Trois dauphins tués, lestés et coulés dans la calanque de Morgiou

C’est une découverte terrible qui a été faite dans la calanque de Morgiou (en face de Marseille, Cassis, La Ciotat), qui fera partie du futur parc national des Calanques. Les médias en ont parlé relativement beaucoup : on a retrouvé au fond de l’océan trois dauphins tués, lestés et coulés.

A 58 mètres de fond en plein futur parc national, cela donne naissance à une atmosphère terriblement pesante. Cela sonne comme : parc ou pas, la pêche fera ce qu’elle veut.

A moins que l’action n’ait pas été préméditée en ce sens là, mais cela ne change pas grand chose à l’affaire, car il fallait quand même disposer du matériel pour mener une telle opération, donc c’était bien prévu.

En effet, les dauphins étaient attachés à un pneu de voiture avec un épais coude en acier placé au centre, avec du béton coulé dessus. Ce n’est pas quelque chose que l’on fait en mer, mais bien quelque chose que l’on prévoit à terre.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que c’est une pratique traditionnelle que de se débarrasser des dauphins pêchés « malencontreusement »… C’est l’utilisation des filets maillants dérivant, interdits en France depuis 2009, qui en est à l’origine.

Donnons la parole (plus bas) aux « experts » qui jouent dans le quotidien « la Provence » les faux naïfs : on s’en doutait, mais on était pas sûr, disent-ils.

Rien du tout, mensonge que tout cela, la vérité c’est que cette économie capitaliste de la pêche fonctionne selon des méthodes tellement mafieuses que le lestage des dauphins n’a rien d’étonnant.

C’est un exemple sanglant de la naïveté complète des gens pensant que l’on peut faire confiance aux institutions, alors que l’État n’a jamais rien fait contre les pêcheurs, et ne fera jamais rien !

On remarquera aussi que dans un grand élan lepéniste, il est expliqué par les médias que ces pêcheurs ayant lesté les dauphins… ne seraient être français, ne pourraient être qu’étrangers !

On rappellera aussi qu’il y a quelques jours on a trouvé dans le Finistère trois dauphins morts, certainement en raison des filets également !

On doit également avoir en tête la situation des dauphins mis en esclavage pour les spectacles et ceux utilisés par l’armée !

« On soupçonnait ces pratiques sans en avoir la preuve »
Le commentaire de Franck Dhermain
, responsable du Groupe d’études des cétacés en Méditerranée

Strictement protégés depuis 1970, l’ensemble des mammifères marins évoluant dans les eaux françaises, parmi lesquels le dauphin bleu et blanc dont trois spécimens ont été retrouvés lestés et coulés au fond de la calanque de Morgiou, bénéfice depuis quelques mois d’une nouvelle réglementation.

Ce texte préserve encore davantage non seulement leur intégrité physique contre toute agression humaine, mais également leurs lieux de vie, de nourrissage et de reproduction. Un cadre juridique renforcé qui ne permet cependant pas d’éviter que soient commis des actes aussi barbares qu’inutiles.

« Nous soupçonnions depuis longtemps l’existence de ce genre de pratiques, mais nous n’avions jamais pu encore en apporter la preuve formelle, explique le vétérinaire Franck Dhermain, responsable du Groupe d’études des cétacés en Méditerranée (GECEM) et du réseau national d’échouage. C’est désormais chose faite. Et c’est pour nous une avancée très importante. »

Un spécialiste des mammifères marins qui rapporte d’ailleurs d’autres faits au moins aussi ignobles, portés à sa connaissance par des observateurs fiables. « Parfois la méthode est beaucoup plus expéditive. Les dauphins capturés par erreur sont éventrés sur le bateau, puis leurs poumons retirés et remplacés par des blocs de pierre. Le tout ainsi lesté, est jeté par-dessus bord… »

Cette affaire de dauphins attachés à du béton pose cependant beaucoup de questions. « On voit mal un particulier capturer trois de ces animaux coup sur coup et les couler de cette façon. Tout porte à croire qu’il s’agit du geste d’un pêcheur confronté à des prises accidentelles. Je ne crois pas à une action délibérée, ni à une cruauté volontaire. Les dauphins qui se nourrissent quasi exclusivement de calmars, ne sont d’ailleurs pas en compétition avec les pêcheurs locaux. On peut raisonnablement penser que celui qui les a capturés, a eu peur de les ramener à terre car cela aurait donné une mauvaise image de la profession, surtout par les temps qui courent. »

Pour Franck Dhermain, la question est plutôt de savoir dans quel type de filet se sont fait piéger les dauphins. Une question qui en appelle alors une autre : « Y aurait-il toujours des filets maillants dérivants près de nos côtes alors que leur utilisation est interdite ?

Enfin pour conclure, regardons cette tragédie : le quotidien le Figaro, qui parle de ces dauphins morts, illustre l’article par… « un petit et sa mère dans l’aquarium de Barcelone » !

Voilà comment les dauphins sont appréciés : morts ou en captivité, au service du spectacle dans les delphinariums, de la distraction dans les aquariums ou de la guerre en tant que poseurs de mines kamikazes !