Les pigeons de la place Saint-Marc

Hier, nous parlions de Venise et de ses chats, alors n’oublions pas de parler des pigeons de la place Saint-Marc. C’est l’une des places les plus connues du monde, elle est assez grande aussi (175 mètres de long et 82 de large) et la grande tradition touristique était d’y nourrir les pigeons.

Sur la place, on avait ainsi des vendeurs de graines, et la tradition voulait que les touristes, surtout les enfants, distribuent la nourriture aux pigeons, qui sont nombreux : 130 000 dans la zone de la place !

Cette tradition semblait incontournable et indestructible, mais la tendance à la destruction l’emporte. La ville de Venise a tout d’abord fait passer une loi en 1997 considérant le fait de nourrir les pigeons comme un crime passable de 500 euros (en France également c’est interdit et il est courant que d’imprudents amis des oiseaux se fassent intercepter par la police!).

Puis, en 2008, les 18 personnes revendant des graines ont dû plier bagages. C’est la fin d’une tradition réputée et mondialement connu, c’est une interdiction qui choque quiconque connaît la tradition du voyage à Venise.

Il faut dire qu’il y avait une contradiction flagrante. Car ce qui se passait à Venise était très étonnant, ou plutôt très parlant de la schizophrénie humaine dont nous parlons régulièrement.

D’un côté, les pigeons sont mal aimés voire considérés comme des monstres à anéantir sans pitié, des « rats sur patte » comme le formule les partisans de l’extermination. De l’autre côté, les gens aiment les animaux et sont en admiration devant les pigeons de la place Saint-Marc…

Quelle contradiction que ces humains qui au quotidien méprisent les pigeons, mais ne conçoivent pas un passage à la place Saint-Marc de Venise sans voir leurs enfants entourés de pigeons !

Un voyage à Venise allait en effet avec ces photographies de pigeons sur les bras, alors que dans le même temps dans les villes le fait de toucher un pigeon est interprété comme aussi dangereux que la peste ! Sans parler de la fascination irrationnelle et malsaine des parents ébahis par leurs enfants pourchassant des pigeons…

C’est un grand dommage que la tradition vénitienne de la place Saint-Marc ait disparu (on peut voir ici une photographie à 360° pour voir à quoi cela ressemblait).

Mais revendiquer qu’elle revienne peut être un bon exemple de culture végane, pour bien montrer que le véganisme n’est pas une absurdité, mais bien la seule chose logique pour les humains qui ne veulent pas être dénaturés.

Venise sans pigeons à aimer, ce n’est plus Venise, et c’est d’ailleurs vrai pour toutes les villes, qui doivent abandonner leur prétention de domination et n’exister qu’en accord avec la Nature !