Le véganisme exige l’amour pour les animaux

Voici une très intéressante illustration d’un thème absolument essentiel à nos yeux : celui du rapport aux animaux. Pour nous, le véganisme, ce n’est pas la fin d’un processus, mais le début d’un mouvement personnel et global qui permet de cesser d’être dénaturé et donc d’établir un rapport harmonieux avec la vie sur la planète.

Nous ne sommes donc pas simplement contre le « spécisme » qui serait une oppression d’une humanité qui serait « mauvaise. » Si l’humanité a exploité les animaux, c’est pour des raisons historiques, pas parce que l’humanité est « mauvaise. »

C’est pour cela que nous ne nous définissons pas comme « antispéciste » et que nous associons libération animale et libération de la Terre, véganisme et écologie radicale.

L’extrait suivant illustre cela par un exemple très parlant. Il s’agit d’une « anecdote » que raconte Peter Singer dans la préface de la version de 1975 de son ouvrage « La libération animale. »

Pour nous, il a tort d’être méprisant par rapport à la femme qui, si elle n’a pas compris le véganisme, a compris de manière embryonnaire la dignité animale, alors que le dédain revendiqué de Peter Singer pour les animaux (et ici notamment les hôpitaux pour eux) est, à nos yeux, totalement incompatible avec le véganisme authentique.

Le véganisme, pour exister et triompher, ce n’est pas un combat de justicier « contre l’oppression » ni une démarche libérale pour accorder la citoyenneté aux animaux, mais la bataille pour Gaïa !

« J’avais depuis peu entrepris cet ouvrage lorsque nous fûmes invités, mon épouse et moi, à prendre le thé – nous vivions à l’époque en Angleterre – par une dame qui avait entendu dire que je projetais d’écrire au sujet des animaux.

Elle-même s’intéressait beaucoup aux animaux, nous dit-elle, et elle avait une amie qui avait déjà écrit sur eux et qui serait si heureuse de nous rencontrer.

Quand nous arrivâmes, l’amie de notre hôtesse nous attendait, et elle était très impatiente effectivement de parler des animaux.

« Je les aime tant, commença-t-elle. J’ai un chien et deux chats et savez-vous qu’ils s’entendent à merveille ? Vous connaissez Mrs. Scott ? Elle tient un petit hôpital pour chiens et chats malades… » – et la voilà lancée.

Elle s’interrompit lorsqu’on servit les rafraîchissements, prit un sandwich au jambon, et nous demanda quels animaux nous avions.

Nous lui dîmes que nous n’avions pas d’animaux. Elle parut un peu surprise, et mordit dans son sandwich.

Notre hôtesse, qui avait fini de servir les sandwichs, se joignit à nous et s’inséra dans la conversation : « Mais vous vous intéressez pourtant bien aux animaux, n’est-ce pas M. Singer ? »

Nous tentâmes d’expliquer que nous nous intéressions à prévenir la souffrance et le malheur ; que nous étions opposés à la discrimination arbitraire ; que nous considérions comme mal d’infliger des souffrances non nécessaires à un autre être, même quand cet être n’est pas membre de notre propre espèce ; et que nous pensions que les animaux étaient implacablement et cruellement exploités par les humains et que nous voulions que cela cesse.

En dehors de cela, avons-nous dit, nous n’étions pas particulièrement « intéressés » par les animaux ; ni mon épouse ni moi n’avions jamais été spécialement passionnés par les chiens, les chats ou les chevaux comme le sont bien des gens.

Nous n’ « aimions » pas les animaux. Nous voulions simplement qu’ils soient traités comme les êtres sensibles indépendants qu’ils sont, et non comme des moyens pour des fins humaines – comme l’avait été le porc dont la chair se retrouvait maintenant dans les sandwichs de notre hôtesse. »