Voynet s’inquiète pour Hulot… et surtout pour les élections

Toutes ces histoires concernant EELV sont vraiment peu intéressantes et nous-mêmes considérons que de tels articles polluent plus LTD qu’autre chose.

Malheureusement, si EELV ne fait pas grand chose pour l’écologie (voire finalement rien du tout), elle fait beaucoup contre.

Ce n’est pas comme si EELV était un parti écologiste avec un véritable fond, comme les Verts en Allemagne et en Autriche, qui sont critiquables, mais ont une véritable culture écologiste. EELV c’est un regroupement de culture bobo où l’écologie est le prétexte servant pour proposer des réformes.

Nous avions déjà décortiqué le discours d’Eva Joly lors de son investiture en tant que candidate à la présidentielle pour EELV, c’est vraiment terrible et totalement vide.

Même sans aller aussi loin dans les détails ou même le fond, les gens voient bien que tout cela a un caractère superficiel, et s’éloignent par conséquent de l’écologie, considérant que soit l’écologie c’est de la magouille électorale, soit que de toutes façons tout le monde est plus ou moins écolo.

Sur le plan du contenu, c’est la catastrophe.

Il faut donc savoir ce qui se passe du côté de chez EELV, pour bien expliquer en quoi EELV n’a rien à voir avec une démarche authentiquement écologiste, en défense de notre planète.

Et finalement, les gens d’EELV l’assument eux-mêmes de plus en plus. Le passage des Verts à EELV a été une transformation complète, que les journées d’été d’EELV, du 18 au 20 août, sont censées établir une bonne fois pour toutes.

Seulement il y un gros problème: Hulot. Nous avions parlé de ses récents propos dans une interview, et dans une interview au Journal du dimanche, Dominique Voynet a répondu aux critiques de Hulot. Nous n’allons pas revenir dessus, mais sur ses propos concernant l’écologie politique et l’identité d’EELV

Voici en effet une de ses réponses:

« Nicolas Hulot avance également que les militants d’EELV sont conditionnés…

C’est sévère et insultant vis-à-vis de militants qui, pour beaucoup, ont accepté de choisir un candidat qui n’était pas issu du sérail.

Ni Eva Joly, ni Nicolas Hulot n’étaient membres des Verts.

Je trouve au contraire qu’il faut beaucoup de courage pour accepter de mourir et de renaître, d’ouvrir les portes et les fenêtres en grand et d’attribuer la moitié des postes électifs à des gens qui étaient parfois issus de mouvements qui avaient été très sévères avec les Verts. Je ne suis pas sûr qu’il y ait un autre parti politique aussi attentif à garantir l’égalité des candidats à la candidature. »

Dominique Voynet reconnaît ici ouvertement que les Verts se sont dissous, dans une sorte de magma ouvert à des gens qui leur étaient opposés auparavant. Ce magma, c’est « Europe écologie » et Voynet sait très bien que cette « fusion » a liquidé la patrimoine historique porté par « les Verts. »

Mais elle s’en moque parce qu’il a eu un patrimoine électoral à faire fructifier… C’est cela qui l’inquiète!

Elle le dit d’ailleurs ouvertement:

« Est-ce qu’aujourd’hui vous lui tendez toujours la main?

Oui, plus que jamais. Et pas parce que j’ai peur de l’impact dévastateur qu’aurait une nouvelle division sur la dynamique de la campagne. Mais simplement parce qu’il fait partie des quelques personnalités qui incarnent l’écologie dans notre pays.

On a besoin de lui, de ses propositions et de son savoir-faire. Mais je ne sais pas dans quel état d’esprit il est à notre égard. Je me considère toujours comme son amie et j’espère le voir cet été (aux Journées d’été du parti, du 18 au 20 août, Ndlr). Il faut qu’il revienne dans le jeu. »

De quelles propositions et de quel savoir-faire Voynet parle-t-elle? Impossible de le savoir, car il n’existe chez EELV aucun débat théorique, aucune définition de l’écologie, aucun objectif.

Le seul critère de vérité chez EELV, c’est la participation au gouvernement avec les socialistes. Strictement rien d’autre! Car si Voynet raconte cela, c’est parce qu’elle a peur que Hulot s’allie avec Borloo…

Un tandem Hulot – Borloo torpillerait tous les efforts d’EELV pour s’approprier le monopole électoral de « l’écologie. »