Des « cadavres » exhibés

L’incapacité à assumer la libération animale et sa radicalité font qu’on a droit non seulement parfois à un esprit misanthrope, glauque, mais en plus à un pragmatisme selon lequel « la fin justifie les moyens », comme avec l’utilisation d’images sexistes par PeTA.

L’association L214 vient d’associer les deux dans une initiative d’un rare sordide, où la dignité animale se voit littéralement crucifier au nom d’un esprit chrétien de compassion, lors d’un happening n’enviant en rien la dimension bizarre et morbide à l’art contemporain.

Les animaux n’ont pas besoin de « témoignage » en version chrétienne, et encore moins qu’on assassine leur dignité en les exhibant dans leur dénuement le plus total, alors qu’ils sont décédés. Les animaux ont besoin d’une humanité positive tournée vers des valeurs positives, et donc assumant la libération animale!

Place St Michel [à Paris] , samedi 24 septembre, l’association L214 organisait une mise en scène choc pour questionner la place accordée aux animaux dans notre société. Une quarantaine de militants ont exposé des cadavres d’animaux (lapins, porcelets, poulets, canards, poissons, etc.) collectés dans des élevages et sur un marché à la criée pour les poissons. (Des précautions ont été prises pour prévenir le passage des enfants durant la tenue de l’exposition des cadavres.)

L’émotion était vive, les visages graves aussi bien du côté des manifestants que des passants. Ces vies exposées, montrant l’immense gachis que nous perpétrons chaque jour, ne laissaient pas indifférent.

L’objectif de cette opération consistait à provoquer une réflexion des passants sur l’élevage, la mise à mort et la pêche des animaux pour l’alimentation. Chaque jour, en France, plus de 3 millions sont tués en abattoir et 2 000 tonnes de poissons sont pêchés pour la consommation sans nécessité alimentaire.