Qu’est-ce que la politique?

On nous a envoyé un email pour nous poser deux questions pertinentes et nous nous permettons de citer :

« Est-ce que vous ne croyez pas à la politique? Pourquoi cette méfiance (voire plus) vis-à-vis de la décroissance ? (alors qu’à l’évidence vous vous rejoignez sur beaucoup de constats et que les deux visions pourraient gagner à s’enrichir l’une l’autre).

Est-ce que vous avez déjà lu des auteurs ou avez déjà débattu avec des personnes s’en réclamant? Qu’est-ce que vous gêne? Y a-t-il de gros points de désaccord?

Enfin, vous n’évoquez que trop rarement le type de société vers laquelle vous aimeriez tendre : qu’est-ce que vous pensez par exemple de la permaculture, quelle opinion vis-à-vis du travail salarié, comment est-ce qu’on peut chacun orienter sa vie dans le bon sens, etc… ? »

Ce sont deux questions pertinentes, parce que, effectivement, l’actualité est exigeante et que le changement est nécessaire. Mais par où passera-t-il ? C’est une question brûlante.

A ce titre, nous pouvons déjà répondre une chose simple. LTD n’est pas une organisation, c’est un média, un journal, qui à côté de la production d’articles est un petit vecteur d’agitation militante.

Nous n’avons pas vocation à devenir une organisation, parce que nous mettons en avant deux thèmes principaux, la libération animale et la libération de la Terre, qui peuvent être assumés par des gens venant de spectres politiques différents, même si évidemment uniquement progressistes ou, pour dire le fameux mot, d’extrême-gauche.

Nous entendons en rester dans une démarche démocratique, où ce sont ces valeurs qui primeront et où dans cette bataille, il y a de la place pour toutes les personnes progressistes. Cela ne nous empêche pas d’avoir notre avis, ou plutôt un critère très net : l’amour pour les animaux.

A ce titre, nous ne nous disons pas « antispéciste » et nous apprécions d’un œil extrêmement critique des gens parlant du véganisme, mais absolument jamais des animaux.

Les critiques qui peuvent être faites à la Fondation Brigitte Bardot, par exemple, passent complètement à côté du problème si elles se résument à une dénonciation de cette « fondation » comme totalement facho, parce que Bardot le serait. C’est bien plus compliqué que cela.

Il est vrai, ici, que beaucoup en France ont un mal fou avec la Nature. Ils ont trop appris leurs leçons de philosophie en terminale où on leur a enseigné que la culture s’oppose à la Nature, que l’humanité serait « sortie » de la Nature et autres balivernes.

En ce qui nous concerne, nous assumons totalement la position en faveur de la Nature, c’est-à-dire la libération de la Terre, et quand nous voyons des gens dire que LTD ne dit pas la même chose à ce sujet qu’Earth first ! aux États-Unis, nous nous demandons franchement si ces gens en connaissent les positions.

Tout cela pour dire qu’il appartient à chacun et chacune de se prendre en main, de fonder des groupes mettant en avant la libération animale et la libération de la Terre, et que de manière démocratique, nous nous rencontrerons tous et toutes, échangeant et apprenant les unEs des autres, lançant un grand mouvement.

Cela ne veut pas dire que les choses seront politiques uniquement à ce moment-là. Car il y a de très nombreuses manières de définir la politique.

Mais nous pensons, à LTD, qu’un article comme « Une nouvelle drogue particulièrement meurtrière: « crocodile » », qui a été lu par un nombre très important de personnes, est absolument politique, et est même davantage politique que beaucoup de gesticulations.

En fait, si l’on pense que la politique c’est débattre de la manière de vivre dans la société, alors mettre en avant la culture vegan straight edge est totalement politique.

Comprendre la réalité de la Nature, ne pas prendre des drogues… Ce sont des choix fondamentaux, des bons choix, qu’il faut diffuser.

Ce ne sont pas du tout les choix de la Décroissance et de sa mouvance, par contre. Nous en avons déjà parlé : les gens de la Décroissance ne s’intéressent en rien aux animaux, ils n’en parlent absolument jamais (voir par exemple Des décroissants toujours plus fachos, « La décroissance » n’aime pas les animaux ni les « cobayes »…).

Leur modèle de société se situe plus ou moins dans le passé, d’ailleurs, alors que nous diffusons une culture qui inévitablement sera au cœur de l’utopie de demain.

Ou plutôt d’après-demain, car la société française est plus intéressée par les différentes religions et la formation d’un État policier que par la reconnaissance de la Nature et une vie collective se fondant sur cette reconnaissance.

Il ne faut pas se voiler la face, telle est la réalité, avec d’ailleurs la complaisance ou la complicité de plein de gens pour les « droits des animaux » ou de la Fondation Bardot.

A ce titre, LTD est menacée par l’extrême-droite, cela n’a rien de nouveau, et c’est ce qui fait aussi… que nous sommes déjà « politique. »