Sur un arbre perché… les flics en bas

Une dizaine d’opposantEs au projet de métropole Nantes-Saint-Nazaire ont occupé vendredi des arbres du parc Elisa Mercœur (près de Bouffay à Nantes).

La police a d’abord embarqué, en deux fois, la vingtaine de personnes qui les soutenaient, par des chansons et des tracts. Deux personnes ont apparemment subi un déchaînement de la brutalité policière.

Puis ce sont les personnes occupant les arbres qui ont été violemment arrêtées dans une intervention du GIPN (Groupe d’Intervention de la Police nationale) aidé des pompiers, au moyen de nacelles et de coups de Tazer.

Voici le tract diffusé à l’occasion de l’occupation.

Sur un arbre perché !

Toi passant-e qui arpente sans cesse les rues le nez rivé au sol, nous grimpons aux arbres pour que, l’espace d’un instant, tu lèves les yeux au ciel… Nous
occupons ce parc pour partager avec toi un moment de dialogue et de rencontre.

Depuis plusieurs années, a émergé un mouvement de lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, qui a notamment pris la forme d’une vague d’occupation. Au cœur des 1600 hectares de terres agricoles confisquées, de bocages menacés et de forêts en sursis, nous créons des lieux de vie collective.

Cabanes dans les arbres, jardins potagers, fermes, caravanes, constructions de pailles et maisons réinvesties, constituent autant d’îlots de résistance à l’aéroport. La ZAD, zone d’aménagement différée dans le jargon des urbanistes, est devenue une zone à défendre pour celles et ceux qui ont décidé de s’installer sur place pour y vivre.

La construction de l’aéroport s’inscrit dans un projet plus vaste : celui de la Métropole Nantes Saint Nazaire. Partout, la ville se transforme et se densifie.

Les chantiers se multiplient, comme celui de la SOGEA juste en face de ce parc. Ce sont autant de marchés juteux pour les entreprises du BTP, comme Vinci, dont l’unique souci est le profit à court terme, qu’elles qu’en soient les conséquences sociales et écologiques.

Les aménageurs planifient l’urbanisation massive sans que la population n’ait aucun contrôle sur ces projets qui transforment les paysages environnants en un désert de béton. La construction d’un aéroport à Notre Dame des Landes permettra de déplacer ou de réduire la zone de bruit autour de l’aéroport Nantes Atlantique.

Le bien être des habitants de la zone de bruit est un argument brandi par Jean Marc Ayrault pour des raisons bassement électoralistes. En réalité, le remaniement de la zone de bruit permettra une transformation complète de l’espace urbain : multiplication des chantiers, augmentation des loyers, segmentation de la ville entre un centre ville vitrine sous surveillance et des quartiers populaires relégués en périphérie.

Aéroports, déchetteries, autoroutes, incinérateurs, centrales nucléaires, usines, nul n’en veut dans son voisinage immédiat, tandis que le système ne cesse de promouvoir des modes de vie qui nous rendent dépendants de telles infrastructures. La lutte contre l’aéroport n’est pas qu’une lutte locale menée par celles et ceux qui refusent d’être survolés en continu par des avions.

L’aéroport, comme toutes les infrastructures industrielles, participe de la destruction à terme de la globalité de notre planète. Les laisserons-nous faire ?

La résistance par l’occupation permet l’expérimentation de nouveaux modes de vies et d’organisation, en dehors du carcan de l’État et du marché.

Les lieux occupés de la ZAD sont autant de grains de sable incrustés dans la machine à bétonner.

Mais l’État répressif au service de Vinci, cherche et cherchera par tous les moyens à bétonner la ZAD, et planifie pour cela notre expulsion. Les 6 et 15 septembre à Saint Nazaire puis à Nantes, se dérouleront les procès des lieux de vie menacés d’expulsion. Venez nous rendre visite, nous rencontrer sur la ZAD, nous soutenir le 15 septembre lors du procès à Nantes, ou tout simplement discuter avec nous dans ce parc.

La terre entière est une zone à défendre !
N’attendons plus de l’État qu’il le fasse à notre place !