La très haute tension reconnue néfaste pour les animaux… d’un élevage

La justice française a condamné le gestionnaire du réseau français de transport d’électricité (RTE) à verser près deen établissant un lien de causalité entre une ligne à très haute tension et des troubles sanitaires sur des animaux. Mais si les animaux ont souffert ou sont morts, ce n’est pas pour autant eux que la justice française défend…

 

À Latronche en Corrèze, la ligne à haute tension est devenue en 1990 une ligne à très haute tension (supérieure ou égale à 400 000 volts). L’exploitation agricole de la famille Marcouyoux, spécialisée dans l’élevage bovin et porcin, a rapidement constaté des problèmes sanitaires affectant ses troupeaux (problèmes respiratoires, baisses des défenses immunitaires) mais ce n’est qu’en 1998 qu’un technicien a conclu à la surexposition des animaux aux champs électromagnétiques.


Le jugement rapporte que pour les porcs, le taux de natalité était anormalement bas et celui de mortalité infantile élevé. Les génisses sont chétives et souffrent pour partie d’hémorragies ou d’avortements inexpliqués. 10 % du lait est perdu en raison de maladies digestives ou génitales subies par les vaches.

Michel Marcouyoux, qui a monté en 1974 avec son épouse cette exploitation de 30 hectares courant le long de la ligne électrique, a vu défiler tous les services vétérinaires. «  Ma femme est sourde, moi aussi et notre fils de 35 ans a des problèmes respiratoires », affirme l’agriculteur, qui fait désormais partie d’une association basée en Bretagne « Animaux sous tension » . Plus inquiétant, d’après lui, «  la nuit, si vous avez un néon à la main près de la ligne à très haute tension, il s’allume tout seul ».

RTE, condamné à verser 390 648 euros, a annoncé qu’il fera appel. En vingt ans, c’est la cinquième procédure contre une ligne électrique de RTE impliquant des animaux. •

 

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