme, nouvel antihumanisme ». C’est un article philosophique et tout se comprend par sa conclusion :

« Retirez Dieu aux hommes, disait le curé d’Ars, et « ils adoreront les bêtes » : nous y voilà ».

Cette référence sera inconnue pour la plupart des gens, mais dans les milieux conservateurs, c’est quelque chose de haut niveau. Ce curé d’Ars du début du XIXe siècle est en effet une grande figure mystique, du genre à se fouetter, à réaliser de prétendus miracles, à batailler avec le diable, à faire face à des apparitions célestes, etc.

Il a été nommé en 1929 patron de tous les curés de l’Univers. En l’opposant au véganisme, on se retrouve sur une ligne catholique traditionnelle rejetant les animaux comme soumis par définition aux humains.

Le cinquième article est une citation « Leur but est de détruire l’élevage ». Il s’agit d’une interview de Jocelyne Porcher, ancienne éleveuse et directrice de recherches à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). C’est une fervente accusatrice du véganisme sous toutes ses formes, au nom d’un combat contre la modernisation, les grandes entreprises, la technologie, etc.

Pour elle, le véganisme est le cheval de Troie d’un avenir qu’elle ne veut pas, étant une défenseure du terroir (avec le « droit » de tuer les animaux dans les fermes, etc.).

Cela s’arrête là et il n’y a naturellement pas un mot sur l’ALF, ni l’ARM. On connaît l’accord tacite entre l’État et les partisans du bien-être animal, ainsi que les antispécistes. Autant de bruit que vous voulez, autant de désobéissance civile que vous voulez, on vous met au pire juste des amendes, mais attention : on ne veut pas entendre parler de l’ALF, ni de l’ARM. On ne veut pas de mouvement de masse, on veut tout en surface et sans dimension populaire.

Ainsi, ni L214, ni les Cahiers antispécistes, ni 269 libération animale, ni les antispécistes en général (même quand ils font des actions illégales) ne parlent de l’ALF. C’est comme si l’ALF n’existait pas et n’avait jamais existé. Telle est l’ultime frontière.

Renaud : «On Va Pas S’laisser Pourrir»

L’album de Renaud Les mômes et les enfants d’abord témoigne de la prise de conscience des dégâts causés par les drogues et l’alcool et du rejet nécessaire. C’est une excellente contribution contre le « romantisme » que la société laisse se développer aux sujets de ces sources de destruction, qui seraient un témoignage de « rébellion », un moyen de pousser sa « créativité », de développer sa « personnalité », etc.

Par sa démarche, Renaud rappelle ici la nécessité sociale du moralisme, de la protection de l’enfance. Il nous donne de plus une leçon à tous de par sa lutte personnelle contre l’alcool et sa capacité franche à se remettre en cause.

Voici les paroles :

Y a un mec à la récré
Un grand, un lycéen
Carrément m’a proposé
De fumer un joint

Un chichon comme les grands
Eh ouais, un tarpé
J’lui ai dit merci vraiment
Pis j’ai décampé

Je veux pas tomber là-dedans
Et surtout à mon âge
Le cannabis c’est p’t’être marrant
Mais ça fait des ravages

Comme l’a encore insisté
Pour fumer son herbe
J’lui ai dit tu peux t’la garder
C’est que d’la merde

On va pas s’laisser pourrir
Par ces saloperies
Qui nous font que des délires
On est bien trop p’tits

Marijuana, cannabis
C’est que du poison
J’vais p’t’être prévenir la police
Qu’y z’y donnent une leçon

Y a un mec de CM2
Qui m’a proposé
De fumer un clope ou deux
Histoire de frimer
Moi je veux me distinguer
En tirant pas de clopes
En restant en bonne santé
J’ai trop d’amour propre

Dans dix ans ou dans cent jours
Et pour toute la vie
Sera à deux paquets par jour
Ça sera pas joli

C’est compter sans ce putain
De cancer à la con
Qu’a emporté mes copains
Et ils sont légion

On va pas s’laisser pourrir
Par cette nicotine
C’te drogue dure qui fait mourir
Pire que l’héroïne

Ça vous fait chlinguer à mort
Les vêtements, les cheveux
Vous croyez, oui mais à tort
Qu’ça séduit un peu les meufs

Y a un mec qu’est au collège
Qu’est venu me voir hier
Y devait être un petit peu Belge
M’a proposé une bière

Y a un bistrot juste en face
D’ailleurs que c’est interdit
J’me suis dit c’est une farce
Parce qu’on sert pas les petits

J’ai bu une grenadine
Pendant qu’mon pote poivrot
S’enfilait ses cinq bibines
J’dirais qu’c’est un peu trop
Mais il avait l’air content
Pas d’l’alcool mais d’l’ivresse
L’a titubé un moment
J’lui ai dit « faut que j’te laisse »

On va pas s’laisser pourrir
Par cet alcool à la con
On va pas s’laisser mourir
S’bousiller le foie, l’colon

Pochetronner ça vous allume
Même une bière de temps en temps
T’a l’cerveau comme une enclume
Dans la tête rien que du vent

J’connais un pote chanteur
Qu’a paumé dix ans d’sa vie
Dix ans d’errance, de malheur
Dépression, hypocondrie
Tout ça à cause du pastis
Le seul poison de Marseille
À cause d’une vie bien trop triste
À cause d’une vie sans soleil

On va pas s’laisser pourrir
Par cet alcool à la con
Qui nous empêche d’écrire
Pour les p’tits sauvageons

Écluser ben c’est mourir
Lentement, à petit feu
Moi j’ai voulu en finir
L’alcool j’lui ai dit adieu
J’lui dis adieu…

Gaz à effets de serre: une augmentation continue

37 scientifiques avaient lancé une campagne intitulée EAT-Lancet Commission on Food, Planet, Health, liée à la revue scientifique médicale britannique The Lancet, pour que soit mangé moins de viande dans une optique de développement durable. Le critère était le suivant : au maximum 14 grammes de « viande rouge » par jour, au maximum 29 grammes de poulet par jour, au maximum 13 grammes d’oeufs par jour.

Le financement était réalisé par la fondation Wellcome Trust qui dispose de milliards et investit ses bénéfices dans différents projets ; la campagne passait par Twitter.

Une contre-campagne a immédiatement lancé, sous le nom de #yes2meat et touchant 26 millions de personnes contre 25 millions pour la campagne d’Eat-Lancet Commission. Voici le tableau comparant l’impact de chaque campagne sur Twitter.

Saisir cette opposition est très importante pour aborder le rapport sur les gaz à effets de serre de l’Organisation météorologique mondiale. Car il est beaucoup parlé dans les médias de Greta Thunberg, d’Extinction Rébellion, etc., c’est-à-dire de gens découvrant en 2019 le réchauffement climatique et en appelant à la « science ».

Mais ce n’est pas la « science » qui décide – pas dans cette société. C’est le profit qui décide et l’écologie n’est rien d’autre qu’un thème prétexte à la concurrence. Il y a d’un côté l’industrie de la viande qui veut faire comme avant. Il y a de l’autre des gros industriels se disant qu’il y a une opportunité pour prendre la place en surfant sur l’écologie, ou même le véganisme.

Tout l’irrationalisme de la mise en valeur de Greta Thunberg, présentée comme une autiste géniale seule capable de rompre avec les adultes passéistes, etc., tient à cela. L’humanité ne fait pas encore de choix rationnels, malgré l’urgence. Elle est ballottée entre deux tendances du business.

Le caractère erroné de tout cela apparaît avec les chiffres donnés par l’Organisation météorologique mondiale. Lors des différentes COP, nous avions dit : tout cela ne changera rien. Voici un tableau du dernier rapport, du 25 novembre 2019, indiquant les modifications entre l’année 2017 et l’année 2018.

On a la présence de dioxyde de carbone (C02), de méthane (CH4), de protoxyde d’azote (N2O), le pourcentage de comparaison avec l’année 1750, la croissance absolue entre 2017 et 2018 puis la croissance relative en pourcentage, puis l’augmentation annuelle moyenne de ces dix dernières années.

Dans ce dernier cas, on s’aperçoit qu’on est au-dessus de la moyenne de 2017 à 2018.

Voici les tableaux présentant l’évolution de chacun des gaz à effet de serre.

Le Finlandais Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, a résumé la situation par les termes suivants :

« Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère malgré tous les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le changement climatique. »

La croissance est en effet très clairement visible. Et aucune réduction n’est possible à moins de renverser la tendance, de la renverser donc dans ses fondements mêmes. Selon l’ONU, il faudrait pourtant la chose suivante :

« une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2,7% par an entre 2020 et 2030 pour l’objectif de 2 °C et de 7,6% par an pour l’objectif de 1,5 °C »

Ce n’est bien sûr pas du tout possible quand on voit les tableaux. La croissance que l’on voit reflète une tendance de fond, une tendance mondiale. Toute l’économie mondiale est imbriquée, fonctionne selon le principe de la société de consommation pour maximiser les profits.

Quand quelqu’un comme Greta Thunberg dit qu’elle change le monde en n’utilisant pas l’avion elle ment (d’ailleurs également car ses transports comme aux Etats-Unis sont surconsommateurs). Il ne s’agit pas d’un souci de consommation. C’est la production qui est un souci, non pas qu’il faille faire comme les zadistes et retourner à l’âge de pierre, mais il faut tout révolutionner. Sans cela, c’est la catastrophe.

Le pré-rapport de 2019 parle déjà d’une « décennie de perdue – aucun changement substantiel dans la tendance mondiale aux émissions [de gaz à effets de serre] ». En fait, l’humanité n’a même jamais autant produit de gaz à effets de serre qu’en ce moment.

Nous invitons ici à relire en ce sens ce que nous disions sur la COP21, en 2016, nous l’avons même analysé jour par jour. Nous y annoncions qu’à l’avenir il y aurait « la condamnation des générations qui n’ont rien fait, qui ont trahi la vie sur la planète ! ». C’est inévitable. Et cela doit commencer – maintenant !

Beaucoup de gens ont voté EELV et on a parlé de prise de conscience écologique. Mais que disait EELV à la suite de la COP 21 ? La chose suivante :

« Cet accord de Paris permet donc de trouver un socle commun de discussion et de dynamique vers une économie décarbonée pour l’avenir. »

Où est la discussion ? Où est la dynamique ? Les gens comme EELV, Greta Thunberg, L214… sont des marchands d’illusions. Leurs variantes réformistes radicales comme Extinction Rébellion, 269… n’ont pas une nature différente.

Ils sont des obstacles à la prise de conscience complète de la situation. Ce qu’il faut, comme dit en 2016, c’est affirmer les points suivants :

– la division de l’humanité en nations est un obstacle ;

– un gouvernement mondial est inévitable ;

– il faut centraliser les initiatives et les imposer ;

– il faut des chiffres, des bilans, le tout de manière publiée, disponible, avec des discussions à ce sujet dans toute la population mondiale ;

– tout cela passe par une remise en cause de l’anthropocentrisme et la reconnaissance de la Nature.

Tout le reste est une illusion.

L214 et l’abolitionnisme, tout un mensonge

Après l’ignominie, le mensonge, mais c’est une bonne chose que les masques tombent. En ayant ramassé ses millions, en ayant une reconnaissance médiatique totale, L214 baisse la garde. Et révèle ainsi sa véritable nature : amener la conscience morale dans un cul-de-sac, combattre l’ALF, faire croire que tout change alors que rien ne change. Tout en mentant.

Ainsi, on a un appel à lire une tribune d’un éleveur ayant écrit pas moins que « Végano-sceptique — regard d’un paysan sur l’utopie végane ». Un monde vegan ne serait pas possible, seulement un retour en arrière serait souhaitable, etc.

Sa tribune dans Reporterre, un média sur la même ligne, appelle à une sainte alliance des animalistes et des partisans de la petite-production dans le domaine de l’exploitation animale. Ben voyons !

https://reporterre.net/Paysans-et-defenseurs-des-animaux-doivent-s-unir-contre-l-industrialisation-du-vivant

Que dit l’éleveur ? Qu’il faudrait être pragmatique, raisonnable… C’est la rengaine de ceux qui demandent d’arrêter la lutte en disant qu’il faut savoir grandir…

« Nous pensons qu’il ne faut pas s’interdire des rapprochements avec des militants de la cause animale. Non pour espérer bâtir, à coup de vaines compromissions, une alliance sur la base d’un consensus idéologique qui n’illusionnera personne mais pour tenter, au nom d’un pragmatisme et au gré d’une conciliation, de récolter des victoires sur le terrain de la désindustrialisation. »

Et puis quoi encore ? Que la petite production ne soit pas la cible principale, bien entendu. Mais s’imaginer qu’il faille imaginer une utopie avec des petits assassins qui, par effet de boule de neige obligatoire dans le capitalisme, deviendront demain des grands assassins…

Tout retour en arrière est réactionnaire. Le monde peut être vegan, il doit donc le devenir. C’est l’injonction de la morale et elle doit triompher, elle prime sur tout le reste. L214 n’y croit pas et son pessimisme s’est mué en capitulation. C’est la déroute.

Mais ce n’est toutefois pas tout, car voici ce que dit L214 sur son Facebook. Il s’agit d’une réaction à des critiques faites justement à ce soutien à l’éleveur. Rappelons que les auteurs sur les médias de L214 sont des gens dont c’est l’emploi ; c’est leur travail, ils sont rémunérés, ils sont formés pour cela, etc.

C’est important de s’en souvenir, car on a ici un mensonge éhonté quant à ce qu’est l’abolitionnisme dans le véganisme.

Ce que dit L214 est là totalement mensonger. Les mots ont un sens et il est très important de s’y attarder. L’un des articles les plus lus de LTD est d’ailleurs « Welfarisme, abolitionnisme, anti-spécisme, libération animale », un article de 2011 expliquant les différences de sensibilité, d’analyse.

On ne peut pas dire qu’on est abolitionniste, mais… Car l’abolitionnisme dit que, tout comme pour l’esclavage, la seule option possible, moralement parlant, est l’abolition. Aucun « aménagement » n’est possible, car ce n’est pas acceptable moralement.

Quand on veut des réformes sur le long terme (ou plutôt le très long terme), on est dans le cadre du welfarisme, du « bien-être animal ».

Tels sont les deux concepts intellectuels apparus au cours de l’histoire du véganisme, aux côtés de celui de « libération animale », qui est selon nous le seul juste.

L214 jongle ici entre les deux notions d’abolitionnisme et de welfarisme, car d’un côté ses activistes sont des sympathisants vegans désireux de bien faire, mais de l’autre sa vraie base c’est une sorte de grand ventre mou loin d’être forcément végétarien.

L214 tronque donc les définitions pour prétendre avoir un sens dans sa démarche, alors qu’elle n’en a aucun et ce depuis le début. Tout cela pour faire l’éloge de quelqu’un comme l’Américain Henry Spira, qui négociait avec McDonald’s pour leur demander d’être moins cruel…

Ainsi que de Peter Singer, qui défend l’utilitarisme et rejette le principe de morale universelle (ainsi l’expérimentation animale pourrait se légitimer si elle est plus utile que non, un infanticide serait moins à condamner que le meurtre d’un adulte conscient, etc.).

Il n’est pas surprenant que dans le cadre de cette approche, L214 vienne de sortir une vidéo « choc » d’un élevage de cochons dans le Finistère, avec Yann-Arthus Bertrand demandant… aux candidats aux élections municipales à ce que la « viande » des élevages intensifs ne soit plus servie dans les cantines scolaires, à ce que les cantines proposent plus de protéines végétales… Ou bien trouve très bien qu’une ville comme Paris arrête d’accepter les cirques avec animaux.

C’est là de la manipulation émotionnelle : sous prétexte de valoriser des progrès, on en fait une idéologie pour prétendre qu’il n’y aurait pas besoin de tout changer de fond en comble dans la société. Alors qu’il est évident qu’il le faut !

Espérons que beaucoup de monde comprenne le caractère vain de L214 et la nature irrationnelle de l’antispécisme, et se lance dans une bataille pour changer les mentalités, la culture ! Dans une France où les heurts sociaux sont une vraie toile de fond, il faut des initiatives solides servant de phares à la morale vegan… Et la bataille pour la libération des animaux !

Crise industrielle: des centaines de millions de cochons malades tués

C’est la plus grande catastrophe industrielle de l’histoire de l’exploitation animale. Il s’agit donc d’un phénomène que tous les amis des animaux doivent étudier, pour connaître le sort des animaux et pour mener bataille.

Car on est là dans une ampleur encore jamais vue. Au moins le quart des cochons issus de la « production » industrielle sont tombés malades et sont morts. Le chiffre tourne autour de 200 millions et la crise est encore en cours.

L’impact de celle-ci est tellement immense que pour la première fois, la production globale de « viande » a chuté. C’est un coup d’arrêt à une croissance ininterrompue ces vingt dernières années et devant connaître encore une gigantesque croissance d’ici à 2050, avec la généralisation du mode de vie des pays développés.

Rappelons en effet les faits. Contrairement aux mensonges de ceux qui prétendent qu’il y a des améliorations, la production de « viande » à l’échelle mondiale ne cesse de croître. En termes de valeur, cette production est de 945,7 milliards de dollars en 2018. En 2023, ce chiffre sera de 1 142,9 milliards de dollars.

La grande crise industrielle actuelle est même un des contre-coup de cette croissance faramineuse, qui fait que le véganisme n’est pour l’instant qu’un simple sous-produit de celle-ci. La preuve en est que ce véganisme est accompagné tranquillement par l’industrie. La valeur en 2018 du marché des produits végétaux de « substitution » à la viande était de 10,1 milliards de dollars en 2018. En 2023, ce chiffre de 20,4 milliards de dollars. Il suffit de comparer avec les chiffres de l’exploitation animale…

Et, donc, la croissance de la production industrielle de « viande » est si énorme qu’elle connaît des « catastrophes industrielles ». Voici les chiffres de la production de « viande » mondiale, avec 2018 et 2019 étant comparés, fournis par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO. Rappelons que les chiffres sont en « millier de tonne équivalent-carcasse ».

Par rapport à 2018, la production industrielle de « viande » a connu un coup d’arrêt. La raison en est la peste porcine. Les articles économiques expliquent que le « cheptel porcin » a chuté d’autour 50%. Sans donner de chiffres. C’est vrai qu’il y a des imprécisions, mais dans tous les cas ils ne veulent pas marquer noir sur blanc qu’environ 200 millions de cochons sont morts, soit en raison de la peste, soit parce qu’on les abattus.

Il est vrai qu’officiellement, un million de cochons seulement sont morts. Mais c’est un mensonge de la part du gouvernement chinois, comme le montre l’explosion des prix, puisque cet animal est très largement mangé dans ce pays, qui dispose d’ailleurs de la moitié du « cheptel porcin » mondial.

Les prix de la « viande » de cochon a augmenté de 69,3 % au mois de septembre 2019, de 101,3 % en une année. Voici l’évolution au 13 novembre 2019 et depuis 2016, fourni par Reuters. Il faut savoir qu’il y a une grande peur du régime chinois d’une inflation aboutissant à des répercussions contestataires…

L’Etat chinois dit que d’ici la fin de l’année, le problème sera réglé. En réalité, il semble clairement qu’autour de la moitié des 440 millions de cochons sont morts et les analystes prévoient qu’il faudra jusqu’à huit ans pour que la « production » puisse reprendre. Il faut en effet plusieurs années pour décontaminer les sites.

Le pays compense en attendant déjà avec des importations et la relance d’autres productions (agneaux, chiens, lapins). L’épidémie, qui a commencé en août 2018, est telle qu

D’autres pays sont touchés. le Vietnam a abattu environ 1,7 million de cochons, la Corée du Sud 150 000 et a placé une noria de snipers aux frontières pour empêcher des cochons sauvages de passer la frontière depuis la Corée du Nord, par peur d’une épidémie.

Voici ce que donne le panorama pour la « production » de cochons en comparant 2018 et 2019, qu’on trouve dans la presse de la FAO.

 

Il y a là quelque chose de terrible, de monstrueux. Mais de tout à fait logique, puisque c’est l’exploitation animale qui décide. Les millions de cochons ont-ils tué pour des raisons spécistes? Pas du tout, pour les industriels, ce sont simplement des marchandises à gérer, des stocks dont il faut s’occuper. Le capitalisme n’a pas d’état d’âme.

Et la machine à profits tourne à fond. Voici l’évolution pour la production de « viande bovine », fournie par la FAO.

Voici celle des produits laitiers. La croissance depuis 2015 est énorme.

Voici celle de la « viande de poulet ».

Voici celle de la « viande » des ovins.

Il n’y a pas de chiffres encore clairs pour les poissons, mais tant la pêche que l’aquaculture sont en expansion.

Il n’y a donc qu’une seule solution, un seul choix viable. Faire la révolution dans son pays, en faire un modèle sur le plan de la transformation générale vers le véganisme, pour indiquer un chemin concret valable à l’échelle mondiale.

Tout le reste, de par le panorama très clair, est vain.

L’ASPAS mise en échec pour sa réserve dans le Vercors

Ce qui vient de se passer avec l’ASPAS et sa tentative d’acheter un terrain pour en faire une réserve sauvage est tout sauf limpide. En fait, si à l’arrière-plan il y a plein d’inspiration à trouver, quand on voit ce qui s’est passé, on a tout ce qu’il ne faut pas faire.

A la base, l’idée est simple, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) se procure des terrains pour en faire des sanctuaires. Il y en a déjà plusieurs. Le mot d’ordre est « vos dons agrandissent la nature » et il y a même un copyright, il faut parler de La Réserve de Vie Sauvage ®.

L’idée est bien entendu excellente et il y a plein d’inspiration à avoir ; la mise en place de sanctuaire est un objectif fondamental, et il faut le faire évidemment à grande échelle. Il faut par contre remarquer ici que cette réserve telle que conçue par l’ASPAS n’est pas un sanctuaire, puisqu’on peut s’y balader.

L’APAS a demandé de l’aide pour financer l’achat d’une réserve dans le Vercors et il y a peu le journaliste Hugo Clément a lancé un appel aux dons. Voici le texte de son appel sur son facebook, qui est tout à fait racoleur.

‼️MOBILISATION GENERALE‼️

J’ai besoin de vous pour acheter un terrain de chasse et le transformer en réserve sauvage !

Il reste un mois pour agir et sauver des milliers d’animaux.

Avec seulement 5 euros, vous pouvez agir concrètement (don déductible de vos impôts). Mettons-nous tous ensemble !

Pour participer, c’est par ici : https://www.gofundme.com/f/reservevercors

Partagez un max svp ! 🤞 #surlefront

Alors que les refuges n’ont pas un centime et que tout le monde s’en moque, l’intervention sentimentale et médiatique a fonctionné. 150 000 euros ont été trouvés en moins de 30 heures. L’ASPAS a donc crié victoire.

Puis le 12 novembre a annoncé que tout tombait à l’eau : l’Etat se procurait le terrain pour en faire une réserve. Voici le communiqué de l’ASPAS, qui est littéralement incompréhensible, à tous les niveaux. On y comprend strictement rien ou alors ce qu’on devine laisse totalement perplexe.

800 000 € d’argent public gaspillés par idéologie ?

12/11/2019

Un beau projet de réserve naturelle, jusqu’à présent soutenu par les élus locaux et entièrement financé par l’ASPAS, est sur le point d’être empêché, mais repris autrement… avec l’argent des contribuables. Comment expliquer une telle décision? Quel genre de pression peut expliquer un tel revirement ? Dubitative, l’association citoyenne interpelle les élus.

L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) était engagée depuis plusieurs mois avec le propriétaire de la montagne de Miélandre à Vesc (26), en vue de son rachat. Le projet était d’en faire une Réserve de Vie Sauvage® ouverte au public, comme le sont les 5 autres réserves que gère déjà l’association. Ce projet avait reçu le soutien des élus locaux, après qu’ils ont obtenu la confirmation que seraient maintenus le pastoralisme et l’accès aux chemins de randonnée, et qu’aucune terre agricole n’était comprise dans la vente.

Le 11 avril dernier, le Maire de Vesc, le Président de la Communauté de communes Dieulefit Bourdeaux et la Conseillère départementale et l’ASPAS terminaient leur communiqué commun par un encouragement des élus à la réussite du projet de l’association :

« Le Conseil communautaire, considérant que les intérêts économiques, sociaux et environnementaux du territoire sont préservés a rapporté la délibération du 21 mars abandonnant ainsi son projet d’acquisition. Cette nouvelle, donne la possibilité au vendeur et à l’ASPAS de déployer un projet dont la dimension environnementale méritera d’être intégrée au projet territorial. Une Réserve de Vie Sauvage® (RVS) devrait ainsi prochainement voir le jour à Miélandre, ce qui permettra de protéger et mettre en valeur sur le long terme cette montagne emblématique de la Drôme. »

Hélas, en parallèle, la SAFER a multiplié les courriers, y compris par le biais d’avocats, pour empêcher la vente. Après un mois de discussions le propriétaire a finalement cédé à la pression et vient de signer une promesse de vente avec la SAFER. Il nous est rapporté que l’acheteur final serait à terme l’une des collectivités locales, avec un financement du prix par des subventions de la Région, du Département, de l’intercommunalité, de la Commune de Vesc et du Parc des Baronnies.

Engager près de 800 000 € de fonds publics pour préserver un espace naturel alors qu’il existait une alternative privée offrant toutes les garanties validées par les élus locaux, ne nous semble pas relever d’une bonne gestion des deniers publics !

L’ASPAS a écrit à chacun des élus amené à se positionner sur cet achat subventionné afin qu’ils disposent des informations utiles pour un vote éclairé. Une pétition citoyenne vient également d’être lancée et les habitants du secteur sont appelés à faire connaître leur avis auprès des élus.

La SAFER, c’est la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural. Elle s’occupe d’aider les agriculteurs à s’installer, à gérer leurs terres, mais également comme tâche théorique de protéger les ressources naturelles.

Mais si c’est le cas, pourquoi l’ASPAS dénonce-t-il cela? Il faudrait plutôt dire tant mieux, généralisons cela, expliquons cela au grand public. Or, ce qu’on a ici, c’est une complainte autour de l’échec d’une Réserve de Vie Sauvage® avec une accusation d’argent gâchée.

Les animaux sont censés être le thème de tout cela et on a des récriminations quant aux derniers publics. Incompréhensible.

Ou tout à fait clair : on a encore ici un exemple de fuite. Au lieu de vouloir convaincre la population et de tout changer, il y a la tentative de faire des choses dans son coin, de manière pragmatique, à petite échelle. C’est là passer à côté de la dimension mobilisatrice chez les gens de l’existence de sanctuaires.

L’ASPAS ne croit pas visiblement en cela. Sauf que là l’Etat qui a torpillé son initiative vient lui rappeler la réalité. Il y a les gens, il y a l’Etat. Il faut choisir son camp et qui prétend que ni l’un ni l’autre n’existe ne peut qu’échouer de toutes façons.

108 : weapon, solitary, opposition, holyname

Sans que le cœur soit changé
Tu ne feras rien à part ré-arranger
La situation dérangée
De l’exploitation humaine

Quelle horreur que cette course aux identités à laquelle on assiste depuis quelques années et qui démolit même le véganisme à travers « l’antispécisme ». Alors que le véritable but, cela doit être la suppression des egos et la dévotion pour la vie. Qu’est-ce que l’amour authentique d’ailleurs si ce n’est la dévotion?

Le groupe 108, qui vient de faire deux concerts aux Etats-Unis à l’occasion de la célébration du 25e anniversaire de l’album Songs of separation, a écrit à ce sujet de merveilleuses chansons, qui sont une incroyable source d’inspiration. Ceci est l’arme de la réelle révolution, de la rébellion finale…

108 est un groupe majeur du Krishnacore, avec Shelter ; l’album dénonce le job qui paralyse la journée, l’esprit, démolit l’existence et la réduit à un vide. Il puise dans la « séparation de Krishna » une manière de dénoncer la réalité.

« Chaque moment sans toi je meurs, oh Krishna ! »

Qui s’arrête toutefois à la dimension religieuse passe tout à fait à côté de la portée culturelle de la démarche, qui vise une remise en cause de soi complète et non pas superficielle : c’est un appel à une vie naturelle dans une soumission au tout (« La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans coeur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple« ).

Condemned cell incarcerates me
No walls, no bars on this cage
It’s just “me”
The penitentiary is my “identity”
In this solitary
I learn what it’s like to be so
Alone

Une cellule condamnée m’incarcère
Pas de murs, pas de barreaux pour cette cage
C’est juste « moi »
Ce pénitencier est mon « identité »
Dans cet isolement
J’apprends ce que c’est d’être tellement
Seul

Crouched in a lonesome corner I shiver
Head faced to the wall my eyes
Glued to the mirror
Masculinity beats the living hell out of me
Vanity is only my reality
My only cold companion
Alone

Accroupi dans un coin solitaire je frissonne
La tête face au mur mes yeux
Collés au miroir
La masculinité fait ressortir l’enfer en moi
La vanité est ma seule réalité
Mon seul froid compagnon

Seul

Each moment without you I die
Each moment without you I die
Each moment without you I die
O, Krishna

Chaque moment sans toi je meurs
Chaque moment sans toi je meurs
Chaque moment sans toi je meurs
Oh, Krishna

This is the weapon of the real revolution
This is the fire of the final rebellion
This is the weapon of the real revolutionary
This is the fire…

Ceci est l’arme de la réelle révolution
Ceci est le feu de la rébellion finale
Ceci est l’arme du réel révolutionnaire
Ceci est le feu…

Politics, that ain’t gonna solve this
Sociologist, your plan is useless
This is the fire of the final rebellion
This is the weapon…

La politique, cela ne résoudra pas cela
Sociologue, ton plan est inutile

Ceci est le feu de la rébellion finale
Ceci est l’arme

Without the heart being changed
You won’t do nothing but re-arrange
The deranged situation
Of human exploitation
And that is why I imply
That is why…

Sans que le cœur soit changé
Tu ne feras rien à part ré-arranger
La situation dérangée
De l’exploitation humaine
Et c’est pourquoi je dis que cela implique

C’est pourquoi...

This is the weapon of the real revolution
Unlock the coils the clamped around you
Around your spiritual frame
By crying out the holyname

Ceci est l’arme de la réelle révolution
Brise les chaînes les fers autour de toi
Autour de ton cadre spirituel
En criant le nom sacré
[Krishna]

Your hypocrisy
Suave brutality
Your empty religion
Your proud hollow philosophy

Ton hypocrisie
Brutalité suave
Ta religion vide
Ta fière philosophie creuse

Consumerism
Thrice daily, cannibalism
Your tv
Your constant sexuality

Consumérisme
Trois fois par jour, cannibalisme
Ta télévision
Ta sexualité constante

I oppose
Vehemently, I vow

Je m’oppose
Avec véhémence, je fais serment

Ces trois chansons sont sur l’album Songs of separation, mais il serait injuste de ne pas conclure sur l’incroyable Holyname, de l’album éponyme sorti un an après, en 1994. Une chanson qui il y a plus d’un quart de siècle dénonçait avec justesse l’absence d’empathie, un mouvement général de notions abstraites vers la promotion de l’ego.

La chanson fait d’ailleirs partie de la brochure Songs of separation fait par 108, avec les textes de l’album et leurs explications, avec des photos

I have no emotion
I have no devotion
It’s empty motion
Oceans of notions
Intent on ego promotion

Je n’ai aucune émotion
Je n’ai aucune dévotion
C’est un mouvement vide
Des océans de notions
Avec l’intention de la promotion de l’ego

No elation
Just devastation
Supplication seems a foreign creation

Pas d’allégresse
Seulement la dévastation
La supplication semble une création étrangère

Battered and beaten and broken and bruised
Is the briar-ridden thorn-land of my heart
My cries are lies from conceitful eyes

Battue et battue et brisée et meurtrie
Est la terre épineuse pleine de bruyères de mon coeur
Mes pleurs sont des mensonges de la part de yeux vaniteux

I’ll cry it out:
The Holyname

Je le crierai :
Le nom sacré [Krishna]

[Reprise des couplets]

I won’t simmer in this complacency
I won’t settle for this false me

Je ne m’apaiserai pas dans cette complaisance
Je ne m’installerai pas dans ce faux moi

108 en 1993  (Photo: Kate Tucker Reddy)

Willy Schraen annonce la chasse au véganisme

Le principe de La Terre d’abord! est très simple : il s’agit de se soumettre et de soumettre l’humanité aux intérêts de la planète. Cette démarche a un fondement philosophique, celui de l’athéisme le plus complet, avec une pleine reconnaissance de la Nature.

Les démarches écologistes récentes ne raisonnent pas ainsi, en fait elles ne résonnent pas du tout, elles se veulent simplement pratiques. Il en va de même pour beaucoup d’initiatives se positionnant en faveur des animaux.

C’est pourtant la seule option possible, la seule qui ait du sens. Et le grand problème, c’est qu’en face, ils en sont tout à fait conscients. Il suffit de regarder les propos de Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs.

Il sait très bien qu’à terme la question concerne tous les aspects de la vie et la société elle-même. Alors il mobilise et pas sur n’importe quelle base : pour établir assez de forces afin d’écraser le véganisme…

La vague ALF de la rentrée 2019

Il existe depuis la rentrée 2019 une véritable vague d’actions illégales en France dans le cadre de la libération animale. Il ne s’agit pas de commenter ces actions, qui sont précisément ce qu’elles sont.

Il faut toutefois quelques mots pour noter que, de par leur nombre important, c’est un certain signe des temps, car avec l’évolution de cette dernière année, il y a eu une forme de basculement. Déjà, les gens en ont assez de n’arriver à rien dans la cause animale et il y a une forme de prise de conscience de la vanité de nombreuses initiatives.

Car bon, c’est bien joli, mais rien ne change. Et en même temps les associations s’installent : L214 a reçu quasiment quatre millions d’euros en 2018 et cette association dispose maintenant de 70 salariés… PeTA est repris par la presse people, 269 Libération animale s’est replié sur un discours littéraire d’ultra-gauche (antispécisme décolonial etc.)…

Tout ça pour ça? Donc au final, forcément, l’ALF apparaît comme une base saine empêchant les principaux défauts bien connus : le sectarisme, la personnalisation à outrance, la manipulation par des activistes structurés par en haut sans aucune base démocratique, etc.

Cela est d’autant plus vrai alors qu’on s’aperçoit que le cinéma recommence avec les mêmes ingrédients recyclés, puisqu’on a ainsi en France deux nouvelles structures anglo-saxonnes de désobéissance civile faisant la même chose que les autres, mais prétendant tout changer : « DXE (Direct action everywhere) », ainsi que « Animal Rebellion » qui compte surfer sur Extinction Rebellion.

Il y a une certaine maturité qui apparaît également, dans un contexte de condition animale qui n’a, il faut le rappeler, cessé d’empirer dans une société en déliquescence. Cela joue énormément sur l’acceptation de l’ALF dans de nouveaux milieux, mais également en un certain sens sur une meilleure compréhension d’un besoin de mise en perspective.

Certains s’en réjouiront. Mais souvenons-nous toujours de l’exemple de Barry Horne. Rien ne doit nous satisfaire tant qu’on ne sera pas arrivé à changer le monde dans le sens de la libération animale. Le seul critère qu’il faut avoir, c’est le basculement de l’ensemble de la société. L’avenir dira si l’ALF « nouvelle vague » est une expression en ce sens ou un simple repli.

Action de la mi-octobre

« Mi octobre en France, les membres d’ALF ont détruit 8 maisons de chasse ainsi que tous les dispositifs permettant d’attirer et tuer des animaux.

Dans ses maisons ont été trouvé des cartouches, des couteaux, des dispositifs d’allumage, et des pièges à base de glue …

Les chasseurs restent les seuls individus à ne pas constater qu’il n’y a quasiment plus aucun oiseau sauf ceux élevés et libérés avant le massacre. Perdrix et faisans présents sur place ne se sauvant pas de l’humain.

Nous appelons chaque citoyen ou promeneur à détruire chaque maison, cabane, cage, mirador, collet ou autres dispositifs permettant soit le piègeage soit le nourrisage des animaux. Ce que font déjà certains promeneurs rencontrés …

Tant que vous tuerez, reconstruirez, nous détruirons …
Ce ne sont pas les lois de délit d’entrave à la chasse qui nous arrêteront …
ALF »

Autre action de la mi-octobre

« Etant adeptes de ballades nocturnes en forêt (on y trouve souvent des installations appartenant à d’immondes humain.e.s comme notre cible du jour), nous sommes tombé.e.s en pleine nuit dans le centre de la France sur des volières immenses où des perdrix destinées à être massacrées par des chasseur.euse.s étaient séquestrées.
Nous avons donc décidé de les aider à s’évader dans la nuit du 10 au 11 octobre.

A notre grande surprise, des tags antispécistes étaient déjà visibles sur le lieu (est-ce que l’éleveur appréciait cette déco contestataire ?), nous n’étions donc pas les premièr.e.s à rendre visite à ce déchet.
Armé.e.s de notre courage et de nos outils légendaires d’activistes (des pinces coupantes) nous voilà en train de découper le grillage de la volière avec détermination. Après ce laborieux travail, nous nous rendions compte 5 minutes plus tard qu’il y avait en fait une porte non vérouillée donnant sur l’enclos à 2 mètres de là… Bon, ça arrive. Sans plus tarder nous nous attelons, à l’aide de cutters, au démantèlement du filet surplombant la prison.

Une fois cette tâche terminée nous continuons notre petite visite, ouvrant chaque porte que nous croisons et prenant aussi le temps de poursuivre notre atelier découpage de filet sur un autre enclos.
Après avoir bien bousillé le lieu, nous enfilâmes notre casquette de décorateur.ice.s d’intérieur et nous entreprîmes de laisser notre patte artistique en ajoutant modestement « AGAIN » sur l’oeuvre déjà existante laissée par les précédent.e.s camarades qui énoncait « ALF SAYS HI ».

L’essentiel était de nous assurer de la libération d’un maximum de personnes détenu.e.s dans ce lieu sordide, nous avons donc aidé les perdrix à prendre leur envol en les guidant hors de leurs prisons et les avons vu s’échapper par centaines vers la forêt.

Nous espérons qu’après ces quelques visites, les tortionnaires qui exploitent ces personnes s’endormiront la peur au ventre en appréhendant notre prochain assaut. Tant qu’il y aura des chasseurs il faudra des gens pour les chasser.

Si ce n’est pas toi, qui ? Si ce n’est pas maintenant, quand ?
Nous devons tous.tes aller sur les lieux d’oppression des autres animaux exploités pour les aider concrètement et pour avoir une chance de mettre fin au spécisme.
Nous reviendrons. »

Action début du 5 octobre

22 miradors ont été sciés en forêt de Lanouée, près de Ploërmel (Morbihan). Le communiqué de quelques lignes est en anglais, nous ne le mettons donc pas (et il n’est pas signé ALF).

Actions multiples fin septembre

Un communiqué en anglais informe du sabotage dans les Hauts de France de choses en rapport avec les sangliers (des caisses d’agrainage? des « pièges »?). Un autre, en français, informe :

« 27 SEPTEMBRE, DROME, FRANCE.

Cette nuit, un groupe d’activiste antispéciste s’est introduit par la force dans un élevage de poules pondeuses en batterie comptant environs 200 000 personnes animales. 
Après avoir découper la clôture grillagée a la pince monseigneur, et défoncé la porte d’un hangard au pied de biche, le groupe a permis a une vingtaine d’individues de sortir de cet enfer. 
Accompagnées dans différents sanctuaires privées, leurs vies commence des a présent. 
Il est urgent d’agir, chaque vie sauvée est précieuse et sortira définitivement du système spéciste.
Leur corps ne sera désormais plus une ressource de production, qui une foi moins rentable finira dans les assietes des inconscients.
Vous, antispécistes qui nous lisez, il est grand temps de prendre vos outils et de forcer les portes de chaque élevage, afin d’en sortir le maximum d’individus. Afin de joindre a vos paroles révoltées des actes concrets qui auront un impact pour les personnes animales que vous aiderez a vivre. 
Nous reviendrons, encore et encore, jusqu’a la définitive libération animale. »

Et pour information voici un communiqué concernant une autre action (que nous trouvons, rappelons-le, insupportable avec l’absence de sigle ALF, l’écriture inclusive jusqu’à l’illisible, le délire individualiste sur les « individus » libérés, etc.).

« Dans la nuit du 18 au 19 septembre, en région parisienne, un élevage de faisan.e.s a été saboté et des personnes se sont échappées.

Un groupe d’activistes s’est introduit dans un élevage afin de pouvoir rendre la liberté a des faisan.e.s élevé.e.s spécifiquement pour la chasse. La chasse ayant déjà commencé, ce n’est que leur offrir une avance sur les lâchés déjà prévus par les chass.eurs.euses dans l’espoir qu’iels puissent s’enfuir assez loin et ne pas subir les conséquences mortelles de ce qui n’est pour leurs oppress.eurs.euses qu’un loisir…

Le lieu a été trouvé par image satellite en cherchant des grands espaces verts en campagne, parsemés de petits traits disposés en lignes droites (les poteaux supportant le filet des volières) : image satellite caractéristique des élevages en volières pour la chasse.

Des pinces coupantes puissantes ont été utilisées afin de pénétrer rapidement dans l’enclos. Il y avait dans un premier temps un enclos qui encerclaient les volières. Il a fallu d’abord l’ouvrir afin d’accéder à ces dernières. Ensuite, de la même manière, les activistes sont entré.e.s dans la volière et ont sectionné une grande partie des filets surplombant l’enclos. Il y avait également des buissons à l’intérieur de l’enclos dans lesquels le filet s’accrochait au fur et à mesure qu’il se mettait à tomber. Quelques faisan.e.s refusaient de s’enfuir hors de l’enclos tandis que d’autres s’envolèrent à la première occasion. Certain.e.s se cachaient dans les buissons de l’enclos, et d’autres se prenaient les pattes et le corps dans le filet maintenant au sol. Il nous a fallu une quarantaine de minutes avant de pouvoir extraire la majorité de ces personnes qui n’ont aucun moyen de savoir le sort que les chass.eurs.euses leur avait réservé.

L’enclos faisait environ 900m2 et nous avons retiré la majorité du filet sur cette surface en le découpant avec des cutters et couteaux. Nous avons tenté au maximum de le rassembler pour le rendre le moins dangereux possible pour les faisan.e.s qui ne souhaitaient pas quitter l’enclos, et le moins entravant pour les celles et ceux qui voulaient s’échapper.

Pour finir, nous avons tagué « Stop Spécisme » sur l’abri en tôle que leurs futur.e.s assassin.e.s leur avait construit.

Nous avons passé environ 1 heure sur place et avons probablement permis à une centaine de personnes de prendre de l’avance sur leurs oppress.eurs.euses. Cependant, cet enclos faisait partie d’une dizaine d’autres présents sur ce domaine de chasse, et nous savons qu’il est possible que la plupart des personnes libérées cette nuit mourrons de diverses raisons liées à leur naissance et leur vie en captivité, ou seront rattrapées par les chass.eurs.euses.

Il n’existe pas de bonnes issues possibles lorsqu’il s’agit de porter assistance à un grand nombre de personnes nées en captivité, détenues par des personnes humaines voulant leur mort. Le spécisme et toutes les personnes qui en font l’apologie sont coupables de leur sort. Cette action avait pour but d’entraver les projets mortifères des propriétaires de cet élevage de chasse, et d’aider au mieux de nos possibilité les personnes qui y étaient détenues.

Rejoignez-nous. Aidons-les. Et exigeons l’abolition de toutes les dominations. »

Action de l’ALF les 21 et 22 septembre

« Ce week end du 21 et 22 septembre, dans le sud est de la France, miradors, pièges, cages et points de nourrissage ont été une fois de plus sabotés.
Pas une première pour les membres d’ALF, un éternel recommencement tant que les chasseurs continueront de massacrer les animaux au nom de la régulation en se revendiquant comme les premiers écologistes de France.
Libération d’animaux avant l’ouverture de la chasse, plombs et cartouches laissés au sol ; monopolisation des espaces forestiers au détriment des citoyens.
Sans compter l’exposition aux yeux de toutes et tous, d’animaux venant d’être tués ; animaux suspendus par les pattes pour y être éviscérer.
Tant que vous continuerez, nous continuerons …
ALF »

Hackage du site de la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Yonne

Les comptes ont été hackés et répertoriés etc.

Incendie le 16 septembre

A Normandel dans l’Orne, les bâtiments vides d’un élevage de poulet ont été incendiés. Pas de communiqué mais sur les murs ont été inscrits « Assassins » et « camps de la mort ».

Action les 11 et 12 septembre

« Dans la nuit du Jeudi 12 septembre 2019, en région parisienne, nous, activistes animalistes, avons détruit une tour de chasse et tagué sur le sol « stop spécisme ».

Les tours de chasse ne sont pas directement visibles par images satellites (google maps), nous avons donc repéré celle-ci en en nous baladant proches de champs, à la lisière d’un bois. Nous avons ensuite utilisé les images satellites pour vérifier que la tour repérée était bien à une distance d’au moins 100 mètres des habitations environnantes, car détruire une tour fait du bruit et prend du temps.
Des pièges photo étant parfois disposés dans les arbres par les chasseur.euse.s, nous avons repérer la tour et agit à visage masqué.
Nous avons attaqué la tour avec des scies à grosses dents en sciant à des endroits stratégiques puis nous avons fini le travail en tordant les pièces pour qu’elles cèdent.
Afin de visibiliser ce sabotage comme un acte politique en faveur des victimes du spécisme, un message « stop spécisme » a été laissé sur le sol à la bombe de peinture.

Nous souhaitons par ce communiqué inviter tou.te.s celles et ceux qui savent que tuer les autres animaux n’est pas un acte nécessaire, à se former et à agir concrètement, pour les victimes du spécisme.

Jusqu’à l’abolition de toutes les dominations ! »

Une autre action a eu lieu pratiquement à la même date :

« Dans la nuit du 11 au 12 septembre, en France, nous, activistes du front de libération des animaux, avons aidé des centaines de faisan.e.s à s’échapper de leur prison.
A l’aide de cutters, nous avons découpé une large partie du filet qui les empêchait de s’envoler, puis nous sommes allé.e.s derrière elleux pour les inciter à fuir. Les voir s’échapper dans le ciel nous a profondément touché.e.s.
Nous avons également marqué notre passage d’un tag.
Nous souhaitons une vie libre et heureuse à toutes ces personnes, et avons une pensée pour tous les autres animaux encore prisonniers.
Jusqu’à ce que toutes les cages soient vide. »

Action du 7 septembre

« Dans la nuit du samedi 7 septembre en France, un élevage de perdrix a été saboté et des individus ont été libérés.

Nous sommes entré.e.s dans l’enclos en sectionnant le grillage et les fils électrifiés. Le filet surplombant l’enclos a été facilement et rapidement coupé à l’aide de cutters afin de laisser une grande ouverture pour que les perdrix puissent s’évader. Nous avons ensuite laissé une trace de notre passage en taguant le hangar : « ALF says hi » (Le Front de Libération Animale passe le bonjour) et « Hunters will be hunted » (les chasseur.euse.s seront chassé.e.s). Puis, nous avons dispersé les perdrix hors du hangar pour qu’iels puissent s’enfuir.
Iels étaient destiné.e.s à être vendu.e.s à des chasseur.euse.s pour être tué.e.s. Les chasseur.euse.s sont des assassin.e.s et il est urgent de tout mettre en oeuvre pour les arrêter. Trouvez un élevage et ouvrez leurs prisons, jusqu’à ce qu’iels soient tous.te.s libres. »

Action de l’ALF le 1er septembre

Enfin, voici le communiqué de la première action de la rentée.

« lors d’une balade en foret le dimanche 1 septembre, nous sommes tombé sur un site d’agrainage ( nourrissage au mais) de sanglier installer par des chasseurs.
Nous avons penser a nos nos amis a 4 pattes qui viendrais se nourrir ici le dimanche suivant ( 8 septembre 2019) jour d’ouverture de la chasse et serons une proie pour les chasseur.
Nous avons donc procédé à la destruction systématique de tout le materiel présent.
Nous ne faisons pas de compromis dans la défense de notre mère nature
Partout où les animaux sont en danger
Animal liberation front »

La corrida pour les mineurs et les 40 « du monde du spectacle et de la culture »

C’est une tribune publique parue dans Le Figaro (mais avec accès payant) qui, évidemment, a été reçu très négativement par tous les amis des animaux. Et pour cause, voilà que quarante personnes « du monde du spectacle et de la culture » dressent un tableau idyllique de la corrida.

Il n’en fallait pas moins pour se sentir trahi, puisqu’il est évident que le refus de la corrida relève de la civilisation. Voir des gens cultivés défendre la corrida ne peut sembler que totalement absurde.

Ce qui est encore plus fou, c’est que la tribune défend l’accès des mineurs à la corrida. On est là dans l’ignominie la plus complète. La corrida serait un art, auquel aurait droit un enfant de 14, 12, 8 ans…

Deux choses ont malheureusement été oubliées par les défenseurs des animaux. D’abord, que nous vivons dans une société bourgeoise faite pour des bourgeois. Partant de là, ce qui prime, c’est que chacun fasse ce qu’il veut. Il n’y a pas de morale qui prime.

La tribune vise à juste titre d’ailleurs les puritains. A juste titre, selon nous, car si puritanisme il y a, alors LTD est en première ligne, puisque pour nous il n’y a pas de différence entre les mentalités, la culture, le style de vie, la démarche, etc. Pour faire abolir la corrida, il faut le triomphe de la morale dans la culture. Comme d’ailleurs pour le véganisme.

Le second point oublié, c’est malheureusement la mystique liée à la corrida. On en revient à la question de la vision du monde. Pour nous, la Nature est un ensemble, un grand tout et la vie s’y développe. Il y a des côtés liés à la souffrance, mais la vie l’emporte et se développe, elle progresse.

Par contre, pour les ennemis de la Nature, voire ses négateurs, la Nature est au mieux un monstre, une entité sadique, où la vie et la mort s’affrontent tout le temps, etc. Chez les partisans de la corrida, celle-ci équivaut donc à la tragédie grecque selon Nietzsche : la force brute cède la place au triomphe de la volonté devenue beauté par sa victoire.

C’est très philosophique, pour ne pas dire mystique. Gérard Depardieu trouve par exemple que la corrida est un « rituel sublime », le syndicaliste Marc Blondel se voulait rigoureusement athée mais appréciait la corrida pour sa dimension païenne…

Et il faut lire la prose de Simon Casas, une des principales figures de la tauromachie, qui y voit pareillement une véritable « magie ».

Le discours des partisans de la chasse à courre est d’ailleurs exactement le même. On a ici un rapport patriarcal au monde sauvage, un refus de tout esprit naturaliste.

Ces deux points que sont le refus libéral de la morale et la dimension magique, morbide, sont essentiels à comprendre pour qui veut dénoncer la corrida et comprendre adéquatement cette tribune, symbole du refus de la morale et de la compassion.

Ces gens sont des barbares.

« La corrida est un art et nul ne doit en être exclu » : l’appel de quarante personnalités

Depuis la fin du mois d’août, des responsables politiques évoquent la possibilité d’interdire la corrida aux mineurs. Nous, femmes et hommes de lettres, d’arts et de culture, nous opposons à cette proposition.

L’enfant, comme l’adolescent, est doué d’intelligence, apte à l’émotion, sensible à l’héroïsme, disponible à la beauté, à la culture et à l’art. Vouloir lui épargner la complexité du réel, la violence et le sacré, c’est mépriser son devenir.

La corrida est l’âme de la culture taurine millénaire. La corrida davantage qu’un spectacle est un art, culminant dans la rencontre de courage et d’honneur qui se joue dans l’arène. Ce moment figure l’engagement total qui gouverne la vie de l’artiste. C’est pourquoi Cocteau, Picasso, Hemingway ou Francis Bacon avant nous s’y sont tellement retrouvés.

En démocratie, la liberté est le principe et l’interdiction doit être l’exception. À l’heure où nos libertés sont sans cesse restreintes, où des hommes de pouvoir décident à leur place de ce qui est bon pour les autres, l’idée même d’une interdiction de la corrida est un signal alarmant.

Faut-il le répéter ? Interdire un art est indigne d’une démocratie moderne.

Ceux qui l’envisagent ne peuvent le faire qu’au nom d’une moralisation indue et paternaliste de la vie publique ; celle qui fit autrefois condamner Flaubert pour la légèreté de Madame Bovary ; celle qui fit mettre en prison Oscar Wilde pour homosexualité en Grande-Bretagne ; celle qu’on croyait disparue, mais qui, sinistrement, bannit le nu sur les réseaux sociaux. La France ne peut incarner ce puritanisme rétrograde et triste.

Plaider pour cette mesure, c’est choisir l’air du temps contre le fil du temps. La corrida est affaire de tradition, de transmission entre les générations.

Instrumentaliser les enfants pour combattre la corrida, c’est la condamner dans vingt ans.

Qui pour descendre demain dans l’arène, si on chasse aujourd’hui les jeunes qui en rêvent ?

« La beauté est dans l’œil de celui qui regarde », disait justement Oscar Wilde. Les députés qui portent le projet d’interdire la corrida aux mineurs leur retirent une part de rêve, un pan de beauté et un espace de traditions, au profit d’une société encore plus aseptisée.

Ils leur refusent un vecteur possible d’émancipation. On peut débattre de la corrida. On peut la trouver violente ou belle, ou violente et belle. Nul n’est tenu d’y assister. Nous demandons au gouvernement que nul n’en soit exclu.

LISTE DES SIGNATAIRES

Arnaud Agnel, comédien ; Olivier Ansellem, photographe; Pierre Arditi, comédien ; Bartabas, scénographe ; Charles Berling, comédien ; Dominique Bluzet, directeur de théâtres ; Myriam Boisaubert, poète ; Jean-Paul Capitani, éditeur ; Philippe Caubère, comédien ; Mathieu Cesar, photographe de mode ; Yves Charnet, écrivain ; Anne Clergue, galeriste ; Frédéric Coudron, romancier ; Martine d’Anglejan Chatillon, galeriste et productrice ; Patrick de Carolis, journaliste et écrivain ; Hubert de Watrigant, peintre ; Denis Declerck, ancien directeur de théâtre ; Éric Dupond-Moretti, avocat et auteur ; Jean-Pierre Formica, peintre ; Gil Galliot, comédien et metteur en scène ; Pauline Guerrier, sculpteur; Georges Heinz, professeur des écoles d’architecture ; Kostia, designer ; Marie-Sara Lambert, productrice de spectacles taurins ; Jacques-Olivier Liby, écrivain ; Jean-Marie Magnan, écrivain ; José Manrubia, peintre ; François Marthouret, comédien et metteur en scène ; Marion Mazauric, éditrice ; Vera Michalski-Hoffmann, éditrice ; Françoise Nyssen, éditrice, Loren Pallatier, peintre ; Ernest Pignon-Ernest, plasticien ; Denis Podalydès, comédien ; Diego Ramos, peintre ; Jean Reno, comédien ; Rudy Ricciotti, architecte ; Patrick Siméon, peintre ; Jean Varela, comédien et directeur de théâtres ; Laurent Weil, journaliste.

Nouvelle loi sur l’entrave : menace d’une AETA à la française

La loi sur l’entrave (article 431-1 du code pénal) a été modifiée par le sénat et va retourner au parlement. Une fois validée, les conséquences juridiques seront énormes pour beaucoup d’activistes, que ceux-ci agissent légalement ou pas.

En fait, c’est même une véritable révolution juridique qui va se dérouler. Grosso modo, toute la scène allant de L214 aux antispécistes va se faire littéralement broyer par la machine répressive.

Faudra-t-il alors considérer que ces gens ont été les idiots utiles de l’exploitation animale ou bien auront fait avancer les choses tout de même, il sera toujours possible d’en discuter.

En attendant, la nouvelle loi sur l’entrave aura des conséquences littéralement immenses et le seul équivalent strict qu’on puisse trouver est la loi dite AETA aux États-Unis, qui considère comme terroriste toute entrave de l’activité d’une entreprise liée aux animaux.

Et avec avec ce passage au sénat on apprend que des alliances au plus haut niveau se font entre le président, les chasseurs, la FNSEA, la gendarmerie… Voilà ce qui devrait être la grande cible !

Il y a deux aspects aussi importants l’un que l’autre avec cette novelle loi. Le premier, c’est que cela a un impact immédiat sur des actions menées directement contre les ennemis des animaux.

Le second, c’est que cette loi aura à moyen terme un impact immense sur les actions menées indirectement contre les ennemis des animaux. Et cette notion d’indirectement est tellement malléable qu’il sera possible, rien qu’avec cette loi, d’interdire n’importe quelle structure pro-animaux de manière très facile.

Allons droit au but. La nouvelle loi sur l’entrave implique la chose suivante :

  • un an de prison et 15 000 euros d’amendes pour une entrave aux activités professionnelles (dans le commerce, l’artisanat, l’agriculture) ;
  • 6 mois de prison et 5 000 euros d’amende pour une entrave aux activités relevant du sport ou des loisirs.

Par entrave, on parle ici notamment de menaces, d’obstruction ou d’intrusion. Au départ la loi devait préciser « par tous moyens » mais elle a été resserrée pour ne pas que le juge se retrouve à devoir lui-même préciser le mode opératoire, ce qui est délicat dans une procédure et risquait d’enrayer la machine.

Maintenant regardons concrètement ce que cela implique. Un ami des animaux voit des chasseurs commencer à se mettre en joue et se met spontanément à applaudir pour faire du bruit et avertir les animaux. C’est une entrave.

Un activiste de l’ALF détruit un de ces fameux miradors en forêt. Il est pris sur le fait par les gendarmes. Il est condamné pour dégradations, mais également pour entrave.

Une association tout à fait classique de la protection animale mène une campagne contre un magasin de sport vendant des fusils de chasse. Elle est condamnée pour entrave.

Un couple est en forêt, ils ne démarrent pas assez vite leur voiture et bloque ainsi le passage de la chasse à courre. C’est une entrave.

Des militants associatifs place des caméras dans un abattoir pour filmer les conditions de ce qui s’y déroule. C’est une entrave.

Mais attention, cela pourra être encore pire. Car la loi n’existe jamais qu’a posteriori. Elle existe aussi a priori. Il sera possible, à terme c’est inévitable, d’attaquer en justice des gens en les accusant de vouloir commettre une entrave.

Cette dimension de l’intentionnalité, d’autant plus flou que la notion d’entrave peut être facilement élargi, pose un véritable défi. Ce défi n’est pas abstrait. Il se fonde sur l’exploitation animale comme réalité économique, aux ramifications politiques. C’est cela la réalité et non pas un pseudo « spécisme » qui est un simple fantasme pseudo philosophique.

La nouvelle loi est donc un équivalent français de l’Animal Enterprise Terrorism Act (AETA) passé en 2006 dans la loi américaine. L’AETA considère que relève du terrorisme toute action de perturbation ou d’atteinte à l’activité d’une entreprise liée aux animaux de quelque manière que ce soit.

En raison des actions d’envergure de l’ALF, de l’ARM ou de l’ELF comme cela était alors le cas aux États-Unis, l’industrie (allant des fermes-usines aux tests sur les animaux) a demandé à l’État de serrer la vis.

Bien entendu, cela n’atteint pas ceux qui agissent depuis la clandestinité. Mais cela a permis d’écraser les actions à mi-chemin de la légalité et de l’illégalité, comme filmer clandestinement les conditions dans les fermes-usines, téléphoner en masse pour protester, etc. Il s’agissait d’assécher le terrain, de briser la campagne SHAC, etc. Cela a marché.

L’esprit de la loi française est similaire, même si la situation n’a rien à voir. Après avoir laissé parler les associations pro-institutionnels (comme L241) et laissé faire les associations de désobéissance civile (comme « 269 »), on met les points sur les i en sifflant la fin de la récréation.

En les remerciant au passage pour leur naïveté et leur refus d’élever le niveau de conscience, en jouant purement sur les émotions, ce qui a amené l’implication de beaucoup de gens mais sans aucun socle ni aucune perspective, ni même une culture réelle.

Au-delà du passage à une nouvelle étape pour l’État, il s’agit aussi de réduire les actions commises à des anecdotes violentes sans contenu. C’est une vaste mise à jour et les partisans des animaux, s’imaginant faire face au « spécisme », anti-politiques dans leur attitude, ne comprennent malheureusement rien à tout cela.

Le députe Guillaume Chevrollier (Les Républicains), grand défenseur de la modification, a donc clairement visé les « nombreuses actions d’intimidation, de menaces et de violences commises par des groupes d’activistes contre les éleveurs, agriculteurs, chasseurs, commerçants de bouche ».

Le site chassons.com présenta la chose exactement comme cela, en précisant d’ailleurs qu’une vaste pression a eu lieu pour faire passer la loi.

Délit d’entrave rurale: un premier pas franchi avec succès au Sénat

La Fédération nationale des Chasseurs, qui plaide depuis longtemps pour l’instauration d’un délit d’entrave aux activités rurales, qu’elles soient à caractère économique ou de loisir, se réjouit du vote à une large majorité qui a eu lieu au Sénat mardi dernier, lors de la première lecture de la proposition de loi déposée par Jean-Noël Cardoux (Sénateur du Loiret) et un certain nombre de ses collègues Les Républicains. Le vote de ce texte était particulièrement mal engagé avec l’échec du passage en Commission des lois du Sénat quelques jours auparavant.

Il a fallu la mobilisation appuyée de tous les réseaux cynégétiques et agricoles auprès des sénateurs pour tirer le signal d’alarme et faire prendre conscience de l’effet négatif du rejet d’un tel texte, très attendu dans nos campagnes. La FNC tient à saluer le pragmatisme du président de la Commission des lois, Philippe Bas (Sénateur de la Manche), et du rapporteur François Bonhomme (Sénateur du Tarn-et-Garonne), qui ont conduit à corriger la proposition de loi pour éviter qu’elle soit anti constitutionnelle et qu’elle puisse être votée.

Ce texte, une fois qu’il sera voté à l’Assemblée Nationale permettra de réprimer toutes les entraves à l’exercice des libertés dès lors que celles-ci sont autorisées par la loi. Il introduit dans la loi des sanctions beaucoup plus fortes contre tous les actes d’obstructions et d’intrusion, même s’il n’y a pas eu de dégradations.

Il permettra de sanctionner efficacement les entraves à l’exercice d’une activité économique, artisanale ou agricole ainsi que les actes d’obstruction ayant pour effet d’empêcher le bon déroulement d’activités sportives et de loisirs exercées dans un cadre légal.

Ce texte va donc concerner la chasse, mais aussi toutes les activités agricoles qui subissent des actions d’obstruction, d’entrave, de menace ou de violence initiées par des groupes d’activistes anti-chasse, animalistes, végans et autres.

La FNC a toujours souhaité que les peines infligées contre les extrémistes de la cause animale soient beaucoup plus dissuasives que la simple contravention de cinquième classe de 1500 euros maximum, ce qui était le cas pour l’entrave à la chasse.

Maintenant, il est essentiel que la FNC et les organisations agricoles se coordonnent et se mobilisent ensemble auprès des députés de la majorité comme de l’opposition pour que le texte voté au Sénat soit inscrit au plus vite à l’Assemblée nationale, avec le soutien du gouvernement, conformément aux engagements pris par Emmanuelle Wargon et Marc Fesneau lors du vote de la loi biodiversité.

Tout cela est bien écrit, chaque mot est soupesé et chaque paragraphe est littéralement une thèse politique, formulé pédagogiquement. C’est du haut niveau, zéro amateurisme.

Les dernières lignes forment également une allusion à une lettre envoyée par deux membres du gouvernement au rapporteur du projet de loi portant création de l’Office français de la biodiversité avant la réunion de la commission mixte paritaire le 25 juin 2019.

Il s’agit précisément d’Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire, et de Marc Fesneau, ministre chargé des relations avec le Parlement.

On lit notamment dans la lettre la chose suivante :

« Le Gouvernement reconnaît que certaines formes d’actions militantes contreviennent au libre exercice d’activités autorisées par la loi et que ce sujet mérite d’être examiné par le Parlement. »

Voici également ce que dit François Bonhomme, rapporteur (Les Républicains) de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d’administration générale, lors du débat au sénat au sujet de la loi :

Ce texte vise à apporter une réponse plus ferme et plus efficace à deux types d’infractions qui ont eu tendance à se multiplier ces dernières années et qui, à certains égards, relèvent d’un phénomène de société : premièrement, les violences, les menaces et les dégradations dirigées contre des boucheries, des abattoirs ou des élevages, en général au nom d’une conception très singulière et exclusive de la cause animale ; deuxièmement, les entraves à la chasse, qui se produisent régulièrement dans nos forêts domaniales.

Ces actions sont le fait de groupes ou d’individus radicaux issus en général de mouvements animalistes, antispécistes ou véganes, apparus voilà une trentaine d’années, mais dont certains modes d’action ont pris une forme violente plus récemment.

Au cours de la seule année 2018, la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs a ainsi recensé une cinquantaine d’attaques, sous des formes diverses et variées : vitrines brisées, murs tagués, faux sang répandu dans les boutiques, bouchers ou clients menacés ou insultés.

Certains événements, comme des attaques contre les agriculteurs, ont pu prendre un tour plus dramatique. Je pense en particulier à l’incendie de bâtiments d’élevage, il y a encore dix jours, dans l’Orne, où un jeune exploitant agricole a vu, en pleine nuit, ses trois bâtiments d’élevage détruits par le feu. Cet incendie criminel a été particulièrement traumatisant, ses auteurs ayant également peint sur les bâtiments des inscriptions comme « assassin » ou « camp de la mort ».

Je pense aussi à l’incendie volontaire, voilà un an, d’un l’abattoir dans le département de l’Ain : s’il n’a heureusement pas fait de victimes, cet incendie criminel a mis au chômage technique près de quatre-vingts salariés.

Des entreprises et des permanences de chasseurs ont également été saccagées et des interventions dangereuses pour les cavaliers ayant pour but de perturber des activités cynégétiques se sont produites dans les forêts de Chambord et de Compiègne en particulier.

Au demeurant, est-il nécessaire de réaffirmer ici que la chasse, acquis historique s’il en est, reste un loisir apprécié du plus grand nombre, avec près de 1 million de pratiquants et détenteurs de permis de chasse de notre pays ? (…)

Je rappelle également que, face à la multiplication de ces incidents, le ministre de l’intérieur a demandé aux préfets de région de prendre contact avec les représentants des professions concernées pour des échanges réguliers et pour leur fournir une protection si nécessaire.

Concernant ce dernier point, on a apprend également, de la part de Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur :

Soyez assurés que Christophe Castaner et moi-même sommes pleinement mobilisés sur le sujet. D’ailleurs, la convention signée entre la gendarmerie et la FNSEA continue à se déployer, et la gendarmerie nationale a créé une cellule spécialement consacrée à ce phénomène, afin d’améliorer son action et de mieux travailler en coordination avec les services de renseignement, qui se mobilisent de plus en plus sur ces thématiques.

Il dit également :

Je le répète, mesdames, messieurs les sénateurs, je partage l’objectif qui est le vôtre de contrer ce type d’entrave. J’ai rappelé, dans mon propos liminaire, l’action des services de gendarmerie et de police, mais aussi celle de la justice et des services de renseignement, qui ont été orientés sur ces objectifs, ce qui est nouveau.

Les choses sont claires, il s’agit ici d’une alliance au plus haut niveau et il s’agit d’écraser par compression ce qui tente une rébellion, mais est incapable de se lever à un véritable niveau sérieux, qu’on peut appeler politique.

L’insupportable Esther Benbassa (EELV), le prototype de la personne prônant la décadence des mœurs, l’a tout à fait compris et elle reproche leur stupidité à ceux qui font la loi. Elle sait que cette compression va polariser et que par conséquent un saut qualitatif va se dérouler.

C’est à cela qu’on voit le rôle de gens comme elle : celui de dernier rempart du système. Voici son intervention lors des débats, qui d’ailleurs suscite des réactions pittoresques valant franchement le détour qu’on s’y attarde.

M. le président. La parole est à Mme Esther Benbassa.

Mme Esther Benbassa. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, « blocus, interruptions de représentation, invasions de terrains, huées… » : tels sont les exemples cités dans l’exposé des motifs du texte soumis à notre examen.

À en croire l’argumentaire de la droite sénatoriale, ces éléments de contestation, aujourd’hui parfaitement légaux, devraient être réprimés sous prétexte que « contrevenir à la loi, ce n’est pas nécessairement faire ce qu’elle interdit ; c’est aussi empêcher ce qu’elle autorise ». En somme, ces moyens d’action seraient davantage « l’expression de convictions que de droits ».

Ne nous leurrons pas : il est proposé ici de brider toutes les pratiques venant témoigner du moindre soupçon de défiance à l’égard de l’ordre établi.

M. François Bonhomme, rapporteur. De l’ordre bourgeois, tant que vous y êtes ! (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Esther Benbassa. Déjà, au mois de novembre 2018, le groupe CRCE avait demandé par voie de communiqué de presse le retrait de ce texte de l’ordre du jour.

Après la loi gouvernementale répressive venue encadrer le droit à manifester au mois d’avril dernier, c’est cette fois la majorité sénatoriale qui s’attaque à nos libertés fondamentales, par un texte choquant tant sur le fond que sur la forme.

Sur la forme, en nous soumettant cette proposition de loi, Les Républicains se prêtent à un exercice juridique particulièrement curieux. Tout d’abord, ce texte est anticonstitutionnel et sera sans aucun doute retoqué par le Conseil des sages s’il est adopté. Ensuite, il vient dénaturer l’article 431-1 du code pénal, qui sanctionne les entraves à la liberté d’expression. Ce dispositif va donc à contresens du droit positif.

Mes chers collègues, la philosophie liberticide et antidémocratique de ce texte est profondément inquiétante. Nous ne pouvons tolérer les entraves aux mobilisations citoyennes, dont la tradition s’inscrit dans l’histoire de la France et constitue son ADN.

M. Jean Bizet. Et qui fait le mal français !

Mme Esther Benbassa. Pensez aux suffragettes, par exemple.

Comment oublier que nous devons la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen aux révoltes du peuple français contre ses élites ? Comment oublier que les congés payés ont été obtenus par les piquets de grève de 1936 ? (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Laurent Duplomb. Cela n’a rien à voir !

Mme Esther Benbassa. Comment oublier le courage et la persévérance de ces milliers d’étudiants qui ont fait plier le gouvernement Villepin sur le CPE, le contrat première embauche, en 2006 ?

Des écologistes aux étudiants de Nuit debout, en passant par les « gilets jaunes », nombreux sont les exemples de revendications citoyennes ayant nourri la culture politique de notre pays.

M. Jean Bizet. En somme, vive l’anarchie !

Mme Esther Benbassa. Protester, manifester, faire entendre sa voix et ses convictions est une coutume bien française à laquelle nous ne sommes pas près de renoncer.

M. Laurent Duplomb. Hélas !

Mme Esther Benbassa. Vous cherchez aujourd’hui à rendre inconciliables certains droits : le droit de grève et le droit de travailler, le blocus devant un supermarché et le droit de consommer, le droit de manifester des lycéens et leur droit d’étudier, le droit de défendre les animaux et le droit de pratiquer la chasse à courre.

M. Jean Bizet. Ah !

Mme Esther Benbassa. Par votre vision manichéenne du monde, vous scindez la Nation en deux, avec, d’un côté, ceux qui se complaisent dans l’ordre établi, et, de l’autre, ceux qui militent pacifiquement pour le changement.

La plupart des mouvements citoyens ne sont pas mus par la haine, la violence et le rejet de l’autre. Beaucoup usent des moyens d’action collective pour exprimer leur envie d’entrer dans une ère nouvelle, plus sociale et égalitaire, plus respirable et durable.

Les revendications écologistes et féministes sont ces dernières années intrinsèquement liées à la désobéissance civile : faucheurs d’OGM, les ZAD de Notre-Dame-des-Landes et de Bure, les animalistes, les décrocheurs du portrait du président Macron, les grévistes pour le climat, les militantes protestant contre les féminicides…

Ce que vous souhaitez, somme toute, c’est une uniformisation de la société. Vous désirez une France où chacun pense de la même manière et, de préférence, comme vous.

Au risque de vous décevoir, tant qu’une opposition parlementaire comme la nôtre existera, tant qu’une jeunesse sera prête à se lever pour ses idées, tant qu’une gauche sociale et écologique s’exprimera dans ce pays, vous ne parviendrez probablement pas à vos fins et vos tentatives de nous museler seront vaines.

M. François Bonhomme, rapporteur. Nous voilà rassurés ! (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)

M. Jean Bizet. C’est surréaliste !

Mme Esther Benbassa. Mes chers collègues, ce texte a été rejeté en commission. Nous espérons donc qu’une majorité agira de la même manière en séance. (M. le rapporteur s’exclame.)

Par ailleurs, monsieur Bonhomme, merci de me laisser parler ! Pour ma part, je ne vous ai pas interrompu. C’est une entrave à ma liberté d’expression ! (Sourires.)

Esther Benbassa a la trouille : tout son fond de commerce anarchiste va tomber à l’eau, tout cela parce que les réactionnaires vont provoquer, par leur refus de lâcher du lest, un saut dans la conscience et dans l’organisation de la libération animale.

La sénatrice Cécile Cukierman pense de même. Elle est du PCF, dans sa version 2019 plus que 1919, pour résumer au mieux ses larmes devant le risque d’une vraie contestation à l’avenir…

Mme Cécile Cukierman. Sans surprise, ma collègue Esther Benbassa l’a dit en discussion générale, nous ne voterons pas cet amendement et, de fait, cette proposition de loi.

Certes, la majorité sénatoriale a justifié un recentrage de ce texte, mais nous savons tous que seuls les écrits restent. Or la proposition de loi, telle qu’elle est rédigée, permet d’autres interprétations que les seuls faits que vous entendez, dans vos interventions, vouloir réprimer. (…)

Oui, notre société est de plus en plus violente. Malheureusement, monsieur le secrétaire d’État, même si votre gouvernement n’est pas le seul responsable, le sentiment de ne pas être entendus collectivement pousse de plus en plus de nos concitoyens à commettre des actes violents, en tout cas sensationnels, et à les partager massivement sur les réseaux sociaux, ce qui nous pose de nouveaux soucis.

S’engager et défendre une cause, ce n’est pas non plus : « Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette… ». Heureusement que certains se sont introduits dans des usines pour organiser des bals sans rien détruire pour obtenir les congés payés dans notre pays ! (Protestations sur des travées des groupes Les Républicains et UC.)

M. Jean Bizet. Ça suffit avec les congés payés !

Mme Cécile Cukierman. Heureusement que des agriculteurs s’introduisent parfois dans des supermarchés pour dénoncer des accords comme le CETA, sans forcément dégrader le supermarché en question.

M. Jean Bizet. Ils ne cassent rien !

Mme Cécile Cukierman. Il existe des rapports de force. C’est pourquoi nous ne voterons pas ce texte tel qu’il est rédigé, car il va sanctionner tout le monde. Nous avons été amenés les uns et les autres à condamner des actes de violence, mais nous ne partageons pas les moyens choisis pour porter ce message politique.

Je fais partie de ceux qui ont condamné l’incendie de l’abattoir de l’Ain,…

M. le président. Il faut conclure, ma chère collègue.

Mme Cécile Cukierman. … les exactions contre le siège de la fédération des chasseurs de l’Ardèche cet été, etc. Ne mélangeons pas les débats et évitons d’interdire demain la possibilité de toute expression dans notre pays !

Pour résumer : une partie des dominants pense qu’il faut écraser toute idée, une autre partie qu’il faut laisser parler autant que possible les idées n’amenant à rien car ou bien réformiste sur mille ans ou bien totalement velléitaire.

C’est dire si la loi sur l’entrave, dans sa version modifiée, révèle un véritable problème de fond, celui de la question animale. Et ce n’est qu’un début.

La révolte contre la Nature : PMA, GPA, l’eugénisme en ligne de mire

Nous avons déjà parlé à de nombreuses reprises de la PMA et de la GPA, un thème véritablement fondamental pour qui défend les animaux.

A l’arrière-plan en effet, il y a la question de la Nature. Jusqu’à présent, à ce niveau, la situation était littéralement catastrophique en France. La grande majorité des gens voyaient la Nature comme une sorte de monstre chaotique et multiforme, où tout le monde affronte tout le monde. La Nature serait cruauté et meurtre, l’humanité commençant heureusement à échapper à cela en sortant de tout cela par la « culture ».

Une autre partie de la population, importante mais moins nombreuse, admettait le principe de la nature mais en neutralisant le concept, en considérant que c’était Dieu qui l’avait créé.

Pour prendre un exemple très concret, il y a la situation d’un certain nombre de chats dans notre pays. Ils sont particulièrement respectés dans la culture islamique et pour cette raison, il y a beaucoup de gens – leur nombre n’est pas quantifiable, mais c’est un phénomène existant ,-, qui, parce qu’ils sont musulmans, se préoccupent des chats. Ils les nourrissent, les protègent, etc.

C’est le bon côté de la religion, qui admet l’existence de la Nature, d’une certaine sensibilité. Cependant, le souci est que la Nature est comprise de manière mystique. Le résultat est que les chats ont le droit d’aller où ils veulent et que toute stérilisation est strictement rejetée. Il s’ensuit une situation catastrophique au niveau de la reproduction exponentielle, sans parler de l’impact des chats sur les autres animaux sauvages, des dangers pour les chats eux-mêmes, etc.

Cela ajoute à la situation absolument dramatique des chats sauvages dans notre pays. A ce niveau la crise est gigantesque et il est effroyable que cela se déroule dans un silence total. On en revient toujours à la question : pourquoi les gens liés au véganisme ne s’impliquent-ils pas dans les refuges (avec discipline et en se soumettant aux règles) ?

En tout cas, donc jusqu’à il y a peu de temps, très peu de monde admettait l’existence de la Nature, ce qui est un comble dans le pays à l’origine du mouvement des Lumières. Les penseurs des Lumières s’appuient en effet sur le principe de nature, qu’ils voient comme bon par définition. Il y a également d’autres auteurs qui pensent ainsi bien entendu, comme Aristote, Spinoza ou Kant.

Et pourtant qui parle de Nature s’est vu jusqu’à présent systématiquement accusé de mysticisme ! La grande accusation vers La Terre d’abord est de relever du « naturalisme ».

La situation est en train de connaître un renversement, inéluctable et irrémédiable. Le gouvernement compte en effet légaliser la PMA et on voit déjà la GPA en ligne de mire. Cela a provoqué une onde de choc.

La question de l’ordre naturel, du rapport de l’humanité à la Nature, se pose dans toute sa splendeur. Ce n’est qu’un début. L’humanité va se plier au bout d’un processus difficile de remise en cause totale de l’anthropocentrisme, adoptant le mot d’ordre de défense de notre mère la Terre.

Et une mère ne peut se défendre que si l’on admet le concept de mère. La PMA et la GPA comptent abolir ce principe, au profit de celui de « parent ».

Les catholiques ont mobilisé en priorité, mais déjà chez les gens non religieux il commence à y avoir un certain remue-ménage.

La vraie question de fond qui a provoqué le bouleversement en cours n’est d’ailleurs paradoxalement ni la PMA, ni la GPA. C’est l’eugénisme qui est la clef du véritable traumatisme dans une partie de la société française.

La France compte en effet beaucoup de gens éduqués et le thème de l’eugénisme est bien connu. Il y a une très grande méfiance démocratique à ce sujet et pratiquement aucune fascination à ce niveau, au contraire de pays comme l’Allemagne ou les États-Unis. Cela est bien connu en France, c’est un thème largement étudié.

Or, beaucoup de monde a compris la chose suivante. Si la PMA passe, alors on va se précipiter dans un piège, celui des choix génétiques. Les entreprises vont proposer des enfants « à la carte » et il en ira de même pour la GPA.

La conséquence va être que les enfants naissant « normalement » vont avoir moins de valeur aux yeux des gens que des enfants dont on a pu « pré-sélectionner » de nombreuses choses, et de plus en plus de choses avec les moyens technologiques toujours plus perfectionnés.

La procréation assistée génétiquement va donc prendre le dessus. C’est une tendance inéluctable si l’on admet la PMA, la GPA. Les médecins l’ont tout de suite compris. Voici comment « le manifeste des médecins » dit déjà cela en 2017.

Nous voulons rappeler le rôle de la Médecine

Suite à la tribune parue le 17 mars 2016, dans le journal Le Monde, signée par 130 médecins et biologistes [2000 désormais – NDLR], intitulée «Nous médecins avons aidé les couples homosexuels à avoir un enfant même si la loi l’interdit», suite aux récentes déclarations du Pr René Frydman qui demande la PMA pour toutes les femmes (janvier 2017) ;

Nous, médecins, impliqués dans la vie quotidienne de nos concitoyens voulons par ce manifeste rappeler quels sont les rôles, les limites et les exigences de notre profession.

Les tentations sont grandes pour les pouvoirs publics et les usagers de s’approprier les techniques bio-médicales à des fins partisanes. Nous mettons en garde contre ces tentations.

Nous rappelons que :

1) La Médecine est avant tout un art au service des malades. Les deux principaux buts de la Médecine sont prévenir les maladies et soigner les malades.

2) La première devise du médecin est : « Primum non nocere », « Premièrement, ne pas nuire ».

3) Il n’appartient pas au médecin de juger de la vie. Même s’il doit accompagner les couples stériles en désir d’enfant, le médecin n’a pas tous les droits pour faire surgir la vie.

4) Le médecin ne doit pas être au service d’une idéologie quelle qu’elle soit. La sélection des races, l’eugénisme, le dopage, les expériences sur l’homme, la « fabrication » d’enfants en dehors de la complémentarité homme-femme sont étrangers aux buts de la Médecine.

5) Il revient au Conseil de l’Ordre des Médecins, expression de notre profession, de faire respecter les règles de la déontologie médicale.

6) Le médecin est soumis à la loi en tant que citoyen. L’État quant à lui ne doit pas sortir de son rôle en demandant au médecin d’accomplir des actes techniques contraires à l’éthique médicale.

La « fabrication d’enfants » est compris comme la grande menace, au-delà même de la PMA et de la GPA comme principes.

Voici un autre extrait, tiré d’un très intéressant texte du député Joachim Son-Forget, qui a été adopté et raconte son parcours, mais également son point de vue de médecin. C’est assez étonnant car ce député a été très connu médiatiquement pour ses messages sur Twitter qu’on peut qualifier de totalement délirant, a minima.

Mais le type est également un joueur de clavecin, un féru de la culture kosovare (une région du monde très troublée de par son rapport historique avec la Serbie), un radiologue, un docteur en neurosciences…

Dans la revue ultra-conservatrice Valeurs actuelles (voire carrément de la droite extrême désormais, ou même l’extrême-droite), il écrit la chose suivante sur cette question de l’eugénisme :

« J’ai bien réfléchi avant de savoir si j’allais être un pro ou un anti-procréation médicalement assisté (PMA).

J’ai décidé de ne pas m’attarder sur l’intérêt de parents égoïstes, intention incarnée par la formule de « projet parental ». Dans les couloirs du palais Bourbon, on m’opposa même « mais enfin qu’as-tu contre les gens qui s’aiment ? ». Comme si le critère absolu de bonheur pour un enfant était d’avoir été désiré, d’avoir déjà reçu des likes avant même d’avoir existé.

Je me suis demandé qui serait finalement la victime : l’enfant né de PMA et ses questions existentielles ou celui issu de la méthode habituelle et son incompréhension de ne pas bénéficier des dernières avancées biotechnologiques et de ne pas faire partie de l’humanité augmentée qui se sera un peu « libérée » du joug du hasard.

Comme l’a avoué l’air de rien la ministre de la Santé pendant le débat, l’enfant né d’un don a une chance supplémentaire de ne pas être malade.

Dans une surenchère mondiale où la PMA deviendrait la norme, cela deviendra d’abord le privilège des plus riches et des plus puissants, puis des classes moyennes supérieures voulant les imiter, puis les Gilets Jaunes du moment demanderont aussi à pouvoir avoir des enfants parfaits.

Qui préférerait le cancer précoce qui vous tombe dessus à 50 ans ou la chorée de Huntington qui anéantit soudainement votre système nerveux à l’âge adulte ? (…)

La beauté de l’aléa existait encore avec la fécondation in vitro. Avec la PMA, fini.

Le diagnostic préimplantatoire actuel n’est que l’avatar d’un eugénisme plus grave encore, qui au début du 20ème siècle, en Suède, en Suisse, au Japon, au Canada, au Danemark, en Allemagne, aux États-Unis, faisait stériliser des handicapés mentaux.

Adolf Hitler a tenté de mettre en œuvre cette folie. Julian Huxley, (frère d’Aldous – auteur du Meilleur des Mondes), alors futur 1er directeur de l’UNESCO, la pensait et la revendiquait encore en 1941 quand les exactions des nazis étaient déjà connues. « L’eugénique deviendra inévitablement une partie intégrante de la religion de l’avenir. »

La France faisait partie des rares pays épargnés par le choix sur catalogue des caractéristiques sociales et phénotypiques du donneur.

Cela me rappelle cette 1ère photo de moi toujours bébé orphelin, parvenue à un foyer français, et qui mena à un refus et à une réattribution à une autre famille. Trop joufflu, trop de cheveux, et les plaques rouges d’un eczéma qui m’a enquiquiné toute ma vie jusqu’alors. (…)

Dire oui à la PMA, « et bien sûr non à la GPA » est une illusion. La GPA n’est que le cadet de nos soucis. Nous sommes déjà dans une autre ère.

Notre présent, ce sont les reproductions à 3 génomes (celui des parents et l’ADN mitochondrial d’un donneur, réalisé par des chercheurs aux USA en 2016), et les gamètes artificiels issus de cellules souches permettant de donner naissance à des modèles animaux de souris.

Dans notre futur proche, nous n’échapperons pas non plus à la recherche des allèles dangereux, sous prétexte d’éviter à des demi-frères et sœurs qui s’ignorent de s’accoupler.

Ainsi, demain la victime pourrait être l’enfant « naturel », regardé comme un être inférieur par les autres, et reprochant à ses parents de l’avoir fait naître avec un handicap dans la vie : celui de l’aléa, celui des tares qui n’auront pas été prévenues par ses parents. »

Voilà la véritable question de fond à l’arrière-plan de la PMA et de la GPA. On ne se sortira de cette gigantesque problématique qu’à condition de reconnaître la Nature et de se plier à sa propre dynamique, sa propre évolution, en se mettant à son service.

C’est à l’humanité de servir la Nature, et non pas le contraire. Telle doit être la seule identité future de l’humanité unifiée : au service de Gaïa.

Straight edge pour faire face à la multiplication des dépendances

Lorsque le mouvement straight edge est apparu aux États-Unis dans la scène punk au début des années 1980, trois dépendances étaient visées : l’alcool, les drogues, le fait de coucher avec n’importe qui. C’était cela les paroles du premier groupe de musique portant la culture straight edge, Minor Threat.

Quarante ans après, on peut voir qu’avec le développement de la société de consommation, le nombre de dépendances et leur intensité a explosé. Il y a les jeux d’argent, les réseaux sociaux, la pornographie, les séries, des activités sportives intenses, les jeux vidéos sur console, la voiture, le smartphone, les combats pratiquement sans règles sur les rings, les jeux pour tablette ou smartphone à la Candy crush…

Le nombre de choses où les gens restent « scotchés » est devenu tellement important que la dépendance peut même éventuellement changer de forme, pas de contenu : hier on traînait sur Facebook, aujourd’hui sur Instagram. On regarde Netflix, demain cela sera un autre service.

Car consommer implique de consommer même ce qu’on consomme. C’est la hantise d’Apple que de passer de mode, et qui pourtant n’échappera pas à cette loi du turbocapitalisme. Tout doit être consommé rapidement et efficacement, toujours renouvelé. Hier on appelait cela les modes, aujourd’hui on appelle cela les tendances.

Il est inutile de préciser que le véganisme est devenu lui-même une telle tendance et qu’il a déjà épuisé son quota de crédibilité sur le plan de la consommation. Il y aura quelques restes, car les gens continueront de passer d’une chose à une autre, du non-véganisme au véganisme, puis à autre chose. Mais ce n’est déjà plus une vraie tendance, à part pour les médias pour racler des dernières possibilités de buzz ou d’articles.

C’est bien la preuve qu’il y a tout intérêt pour les personnes véganes à s’intéresser à la culture straight edge. Bien sûr, elle non plus n’échappe à la tyrannie de la consommation et il en existe bien des versions édulcorées, surtout en ce qui concerne le refus de coucher avec n’importe qui, même avec un prétendu « respect ».

Toutefois le principe authentiquement straight edge du désengagement par rapport à toute dépendance est incontournable pour qui cherche à décrocher des valeurs dominantes. Une personne végane accro au simili-carné, c’est une personne encore accro au carné dont le simili-carné n’est qu’un ersatz. C’est un problème.

On pourrait résumer tout cela en disant que le mouvement straight edge est la rencontre fructueuse des valeurs punk et hippie. Ce n’est pas pour rien que des membres de l’un des principaux groupes du straight edge, Youth of today, qui a par ailleurs introduit le végétarisme dans le straight edge, sont passés chez les Hare Krishna. Nul besoin d’aller aussi loin dans l’illusion spirituelle (ou la dérive sectaire), mais en tout cas l’exigence culturelle doit être aussi profonde, aussi dense.

C’est ce qui fait d’ailleurs que les Hare Krishna, même s’ils ne sont pas vegans, auront plus d’intérêt que des antispécistes habillés en noir et broyant du noir ou des straight edge résumant le refus de la dépendance à une simple « protection » individuelle.

Car les dépendances ne sont pas des abstractions, mais une réalité culturelle. Et qui produit cette culture ? Une société qui vise la consommation superficielle et n’éprouve aucun intérêt pour les choses profondes, que ce soit dans les domaines de la sensibilité ou des arts.

Croire qu’une telle société puisse devenir vegan, dans les conditions actuelles, est une illusion complète. Il faut d’abord que les gens décrochent, qu’ils se désintoxiquent.

Et moins ils le font, plus la société a des valeurs pourries, corrompues, exigeant une véritable tempête de feu, pour paraphraser le troisième grand groupe de musique straight edge, Earth Crisis.

On vit dans une société totalement bloquée. Alors, où sont les jeunes portant une culture alternative, du niveau de mai 1968 ou des hippies américains, des squatters allemands des années 1980 ou des punks anglais ? Les raisons de rompre avec les valeurs de la société ne sont-elles pas mille fois plus nombreuses ?

Malheureusement, comme on le sait, les contre-sociétés existantes en France ne sont que religieuses. Des dizaines de milliers de gens, voire des centaines de milliers de gens se sont réfugiés dans la dépendance, se précipitant dans un profond infantilisme. Ces contre-sociétés sont elles-mêmes le reflet de la société : elles sont fades, formelles, sans utopie. Les religions ne donnent que des images en noir et blanc.

Or, ce qu’il nous faut, c’est de la couleur, c’est d’être gai comme la vie. Et la vie est riche, car elle n’a pas de dépendance à des choses qui n’ont aucun rapport avec elle. On en est au point où on se demanderait comment feraient les gens pour vivre si internet était coupé pendant une semaine. Comme s’ils vivaient vraiment !

Aussi y a-t-il tout intérêt d’adopter la philosophie straight edge, qui se résume à un principe simple : pas d’intoxication physique ou mentale par des choses répétitives et encore moins si elles sont impulsées par des industries en tirant du profit.

C’est avec cela qu’on libère sa psychologie et c’est précisément pour cette raison que les straight edge se sont tournés vers le végétarisme, puis le véganisme. Ils se sont demandés : qu’est-ce que je fais de manière mécanique, sans réfléchir, de manière imposée sans même que je le remarque.

Le jour où la société commencera une telle remise en question raisonnable et exigeante, alors l’horizon de la libération commencera à être visible.

Le militantisme à « l’anglo-saxonne »

Il y a plein de gens formidables faisant un travail de fond, changeant les choses dans leurs fondements mêmes, en affrontant les gens tels qu’ils sont. Cela s’appelle un travail démocratique et c’est cela le noyau dur de toute activité authentique.

Mais dans notre société ceux et celles qui font ce travail sont isolés et anonymes, quand ils ne sont pas méprisés, ostracisés. On n’échappe à la domination de la célébration des egos et au culte de l’apparence.

Ainsi, c’est un aspect de plus en plus prégnant à la fois dans l’activisme écologiste, du moins en faveur du climat, et dans celui lié à la question animale en général. Il existe une tendance très marquée à agir de manière « hors-sol », en étant ouvertement déconnectée de la situation locale ou nationale, pour s’appuyer sur des tendances liées aux réseaux sociaux.

En voici un exemple. Personne en France ne connaît la « Official Animal Rights March », dont voici le logo. Et pourtant c’est une manifestation annuelle qui ce mois d’août a rassemblé des petits cortèges à Londres, Berlin, Amsterdam, Copenhague, Athènes, Helsinki, Milan, Dublin, Cologne, Istanbul, Zurich, Oslo, Vienne, Bruxelles, Prague, Sofia, Varsovie, Ljubljana, Bucarest, Toronto, New York, Dallas, Miami, Séoul, Manille, Perth, Auckland, Osaka, etc.

Pourquoi, comment? C’est très simple : le groupe à l’origine de cela – une sorte de structure vegan à la sauce éducative activiste anglo-saxonne – envoie des gens un peu partout pour monter une manifestation dans des grandes villes. Tout est donné clef en main. C’est totalement hors-sol. Donc, pour des gens consommateurs, cela marche.

C’est une véritable tendance de fond et il ne faut pas se voiler la face. Aucune structure qui fait un travail de terrain n’a réussi ces dernières années à progresser numériquement dans les questions de l’écologie ou des animaux, à part en s’appuyant sur les réseaux sociaux et les médias. L214, 269, Extinction Rebellion, Youth for climate… toutes ces structures sont nées de raisonnements à la va vite faits sur les réseaux sociaux, de passions poussées par la « crédibilité » virtuelle.

Toutes ces structures vivent d’ailleurs d’une fuite en avant pour le bruit médiatique. Et ils sont prêts à tout, même à aller en Chine sans contact et sans parler chinois, comme le relate candidement ici un membre de « DxE France » dans une interview à la revue des bobos Les inrocks :

En général nous enquêtons dans des élevages Français mais, au mois de juillet, nous sommes partis en Chine avec l’aide de l’association Stéphane Lamart, qui a financé le voyage.

On voulait aller filmer dans un élevage de chiens destinés à la consommation, pour interpeller la population. Une minorité de la population en Chine consomme du chien, mais, en Europe, c’est considéré comme quelque chose de choquant. On voulait donc montrer comment se passe l’abattage d’animaux que nous considérons comme des compagnons, qui sont proches de nous, parce que cela touche plus.

L’idée avec cette enquête était de dire que ça se passe pareil chez nous pour les cochons, les vaches et les poulets, et que si on est choqué pour les chiens, il n’y a pas de raison de ne pas l’être pour les autres animaux.

Nous n’avons finalement pas pu faire de vidéo dans un abattoir de chiens, parce qu’aucune association locale n’a bien voulu nous donner une adresse, de peur que les autorités fassent fermer leurs refuges. Par ailleurs, en ne parlant pas chinois, c’était un peu compliqué. Mais nous avons pu aller dans un refuge qui recueille des chiens sauvés par des activistes chinois, ainsi que sur un marché aux chiens.

Jamais par la population, toujours par en haut, jamais par la raison, toujours par l’affect. Les animaux sont ici les otages pour beaucoup d’une sorte de crise existentielle face à l’horreur du monde, mais dans le refus de toute perspective concrète de changement. La révolution? Jamais entendu parler. Le peuple, la démocratie? Connais pas.

Pour cette raison, face à cette déferlante, il n’y a pratiquement pas de place pour quelque chose de construit, de conscient, de raisonné. Parce que les gens ne font aucun effort et qu’il y a eu à chaque fois des structures virtuelles se montant en série pour siphonner les forces vives.

Pas étonnant qu’il n’y ait personne dans les refuges, et autant de monde pour toutes les initiatives bruyantes qui ne changent rien à rien !

La seule exception, et de taille, c’est AVA, dont le mouvement contre la chasse à courre a des fondements résolument ancrés dans les situations locales, d’où sa force.

Mais eux-mêmes doivent faire face à ces tendances de repli sectaire et folklorique. Ainsi, des gens qui, en Bretagne, ont quitté AVA, ce qui est par définition regrettable, ont formé un groupe avec comme nom… « Forest Keepers », soit les gardiens de la forêt en anglais. C’est bien connu, en Bretagne, on parle anglais.

Il y a deux raisons à cela à ce constat d’échec général, à part donc AVA :

– les gens sont fainéants et fonctionnent à l’affect seulement ;

– ils sont passifs et consommateurs ;

– ils veulent la reconnaissance de leur ego.

Les gens font donc confiance à ce qui fait du bruit dans les médias et sur les réseaux sociaux. Leur mot d’ordre : je te valorise, tu me valorises. Cela marche entre les gens, cela marche avec les « causes ». C’est du donnant-donnant, uniquement du donnant-donnant.

La raison des gens s’efface, s’annule, disparaît totalement devant Greta Thunberg, une construction d’ONG de bout en bout, parce qu’on la vend comme une adolescente suédoise ayant tout fait d’elle-même. Sa pseudo-pureté devient la pureté des gens qui la soutiennent. C’est donnant-donnant.

Et pour les personnes sur le terrain, le vrai, comment exister quand quelqu’un comme elle est lancée par une semi-ONG avec une chaîne youtube, reprise directement par un représentant d’une grande banque (Nordea, en Finlande) qui a 200 000 personnes suivant son compte twitter?

Et le succès médiatique nourrit le succès médiatique. Ainsi Amnesty International a remis prix Ambassadeur de conscience pour l’année 2019 à Greta Thunberg et Fridays for Future.

Rappelons qu’en juillet 2019, Greta Thunberg était également accueilli en star à l’Assemblée Nationale. c’est un vrai déni de démocratie.

A chaque fois le processus a été le même : le militantisme est donné clef en main, avec logos, slogans, mots d’ordre, ligne mono-thématique. A cela s’associe un soutien sur les réseaux sociaux et une crédibilité au moyen d’actions symboliques « chocs ».

Cela ne veut pas dire que cela marche tout le temps. PeTA France a cette démarche depuis une décennie au moins, sans jamais décoller pour autant, malgré la force de sa maison soeur américaine, malgré Pamela Anderson et le soutien de nombreuses stars avec des postures racoleuses, de partenariats plus ou moins branchés, etc.

Voici un exemple, avec les chaussures de la marque André « Peta approved » venant tout juste de sortir.

PeTA continuera sa démarche hors-sol jusqu’à réussir, quitte à avoir des va et vient incessant dans son noyau dur. Car l’approche « anglo-saxonne » vise à interpeller l’opinion publique par en haut et à accrocher ainsi un certain nombre de gens. c’est un vrai style.

Voici une photographie de la marche pour le climat du 21 septembre 2019. On y voit, à Paris, un slogan placé sur un pont. C’est une allusion au fait que l’année dernière, Emmanuel Macron a reçu le titre de « Champion de la terre », décerné par l’ONU.

Mais c’est en anglais. L’objectif de la banderole, c’est quelque chose d’au-dessus de la réalité, c’est une opinion publique virtuelle.

Voici une autre photographie. Elle est tirée d’une vidéo très récente dans le plus grand abattoir de cochons de France, avec des images insoutenables. Elle n’a eu que très peu d’écho. Là encore tout est en anglais pour cette action du groupe Direct Action Everywhere (mentionné plus haut), qui a mené l’action de manière « internationale », car sa section française n’a pas participé, préférant « les enquêtes aux manifestations et blocages ».‬ Le principe, c’est de forcer l’entrée au groupe dans chaque pays.

Dans un registre bien différent, début septembre, l’ALF a libéré des perdrix en France. Mais les signatures sont en anglais… « ALF says hi », « hunters will be hunted ».

Voici un autre exemple de ce style hors-sol.

Tout cela peut bien entendu être utile. Mais cela ne touche pas le noyau dur de la population. Cela ne touche que marginalement la société. C’est en décalage complet avec la réalité quotidienne des gens, avec les besoins d’implication concrète, anonyme, en acceptant d’être un simple rouage anonyme d’une cause qui dépasse les individus.

En fait, on a des initiatives qui sont à l’image de la société. Comme celle-ci est pourrie, rien de bon ne sort, car il faut une rupture à la base et bien peu veulent en payer le prix, par ego, besoin de reconnaissance, envie de confort, etc.

Les trois récentes grandes vagues de crise des opioïdes aux États-Unis

Google vient d’annoncer en cette mi septembre 2019 la mise en place d’un site spécial, recovertogether.withgoogle.com, destiné aux… 21 millions d’Américains dépendants aux opioïdes. Avec deux cartes en lignes : les adresses de 83 000 centres pour sortir de l’addication et… les adresses où trouver de la Naloxone, l’antidote en cas d’overdose !

C’est dire l’ampleur de la catastrophe, alors que l’entreprise Purdue Pharma vient justement d’établir une entente provisoire bloquant le procès devant se tenir dans un mois. Pas de hasard dans tout cela : c’est que la crise des opioïdes a atteint aux États-Unis une telle ampleur qu’elle connaît désormais une reconnaissance publique.

L’origine de tout cela, on la connaît. Car évidemment, dans une société célébrant les egos et l’individualisme, il est inévitable que les drogues s’immiscent dans la vie quotidienne. Ce n’est pas seulement une question de relativisme libéral, c’est aussi et même surtout une question de valeurs. Un ego, ça se soigne, ça se cultive, ça se célèbre jusqu’à une volonté de transcendance.

D’où la fascination pour l’ivresse, les sensations très fortes, tout ce qui apporte des illusions, de la virtualité, etc. C’est la fuite dans les paradis artificiels.

Dans une société comme la nôtre, où il y a encore des acquis sociaux, une telle démarche de fuite existe de manière très importante, mais elle est confrontée à nombre d’obstacles. Aux États-Unis, il n’y a pas de tels obstacles et cela a produit trois grandes vagues populaires de consommation massive d’opioïdes.

Les vagues de crise des opioïdes aux États-Unis avec le nombre de morts
pour 100 000 personnes.
En orange on a l’héroïne, en mauve les principaux opioïdes prescrits
par les médecins, en noir les opioïdes les plus puissants, légaux comme illégaux.

Par opioïdes, il faut comprendre des psychotropes comme la morphine, l’héroïne, la codéine, le fentanyl. Ils sont à la fois hautement puissants et hautement addictifs. On peut les utiliser comme drogues, tout comme on les utilise plus communément comme anti-douleurs. Ils sont à ce titre utiles en ce sens.

Cependant, aux États-Unis, de tels anti-douleurs ont commencé à être prescrits de manière massive au cours des années 1990. Cela a une telle ampleur, que désormais aux États-Unis, toutes les onze minutes une personne meurt d’une overdose d’opioïdes.

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L’opioïde considéré comme étant le démarreur de tout le processus est l’OxyContin, une version commerciale de l’oxycodone, diffusé par l’entreprise Purdue Pharma. Elle a été commercialisée comme une sorte de potion magique, non plus simplement pour les personnes ayant le cancer et souffrant de manière très importante, mais pour tout le monde, comme pour des blessures dues au sport, l’arthrite, le mal de dos, etc.

Les médecins ont été corrompus à coups de séminaire par exemple dans la prestigieuse station balnéaire de Boca Raton en Floride, il y a plein d’objets de promotion distribués, etc. Le site STAT, qui présente ces « cadeaux », raconte que le pare-soleil contenait deux textes : au recto on lisait « l’oxycodone durant le plus longtemps ayant jamais existé », avec en petit « attention, peut provoquer l’addiction », et au dos, en rouge… « AI BESOIN D’AIDE S’IL VOUS PLAÎT APPELEZ LA POLICE ».

En cinq ans, le médicament « magique » rapportait déjà un milliard de dollars par an. Jusqu’en 2016, il ramènera 31 milliards de dollars.

Une sorte de funeste blague est ici que le responsable de la Food and Drug Administration (FDA) ayant autorisé la mise sur le marché s’est retrouvé deux ans plus tard cadre de Purdue Pharma ! Une belle preuve de corruption, poudre aux yeux y comprise. Car le gouvernement fédéral des États-Unis a infligé à l’entreprise 635 millions de dollars d’amendes pour publicité mensongère, en 2007.

Une somme totalement négligeable par rapport aux gains, qui n’a en rien empêché la famille Sackler de devenir richissime. Mortimer Sackler, l’un des deux frères ayant fondé Purdue Pharma, s’est même empressé d’abandonner la nationalité américaine pour payer moins d’impôts.

La famille a d’ailleurs été entre autres une mécène du Louvre. Son nom était inscrit pour douze salles de l’aile des antiquités orientales du Louvre depuis 1997, avant d’être enlevé cet été en raison d’une protestation qui vient d’être mené par le groupe PAIN, qui vise tous les mécénats artistiques faits par la famille Sackler.

Cependant, il s’agit de simples entrepreneurs : le père des deux frères fondateurs était un simple épicier. Si ce n’était pas eux, cela aurait été un autre, car le véritable problème est la manière de concevoir la santé dan un système fondé sur la compétition.

Les assurances privées américaines ne veulent pas payer sur le long terme et les gens veulent être rapidement efficaces, pour continuer à « fonctionner ». C’est la fuite en avant et l’opioïde qu’a été l’OxyContin a répondu à une véritable demande.

Le résultat, c’est qu’entre 1991 et 2011, les prescriptions d’antidouleurs sont passés de 76 millions par an, à 219 millions par an. En 2016, on était passé à 289 millions de prescriptions par an.

Une évolution des prescriptions de l’hydrocodone et de l’Oxycodone.
Les données cessent ici au moment de l’arrivée de la Fentanyl,
qui est elle non plus semi-synthétique, mais synthétique.

Le nombre de morts est tel – 130 par jour, en comptant l’héroïne qui est à l’origine d’un tiers des morts – que pour la première fois depuis les années 1950, l’espérance de vie aux États-Unis est de nouveau en baisse. Les victimes ne sont évidemment pas les couches supérieures de la société. Ce sont, si l’on veut, les électeurs de Donald Trump : blancs, pauvres, vivant en périphérie plutôt rurale.

Les états de la Virginie occidentale de l’Ohio sont les plus touchés. La Virginie occidentale est l’un des états les plus pauvres – Donald Trump a obtenu 68,5% des voix en 2016, son meilleur score. Il a également gagné dans l’Ohio, avec 51,69%, alors que les démocrates avaient gagné les deux précédentes présidentielles. Google y a ouvert cet été un centre de traitement des personnes dépendantes aux opioïdes.

Pour 2012, la carte du nombre de prescriptions pour 100 personnes.
On remarquera que dans tous les cas, le chiffre dépasse 50% !

Les populations amérindiennes sont également touchées, entre 1999 et 2015 le nombre d’overdoses a été multiplié par cinq. Les populations afro-américaines échappent par contre à cette tendance, en raison de leur marginalisation sociale.

Car la crise des opioïdes n’est pas une crise des marges de la société, elle se développe en son cœur même.

L’État américain a d’ailleurs essayé de mettre un frein. Comme on le sait, on ne peut pas freiner un phénomène ancré dans la société, on peut le renverser, le dépasser, mais pas le mettre de côté. Il s’est donc passé une chose simple : en rendant les prescriptions plus difficiles, il y a une vague de passage à l’héroïne.

Toute la question de la drogue mexicaine vient de là. Plus de 90 % de l’héroïne aux États-Unis vient du Mexique ; entre 2005 et 2018, la production mexicaine d’héroïne a été multipliée par 10.

Chiffres du nombre d’hectares de production d’héroïne au Mexique,
et de la production pure estimée, en tonnes.

La troisième crise a quant à elle commencé en 2013, avec l’arrivée sur le marché d’un nouveau produit, le Fentanyl, qui est 100 fois plus fort que la morphine, 40 à 50 fois plus fort que l’héroïne. En 2016, il y avait aux États-Unis déjà 20 100 morts par overdose de Fentanyl, parmi lesquels le chanteur Prince.

Il faut dire, des pharmaciens et des médecins géraient des «pill mills», des endroits où recevoir des prescriptions adéquatement placés près des grands axes, ce qui en a fait de véritables supermarchés légaux pour opioïdes. 200 personnes par semaine, pour 250 000 dollars de bénéfices par mois…

Il faut bien comprendre que l’ouverture légale aux opioïdes a engendré toute une mafia et cela au coeur même de la société. Avec un appel d’air sur le plan des profits : un kilo d’héroïne coûte 6-7000 dollars à fabriquer, un kilo de fentanyl 5000 dollars. Le premier rapportera 80 000 dollars, le second peut tellement être dilué qu’il en ramènera 1,5 million de dollar.

C’est un énorme problème d’ailleurs pour les policiers et les premiers secours. Rien qu’en contact avec la peau peut provoquer un coma ! Aussi, désormais, la naloxone, connue sous le nom commercial de narcan aux Etats-Unis et servant d’antidote, fait partie de leur matériel !

Donald Trump a justement imposer un état d’urgence sanitaire en octobre 2017, afin de débloquer six milliards de dollars pour que la naloxone, qui fonctionne comme injonction nasale, soit plus aisément disponible dans le pays.

Tout cela est donc désormais connu de par l’opinion publique, dans ses grandes lignes. Des sentences tombent : cette année, l’entreprise Johnson & Johnson a fait un accord pour payer 572 millions de Dollars. Mais c’est trop tard. Les estimations les plus pessimistes craignent 500 000 morts dans les dix prochaines années comme conséquence de la crise des opioïdes.

Et, déjà, entre 1999 et 2017, 400 000 personnes sont décédées en raison d’une overdose d’opioïdes.

Il faut ici préciser qu’il est parfois considéré que les estimations officielles du nombre de morts par overdose d’opioïdes sont sous-évaluées et qu’il faudrait augmenter leurs chiffres de 30% !

Les coûts pour la société, en plus des pertes humaines, sont énormes. Il est déjà estimé par l’État américain lui-même que toute cette crise coûte 500 milliards de dollars par an à la société.

C’est toute une société en faillite économique, culturelle, humaine. La machine à vendre du rêve tourne à fond, mais l’envers du décor est terrifiant.

Et il va le rester. Purdue Pharma, au centre de la tourmente, vient tout juste de passer un accord provisoire : elle va proposer de payer 12 milliards de dollars, dont 3 par la famille Sackler, en devenant parallèlement un «public beneficiary trust », une entreprise dont les bénéfices serviront pour payer.

C’est un beau coup de jarnac : le capitalisme vend des horreurs à des gens voulant fuir le réel, les profits s’accumulent, la société et l’État réparent ensuite ce qui peut l’être, et on recommence.

C’est la conséquence inévitable d’un mode de vie anti-naturel, célébrant les egos et faisant de l’intoxication un style en soi. Une société rejetant les valeurs vegan straight edge au quotidien ne peut que s’enfoncer dans une crise de civilisation.

Aux Etats-Unis, la conscience de la gravité de la situation est là et Donald Trump a été obligé d’être très lyrique :

« Nous causerons une défaite à cette crise, nous protégerons nos merveilleux enfants, et nous leur assurerons un avenir meilleur, plus fort et plus grand que tout ce qui a existé auparavant. »

Mais il est lui-même une partie du problème. Et cet exemple américain n’est qu’un reflet extrême de ce qui se passe en France, dans de moindres grandes proportions, mais dans la même tendance et à terme la même ampleur.

C’est l’agonie existentielle d’un monde sans empathie, sans compassion, fondé sur les egos.

L’arbre, ses blessures, ses cicatrices, ses compartimentations

L’arbre est un être vivant et par conséquent, il peut lui arriver d’être blessé. Ces blessures sont plus ou moins graves et ce qui est d’autant plus intéressant, c’est de voir qu’il existe un grand débat pour savoir dans quelle mesure l’arbre est capable de faire face, tout seul, à ses blessures.

La Nature existe-t-elle ou bien l’arbre n’est-il qu’une accumulation de matières premières, du bois vivant mais concrètement quasi mort dans sa définition même?

Regardons déjà à quoi ressemblent les blessures peuvent avoir de multiples origines, mais dans tous les cas, c’est comme pour les êtres humains, il y a comme une sorte de trou. Voici un exemple où l’on voit bien une ancienne blessure, avec comme une plaie rebouchée.

Il est bien connu qu’en France, jusqu’à il y a une trentaine – quarantaine d’années, on appliquait une méthode totalement absurde consistant à… boucher le trou de l’arbre avec du béton. Comme si le trou existait dans une construction, dans un bâtiment, etc. Il va de soi qu’un être vivant à qui on met du béton en lui le vit plutôt mal…

Avant le béton, il y avait l’utilisation de l’onguent de Saint-Fiacre, c’est-à-dire de la bouse de vache mélangée à de l’argile. La technique existe encore, tout comme de nombreux magasins proposent du mastic spécial arbres blessés.

C’est qu’on a compris très tôt que si la plaie ne se refermait pas correctement, l’arbre risquait sa vie… A moins que cela ne soit plus compliqué que cela.

Si les soins échouent, les conséquences physiologiques sont théoriquement significatives. Pour l’arbre, cela veut dire que l’eau va avoir du mal à circuler, tout comme les éléments chimiques vitaux. Ce qu’on appelle la sève voit sa circulation perturbée. Il peut y avoir une infection, avec des champignons s’incrustant, avec un phénomène de pourrissement.

En fait, l’écorce sert de protection à la vie interne de l’arbre. C’est pourquoi ce dernier va donc chercher à cicatriser, tout comme nous. Il se forme alors un bourrelet cicatriciel, qui va progressivement, dans un mouvement partant des bords, recouvrir la plaie, pour rétablir l’écorce.

Ce bourrelet progresse très lentement, tant qu’on le remarque facilement, il est encore en action…

Pour cette raison, les élagueurs doivent faire attention à ce que le futur bourrelet puisse bien se développer. Si une partie du cercle du bourrelet n’a pas les moyens d’exister parce qu’on a mal coupé, alors c’est un échec aux conséquences terribles pour l’arbre. De la même manière, la plaie doit éviter de dépasser 5-10 centimètres.

Sans cela, le trou ne se referme pas et c’est justement alors un abri pour beaucoup d’êtres vivants. ce qui est une bonne chose.

Or, les arbres creux peuvent tout à fait être vivants. Cela est pourtant incompatible avec l’interprétation d’une bataille pour la survie où l’arbre est censé faire face au reste de la vie pour survivre, etc. C’est qu’évidemment la Nature est en réalité un ensemble et non pas un assemblage d’éléments en compétition.

C’est là où se complique donc la conception comme quoi la blessure est forcément mortelle. On trouve ici une approche très intéressante du biologiste et phytopathologiste du Service des forêts des États-Unis Alex Shigo (1930-2006), l’un des plus grands spécialistes des arbres.

Selon lui, un ajout de quelque chose pour soigner la plaie d’un arbre est inutile et même nuisible, car interférant avec le processus naturel. Alex Shigo considérait que l’arbre n’était pas du « bois mort » et qu’il était capable de compartimenter ses éléments pour bloquer une infection.

Voici comment il résume la question:

La plupart des soins inappropriés appliqués aux arbres résultent de la confusion entre les arbres et les animaux : dans de nombreux cas, on traite les arbres comme des animaux, voire comme des humains… On panse les plaies des arbres afin d’éviter l’infection et l’altération, et de favoriser la cicatrisation.

On nettoie les parties altérées jusqu’au bois sain, comme un dentiste nettoie une carie.

On taille les branches au ras du tronc, et dans certain pays, on taille des facettes dans l’écorce du tronc à la base de la branche : on imagine que la cicatrice qui apparaît est un signe de guérison de l’arbre. Aucun de ces traitements n’est curatif ; paradoxalement, tous sont nuisibles.

Aucune étude scientifique ne permet d’affirmer que l’application d’une quelconque substance sur une blessure empêche l’altération. Les mastics utilisés ont surtout un effet esthétique (outre le fait que cette pratique rassure les gestionnaires des arbres).

Nettoyer une cavité de bois altéré pour mettre le bois sain à nu est le plus sûr moyen de propager l’infection au bois sain ; cette pratique est certainement ce que l’on peut imaginer de pire et de plus nuisible pour l’arbre, car l’existence même d’une telle cavité indique que l’arbre avait réussi à circonscrire la zone d’altération.

Enfin, une taille inappropriée favorise la contamination des cellules blessées du tronc. A la base de chaque branche se trouve un renflement que l’on appelle un bourrelet axillaire : ce bourrelet renferme des tissus de protection de la branche, c’est-à-dire les tissus qui produisent les défenses chimiques de la branche. Il faut éviter de blesser ce bourrelet lors des opérations de taille.

Sa conception est dénommée CODIT, pour Compartmentalization of decay in trees, ce qu’on peut traduire par Compartimentation du pourrissement dans les arbres.

Elle va de paire avec la compréhension que le développement de champignons, la présence d’eau ou d’animaux, ne signifie pas du tout forcément quelque chose de négatif pour l’arbre. Il y a des interactions qui se forment, une adaptation de l’arbre qui se développe et profitant à tout le monde.

Alex Shigo dépasse ainsi la vision de Robert Hartig (1839-1901), qui fut le premier à étudier le rapport entre les champignons et le pourrissement des arbres.

Selon Alex Shigo, les arbres compartimentent. Ils ne peuvent pas se déplacer, donc pas fuir. Ils ne font pas non plus des « auto-réparations » comme le font les animaux. Ce qu’ils font, c’est qu’ils isolent des secteurs.

Voici un exemple. La partie en noir témoigne de l’isolement d’une infection par des champignons profitant du trou causé par un tir de chevrotine. Au bout de cinq ans, le trou est refermé et la croissance reprend par-delà le secteur isolé. L’arbre a été coupé neuf ans après l’apparition du trou.

Voici une image tirée d’un article d’Alex Shigo, où l’on voit bien le processus d’isolement de la partie de l’arbre ayant pourri.

Voici une autre image présentant, de la même manière, la compartimentation du pourrissement.

Voici une autre image, symbolisant cette fois la compartimentation interne du tronc. Il va de soi que c’est schématique, juste pour donner l’idée. Au sens strict, cela veut dire qu’un arbre… est une sorte de multi-arbres, ceux-ci poussant au milieu des autres, chaque anneau amenant un nouvel élément.

Voici comment L’éclaircie du service canadien des forêts présente les murs de la compartimentation.

• Mur 1 : il vise à bloquer les éléments conducteurs du bois (par exemple, les vaisseaux).
• Mur 2 : les épaisses parois des cellules formant le bois final de chaque cerne annuel lui confèrent son efficacité.
• Mur 3 : mur discontinu formé par les cellules de rayon.
• Mur 4 : formé à la suite d’un dommage, il correspond à une bande plus ou moins épaisse de cellules contenant souvent des composés antibiotiques et très résistants aux micro-organismes. Son rôle est d’isoler le bois atteint du bois sain.

Comme on le voit, tout cela est incroyablement complexe et on n’en est qu’au début. Alex Shigo attribue, pour l’anecdote, la possibilité des découvertes à… la tronçonneuse, permettant des coupes en longueur et une étude plus approfondie. Lui-même a étudié des arbres coupés par milliers à travers le monde…

C’est que pour comprendre la vie d’un arbre, le développement d’une maladie, il faudrait voir comment cela se développe en son intérieur. Au lieu de fabriquer des bombes, c’est vers une capacité à voir un arbre dans son développement qu’il faut aller!

Toute cette vision scientifique n’en est encore qu’à ses débuts. A l’humanité d’être à la hauteur pour se tourner vers la Nature et comprendre son incroyable richesse, en se mettant à son service.

La sphère vegan totalement coupée en deux

L’article sur l’alimentation végétale pour les bébés et les femmes enceintes donne des informations précieuses, mais surtout il fixe un horizon, celui de la socialisation vegane telle qu’elle doit exister. Car le problème de fond est désormais plutôt clair. Les derniers mois ont ancré une situation qui va rester, on peut enfin avoir un aperçu général de la situation.

Pour résumer les choses de manière la plus simple possible, et le plus directement possible, on peut diviser les vegans en deux parties. Et cela veut dire qu’il faut se tourner soit vers les uns, soit vers les autres.

Il y a d’un côté une population pour qui le véganisme est un supplément d’âme. Ce n’est pas tant une identité qu’une démarche considérée comme juste et cohérente, et qui vient s’associer à une vie quotidienne possédant déjà ses propres valeurs.

Il va de soi que, la plupart du temps, ces valeurs ont une dimension qu’on peut qualifier, vraiment grosso modo, de néo-hippie. Cela va de la bobo urbaine à la femme du peuple proche de la protection animale, en passant par la jeune branchée ou bien la casanière pacifiste vivant avec des chats.

Néanmoins, la vie quotidienne maintient ses valeurs d’auparavant, d’avant le véganisme. Le fait de devenir vegan est un prolongement considéré comme plus ou moins logique, plus ou moins cohérent. Le véganisme est « acquis » mais ne bouleverse pas fondamentalement les valeurs.

Le grand souci qu’on a ici, c’est que comme on a affaire à un véganisme qui ne « bouleverse » rien, alors la consommation végane est acceptée telle quelle. La conséquence en est une soumission à la consommation végane qui fait de ces gens une sous-partie des végétariens, ces derniers étant eux-même une sous-partie des « flexitariens ».

Nous en reparlerons, mais la question de la « fausse viande » va mettre ici sur le tapis une question fondamentale, celle du rapport à la nature, et en ce sens ces gens sont clairement intéressants. Surtout que le fait de ne pas avoir d’identité « vegan » tout en l’étant les force à la socialisation…

Cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas que tout le monde devienne vegan, mais comme justement le but c’est que tout le monde le soit, il y a une perspective intéressante ! Surtout que selon nous, sans le soutien concret aux animaux (dans les refuges notamment), rien n’a de sens.

Le but, c’est la victoire par la mobilisation, sur la base de l’utopie !

Il y a de l’autre côté ce qu’on va appeler les antispécistes, pour qui le véganisme est une identité, qui « bouleverse » la vie quotidienne menée jusque-là. Nous n’irons pas par quatre chemins : c’est un existentialisme prenant les animaux en otage.

Il n’y a rien de positif, tout est un volontarisme qui se fonde sur l’ego.

Prenons immédiatement un exemple concret. Voici un communiqué tout récent de gens ayant « libéré » des lapins. Nous mettons entre guillemets car ces gens ont laissé des lapins d’élevage, qui ne connaissent plus la nature depuis des générations, dans une forêt ! Leur chance de survie est ainsi totalement nulle, dans les vingt-quatre heures.

Il va de soi que jamais l’ALF n’aurait mené une action aussi lamentable, montrant un degré zéro dans la connaissance de la vie animale et prenant les animaux en otage pour un existentialisme morbide exprimé à travers un langage universitaire faussement rebelle, avec notamment cette écriture inclusive à proprement parler illisible.

Durant la nuit du 24 août en France, 13 lapin.e.s ont été sorti.e.s de leurs cages et relâché.e.s.

Nous sommes conscient.e.s que ce genre d’action est controversé. Nous souhaitons rappeler que ces personnes vivent dans des conditions absolument ignobles. Iels n’ont jamais vu et ne verront jamais la lumière du jour. Iels sont entassé.e.s les un.e.s sur les autres dans des cages grillagées, juste au dessus de leurs excréments. Beaucoup d’entre elleux (une personne sur cinq) ne survit pas à ces conditions avant même le jour où iels sont envoyé.e.s à l’abattoir.

La vie dans la nature comporte de nombreux risques, mais à l’intérieur, leur mort est certaine. Dehors, iels ont tous.tes une chance de s’en sortir. Certain.e.s s’inquiètent de la prédation qui existe dans la nature, mais c’est un risque inhérent à la vie en liberté. La population de renard.e.s (leurs principaux.ales prédateurs.ices) est très faible comparée à celle des lapin.e.s, seule une faible partie d’entre elleux se font manger quelque soit la couleur de leur pelage. En fait, leur plus grand risque serait de rencontrer un.e chasseur.se humain.e.

Nous savons qu’il existe des sanctuaires. Malheureusement, la capacité totale de ces refuges comparée au nombre de personnes tuées quotidiennement est absolument dérisoire. D’autant plus que la majeure partie des femelles en élevages sont enceintes et peuvent avoir jusqu’à 12 lapereaux, ce qui réduit drastiquement le nombre de précieuses places dans ces lieux. Que devons-nous alors faire pour celleux qui n’ont pas de place ? Les laisser à une mort certaine ?

Devant cette situation dans un monde spéciste où il n’existe pas de solution totalement satisfaisante, nous avons décidé de leur laisser une chance dans la nature. Cette décision est d’autant plus pertinente considérant le fait que nous avons croisé lors de l’action de nombreu.x.ses lapin.e.s blanc.he.s, gambadant dans les champs.

Nous avons choisi un lieu éloigné des routes fréquentées, un petit bois où iels peuvent trouver refuge, à proximité d’un champ, et où il nous paraissait peu probable qu’il y ait beaucoup de renard.e.s. Nous sommes resté.e.s auprès d’elleux une heure. Nous avons observé qu’iels se nourrissaient spontanément. Certain.e.s sont rapidement parti.e.s explorer leur nouvel environnement. Iels sautaient de joie, soulagé.e.s après leur séjour en enfer.

Enfin, nous n’avons de comptes à rendre à personne, à part aux autres animaux.

Nous avons également une pensée à tous les activistes antispécistes subissant la répression étatique et policière.

Jusqu’à ce que toutes les cages soient vides. »

Il faut redire les choses telles qu’elles sont : ces gens ont livré les lapins à une mort directe et jamais l’ALF n’aurait fait une chose pareille. Ils ont préféré faire l’action, aux dépens des animaux, sans se soucier de l’hébergement protecteur des animaux, qu’ils n’ont pas voulu assumer eux-mêmes d’ailleurs.

Voici un autre exemple de prose mystico-délirante d’une personne racontant comment elle a mis le feu au local de la fédération de chasse de l’Ardèche. C’est « moi je » « moi je » « moi je ».

« Spasme antispéciste

25 avril [en fait juillet], 02h45, un incandescent croissant me sourit parmi les étoiles. Devant le centre de formation de chasse de l’ ardèche, un panneau lumineux affiche 23 °. Je prends à revers l’édifice, louvoie entre les cibles animales faites de bois et de peinture. A leur vue, la haine me soulève, aiguise ma détermination. Au pied de la façade, j’atteinds les derniers buissons. Une caméra scrute, je serais bientôt dans son champ de vision. En pensées, j’ai déjà vécu des dizaines de fois ce qui s’annonce. Sauter la barrière, escalader le parapet, se hisser sur la coursive et courir se mettre à couvert de la caméra. Pour le moment je suis en bas, déjà haletant, le cœur battant.

Je prends une profonde respiration et m’élance, franchissant successivement les obstacles, moins élegamment certes qu’en imagination. J’ouvre mon sac, empoigne un pied de biche et commence à forcer une porte- fenêtre, sans résultat. De ma main restée libre, je saisi le marteau, éclate la vitre, tourne la poignée et me faufile à l’intérieur. Quelques pas suffisent à faire hurler la première sirène. Je visite à grandes enjambées le 1er; dans une pièce, entasse chaises, tables et cartons. Je dépose un bidon d’essence, ouvre une fenêtre. Le feu aura besoin d’oxygène. Je me dirige ensuite à l’étage supérieur et répète l’opération. Peu de matières combustibles là-haut, j’amoncelle de maigres chevalets sous la charpente espérant que les flammes la lécheront et la consumeront. Je déverse l’essence, allume. Soudain une lumière vive et un souffle puissant emplissent la pièce. L’alarme incendie se déclenche à son tour.

4 à 4 je saute les marches de l’escalier, retourne au 1er, arrose d’essence le tas d’objets, rassemble ce qui me reste de sang-froid et convoque à nouveau les flammes. Quelle merveille. Quitessence du ravage. Appétit effréné du feu. Pas le temps pour la contemplation, hélas, je descends encore d’un étage et sors. Je suis sauf, l’incendie est dans mon dos, les rameaux des arbres devant moi. J’expectore un rire de soulagement, le temps se remet en mouvement.

Cette nuit, 11 personnes ont perdu leur boulot de merde puisque le site sera (définitivement) fermé. Renards et blaireaux ont dû se marrer dans la vallée. Bien sûr les chasseurs trouveront d’autres locaux, formeront d’autres massacreurs, élèveront, traqueront, mutileront et arracheront d’autres vies sauvages encore. Bien sûr nous serons là, sabotant leurs dispositifs, détruisant véhicules et bâtiments, libérant futur gibier et chiens maltraités.

L’ardeur des idées appelle inexorablement aux actes.
Contre l’infamie cynégétique et au delà
Contre la domination et l’exploitation animale.

Solidarité anarchiste aux rebelles antispécistes »

Ici encore, on est en décalage total avec la culture de l’ALF où les êtres humains s’effacent devant les animaux. Et il n’est pas étonnant que les antispécistes nient systématiquement l’ALF, ce qui est leur grande caractéristique et ce qui en dit long.

Ils prétendent avoir inventé quelque chose de nouveau, et en un sens c’est vrai, mais c’est seulement du bruit et aucune perspective, c’est un existentialisme anthropocentré prenant les animaux en otage.

Au moins, les vegans de l’autre type vivent à l’écart des animaux mais ne prétendent pas parler pour eux ; ils ont l’humilité de vouloir contribuer à une démarche d’ensemble, même si de manière franchement dans l’esprit petit-bourgeois des pavillons. C’est peut-être faible, mais cela a sa dignité !


L’alimentation végétale pour la femme enceinte et le bébé

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L’alimentation végétale est quelque chose de répandu depuis quelques années, en partie parce que le capitalisme a su absorber le veganisme, créant des niches avec des gammes végétaliennes propres aux chaînes de grande distribution comme chez Carrefour ; les magasins bio ont aussi considérablement augmenté leur offre concernant ce genre de produits.

Il reste cependant des préjugés non rationnels, issus de présupposés « mystiques » de type « il va me manquer quelque chose », « je vais être carencé », soutenus par des enquêtes étatiques (cf. en Belgique par exemple) … Mais de quelles carences s’agirait-il exactement?

Une alimentation végétale documentée de manière sérieuse ne peut pas poser de problèmes, et internet ainsi que de nombreux livres regorgent de recettes en tous genres, des plus simples aux plus alambiquées d’ailleurs.

Force est de constater qu’il n’ y a plus ce problème d’accès aux informations scientifiques ou pratiques qu’il y a pu avoir il y a plusieurs décennies. Il faut vraiment être dans une logique nonchalante pour souffrir de carences sévères en se nourrissant de manière végétale aujourd’hui. Même les besoins en B12 sont clairement explicités, les compléments sont faciles d’accès !

Contre ces présupposés « mystiques », il faut être pratique, savoir s’organiser pour que tout le monde aille bien. Alors forcément, s’il y a un sujet inquiétant, c’est bien celui de l’alimentation de la femme enceinte, ou pire, celle du bébé. Il y a cette idée qu’on imposerait l’alimentation végétalienne à son enfant dans le cas de parents vegans, comme si l’on n’imposait pas l’alimentation omnivore à l’enfant dans l’autre cas. Dans tous les cas, végétal ou non, on est responsable, il s’agit donc de connaître les besoins réels et d’y répondre, c’est tout.

De nombreux cas dramatiques ont été médiatisés concernant des bébés végétaliens, ayant eu des problèmes de santé, allant même parfois jusqu’au décès. Lorsqu’on analyse ces situations, on se rend compte qu’il s’agit de parents n’ayant tout simplement pas pris en compte les besoins de l’enfant, ce sont malheureusement des cas de malnutrition sévère. Le problème n’est pas l’alimentation végétale, c’est le manque de discernement. Les parents végétaliens consciencieux sont beaucoup plus avisés concernant les apports nutritionnels de leurs enfants puisqu’ils font attention aux apports journaliers donnés à leurs chérubins.

Certes, l’allaitement reste ce qu’il y a de mieux pour le nourrisson, car le lait maternel est le meilleur aliment pour bébé. Ses bienfaits ne sont plus à démontrer (immunité contre les bactéries, virus, transmission des anticorps, les IgA). Les bébés nourris au sein ont dix fois moins de chances d’être hospitalisés pendant la première année que les bébés nourris au biberon, cinq fois moins de risques d’être touchés par des gastro-entérites à rotavirus, et ont trois fois moins d’affection diarrhéiques.

L’allaitement apporte aussi une protection contre les otites, rhino-pharyngites, angines et laryngites, bronchiolites. A plus long terme, il diminue les risques de cancer et de diabète infantiles. Pour toutes ces raisons, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise une durée d’allaitement de deux ans.

Pour information, la Leche League apporte un soutien aux mamans en demande de conseils pour l’allaitement: https://www.lllfrance.org/

Mais pour diverses raisons, s’il n’est pas possible d’allaiter, il faut alors faire un choix concernant l’alimentation de bébé et donc parmi les laits végétaux infantiles (à base d’hydrolysat de protéine végétale : riz, amande etc …) si on est vegan.

Ce document est une tentative d’apporter des informations utiles, et surtout quelques conseils pratiques afin d’aider les mamans, les futures mamans vegans ou toute personne intéressée par des informations nutritionnelles. Rien d’exhaustif, mais c’est un début.

Que disent les professionnels de la santé concernant l’alimentation végétale pour les nourrissons?

Les médecins non spécialisés en nutrition, au regard de leur cursus assez long, ne reçoivent que peu d’informations et de formation en ce qui concerne celle-ci. Ils n’ont donc pas forcément toutes les informations les plus pointues au sujet d’une alimentation végétale.

Il est possible de consulter les nombreuses informations issues du consensus scientifique sur l’alimentation végétale, comme la position officielle sur les régimes végétariens de l’Academy of Nutrition and Dietetics (anciennement ADA). Il s’agit de l’association professionnelle des nutritionnistes et diététiciens nord-américains, regroupant plus de 70 000 professionnels de santé.

https://vegetarisme.fr/wp-content/uploads/2017/02/Vegetarisme-Position-2016-AND-version-francaise-1.pdf

En France, il est possible d’entrer en contact avec l’Association des Professionnels de Santé pour une Alimentation Responsable.

L’APSARES est une association, née en 2008, d’une initiative de professionnels de santé compétents dans le domaine de la nutrition (médecins, diététiciens). Elle s’intéresse à l’alimentation et son impact/utilité dans certaines problématiques et/ou pathologies. Elle est ouverte à tous les professionnels de la santé amenés à donner des conseils nutritionnels: http://www.alimentation-responsable.com/

Jean Bernard Pellet de l’APSARES rappelle que : « Le problème est le lait non maternisé donné aux enfants de moins de 12 mois, qu’il soit végétal ou animal. Cette dépêche (dans une dépêche publiée en juin, l’Agence France Presse (AFP) diffusait la position de la filière laitière au sujet des boissons végétales) rédigée dans le seul intérêt des producteurs de lait, entretient la confusion et n’informe pas correctement du danger des laits non maternisés. Pour rappel, le lait maternel constitue la meilleure alimentation pour les nourrissons.
A défaut, les laits maternisés 1er et 2ème âges permettent de se rapprocher de la composition du lait maternel, sans l’imiter parfaitement.
En France, quatre bases différentes peuvent être utilisées pour composer ces laits maternisés : laits de vache, de chèvre, soja et riz. »

L’ANSES (Association Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation de l’Environnement et du Travail) quant à elle assure des missions de recherche et de référence sur la santé humaine, la santé et le bien-être animal ainsi que la santé végétale. L’Agence évalue ainsi l’ensemble des risques (chimiques, biologiques, physiques…) auxquels on peut être exposé à tous les âges et moments de sa vie, qu’il s’agisse d’expositions au travail, pendant ses transports, ses loisirs, ou via son alimentation.

L’ANSES reconnaît qu’en dehors de l’allaitement, les préparations pour nourrissons sont satisfaisantes, qu’elles soient formulées à base de protéines animales OU végétales (Prémiriz, Modilac Expert Riz ou Prémiamande).

Quelle est la différence avec un autre lait maternisé ?

Le lactose est remplacé par un autre sucre (maltodextrine ou sirop de glucose) et les protéines de lait de vache par des protéines végétales. Le reste est semblable : huiles, minéraux, vitamines. Il y a une variation infime entre le lait 1er âge et le lait 2eme âge dans tous les cas. Les experts de la nutrition infantile recommandent de passer du lait deuxième âge au lait de croissance vers l’âge de 10/12 mois, lorsque l’enfant a une alimentation diversifiée, et de poursuivre cet apport lacté jusqu’à 3 ans.

Concernant les quantités de lait maternisé, la diététicienne Christelle Piatti conseille : 500 ml/jour jusqu’à 18 mois et au moins 300 ml par jour jusque 3 ans.

Faut-il prendre des suppléments alimentaires et si oui, lesquels ?

Ce n’est pas vraiment la question d’une supplémentation parce que c’est un lait végétal, ou parce que la future maman enceinte est vegan, il s’agit de voir les besoins supplémentaires éventuels pour toute femme enceinte/ bébé et d’y palier.

  • La vitamine B12 :

Bien sur il y a la vitamine B12, mais pour cela, les choses sont assez claires chez les végans, pour rappel  LTD avait publié concernant la B12, en 2013 : https://laterredabord.fr/?p=14435. Il est nécessaire aujourd’hui d’actualiser les chiffres donnés dans l’article concernant la veg 1. Elle ne contient plus 10 mais 25 microgrammes de B12. Les autres formes n’ont plus autant d’importance : http://devenirvegan.com/essentiel-vitamine-b12/

  • Les omegas 3 EPA/DHA :

Les bébés, pendant la grossesse et après la naissance, ont un grand besoin d’oméga 3 à chaîne longue pour la formation de leurs yeux, de leur cerveau, de leur cœuret de leur système nerveux. Il existe différentes formes d’Oméga-3 spécifiques : la DHA et l’EPA. La consommation de DHA réduirait aussi le risque d’allergies et le risque de naissance prématurée. Un apport en EPA réduit le risque de dépression postnatale chez la maman.

Chez les enfants, un apport en oméga 3 à chaîne longue améliore aussi la concentration et les performances intellectuelles, comme l’a montré une étude menée sur des élèves de 7 à 9 ans ayant des difficultés à lire.

A noter: le DHA utilisé lors de cette étude était d’origine végétale (algues) et non tiré d’huile de poisson comme c’est souvent le cas dans les études.

Voici le lien : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3435388/

En général, un apport en omégas 3 protège le système cardiovasculaire, aide à prévenir la dégénérescence maculaire, le diabète, la dépression…

A noter: prendre un supplément d’EPA-DHA n’est pas bénéfique que pour les enfants mais pour tous !

Plus précisément concernant les omegas 3 et le lait maternisé ?

Il faut une supplémentation en OMEGA 3 longue chaîne si le lait ne l’est pas (donc il faut regarder l’étiquette, que le lait maternisé végétal ou non!).

Par exemple Prémiriz, Modilac expert ne sont pas enrichis, il faut donc ajouter, tout simplement !).

D’ailleurs pour les OMEGA 3, il est intéressant de donner ensuite chez l’enfant de 3 ans, tous les deux jours, 1 gélule d’OPTI 3 (vidée dans le lait).

En somme, résumons pour la supplémentation en omega 3:

– Pendant la grossesse : 2 gélules d’opti 3 par jour

– Dès 9 mois chez l’enfant : 1 gélule tous les 3 jours

– Dès 3 ans : 1 gélule tous les deux jours

Pour info concernant OPTI 3 :

2 capsules = 200mg d’EPA, 400mg de DHA et 200 IU en Vitamine D

En vitamine D, ce n’est pas assez l’hiver, car besoin de 1000 UI par 15kg

Quels sont les besoins exacts en oméga 3 par tranche d’âge ?

Apports recommandés (source: http://www.nuique.com/pages/faq.aspx)

Bébés (jusque 3 ans) : 125-150 mg par jour

Enfants (jusque 9 ans) : 200 mg par jour

Femmes enceintes : 450-500 mg par jour

Adolescents et adultes : 450-500 mg par jour

En France, l’Anses recommande l’apport en DHA suivant, (cela complétera les apports alimentaires):

Nourrissons : 70 mg/j

Enfants de 1à 3 ans : 70 mg/j

Enfants de 3 à 9 ans : 125 mg

Adolescents à partir de 10 ans : 250 mg/j

Adultes et seniors : 250 mg/j

  • Vitamine D

Si allaitement, pour la vitamine D : il est conseillé de le supplémenter: la teneur en vitamine D du lait maternel est souvent trop faible dans les pays tempérés et nordiques, du fait de l’exposition au soleil insuffisante. Cela dépend aussi de la peau, plus elle est mate, plus c’est difficile. La D3 du lichen n’est pas indispensable, car la vitamine D2 présente dans les champignons est suffisante à l’apport de la vitamine D.

Si la maman est enceinte ou allaitante :

Si la maman se supplémente déjà elle-même à hauteur de 4000 UI/jour, soit 10 fois plus que les AJR, le lait sera suffisamment riche en vitamine D

  • Quel lait maternisé végétal utiliser ?

Il existe RIZLAC, MODILAC EXPERT RIZ, PREMIAMANDE, PREMIRIZ, LA MANDORLE.

Procédons par élimination :

  • Le lait RIZLAC (de Modilac) n’est pas vegan : lactose en élément principal.
  • Le lait maternisé MODILAC EXPERT RIZ est végétalien en apparence mais pas en réalité ! Le problème est dans la vitamine D3 extraite de la lanoline (laine du mouton).

Dans PREMIRIZ la D3 est extraite du Lichen donc végétale. De plus, beaucoup de laits maternisés contiennent de l’huile de palme.

Prémiriz n’en contient pas. Il est fabriqué en France. Il revient à à peu près 25 euros les 900g sur internet, mais attention Prémiriz n’est pas enrichi en EPA/DHA donc voir le protocole que nous avons mis au-dessus. Le problème est que Prémiriz est très difficile à se procurer en comparaison de La Mandorle par exemple.

Modilac Expert riz n4est pas vegan non plus, et il contient de l’huile de palme…

Il reste donc PREMIAMANDE, PREMIRIZ et LA MANDORLE.

Des précisions concernant leur utilisation ?

Si il y a un problème de goût, passé plusieurs mois, parfumer avec 1cc de cacao ou 2cc de céréales vanille (céréales infantiles)

Si constipation : mettre un petit peu d’eau HEPAR. Environ 1/3 mais commencer par moins. Éviter l’eau EVIAN.

Pourquoi il ne faut pas avoir peur d’utiliser un lait maternisé végétal plutôt qu’un autre ?

Parce que tout simplement, il s’agit de voir EXACTEMENT ce qui pourrait manquer. Comparons donc un lait maternisé non végétal et un lait maternisé végétal et voyons s’il manque quelque chose.

Pour cela il est nécessaire de comparer les étiquettes de laits maternisés et de comparer les chiffres et les dosages. Les laits maternisés végétaux sont mieux et plus précisément dosés que les autres laits maternisés.

Comment passer à la diversification ?

Pour l’introduction des différents aliments, il existe un guide précis sur « L’association végétarienne de France ».

https://www.vegetarisme.fr/wp-content/uploads/2014/03/f11_bbvg.pdf

Dès que l’enfant manifeste l’envie de toucher et téter un aliment, il faut le lui proposer. Cependant, il faut faire attention à la taille des aliments pour éviter tout étranglement. Les carottes par exemple doivent être proposées coupées en quatre dans sa longueur et proposée en petits morceaux. L’enfant doit pouvoir le tenir dans sa main. Tous les aliments peuvent être proposés dès le plus jeune âge, au goût du jeune enfant.

Voici une liste de références scientifiques que l’on peut consulter pour davantage d’informations :

Liste de références scientifiques :

Operation Thunderball

Nous avons besoin d’une, dix, cent Operation Thunderball. Car à défi planétaire, réponse planétaire : seule une humanité unifiée est capable d’être elle-même, en se plaçant au service des animaux, de la Nature. Cela doit devenir son identité, sa fonction !

L’Operation Thunderball s’est tenue tout le long du mois de juin et elle a été rendue publique hier par Interpol. Il s’agit d’une opération contre le trafic d’animaux sauvages, mais aussi de plantes et de bois, menée dans 109 pays ! C’est la preuve d’une tendance irrépressible à la fusion de l’humanité dans son rapport à la planète.

Voici le tableau fournir par Interpol pour symboliser ses résultats. On notera qu’en plus des animaux, on a bien les plantes (2600) et le bois (ici l’équivalent de 74 camions).

Par contre, évidemment et malheureusement, il y a la comptabilité macabre d’éléments d’origine animale (ainsi 545 kilos d’ivoires, 10 000 éléments provenant de dauphins, de requins, de coraux…).

Operation Thunderball

Les chiffres sont terribles, mais il faut bien saisir qu’ils ne sont qu’une goutte d’eau dans une souffrance d’ampleur inimaginable. Le marché du trafic d’animaux est évalué à entre 5 et 23 milliards de dollars, en toute illégalité.

La passivité est de rigueur. Une étude de 2018 de l’association IFAW avait montré qu’en un an il était possible de trouver en France et en Allemagne 3 312 annonces sur internet proposant 8 244 animaux sauvages menacés ou en danger.

Seule une conception planétaire permet de saisir le problème et de poser les moyens de le résoudre. Interpol a d’ailleurs mené l’année dernière l’Operation Thunderstorm, dans 93 pays, et auparavant l’Operation Thunderbird.

Operation Thunderball

Voici des images de crimes dévoilées dans l’Operation Thunderstorm. Ici, dans un container, 4100 tortues de Horsfield (ou encore « russe », ou encore « des steppes ») sont amassées. Elles viennent du Kazakhstan, ces tortues vivant dans des zones de montagne ou bien les dunes de sable.

On notera que c’est une espèce protégée… mais qu’on peut en acheter en France comme « animal de compagnie » !

Operation Thunderball

Voici une image d’Inde, où l’on voit pareillement comment les animaux sont entassés dans des conditions terrifiantes. Ce sont des marchandises pour ceux qui les utilisent, rien de plus.

Operation Thunderball

Sur cette photographie, on voit une policière chilienne en train d’ausculter un conure à long bec, un oiseau vivant dans ce pays.

Operation Thunderball

Ce flamant nain est quant à lui en Inde, intercepté au Maharashtra. Il était en vente dans un magasin d’animaux « de compagnie ».

Operation Thunderball

Nous ne montrons normalement ce genre d’images, mais c’est sans doute nécessaire ici pour donner un exemple terrible. Il s’agit de peaux de crocodiles, trouvés en Grande-Bretagne. Il est important de ne pas attribuer au trafic une nature simplement « asiatique » ou quoi que ce soit de ce genre. Le trafic va et part aussi depuis les pays les plus riches, car c’est une question de goût décadent et de profit.

Operation Thunderball

D’ailleurs, ce bébé lion a été trouvé au Bengale, alors qu’il allait rejoindre la Grande-Bretagne. Face à une telle dimension internationale, il faut une réponse internationale, et implacable.

Operation Thunderball

Ce bébé Langur a également été trouvé dans la même zone.

Operation Thunderball

Autre exemple : le corail ici trouvé en Italie provenait de Grèce et avait comme destination la France. Les responsables ne sont pas qu’en Grèce : ils sont aussi en France, avec ceux qui importaient et ceux qui comptaient acheter !

Operation Thunderball

La photo suivante a été prise en Équateur dans le cadre de l’Operation Thunderball. On y voir un mazama rufina, un cerf vivant dans les Andes de ce pays.

Operation Thunderball

Ici, il s’agit de la Dalbergia melanoxylon, une plante à fleurs qu’on trouve dans de nombreux pays africains, ici au Kenya. Elle est pratiquement menacée.

Operation Thunderball

Sur la photo suivante, on voit comment en Chine le trafic utilise des caches. Ici, il s’agit de pangolins décédés, de pattes d’ours, d’os de léopards…

Operation Thunderball

Les biens suivants ont été interceptés en Espagne. Ils étaient en vente en ligne. Les peaux utilisés sont celles de jaguar (en haut sur la photo), de léopard (en bas), de lynx (derrière).

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Ces hippocampes décédés ont été trouvé à Singapour (au moyen de rayons X lors d’un contrôle). Ils provenaient d’Indonésie et devaient aller au Vietnam.

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Voici un dynaste Hercule, dont la corne des mâles est particulièrement grande. Cet insecte a été trouvé en Équateur, avec de très nombreux autres, une véritable « collection ».

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Ces pléco-zèbres, décédés ont été trouvés au Brésil, pays qui les a exportés en masse pour les aquariums, faisant qu’il est menacé. Beaucoup meurent évidemment lors du transport. La photographie du dessous montre par quel moyen celui-ci a lieu.

Operation Thunderball
Operation Thunderball

Voici une autre photographie montrant le transport d’oiseaux, ici en Équateur.

Operation Thunderball

En juin, Interpol avait également pour la première fois fait un grand appel de recherche pour trouver des criminels liés au trafic d’ivoire et de bois.

Operation Thunderball

Il ne peut ici y avoir que deux idées comme conclusion. Il faut que ces opérations se systématisent et qu’elles soient implacables. Seule une humanité unifiée, cessant sa guerre en son sein et posant un rapport positif à la planète, pourra amener la cessation de la guerre à la Nature (dont l’humanité est un simple élément) et le travail de protection que l’humanité doit assumer.

Il ne s’agit pas de « préserver » la vie, mais bien de la défendre, de permettre son expansion, d’en faire le sens de l’existence. L’humanité ne peut exister à l’avenir que comme vecteur de cette défense, c’est là sa nature même désormais.

Journée mondiale de la lutte contre l’abandon en mode Buena Media Plus

La question des animaux de compagnie a toujours été très complexe pour le véganisme. Il va de soi que lorsqu’on est vegan par amour des animaux, l’adoption est une norme et l’animal est considéré comme faisant partie de la famille. C’est un être cher avec qui on partage sa vie et qu’on ne veut pas perdre. Il y a un lien, réel, concret, sensible, bref c’est une famille.

Du côté de ceux pour qui les animaux ne sont qu’un prétexte à la misanthropie, le pessimisme, etc., les animaux de compagnie ne sont que des individus devant vivre leur vie. L’animal devient un objet à repousser, tel un reflet inversé de la consommation massive de ceux qu’on appelle les « animaux de compagnie ».

Pour autant, on ne peut pas voir autrement que de manière très critique l’appel à une Journée mondiale de la lutte contre l’abandon, ce 29 juin. C’est la première initiative du genre, lancée par solidarite-refuges.com et animaux-online.com.

Solidarite-refuges.com est un site utile de mise en contact des refuges avec les personnes désireuses de les soutenir, mais c’est une initiative qui a un arrière-plan commercial. Elle est portée par l’entreprise Buena Media Plus, « spécialisée dans l’édition plurimédia de contenus relatifs à l’animal de compagnie ».

Ce n’est pas le pire des capitalismes, dans la mesure où le thème est vital et où tout est utile, mais ce n’est donc pas une initiative démocratique, par en bas. Ce n’est pas une initiative des refuges ou des grandes associations. C’est une initiative portée par une entreprise.

Et donc forcément cela déforme les choses dans le sens du capitalisme. Car la question animale est en effet un marché, si on rejette le véganisme et qu’on fait des animaux des marchandises.

Nous-mêmes à LTD recevons très régulièrement de beaux graphiques d’explications utiles pour aider les animaux, produits par diverses entreprises, notamment d’assurances pour animaux. Très gentiment, il est proposé que ces graphiques soient publiés… Une manière de pénétrer indirectement le milieu, en se la jouant utile, mais avec des arrières-pensées pragmatiques.

Il va de soi que de telles méthodes sont inacceptables. Elles sont manipulatoires, dans le sens où c’est la négation de la démocratie. Et elles sont un obstacle tant à la mobilisation la plus large qu’au développement de la libération animale.

Regardons maintenant le second signataire de l’appel, Animaux-online.com, qui consiste en le site de la rédaction du magazine 30 millions d’amis. Là encore, business is business, car le site appartient… à Buena Media Plus. Le magazine appartient en effet lui-même à Buena Media Plus !

Mentionnons au passage d’autres sites possédés par l’entreprise : Photos-Animaux.com, Eleveurs-Online.com, Cynofeli.com, Annonces-Animalieres.com, Furty.com, Tribus-Animaux.com. On l’aura compris, l’entreprise se veut le média dominant dans la question animale.

Et pour maintenir sa domination, on a donc une composante de Buena Media Plus et une autre composante de Buena Media Plus qui organisent une Journée mondiale de la lutte contre l’abandon… C’est inacceptable. Comment des associations très importantes – pas la peine de les citer, il ne s’agit pas de les critiquer en soi – peuvent-elles accepter cela ?

Il y a, bien entendu, la question des moyens. Les vegans ne mettant pas les pieds dans les refuges, à part des petites exceptions près, quand ils ne cherchent pas à faire les leurs en mode « sanctuaire pour individuEs » (comme 269, ce qui implique le rejet des autres refuges), il ne reste que des gens engagés avec un grand courage, une abnégation incroyable. Et comme il n’y a aucun moyen, on prend ce qu’on a…

Si l’on ajoute à cela un puissant isolement social dans une société indifférente aux animaux et un taux d’apolitisme quasi maximum (lié clairement à la prédominance quasi totale de femmes sensibles et courageuses mais sans réflexion sur la Cité), forcément…

Pour bien saisir cet arrière-plan, voici les propositions faites par les deux sites de Buena Media Plus. Ce n’est pas absurde, il y a un véritable effort de synthèse des revendications des associations et des refuges. Avec évidemment, des limites patentes, comme la protection des éleveurs et de leurs droits légaux sur les animaux, pour la reproduction…

Mais outre, donc, que cela n’a rien à voir avec le véganisme, le problème de fond est surtout que ce n’est pas le fruit d’un travail à la base.

C’est une action menée par en haut. Cela renforce l’absence de réflexion à la base, cela donne l’impression qu’il y a une réflexion, cela empêche de faire progresser le vivier des gens aimant les animaux, de les amener à s’organiser de manière meilleure, à saisir la question de la libération animale.

13 propositions pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie

A l’occasion de la première Journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie, Solidarite-refuges.com et animaux-online.com proposent 13 mesures pour lutter contre ce fléau qui, chaque année, envoie derrière des grilles de refuges ou à la mort des milliers de chats et de chiens.

  1. Que la lutte contre l’abandon des animaux de compagnie devienne une cause nationale
  2. Qu’un recensement national et centralisé soit réalisé auprès de tous les refuges, fourrières et associations qui recueillent des animaux perdus et/ou abandonnés
  3. Que l’animal de compagnie soit considéré dans le droit comme une personnalité juridique non humaine.
  4. Que les commerces et organismes de vente d’animaux de compagnie soient contraints d’informer leurs acheteurs des risques encourus en cas d’abandon ou de maltraitance de leur animal.
  5. Que les contrôles soient renforcés pour les sites d’annonces de ventes et de dons d’animaux de compagnie (réseaux sociaux compris)
  6. Que les programmes scolaires de primaire sensibilisent les enfants à l’animal et à l’empathie envers les animaux
  7. Que des contrôles d’identification soient assurés et le manquement à cette obligation sanctionné afin de lutter contre les trafics et les abandons sauvages.
  8. Qu’un vaste plan de stérilisation des chats errants soit engagé au niveau national
  9. Que la stérilisation des animaux non destinés à la reproduction soit obligatoire.
  10. Que les villes soient dans l’obligation de soutenir par des subventions les associations qui recueillent les animaux abandonnés issus des fourrières (qui elles, sont rémunérées).
  11. Que les villes répondent toutes à l’obligation de fourrière (article L. 211-24 du code rural et de la pêche maritime). Aujourd’hui 1 commune sur 4 n’y répond pas.
  12. Que les Ehpad et autres établissements chargés de l’accueil des personnes âgées et dépendantes favorisent le maintien du lien avec l’animal en acceptant le résident et son animal.
  13. Que les villes développent des structures d’accueil temporaire des animaux de compagnie des personnes fragilisées hospitalisées (haltes canine et féline), en lien direct avec les services d’urgence (pompiers, Samu, etc).

Tout cela n’a rien d’étonnant dans la situation présente, où toute aide est bonne à prendre. Mais se mettre à la remorque d’une entreprise pour une telle initiative, c’est vraiment capituler sur toute la ligne quant à la possibilité d’une perspective concrète. C’est offrir à Buena Media Plus toutes les clefs : les données, la direction à suivre, la manière de voir les choses, de les exprimer, etc.

Même en admettant qu’on a besoin d’aide, là c’est véritablement un suicide sur le plan de l’autonomie des idées et de la structuration, sans parler de la question démocratique.

Nouvelle offensive pro-légalisation du cannabis

Nous y sommes donc. La légalisation du cannabis – que nous annonçons comme une grande menace depuis quelques temps déjà – vient de passer une étape fondamentale, celle de son introduction théorique dans le cadre juridique. L’ennemi approche et se montre.

En fait, la campagne intense en faveur de la légalisation du cannabis ces dernières années avait fini par s’enliser, parce que la majorité des gens est finalement contre. Le pourcentage de gens sondés refusant cette légalisation s’amenuisait, mais restait au-dessus des 50 %. Cela est vrai y compris pour la jeunesse.

Cependant, l’esprit libéral du « moi je fais ce que je veux » est une constante traversant toute la société. C’est par là que la légalisation du cannabis compte justement passer, jouant sur la passivité générale des gens par rapport aux questions de morale universelle, de principes, de normes.
Car le cannabis est un problème de grande ampleur.

Et là il n’y a pas quarante chemins possibles. Il n’y en a que trois. Le premier chemin, c’est celui de la capitulation et donc la légalisation. Il est soutenu par une vaste industrie et par l’esprit libéral en général.

Le second chemin, c’est l’envoi de l’armée briser les « fours » diffusant cette drogue. Cette option n’aura jamais lieu. La police et les ministères sont trop libéraux, passifs ou bien simplement corrompus, ce dernier aspect étant important.

D’ailleurs, si l’on appliquait la loi sur l’interdiction de la promotion du cannabis, la police pourrait frapper un nombre très significatif de fois Or, elle ne le fait pas. Elle accepte, parce que l’État accepte, parce que tout le monde s’en moque et qu’il y a du business de possible.

Le troisième, c’est un vaste mouvement de la société faisant s’abattre un déluge de feu sur les dealers et liquidant de manière expéditive les grands barons de la drogue. En clair, cela veut dire bastonner les dealers, briser par la violence les points de vente, anéantir les réseaux et détruire leurs têtes.

Utopie ? Mais que croit-on qu’il se passera inéluctablement aux États-Unis, par exemple ? Il y a un moment où la vie quotidienne devient tellement impossible qu’il faut bien un grand nettoyage face à des criminels nés de la décadence de toute une société. Le cortège armé anti-drogues à Athènes, ou le très long communiqué d’un groupe d’extrême-gauche grec, ayant exécuté un mafieux, sont ici très utiles pour comprendre comment une situation peut aboutir à une rupture nécessaire avec le cannibalisme social.

Paradoxalement, c’est justement pour éviter d’arriver à cela que des gens disent qu’il faut légaliser, pour briser les mafias. C’est l’argument de « L’Obs », anciennement Le nouvel Observateur, l’hebdomadaire bobo, qui se revendique de gauche mais parle achat de logements et de montres de luxe.
Voici son « appel », qui vient de paraître.

L’appel de « l’Obs »

Il faut en finir avec le statu quo. La France doit légaliser le cannabis, qu’il soit utilisé à des fins thérapeutiques comme récréatives, pour les consommateurs de plus de 18 ans. Alors que ses voisins (Belgique, Allemagne, Espagne, Portugal, Pays-Bas…) ont tous assoupli leur législation, que le Canada, l’Uruguay et plusieurs Etats américains ont légalisé la substance, la France est à la traîne.

Elle s’arc-boute sur une loi répressive datant de 1970, totalement inefficace puisque nous sommes le pays de l’Union européenne où la consommation est la plus élevée. De 18 à 64 ans, un Français sur deux a déjà expérimenté le cannabis, et un adulte sur neuf est un usager régulier. A 17 ans, 48 % des jeunes en ont déjà pris. Au même âge, presque un sur dix en est un usager régulier et un sur douze est estimé dépendant ou souffrant d’un usage problématique (1).

D’un point de vue de santé publique, cette interdiction semble difficile à justifier. alors que le cannabis est moins dangereux, une fois le cerveau formé (2), que l’alcool, qui tue prématurément 41 000 personnes chaque année et le tabac, 73 000 (3). Nous savons que ce n’est pas un produit neutre, mais c’est précisément parce qu’il est nocif pour la santé, particulièrement celle des mineurs, qu’il faut en contrôler la production et la distribution.

La prohibition contribue à engorger inutilement l’activité des magistrats et des policiers : plus de 130 000 personnes sont interpellées chaque année pour en avoir consommé (4).

Aux Etats-Unis, la légalisation dans plusieurs Etats a fait chuter la criminalité le long de la frontière mexicaine (5). Quand la France acceptera-t-elle de regarder la réalité en face, de faire preuve de pragmatisme, face à cette impasse ? Les pouvoirs publics doivent agir. Et vite.

(1) Chiffres clés de l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies 2017.
(2) Rapport de Bernard Roques, directeur de recherche à l’Inserm, sur la classification des psychotropes (1998).
(3) Christophe Bonaldi (Santé publique France), Catherine Hill (épidémiologie Gustave-Roussy).
(4) Office central pour la Répression du Trafic illicite des Stupéfiants.
(5) « Is Legal Pot Crippling Mexican Drug Trafficking Organisations ? The Effect of Medical Marijuana Laws on US Crime », « The Economic Journal ».

Les signataires

Patrick Aeberhard Cardiologue, ex-président de Médecins du Monde 
Kenza Afsahi sociologue économiste, Université de Bordeaux-Centre Emile Durkheim 
Ingela Alger Economiste, chercheuse à la TSE, directrice de recherche au CNRS 
Stefan Ambec Chercheur à la TSE, directeur de recherche à l’Inra 
Gil Avérous Maire de Châteauroux (LR) 
Jean-Paul Azam Chercheur à la TSE, professeur d’économie, université Toulouse-I Capitole 
Laurent Baron Maire du Pré-Saint-Gervais (PS) 
Jacques Bascou Président (PS) de la communauté d’agglomération de Narbonne
Julien Bayou Conseiller régional, porte-parole (EELV) 
Esther Benbassa Sénatrice de Paris (EELV) 
Christian Ben Lakhdar Professeur d’économie à l’université de Lille  Amine Benyamina Addictologue 
Ugo Bernalicis Député du Nord (LFI) 
Yann Bisiou Maître de conférences en droit privé à l’université Paul-Valéry Montpellier-III 
Jacques Boutault Maire du 2e arrondissement de Paris (EELV) 
Jean-Paul Bret Maire de Villeurbanne (PS) 
Frédéric Cherbonnier Economiste, chercheur à la TSE, professeur à l’Institut d’Etudes politiques de Toulouse 
Renaud Colson Juriste, maître de conférences à l’université de Nantes 
Alexis Corbière Député de Seine-Saint-Denis (LFI) 
David Cormand Député européen, secrétaire national d’EELV 
Magali Croset-Calisto Psycho-addictologue 
Gérard Cosme Président d’Est Ensemble 
Jean-Pierre Daulouède Psychiatre addictologue 
Marie Debrus Pharmacienne, Médecins du Monde 
Philippe De Donder Chercheur à la TSE 
William Delannoy Maire de Saint-Ouen (UDI) 
Karima Delli Députée européenne (EELV) 
Jacques Delpla Economiste, professeur associé à la TSE 
Tony Di Martino Maire de Bagnolet (PS) 
Caroline Fiat Députée de Meurthe-et-Moselle (LFI) 
Michel Fourcade Maire de Pierrefitte-sur-Seine (PS) 
Robert Gary-Bobo Professeur d’économie Crest-Ensae 
Stéphane Gatignon Ancien maire de Sevran 
Raphaël Glucksmann Député européen (PS-Place publique) 
Christian Gollier Directeur général de la TSE 
Benoît Hamon Ancien ministre de l’Education nationale 
Mathieu Hanotin Conseiller départemental de la Seine-Saint-Denis, ancien député de la Seine-Saint-Denis (PS) 
Olivia Hicks Médecin et première adjointe au maire du 2e arrondissement de Paris 
Touria Jaaidane Professeure d’économie à l’université de Lille 
Yannick Jadot Député européen (EELV) 
Pierre Jouvet Président de Porte de DrômArdèche, porte-parole du PS  Laurent Karila Psychiatre 
Michel Kazatchkine Ancien directeur exécutif du Fonds mondial de Lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme 
Bertrand Kern Maire de Pantin (PS) 
Olivier Klein Maire de Clichy-sous‑Bois (PS) 
Gaspard Koenig Président du think tank GenerationLibre 
Bernard Kouchner Ancien ministre de la Santé 
Annie Lahmer Conseillère régionale d’Ile-de-France (EELV) 
François-Michel Lambert Député des Bouches-du-Rhône (UDE, x-LREM)  Bertrand Lebeau Addictologue 
William Lowenstein Médecin, président de SOS Addictions 
Thierry Magnac Chercheur à la TSE, professeur d’économie à l’université Toulouse-I Capitole 
Patrick Mennucci Conseiller municipal de Marseille 
Alain Morel Psychiatre, addictologue, directeur général de l’association Oppelia 
Claire Nouvian Militante écologiste 
Danièle Obono Députée de Paris (LFI) 
Mathilde Panot Députée du Val-de‑Marne (LFI) 
Thierry Pech Directeur général du think Tank Terra Nova
Pierre Person Député de Paris (LREM) 
Emmanuelle Peyret Médecin addictologue, hôpital Robert-Debré 
Eric Piolle Maire de Grenoble (EELV) 
Collectif Police contre la Prohibition (PCP) 
Adrien Quatennens Député du Nord (LFI) 
Jérôme Renault Chercheur à la TSE, professeur en mathématiques appliquées à l’université Toulouse-I Capitole 
Régis Renault Professeur d’économie à l’université de Cergy-Pontoise  Sabine Rubin Députée de Seine-Saint-Denis (LFI) 
Hervé Saulignac Député de l’Ardèche (PS) 
Paul Seabright Chercheur à la TSE 
Guy Sebbah Médecin, membre du directoire du Groupe SOS Solidarités 
Béatrice Stambul Psychiatre 
Jennifer Stephenson Responsable de la communication de la Fondation JJ Laffont et de la TSE* 
SUD Intérieur Syndicat de policiers 
Aurélien Taché Député du Val-d’Oise (LREM) 
Bénédicte Taurine Députée de l’Ariège (LFI) 
Magalie Thibault Vice-présidente du département de Seine-Saint-Denis 
Sylvine Thomassin Maire de Bondy (PS) 
Khalid Tinasti Secrétaire exécutif de la Commission globale en matière de drogues 
Ludovic Toro Médecin et maire de Coubron (UDI), conseiller régional d’Ile-de-France, membre de la commission de coordination des politiques de santé auprès de l’ARS 
Marie Toussaint Députée européenne (EELV) 
Stéphane Troussel Président du département de la Seine-Saint-Denis (PS) 
Daniel Vaillant Ancien ministre de l’Intérieur (PS) 
Thierry Verdier Professeur d’Economie (ENPC-ParisTech et Ecole d’Economie de Paris) 
Michèle Victory Députée de l’Ardèche (PS)
*Toulouse School of Economics

Notons pour l’anecdote cette couverture du même hebdomadaire, en 2005, avant le virage totalement libéral sur le plan des moeurs…

Cet appel ouvertement bobo est également en collusion directe avec les économistes du Conseil d’analyse économique (CAE), qui dépend du premier ministre. Le rapport de ceux-ci au sujet du cannabis propose en effet également sa légalisation. Son rapport « Cannabis : comment reprendre le contrôle ? » reprend les thèmes classiques :

  • il y aurait une prohibition du cannabis qui ne marcherait pas. C’est faux : il suffit de se balader à Paris pour voir que les gens fument partout sans être inquiété. Internet regorge de promotion du cannabis, comme la série de Konbini interviewant des gens racontant comment ils mangent leur sandwich, sans même faire semblant qu’en fait ils parlent du cannabis ;
  • la légalisation aurait eu lieu dans d’autres pays, donc on pourrait et le devrait faire ;
  • le cannabis médical peut s’avérer très utile donc il faut le légaliser sans réfléchir, d’ailleurs plusieurs pays l’ont fait ;
  • cela créerait des emplois, mais en fait l’évaluation d’une filière française parle d’une fourchette de création d’emplois d’entre 27 000 et 80 000. C’est extrêmement faible. Le chômage en France, c’est pratiquement trois millions de personnes, et plus de six millions inscrits à Pôle emploi…
  • cela rapporterait de l’argent pour l’État :  2,8 milliards de dollars de recettes fiscales par an. Et donc bien plus pour les entreprises : voilà la réelle motivation !
  • la question « En finir avec les dealers: à quel prix ? » est prétexte à une explication des plus fumeuses, dont voici un exemple. C’est juste incroyable.

Et tout cela pour expliquer, à coups de chiffres hypothétiques et de calculs pseudos scientifiques, qu’en fait on en sait rien, car les exemples montrent que dans la pratique, malgré la légalisation, il reste 30 % du marché restant dans les mains des mafias opérant en toute illégalité !

L’argument de l’asséchement des mafias ne tient pas. Et d’ailleurs, vue leur ampleur, les mafias se reconvertiraient dans d’autres trafics, tout aussi dangereux.

Non, franchement, tout cela est ridicule. Les bobos veulent légaliser, car eux-mêmes fument et y voient une possibilité de business. Les libéraux, les anarchistes y voient une extension de la liberté. Les fachos s’en moquent, car ils sont eux-mêmes décadents.

Reste les gens normaux, qui ne veulent pas du cannabis. Cela va être à eux de faire le ménage.