La forêt qui a reconquis une ville : Angkor
Il y a quelques semaines a rouvert au Cambodge un temple dans la fameuse cité royale d’Angkor, au Cambodge. Le temple Baphoun, de la zone bouddhiste d’Angkor Thom, a été restauré au moyen de 300.000 pierres patiemment répertoriées.
Si cela est particulièrement intéressant pour nous (en plus de l’intérêt pour la culture khmère, comme pour toutes les cultures), c’est la leçon pour l’humanité que cela représente.
La zone d’Angkor Thom de la cité royale d’Angkor a en effet été flamboyante, à la fin du 12ème siècle – début du 13ème siècle.
Angkor elle-même a été une capitale du royaume khmer du IXe au XVe siècle, et comptait à son apogée 750 000 personnes vivant en son sein, sur une superficie d’environ 1 000 km² (c’est ce royaume qu’ont espéré refonder, dans un élan de folie meurtrière, les « khmers rouges »).
Sa civilisation a grandement profité de la nature, au moyen de réservoirs d’eau et de canaux pour irriguer, et pensant soumettre celle-ci, comme on le voit sur ce bas-relief (on notera également le chien derrière la roue, le bœuf et le chien comptant bien sûr parmi les animaux domestiqués historiquement).
Mais cette prétention, fondée sur l’incompréhension de la nature et de sa réalité, a contribué largement à l’effondrement de cette ville, la plus grande des villes humaines de l’époque pré-industrielle. Parmi les multiples raisons, on trouve les inondations et les sécheresses.
Et la forêt a reconquis Angkor, son millier de temple et ses bâtiments, comme le montrent ces quelques photos…
Bien entendu, l’humanité n’a pas tiré (encore) les leçons, comme en témoigne l’exploitation des éléphants, preuve du mépris pour la vie sur Terre telle qu’elle est partagée (pour l’instant) par la quasi totalité des sociétés humaines…