L’équipe de La Terre D’abord aime les pigeons et ne s’en cache pas. Bien au contraire, nous parlons des fils à leurs pattes qu’il faut enlever, et si nous devons prendre un logo avec, cela serait (ou sera plutôt) pour figure le pigeon biset, cet être tiraillé, méprisé et maltraité.
Et nous comprenons tout à fait une réalité honnie par la société : certaines personnes nourrissent les pigeons, bien que cette pratique soit interdite et sanctionnée.
Car nourrir les pigeons dans la rue, pour des raisons de sécurité, se fait de manière discrète par certaines personnes, pour ne pas se faire repérer. La nourriture n’étant, évidement, pas distribuée à proximité des routes. Les pigeons sont tellement affamés, qu’avec la joie et l’excitation de trouver des graines, ils peuvent vite se retrouver sur la route, là où les automobilistes ne se privent souvent pas de les écraser.
Voici ce que dit la loi au sujet de cette pratique illégale. Il faut de plus noter que tant les policiers que les juges ne se privent pas d’être particulièrement virulent et hargneux en ce domaine, frappant avec plaisir, on ne peut pas dire autre chose, les personnes amies des animaux, parce que celles-ci sont considérées comme « anti-social » et surtout parce qu’elles sont seules, sans culture végan revendiquée ni structure militante derrière. Isolées, ces personnes sont une cible facile pour la machinerie répressive.
Art. 120.
– Jets de nourriture aux animaux. Protection contre les animaux errants, sauvages ou redevenus tels
Il est interdit de jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons ; la même interdiction est applicable aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs.
Toutes mesures doivent être prises si la pullulation de ces animaux est susceptible de causer une nuisance ou un risque de contamination de l’homme par une maladie transmissible.
Comme il est interdit de nourrir les animaux errants (ceci est donc aussi valable pour les chats), le peu de personnes assumant ce qu’elles considèrent comme un devoir moral encourent en pratique une contravention d’une bonne centaine d’euros, voire bien plus…
Voici justement l’exemple de Giuseppe Belvedere qui vivait dans un logement de la mairie de Paris. Malgré sa santé fragile (attestée par des certificats médicaux), il doit dorénavant vivre dans sa voiture, s’étant fait expulser de chez lui car… il nourrissait les pigeons !
La morale personnifiée devenant clochard: voilà le symbole de ce que vaut notre société, si elle ne se resaisit pas, si elle ne décide pas de se transformer.
Voici ce qui est arrivé à Giuseppe Belvedere: suite à des plaintes de voisinage, il a dû en effet quitter son logement sous le motif suivant :
« n’utilise pas son appartement comme un bon père de famille »
Motif ô combien compréhensible et valable pour la mentalité dominante, bien sûr!
Cette situation révoltante et cruelle que vit Guiseppe depuis 18 mois a ouvert un petit groupe de soutien à Guiseppe http://www.facebook.com/Les.amis.de.Giuseppe, http://jesuisfauche.com/2012/07/solidarite-avec-giuseppe-belvedere/ ainsi qu’une pétition (https://www.lapetition.be/en-ligne/soutenons-guiseppe-belvedere-11007.html) bien peu signée.
Voici également une petite vidéo sur Guiseppe. Cette vidéo est une belle leçon de vie car même sans domicile, Guiseppe continue de nourrir ses amis pigeons. Cela souligne son caractère opiniâtre, un caractère des authentiques amiEs des animaux.
Ce qui est d’autant plus fou, c’est que 50 euros sont mensuellement prélevés de sa maigre retraite afin de rembourser les nombreuses amendes qu’il a eu en nourrissant les pigeons.
Il est facile de s’imaginer comment vivre dans une voiture, sans sécurité, avec une violence quasi quotidienne, sans perspective d’avenir est moralement éprouvant. Malgré cela Guiseppe reste altruiste et continue de s’occuper des pigeons en les nourrissant et en relayant les pigeons blessés à la SPOV qui les soignera (la Société Protectrice des Oiseaux des Villes de Châtillon, en Ile-de-France, qui s’occupent des oiseaux blessés ou malades).
Guiseppe considère que « donner à manger aux pigeons c’est un acte normal » et « qu’ils [les pigeons] font partie de la nature ». Ces paroles sont belles. Cet homme est un modèle de compassion, de fierté et de dignité envers les pigeons, et ce malgré le sort que lui a réservé la mairie de Paris.
Rappelons ici la forte présence d’EELV à la mairie de Paris; c’est une preuve de plus de leur méconnaissance complète de la réalité. A l’opposé, il faut faire tourner la vidéo afin d’espérer une amélioration de la situation de Guiseppe, il faut faire tourner la vidéo afin de montrer que tout le monde et n’importe qui peut aider les pigeons, il faut dire : non, Guiseppe n’est pas seul.
Il ne demande certainement pas de l’aide, mais nous disons: c’est la dignité de l’humanité et la reconnaissance la plus complète du règne animal qui se joue ici.
Comme expliqué il y a quelques jours, il faut venir en aide aux pigeons. Que se soit en leur retirant les fils aux pattes qui leur cause douleurs et moignons, en repérant les blessés, en les soignant…
Cela ne plaît pas à ceux qui veulent un monde dénaturé, un monde de béton et de violence. Mais, nous nous disons: le chemin vers une planète bleue et verte passe par là, par ce rejet ô combien clair de l’anthropocentrisme!