Le phénomène du Animal hoarding, dont nous avons déjà parlé, est une question véritablement très importante pour toutes les personnes aimant les animaux.
Le principe du Animal hoarding est qu’une personne procède à une accumulation d’animaux, le plus souvent afin de leur venir en aide, telle est du moins la motivation qui semble principale.
En fait, il y a également en arrière-plan la volonté d’un retour à une vie moins dénaturée. Mais tout cela étant incompris, les animaux sont « accumulés » jusqu’aux conditions insalubres et mêmes mortelles pour les animaux.
Dans ce phénomène où une « bonne intention » se retourne en son contraire, les personnes « accumulant » des animaux pour les aider les mettent dans des situations de danger extrême, de maltraitance et de mort.
Ce phénomène, qui touche des personnes n’ayant jamais posé de manière théorique leur rapport aux animaux, ou bien le rapport de la société toute entière aux animaux, se répand et les médias en parlent régulièrement.
Il est une sorte de fait-divers qui, évidemment, contribue à donner une image extrêmement négative des personnes adoptant des animaux, qui passent pour des gens un peu « toqués. » C’est le principe bien connu que, dans le voisinage, il y a toujours « la vieille folle aux chats », c’est-à-dire une dame âgée donnant de la nourriture aux chats de passage, et qui subit l’offensive des préjugés à son encontre.
Comprendre ce qu’est le Animal hoarding est vraiment très important, savoir comment le combattre nécessite une réflexion approfondie. Car les personnes qui tombent dedans ne sont pas vegans ; elles vivent dans le déni par rapport au mal qu’elles infligent aux animaux, parce qu’elles n’ont aucun critère objectif pour évaluer leurs actions.
Même l’absence d’eau ou la surpopulation peut être « justifiée » aux yeux de ces personnes, qui affirment dans un grand élan « chrétien » qu’elles sont en train de « sauver » les animaux en question.
En réalité, elles ne font évidemment que les accumuler telles des marchandises. Donc, le problème ne disparaîtra pas avant que les animaux ne soient plus des marchandises. Cependant, que faire en attendant ?
Une piste de réflexion est, naturellement, le fait que les animaux doivent vivre dans un milieu non dénaturé, qu’ils ont une vie propre et collective (le plus souvent). Un rapport constructif avec eux passe par la reconnaissance de leur existence naturelle.
Il n’y a sans doute que cela pour écraser le animal hoarding en tant qu’idéologie, parce que si on résume les animaux à des êtres « sentients » ou sentants, ou sensibles, on ne peut pas casser le délire de la personne qui accumule les animaux et qui prétend le faire pour leur « bien. »
Alors que si on revendique le droit à la Nature, les prétentions humaines dénaturées s’effacent…
A titre d’exemple, voici un exemple tout récent de animal hoarding, pour illustrer ce triste phénomène (l’article est tiré du Courrier Picard).
SOMME Les animaux arrachés à la misère
Une dizaine de chevaux, quatre chiens et une vache viennent d’être retirés par les autorités à une trentenaire de la Somme qui vit seule et sans moyens adéquats.
La grille est fermée d’un cadenas peint en rose flashy, couleur des piliers qui supportent la clôture de l’habitation. La couleur vive n’est que façade.
Derrière, la propriété présente des tons de misère. L’habitante des lieux est absente lors de notre visite hier dans ce village de l’ouest de la Somme, du côté d’Hornoy-le-Bourg.
Elle était bien là lorsque les représentants de la direction départementale de la protection des populations de la Somme, accompagnés des gendarmes d’Hornoy-le-Bourg, sont venus la semaine dernière, mardi 11 avril. Tous ses animaux lui ont été retirés : une dizaine de chevaux, quatre chiens et une vache.
Un signalement avait été fait sur les conditions de vie de ces animaux. Une procédure administrative avait été déclenchée. Et suite à une première visite des services vétérinaires et des gendarmes, une mise en demeure avait été adressée à la propriétaire.
« Elle devait se mettre en conformité avec la réglementation », indique-t-on à la préfecture de la Somme. Mais les jours ont passé, et rien n’a changé. Le procureur de la République d’Amiens a pris le relais, et ordonné, à titre conservatoire, que les animaux soient retirés.
L’association « 30 millions d’amis » a été mandatée par les services de l’État pour prendre en charge les animaux. Ou du moins, leur trouver un lieu d’hébergement. La semaine dernière, l’enquêteur de la fondation, Arnauld Lhomme, était donc sur les lieux au moment de l’opération. Et son constat est sévère. Il parle de « conditions déplorables ».
« Des ossements sont retrouvés – ceux d’un chien et d’autres, non identifiés. Plus loin, d’autres chiens dans un état de grande maigreur, constamment attachés. Quatre chevaux vivent enfermés. Des excréments et des détritus dangereux jonchent le sol. »
Selon l’association, « des bilans vétérinaires sont toujours en cours, notamment pour diagnostiquer des problèmes de peau dont souffriraient les équidés », sachant que deux juments pleines font également partie des animaux saisis. Deux des quatre chiens – un malinois, un berger belge, un griffon et un caniche – « présentent des troubles du comportement, voire de l’agressivité ».
Elle a tout tenté pour garder ses animaux
Dans le petit village, le fait que ces animaux soient retirés ne surprend pas. Reste que si un jour la propriétaire est poursuivie pour maltraitance en justice, on sait que cela n’est pas sa volonté. « Ça fait mal au cœur pour elle. On sait qu’elle adore ses animaux, mais elle ne se rend pas compte qu’elle n’était pas capable d’en avoir autant, pas les moyens. Elle s’est entêtée », explique cette villageoise.
Selon elle, des habitants jetaient de temps en temps de la nourriture aux animaux. Mais cela ne suffisait pas.
Du côté de l’association « 30 millions d’amis », on tient le même discours : « C’est une femme qui a été complètement dépassée. Nous sommes là face à une situation humaine et animale liée à de la détresse ».
Lorsque l’opération d’enlèvement a commencé, la propriétaire a essayé de faire partir ses protégés par l’arrière de l’habitation. Elle a tout tenté pour garder ses animaux avant de se résigner.
Les quatre chiens ont été confiés au refuge d’Oisemont, les chevaux amenés dans des pensions équines voisines, et la vache auprès de l’association Assistance aux Vieux Animaux en Seine-Maritime. La décision judiciaire n’étant qu’à titre conservatoire, les animaux appartiennent toujours à leur propriétaire à ce jour.