«Drop HLS now», action scandale en Suisse

En Suisse a eu lieu la profanation de la tombe de la mère du patron du groupe pharmaceutique suisse Novartis, Daniel Vasella. Sur la tombe a été inscrit «Drop HLS now», c’est-à-dire « abandonnez HLS maintenant », HLS étant le plus grand laboratoire européen d’expérimentation animale.

Drogues, nettoyants, pesticides, désherbants, produits de cosmétique, produits chimiques… sont testés sur environ 75.000 animaux non humains chaque année (ici un exemple d’une vidéo tournée grâce à une infiltration d’activistes) à HLS.

Évidemment, cette action ne correspond pas à l’idée que l’on se fait de la dignité. Elle n’est pas non plus une première: en octobre 2004 en Grande-Bretagne, la tombe de la belle-mère d’un éleveur de cochons d’Inde qui fournissait HLS avait été profanée et le cadavre volé.

Cette action rentrait dans le cadre de la campagne Save the Newchurch guinea pigs, qui a amené la fermeture en 2006 de la ferme de Darley Oaks, à Newchurch, dans le Staffordshire.

La tactique des activistes de SHAC consiste en le harcèlement de tous ceux qui ont un lien de près ou de loin avec HLS et les personnes responsables de HLS, depuis les banques jusqu’aux épiceries, du golf jusqu’à la pompe essence, etc.

Le harcèlement est illégal et consiste en du harcèlement téléphonique, du sabotage, des lettres de menaces, des tags, de la peinture, des destructions, des menaces en tout genre, etc.

Toutefois, si critique il doit y avoir de la profanation, c’est une critique partant du point de vue de la libération animale. On peut évidemment critiquer l’action comme étant indigne, et aussi considérer que ce genre de pressions allant « très loin » est une sorte de réformisme armé, mais il faut le faire en considérant tout de même que pour les animaux et la planète, la situation revient en quelque sorte à une guerre.

L’exemple de Greenpeace est assez édifiant: rejetant évidemment tout lien avec SHAC, Greenpeace affirme ne pas s’occuper de l’expérimentation animale et en même temps que si elle le faisait elle le ferait bien! Une prétention absolument scandaleuse, outrancièrement scandaleuse, une véritable insulte aux activistes anti expérimentation animale, mais également aux animaux.

Une prétention toutefois bien caractéristique de Greenpeace, organisation non démocratique menant des campagnes ultra sélectives et seulement médiatiques, et s’opposant autant à la libération animale qu’à la libération de la Terre.

Nadia Boehlen, porte-parole de Greenpeace Suisse: «Nous n’avons rien à voir avec ces groupes. L’expérimentation animale n’est pas l’un de nos thèmes majeurs de campagne. Mais s’il le devenait, nous ferions ce que nous faisons toujours. Nous prendrions d’abord les avis de plusieurs experts scientifiques sur la question, puis nous privilégierions le dialogue avec toutes les parties, mènerions des campagnes ouvertes et respectueuses de l’intégrité de chacun. Militants oui, saccageurs sûrement pas.»

Une belle démonstration d’opportunisme et de « respect » pour le massacre et l’écocide que l’on vit aujourd’hui. Voici également et par contre une interview d’un membre de SHAC, tirée d’un quotidien suisse:

Debbie Vincent, membre du groupe Stop Huntington Animal Cruelty (SHAC) en Grande-Bretagne et principal accusé dans l’affaire de la profanation de la tombe de la mère de Daniel Vasella, répond ici à ses accusateurs.

En Suisse, beaucoup soupçonnent le SHAC d’être à l’origine de cette profanation. Revendiquez-vous cette action?

Nous ne savons rien des éléments de cette opération. Notre organisation est totalement décentralisée et nous la voulons comme telle. Nous avons des milliers de sympathisants de par le monde et ceux-ci prennent eux-mêmes la décision de lancer certaines actions.

Nous ne pouvons donc pas dire s’il s’agit de personnes proches du SHAC. J’ajouterai que notre mouvement est suivi de très près par certains gouvernements qui cherchent à nous faire du tort. Ce ne serait pas la première fois que des agents gouvernementaux agiraient de façon délictueuse et nous feraient ensuite porter le chapeau.

S’il s’agissait de militants du SHAC, condamneriez-vous cette profanation?

Je peux comprendre que cette profanation ait heurté la famille et beaucoup d’autres gens, mais en même temps, il faut se souvenir qu’à cause de Novartis des millions de personnes et d’animaux sont morts. Les premiers à cause de médicaments qui ne respectaient pas les normes de sécurité quand les seconds ont été sacrifiés au nom de la médecine alors que le but poursuivi était uniquement commercial. L’expérimentation animale est une relique du XIXe siècle. Nous sommes aujourd’hui au XXIe siècle et on peut mettre au point des médicaments sans avoir recours à l’expérimentation animale. On peut donc arrêter cette pratique.

Qu’attendez-vous de Novartis?

Ce que nous exigeons de Novartis, c’est qu’elle rompe avec sa politique du secret, que M. Vasella accepte de débattre avec nous de façon transparente. Tant que ce ne sera pas le cas, il faut s’attendre à de nouveaux coups d’éclat de la part de certains de nos sympathisants.

Ne pensez-vous tout de même pas que la vie d’un être humain est supérieure à celle d’un animal?

L’être humain est un animal parmi les autres animaux. L’histoire montre qu’il est surtout supérieur dans sa façon de détruire ses semblables ou son environnement. En outre, il n’est pas du tout indispensable à l’équilibre de la biosphère. Si les bactéries venaient à disparaître de la surface de la Terre, toute vie terrestre serait menacée. Si l’être humain disparaissait, ce ne serait pas le cas. En quoi est-il donc supérieur?