Nucléaire: leucémie chez les enfants

Voici deux documents très intéressants, et ce qu’on y voit expliqué n’aurait jamais pu être connu véritablement s’il n’y avait pas eu Fukushima, tellement le lobby du nucléaire était puissant et pouvait exercer suffisamment de pression pour empêcher la diffusion d’informations.

Ce qu’on y découvre est à la hauteur de ce qu’on peut attendre du nucléaire et de ce qu’il engendre…

Nucléaire, une étude de l’Inserm confirme l’augmentation des risques de leucémie chez les enfants

2 753 cas de leucémie ont été diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 et parmi les victimes, une augmentation jusqu’à 2,2 fois plus élevée chez les enfants de moins de 5 ans vivant dans des localités proches de sites nucléaires. Cette étude de l’Inserm vient confirmer les études conduites en Allemagne et en Suisse dans les années passées et que, jusqu’à présent, la France se refusait à mener.

Collectif antinucléaire de Vaucluse – CAN84
collectifantinucleaire84@hotmail.fr

L’étude épidémiologique, menée par une équipe de l’INSERM*, de l’IRSN**, ainsi que le Registre National des maladies hématologiques de l’enfant de Villejuif, démontre pour la période 2002-2007 en France un doublement de la fréquence d’apparition des leucémies infantiles : l’augmentation va jusqu’à 2,2 chez les enfants de moins de 5 ans (14 cas de leucémie d’enfants dans un rayon de moins de 5 kilomètres, alors que les taux d’incidence nationaux prédisaient la survenue de 7,4 cas en moyenne).La recherche de l’INSERM, intitulée Géocap, inclut les 2 753 cas diagnostiqués dans toute la France entre 2002 et 2007 à partir d’adresses géocodées et situées autour des 19 centrales françaises.

Ces résultats statistiques sont d’autant plus significatif qu’il est important de conserver à l’esprit les limites méthodologiques inhérentes à l’approche utilisée (données agrégées par unité géographique, pas de contrôle des migrations, absence de donnée d’exposition…).

Le Centre Hospitalier d’Avignon a recensé une augmentation significative des personnes accueillies pour leucémie au cours de ces 3 dernières années, plaçant tristement notre département en tête de l’augmentation de cas parmi tous les départements de France.

Déjà en 1978 une étude sur les leucémies infantiles dans le Nord-Cotentin montrait une incidence plus élevée de la maladie parmi les enfants de 5 à 9 ans dans le canton de Beaumont-Hague, où se trouve l’usine de retraitement de déchets nucléaires de La Hague.

L’étude de l’Inserm, même partielle et fragmentaire et qui nécessite son extension aux territoires bien au-delà de 5km autour des seules centrales nucléaires, confirme aujourd’hui celle menée en Allemagne par le Registre des Cancers de Mayence en 2008, qui avait abouti à la même conclusion qu’en situation quotidienne et régulière et hors accident les installations nucléaires portent atteinte gravement à la santé.

La revue Journal International du Cancer  a publié dans son numéro de janvier l’étude scientifique établissant bien une corrélation entre la fréquence des leucémies infantiles aigües et la proximité des centrales nucléaires. Toutefois, l’extrême prudence et les précautions langagières utilisées par les responsable de l’étude de l’Inserm ne font que révéler le poids négatif que fait peser le lobby nucléaire sur la recherche en France.

En provence, en Vaucluse, les sites nucléaires civils et militaires de Tricastin, Marcoule, Cadarache menacent la santé et la vie des provençaux. Ils faut les fermer immédiatement.

Le second document:

Le rapport officiel de l’Autorité de Sûreté Nucléaire est accablant et confirme que la Provence est directement menacée

Le rapport « Evaluation Complémentaire de Sûreté » que vient de rendre public l’ASN est terrifiant. Il confirme ce que le CAN84 dénonce depuis plusieurs années: toutes les installations nucléaires de Provence représentent une menace permanente pour nos territoires et la population. Le Président de l’ASN comme le Directeur de l’IRSN affirment qu’on ne peut plus exclure un accident nucléaire majeur en France. Première analyse…

Collectif antinucléaire 84

www.coordination-antinucleaire-sudest.org

Le rapport « Evaluation Complémentaire de Sûreté » que vient de rendre public l’ASN est terrifiant. Il confirme ce que le CAN84 dénonce depuis plusieurs années : toutes les installations nucléaires de Provence représentent une menace permanente pour nos territoires et la population. Le Président de l’ASN comme le Directeur de l’IRSN affirment qu’on ne peut plus exclure un accident nucléaire majeur en France.

Le bilan des inspections ciblées menées en 2011 sur les installations nucléaires françaises et notamment de Provence après l’accident de Fukushima est catastrophique. Toutes les installations nucléaires civiles (et militaires) représentent une menace pour la population et les territoires.

Au Tricastin, le couperet tombe que ce soit pour les 4 réacteurs nucléaires ou les autres installations du cycle nucléaire et chimique d’enrichissement de l’uranium ou le stockage des déchets : rien ne résistera à une inondation ou à un tremblement de terre.

Pas d’équipement adapté aux risques, pas d’organisation adéquate, des installations vétustes, un Plan d’Urgence saugrenu, du bricolage à tous les étages, pas de coordination entre les différents exploitants, le système « D » promu au rang de conduite exemplaire, absence de vérification exhaustive, .

Et un coût pharamineux de plusieurs centaines de millions d’Euros pour tenter d’hypothétiques travaux de protection qui propulseraient le kilowatt/heure nucléaire à un prix délirant pour le consommateur. Sur l’ensemble du parc nucléaire français les travaux pourraient avoisiner plusieurs dizaines de milliards d’euros! Sans parler du fardeau financier complémentaire du traitement des déchets estimés à 1 milliard d’euros la tonne!

Quelques exemples sur les 524 pages du rapport officiel (disponible ici) :

. en cas d’inondation, Tricastin ne dispose plus d’aucun moyen de pompage par ce qu’il réalise tous ses essais le même jour à l’extérieur du site,

. un seul groupe électrogène pour alimenter les pompes éloignées des sources de courant existe et ne prend pas en compte le risque de perte des alimentations électriques externes en situation d’inondation,

. pas de prise en compte dans les procédures et l’organisation du risque d’isolement des installations qui ne pourraient plus être atteinte de l’extérieur pour des secours et besoins en matériels,

. les exercices de déploiement de protection et de lutte contre une inondation sont souvent réalisés de manière partielle sans test de fonctionnement réel,

. pour les test de mise en oeuvre des moyens mobiles de pompage « le plan de mise en place des batardeaux n’est pas ergonomique, que les batardeaux sont identifiés de manière confuse, que la note de mise en place des protections mobiles n’est pas exhaustive et que les joints d’étanchéité utilisés ne sont pas de bonne qualité»,

. aucune justification pour le repérage et le positionnement des capteurs,

. l’accéléromètre situé en champ libre est paramétré de telle sorte que des accélérations inférieures à 0,25 g peuvent ne pas déclencher l’alarme en salle de commande. Or, l’accéléromètre en champ libre constitue la référence des mouvements du sol, indépendamment de l’influence des bâtis du site

. des problèmes de corrosion notamment sur des aéroréfrigérants de groupes électrogènes ou certaines vannes du système d’extinction en cas d’incendie,

. les documents nécessaires à la conduite en situation accidentelle ou en accident grave (AG) n’intégrent pas les instructions temporaires de sûretés locales et nationales,

. doute sur la capacité d’intervention d’un sous-traitant pour modifier le contrôle des commandes d’un ascenseur permettant la manutention d’une pompe en cas de situation accidentelle,

. en cas d’accident nucléaire,  confusion dans les procédures locales entre le délai et la durée de mise en oeuvre du matériel,

etc …

A Marcoule et à Cadarache le bilan n’est pas mieux.

Le Collectif antinucléaire de Vaucluse – CAN84 appelle la population à se mobiliser pour se débarrasser immédiatement de l’ombre sordide et diabolique de la destruction atomique et exiger la fermeture immédiate des 4 réacteurs nucléaires du Tricastin dont la moitié ne produit pas d’électricité pour la population et les entreprises.